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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 18:57
La répartition de la baisse des dotations d'Etat aux collectivités n'est pas encore tranchée que, déjà, plusieurs rapports pointent la progression des dépenses de fonctionnement des communes. De nouveaux efforts pourraient leur être demandés.
Mercredi 26 juin, André Laignel, président du Comité des finances locales (CFL) et maire socialiste d'Issoudun, transmettait au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la proposition des élus locaux pour se répartir ce qu'ils appellent "le coup de massue " financier de l'Etat aux collectivités : une baisse de 4,5 milliards d'euros de dotation sur deux années, 2014 et 2015. La répartition a été réalisée en fonction des recettes totales de chaque type de collectivité : les communes verraient ainsi en 2014 leur enveloppe annuelle diminuer de 840 millions d'euros (55,97% du total), les départements, qui sont en charge de l'action sociale, devraient supporter une baisse de 476 millions (31,74%), enfin, les régions, chefs de file du développement économique sur les territoires, auraient leurs marges de manœuvre rognées de 184 millions (12,20%).
Toutefois, alors que la répartition de "la douloureuse" - selon l'expression d' André Laignel - n'est pas encore décidée par Matignon, le rapport de la Cour des comptes, publié le 27 juin, sur la situation et les perspectives des finances publiques, somme les collectivités de serrer de nouveau leurs ceintures budgétaires de quelques crans : "La participation des collectivités territoriales à l'effort de redressement devrait être appelée à se renforcer." En période de raréfaction budgétaire, "les dépenses de fonctionnement des administrations publiques locales progressent" alors que les investissements "stagnent, voire diminuent" en 2012, soulignent les magistrats.

 HAUSSE DES DÉPENSES SOCIALES, BAISSE DES INVESTISSEMENTS

En vigueur depuis 2011, le gel des dotations, premier instrument d'incitation à la maîtrise des dépenses locales, a eu des conséquences diverses selon le type de collectivités. Selon une note de conjoncture publiée mercredi 26 juin par le Forum pour la gestion des villes et des collectivités territoriales et la banque Arkea, les régions devraient, en 2013, parvenir à maîtriser leurs dépenses de fonctionnement tout en maintenant leurs investissements. Une équation rendue possible au prix d'une forte hausse de l'endettement, + 5,6 % cette année. "Entre 2002 et 2012, la dette régionale a ainsi progressé de 9,4 % en moyenne annuelle", souligne l'étude. Pour les départements, il est anticipé une hausse mesurée de 1,8 % des recettes fiscales alors que les dépenses d'action sociale augmenteraient bien plus vite (2,8%). Selon l'Assemblée des départements de France, la différence entre les ressources transférées par l'Etat et la réalité de la demande sociale représentera un solde net de plus de 6 milliards d'euros en 2013. Pour maintenir les dépenses sociales, les départements ont dû restreindre les investissements (–1,5%). Dans l'avenir "la soutenabilité" de leur action passera par "le transfert de recettes dynamiques", souligne le Forum. La Cour des comptes évoque, dans son rapport annuel de 2013, des pistes pour améliorer la situation financière des conseils généraux, notamment une meilleure redistribution des taxes foncières et plus de solidarité entre départements riches et pauvres.
Si les départements et régions ont infléchi leurs dépenses, "il n'en a pas été de même pour les communes", pointe la Cour des comptes. Un état des lieux que recoupe l'étude du budget 2013. Les recettes fiscales des villes devraient progresser de 3,2 % en 2013 et conservent de solides marges de manœuvre budgétaires : les charges de personnel sont en hausse de 2,2 % alors que les investissements et l'endettement restent stables.

LES COMMUNES "EN LIGNE DE MIRE"

Pour engager les collectivités à plus de rigueur, la Cour de comptes ressort son couteau suisse de mesures dont l'application réelle se fait toujours attendre, faute d'un cadre législatif efficace : réduction des normes, rationalisation de la carte intercommunale, mutualisation des services des collectivités, maîtrise des dépenses de personnel... Les magistrats et Matignon s'accordent : il n'est pas d'actualité d'alourdir la fiscalité et ce malgré les demandes pressantes des départements et des régions à retrouver de l'autonomie fiscale.
Dotées d'une fiscalité dynamique, "les communes sont dans la ligne de mire de la Cour des comptes depuis plusieurs années, estime Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine) et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale. On voudrait nous faire jouer à un jeu de bonneteau fiscal et transférer une part de nos ressources à d'autres collectivités. Ultimement, la grande idée de Bercy est de transférer la dette de l'Etat sur les collectivités. C'est hors de question. Aux départements qui, sous Raffarin, ont choisi d'assumer l'action sociale pour court-circuiter la montée en force des régions, de gérer avec l'Etat."André Laignel, également vice-président de l'Association des maires de France, assure "que les communes ne disposent plus de marge de manœuvre." La montée constante des dépenses de personnel correspondrait à la nature des services qu'offrent les communes : des services de proximité, pour la petite enfance, les activités périscolaires, l'accompagnement de personnes âgées. "L'Etat veut réduire les dépenses des communes ! C'est simple, supprimons des services de proximité !"ironise l'élu socialiste. L'heure est à fourbir ses armes en prévision de la campagne municipale. La cure budgétaire des communes ne sera pas à l'ordre du jour avant l'arrivée des équipes élues en mars 2014.

Eric Nunès

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 14:23

 

Conférence sociale : « aucune justice dans le démantèlement de la retraite à 60 ans »

 

Peu convaincante, brouillonne et poussive... l'ouverture de  la deuxième conférence sociale par le Président de la République ne restera pas dans les annales. Sa longue allocution s'est résumée à un très malhabile service après-vente des politiques gouvernementales et une justification bancale de sa réforme des retraites.

Pour le Président, allonger la durée de cotisations est la mesure la plus « juste ». Rien de plus faux. Il n'y a aucune justice, aucune égalité, dans la poursuite du démantèlement du droit à la retraite à 60 ans, conquête historique de la gauche. Il y a une erreur stratégique de calendrier et de méthode. Le rapport Moreau ne peut être une base sérieuse de négociation pour assurer l'avenir de la retraite par répartition, tant il ne prend pas en compte une dimension pourtant indispensable : l'emploi. C'est là que le bât blesse, dans la faiblesse des propositions Hollande en matière d'emplois privés et publics, dans ce défaitisme face au chômage, et dans le refus idéologique d'augmenter les salaires et de mettre à contribution les revenus financiers.

Le Président fait le choix d'une réforme à la hussarde, en plein trêve estivale. Nous ne laisserons pas faire. L'avis des principaux intéressés que sont les salariés et les retraités doit primer. D'ores et déjà le Parti communiste français appelle à la plus large mobilisation.

 

Pierre Laurent secrétaire national du PCF

 

pierre laurent

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 18:31
Rapport Moreau sur les retraites: les efforts ne seraient pas partagés (Jean-Marie Harribey)

Le Président l’avait dit : nous vivons plus longtemps, il faudra travailler plus longtemps, comme si cela allait de soi. Le rapport remis au Premier ministre le 14 juin 2013 par Yannick Moreau l’a répété.

Le Président a assuré alors que les efforts seraient partagés. Pourtant, les salariés et les retraités en supporteront les 4/5e. La nouvelle réforme risque donc de produire un nouveau recul social.

 

D'où viennent les déficits attendus?

Le besoin de financement de toutes les caisses de retraites, prévu pour 2020 s’élèvera à environ vingt milliards d’euros. Pourquoi une telle aggravation ? Le rapport Moreau répond : « La durée et l’ampleur de la crise depuis 2008 affectent fortement le système des retraites et rendent plus exigeantes les conditions du retour à l’équilibre. »

Est-ce que vingt milliards d’euros représentent quelque chose d’insupportable ? Le rapport Moreau répond encore : « Les besoins à l’horizon de 2020 sont de l’ordre d’un point de PIB. »

Un ordre de grandeur à rapprocher de la détérioration de la part de la masse salariale de cinq points dans le PIB depuis trois décennies, que l’on retrouve sous forme de dividendes supplémentaires versés aux actionnaires. Soit 100 milliards d’euros par an – cinq fois plus que le déficit attendu en 2020 – dont le rapport Moreau ne dit mot pour équilibrer les budgets sociaux.

