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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 10:02

Jean-Marc Ayrault a annoncé que le gouvernement reprendrait la « quasi-totalité » des préconisations du rapport Gallois. Tout en ne suivant pas la voix d'une baisse des cotisations sociales, il confirme le choix d'un « choc de compétitivité », dès 2013, qui boostera les profits des entreprises de 20 milliards d'euros. Cela prendrait la forme d'un crédit d'impôt indexé sur la masse salariale jusqu'à 2,5 fois le SMIC, équivalent à une baisse de 6 % du « coût du travail ».

La perte de recettes pour l’État serait compensée, dès 2014, par une nouvelle baisse des dépenses publiques (10 milliards d'euros) et une hausse des impôts indirects (10 milliards d'euros) qui concernera la TVA, frappant aveuglément la consommation populaire.

Simultanément, le gouvernement entend mettre en place  une « nouvelle fiscalité écologique »  avec un prélèvement supplémentaire possible (3 milliards d'euros)  sur la consommation.

Les profits accrus ainsi dégagés iront principalement vers le placements financiers et les délocalisations puisque la demande intérieure s'en trouverait encore plus handicapée. En effet, le manque à gagner pour l’État serait payé cash en rationnement des services publics et en prélèvements accrus sur le pouvoir d'achat et la consommation, laquelle représente 56 % de la demande finale en France.

C'est un véritable coup de massue contre le pouvoir d'achat. Un choc oui, mais un choc avant tout pour celles et ceux qui, 6 mois après la défaite de Nicolas Sarkozy jour pour jour, attendaient autre chose que cette nouvelle cure d'austérité. Au contraire, le PCF préconise la baisse des charges financières d'intérêts et des dividendes qui étouffent le système productif français. Simultanément, il faut soutenir l'emploi, les qualifications et la demande avec la mise en place d'un nouveau crédit pour les investissements matériels et de recherche des entreprises dont le taux d’intérêt serait d'autant plus abaissé que ces investissements programmeraient plus d’emplois et de formation.

Une relance des services publics, soutenant la demande et l'efficacité de l'offre, avec l'exigence que la BCE en finance directement l'expansion en Europe est plus que nécessaire.

  

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

 

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 08:20

Souvenez-vous... C'était il y a un an. Sarkozy envisageait pour sa seconde présidence une hausse de la TVA pour baisser le "coût du travail" en réduisant de manière significative les charges sociales afin de "restaurer" les marges de profits des entreprises et de leur permettre d'embaucher. Au PS, hormis Manuel Valls favorable à ce "choc de compétitivité" faisant payer au peuple ces nouveaux cadeaux faits aux entreprises, on criait au loup, on dénonçait cette droite scandaleusement au service des riches.

 

Aujourd'hui, les mesures d'orientation économique qu'annonce le gouvernement s'accordent quasiment totalement avec les exigences du MEDEF et le projet de l'UMP pour la présidentielle 2012.

Ayrault utilise la même rhétorique que tous les gouvernements réactionnaires et libéraux partout en Europe pour justifier la réduction de l'Etat et le transfert de la charge de la solidarité des entreprises vers les classes moyennes et les pauvres. On connaît le refrain:  nous sommes prétendument au bord du gouffre, nous n'avons d'autre choix que les réformes structurelles, notre modèle social financé à coût de déficit et de chômage de masse (lié au coût pour la dynamique du secteur privé des charges sociales et des dépenses de services publics) est dépassé, il faut baisser les dépenses de l'Etat, réduire les coûts sociaux, libérer les entraves qui pèsent sur l'entreprise privée et les profits pour être plus forts dans la concurrence internationale féroce liée à la mondialisation.   

 

Là dedans, ce qu'on oublie: c'est qu'il possible - à condition d'abord de le vouloir - d'harmoniser les systèmes fiscaux et sociaux au niveau européen, de réduire la libre circulation des capitaux et la mise en concurrence des travailleurs, d'imposer du protectionnisme et des coopérations pour conserver des droits sociaux protecteurs et de l'emploi industriel, de réduire les ponctions actionnariales sur la valeur ajoutée des entreprises pour relancer l'embauche, la hausse des salaires, l'investissement dans la modernisation des produits et des modes de production. Ce qu'on oublie aussi: c'est que la réduction des charges sociales des entreprises, justifiée malhonnêtement par l'exigence de réduction du chômage, est utilisée depuis 30 ans sans effet sur celle-ci. C'est que sans augmentation ou maintien de la dépense publique et sociale en période de crise, la demande intérieure baisse et l'économie entre fatalement en récession, entraînant aussi une baisse des recettes fiscales et une augmentation de la dette.

 

Le mardi 6 novembre, Ayrault a donc justifié devant les députés du PS son "pacte de compétitivité". En termes de pacte, on aurait pu faire mieux, car le gouvernement a décidé unilatéralement de ces mesures pro-patronales, en transcrivant les propositions d'un technocrate mis à la tête d'entreprises par la gauche, Louis Gallois, sans engager dessus la moindre discussion avec les syndicats qui représentent les salarié.

Il a soutenu "un plan cohérent" que la droite "n'a jamais eu le courage de faire" Ayrault se vante ainsi de faire avec courage le sale boulot de la droite.

 

L'analyse de Hollande, de Ayrault et du gouvernement est la suivante: si le déficit commercial de la France se creuse, c'est parce que nos entreprises souffrent d'un handicap de compétitivité dans la concurrence internationale et que notre pays a pris du retard sur l'Allemagne dans la réduction du coût du travail par la stagnation des salaires et la baisse des dépenses sociales

"Notre économie a vu ses coûts de production s'écarter de notre principal concurrent... Il est nécessaire de redonner aux entreprises les moyens d'un repositionnement offensif durable dans la concurrence internationale pour celles qui y sont exposées, et pour l'ensemble des entreprises, de concourrir à la modération de leurs coûts" (extrait du document de présentation du Pacte de compétitivité cité par Libération le mercredi 7/11). Pour Jean-Marc Ayrault, ce pacte de compétivité a pris "la mesure de la gravité de la situation" : "la France vient de connaître dix ans de décrochage industriel". "Prolonger cette tendance, ce serait la certitude du déclin". Il faut construire "un nouveau modèle français" qui "consiste à retrouver le chemin de la création d'emplois et à ne plus nous financer par le déficit permanent". L'objectif de ce pacte est "de garantir par la performance économique, et non par les déficits la qualité de notre système de solidarité nationale". "La France n'est pas condamnée à la spirale du déclin mais un sursaut national est indispensable pour reprendre en main notre destin". Reste que ce "sursaut national" exige "la mobilisation de chacun". "Mon gouvernement n'a pas vocation à appliquer quelques rustines de plus à un système à bout de souffle, mais bien  à donner à la France les atouts nécessaires pour qu'elle réussisse dans la compétition nationale". "Nous reformerons pour repenser les modes d'intervention publique et dégager des économies durables et structurelles".

