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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 22:00

 

Les appels à la haine de Christian Estrosi méritent les tribunaux

 

La course de vitesse enclenchée entre le FN et l'UMP a encore fait une victime aujourd'hui : la démocratie. Selon Christian Estrosi qui était invité ce dimanche d’Europe1, l'islam n’est "pas compatible" avec la démocratie. Le député UMP des Alpes-Maritimes et maire de Nice ne s'est pas arrêté en si bon chemin : il a aussi appelé "les maires de France à la révolte" pour que soient expulsés les Roms, faisant l’amalgame avec les gens du voyage, qui occupent illégalement des terrains.

Ces propos racistes sont une ignominie de la part d'un responsable politique de la droite de premier plan. Les appels à la haine de Christian Estrosi méritent les tribunaux.

 

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, 7 juillet 2013.

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 08:02

 

Jean-Paul Gautier est historien, spécialiste de l’extrême-droite et des droites extrêmes. Il est notamment l’auteur de "La Restauration nationale. Un mouvement royaliste sous la 5ème République", préfacé par Nonna Mayer (2002 Syllepse), de "Les extrêmes-droites en France. De la traversée du désert à l’ascension du Front national (1945-2008) (2009 Sylllepse) et de "La galaxie Dieudonné. Pour en finir avec les impostures" (2011 Syllepse). En 2012, il est l’un des intervenants au colloque organisé par l’Institut CGT d’histoire sociale sur « Le FN, démasqué par l’histoire ».

 

Dans son dernier article, il revient sur le contexte politique dans lequel l’assassinat du jeune Clément Méric a pu avoir lieu. Il décrit avec la minutie du connaisseur la nature réelle de ces groupuscules d’extrême-droite dont sont issus ceux qui ont tué Clément. Jean-Paul Gautier expose clairement en quoi ces groupes certes très minoritaires restent un constant poison pour la démocratie.

 

 

LE FOND DE L’AIR EST BRUN

 

Ces derniers mois, les groupuscules fascistes sont en effervescence. La brèche ouverte par le discours national sécuritaire à la sauce Patrick Buisson développé pendant les deux campagnes électorales de Nicolas Sarkozy, la politique de dédiabolisation menée par Marine Le Pen et l’opération de nettoyage menée au sein du Front national pour ne pas mettre en péril cette stratégie, l’arrivée de la gauche au pouvoir ont amené une recrudescence de l’activité de groupuscules radicaux à la droite du Front national taxé de trahison.

Les manifestations contre « le Mariage pour tous » ont permis à ces groupes de surfer sur ces mobilisations et d’apparaître, souvent grâce aux médias, en visibilité et à pratiquer leur sport favori : la violence, d’autant plus que l’UMP par certaines de ses prises de position, soufflait sur les braises, espérant en tirer quelques futurs gains électoraux.

Ces groupes ont mené des actions spectaculaires pour occuper le devant de la scène médiatique espérant ramasser la mise. La carte de la respectabilité jouée par Marine Le Pen leur a ouvert un espace dans lequel ils se sont engouffrés. Ils se sont livrés à une surenchère verbale et ont redoublé d’activisme. Le but est d’occuper et de tenir la rue comme leur ancêtre Occident dans les années 60. L’agression et la mort de Clément Méric s’inscrivent donc dans un contexte particulier.

Des villes comme Lyon, Toulouse, Bordeaux sont aussi depuis quelques années le théâtre de ces agressions. La compétition est rude entre ces groupuscules. L’enjeu est de débaucher le plus possible des militants chez le concurrent. (parler d’ultra-violence est un pléonasme, car ils sont par essence ultra violents). « Interdits de séjour » dans le défilé frontiste du 1 mai, ils organisent leur propre cortège, chacun de son côté, lors de la manifestation en l’honneur de Jeanne d’Arc ( comme le 12 mai dernier).

Parmi cette nébuleuse, se détachent quatre principaux protagonistes : le Renouveau français, le Bloc identitaire et Génération identitaire, l’Oeuvre française et les Jeunesses nationalistes et enfin les Jeunesses nationalistes révolutionnaires et Troisième Voie.

