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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 20:00

Roms/Expulsion Leonarda : le PCF condamne cette abomination

 

Leonarda, une collégienne Roms du Doubs a été expulsée pendant sa sortie scolaire. Arrêtée sur le parking du Collège Lucie-Aubrac, elle a rejoint sa famille, pour un aller simple pour le Kosovo. Cette arrestation, est révoltante. Même la droite, qui pourtant ne prenait pas de gant avec les reconduites aux frontières des étrangers, n'avait jamais osé s'en prendre à des enfants pendant leur temps d'activité scolaire.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, se justifie en affirmant, assuré, « veiller scrupuleusement au respect des droits des étrangers qui font l'objet d'une mesure d'éloignement ». Quelle indignité. Voila qui en dit long sur la cohérence d'un propos, celui d'un ministre de l'Intérieur, qui jugeait les roms incapables de s'intégrer. Cette décision, que Manuel Valls assume et revendique, signe la défaite d'une politique. La gauche ne peut dignement pas se prendre au jeu des arrestations d'enfants et encore moins à l'école.

Le PCF condamne avec la plus grande fermeté cette abomination. La ligne rouge est franchie.

 

Fabienne Haloui, Responsable de la Commission "Droits et Libertés" au PCF

 

 

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http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/10/16/01016-20131016ARTFIG00429-leonarda-jeune-rom-expulsee-j-ai-eu-honte-devant-mes-camarades.php

 

Article de Médiapart: Léonarda, la bataille du storytelling

Pourquoi elle ? Pourquoi cette expulsion-là, et pas une autre ? Dans cet épisode de l'interpellation et de l'expulsion dans le Doubs de la jeune collégienne kosovare (par ailleurs Rom) Leonarda Dibrani, 15 ans, qu'est-ce qui déclenche l'ébullition du PS (1) ? A coup sûr, si des socialistes s'émeuvent ainsi, tous courants confondus, sans souci de prudence, faisant une croix sur leur destin de ministrables du Premier ministre ou du président Valls, ce n'est pas par simple calcul politique. Quelque chose a réveillé leurs consciences assoupies. Et ce quelque chose, c'est le récit de Mme Giacoma, professeur d'histoire, et accompagnatrice de la sortie scolaire pendant laquelle Leonarda a été interpellée par la Police de l'Air et des Frontières.

Tout, dans ce récit mis en ligne par RESF (2) quatre jours après les faits, suscite émotion et indignation. L'ordre téléphonique du policier d'arrêter immédiatement le bus de la sortie scolaire ; les pleurs de l'adolescente apprenant qu'elle va être remise à la police ; le fait que la scène se déroule sur le parking...du collège Lucie Aubrac.
A ce récit, Manuel Valls a opposé le sien, dans un communiqué publié au milieu de la nuit. (3) Il faut lire attentivement les deux textes. En langue Valls, c'est à dire du point de vue de la préfecture, le récit des mêmes faits donne par exemple : "Il a été convenu entre la famille, le représentant de son comité de soutien, l'enseignante en charge de la sortie scolaire et les forces de l'ordre de laisser la jeune fille sortir du bus afin de lui permettre de rejoindre sa famille dans le cadre de l'exécution de la mesure d'éloignement"
Au sens propre, rien n'est incompatible avec la version Giacoma. Le "représentant du comité de soutien" est peut-être le maire de Levier Albert Jeannin cité par Giacoma (à vérifier). Les "forces de l'ordre" (habilement citées par Valls en quatrième et dernière position dans l'énumération des décisionnaires) n'ont peut-être pas eu le rôle que leur attribue Mme Giacoma. A l'inverse, l'enseignante ne cite pas la mère de Léonarda, dans la série des interlocuteurs de la conversation téléphonique à bord du bus (mère qui, dans la version  officielle, a demandé à rejoindre son mari, expulsé lui-même quelques jours auparavant). Mais elle ne l'a peut-être pas eue en ligne. A lire Mme Giacoma, on a l'impression que l'appel a été passé depuis le bureau du maire, alors que Valls indique qu'il a été passé depuis le domicile des Dibrani. Etc etc.
Deux récits. Un récit du terrain, diffusé par Internet, hors des médias établis (lesquels ont pris l'affaire en marche avec quelques cahots, le journal matinal de France Inter s'étant par exemple ouvert sur un "Et revoilà le dossier des Roms"). Et la version officielle de l'administration, lénifiante comme toutes les versions officielles. Diffusé le premier, contraignant le second à la défensive, le récit de RESF a gagné la bataille du storytelling, forçant les socialistes à la position impossible de se dresser contre l'exécution de décisions de justice, et de feindre de se réveiller contre les conséquences d'une politique du chiffre en matière d'expulsions, la même que sous Sarkozy, (4) qu'ils endossent sans broncher depuis un an.
Cette politique a maintenant un prénom. Valls a désormais sur les bras l'expulsion de Leonarda, comme Hortefeux avait été éclaboussé du sang du petit Ivan, défenestré en 2007 pour échapper à la police (5). C'est moins grave ? Léonarda est toujours vivante ? Valls va peut-être devoir annuler l'expulsion ? Peut-être. Mais ce pouvoir, comme le précédent, n'est pas à l'abri d'une nouvelle affaire Ivan. On frémit en tout cas à l'idée que la version Valls aurait pu être la seule (ou même la première) disponible.