Les marchés financiers, le FMI, la Commission Européenne ne peuvent que se féliciter de cette volonté de baisse globale de la dépense publique alors que les besoins sociaux sont amplifiés par les effets de la crise: à la hauteur de 60 milliards d'ici       

 

Tout est dit: le gouvernement, qui reprend à son compte les thèses déclinistes en général portées par les milieux intellectuels de droite, affirme que la France souffre d'être ce qu'elle est, que sa tradition d'Etat fort, de dépenses sociales et de solidarité financées par l'entreprise la handicape de manière rédhibitoire, qu'il faut changer de système, libérer le monde de l'entreprise du poids de la solidarité, aller vers moins de dépenses publiques, accomplir en d'autres termes les mêmes réformes que Schröder en Allemagne, voire Tony Blair en Grande-Bretagne.

C'est à un parti qui se dit social-démocrate qu'il reviendra d'acculturer notre système social pour prendre en compte les contraintes de la mondialisation libérale et s'aligner sur les standards néo-libéraux qui se mettent en place progressivement depuis 30 ans en Europe.   

 

Libération titre à propos de l'annonce de ce pacte de compétivité voulu par Hollande: "Compétitivité. LE SOCIAL-REALISTE. Le plan présenté hier à la suite de la remise du rapport Gallois marque un tournant radical par rapport aux engagements de campagne de François Hollande".

 

Le quotidien dont les prises de position social-libérales sont anciennes et connues considère que ce plan pour la restauration de la compétitivité est inspiré par une volonté de "réalisme" ("la gauche est rattrapée par la réalité" dit Nicolas Demorand dans son éditorial (je dirai plutôt que la direction du PS nous rappelle la réalité de ses orientations politiques, qui est loin d'être de gauche, en matière économique et sociale du moins) mais ne minimise pas le virage à droite qu'il représente.

Le journaliste Grégoire Biseau commente quant à lui, en soulignant ce virage à droite mais en le jugeant à tort contraint par les circonstances: "ce "Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi"... est un véritable tournant. Qui prend la gauche à contre-pied et beaucoup d'engagements de campagne de François Hollande à rebrousse-poil. En annonçant hier un effort sans précédent de 20 milliards d'euros pour relancer la compétitivité des entreprises, le premier ministre a en tout cas posé "le socle du quinquennat", pour reprendre les mots de Thierry Mandon, le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée Nationale. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce "socle" est contre-nature: après la désinflation compétitive du milieu des années 80, la gauche française se voit obligée d'assumer une nouvelle fois une politique de l'offre, généralement chérie par la droite. On comprend que le gouvernement joue-là une très délicate partition politique. Pour François Hollande, il s'agit, à n'en pas douter, d'une volte-face. De diagnostic d'abord, et de politique économique ensuite. Pendant sa campagne, il a toujours refusé d'appréhender la question du déficit de compétitivité sous l'angle du coût du travail. Six mois plus tard, le couple Hollande-Ayrault choisit d'administrer un choc inédit de 20 milliards d'euros, sous la forme d'un crédit d'impôts indexé sur la masse salariale de toutes les entreprises pour leur permettre de retrouver des marges... La droite avait claironné un peu vite que le rapport de Louis Gallois serait enterré sitôt publié. Le gouvernement a fait tout le contraire: à l'exception de la recherche sur les gaz de schiste, il a choisi de reprendre une très grande partie des 22 mesures du rapport de l'ex-patron d'EADS... Alors qu'il recommandait dans son rapport une baisse des cotisations sociales, Gallois reconnaît que le crédit d'impôt du gouvernement est à la fois "simple", et même "plus puissant" que ses recommandations..."

 

Quelles sont précisément les mesures annoncées par le gouvernement pour créer ce choc de compétitivité censé ramener 0,5% de croissance supplémentaire à l'horizon 2017 et créer 300 000 à 400 000 emploi?

 

- Augmenter les profits des entreprises en diminuant leur contribution à la solidarité nationale en espérant qu'elles créent plus d'emplois.

Ce sont les fameux 20 milliards de crédits d'impôt d'ici 2017 pour les entreprises (6% de la masse salariale pour les salaires n'excédant pas 2,5 fois le SMIC). Soit une baisse du coût du travail de 6% qui sera financée par une hausse de la TVA et une baisse de plus grande ampleur des dépenses publiques (pour les services publics, les solidarités, l'investissement dans les infrastructures utiles à tous). Ces 20 milliards d'euros correspondent à l'ensemble des exonérations actuelles sur les bas salaires (compris entre 1 et 1,6 SMIC), dispositif construit depuis une vingtaine d'années qui n'a pas réduit significativement le chômage mais qui a créé des effets d'aubaine pour augmenter les profits des entreprises et de leurs actionnaires et incité davantage encore à rémunérer sur des bas salaires.

Un temps évoquée, l'exigence de contreparties sociales en échange du crédit d'impôt a été abandonnée dans le projet final. Seul "encadrement" sans pouvoir contraignant aucun: les institutions représentatives du personnel (comité d'entreprise, délégués du personnel) donneront un avis sur l'utilisation de cette manne par l'entreprise. Dans les grandes boîtes, l'Etat ne mettra pas plus de conditions au versement de ce crédit d'impôt (par exemple, touchant la réduction de la ponction par les actionnaires au profit de l'emploi, des qualifications, des salaires, de l'investissement productif). Seulement, le regard des CE sera doublé par la présence de représentants des salariés au conseil d'administration (ou de surveillance) pour juger de la stratégie des entreprises.

Certains syndicats et partis politiques peuvent être soulagés que le gouvernement n'ait pas suivi la "piste Gallois" d'une destruction du modèle de financement de la Sécurité Sociale solidaire construit à la Libération par une réduction drastique des cotisations sociales et des entreprises et un transfert des exigences de financement de la protection sociale sur la CSG ou la TVA, mais, rendons-nous à l'évidence, si la Sécu est épargnée pour l'instant, ces mesures sont animées par le même esprit: décharger les profits financiers et des entreprises de la charge de la redistribution sociale et demander aux salariés, retraités de payer plus d'impôts pour accéder à des services publics de moins bonne qualité. En espérant que les conséquences immédiates pour le pouvoir d'achat seront compensées par une hausse de l'activité économique, une baisse du chômage créées par cette politique de l'offre... Or, c'est hautement improbable.