 

Les fonctionnaires sont-ils des privilégiés?

Les idéologues libéraux le répètent sans cesse : les fonctionnaires sont des privilégiés. Le rapport Moreau dément : « Malgré des modes de calcul des pensions différents, le taux de remplacement médian est proche pour la génération 1942 entre les salariés du privé (74,5%) et les salariés civils du secteur public (75,2%). »

Les fonctionnaires peuvent-ils partir à la retraite beaucoup plus tôt que les salariés du privé ? C’est encore une idée reçue, car pour les générations entièrement parties à la retraite, à l’instar de celle de 1938, « les salariés du privé ont liquidé leur retraite plus tardivement que ceux du public (en moyenne à 61,3 ans contre 57,5 ans), mais ils ont cessé de travailler quasiment au même âge (à 58,8 ans contre 58,2 ans). »

Que signifierait alors le rapprochement des modes de calcul des pensions du public et du privé, alors que cela a pour effet immédiat de baisser le niveau des pensions ? Il provoquerait, au nom de l’équité, une disparité de résultat entre les anciens salariés du privé et les anciens fonctionnaires, ce qui obligerait à baisser les pensions dans un mouvement perpétuel de rattrapage par le bas.

 

La désindexation des pensions.

L’accord sur les retraites complémentaires imposé par le patronat aux syndicats le 13 mars 2013, qui prévoit d’indexer les pensions un point de moins que l’inflation, fait école.

Le rapport Moreau propose d’aller encore plus loin : sous-indexer de manière exceptionnelle les pensions du régime général et aussi des fonctionnaires (avec une différenciation éventuelle selon le niveau des pensions) ou bien modifier le mode d’indexation des salaires « portés au compte » : ceux dont il sera tenu compte pour le calcul des futures pensions.

La tendance à la baisse interminable des pensions sera ainsi renforcée, à la fois par rapport aux salaires et en valeur absolue.

 

Faut-il allonger la durée de cotisation?

Comme la baisse des pensions par la sous-indexation ne suffit pas, le rapport Moreau préconise de la renforcer par l’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Il s’agit de cotiser, au lieu de 41,5 ans aujourd’hui :

  • 41,75 ans en 2020 (génération 1957) ;
  • 43 ans en 2035 (génération 1962) ;
  • 44 ans en 2050 (génération 1966) ;
  • voire d’accélérer le calendrier 43 ans dès 2024 et 44 ans en 2028.

Dans ces conditions, il ne serait pas nécessaire de faire bouger encore les seuils d’âge de la retraite.

Le rapport Moreau veut augmenter la durée du travail, alors que le chômage flambe, à cause de la récession et de l’interruption de la tendance séculaire à la baisse du temps de travail.

Toutes les propositions sont bâties sur l’hypothèse centrale du Conseil d’orientation des retraites (le COR), qui table sur une croissance moyenne de la productivité du travail de 1,5% par an pendant tout le prochain demi-siècle ,avec un taux de chômage de seulement 4,5 %.

Comment peut-on imaginer que la population dite active (demandeurs d’emploi inclus) augmente de plus d’un million d’ici 2017-2018, alors qu’il n’y aura pas de création d’emplois s’il n’y a ni croissance ni réduction du temps de travail ?

On voit déjà que le taux d’emploi des 55-64 ans est passé de 36% en 2003 à 46% en 2012, pendant que leur taux de chômage a aussi fortement augmenté à cause de la situation économique et de l’extinction de la dispense de recherche d’emploi.

 

Les actuels retraités vont devoir payer aussi.

Les futurs retraités seront pénalisés par les modifications des paramètres ci-dessus, mais les actuels retraités ne sont pas oubliés. Plusieurs dispositifs sont prévus pour cela, notamment :

  • l’alignement des taux de la CSG des retraités (actuellement 6,6%) sur celui des actifs (7,5%) ;
  • la suppression progressive de l’abattement fiscal de 10% pour frais professionnels ;
  • la soumission à l’impôt des majorations de pension pour trois enfants et au-delà de trois.

De nouvelles recettes?

Pour contribuer à combler le besoin de financement du régime général de sept milliards d’euros en 2020, le rapport Moreau préconise une hausse des cotisations sociales : 0,1 point par an, à partager entre salariés et employeurs.

Cette mesure est supposée rapporter 2,6 milliards d’euros en 2020. On en conclut que l’effort qui sera demandé aux entreprises s’élèvera à 1,3 milliard d’euros, c’est-à-dire à moins d’un cinquième de l’effort total, tandis que les 4/5e reposeront sur les travailleurs actuels et anciens.

La philosophie générale du rapport Moreau apparaît clairement. Il convient de « s’inscrire dans la trajectoire des finances publiques retenues par les pouvoirs publics et de concourir au redressement des comptes publics et à la crédibilité internationale de la France. »

On ne peut mieux dire : s’inscrire dans les politiques libérales d’austérité, bien que toute l’aggravation des déficits publics provienne de la récession organisée par ces politiques. Face à cela, il est urgent de cesser l’austérité et de repenser la progression des cotisations en élargissant leur assiette à tous les revenus distribués, sans que cela ait la moindre incidence sur les prix. Impossible ? Seulement 10% des dividendes seraient nécessaires pour passer le cap de 2020. Dix points de moins qui iront à la spéculation.

              Jean-Marie Harribey, signataire du "Manifeste des économistes attérés"
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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 19:46

 

Assises citoyennes « Comment changer de cap, en France et en Europe ? »

Montreuil, 16 juin 2013

 

Compte rendu de Julien Kerguillec, membre de l'association Front de Gauche Morlaix et délégué par elle à ces Assises.

 

N.B : l’atelier sur le grand marché transatlantique a été filmé, et peut être regardé sur internet à l’adresse suivante :

 

  http://www.dailymotion.com/video/x10y8cm_1-assises-eric-coquerel-introduction-a-l-atelier-marche-transatlantique-aux-assises-citoyennes-du-16_news#.UcAOP_mePnE

 

Photos disponibles à cette adresse :

 

http://www.pcf.fr/41581

 

Matinée : participation à l’atelier : « Comment s’émanciper des marchés financiers ? »

Avec : Frédéric Boccara (PCF/FDG), Denis Durand (syndicaliste CGT), Guillaume Etievent (PG/FDG), Jérôme Gleize (EELV), Bernard Tepper (Convergence des services publics) : tous économistes.

Thomas Coutrot (Attac) est absent.

Une centaine de personnes assistaient à cette table ronde, rythmée par Frédéric Boccara

 

Frédéric Boccara (PCF/FDG)

Il n’y a pas seulement un « pouvoir » mais une « dictature » des marchés financiers. S’émanciper c’est aussi construire une alternative.

4 niveaux :

- Crédit (BCE/banques)

- Profits des entreprises

- Fonds publics

- Epargne individuelle

Réorienter vers d’autres buts que la rentabilité. Donc des pouvoirs aux gens.

3 exemples :

- L’argent doit être à fort taux voire interdit pour la spéculation, les investissements courts ou néfastes… et au contraire à faible taux pour les autres. Des banques publiques bancaires pourraient s’en occuper.

- Interdiction des licenciements boursiers

- Sortir la dette des marchés financiers ; financement des services publics

Problématiques :

Chocs de demande ne suffisent pas sinon évaporation de l’argent; il faut aussi en même tps lancer des projets.