 

Le Renouveau français « mouvement pour la renaissance nationale » a été créé en 2005 et a succédé à la Garde franque, qui s’était illustré au cours d’une attaque contre des sans papiers qui occupaient la basilique de Saint Denis. C’est un mouvement contre révolutionnaire, catholique traditionaliste dirigé par Thibaut de Chassey. Il défend l’instauration d’un État nationaliste social chrétien, basé sur « l’ordre social traditionnel et la civilisation classique ». Il publie une revue nationale et identitaire l’Héritage : « notre identité nationale c’est d’abord notre sang. Le métissage généralisé détruit la diversité ». Lors des manifestations contre le Mariage pour tous, le Renouveau français se retrouve aux côtés des catholiques intégristes de Civitas.

Le Bloc identitaire et sa structure jeune Génération identitaire est né en avril 2003 et est issu d’Unité radicale dissoute après la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par Maxime Brunerie. Il est dirigé par Fabrice Robert et Philippe Vardon. Il contrôle une agence de presse sur internet : Novopress. Ces membres peuvent apparaître sous diverses appellations comme le Projet apache. Ils mènent des campagnes anti immigrés et islamophobes, parfois en compagnie de Riposte laïque. Ils ont ainsi participé aux « apéros saucisson ». Ils qualifient le mariage pour tous de « révolution anthropologique ». Ils se spécialisent dans les opérations coup de poing : intervention aux magasins du Printemps à Paris pour dénoncer le rachat de l’entreprise par le Qatar , occupation du siège national du PS et occupation du chantier de la mosquée de Poitiers. Cette dernière action a amené l’arrestation de quatre militants et la création d’un comité de soutien dans lequel figurent Robert Ménard, Jean-Yves Le Gallou et Pierre Sautarelle du site internet F de Souche. Le Bloc identitaire n’a pas rompu les contacts avec le Front national et envisage d’être présent sur certaines de ses listes aux prochaines élections municipales dans la région niçoise avec Philippe Vardon de Nissa Rebella (structure niçoise des Identitaires).

Troisième larron : l’Oeuvre Française et les Jeunesses Nationalistes adeptes de la croix celtique. Avec une répartition des rôles : Yvan Benedetti qui a succédé à Pierre Sidos à la tête de l’organisation adulte et Alexandre Gabriac pour les Jeunesses. Tous deux ont été exclus du Front National pour double appartenance et pour avoir activement soutenu Bruno Gollnisch lors du dernier congrès du FN. Ils siègent toujours au Conseil régional Rhône-Alpes. Ces deux groupes sont nationalistes, antisémites et se réclament de Pétain. Bénedetti appelle ainsi, en référence à Pétain, à « une seconde révolution nationale, car il en va de notre nation et de notre civilisation ». Gabriac et Benedetti sont des adeptes des « ACP » (Actions coups de poings). « Nous sommes passés en Blitzkrieg » , faisant leur la déclaration de José Antonio Primo de Rivera « La Révolution est l’œuvre d’une minorité résolue, inaccessible au découragement ». Gabriac peut apparaître comme « le facho providentiel » comparé à la « modérée » Marine Le Pen. Il est très médiatisé puisqu’une équipe de télé l’a suivi en Italie sur la tombe du Duce, en Grèce où il a des contacts avec l’Aube dorée. Il se déclare « ni plus, ni moins antisémite que Saint Louis » (ce bon roi ne faisait pas que rendre la justice sous son chêne : il prenait aussi des édits obligeant les juifs à porter un signe distinctif, leur interdisant les mariages mixtes et les expulsant). Quant au salut nazi, « c’est un salut olympique ». Gabriac veut « détruire un par un les vices qui empoisonnent notre race » (droits de l’homme et la démocratie). Au Conseil régional Rhône-Alpes, il s’exprime en ces termes : « Vous tentez de nous abattre car vous savez que si vous ne le faites pas en premier, nous nous chargerons de ce système corrompu ». Les Jeunesses nationalistes ont été créées en octobre 2011.

Considérant que le FN « chasse les véritables nationalistes », Gabriac entend regrouper dans sa nouvelle organisation de « nombreux jeunes orphelins d’une structure de jeunesse combattante ». Pour lui, le FN est devenu « un repaire pour tous les gamellards autrefois décriés par Jean-Marie Le Pen ». Il veut « reprendre la France et récupérer le pays ». La devise du mouvement est marquée par le mussolinisme : « Combattre , Vaincre - Un devoir », pour « l’action sans concession ».