 

L'économiste Henry Sterdyniak, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans un entretien à Libération, affirme que cette stratégie de relance de la croissance par les cadeaux aux entreprises et la baisse des dépenses sociales est inévitablement promise à l'échec, et cela a d'autant plus de force convaincante chez un économiste qui n'est pas a priori classé parmi les critiques du système capitaliste en tant que tel:

 

"Faut-il rappeler que nous sommes dans une zone euro en recession? Depuis 2011, tous les pays qui ont adopté la monnaie unique en mis en place des politiques restrictives. On en connaît les conséquences: une demande atone, des entreprises qui ont des capacités de production inemployées et qui n'ont absolument pas besoin de faire le moindre investissement, et des profits en baisse. Ce sont essentiellement ces enchaînements-là qui expliquent la chute du taux de marge des entreprises en France et ce depuis le début de la crise, en 2007... En choisissant de favoriser l'offre, c'est à dire les entreprises, le gouvernement part du principe que le coût du travail dans l'industrie est trop élevé et que les entreprises paient trop d'impôts. Or, ce n'est pas ça qui explique la situation économique et sociale dans laquelle nous sommes plongés. Nous sommes en train de reproduire les choix faits par l'Allemagne et qui se sont révélés catastrophique pour une partie de l'Europe. En 1999, l'Allemagne s'est lancée dans une politique absurde de stagnation des salaires et de baisse des dépenses sociales. Les pays du Nord, qui ont mimé cette politique, ont certes gagné en compétitivité, mais en provoquant en fort déséquilibre de la zone euro. Des années durant, la hausse des salaires en France a suivi la hausse de la productivité. Rien de plus normal. Le problème de la zone euro, ce n'est pas la France, mais l'Allemagne. La France est en train de caler sa politique économique en voulant faire, comme en Allemagne, des gains de productivité coûte que coûte. L'ennui, c'est qu'elle adopte cette stratégie au moment même où les pays du Sud sont contraints d'être plus compétitifs. En clair, tout le monde fait la même chose au même moment. Le risque, c'est que cette baisse synchrone des coûts salariaux entre pays de la zone euro ne profite à aucun pays... Et qu'en revanche la zone euro s'enfonce encore plus dans la récession... Chacun peut comprendre qu'il faut plus de solidarité entre les pays de la zone euro, qu'il faut plus que jamais tout faire pour coordonner nos politiques économiques. Or, nous sommes dans une stratégie diamétralement opposée puisque chaque pays se lance isolément dans des politiques de compétitivité, le tout sur fond d'austérité".       

 

Cette analyse est frappée au coin du bon sens: la plupart des économistes qui plaident aujourd'hui pour l'austérité, la réduction de l'Etat et des solidarités, le choc de compétitivité par la baisse des salaires et de la contribution sociale des entreprises, travaillent aujourd'hui, travaillaient hier ou travailleront demain pour la finance et ne sont aucunement désintéressés. Un exemple caricatural: les économistes qu'interrogeait Ouest-France  hier pour commenter le pacte de compétitivité du gouvernement, et le juger bon ou pas assez ultra-libéral encore, qui travaillent pour les sociétés financières Natixis ou Coe-Rexecode.  

 

- Une hausse de deux des trois taux de  la TVA à partir de janvier 2012 pour financer ces cadeaux faits aux entreprises.

Le taux de TVA normale sera porté de 19,6% à 20%, celui de la TVA intermédiaire concernant la restauration et les travaux de rénovation passera de 7% à 10% ("gain" attendu pour l'Etat de 3,3 à 3,8 milliards). Augmenter la TVA, c'est augmenter l'impôt le plus inégalitaire et le plus injuste, puisqu'il pèse proportionnellement plus quand on a des faibles revenus. C'est prendre le risque d'entraver la consommation à un moment où le pouvoir d'achat des français a tendance à baisser globalement. C'est un non-sens et la baisse de la TVA (pour un coût attendu de 800000 millions) sur les produits de première nécessité de 5,5% à 5% peinera à cacher l'injustice globale de cette hausse de la TVA qui pourrait s'accompagner en 2013 d'une hausse de la CSG (le gouvernement ne l'exclut pas... donc on peut se douter qu'il le fera). La "TVA sociale" de Sarkozy et Valls est remplacée par la "TVA solidaire" de Ayrault avec la même signification: faire payer tout le monde, et à commencer les classes populaires et la classe moyenne, à la place des entreprises.

 

- Une amplification de la réduction des dépenses publiques au préjudice de la qualité des services publics rendus aux citoyens, de la relance par l'investissement public et de la réduction des inégalités. 

Le secteur public devra économiser 10 milliards d'euros supplémentaires d'ici 2017 (60 milliards en  tout: un plan de rigueur et de réduction de la taille de l'Etat et du secteur public que la droite n'avait jamais osé) et 2,5 milliards sur les dépenses d'assurance maladie: soit, de nouveaux déremboursements en perspective. Les collectivités territoriales seront bien évidemment touchés en même temps que les services publics essentiels tels que la santé, l'emploi, l'éducation, par cette nouvelle cure d'amaigrissement de l'Etat social. La réforme du financement de la protection sociale (dans un sens libéral probablement) sera préparée "psychologiquement" par un rapport du Haut conseil de financement de la protection sociale et fera l'objet d'un projet de loi des finances rectificatif en 2013.

 

Autres mesures discutables de ce "pacte de compétitivité" qui pour l'essentiel prolonge et renforce les orientations choisies par l'équipe Sarkozy les 5 dernières années:

- l'immigration choisie avec un "Passeport Talent" pour "favoriser l'accueil des compétences exceptionnelles venues de l'étranger" (rappelons qu'en dehors des dispositifs de bourse validés par des accords inter-gouvernemaux, des étudiants étrangers voulant venir étudier en France doivent avoir un compte en banque bien garni- environ 7000€ d'avance sur une année- ne peuvent pas toujours accéder à un logement aidé, doivent payer 150€ dans leur pays d'origine, en plus souvent de pots-de-vin pour passer devant une commission sous l'égide du ministère des affaires étrangères qui leur permettra ou non, sur des critères très sélectifs, de venir étudier en France).           

- la généralisation du recours à l'apprentissage au détriment des formations professionnelles plus qualifiantes et généralistes qui permettent une poursuite d'étude et la revendication de salaires corrects indexés sur des qualifications reconnues.

 

Les réactions des dirigeants du Front de Gauche hier étaient très sévères. Je les retranscris telle que je les ai trouvées (mea culpa, je n'ai pas acheté l'Huma hier: on ne le trouve plus toujours en maison de la presse malheureusement) sur le site internet du Figaro:  "«Pourquoi parle-t-on toujours du prix du travail et jamais du prix du capital?», s'est interrogé Jean-Luc Mélenchon. «Comment se fait-il que, dans notre pays, on paye deux fois plus d'argent aux actionnaires qu'on en donne en cotisations sociales aux travailleurs?», a-t-il insisté, jugeant «lamentables» les annonces du premier ministre. Sans surprise également, les réactions sont identiques au PCF où le secrétaire national Pierre Laurent aurait préféré que le gouvernement privilégie «la baisse des charges financières d'intérêt et des dividendes qui étouffent le système productif français». Tous dénoncent «le cadeau» fait aux entreprises, à savoir les 20 milliards d'euros de crédit d'impôt qui leur sera accordé à partir de 2014. Le député communiste André Chassaigne se dit «plutôt négatif» sur le plan gouvernemental. À ses yeux, le crédit d'impôt devrait être soumis à des critères en termes de «créations d'emplois, de recherche, de formation, de maintien sur le territoire».  «Nous avons battu M. Sarkozy... Imaginez la tête que l'on fait maintenant quand on découvre que l'on s'est débarrassé de l'homme, mais que l'on a gardé la politique" (Mélenchon).