Niveau national / européen : les 2 en même temps

Covenants : objectifs trimestriels de rendement. Appliqués à Alcatel par Goldman Sachs. S’ils ne sont pas respectés, main basse sur des brevets. Pourquoi la banque publique d’investissement n’a-t-elle pas prêté à Alcatel ?

 

Réactions de la salle :

- Adjoint maire de St Ouen : comment financer les collectivités ? Pb de la dette. Il faut réhabiliter la dépense publique au service des gens : pb de vocabulaire. Il faut inverser cette idée partagée aujourd’hui par beaucoup de gens que endettement = mal. Or aujourd’hui (comme hier), aucune collectivité ne peut lancer un projet sur ses fonds propres.

- Daniel, commission éco du PCF : la finance ne tombe pas du ciel. Elle vient de décisions politiques. Il y a de l’argent ; il faut le réorienter.

- Militant FDG : rappel du rôle d’une banque publique. Résoudre le problème de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux peut constituer une partie de la solution.

   

Jérôme Gleize (EELV):

Pb du « fétichisme de la finance » selon lui : cette tendance à mettre tous les problèmes derrière ce mot et à oublier que derrière la finance il y a des rapports sociaux.

La crise des subprimes. Montage inventé par les financiers. Elle a permis à certains particuliers d’acheter une maison ou de gagner de l’argent mais c’est bien sûr une minorité. La crise de 2007 est une crise du capitalisme de l’accumulation du capital. [Car qu’est-ce que la monnaie ? C’est donné par le crédit bancaire, mais quand on rembourse un crédit on détruit la monnaie. Donc pour qu’il y ait augmentation de la croissance il faut qu’il y ait une augmentation continue de la masse monétaire en circulation. Il faut qu’il y ait plus de crédits que ceux qui sont remboursés. La contrepartie, c’est qu’il faut qu’il y ait de la croissance. Sinon, difficulté de rembourser. Donc ce système monétaire est basé sur l’accumulation de capital. Le problème au fond n’est donc pas celui de la propriété des banques, mais celui du fonctionnement du capitalisme lui-même.]

Donc en 2007, subprimes : cela conduit au urendettement. D’un coup se pose le problème du financement de la dette US. La dette US est rachetée par les Japonais et les Chinois en 2007-8 en contrepartie de la garantie du gouvernement américain; aujourd’hui presque personne ne veut de ces bons du trésor - rachetés directement par la réserve fédérale américaine -  mécanisme de création monétaire.

Le problème est donc aujourd’hui : comment continuer à faire vivre la finance dans une période où il n’y a pas de croissance ? Comment sortir de cet accroissement ? Conséquence : moraliser la finance ou mettre en place une banque publique ne suffira pas; il faut un nouveau mode de production, un nouveau régime de croissance pour poser la question du lien entre monnaie et production.

Et 2007 c’est aussi crise des matières premières (pétrole, cuivre, zinc…) et des matières agricoles, et du transport maritime. Il y a un problème de raréfaction de l’offre. Si on ne change pas de modèle on ira de soubresaut en soubresaut vers des situations catastrophiques.

 

Guillaume Etievent (PG/FDG) :

Pas d’accord avec l’analyse de la crise des subprimes sur l’idée que les gens ont choisi de plus avoir de maison pour préserver leur consommation (pas de choix en réalité.) mais d’accord sur la conclusion.

Pourquoi en est-on arrivé à cette crise des salaires et à cette augmentation du crédit ? 1929 puis 2e guerre mondiale  - ensuite volonté politique d’encadrer davantage la finance et de déconnecter les actionnaires des entreprises. CNR etc. : la part des salaires dans la valeur a augmenté. Années 80 : salaires 70% de la valeur ajoutée. Les capitalistes ont voulu retrouver leur taux de profit : ce qu’on a appelé tournant de la rigueur (baisse des salaires + augmentation de l’endettement des ménages donc les capitalistes gagnent sur les deux plans par petites paies et par prêtes à des taux élevés) ; depuis et aggravation progressive (aujourd’hui les actionnaires se versent 7 x plus de dividendes qu’il y a 20 ans, alors même qu’il y a récession… Car ils sont tout puissants, et l’ANI renforcera ce statut). La part des salaires diminue régulièrement. On demande même à la Chine aujourd’hui de baisser les salaires, en la menaçant de délocaliser au Bengladesh sinon…

- Fuite en avant (en arrière) sans fin. Le problème c’est le capitalisme lui-même. Il faut changer les rapports de production et si la BCE n’est pas d’accord, le faire unilatéralement quitte à ne plus respecter les traités. Et changer aussi au niveau des entreprises. Financer les contre-projets en cas de difficultés, BPI financée à la BCE, interdiction des licenciements boursiers. Plus largement il faut socialiser les banques, socialiser les entreprises elles-mêmes pour en finir avec ce privilège féodal qui existe depuis le début du capitalisme : le travail crée la valeur mais les bénéfices sont accaparés par les actionnaires. C’est un vol légal car c’est le travail qui crée la valeur. Ce qu’il faudrait au contraire : un homme = une voix et les bénéfices partagés par tous. Il faut des sociétés gérées démocratiquement comme c’est déjà le cas pour des milliers de SCOP, pour toute la sphère de l’éco sociale et solidaire… Etendre ce principe au max. C’est par là qu’on sortira de la logique du capitalisme ; en s’affrontant réellement à la finance, aux actionnaires et à leurs pouvoirs, avec l’appui des politiques monétaires, du financement public, avec un certain nombre de réglementations  un changement de société car changement des rapports de production. Par là seulement on pourra avoir une dynamique sociale et écologique et faire concrètement la révolution.

 

Denis Durand (syndicaliste CGT)

« S’émanciper » = question stratégique ; question de stratégie. Nous sommes vraiment aux mains de ces marchés donc ce n’est pas une question simple…

Retour sur l’histoire de la financiarisation (…) Octobre 1979 : la réserve fédérale américaine change le système des taux d’intérêt ; ceux-ci deviennent supérieurs aux taux de croissance ! En armant le capital de cette puissance, ils sont réussi à changer les rapports de production, d’où la baisse des salaires etc.

Cette décision aboutit progressivement à la création d’une masse de capital énorme (démesurée par rapport à la valeur de production réelle) qui du coup a de + en + de mal à obtenir les taux de rendement qu’elle exige.

Conclusion de l’intervention :

- Tout cela n’est pas éloigné de nous mais a des conséquences pour tout le monde : les salaires, les services publics etc.

- Le rôle des banques est très important dans ces dérives

- Pour changer les choses, la politique monétaire est déterminante. Or même la BCE est consciente aujourd’hui que ses financements énormes accordés aux banques ne viennent pas financer les PME.

Il faut commencer tout de suite. A Florange par ex. Mais il faut des investissements. Pas seulement la banque publique mais toutes les banques, quitte à les menacer sinon.

Ce levier (l’investissement financé par BPI etc.) est important et peut permettre de s’émanciper.

 

Réactions de divers intervenants dans le public : 

- Les socialisations se font par l’impôt ou alors par des salaires socialisés : une cotisation datant de l’après-guerre qui sert ensuite aux retraites etc. Ne pourrait-on instituer une « cotisation économique » sur le même modèle, redistribuée ensuite par des caisses ?

- Problème de la financiarisation de l’éducation, de la recherche…

- Angoulême : 38 millions d’emprunts toxiques (…) La solution dans de nombreux cas ce serait les critères d’attribution des marchés publics. Il faudrait faire des essais sur des zones ou des domaines limités à l’image des monnaies expérimentales, ne peut-on mettre en place une finance expérimentale ?

- Un intervenant essaie de « faire un point sur les privilèges des financiers » et les liste.

- L’émancipation passe par l’explication, la clarté, le refus d’employer les mêmes mots que les patrons. Elle viendra par des luttes dans chaque entreprise.