 

Daniel Schneidermann

 

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 12:24

Le projet de loi sur les retraites repoussant la durée de cotisation à 43 ans et faisant porter tout l'effort de la réduction des déficits des caisses de retraite sur les salariés et les retraités a donc été voté par l'Assemblée Nationale, le gouvernement ayant interdit aux députés PS de déposer des amendements de crainte qu'ils aient quelques démangeaisons du coeur ou de l'oreille gauche.   

Le Front de Gauche a voté contre ce texte, l'UMP et l'UDI aussi mais c'était pour le rendre encore plus défavorable aux salariés et favorable aux milieux de la finance et du patronat, tandis que les écologistes, les radicaux de gauche et 17 socialistes se sont abstenus, ce qui est à la fois le signe d'un malaise, d'un certain courage, mais d'un manque d'esprit de suite.

C'est donc avec seulement 10 voix de plus que la majorité absolue requise que le texte est passé à l'Assemblée nationale ce mardi.

De Jérôme Guedj à Pascal Cherki en passant par Razzy Hammadi, quasiment toute l'aile gauche du Parti socialiste a choisi de s'abstenir, quand elle n'a pas simplement boudé le vote. Les députés écologistes, "déçus" par le peu d'amendements retenus par l'exécutif, se sont quasiment tous abstenus. Certains, à l'image de la députée Isabelle Attard, ont carrément franchi le Rubicon en votant contre.

Un texte de régression sociale comme celui-là, quand on est de gauche, on le rejette purement et simplement.

Du coup, la réforme Ayrault qui consolide et aggrave les réformes Fillon de 2003 et 2010, a été votée à une très courte majorité: 270 voix pour, 249 contre, 49 abstentions.

Cette majorité étriquée laisse augurer un rejet au Sénat, ce qui laisse un peu de temps pour poursuivre et intensifier la lutte pour revenir à la retraite à 60 ans.

 

 

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 07:24

 

Front de Gauche :

nous dépasserons nos

difficultés ensemble !

 

 

Par : Clémentine Autain (FASE),

Pierre Gayral (Les Alternatifs),

Pierre-François Grond (GA),

Ingrid Hayes (GA),

Pierre Laporte (FASE),

Roland Mérieux (Les Alternatifs),

Danielle Obono (C&A),

Francis Sitel (GU),

Marie-Pierre Toubhans (GU),

Stéphanie Treillet (C&A)

 

Face à la gravité de la situation, de nombreuses interrogations s’expriment sur la situation du Front de Gauche. Pour autant il ne peut être question aujourd’hui de rester passif et de laisser le doute s’installer.

Ces derniers jours, le patronat a engagé une violente offensive pour accroître le travail du dimanche. La libération de la parole raciste envers nos concitoyens Roms est encouragée par les représentants du gouvernement. La réforme des retraites se place dans la continuité de celles mises en œuvre par la droite. Les écoles, domaine soi-disant « sanctuarisé » par François Hollande et devant bénéficier de créations de postes, subit de plein fouet les conséquences de l’austérité gouvernementale à travers des réformes imposées de façon autoritaire, comme le démontrent les difficultés d’application des rythmes scolaires. Par ailleurs la conférence gouvernementale de septembre sur les questions énergétiques ainsi que le dernier rapport du GIEC confirment, dans une quasi indifférence générale, que la logique économique qui prévaut actuellement provoque de plus en plus de bouleversements environnementaux de grande ampleur.

Il y a plus que jamais besoin que le peuple se mêle de ses affaires, retrouve les moyens de s’exprimer pour faire entendre les exigences d’égalité, de justice sociale et environnementale.

Les résultats de l’élection cantonale partielle de Brignoles sont un signal d’alarme supplémentaire qui démontre la capacité du Front National à se nourrir de la démoralisation et du repli sur soi, tandis que la politique gouvernementale provoque une abstention et une démobilisation des électeurs dans toute la gauche. Il est nécessaire de redoubler d’efforts pour susciter un nouvel espoir à gauche, capable de mobiliser ceux qui subissent de plein fouet le désarroi provoqué par la politique du gouvernement.

Cela suppose que se fasse entendre une alternative de gauche à la politique libérale et répressive menée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Dans cet objectif, il y a besoin que le Front de Gauche se déploie dans le pays à la hauteur des attentes qu’il a suscitées. Le Front de Gauche doit être capable d’être une force d’initiative pour entraîner largement toutes celles et tous ceux qui veulent un véritable changement de cap dans ce pays et en Europe.

Cela suppose de maîtriser collectivement au sein du Front de Gauche les débats qui nous traversent. C’est le cas notamment en ce qui concerne les prochaines élections municipales.

Pour notre part, nous pensons que partout où c'est possible, et en particulier dans les grandes villes, comme à Paris, Lyon, Toulouse, Marseille, Bordeaux… il est essentiel de travailler à la construction de listes ouvertes à l’initiative du Front de Gauche, en lien avec les initiatives populaires et citoyennes, pour le premier tour des élections municipales dans le but de changer les rapports de force à gauche et dans la société. C’est une question centrale pour faire entendre une autre voix que celle de la résignation, convaincre ceux qui hésitent et risquent de s’abstenir et pour mettre en échec les volontés de conquête de la droite et de l’extrême droite. C’est la meilleure manière de montrer que le Front de Gauche existe et porte une alternative lors de ces élections municipales. Ce qui devrait l'emporter c'est la nécessité que là aussi les électeurs puissent se prononcer pour une politique de gauche qui défende la retraite à 60 ans et refuse l'allongement de la durée de cotisation amenant à travailler jusqu'à 66 ans, comme le veut le gouvernement, pour une politique de gauche qui refuse un budget d’austérité qui va laisser intacte la répartition des richesses au profit des plus nantis, et va corseter les budgets des collectivités territoriales. Cet éclairage national s'accorde à nos projets locaux, élaborés avec les citoyens, pour conquérir des majorités de rupture ou une influence accrue du Front de gauche dans les municipalités. Bien entendu, au second tour, nous sommes tous favorables à rassembler les différentes listes de gauche du premier tour pour faire barrage à la droite et au Front National. Raison de plus pour faire entendre nos orientations au premier tour.