 

Oui, décidemment les sénateurs du PCF et du Front de Gauche ont bien fait de voter contre la loi de programmation des finances 2012-2017 au Sénat le 31 octobre, permettant ainsi son rejet: on ne peut se permettre aucune complaisance face à la politique de fragilisation du service public et des solidarités conduite par le gouvernement qui trahit l'attente de changement des électeurs et perpétue une politique néo-libérale qui conduit toute l'Europe dans le mur.

 

Ismaël Dupont.

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 08:16

 

14 novembre : contre l’austérité, pour la solidarité !

 

Le 14 novembre, pour la première fois en Europe, une grève générale internationale est organisée par le mouvement syndical au Portugal, en Espagne, en Grèce, à Chypre et à Malte, et soutenue par les mouvements sociaux et des partis politiques. Dans le même temps, la Confédération européenne des syndicats a lancé un appel à une journée d’action et de solidarité coordonnée en Europe.

 

Cette mobilisation exceptionnelle émerge au moment où, partout en Europe, les politiques d’austérité organisent la baisse des salaires et des pensions, la destruction des droits sociaux, de la négociation collective et des services publics, et provoquent récession, chômage, précarité et misère. Elle témoigne d’une convergence des mobilisations qui se sont construites dans de nombreux pays contre ces politiques imposées sans débat démocratique, et qui mènent l’Europe dans le gouffre.

 

En France, le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique mène depuis des mois une mobilisation unitaire pour dénoncer l’instrumentalisation de la dette publique et l’imposition de politiques d’austérité économiquement stupides, écologiquement irresponsables et socialement injustes – touchant de plein fouet les populations les plus précaires, femmes, jeunes, ouvriers, mal-logés, immigré-es. En septembre, il a organisé des mobilisations contre le Traité budgétaire pour provoquer le débat public que le gouvernement tentait d'esquiver.

 

Aujourd’hui, le gouvernement poursuit sur une voie sans issue, avec un budget d’austérité qui essaye désespérément de tenir l’objectif irréaliste d’un déficit public limité à 3 % du PIB en 2013. En cédant aux sirènes du patronat qui réclame un « choc de compétitivité », il poursuivrait, comme en Grèce en Espagne et au Portugal, sur la voie mortifère du dumping salarial et de la remise en cause des protections collectives.

 

En France comme en Europe, l’austérité doit cesser ! Ce n’est pas de purges budgétaires ou de concurrence exacerbée dont l’Europe a besoin, c’est de solidarité, d’une meilleure répartition des richesses, et de démocratie !


C’est pourquoi le Collectif appelle à participer aux manifestations organisées à l’initiative de l’Intersyndicale le 14 novembre. Au-delà du refus des mesures inacceptables imposées aux peuples d’Europe du Sud, c’est un appel à se battre pour une autre Europe, solidaire, écologique et démocratique !

 

Le 14 novembre et après, le Collectif contribuera à l’émergence de mobilisations à l’échelle européenne. Il participe et soutient le processus de l’Altersummit, qui sera lancé lors de la rencontre européenne à Florence du 8 au 11 novembre.

 

Le 14 novembre montre la voie : les mobilisations contre l’austérité doivent converger pour une Europe sociale et solidaire !

 

Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique

 

Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (http://www.audit-citoyen.org/) est composé d’une soixantaine d’organisations associatives et syndicales, avec le soutien d’organisations politiques.

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 13:32

Sur la dernière année, le nombre de chômeurs, nous apprenait le Télégramme le 25 octobre, a augmenté de 15% en Bretagne. Au niveau national, le nombre de démandeurs d'emplois inscrits à Pôle Emploi est désormais de 5 millions (dont 3 millions en Catégorie A, tenus de faire des actes positifs de recherche, et sans emploi, même précaire et à temps partiel). Michel Sapin a beau comparer cette hausse du chômage à un navire lancé à toute vitesse suite à la politique conduite par la droite et qu'on ne pourra mettre fatalement qu'un certain temps à ralentir et arrêter, il ne saurait dédouaner à si bon compte son gouvernement de cette aggravation de la situation sociale.

Car des choix ont été faits pour prolonger les orientations austéritaires et libérales du précédent gouvernement, faute de courage politique pour remettre en cause les privilèges exorbitants de la finance et les dogmes libéraux. Laisser faire les licenciements boursiers, les délocalisations, la désindustrialisation; poursuivre le désinvestissement dans les services publics, faire de la réduction des déficits une priorité, élevée bien au-dessus de l'objectif de relance de l'activité économique, autant de manquements criants à une politique de progrès social qui sont directement imputables au gouvernement. Autant de trahisons des promesses de changement faits aux électeurs en avril et en juin dernier.  

 

Pourtant, au moment où Hollande et son gouvernement imposaient l'adoption du TSCG qui installe une camisole de force d'austérité, de retrait de l'Etat et des solidarités, le FMI revoyait à la baisse les prévisions de croissance dans le monde et annonçait que la France pourrait au mieux réduire son déficit à 3,5% du PIB pour 2013 et non à 3%. Mettant en garde contre "trop de rigueur" qui tire la croissance vers le bas, il invitait les économies où la croissance n'est pas suffisante" à "ne pas prendre des mesures qui aggraveraient la situation". Le FMI qui sermonnerait presque un gouvernement de gauche en se montrant dubitatif sur les effets d'une politique d'austérité qui risque d'épuiser la demande: voilà un retournement des rôles qui illustre tout aussi bien les contradictions actuelles du capitalisme que la dérive libérale de la social-démocratie.

 

En même temps, ne nous y trompons pas. Les instances officielles du patronat et ses groupes de pression, représentant les intérêts des riches, des rentiers et des grands groupes financiers, réclament toujours plus de dérégulation du droit du travail, de baisse des salaires et des cotisations sociales qui financent la protection sociale solidaire.

Sur la baisse exigée des impôts pour les riches, le gouvernement a fait quelques concessions aux lobbies du fric mais a tenu à peu près bon sur ses objectifs au nom "des efforts douloureux à partager équitablement", mais sur le moins d'Etat, de services publics et le "choc de compétitivité" au détriment de la protection des salariés, plusieurs signes montrent qu'il est en train de céder du terrain au MEDEF.