Quant à Benedetti, il proclame « les Français doivent être et rester maîtres chez eux et non plus étrangers sur leur propre sol… Un Français naturel ne peut être qu’issu d’une souche européenne, d’une tradition spirituelle et d’une culture intellectuelle commune ». Les deux compères ont appelé le 29 septembre 2012 à « une révolte des souchiens ».

Gabriac considère que le décès de Clément Méric est à ranger dans la catégorie d’un « malheureux fait divers ». Et faisant preuve d’un kolossal humour, il enfonce le clou : « un TGV vient d’écraser un voyageur qui traversait les voies , il faut dissoudre la SNCF ». En lien avec les néonazis grecs de l’Aube Dorée, un soutien financier est organisé en faveur d’ Esteban Morillo, l’assassin de Clément Méric.

Dans le collimateur du gouvernement , les Jeunesses nationalistes risquent d’être frappées de dissolution. Cela ne semble pas tracasser Gabriac outre mesure. Si l’organisation est interdite « on se réorganise autrement (… ) le nationalisme continue. Même si vous coupiez les branches de l’arbre, vous n’empêcheriez pas la sève de monter ».

Derniers groupuscules notoires de la mouvance fasciste : les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires et Troisième Voie de Serge Ayoub. Sérieux client que ce Serge Ayoub . En 1985, il apparaît avec ses troupes sous la banderole : « les Amis de Klaus Barbie ». En 1987, succédant au mouvement néonazi « Klan », il lance la première version des JNR et amorce un rapprochement avec Troisième Voie de J-G Malliarakis, entente de courte durée (difficile de faire vivre ensemble un théoricien et des Kronenbourg boys). Ayoub (Batskin) prend langue avec le Kop de Boulogne et publie un fanzine « Pour le prix d’une bière ». En 1992-94, on retrouve les JNR assurant avec le GUD de F. Chatillon une partie du SO lors du meeting du FN au Zénith de Paris. Elles servent de troupe d’appoint au FN dans les grandes occasions. Batskin est très médiatique et courtisé par les télés (Ciel mon mardi, Droit de savoir, 52 sur la Une…).

Les années 90 marquent le point fort des agressions et des meurtres commis par les soins : 1995, en marge de la manifestation du FN le 1er mai, B. Bouarram est jeté à la Seine et se noie ; Régis Kerhuel dit Madskin, bras doit de Ayoub à l’époque et Joël Giraud sont arrêtés pour le meurtre d’un jeune mauricien au Havre… La liste est longue. Après la mort de S. Deyzieux (militant d’extrême droite) suite à une manifestation interdite, Ayoub participe au Comité de soutien regroupant le FNJ, le GUD, les JNR (Comité du 9 mai ou C9M) et à la manifestation avec des membres du FN (Le Gallou, Le Hideux…)

Après une éclipse , le milieu des années 2000 marque son retour. Il fonde avec A. Soral un « espace convivial » : Le Local dans le 15ème arrondissement de Paris, lieu de convergence, de débats pour l’ensemble des groupuscules. Il relance les JNR et Troisième Voie. Le rôle des JNR est « de faire de leur corps un rempart contre les attaques ». C’est dans les faits sa garde prétorienne, qui n’obéit qu’au chef Ayoub ( une référence pour tous les fachos), assure la protection de certaines réunions organisées par la revue de R. Hélie : Synthèse nationale et assure le SO de la manifestation Jeanne d’Arc comme le 12 mai dernier. Ayoub tente de s’implanter en milieu ouvrier en lançant un Front syndical patriotique et développe un discours anti capitaliste, anti-gauche, anti-patrons et anti-mondialiste. Il cible

les jeunes des classes les plus défavorisées. Son idéologie s’inspire à la fois des frères Strasser (fondateurs du NSDAP allemand) et des faisceaux de Mussolini. Ayoub a récupéré le slogan de Mussolini : « Croire, Obéir , Combattre » ainsi que la gestuelle du Duce. Contrairement à ses concurrents directs (JN, OF, BI, RF), JNR et TV ont eu une participation très discrète aux Manifs pour tous.
Placées sous les projecteurs à la suite du crime perpétué par Esteban Morillo, ces deux organisations font l’objet d’ une procédure de dissolution. Devançant la décision du gouvernement, Ayoub a annoncé l’auto dissolution de ses deux mouvements.