Bien sûr, il existera des situations dans certaines villes où se constitueront des listes communes avec les sections locales du Parti Socialiste, d’Europe Ecologie, du NPA. Cela est décisif notamment pour reconduire les municipalités dirigées par le Front de Gauche, comme dans les situations où le FN risque de conquérir des municipalités, mais cela doit se faire pour faire entendre une logique de rupture avec le libéralisme et en toute indépendance de la politique gouvernementale. Et nous constatons que le Parti Socialiste, de son côté, est plus préoccupé de conquérir des municipalités tenues par le Front de gauche que de rassemblement pour une véritable politique de gauche.

Quand des désaccords se produisent, il faut les mettre à leur juste place et ne pas faire en sorte que cette question paralyse l’ensemble du Front de Gauche.

Aujourd’hui, des dizaines de listes du Front de Gauche sont en train de se construire et représenteront une réalité politique nouvelle en mars 2014. Dans d’autres villes, les formations du Front de Gauche se retrouvent divisées et pourraient faire des choix différents. Dans ce cas, personne ne veut rester passif et chacun cherchera logiquement à mettre en œuvre son orientation.

Malgré cela, le Front de Gauche est, et doit rester uni sur la politique alternative qu'il défend face à celle du gouvernement. Quelle que soit la configuration globale, il est essentiel de préserver l’outil que constitue le Front de Gauche aujourd’hui. Il faut mettre de côté toute idée qu’un « autre Front de Gauche » pourrait émerger sur la base de situations de division de nos forces. Nous sommes unis sur un programme, « l'Humain d'abord ». Nous sommes unis pour défendre une autre Europe s'émancipant des Traités européens, et nous aurons l'occasion de faire progresser cette perspective lors des prochaines élections européennes, et avec d'autres rassemblements du même type que le nôtre sur le continent. Nous sommes unis sur la nécessité de travailler à rassembler une autre majorité avec d'autres forces de gauche pour gouverner sur une politique alternative à celle du gouvernement actuel. Nous sommes unis sur l'idée que sans le rassemblement d'une majorité alternative à gauche, ce sont les forces réactionnaires et le Front National qui profiteront de la situation. Aucune de ces perspectives ne peut se concrétiser sans un Front de Gauche rassemblé.

Quelles que soient ses limites et les difficultés qu'il rencontre, il est décisif de préserver le Front de Gauche, de le développer et de le dynamiser... Pour cela, nous ne pouvons pas attendre que la séquence des élections municipales et européennes se passe pour mettre en mouvement le Front de Gauche. Nous tourner ensemble vers le peuple. Cela veut dire donner un nouveau souffle aux différents espaces du Front de Gauche, aux Assemblées Citoyennes autour d’exigences de développement de l’égalité et de défense des libertés comme de celles pour rejeter les régressions sociales. Au sein de l’organisation actuelle de Front de gauche, il faut agir pour donner toute leur place aux Fronts Thématiques et au Conseil National, pour faire enfin entendre plus d’idées nouvelles, engager des campagnes publiques sur des exigences simples et immédiates qui démontrent qu’une alternative à gauche existe dans le pays et que nous sommes déterminés à la faire vivre.

Dimanche 12 octobre 2013

Clémentine Autain (FASE), Pierre Gayral (Les Alternatifs), Pierre-François Grond (GA), Ingrid Hayes (GA), Pierre Laporte (FASE), Roland Mérieux (Les Alternatifs), Danielle Obono (C&A), Francis Sitel (GU), Marie-Pierre Toubhans (GU), Stéphanie Treillet (C&A)

 

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 07:01
Mal logés de la République,  non à la répression !

Entre 12h45 et 13h, la police a évacué brutalement le camp des mal-logés place de la République à Paris, installé avec l’aide de l’association Droit au Logement (DAL).
Six mères de familles et quatre hommes ont été arrêtés, un père de famille interpellé est blessé (oreille décollée) et les effets personnels ont été confisqués (couvertures, sacs, bâches banderoles...).
Ces familles attendaient une réponse à l’issue de la table ronde qui s’est tenue hier soir, et une déclaration de manifestation avait pourtant été déposée, jusqu’au lundi 21 octobre, conformément à la réglementation.
La politique économique injuste du gouvernement, qui fait payer les classes populaires et moyennes au lieux de s’attaquer aux privilèges des plus riches, s’accompagne d’une radicalisation de sa politique sécuritaire : après les propos intolérables de Manuel Valls à l’encontre des roms, ce sont des familles précaires et mal-logées qui sont l’objet d’une répression brutale.
Attac s’associe au DAL pour condamner cette répression qui met en cause la liberté de manifester, et bafoue les droits des mal-logés et des sans-logis, exiger la libération immédiate des mal-logés interpellé, et des poursuites sur les violences commises, demander le relogement des 300 familles en lutte de la place de la République, la mobilisation de 50 000 logement et locaux vacants, pour les sans-logis et les DALOs d’Ile de France, une vrai loi pour les mal-logés, les sans-logis, et les locataires, afin que le droit au logement soit mis en œuvre.