C'est l'autre voie, néo-libérale et non progressiste ou keynésienne (laquelle passe par une augmentation des investissements publics et du pouvoir d'achat du plus grand nombre) qui peut conduire à une baisse du chômage, mais au prix de la précarisation de tous les salariés et citoyens, du renforcément de l'exploitation au travail et des inégalités d'accès aux services et aux droits fondamentaux.

 

Dans le Ouest-France du lundi 29 octobre 2012, on peut lire que Moscovici, tout en refusant l'idée d'un choc de compétitivité et en lui préférant les expressions moins guerrières et plus hypocrites de "trajectoire de compétivité" ou de "pacte de compétitivité", entend bien porter les efforts du gouvernement sur la réduction du coût du travail, par le transfert du poids de la solidarité et de la protection sociale des entreprises (via le salaire indirect et les cotisations sociales) vers les ménages (le mystère subsiste sur les moyens: par une hausse des impôts, de la CSG ou le la TVA, ou de nouvelles réductions du niveau de protection sociale solidaire, ou un peu tout ça à la fois?).

Il prend modèle sur les réformes du marché du travail et du droit du travail conduites par les Allemands, notamment le social-libéral Gérard Schöder qui a montré en même temps que Tony Blair comment un parti social-démocrate pouvait, en se mettant au service du monde financier, défaire des décennies de conquêtes sociales du monde du travail.

 

A lire Ouest-France hier, il y avait de quoi être inquiet: "Selon certaines sources, le gouvernement travaille sur un transfert, d'ici à 2017, de 30 milliards d'euros de cotisations sociales vers d'autres prélèvements, mais il n'y aura pas de hausse de la TVA ou de la CSG en 2013. Alors quelle piste est envisagée? Le flou persiste".

Hier encore, Jean-Marc Ayrault disait qu'il n'excluait pas la possibilité- car, n'est-ce pas, il n'y a plus de tabou- de refaire passer la durée légale du travail de 35h à 39h pour faire retrouver de la compétitivité à notre économie.

 

Après le chantage à la dette qu'il ne faut pas laisser aux générations futures et qui nous met dans les mains des marchés et des agences de notation, la reconquête de la compétitivité est devenue la nouvelle arme de guerre idéologique pour justifier de nouveaux reculs sociaux afin d'étendre les pouvoirs du capital, et il est indigne d'un gouvernement qui se dit de gauche d'alimenter cette propagande visant à imposer la résignation face à la dégradation des conditions de travail et de vie du plus grand nombre.

  

Pour lutter contre le chômage, outre la baisse des charges sociales des entreprises, le gouvernement utilise le moyen classique des emplois précaires à profil particulier largement aidés par l'Etat et exemptés d'une bonne part de cotisations sociales.

Le traitement social du chômage est pratiqué depuis le milieu des années 1980 par la création de nouveaux contrats aidés par l'Etat et très faiblement rémunérés et qualifiants: on peut dire que cela a aidé certainement sur le coup des dizaines de milliers de gens à retrouver un statut et une utilité sociale, à mettre ou à remettre le pied dans le monde du travail, mais en même temps, cela entretient un nivellement vers le bas des salaires et des niveaux de protection du salariat, et cela interroge d'autant plus que c'est l'Etat employeur et les collectivités territoriales qui, plutôt que de créer des vrais emplois de fonctionnaires qualifiés et correctement rémunérés, abusent pour des raisons d'économie de ces emplois précaires à temps partiel et CDD intégrant des dispositifs prétendument sociaux de retour à l'emploi pour des personnes qui sont réputées en être éloignées.

Cela crée toujours plus de travailleurs pauvres, cela conduit à remettre en cause l'utilité de qualifications qui ne sont pas reconnues à leur juste mesure ou au contraire cela délégitime l'idée que des qualifications sont nécessaires pour exercer des métiers d'agents publics, de salariés associatifs, d'AVS...

Ces emplois aidés révèlent et satisfont de vrais besoins sociaux, pour améliorer le fonctionnement des associations, des services publics, mais ils devraient être remplacés par des emplois, aidés ou non par l'Etat, mieux rémunérés, moins précaires, plus qualifiés et qualifiants.

Les emplois d'avenir rentrent dans ce cadre. Après que Mélenchon les ait dénoncé comme un mode connu de généralisation du précariat au mois d'août, comme la Jeunesse Communiste et la Commission économique du PCF, les députés communistes du Front de Gauche ont tout de même voté avec beaucoup de réserves leur mise en place, en ayant essayé préalablement de faire passer plusieurs amendements, avec des succès restreints, pour rendre la formation obligatoire (400h par an) pour les rendre réellement professionnalisants et éviter d'en faire une nouvelle trappe à pauvreté ou précarité dont l'intérêt premier serait de faire diminuer le nombre de chômeurs, et sa charge politiquement et socialement explosive.

Il est évident que le chômage des jeunes est une vraie plaie pour la société française, mais leur précarité au travail lors de leur entrée dans le monde professionnel aussi, et ces emplois d'avenir ne résolvent pas vraiment ce problème. Théoriquement, ils sont destinés à des jeunes peu qualifiés, mais tout porte à croire que les entreprises, les collectivités et les associations, auront plutôt tendance à recruter pour 1 à 3 ans les jeunes les plus qualifiés prétendant à ce poste parce qu'ils ont des difficultés à trouver un travail correspondant à leurs qualifications. Dans l'éducation nationale aussi, on va créer des postes à mi-temps d'enseignants profilés "emplois d'avenir" et réservés aux étudiants boursiers se destinant à l'enseignement.  Des jeunes payés 800 euros qui ne seront pas formés professionnellement avant d'arriver devant les élèves: si on ne leur donne que des tâches d'encadrement de l'aide aux devoirs, de soutien aux professeurs titulaires pendant les heures de classe, d'aide individualisée aux élèves, ce peut-être une piste d'amélioration du service public d'éducation et d'adaptation à la diversité des élèves intéressante, mais si on leur confie directement des classes à partir de BAC +2 ou Bac +3, ce serait à mon avis une nouvelle forme de sous-qualification et de précarité normalisée dans l'éducation nationale, au préjudice des personnels et des élèves.

 

La manière la plus efficace de réduire le chômage à court terme est que l'Etat investisse pour mieux satisfaire - en créant de l'emploi -  les besoins sociaux liés à la transition écologique, à la recherche et l'innovation, aux services publics -  et qu'il redonne du pouvoir d'achat aux citoyens, de manière directe par une augmentation des salaires, pensions et minima sociaux portée par l'autorité de la loi, ou indirectement par une élévation du niveau de qualité de la protection sociale et des services publics, financée  notamment en ponctionnant et réduisant de manière considérable les prélèvements accomplis par le capital sur l'économie réelle et les bénéfices des entreprises, deux fois plus élevés comme l'a rappelé Mélenchon dimanche soir dans Dimanche soir politique sur France Inter, que les prélèvements sociaux.  