On peut se poser la question de l’efficacité d’une telle mesure. En 1936 le gouvernement Blum dissolvait les ligues d’extrême-droite qui se sont rapidement reconstituées à l’exemple des Croix de Feu devenues le Parti social français. Plus près de nous, Unité Radicale est devenue le Bloc identitaire. Dissoudre un groupe est à la fois un effet d’annonce en direction de l’opinion publique et veut traduire la volonté du gouvernement. Mais ce type de mesure ne dissout ni les idées, ni les individus qui peuvent se rabattre sur d’autres structures d’accueil.

Ces différents groupuscules sont marqués par un recours systématique à la violence et animés par une haine viscérale de l’Autre. Les rivalités sont fortes entre eux, traduisant une guerre des chefs pour le leadership, un phénomène récurrent à l’extrême droite. Même si les effectifs sont faibles, ils représentent une menace constante contre la démocratie.

J-P Gautier, Historien

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 07:59
Appel du collectif « La retraite, une affaire de jeunes » (2013)

Le gouvernement s’engage dans une nouvelle réforme des retraites. A l’heure où Y. Moreau a rendu son rapport concernant les évolutions du système, 14 organisations de jeunesse, syndicales, politiques ou associatives ont décidé de se réunir en collectif pour faire entendre un message : les jeunes refusent une réforme qui se traduirait par un allongement de la durée de cotisation et une baisse des pensions. Une réforme juste et favorable aux jeunes est possible, mais pour cela le gouvernement doit se démarquer des conclusions du rapport Moreau.

Face à la précarité et au chômage des jeunes, renforçons notre système de protection sociale

Jeunes travailleurs et travailleuses, étudiant-e-s, en recherche d’emploi ou en insertion, nos parcours sont divers mais nous souffrons des mêmes maux, aggravés par la crise économique. Trop âgés pour bénéficier de la protection familiale, mais trop jeunes pour accéder aux minima sociaux, nous nous situons à un nouvel âge de la vie à la marge des protections sociales et voyons la solidarité nationale se réduire à peau de chagrin au gré des différentes réformes.

La dernière en date concerne le système de retraites. Alors que l’accès au premier emploi est de plus en plus tardif, que la précarité est la norme, et tout particulièrement pour les femmes, allonger la durée de cotisation est pour nous le signal inacceptable qu’il ne faudra plus compter sur un système de retraites solidaire qui garantisse une protection de haut niveau. Cette mesure est d’autant plus incompréhensible qu’elle allongerait encore les files d’attentes à Pôle Emploi en maintenant des salariés plus âgés en activité. Comment prétendre agir contre le chômage en refusant de faire de la place à notre génération dans le monde du travail ? C’est pourquoi nous refusons tout allongement de la durée de cotisation et revendiquons un système de retraite par répartition qui prenne en compte les évolutions de notre société et les nouveaux temps de la vie pour notre génération.

Pour sortir de la crise, misons sur la jeunesse !

Dépourvu-e-s d’une protection sociale aujourd’hui, nous ne tolèrerons pas que soit en plus mise à mal celle dont nous bénéficierons demain. Le système de retraite par répartition repose en effet sur les jeunes d’aujourd’hui et sur la confiance qu’ils et elles portent au système de protection solidaire.

Notre formation est un investissement de tous les jours pour notre avenir et celle du pays. C’est avec une jeunesse qualifiée et préparée que nous sortirons des difficultés de la crise. Cette période doit être reconnue comme telle au lieu de nous pénaliser.

Parce que le statu quo n’assurera pas la pérennité du système de retraite par répartition, nous réclamons des réformes qui s’attaquent au vrai problème : le manque de recettes lié en grande partie au chômage de masse. En particulier, des politiques publiques favorisant l’emploi des jeunes et leur accès au droit commun sont une nécessité sociale et économique.

Nous revendiquons :

  • La validation des années de formation dans le calcul des retraites.
  • La prise en compte des périodes de stages, et leur règlementation, afin qu’ils ne constituent pas des emplois déguisés.
  • La prise en compte des périodes d’inactivités forcées, périodes où les jeunes cotisent de manière inégale.

Nous, organisations de jeunesse, syndicales, associatives, politiques, seront à l’initiative dans les prochains mois pour porter la voix des jeunes. Nous n’accepterons pas un nouveau recul de nos droits. . Nous appelons les jeunes à se mobiliser pour faire entendre au gouvernement ces solutions justes. Nous appelons le gouvernement à rejeter les préconisations de ce rapport et à ouvrir de larges négociations avec l’ensemble des acteurs sociaux. Un débat de cette ampleur ne saurait être discuté en quelques semaines ou confisqué à la société. De plus, déjà absents de la conférence sociale du 20 et 21 juin, nous avertissons les pouvoirs publics : le débat sur les retraites est trop important pour s’effectuer en catimini et au pas de course pendant l’été. Il ne peut y avoir de réforme au nom des jeunes sans les jeunes.