 

Sympathisante PCF, juriste et thésarde sur les règles de régulation des échanges. : problème = la régulation existe mais est limitée par la bonne volonté des marchés. 

 

Bernard Tepper (Convergence des services publics)

Pourquoi ne pas se servir de structures déjà existantes, qui ne fonctionnent pas sur le principe de l’accumulation ? Pourquoi ne pas se servir de l’ACOSS (http://www.acoss.fr/), la banque de la Sécu ? Les 175 milliards d’euros qu’elle a. Nous avons un système grandeur nature qui fonctionne. Les cotisations sociales sont un levier important. Bref, combattre la finance mais aussi défendre les institutions existantes qui fonctionnent sans finance.

 

Frédéric Boccara

L’alternative : expansion dans le social et par le social. Il faut forcément de la monnaie et du crédit.

En France, les entreprises paient 120 milliards de cotisations sociales, et en distribuent 300 en intérêts du capital et dividendes. Mêmes proportions en Europe.

 

Réactions diverses dans le public : 

- Il faut gagner la bataille des mots : « coût du travail » etc.

- Avoir le courage de dire qu’on désobéira aux traités si on arrive au pouvoir. - Séparation banques de dépôts / banques d’affaires devrait être remise aux goûts du jour. La BPI n’a pas de licence de banque : elle doit se financer auprès des marchés alors que les statuts européens permettaient qu’elle se finance auprès de la BCE. - La seule solution serait que le pays puisse gérer sa monnaie - Chacun peut essayer d’agir à son niveau et investir dans des structures autres, sociales et solidaires par ex…

Jérôme Gleize (EELV) : la BCE peut évoluer. La territorialisation de la production est un élément essentiel.

 

Guillaume Etievent (PG/FDG): le vocabulaire est essentiel, notamment pour les militants sur le terrain. Rappeler que le « coût du travail » n’existe pas, que « vive la dette »…. Reconnaître le droit des salariés dans les entreprises, se servir du levier de la cotisation sociale, instaurer une régulation du capital (« simplement » revenir sur toutes les lois de dérégulation depuis 30 ans).

 

Denis Durand (syndicaliste CGT) : l’émancipation passe par les luttes, le rapport de forces.

 

Bernard Tepper : pas de solution unique mais plusieurs à mener en même temps et de façon cohérente ; il faut le soutien du peuple et donc montrer la liaison entre les besoins des gens, en terme de service public par ex, et la nécessité de s’émanciper pour les satisfaire; il faut le temps long ; il faut une véritable campagne d’éducation populaire sur l’ensemble de ces sujets ; 2013 = 70e anniversaire du CNR ; il faudrait aujourd’hui quelque chose du même niveau que le 15 mars 44.

 

Frédéric Boccara : il y a de fortes convergences entre nous ; rappeler toujours la responsabilité centrale de la BCE. Ceux qui font son silence sur son rôle ont une grave responsabilité, et notamment à gauche. A partir des territoires on peut faire beaucoup de choses ; pousser la transformation de l’Europe à partir de l’utilisation des banques publiques.

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Après-midi : débats en plénière –

 

Quelle politique alternative à l’austérité et comment changer de cap, en France et en en Europe ?

Noël Daucé (FSU), Christophe Delecourt (Syndicaliste CGT), Pierre Khalfa (Copernic), Christian Picquet (GU/FdG), Stéphanie Treillet (Convergence et Alternative/FdG), Christine Poupin (NPA) Modérateur Denis Sieffert.

 

Pierre Khalfa, fondation Copernic : politique gouvernementale socialement inacceptable, économiquement stupide. Présenté avec le slogan TINA. Or une politique alternative existe et il est très important d’en faire la démonstration pratique, concrète. Quelles devraient être les conditions pour une politique alternative, sociale et écologique ? 4 conditions :

- Marges de manoeuvre financière. 250 milliards de dépenses fiscales (niches notamment) donc il faut une réforme fiscale d’ampleur qui s’attaque réellement aux riches et aux grandes entreprises - Eliminer pouvoir finance : depuis le tournant de la rigueur de 83, baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée - il faut un rééquilibrage par des lois pour restreindre la part des dividendes. Séparer les banques de dépôt et d’investissement, interdire titrisation et autres. Se débarrasser de la contrainte de la dette. Présentée comme prétexte de la dette. Il faudrait monétiser et donc engager un processus de désobéissance européenne. Car cette logique libérale n’est pas hors sol elle vient des gouvernants. Construire un front commun de résistance. Il faut être unitaire pour être crédibles

Noël Daucé (FSU) : remettre en cause l’indépendance de la BCE, interdire la spéculation sur les dettes publiques, les paradis fiscaux, créer un pôle financier public. Engager la transition écologique. Restructuration et annulation partielle des dettes publiques. Une rénovation de la démo en Europe : refus du dumping, extension des conventions de branche ; une Europe ouverte ; une France idem. La modernisation des services publics doit se faire à l’aune de leurs renforcements. Eau, énergie, transport, gratuité ; conserver les services non marchands (éducation…) Salaires bloqués depuis 4 ans – revendiquer une valorisation. Nouvelle répartition des richesses.

Christophe Delecourt (syndicaliste CGT) : réhabiliter et revaloriser le travail. La dévalorisation de celui-ci est allée de pair avec la financiarisation de l’éco et c’est la base des crises - répartition différente des richesses, revalorisation des salaires, et augmentation des cotisations sociales. Idée importante : attribuer à chaque personne qui travaille des droits fondamentaux et des garanties interprofessionnelles. Question de la démocratie en politique mais aussi dans les entreprises et les administrations : le monde du travail est intelligent : il doit avoir une part dans les prises de décision stratégiques. Aller vers un revenu minimum européen. Faire de la monnaie un bien public - fin de l’indépendance de la BCE. Imposer aux banques et aux assurances des missions de service public.

Il faut se mettre d’accord à l’issue de ces assises sur une campagne unitaire basée sur les territoires pour mettre en place ces alternatives.

 

Christine Poupin (NPA) : lutter, résister ensemble. Problème moral supplémentaire : le sale boulot est fait par des gens qu’on a élu pour chasser Sarkozy. Il faut donc la construction d’une opposition de gauche. Propositions : abolir le chômage par une réduction massive du temps de travail, interdiction des licenciements, création massive d’emplois par des services publics (notamment enfance et personnes en perte d’autonomie), augmentation de tous les salaires y compris la partie socialisée. La gratuité c’est aussi un partage des richesses. Statut de la propriété privée à revoir, notamment pour regarder le contenu de la dette.

 

Stéphanie Treillet (Convergence et alternative) : fatalisme dans la population, qui tient aussi au « TINA » seriné par le gouvernement et de nombreux médias. On ne peut attendre un changement d’attitude des pays européens. Il faut une désobéissance européenne. Il n’est plus possible de faire comme si ça marchait : les votes au PS cette semaine le montrent. Que faire ? Négocier des délais pour les 3% ? Non, il s’agit de prendre conscience qu’une vraie politique de gauche ne peut qu’aboutir à un affrontement avec la Troïka. Une telle politique appuyée sur les mobilisations populaires aurait la légitimité populaire de faire réellement le changement. Sortir de l’euro n’est pas une solution : la France ne pourrait se défendre et verrait sa monnaie dévaluée. Et de plus cela supposerait une logique de concurrence, de lutte ; il faut au contraire une logique de solidarité.

 

Christian Picquet (GU/FDG) : même constat. La question c’est donc : qu’est-ce qui peut rassembler une majorité de la gauche et du peuple ? Les interventions nous montrent clairement les convergences : un changement de modèle économique. Les propositions du FDG constituent un programme d’urgence qui peut réunifier le peuple. Il faut ensemble travailler à un débouché politique crédible. Le FDG est un levier essentiel mais ce n’est pas suffisant : il faut encore rassembler. De même il faut faire converger partis politiques, associations, syndicats : une forme de nouveau front populaire, pas par nostalgie mais pour aboutir à ces objectifs communs. Ces assises en sont la 1e étape.