 

On fait à peu près tout le contraire depuis 6 mois.

En n'augmentant pas le SMIC, en gelant le point d'indice des fonctionnaires, comme les pensions et les minima sociaux, en laissant s'envoler les prix du carburant, de l'énergie, en augmentant les taxes sur le tabac et d'autres produits, en supprimant des abattements de l'impôt sur le revenu et en maintenant le gel du barème de l'impôt sur le revenu décidé par Fillon, le gouvernement Ayrault est responsable concrètement d'une baisse du pouvoir d'achat de beaucoup de salariés et de citoyens.

C'est le cas aussi pour les salariés des entreprises qui, souvent sans contrepartie réelle en termes de hausse de salaire, car les rapports de force dans l'entreprise ne leur sont pas favorables en ce moment, perdent leurs heures sup défiscalisées tout en continuant à travailler autant sur la base d'une paye qui a stagné depuis le passage aux 35h (cela peut représenter une baisse de 500 € de salaire par an pour un SMICARD à 39h dans les petites entreprises). Il n'est pas question de revenir sur la légitimité des 35h ou la nécessité de la cotisation sociale sur les heures de travail payées par l'entreprise, mais la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, que le Front de Gauche souhaitait aussi, aurait due être contrebalancée par une augmentation significative du SMIC et des négociations salariales coordonnées par l'Etat en faisant pression sur le patronat.   

 

On peut également juger inacceptable que le gouvernement, non content d'avoir maintenu dans ses grandes lignes la réforme Sarkozy-Fillon des retraites (10 000 personnes de moins que l'an passé sont parties en retraite cette année en Bretagne, nous annonçait Ouest France le 13 octobre), s'attaque frontalement au porte-monnaie des retraités, déjà soumis à rude épreuve avec la solidarité imposée avec les enfants et petits-enfants touchés par la crise, les frais de santé en hausse et de perte d'autonomie. Plus de 70% des retraités vont payer le nouveau prélèvement de 0,3% instauré dans le cadre de la Sécurité Sociale pour financer le soutien financier aux personnes âgées dépendantes, alors que cet effort de prise en charge de l'aide à l'autonomie doit être assumé par toute la nation, et particulièrement par les riches et les entreprises dans le cadre du financement de la protection sociale. De même, avec le gel du barème de l'impôt sur le revenu (non revalorisé en fonction de l'inflation) pour le calcul de l'IR au titre des revenus de 2011 et 2012, de nouveaux retraités vont devenir imposables. Ils auront de plus à payer la taxe d'habitation, la taxe foncière, et une CSG en augmentation. Et il est même envisagé de supprimer pour les retraités l'abattement de 10% sur les revenus déclarés.          

 

"En termes de pouvoir d'achat, conclut un tract d'information et d'alerte de la CGT Finances Publiques 29, c'est absolument colossal, surtout que pour nombre de retraités est venu s'ajouter la suppression de l'aide ménagère à domicile depuis le 1er janvier 2008. Et cela concerne des personnes ayant des revenus très modestes".

A juste titre, la CGT manifestait le 11 octobre dernier à Quimper et à Brest pour la défense et l'amélioration du pouvoir d'achat des retraités et notamment pour la suppression des récents disposifs fiscaux qui pénalisent les retraités,  pour la revalorisation des retraites de 300€, pour le retour de l'indexation des pensions sur les salaires.

 

Il ne sera possible d'inverser cette spirale de regression sociale que si la population et les salariés se révoltent et imposent un rapport de force dans la rue et les entreprises, sûrs de leur droits, des richesses qu'ils produisent, et qui sont de moins en moins bien réparties, de la possibilité de faire autrement pour satisfaire les besoins sociaux et réduire les inégalités. Ce gouvernement au tropisme libéral et centriste, on le sait maintenant, ne prendra des mesures de progrès social que si le peuple l'y contraint par sa mobilisation, ses exigences et son impatience.             

 

Ismaël Dupont.  

 

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 07:18

COMMUNIQUE DE PRESSE

La proposition de loi sur les tarifs progressifs de l’énergie du Député François Brottes est mauvaise dans son ensemble!

Ce projet de loi est le résultat d’une élaboration précipitée, sans consultation des associations, des usagers, des organisations syndicales, des partis politiques, des entreprises, etc….La procédure d’urgence est déclarée alors que la plupart des dispositions ne s’appliqueront que dans trois ans ! De plus, cette loi porte en elle des orientations structurantes de politique énergétique à l’aube du débat public qui va débuter prochainement. De qui se moque-t-on ?

Si le PCF partage la disposition introduite dans la loi sur l’élargissement des tarifs sociaux (d’ailleurs le gouvernement peut prendre un certain nombre de mesures immédiates dans ce sens par voie réglementaire) et l’interdiction des coupures, la méthode n’est pas la bonne. Cette disposition ne suffira pas pour que les communistes « avalent » tout le reste de la proposition de loi. C’est pour cela que nous proposons de traiter l’urgence (tarifs sociaux et interdiction des coupures) et pour le reste, nous proposons que cela soit débattu lors du débat public pour la transition énergétique, dont c’est précisément l’objet. Faire les conclusions avant un débat n’est pas un acte démocratique.

N’en déplaise à son auteur, pour le Parti Communiste Français, cette loi complètement axée sur l’électricité n’apportera pas de réponse efficace et immédiate aux budgets énergétiques de plus en plus lourd des ménages, notamment celui du gaz, en constante augmentation (+ de 60 % depuis 2005).

Pourtant depuis cet été, c’est bien du prix du gaz et ses augmentations incessantes dont il est question dans les familles. Que fait en urgence le gouvernement à ce sujet ? N’y a-t-il pas lieu, comme le propose le PCF depuis fort longtemps, de constituer une commission pluraliste (élus, salariés, usagers, entreprises, organisations syndicales, associations, partis politiques) pour fixer en toute transparence les tarifs du gaz ? Avec un gel des tarifs le temps de la révision de la formule tarifaire : décision que peut prendre immédiatement le Premier ministre. Malheureusement rien

n’est actuellement prévu.

Cette proposition de loi instaure une inégalité de traitement parmi les citoyens en prenant en compte le critère géographique mais pas celui de l’isolation par exemple dans le calcul du volume de base. Pour les communistes, l’électricité et le gaz sont des biens de première nécessité, tout le monde doit y avoir accès, au même tarif, quel que soit le lieu d’habitation. Aujourd’hui prendre comme prétexte le climat en avançant l’idée que des ménages, doivent se chauffer plus suivant l’endroit où ils se trouvent est dangereux car pourquoi pas demain pénaliser ceux qui habitent loin des moyens de production (propos que M. Brottes a déjà tenu dans certaines de ses nombreuses interviews) On est

bien loin des notions de solidarité nationale qui ont guidé la mise en place du service public de l’électricité et du gaz.