Attac France,
Paris, le 15 octobre 2013

 

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 21:28

Le candidat du FN Laurent Lopez a remporté l'élection partielle dans le Var avec 53,9% des voix face à la candidate UMP. Le candidat du FN Laurent Lopez, qui avait recueilli 40,4 % des suffrages au premier tour, a remporté la cantonale partielle de Brignoles (Var) face à son adversaire UMP Catherine Delzers, avec 5031 voix (contre 4 301), soit 53,9 % des suffrages.

 On peut avoir légitimement quelques doutes, sur le plan des principes et sur le plan de l'efficacité, sur le choix du PCF d'appeler les électeurs de gauche à voter UMP à Brignoles alors même que le choix de s'associer au PS dans des grandes villes brouille la crédibilité du Front de Gauche en tant qu'alternative au PS et à une politique du gouvernement qui est responsable au premier chef d'une montée de l'extrême-droite qui traduit surtout la désillusion des électeurs de François Hollande.  Pour ma part, je souscris à chacun des mots de Marie-George Buffet au lendemain du premier tour à Brignoles.

Ismaël Dupont

 

« Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »

 

(Marie-George Buffet après le premier tour à Brignolles)

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 11:36

A quel âge devient-on vieux?

 

Alors que M. François Hollande et son gouvernement s'apprêtent à durcir le régime des retraites, les commentateurs mettent une nouvelle fois en scène la guerre des âges: les vieux vivraient grassement aux dépens des jeunes. Ce cliché n'est pas le seul en vogue dès que l'on parle des plus de 60 ans. Revue de détail des idées toutes faites...

 

Ce n'est pas un hasard si les trois discours dominants sur les personnes âgées sont d'ordre démographique, médical et économique: faute de penser la vieillesse, on se focalise sur le nombre, sur les corps et sur le coût. La difficulté même à trouver le terme adéquat témoigne du malaise: " vieux" par opposition à "jeune" étant presque perçu comme une insulte, le mot est devenu quasiment tabou. Au gré des modes, on parle donc de "personnes âgées", de "seniors", d'"aînés" ou d'"anciens".

La crainte de la vieillesse et l'obsession économiste conduisent à déformer la réalité: on majore encore le nombre de ceux que l'on rejette. Ainsi, faisant fi des données, Mme Valérie Pécresse, alors ministre de l'enseignement supérieur, pointait le "fléau du vieillissement" (Ripostes, France 5, 24 avril 2008). Présentant le plan "Solidarité-grand âge le 27 juin 2006, M. Philippe Bas, alors ministre délégué aux personnes âgées, parlait de "tsunami démographique". Et l'actuelle ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l'autonomie, Mme Michèle Delaunay, entonne parfois le même refrain: la France compte "plus de personnes âgées que de mineurs", prétend-elle tandis que Le Monde assure: "Les vieux sont en passe de devenir majoritaires"  (21 février 2013). Quelques années auparavant, le démographe Jacques Dupâquier déclarait: " En 2050 la France ressemblera beaucoup plus à un hospice qu'à un gymnase-club" (discours à l'Académie des sciences morales et politiques, 8 janvier 2007). Car seuls les jeunes font du sport... 

La France compte pourtant aujourd'hui davantage de mineurs (environ quatorze millions) que de personnes de plus de 65 ans (environ onze millions). Et trois fois plus de jeunes (30% de la population a moins de 25 ans) que de vieux (9% a plus de 75 ans). Dans un avenir prévisible, les plus de 60 ans ou de 65 ans ne seront jamais majoritaires! En 2060, c'est à dire au moment où, conséquence du baby-boom, ils seront temporairement le plus nombreux, la population se répartira globalement en trois tiers, avec une proportion identique de moins de 30 ans, de 30-60 ans et de plus de 60 ans. Ce n'est donc ni à un hospice ni à une pouponnière que ressemblera la France de demain, mais à un pays où tous les âges seront également représentés. 

Les mentalités conservent une vision idéalisée (mais fausse) d'un pays jeune: la France du XIXe siècle, marquée par un contexte géopolitique très particulier, quand les jeunes Français, vus avant tout comme des ouvriers et des soldats, devaient surpasser en nombre les jeunes Allemands. Alfred Sauvy et Robert Debré analysaient ainsi la victoire des armées nazies: "La terrible défaillance de 1940, plus encore morale que matérielle, doit être rattachée en partie à cette redoutable sclérose (une population vieillissante)". 

C'est aussi oublier un peu vite qu'un pays (la France d'alors, comme certaines nations africaines contemporaines) est jeune quand de très nombreux enfants meurent avant de devenir adultes et quand les adultes meurent tôt, la plupart avant d'atteindre la vieillesse. Aujourd'hui, on vit globalement en meilleure santé et plus longtemps. Conséquence: le stade de la vieillesse recule. Pendant plusieurs siècles, 60-65 ans fut considéré comme une sorte d'"âge d'entrée dans la vieillesse". Désormais, comme l'ont notamment montré les travaux de Patrice Bourdelais, il faut atteindre 75-80 ans pour ressembler, en termes de santé, d'espérance de vie, d'activités, etc., aux sexagénaires des années 1950. 