 

Jérôme Guedj (PS, « Gauche avenir ») : il faut aller vers l’union de la gauche, c’est pour cela que je milite.

Convergences sur la politique européenne et sur la responsabilité des socio-démocrates européens. [Refus de la politique austéritaire, remise en cause du pacte de stabilité. « Ce n’est pas parfait mais on avance. »] Sur l’interventionnisme public (ex Florange, l’eau), la nécessaire révolution fiscale, la transition écologique. Il faut « se dépasser chacun un peu pour aller vers le but commun ».

 

Pierre Khalfa : merci à J. Guedj d’être là. Cependant, quelle sera la position de la gauche du PS sur la contre-réforme des retraites ? Constat après un tour de table de nombreuses convergences. Mais allons-nous être capables de porter devant les citoyens ces demandes de façon unitaire (politiques, syndicats…). Dans cette 1e année, nous n’avons pas été capables d’être assez visibles. C’est une forme d’échec pour nous.

 

Noel Daucé : différence de mobilisation depuis quelques temps : ANI, mort de Clément Méric, etc. Mais peut-être assiste-t-on a un vent nouveau : grève des cheminots, aiguilleurs, Tunis, marche des chômeurs, et actions à venir en septembre. Nous avons besoin de convergences et la belle idée de ces assises est à poursuivre.

 

Christophe Delecourt : la proposition de Christian Picquet pose la question du renouvellement de la démocratie. Comment les syndicats peuvent intervenir autrement dans la politique et sans se substituer aux hommes politiques qui eux ont la légitimité populaire. Renforcer le syndicalisme et lui donner une forme + puissante dans l’élaboration des rapports de force.

 

Stéphanie Treillet (Convergence et alternative) : ces luttes doivent être aussi pensées à l’échelle européenne; éviter les tentations de repli nationaliste ; Jérôme Guedj disait qu’il ne voulait pas « la même intensité » dans les mesures, mais c’est illusoire. La seule possibilité réaliste c’est une remise en cause véritable, concernant le statut de la BCE ou le pacte budgétaire. Pas d’aménagement, pas de demi-mesure possible.

 

Christian Picquet : convaincu que le rassemblement sera possible car la politique de gouvernement est aberrante économiquement mais aussi suicidaire politiquement pour le PS, les militants, etc.

Fin du 1er débat ; huées un moment quand Dominique Voynet vient parler de sa ville. Pascal Durand menace de s’en aller ; Pierre Laurent vient demander le calme…

 

2e débat - même sujet - : Quelle politique alternative à l’austérité et comment changer de cap, en France et en en Europe ?

 

Clémentine Autain (FASE/FDG), Geneviève Azam (Attac), Annik Coupé (Solidaires), Pascal Durand (EELV), Pierre Laurent (PCF/FDG), Marie-Noëlle Lienemann (Gauche avenir), Jean-Luc Mélenchon (PG/FDG)

 

La vidéo de ce débat (sans doute plus pratique !) est ici : http://www.dailymotion.com/video/x10z6kg_assises-16-juin-changer-de-cap-en-france-et-en-europe-2-2_news?start=9#.UcASy_mePnE

 

Pierre Laurent : c’est une journée très importante. Conviction à l’origine de cette journée : des forces existent pour une alternative. Nous ne sommes pas condamnés à subir, nous avons la responsabilité de modifier cette situation. Le fait que tant de monde soit présent montre que c’est un besoin. Notre peuple n’est pas résigné mais il faut l’aider à trouver une voie politique pour s’exprimer. Les leviers économiques sont verrouillés, il faut les déverrouiller. La question des retraites est une question de société et pas question d’un débat à marche forcée cet été. Convergences avec EELV : chaque emploi industriel détruit en France, c’est l’empreinte écologique de la France qui grandit, car il faudra importer. La question industrielle et la question écologique sont une seule et même question. L’Amérique latine toute entière a rejeté le traité avec les USA ; pourquoi l’Europe ne le pourrait pas ? Refonder la démocratie à tous les niveaux. Ces pistes alternatives existent et sont potentiellement majoritaires. Ne lâchons rien.

 

Geneviève Azam (Attac) : Cette crise n’est pas une crise mais la décomposition d’un modèle. Nous savons les dangers que comporte cette situation : les institutions, le vivre ensemble, le travail, la culture, la nature, la démocratie sont en danger. Mais cette décomposition fait se lever des résistances qui déconstruisent la pensée unique et remettent au goût du jour des sujets oubliés ou tabous. « Le pouvoir jaillit parmi les hommes quand ils agissent ensemble » (H. Arendt) Le changement de cap est déjà dans les moyens qu’on se donne. Pour Attac, 3 priorités dans les mois qui viennent : la question de la retraite, l’accord transatlantique (Attac est né de la lutte contre ces échanges ; depuis longtemps les USA en rêvent, auj., comme le disent les associations US, c’est l’Europe qui pousse pour le faire…), la transition écologique. « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue » (Victor Hugo) mais attention, le but c’est de préserver la démocratie.

 

Marie-Noëlle Lienemann : la question de la constitution d’un nouveau front populaire est notre grand enjeu contemporain car comme l’a dit Geneviève Azam cette crise n’est pas conjoncturelle, et tous nos acquis sur des décennies peuvent sombrer dans cette tempête. La crise des années 30 l’a montré : les divisions de la gauche ont rendu possible l’accession d’Hitler au pouvoir. L’élection d’Hollande est redevable de toute la gauche, mais il faut rassembler, pour que des réformes arrivent, dans les faits. Si la gauche reste divisée, le risque c’est droite et l’extrême droite. Convergences : redistribution des richesses, réindustrialisation, BPI à renforcer et transition énergétique, programme de relance, la construction d’une 6e république (…) « Dans la franchise mutuelle, si nous pensons que l’union est un combat, nous y prendrons toute notre part. Ne demandez aux uns et aux autres de ne pas assumer ce qu’ils sont, même s’il y a des points de désaccord. »

 

Annik Coupé : Constat : pas de changement, et pas même un début de réorientation politique et sociale. Et tout cela a des conséquences graves.

(…)

Fatigué, je n’ai pas réussi à prendre davantage de notes !

 

http://www.dailymotion.com/video/x10z6kg_assises-16-juin-changer-de-cap-en-france-et-en-europe-2-2_news?start=9#.UcAe2vmePnF

 

Devaient encore intervenir Clémentine Autain (intervention « franchement » - comme le demandait Marie Noëlle Lienemann - critique de la politique gouvernementale et assez enflammée), Pascal Durand (intervention assez violente parfois - il m’a semblé à plusieurs reprises vouloir « provoquer » le public pour ensuite pouvoir dire, face aux quelques sifflets, que les conditions du dialogue n’étaient pas réunies -) , Jean-Luc Mélenchon (intervention qui cherchait plutôt à « arrondir les angles », remercier Pascal Durand et Marie Noëlle Lienemann de leur présence, et à leur donner rendez-vous dans les mobilisations à venir au sujet des retraites ou du marché transatlantique)

Puis deuxième tour de table rapide.

 

Compte rendu de Julien Kerguillec.

 

femme front de gauche morlaix

 

 

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 19:00

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/L-interview-d-Europe-1-Soir/Videos/L-esperance-de-vie-depend-de-la-retraite-a-60-ans-1552401/

 
Sur Europe, le 14 juin, il y avait un socialiste sur Europe 1! Et oui, ça existe encore ... Affaire Cahuzac, lutte contre l'évasion fiscale et la fraude fiscale, réformes des retraites, le parler vrai de Gérard Filoche.  
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En annexe, vous trouverez ci-dessous une contribution commune d'Attac et de la Fondation Copernic pour la table ronde n°4 de la Conférence sociale : Assurer l’avenir des retraites et de notre protection sociale des 20 et 21 juin.  
 