Premiers signataires :
Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), Confédération Générale du Travail (CGT), Union Nationale Lycéenne (UNL), La Mutuelle des Etudiants (LMDE), Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), Jeunes Communistes (JC), Jeunes Radicaux de Gauche (JRG), Osez le Féminisme (OLF), Gauche Anticapitaliste (GA), Union des Etudiants Communistes (UEC), Gauche Unitaire (GU), Parti de Gauche (PG), Jeunes Ecologistes, FSU.

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 13:31


Monsieur de Président de la République

Palais de l'Elysée

55, rue du Faubourg Saint-Honoré

75008 Paris

 

 

Monsieur le Président

 

Les négociations sur le Grand Marché Transatlantique peuvent officiellement démarrer depuis que le Conseil des ministres du Commerce de l’Union européenne a adopté le 14 juin dernier le mandat de négociation confié à la Commission.

Vous le savez, nous contestons le bien fondé de ce projet. Il a pour but de démanteler les « barrières douanières et règlementaires » entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Les droits de douane étant plus élevés en Europe, cela donnerait un avantage de 30% aux produits américains. La  Commission européenne prévoit des suppressions d’emplois dans des secteurs stratégiques et admet une hausse des gaz à effet de serre. L’abolition des barrières règlementaires conduirait par exemple l’Europe à autoriser les poulets lavés au chlore et le boeuf aux hormones, à abaisser les normes environnementales sur la pollution automobile ou la construction. Les entreprises auraient le droit d’attaquer devant des tribunaux privés les Etats coupables d’avoir fixé des normes sociales ou environnementales qui limitent leur profit.

Nous considérons que ce projet de libre échange a pour objet de favoriser non les peuples, mais l’avidité d’un capitalisme financiarisé et mondialisé dont on voit partout les dégâts. Il menace notre modèle de société et nie la souveraineté des citoyens en Europe. Pourtant, il n’a jamais fait l’objet d’un débat public ni même, dans sa globalité, d’un débat au Parlement.

Nous estimons que les événements récents révélés par Edward Snowden rendent encore plus nécessaire de ne pas s’y engager.

La Commission, qui négocie en notre nom, le fait en effet sur la base d’un mandat secret, alors que les dirigeants des Etats-Unis y ont eu, eux, accès à travers un espionnage récemment révélé !

Comment dans ces conditions entamer des négociations ? Ces derniers événements, d’une rare gravité, devraient, à eux seuls, rendre caduque ce projet. Comment en effet mener des négociations quand la partie avec laquelle on négocie espionne en permanence ? Les Etats-Unis voient dans le projet de Grand Marché Transatlantique le moyen de défendre ses intérêts de grande puissance. La Commission européenne y voit l’occasion de favoriser le développement des multinationales et du système financier. Le peuple français comme ceux des autres pays européens n’ont rien à y gagner.

En conséquence, nous vous demandons solennellement Mr le Président de bloquer immédiatement ces négociations.

Dans cet espoir, veuillez croire, Monsieur le Président, à nos plus salutations les plus distinguées.

 

Front de Gauche (PCF, Parti de Gauche, Gauche Unitaire, République & Socialisme, C&A, PCOF, FASE, Gauche Anticapitaliste, Alternatifs)

 

bandeau Front De Gauche

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 07:18

Après l'éviction de Delphine Batho qui ne protestait pas contre les conséquences sociales de l'austérité mais contre la réduction du budget et des moyens humains au ministère de l'écologie,  Noël Mamère a posé hier soir sans détours la question du bien-fondé de la participation des écologistes au gouvernement. Disons que cela aurait pu être un prétexte pour sortir dignement de ce guêpier, mais dans la foulée, les élections municipales auraient été compliquées...