Il existe cependant de fortes variations entre les individus: on ne devient pas soudainement tous vieux au même âge, comme on ne devient pas soudainement tous adultes au même âge. Le moment de la vieillesse varie également selon les catégories socio-professionnelles: si l'espérance de vie à la naissance est la même pour tous, à 35 ans, elle n'est plus que de 41 ans pour un manoeuvre, contre 47 ans pour un cadre. Et l'écart est encore plus important si l'on prend l'espérance de vie sans incapacité: respectivement 32 et 40 années. Autrement dit, pour certains, et notamment pour les ouvriers, c'est la "double peine (...): plus d'incapacité au sein d'une vie plus courte". Si, globalement, nous ne sommes plus comme ces vieux que chantait Brel, "usés à 15 ans", certains continuent d'accuser un vieillissement prématuré; presque 30% des hommes meurent avant 65 ans. Le travail conserve... ceux qu'il n'a pas tués

La question de l'âge de la vieillesse n'est pas qu'une marotte de démographes ou de gérontologues. Elle change le regard de chacun et de l'ensemble de la société. Au 16e siècle, Montaigne évoque la vieillesse à 30 ans; au 17e, on parle plutôt de 40 ans; en 1950, de plus de 60 ans (ce qui représente 16% de la population); en 2000, de plus de 65 ans (16%); et en 2060, de plus de 75 ans (16%). On voit que le vieillessement démographique, c'est à dire la proportion de personnes âgées dans la population, ne ressemble en rien à un tsunami! Ce que confirme l'évolution de l'âge médian, qui passerait de 40 ans actuellement à 45 ans en 2060. 

Il y a bien une révolution démographique: celle de la forte augmentation du nombre de personnes de plus de 60 ans. Mais cela ne siognifie pas que le nombre de vieux s'accroît considérablement, ni que la vieillesse dure plus longtemps qu'autrefois. 

Jusqu'au 19e siècle, non seulement la plupart des gens mouraient jeunes, mais ils mouraient vite: il y avait très peu de maladies chroniques, invalidantes. Désormais, elles sont nombreuses: cancer, diabète, maladies neurologiques - dont la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées. Bien souvent, on peut vivre longtemps avec l'une d'entre elles. De surcroît, certaines, liées à l'environnement, aux conditions de travail, aux modes de vie, apparaissent tardivement et ne se déclarent qu'au bout de plusieurs décennies. 

Le nombre de personnes de tous âges qui vivent avec des maladies chroniques et invalidantes, en situation de handicap et en perte d'autonomie, a augmenté, et va continuer à croître dans les prochaines décennies. Sur 65 millions de Français, environ 7 millions souffrent d'une affection de longue durée (ALD); 1,3 million sont en situation de perte d'autonomie et recoivent des allocations (2,4 millions prévus en 2060). Il est donc indispensable de réfléchir à la manière dont la société doit les soigner et les accompagner. Et ce quel que soit leur âge. Car, contrairement aux idées reçues, ces situations ne concernent pas que les vieux, et tous les vieux ne sont pas "dépendants". Seuls 17% des plus de 75 ans, par exemple, perçoivent l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). 

 

Tous les vieux ne sont pas malades, mais, comme on est malade de plus en plus tard, on associe souvent vieillesse et maladie. Dans la France du XVIIIe siècle, par exemple, où les enfants mouraient le plus (un sur deux décédait avant 5 ans) et où il y avait très peu de vieillards, ces derniers étaient considérés comme exceptionnels: ils avaient survécu aux maladies, échappé à la mort. Désormais, la majorité des décès ont lieu aux grands âges, ce qui aggrave la confusion entre la vieillesse et la mort. La tendance à cacher la mort que l'on observe dans notre culture conduit alors aussi à cacher ces très vieilles personnes qui nous la rappellent trop...

  

Autre phénomène engendré par l'augmentation de l'espérance de vie sans incapacité: l'intervalle entre la fin de l'activité professionnelle et le début de la vieillesse s'allonge. La perte d'autonomie n'apparaît généralement, quand elle survient, qu'à la fin de la vie. Les personnes qui meurent à 85 ou 90 ans ne vivent pas "dans la vieillesse" depuis leur 60 ans; du moins pas dans la vieillesse biologique. Mais socialement? Pour Mme Delaunay, aucun doute: "Il est temps pour la génération qui est la mienne de mesurer que la vieillesse va durer trente ans, voire davantage" (entretien au Monde déjà cité). Cette confusion serait-elle entretenue pour justifier certaines politiques? 

  

Pierre Bourdieu le disait, l'âge est "une donnée biologique manipulée et manipulable" . C'est flagrant pour la limite des 60 ans. Qui souhaite convaincre qu'il faut repousser l'âge de la retraite oublie les métiers pénibles, et insiste sur le fait qu'on est "encore jeune" à cet âge. Lorsque, en revanche, on cherche à exclure de certains dispositifs d'aide aux personnes en situation de handicap et de perte d'autonomie, celles-ci deviennent des "personnes âgées" à 60 ans, et leur handicap se transforme officiellement en "dépendance" (moins indemnisée). Les sexagénaires seront donc jeunes ou vieux selon ce qu'on veut en faire: des actifs rentables ou des handicapés moins coûteux. 