Retraites : pour un choc de répartition
ATTAC - Fondation Copernic

Les précédentes réformes de retraite ont eu des effets catastrophiques, qui n’ont pas fini de se faire sentir. Une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a calculé que si les réformes de 1993, 2003 et 2008 s’étaient appliquées aux affiliés de la CNAV et de la MSA-salariés de la génération 1938, ceux-ci auraient eu des pensions de base réduites de 28 % en moyenne lors de la liquidation, et de 35 % sur l’ensemble de leur période de retraite.
 
Comme précédemment, l’argument « on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps » est invoqué, et il semble de bon sens. Notons pourtant que l’augmentation de l’espérance de vie ne date pas d’aujourd’hui et que, par le passé, le partage de la richesse produite a permis qu’elle s’accompagne de la diminution du temps passé au travail et d’une amélioration globale du niveau de vie. Mais surtout, vouloir augmenter la durée de cotisation relève d’une double hypocrisie.
 
Hypocrisie quand on sait qu’une grande partie des salarié-es (plus de la moitié pour la génération 1942) est déjà hors emploi au moment de liquider leur retraite. Repousser encore ce moment revient simplement à prolonger cette période hors emploi, qui peut être de chômage, de pré-retraite, en tout cas de précarité, et donc à enfermer dans les minimas sociaux en attendant de pouvoir toucher une pension. Augmenter la durée de cotisation revient au final à faire baisser le montant des pensions sans oser le dire. Hypocrisie encore car vouloir faire travailler les salariés plus longtemps dans le contexte actuel de chômage revient aussi à rompre le contrat entre les générations. Car la solidarité intergénérationnelle a deux faces. Les actifs paient les pensions des retraités, et les salariés âgés se retirent de l’emploi pendant que les nouvelles générations y accèdent. Décaler l’âge de départ à la retraite revient à préférer entretenir le chômage des jeunes et celui des seniors, plutôt que payer des retraites. Ainsi, depuis le recul de l’âge de départ de 60 à 62 ans, on constate bien une hausse du taux d’activité de 15 % entre 2010 et 2012 pour la tranche d’âge de 55 à 64 ans… accompagné d’une augmentation de plus d’un tiers de la part des chômeurs dans cette tranche d’âge !
Tandis que les jeunes font les frais du maintien forcé en emploi des seniors : leur taux de chômage dépasse 26%, l’écart de taux de chômage entre les moins de 25 ans et l’ensemble des actifs atteint un record.
Enfin, ce qui est important est moins l’espérance de vie que l’espérance de vie en bonne santé, et toutes les années de retraites ne sont donc pas équivalentes. Prolonger la durée d’activité, alors même que la souffrance au travail se développe et que de nouvelles pathologies apparaissent, obère le temps dont les salariés disposent pour jouir réellement des meilleures années de retraite.
L’objectif annoncé pour la nouvelle « réforme » est de combler un déficit des régimes de retraites plus important que prévu, qui serait d’environ 20 milliards en 2020. Il y a d’abord là un élément paradoxal. Car l’aggravation du déficit est la conséquence directe des politiques d’austérité qui jettent la France et l’Europe dans une spirale récessive et entrainent une montée du chômage… et donc des déficits. Dans son rapport de décembre 2012, le Conseil d’orientation des retraites explique ainsi « la dégradation beaucoup plus rapide que prévu des comptes des régimes de retraite du fait de la chute des recettes liée à la crise ». Le rapport Moreau fait le même constat. Pourtant, ce qu’il propose est de réduire encore les dépenses en faisant porter l’essentiel de l’effort sur les salarié-es et les retraité-es, qui n’ont aucune responsabilité dans la crise. Difficile de considérer qu’un montant de 20 milliards d’euros constituerait un déficit insoutenable des caisses de retraite, lorsque la même somme est attribuée sans contrepartie aux entreprises via le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ! En finir avec l’austérité, relancer l’emploi par une réduction du temps de travail et une politique audacieuse d’investissement en matière sociale et écologique permettraient déjà de résoudre une bonne partie du problème.
La part des retraité-es augmentant dans la population, il est nécessaire, à moins de vouloir les appauvrir, d’accompagner cette évolution en attribuant aux pensions une part plus grande de la richesse créée. Il est ainsi possible de relever progressivement les cotisations patronales en baissant en parallèle les dividendes versés aux actionnaires (cette part est en effet passée en trente ans de 3 % à 9 % de la valeur ajoutée brute des sociétés non financières, sans aucune justification économique). L’investissement productif ne serait ainsi pas touché et cette mesure n’aurait pas d’impact sur les prix. La sacro-sainte compétitivité des entreprises serait donc épargnée. Le rapport du COR de décembre 2012 indique que l’augmentation du taux de cotisation pour équilibrer le système de retraites est de l’ordre de 2 % en 2020. Rien d’inaccessible. Mais il est vrai, et c’est là que le bât blesse, cela suppose un « choc de répartition » et non un choc de compétitivité.
Une voie supplémentaire pour améliorer le financement des retraites, systématiquement négligée, est celle de l’activité des femmes. Le taux d’activité des femmes est sensiblement inférieur à celui des hommes (84,2 % contre 94,8 % dans la tranche des 25-49 ans en 2010).
De nombreuses femmes souhaiteraient travailler professionnellement mais y renoncent, ou se contentent d’un emploi à temps partiel, par manque de solution pour l’accueil des enfants. Il y a donc de larges marges de progrès pour réaliser l’égalité. Si l’activité des femmes rejoignait celle des hommes, l’effectif de population active serait supérieur d’environ 5 % (4.8 % en 2020, 4.9 % en 2030) à celui retenu par les projections actuelles. En première approximation, cette augmentation se traduirait, à taux égal de chômage, par un accroissement de même ampleur - près de 5 % - du volume de cotisations. À comparer donc au besoin pour 2020, chiffré à 2% par le COR ! Cet accroissement du taux d’activité des femmes serait d’autant mieux bienvenu que des besoins collectifs nombreux restent à satisfaire et que des activités utiles correspondantes pourraient être créées. De même, supprimer les inégalités salariales entre les femmes et les hommes permettrait d’augmenter très sensiblement les recettes de cotisations.
Bref, des solutions existent à condition de rompre avec les politiques actuelles et la logique d’un capitalisme financier prédateur. Les conditions préalables en sont un arrêt des politiques d'austérité et une action énergique en faveur de l'emploi par une reconversion industrielle écologique, la réduction du temps de travail, la formation, le développement des crèches, ...
Les objectifs pour un système équitable et durable de retraite comportent le droit à la retraite à 60 ans à taux plein, la revalorisation du minimum contributif au niveau du SMIC pour une carrière complète, la convergence de la durée de cotisation nécessaire pour une pension à taux plein avec la durée moyenne de vie active constatée, l’élimination des inégalités de pension entre les femmes et les hommes et la prise en compte effective de la pénibilité, sans oublier celle des métiers à prédominance féminine.
Les moyens à mettre en oeuvre pour financer ces objectifs sont un rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits distribués, ces derniers (notamment les dividendes) étant soumis à cotisation ; une augmentation de l’activité des femmes en levant les obstacles qu’elles rencontrent, et la réalisation de l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes ; la suppression des allègements inutiles de cotisations sociales, ainsi que la majoration du taux de cotisation patronale sur l'emploi à temps partiel.
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DANS LIBERATION:"Retraites : les pistes prudentes du rapport Moreau"14 juin 2013

Analyse Le rapport remis vendredi à Matignon propose notamment de baisser les pensions et de poursuivre l’allongement de la durée de cotisation.