Le gouvernement s’obstine dans une mauvaise direction en voulant coûte que coûte tenir prématurément un engagement de F. Hollande avancé pendant la campagne présidentielle. Cette ferveur et cette obstination auraient été fort plus utiles en ce qui concerne la renégociation du TSCG ainsi que la loi sur l’interdiction des licenciements boursiers.

Paris, le 20 octobre 2012

 

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 07:00

A lire, cet article du Canard Enchaîné signalé par notre ami Yann Guéméné. Même si la réserve parlementaire est une pratique qu'on peut remettre en question, une telle remise en cause de la liberté de vote des élus du peuple, surtout quand ils ont voté en fonction du mandat qu'ils ont reçu (aller vers le changement, tourner le dos au sarkozysme), témoigne de la volonté de mettre le Parlement et tout un parti aux ordres, couché devant le Président, lui-même couché devant Merkel et la finance. Cela ne vous rappelle pas quelque chose...?

 

Une sanction terrible

  A l'issue du vote sur le Traité Budgétaire Européen, le 9 octobre, Bruno Le Roux, patron des députés PS, s'était écrié: "On n'oubliera pas ceux qui ont voté contre!" 

Il parlait, évidemment, des 20 députés socialistes et chevènementistes qui, malgré la consigne, s'étaient opposés à la ratification dudit traité.

Dans son numéro du 11 octobre, "Le Canard", qui rapportait la scène, avait conclu ironiquement que les parlementaires fautifs seraient- sans doute - privés du dessert, autrement dit du fric de la réserve parlementaire.

En plein dans le mille! Hollande et Ayrault se sont énervés contre les "nonistes" et ont décidé de les priver de la fameuse réserve, de 130000 euros par député et par an.

On ignore si la sanction s'applique à l'ensemble du quinquennat. Ou à vie...

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 06:03
Directive Européenne : l’Europe préfère les assurances privées à la sécurité sociale (communiqué groupe Communiste et Républicain au Sénat)

 

 

Alors que le Sénat débutait hier l’examen du projet de loi autorisant la ratification du traité budgétaire européen, un site d’informations en ligne, rendait public un projet de directive européenne qui prévoit de soumettre la sécurité sociale aux procédures d’appels d’offre.

En clair, la commission européenne considère que les organismes obligatoires de protection sociale ne doivent plus prioritairement répondre aux besoins en santé et en protection de nos concitoyens, mais doivent s’aligner sur le secteur marchand. 

Les pouvoirs publics seraient alors contraints, conformément au dogme de la libre concurrence, de sélectionner, pour assurer la protection sociale obligatoire, les candidats les moins coûteux, donc les moins protecteurs.

Il s’agit là d’un démantèlement annoncé de notre système social, parfaitement compatible avec les exigences de réductions contraintes de la dépense publique, qu’imposent le traité budgétaire Européen et son corolaire, la règle d’or. Cette directive revient à ne considérer la sécurité sociale que comme une dépense, alors que nous considérons pour notre part, que seul un haut niveau de protection sociale est de nature à garantir la stabilité et la croissance économique et sociale de notre pays. 

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC refusent cette directive et souhaitent que le Gouvernement prenne les mesures qui s’imposent pour que l’assimilation de la sécurité sociale au secteur marchand cesse immédiatement et que par conséquent, le gouvernement s’oppose à ce projet de directive.

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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 08:18

 

Le « ouf » de soulagement de François HOLLANDE

 

 

C’est le titre d’un article de Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde, dans la version électronique du journal.

 

Le soulagement vient du fait qu’il n’a pas eu besoin des voix de droite pour faire adopter à l’Assemblée Nationale, la ratification du Traité pour la Stabilité, la Convergence et la Gouvernance (TSCG) encore appelé traité budgétaire européen.

Pour aboutir à ce « brillant » résultat, menaces et pressions sur les députés socialistes et radicaux n’ont pas manqué jusqu’au dernier moment.

 

Il ne lui a pas manqué non plus la majorité des voix des députés de droite et du centre. On les comprend : Comme ils n’ont pas manqué de le souligner, le traité soumis au vote était, à un mot et une virgule près, celui qu’avaient concocté Merkel et Sarkozy.

 

Les élus du Front de Gauche, la plupart des écologistes et vingt courageux socialistes ayant résisté aux pressions ont voté contre.

 

Les raisons de ce soulagement :

 

1 – avoir réussi à plomber encore plus l’idée de l’Europe dans l’esprit de nombreux électeurs

 

2 – avoir sacrifié la souveraineté du peuple français de son gouvernement, de ses élus sur l’autel du libéralisme sans entrave.

 

3 – avoir avalisé la tromperie du candidat François Hollande promettant de refuser la ratification du traité s’il n’obtenait pas une renégociation du traité. Ce qui n’empêche pas le président François Hollande de présenter exactement le même au vote des parlementaires.

 

4 – imposer éternellement à notre peuple une véritable camisole de force budgétaire mettant en péril la protection sociale, les services publics et toute possibilité de relance économique.

 

5 – imposer ce carcan, non seulement à l’Etat mais aussi aux collectivités locales et au secteur hospitalier. Mettant aussi en danger l’accès de tous à la santé, l’aide sociale et l’investissement public.

 

6 – pour être certain de ne pas voir ce brillant objectif mis en cause, avoir privé le peuple de sa souveraineté en refusant obstinément l’organisation d’un référendum des fois qu’il voudrait se mêler de ce qui ne le regarde pas .

 

Vous avez dit gauche ?

 

Vous avez dit changement ?

 

10.10.2012 Alain DAVID

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 13:35

 

Alain DAVID Le 08.10.2012

Ancien maire-adjoint de Morlaix

10, rue du Porsmeur

29600 MORLAIX

 

A Monsieur BUI, député

Monsieur FICHET, sénateur

 

 

Objet :TSCG

 

 

Monsieur le Député,

Monsieur le Sénateur,

 

 

Il y a plus d’un mois, j’attirais votre attention sur les raisons pour lesquelles il fallait refuser de ratifier le Traité de Stabilité de Convergence et Gouvernance. Vous n’avez pas daigné apporter de réponse à ce courrier ni même d’en accuser réception. Ce qui, au-delà des déclarations, en dit long sur la considération que vous portez à vos concitoyens et, accessoirement, à vos électeurs. J’en tirerai les conclusions qui s’imposent en temps opportun.

 

J’ai malgré tout appris par la presse que vous alliez, avec ou sans états d’âme, voter la ratification. Ce faisant vous commettez une quadruple faute politique et morale.