  

"Il faut que notre parti, avec les ministres, organise au plus vite une réunion de crise pour savoir si nous devons rester dans ce gouvernement... Quand vous avez deux ministres de l'Écologie en un an qui sont virés comme des malpropres (...) vous êtes quand même en droit de vous interroger si vous devez continuer de jouer le rôle d'idiot utile ou faire tapisserie dans un gouvernement (...) qui n'a que faire de la transition écologique". "Cette éviction" permet de montrer que pour François Hollande et Jean-Marc Ayrault, "l'écologie, ce n'est qu'une utilité au moment des élections pour les gagner, et après, ce n'est plus du tout une priorité"."L'écologie est victime de maltraitance" (Nouvel Observateur.fr).

 

La direction d'EELV a tranché hier soir, malgré le budget 2014 qui prévoit un plan de 20 milliards d'euros d'austérité, malgré la casse des services publics, du droit du travail, des droits à la retraite, malgré l'absence de toute concession de François Hollande et du PS aux besoins de la transition écologique, et malgré l'expulsion manu militari de la rebelle pourtant bien timide Delphine Batho (à qui ni Notre-Dame des Landes, ni la centrale à gaz de Landivisiau ne posait vraiment de problème), Mme Duflot et Mr Canfin restent au gouvernement jusqu'à la rentrée de septembre au moins, repoussant aux calendes grecques le moment de prendre une décision.

 

Pourtant, Cécile Duflot avait elle-même critiqué le budget...

Est-ce la direction d'EELV s'est déjà trop compromise avec la politique de droite du gouvernement pour se désolidariser du PS sans bénéficier d'accords de complaisance avec lui aux municipales pour limiter la casse que lui vaudra de toute façon sa perte de crédit dans l'électorat de gauche et écologiste?

Est-ce qu'ils sont devenus majoritairement sociaux-libéraux à l'instar de Cohn-Bendit, ce qui expliquerait aussi leur hargne contre Montebourg actuellement qui aurait "dû" être le premier limogé du gouvernement à la place de la "gentille Delphine Batho"?

Est-ce que c'est l'opportunisme de certains dirigeants qui emporte la mise?

 

Toujours est-il que cette nouvelle dérobade des dirigeants d'EELV par rapport à leur responsabilité qui serait de quitter ce gouvernement qui n'a rien d'écologiste et rien de gauche fera des remous chez les militants Verts et EELV et sera à garder en mémoire par les électeurs...

 

Qui ne démissionne pas du gouvernement et renonce à dire trop fort son opposition pour ne pas être limogé est objectivement responsable et complice des décisions prises.  

 

Pour clore sur une note savoureuse cette triste histoire qui illustre encore une fois la nature monarchique proprement stupéfiante du pouvoir Hollande et des institutions de la Ve République, on peut comparer avec le Parisien les communiqués de l'Elysée sur la démission de Cahuzac et le limogeage de Batho, en mettant d'un côté en mémoire le politicien corrompu, arrogant, très libéral, impitoyable pour le peuple et ami des puissants, et de l'autre Delphine Batho, qu'en haut lieu on aimait probablement surtout en photo :       


Voici le premier : «Je remercie Jérôme CAHUZAC pour l’action qu’il a conduite depuis mai 2012 comme ministre du Budget pour le redressement des comptes de la France. Il l’a fait avec talent et compétence. Je salue la décision qu’il a prise de remettre sa démission de membre du Gouvernement pour mieux défendre son honneur.»

Voici le second : «Sur proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin aux fonctions de Madame Delphine BATHO et a nommé Monsieur Philippe MARTIN, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.»

Ismaël Dupont

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 07:09

 Delphine Batho : «  une sanction qui frappe une ministre qui a dit la vérité »

 

Alors que le débat sur les orientations budgétaires 2014 ne fait que commencer, ce matin, sur les ondes de RTL la ministre de l’écologie Delphine Batho a fort justement qualifié le budget de son ministère, en baisse de 7%, de mauvais. Elle a été convoquée dans la foulée, puis congédiée du gouvernement manu militari par François Hollande.

 

L’austérité a plongé notre pays dans la récession. Elle provoque chômage de masse et précarité. Elle est vécue comme une véritable trahison par toutes celles et ceux qui, ont voulu au printemps dernier le changement. Aujourd’hui cette mauvaise politique provoque une crise gouvernementale, avec la sanction qui frappe une ministre qui a tout simplement dit la vérité.

 

Après l’échec de Villeneuve sur Lot pour lequel l’exécutif n’a toujours pas engagé une analyse de fond, la décision de François Hollande est une nouvelle illustration d’un déni de la réalité et d'une fuite en avant qui n’ont que trop duré. Il est urgent de changer.