"Ce fait de parler des jeunes comme d'une unité sociale sociale, d'un groupe constitué, doté d'intérêts communs, et de rapporter ces intérêts à un âge défini biologiquement, constitue déjà une manipulation évidente" , estimait Bourdieu. La manipulation s'applique aussi à ces millions de personnes placées dans la catégorie floue des "personnes âgées". Parle t-on des plus de 60 ans? Des plus de 80 ans? Des actifs, des retraités? Des enfants de 70 ans ou de leurs parents de 95 ans? Il y a plus de points communs entre deux avocats parisiens de 30 ans et de 70 ans qu'entre un avocat parisien de 30 ans et un paysan du même âge...

  

D'autre part, les tranches d'âge s'étirent au fur et à mesure que l'âge augmente. Ainsi, les "plus de..." sont regroupés dans une catégorie tellement vaste qu'elle perd tout sens: on passe souvent des 18-24 ans (six ans d'intervalle) et des 40-49 ans (neuf ans)... aux plus de 60 ou de 65 ans", qui peuvent avoir plus de trente ans d'écart et appartenir à des générations différentes. Vus avec de telles lunettes, tous les vieux sont gris... 

Une fois cette fausse unité réalisée, on peut aisément généraliser à l'ensemble de ces personnes des caractéristiques, modes de vie, etc., propres seulement à certaines d'entre elles. Cette forme d'âgisme utilise un procédé qu'on retrouve par ailleurs dans le racisme ou le sexisme: "les étrangers", "les femmes", "les personnes âgées"... Autant de catégorisations qui véhiculent des idées reçues. 

 

En politique, la rengaine est bien connue: les vieux sont immobilistes, réactionnaires. Les commentateurs ont recouru à cet effet d'unité, par exemple, lors de l'élection présidentielle de 2012. Ils ont insisté sur les 41% des plus de 65 ans qui avaient voté en faveur de M. Nicolas Sarkozy (UMP) pour minorer les 30% d'entre eux qui avaient choisi M. François Hollande (PS), et plus encore le fait que cette "classe d'âge" est celle qui a le moins voté pour l'extrême-droite. Quant aux 54% de retraités qui ont voté Sarkozy au second tour, ils ont fait oublier les 46% qui avaient effectué un choix différent! 

Il s'opère une confusion entre l'effet d'âge, qui serait attaché à une caractéristique donnée - les vieux votent à droite parce qu'ils sont vieux-, et l'effet de génération: les électeurs ayant régulièrement voté à droite continuent de voter à droite en vieillissant, et les électeurs ayant régulièrement voté à gauche continuent à voter à gauche. Ainsi, ceux qui ont autour de 60 ans, et qui avaient donc 20 ans dans les années 1970, ont davantage voté pour M. Hollande ou pour M. Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) au premier tour que les électeurs âgés de 25-34 ans ou ceux de 35-49 ans. Les travaux sérieux tendent à montrer que les effets de génération et les aspects socio-économiques jouent un rôle important, tandis que les effets d'âge sont surtout fantasmés. 

Cela n'empêche pas certains sétérotypes et d'en tirer des conclusions pour le moins surprenantes. Ainsi, Yves Michaud, directeur de l'Uninversité de tous les savoirs, estime qu'il faut "se poser la question d'une fin de la vie citoyenne. Je pense que tôt ou tard il faudra envisager qu'il y ait un âge de la retraite du citoyen. Je verrais bien des gens votant par exemple entre 16 et 80 ans. Et puis à 80 ans, on arrête". Ce fantasme de dissolution et de démocratie s'exprime de manière encore plus radicale chez M. Martin Hirsch: "Il faut refaire le sufffrage censitaire et donner deux voix aux jeunes quand les vieux n'en ont qu'une. Il faut donner autant de voix qu'on a d'années d'espérance de vie. (...). Quelqu'un qui a quarante ans devant lui devrait avoir quarante voix, quand celui qui n'a plus que cinq ans devant lui ne devrait avoir que cinq voix" (France Inter, 27 juillet 2010). 

 

On retrouve cette fausse unité des vieux dans le domaine des ressources et des modes de vie. Régulièrement dépeints comme aisés et privilégiés, les retraités se voient accusés du dénuement des jeunes. Tous sont assimilés aux plus riches et urbains d'entre eux, ceux des publicités pour voiture et montres de luxe. Or la moyenne des pensions de retraite se situe autour de 1200 euros par mois, et de moins de 900 euros pour les femmes.  

Certes, la pauvreté a constamment diminué depuis les années 1960. En effet, le taux de pauvreté des plus de 65 ans était de 35% (17% pour l'ensemble de la population). Les plus de 60 ans sont moins touchés que les moins de 30 ans. Mais, là encore, prudence: les plus de 75 ans restent plus frappés que toutes les tranches d'âge entre 30 et 65 ans. Or, on sait que la pauvreté, l'isolement et la fragilité se cumulent pour créer des situations de grande vulnérabilité. En 2011, un tiers des personnes décédées par suicide étaient âgées de plus de 65 ans.    

 

Le discours sur les "retraités aisés" construit une sorte d'écran destiné à décrire les divisions sociales dans les termes d'un simple conflit entre vieux (riches) et jeunes (pauvres).        