Par Luc Peillon Photo Sébastien Calvet
Que les Français se rassurent : «les efforts à faire» pour redresser les comptes du système de retraites ne «seront pas écrasants», a promis vendredi le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de la remise du rapport de la conseillère d’Etat Yannick Moreau. D’autant qu’ils seront réalisés «dans un esprit de justice et d’efficacité», a assuré, de son côté, le président de la République. Pas de panique, donc, semble vouloir dédramatiser l’exécutif, qui promet, pour combler les 20 milliards d’euros de déficit attendus en 2020, un projet de réforme à la fin de l’été, après concertation avec les partenaires sociaux.
Cependant, le gouvernement a déjà quelques idées sur la question ( Libération du 14 juin) : pas touche aux régimes spéciaux, grande prudence sur le rapprochement public-privé, allongement de la durée de cotisation, et surtout sollicitation des retraités, par une baisse relative des pensions (via une désindexation par rapport à l’inflation et/ou une suppression de certains avantages fiscaux et sociaux). Le tout parfumé d’un livret de pénibilité, permettant aux salariés d’y noter leurs conditions de travail (de nuit, debout…), et ouvrant droit à une formation ou à un congé de fin de carrière.
Difficile, néanmoins, d’ignorer totalement le rapport de Yannick Moreau, que le gouvernement lui a commandé, et qui servira de base aux discussions entre partenaires sociaux sur les retraites, lors de la conférence sociale. Et qui seront animées, qui plus est, par cette même Yannick Moreau.
Espérance de vie. L’exécutif devrait d’autant moins le snober que le rapport contient la plupart des pistes envisagées par le pouvoir. Avec un premier objectif : assurer l’équilibre des comptes à court terme, c’est-à-dire d’ici à 2020. Pour ce faire, il envisage tout d’abord de faire contribuer les retraités. En alignant leur taux de CSG (6,6%) sur celui des actifs (7,5%), pour un gain de deux milliards d’euros, et en réformant certains avantages (fiscalisation de la majoration de pension pour trois enfants et plus, suppression de l’abattement fiscal de 10% pour frais professionnels), permettant de dégager entre 1,5 et 2,5 autres milliards. Mais c’est surtout la sous-désindexation «exceptionnelle» des retraites pendant trois ans qui pourrait faire le plus couiner. Le document propose, du coup, de la réserver aux plus hautes pensions.
Du côté des actifs, la commission Moreau envisage une hausse des cotisations (0,1 point par an pendant quatre ans), partagée entre employeurs et salariés, pour un montant de 2,6 milliards. A plus long terme, le rapport propose de jouer sur l’allongement de la durée de cotisations. Et de prolonger ainsi, au-delà de 2020, le principe du partage du gain d’espérance de vie entre le temps passé au travail (deux tiers) et la retraite (un tiers), prévue par la loi Fillon de 2003. Ce qui conduirait à passer d’une durée de cotisations pour une retraite à taux plein de 41,75 ans en 2020, à 43 ans en 2035 et à 44 ans en 2050. En cas de dégradation de la conjoncture, serait alors envisagée une accélération de ce calendrier, qui ferait évoluer la durée de cotisation à 43 ans dès 2024 et à 44 ans en 2028. Prudente, et surtout réaliste quant aux intentions du gouvernement, la commission écarte l’idée de repousser l’âge légal de départ, déjà reporté de 60 à 62 ans, par la droite dans sa réforme de 2010.
Âge légal. Dernier point délicat, enfin, le rapprochement des règles de calcul de la pension entre le public et le privé. Aujourd’hui, le montant de la retraite pour les fonctionnaires est établi sur la base des six derniers mois de salaire, contre les vingt-cinq meilleures années pour le privé. La commission Moreau suggère, non pas un alignement, mais un élargissement de cette période de référence pour les agents publics «sur une période plus longue», en y en intégrant une partie des primes. Une mesure qui n’a pas pour objectif de générer des recettes, rappelle le document.
A peine remis au Premier ministre, le rapport Moreau n’a pas vraiment suscité l’adhésion de la CGT et, pour d’autres raisons, du Medef. «Les principales pistes évoquées dans le rapport n’augurent rien de bon», estime ainsi la confédération de Montreuil, qui fustige l’allongement de la durée de cotisation, la baisse des pensions et l’alignement du public sur le privé. Le patronat, de son côté, réclame un report de l’âge légal, et dénonce toute hausse des cotisations. Quant à Force ouvrière, elle considère que si ces pistes étaient retenues, «elles seraient écrasantes et inacceptables». Seule la CFDT ne semble pas s’opposer frontalement aux conclusions du rapport, tout en réclamant «une réforme de fond». Reste deux mois au gouvernement pour convaincre…
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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 11:33

J'ai entendu ce midi au journal de 12h30 de France Culture la fin d'une interview de Robert Hue, le grand timonier du NEP (nouvel espace progressiste) qui estimait pendant le congrès du PCF à l'automne dernier,  à l'unisson des commentaires les plus caricaturaux des éditorialistes et journalistes anti-communistes, que celui-ci était  " un outil vieillissant prisonnier de sa matrice bolchevique", ce même Robert Hue qui disait ne pas vouloir s'inscrire dans la création d'"un nouveau bloc politique à la gauche du PS".

Aujourd'hui, l'intéressé a fait très fort: je n'ai entendu que la fin de son entretien (1 minute) - entretien que je mettrai en lien dès que possible - mais cela a suffi à me mettre en colère, et avec moi je pense la majorité des communistes qui ont eu l'occasion de l'entendre.  

Voilà un ancien secrétaire national du PCF, deux fois candidats aux présidentielles, qui a appelé à voter dès le premier tour en 2012 pour un grand progressiste devant l'éternel, devenu depuis François II, afin d'éviter la démagogie radicale qu'incarnaient selon lui le programme et le candidat du Front de Gauche, et qui aujourd'hui nous dit: "la méthode choisie pour la réforme des retraites est la bonne", les "partenaires sociaux" seront consultés avant toute nouvelle loi, les régimes spéciaux ne font pas des fonctionnaires des privilégiés (concession à ce qui lui reste de réflexes progressistes), "ce qui n'empêche pas de les aménager", car il n'y a aucune question tabou pour la gauche, et même si l'allongement de la durée de cotisation n'est pas à privilégier a priori,  on ne peut exclure que cela soit considéré consuellement comme un moyen efficace de combler le problème de financement des retraites.

Quel autre but avait ce verbiage mollasson et contradictoire sinon de rassurer Billancourt en disant: "Hollande et Ayrault font du bon boulot, ne vous inquiétez pas, il faut juste un peu déplacer le curseur à gauche" ou encore "les syndicats - FO, CGT, FSU - ne doivent pas s'enfermer dans une attitude de contestation et de rejet radical de la réforme des Retraites, il faut qu'ils se mettent sereinement à la table des négociations et qu'ils n'oublient pas qu'ils sont par définition des partenaires sociaux... de qui Mr Hue, du MEDEF et de ses porte-paroles au gouvernement?

Voir qu'un ancien dirigeant communiste utilise cette expression de tradition libérale ou sociale-démocrate de "partenaires sociaux" est stupéfiant et pathétique, navrant pour lui. Imaginez ce que se serait passé s'il avait été au bout de sa logique: le PCF n'existerait plus et une partie de ses cadres serait peut-être aujourd'hui en train d'imposer l'austérité au peuple en gouvernant avec les néo-libéraux, comme cela s'est passé en Italie.

Non décidemment, Robert, reste où tu es, sur les velours confortables et sous les plafonds rococos du Luxembourg. Nous ne te regrettons pas trop...

 

 

 

 

   

     

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 11:18
Voilà qui est plaisant à entendre sur les ondes de la Radio Publique, tant la propagande néo-libérale y est souvent parallèlement très présente...
Nous vous recommandons la très bonne chronique d'Hubert Huertas le vendredi 14 juin sur France Culture à 7h30: "Retraites: à dada sur l'équité"
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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 05:53

Soutien à la grève des cheminots, dénonciation de Michelin qui, avec 2 milliards de bénéfices cette année, licencie en France, condamnation de la politique de François Hollande qui "n'a pas même essayé le changement" et tente, avec la réforme des retraites, d'aller encore plus loin que Sarkozy dans la réforme libérale, projection sur un possible mouvement social en octobre et sur les municipales de mars 2014, Pierre Laurent exprime la position du PCF.