 

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

 

 

batho.jpg

 

 

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 06:42

"De l'importance des statistiques en politique" (Bernard Friot, sociologue, auteur de L'enjeu des retraites, L'enjeu du salaire, membre du PCF: vidéo de Réseau Salariat)

 

Vidéo de 11  minutes à voir absolument car elle remet en place un certain nombre d'idées toutes faites:  

 

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wLvIKdJBZUI#at=628

Voici une vidéo que nous a signalé notre ami du Front de Gauche Morlaix et du Parti de Gauche, Patrick Le Nan.

 

" Les statistiques, objet d'une manipulation politique permanente", c'est ce que démontre Bernard Friot dans 11 mn de contre-intoxication magistrale montrant comment on grossit l'importance relative du sous-emploi aujourd'hui par rapport aux années 60 (avec le faible taux d'emploi des femmes, il n'y avait que 67% de taux d'emploi des 20-60 ans en 1962 contre 76% aujourd'hui), ou encore comment on met en avant avec des chiffres mensongers le "fait scandaleux" qu'un quart des jeunes sont en chômage (alors que le chômage ne concerne qu'un quart des 30% d'actifs entre 15 et 24 ans), et pareillement pour les vieux, afin de justifier des mesures catégorielles de lutte contre le chômage qui démantèlent le salaire et le droit du travail.

TUC, emploi-jeunes, emplois d'avenir, contrats de génération, les faux-sialistes sont des spécialistes de cette attaque au nom de la lutte contre la discrimination générationnelle du droit social commun et des salaires et contrats garantis.

"Les jeunes et les vieux ont aujourd'hui remplacé les femmes, l'exode rural, l'immigration, pour servir d'armée de réserve pour casser le salaire". "Le sauvetage de l'emploi se fait toujours au détriment du salaire". "Il y a toujours un danger à naturaliser les catégories démographiques". " Toute l'ambition de la classe dirigeante est de diviser le salariat, notamment sur la base de la mise en scène médiatique des catégories démographiques ou de genre" au détriment des inégalités sociales nées de l'organisation du travail et de la confiscation des richesses produites.  

Que les jeunes s'attaquent à leurs parents ou grands-parents retraités, trop privilégiés et qu'au nom de la lutte contre le chômage des jeunes, des vieux, on multiplie les sous-emplois, voilà le but poursuivi par le MEDEF... 

   

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 06:15

Mélenchon, très posé, est une nouvelle fois victime d'une mise en parallèle ultra-grossière du Front de Gauche avec le FN. Entre les deux, la télé capitaliste a bien choisi son camp...

 

 

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 05:59

Retraites: syndicats contestataires ou réformistes attendent une rentrée tendue 

     Par Elahe MEREL      PARIS, 02 juil 2013 (AFP) -
Contestataires ou réformistes, les syndicats jouent gros à la rentrée avec la réforme des retraites à venir: la CGT a déjà annoncé des mobilisations pour septembre auxquelles pourrait se joindre Force ouvrière, la CFDT mise sur la concertation mais ne veut pas porter le fardeau d'éventuelles mesures impopulaires.  La rentrée s'annonce d'autant plus tendue qu'à la réforme des retraites s'ajoutent des mesures d'économies budgétaires pour 2014 visant les fonctionnaires dont les salaires seront une nouvelle fois gelés et les effectifs réduits.
La CGT est déjà partie au combat, annonçant quatre meetings et une journée d'action en septembre pour refuser une baisse des salaires et une "énième reforme des retraites". Son leader, Thierry Lepaon, appelle les salariés à "faire irruption sur le devant de la scène".
Alors que l'ampleur de la mobilisation reste incertaine, la centrale a appelé à l'unité d'action syndicale. La FSU ainsi que Solidaires ont déjà dit oui. Lors d'une réunion des trois syndicats lundi soir, "la décision d'une nécessaire mobilisation à la rentrée a été actée, mais la date n'est pas encore totalement bouclée", a dit mardi à l'AFP Catherine Lebrun, membre de la direction de Solidaires. Les trois syndicats attendent une réponse de Force ouvrière qui pourrait se joindre à eux. "La question d'une action début septembre est posée" et "on va entrer en discussion avec les autres organisations syndicales" pour "peser" sur la réforme, affirme à l'AFP Yves Veyrier, secrétaire confédéral de FO. La direction de Force ouvrière prendra sa décision à ce sujet vendredi, au lendemain de la rencontre des partenaires sociaux avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Pour FO, "le refus de tout allongement de la durée de cotisation est la question clé", dit M. Veyrier, alors qu'il s'agit de la piste privilégiée du gouvernement. Ces quatre syndicats, rejoints par deux centrales réformistes - la CFTC et la CFE-CGC - se retrouveront, par ailleurs, le 5 septembre pour décider d'une journée d'action en octobre pour la défense des fonctionnaires.
 