De quoi masquer les inégalités grandissantes au sein de chaque génération, comme les conséquences des effets conjoints du sexisme et de l'âgisme (femmes isolées, pauvres et souvent très âgées). Pourtant, bien souvent, jeunes et vieux sont ensemble, les premières victimes des phénomènes. Dans le champ de l'emploi, par exemple: au prétexte de l'inexpérience des plus jeunes et de l'obsolescence des plus âgés, on élague des deux côtés d'un "âge d'employabilité idéal" qui se réduit à 25-45 ans. La durée moyenne d'inscription sur les listes de Pôle emploi double chez les plus de 50 ans par rapport aux autres demandeurs d'emploi. 

 

C'est également vrai en matière de précarité. Si les jeunes sont touchés, les situations de fragilité en lien avec la vieillesse ont repris leur courbe ascendante après les réformes des retraites successives. Dans les difficultés vécues depuis deux décennies par les plus de 50 ans, l'isolement, la pauvreté, le handicap combinent leurs effets. Tout indique que les vieux pauvres de la France des années 1970 ressurgiront dans la France des années 2030-2040.

 

Tandis que les puissants se moquent bien de leur âge, pour les autres, l'attention se focalise sur les générations, au point de négliger les questions de pouvoir et de classes sociales. N'y aurait-il plus qu'une jeunesse, à plaindre, et une vieillesse, à accabler? 

  

Lorsque l'image d'Epinal du sénior aisé-oisif-égoïste, responsable des maux de la jeunesse, semble décidément trop usée, apparaît celle de la "personne âgée dépendante", avec son cortège de tares (lenteur, frilosité, inadaptation), que l'on accuse cette fois, de coûter trop cher.  

Comme l'annonçait dès les années 1960 le premier rapport officiel sur le sujet, les vieux vont "grever les conditions d'existence de la population française" (Pierre Laroque, Politique de la vieillesse, rapport de la Commission d'étude des problèmes de vieillesse). Faute de s'attaquer aux vraies causes de la faillite de notre système économique, certains désignent de nouveaux coupables: les inactifs (retraités ou malades) qui vivent plus longtemps. Et tous ceux qui, passés sous la toise de normes comptables à courte vue, coûtent plus qu'ils ne rapportent: retraités, chômeurs, métiers du soin, de la culture, de l'éducation... 

 

En termes économiques, le "problème" est posé et les solutions proposées depuis bien longtemps, comme en témoigne cette formule du ministre des finances japonais, en janvier dernier: "Le problème (du financement de la sécurité sociale)  ne sera pas résolu tant qu'on ne laissera pas les (vieux malades) mourir plus vite". En France, "on ne laisse pas mourir les vieux" mais la pénurie des moyens conduit à délaisser beaucoup de personnes trop âgées, qui auraient pu être soignées à temps, par exemple. Ou, comme dans certaines maisons de retraite, à ne pas les aider correctement. 

Si les vieux pauvres sont accusés de peser, les vieux riches font désormais l'objet de multiples attentions de la part des partisans de la silver economy, qui rêvent de vieux consommateurs mobiles, sportifs, technophiles et friands de "maisons intelligentes" (domotique et autres). Naissent alors des dispositifs destinés à entretenir leur capital-santé et leur capital-intellectuel, à les "surcouvrir" d'assurances-dépendance qui, quand ils seront malades ou handicapés, permettront de créer des emplois non délocalisables. Des emplois souvent pénibles, avec des salaires bas et un manque criant de formation, généralement occupés par des travailleuses délocalisées...

En attendant, pour les personnes de 60 à 70 ans, auxquelles on affirme, comme le fait Mme Delaunay, que leur vieillesse a commencé, un problème débute dès maintenant: la société les invite à un "bien vieillir" socialement et culturellement vide, et n'imagine pour elles qu'une série d'activités aussi peu excitantes que la stimulation cognitive sur console de jeu pour éviter l'Alzheimer, le tai-chi pour prévenir les chutes, ou la technologisation de leur logement pour "retarder la dépendance". Sans oublier - car il ne faudrait pas jouer les "vieux égoïstes" - de nombreuses missions: garder leurs petits-enfants, aider financièrement leurs fils et leurs filles, soigner leurs vieux parents, animer les associations locales.. Nombre de retraités participent déjà à ces activités de solidarité, familiales comme associatives. Mais le danger existe de transformer ces choix en injonctions, voire en condition pour être socialement aidé ou considéré.

 

Pour les personnes âgées dites dépendantes, un autre problème tourne au cauchemar Si, dans certains pays (Allemagne, Pays-Bas, Danemark...), les handicaps et les maladies avec perte d'autonomie activent des aides quel que soit l'âge de la personne, en France, on cesse, à 60 ans, d'être une personne handicapée pour devenir une "personne âgée dépendante", avec, à handicap égal, un dispositif plafonné. Et donc des montants largement inférieurs aux besoins. Un système discriminatoire, maintenu de gouvernement en gouvernement au seul motif que "ça coûterait trop cher" d'aider les personnes handicapées de plus de 60 ans comme on aide les moins de 60 ans. 

 

La "réforme de la dépendance" annoncée par le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault ne mettra pas fin à cette discrimination. Centrée sur le financement, à l'image de ce que M. Sarkozy et Mme Bachelot avaient imaginé, la future loi risque de s'employer surtout à réduire les dépenses en supprimant les aides aux personnes les moins "dépendantes", ce qui, en langage ministériel, s'énonce ainsi: "Les aides publiques seront davantage orientées vers ceux qui ont le plus de besoin" (Mme Delaunay dans le Monde). Le but est aussi de "faire jouer la responsabilité individuelle" - expression également utilisée par M. Hollande lors de son intervention au congrès de l'Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) le 29 janvier 2013, ce qui signifie en réalité: faire fortement appel aux assurances privées.  