 

1 – vous participez à la mise sous tutelle budgétaire de notre peuple, de son gouvernement, de son parlement. Or en tant que parlementaires, vous êtes dépositairse d’une part de la souveraineté que le peuple vous a déléguée. Vous n’êtes pas pour autant autorisés à laisser bafouer (ou à faire bafouer) cette souveraineté que la constitution fait relever exclusivement du peuple (directement ou par l’intermédiaire de ses représentants)

 

2 – Lors de sa campagne électorale, François Hollande avait solennellement promis de renégocier le traité signé par Merkel et Sarkozy. On le comprend : Comme tous les députés socialistes, JM Ayrault en tête, il avait, à juste titre, dit pis que pendre de ce traité. Il a été élu aussi sur cette promesse. Et avec lui tous les députés se réclamant de sa majorité. Or le texte proposé à la ratification est, au mot et à la virgule près, le même. En le votant vous participez donc à la tromperie des électeurs.

 

3 – Ce traité constitue un véritable carcan austéritaire. Il exposera le peuple qui souffre déjà beaucoup à des difficultés supplémentaires, voire à des situations dramatiques.

En remettant en cause les politiques sociales et le secteur public, il portera des coups fatals à ce qui est partie prenante de l’identité française et qui a été conquis de haute lutte. C’est une partie centrale du patrimoine commun de la gauche que vous bradez au bénéfice de la toute puissance de la finance.

Mais en même temps c’est toute possibilité de relance de l’économie que vous mettez en cause.

 

4 – Cette véritable camisole de force ne concerne pas que l’état et son secteur public mais aussi les collectivités locales.

Lorsqu’on sait combien la population dépend des communes, des communautés, des départements, des régions pour faire face aux effets de la crise, on voit les conséquences dramatiques que cette véritable purge peut générer.

 

On sait aussi, que ces collectivités réalisent près de 75 % de l’investissement public . Quelles seront les répercussions sur l’économie et en particulier sur des secteurs comme le bâtiment et les travaux publics si elles sont ainsi bridées ?

 

Je ne pense pas que c’est ce que voulaient les représentants des collectivités locales lorsque , scrutin après scrutin, ils ont fini par donner une majorité de gauche au Sénat.

 

Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur, il est des votes où les élus engagent leur responsabilité personnelle devant la population .C’est le cas avec ce traité .

 

Bien à vous.

 

Alain DAVID

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 11:59

Aujourd'hui, le Ouest-France titre: "Le Traité européen adopté haut la main".

Le journaliste social-libéral Michel Urvoy s'en félicite tout en soulignant un peu cyniquement l'exploit tactique accompli par François Hollande en faisant adopter par 477 députés contre 70 "un texte que l'on a longtemps diabolisé", le PS y compris. L'éditorialiste a le culot de dire ensuite, avec un certain mépris pour la démocratie parlementaire: "Cette solennelle formalité accomplie, il ne reste plus qu'à passer aux travaux pratiques". 

Etait-ce vraiment une formalité de voter le traité de l'austérité à tout crin et de la mise sous tutelle budgétaire contre l'avis de plusieurs grands syndicats français (CGT, SUD, FSU, FO), de la Confédération européenne des Syndicats, du MJS, du Front de Gauche, d'Europe Ecologie les Verts, des souverainistes de droite et d'extrême-droite, et surtout contre la volonté de 65% des Français voulant que la ratification de ce traité soit soumise au référendum? 

Etait-ce une formalité de s'exposer dans quelques années à une déroute de l'idée européenne et de la gauche de gouvernement qui sera vraisemblablement sanctionnée pour avoir abdiqué devant le néo-libéralisme et accepté, à l'encontre de ses promesses de changement et de progrès, de casser pour cela la protection sociale, les services publics et la souveraineté du peuple? Et tout cela pour défendre de dérisoires intérêts personnels et partisans sur le court terme. Et tout cela parce qu'on n'a pas le courage ou la volonté de changer véritablement un système financier et politique européen de plus en plus oligarchique, inégalitaire et destructeur.  

Ce mardi 9 octobre restera à mon avis dans les annales de la République comme un jour révélateur de la médiocrité parlementaire présente, du vérouillage complet du débat démocratique accompli par le présidentialisme et de la trahison quasi unanime de valeurs démocratiques et sociales qui légitimaient nos institutions depuis l'après-guerre. Ce sera aussi une date clef quand il s'agira de sonder les responsabilités dans la fuite en avant vers la destruction des systèmes sociaux européens et de l'idée d'union européenne elle-même. Un lâche soulagement a dû s'emparer des responsables socialistes comme en 1938 à Munich: ouf, ils n'ont pas mécontenté le puissant voisin allemand. Tout peut continuer comme avant, ou presque...

Il n'y avait qu'à voir hier l'accueil révolté et haineux réservé à Angela Merkel en Grèce pour pressentir quels terribles lendemains de tensions entre les peuples on prépare en appliquant aveuglement les recettes anti-sociales et aberrantes économiquement aussi bien qu'humainement du néo-libéralisme.  

Les contorsions verbales des députés socialistes pour faire faire état de leurs états d'âme ou de leur temps de réflexion et d'indécision passé quand finalement ils votent le texte par confort personnel m'apparaissent bien pathétiques. La palme du ridicule serait peut-être à attribuer à Richard Ferrand, député PS de la circonscription de Carhaix-Châteaulin, qui dit dans le Ouest France avoir voté le TSCG hier, "oui, mais en marche arrière".  

Il ne croit pas si bien dire: il en faudra du "courage", pour reprendre les mots employés à contre-emploi de Michel Urvoy (l'anti-phrase étant la figure par excellence de la novlangue néo-libérale) à un gouvernement et à une majorité de gauche pour, au nom de la chimère du zéro déficit (en temps de quasi récession surtout), réduire le pouvoir d'achat des Français, l'accès universel aux droits fondamentaux (santé, transports, culture, éducation, aide à l'autonomie, justice...) et défaire des décennies de conquêtes sociales, pour réduire enfin nos coûts de production en diminuant les salaires (leur part indirecte notamment, sous forme de cotisation sociale) afin soi-disant de créer ce fameux "choc de compétitivité" permettant de faire revenir la croissance.

 

Avec ce lien, vous pouvez voir quel a été le vote de nos députés: Gwenegan Bui a voté le texte, avant que Jean-Luc Fichet ne le fasse les yeux fermés au Sénat. Au PS, seuls 20 députés ont voté contre, contre 264 qui ont voté pour!

 

  http://www.assemblee-nationale.fr/14/scrutins/jo0030.asp

 

Alain David nous recommande aussi à juste titre le visionnage de l'intervention d'André Chassaigne qui, après Alain Bocquet, a tenté de faire entendre la voix de la raison et de la démocratie dans une Assemblée malheureusement peu concernée.             

 

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