 

 

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 15:23

 

Retraites : assez de mensonges, place à un vrai débat !

 

Une obsession récurrente anime les gouvernements depuis vingt ans : réformer les retraites. En France, le gouvernement Hollande-Ayrault projette une quatrième réforme à l’automne prochain en raison de trois arguments qui sont de faux prétextes : il y aurait un déficit plus important que prévu des caisses de retraites ; on vit plus longtemps et il faudrait travailler plus longtemps ; la Commission européenne l’exige pour ramener les déficits publics à 3 % du PIB. Le rapport présenté par Mme Yannick Moreau propose des solutions qui sont dans le droit fil des réformes précédentes ayant conduit à une diminution importante du montant des pensions sans résoudre aucun problème à long terme.

1) Les déficits annoncés des caisses de retraite (autour de 14 milliards en 2012, environ 20 en 2020) n’ont rien à voir avec le vieillissement de la population, il sont dus, pour des montants équivalents, à la crise qui bloque l’activité, l’emploi et les cotisations sociales. Poursuivre les politiques d’austérité ne peut qu’aggraver la situation. Les injonctions de la Commission européenne pour accomplir des « réformes structurelles » sont mortifères.

2) Obliger à travailler plus longtemps, soit en allongeant la durée de cotisation, soit en retardant l’âge de la retraite, soit par les deux moyens à la fois, alors qu’un chômage croissant sévit, est aussi cynique qu’absurde : comme les emplois se raréfient, ces nouvelles obligations ne pourront être satisfaites et se solderont pour les salariés hommes et femmes par une diminution de leurs futures pensions, et une incitation, à condition d’en avoir les moyens, à recourir aux assurances privées pour s’assurer un complément de retraite. De plus, elles s’inscrivent dans un modèle de développement productiviste arrivé aujourd’hui dans une impasse, mais qui condamne les individus à travailler toujours plus.

3) Les propositions du rapport Moreau font mine d’appeler toutes les catégories à faire des efforts, mais on voit bien que l’essentiel sera mis sur le dos des salariés et des actuels retraités. En prétextant tendre vers l’unification des différents régimes de retraite, notamment entre ceux du public et du privé, ce rapport prévoit l’alignement par le bas. Il oublie qu’avant les réformes qui ont déjà eu lieu, à salaire identique, les retraités du public et du privé connaissaient un taux de remplacement égal à 75 %, bien qu’obtenu par des modes de calcul différents. Il fait aussi silence sur les véritables inégalités, notamment entre hommes et femmes, très importantes dans la vie active, et qui sont aggravées lors du passage à la retraite. Enfin, ce rapport fait le silence complet sur le bond en avant des revenus du capital qui plombent l’activité, l’investissement, l’emploi et la protection sociale. Au bas mot, le « surcoût » du capital pour la société se chiffre à 100 milliards d’euros de dividendes supplémentaires par an, en comparaison avec l’époque précédant l’ère néolibérale. Quand une véritable réflexion sur ces données infléchira-t-elle les politiques sociales à venir ?

Attac et la Fondation Copernic proposeront une action collective à tous leurs partenaires pour qu’un vrai débat de société s’amorce enfin sur la retraite et la place du travail dans la vie.

 

ATTAC FRANCE - Paris, le 11 juin 2013

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 13:18

Coordination Front de Gauche Finistère

Liste diffusion CoordFDG29 mise à jour 12 juin 2013

 

Communiqué national du Front de Gauche

12 juin 2013


 

 

Non à l'accord transatlantique !

Veto de la France pour préserver l’exception culturelle ! 

 

Confirmé par le Président Obama, un vaste accord de libre-échange USA-UE sera bien négocié cette année. Cet accord fait peser une menace sur les  règles de santé publique, écologiques, sociales et culturelles en Europe. Plus largement les services publics, les normes, les marchés publics sont mis en danger par cet accord transatlantique qui permettrait aux sociétés multinationales américaines et européennes d'avoir juridiquement prise sur les États.

 

Le Front de gauche s’oppose globalement à cet accord. 

 

La dimension culturelle est particulièrement touchée. La Commission européenne a en effet décidé d’inclure dans son mandat, les services audiovisuels et culturels, décision lourde de menaces pour la pérennité de l’exception culturelle. 

 

Le Front de Gauche s’insurge contre ce renoncement de la Commission européenne à soutenir l’exception culturelle et à respecter la Convention de l’UNESCO de 2005 : le secteur culturel ne doit pas être une monnaie d’échange dans le cadre d’un vaste accord de libéralisation et entrainer une remise en cause des politiques culturelles actuelles ou à venir. 

 

Les Etats-Unis veulent, en effet, profiter de ces nouvelles négociations pour tenter à nouveau d’affaiblir les protections qui existent en faveur de la diversité culturelle. Pour preuve leur souhait manifesté ces dernières années de rattacher une partie des services audiovisuels au secteur des nouvelles technologies pour mieux les exclure de l’application des règles de la diversité culturelle. L’exception culturelle serait alors réduite aux médias traditionnels et ne vaudrait plus pour la diffusion via Internet. De même, cela rendrait difficile toute contribution nouvelle au financement de la création des grands acteurs de l’Internet américains (Apple, Facebook, Amazon, Google, etc...).

Cette négociation préfigure, par ailleurs, une reprise de la libéralisation à l’OMC au moment où, sous l’impulsion des USA, on apprend que le cycle de Doha sur les services serait relancé  après plus d’une décennie d’enlisement.

Le  Président de la République, François Hollande, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, la ministre du Commerce, Nicole Bricq, l’Assemblée Nationale, le Parlement européen, prés de 6000 cinéastes dans une pétition européenne, se sont prononcés pour l’exclusion des services audiovisuels et culturels de la négociation à venir.

  

Le Conseil des ministres du Commerce doit se prononcer sur le mandat proposé par la Commission le 14 juin 2013 afin que les négociations puissent être officiellement lancées lors du Sommet euro-américain de la mi-juin. La France est à ce jour isolée : suite aux manœuvres de la Commission consistant à fixer des « lignes rouges », c’est-à-dire de pseudo- garanties sur les politiques culturelles, une grande majorité d’Etats semble accepter l’inclusion des services audiovisuels et culturels.

 

Le Front de Gauche s’adresse solennellement au Président de la République : la France ne peut céder sur l’exception culturelle, elle doit faire usage du droit de veto au titre de la protection de la diversité culturelle, en vertu de l’article 207 paragraphe 4 a) du Traité sur le fonctionnement de l'Union Européenne. Si elle ne le faisait pas, arguant de la complexité de ce choix, elle marquerait la soumission du politique face aux exigences des puissants et des marchés.

 

L’heure est donc grave: l’exception culturelle n’est pas négociable, la France doit le dire haut et fort en faisant usage de son droit de véto!

 

Ce sera pour nous la première étape d’une bataille qui doit permettre que cet accord de libre-échange transatlantique reste lettre morte.

 

Car au-delà de la question culturelle, le gouvernement français doit clairement s’engager à refuser toute disposition qui renforcerait le pouvoir des multinationales américaines et européennes et un libre-échange mortifère au profit essentiel des Etats-Unis d’Amérique remettant en cause les normes de santé publique, sociales et écologiques.

 

Le Front de gauche appelle les citoyen-es à se mobiliser pour empêcher qu'un tel traité voie le jour. Il prendra les initiatives nécessaires pour que les convergences les plus larges possibles puissent exister pour s'opposer à ce traité. 

 

bandeau Front De Gauche

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