Une réforme anxiogène
Pour faire passer sa réforme des retraites, le gouvernement table sur une attitude plus conciliante de la CFDT qui ne rejette pas un allongement de la durée de cotisation à condition qu'elle soit assortie de mesures d'équité (au profit des femmes, des jeunes, et de ceux qui ont des travaux pénibles).  Mais le numéro un de la centrale, Laurent Berger, a pris déjà ses distances avec le gouvernement et précisé que son syndicat n'est pas demandeur de cette réforme et plaide depuis des années pour une réforme de fond (systémique) des régimes de retraites.   Le souvenir de 2003 reste vivace, lorsque la direction de la centrale avait approuvé la réforme Fillon sur les retraites et ouvert une grave crise interne.    "La CFDT ne doit pas se mettre trop en avant, car elle risque de souffrir et des problèmes internes peuvent renaître", souligne Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.    Il ne s'agit "pas de dégainer déjà, on attend de voir comment se passe la concertation" et "le contenu du projet de loi", affirme à l'AFP Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa, autre syndicat réformiste.   Selon lui, la réforme des retraites "est anxiogène" pour les Français mais en même temps "il y a une prise de conscience profonde sur la nécessité de la réforme" qui "ne peut se faire sans efforts".    "Pour être socialement acceptable, il faut que la réforme soit juste et les efforts équitablement répartis", affirme-t-il. "L'acceptation sociale est indexée sur l'équité", selon lui.
A la rentrée, les tensions peuvent "se traduire soit par une résignation de masse - c'est ce qui est souvent le cas quand la gauche gouverne- soit par un mouvement social, signe que les salariés ne font pas confiance au gouvernement de Hollande" et dans ce cas ce serait "une rupture historique", relève auprès de l'AFP Jean-Marie Pernot, chercheur à l'Ires.
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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 19:13

 La Cour des comptes annonce un risque d'augmentation du déficit public pour 2013 à 4%, supérieur aux 3,7% prévus initialement.

Et cela, malgré la politique de pression fiscale opérée sur les ménages essentiellement et le ralentissement de la dépenses publique. Un risque amplifié par une croissance négative qui impacterait in fine les recettes publiques de 2013 de l'ordre de 0,3 points de PIB. Dès lors, la Cour propose-t-elle d’arrêter avec cette politique d'austérité qui donne les résultats qu'elle dénonce ? Que nenni. Au mépris de toute logique, elle ne trouve pas autre chose à prôner que le renforcement des économies budgétaires : 28 Mds supplémentaires d'ici à fin 2015 !

Quel aveuglement. Ce n'est plus de l 'exercice comptable mais de l'obscurantisme idéologique. La cause des déficits s'enracine avant tout dans la chute historique du pouvoir d'achat des français (-0,9%), du ralentissement de la masse salariale (+1,7% en 2012 contre +3,2% l'an passé), de l'explosion du chômage (+11,5% en un an, que ne parviendront pas à enrayer les 20% de hausse des radiations des statistiques de juin 2011), de la fonte des effectifs salariés (98 000 emplois en moins en 2012). Causes qui pèsent autant sur la demande que sur l'offre, et qui pénalisent l'activité économique.

La lutte contre les déficits publics par la baisse de la dépense publique et la hausse de la fiscalité sur les ménages, pour répondre aux diktats des marchés financiers, alourdit la pression sur la consommation et réduit les capacités de création de richesses du pays.

C'était vrai pour la Grèce, l'Espagne, le Portugal ... C'est dorénavant vrai aussi pour la France.

Sans cherchez bien loin, il existe une alternative pour l'emploi, pour un véritable redressement productif, pour une appropriation sociale de l'argent et de son utilisation! Gracieusement, le PCF et le Front de gauche tiennent à la disposition de la cour des comptes leurs propositions.

 

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