 

Le principe de solidarité nationale ne s'appliquerait-il pas aux citoyens âgés de plus de 60 ans, et plus particulièrement aux citoyennes? Les vieilles femmes sont en effet les principales victimes de ce "dispositif" "dépendance". Comme au temps où Simoner de Beauvoir condamnait la manière dont la société les traitait, elles subissent un système qui, cumulant sexisme, âgisme et utilitarisme, considère qu'il y a des vies moins précieuses que d'autres. Et réalise ainsi la prédiction de Hannah Arendt: "Si nous nous obstinons à concevoir notre monde en termes utilitaires, des masses de gens en seront constamment réduites à devenir superflues" (Le Système totalitaire: les origines du totalitarisme, tome III). 

 

Jérôme Pellissier  

Ecrivain et docteur en psychogérontologie, auteur notamment des essais Le temps ne fait rien à l'affaire... Editions de l'Aube, 2012 et La Guerre des âges, Armand Collin, 2007 

Source: Le Monde Diplomatique, juin 2013.

 

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 07:31

Geneviève Fraysse (députée du groupe communistes et républicain, Front de Gauche) est intervenue le 2 octobre devant une salle presque vide (ses collègues avaient tellement de choses plus intéressantes à faire que d'écouter la vérité sur les difficultés des français et la réforme des retraites...).

Son discours vaut la peine d'être entendu pour mesurer le scandale du choix que sont en train de faire les socialistes.

 

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=6TCF8uoYFGM

 

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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 06:37

 

Le Conseil constitutionnel a décidé, vendredi 11 octobre, de valider la loi du 13 juillet 2011, appelée loi « Jacob », qui interdit en France l'usage de la fracturation hydraulique pour explorer et exploiter les pétroles et le gaz de schiste.

Le PCF se félicite de cette décision. En effet, la technique de la fracturation hydraulique occasionne des dégâts considérables à l’environnement et au cadre de vie des populations. Elle est la seule qui existe aujourd'hui pour produire des hydrocarbures de schiste.

Aussi, la production des gaz et des huiles de schiste, dans l’état actuel des techniques, n’est acceptable nulle part.

L’avenir énergétique de la France ne passera pas par l’exploitation de davantage d’énergie carbonée, mais par la planification écologique de notre économie et l’utilisation cohérente de sources d’énergie non émettrice de CO2.

 

PCF Front de Gauche

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 05:52

Publication: 07/10/2013 07h42 Huffingtonpost

Esther Benbassa

Sénatrice EELV du Val-de-Marne, Directrice d'études à l'EPHE

Il n'y a pas que notre Ministre de l'Intérieur à nous laisser entendre que les Roms ne sont pas intégrables et que la meilleure solution pour eux (pour nous ?), c'est qu'ils rentrent chez eux. Si Sarkozy l'avait dit aujourd'hui, le peuple de gauche se serait mobilisé en masse, aurait crié au scandale, serait descendu dans la rue. Mais là, non, voyons, M. Valls a peut-être bien raison, n'est-ce pas ? Si on ne le suit pas sur cette voie bien glissante, les Français ne seront-ils pas tentés de voter Front national ?

Suivre la vague

Bravo au Front national, dirai-je. La gauche s'ingénie maintenant à piloter la France en ne lâchant pas des yeux la droite radicale ou simplement la droite de la droite. C'est là que réside la victoire de Marine Le Pen. Ses idées n'ont pas seulement pénétré dans la population, elles déteignent aussi sur la gauche. Notre président de la République n'a même pas éprouvé le besoin de recadrer M. Valls. Parce que pour gagner les municipales, ou ne pas trop les perdre, il ne faut pas hésiter à jouer avec les peurs du peuple. A jouer avec le feu.

Pour l'instant, les résultats de cette belle stratégie peinent à se manifester. Il suffit de regarder du côté de Brignoles... Le Premier Ministre a eu un peu plus d'audace, et peut-être de réalisme, en recadrant, lui, son ministre de l'Intérieur, même à demi-mots, à son accoutumée, mais à la manière, disons, de l'honnête homme qu'il est, sans plus. C'est presque du courage quand 65% des Français sondés disent partager les vues dudit ministre sur la non-intégrabilité des Roms.

Les barons socialistes, de leur côté, suivent la vague. Il s'agit d'être réélu. Les temps sont durs. Et même lorsque certains maires de gauche font un travail positif avec les Roms et oeuvrent avec imagination et détermination pour aider à leur intégration, ils préfèrent parfois ne pas trop ébruiter leurs succès. En ces matières, même un succès pourrait vous faire perdre des voix...

Belle politique du "bouc émissaire" dont certains de nos dirigeants s'imaginent qu'elle fera oublier à leurs électeurs la gouvernance à l'aveugle d'un exécutif dont le bateau tangue sensiblement à force de manquer d'audace et d'inventivité. Le vrai coup de génie du FN est d'avoir fait suffisamment peur à ce même exécutif et à une partie du peuple de gauche avant même d'engranger de bons scores électoraux.

A quoi donc sert la gauche ?

Ce n'est pas parce que les Français se droitisent qu'il faut les caresser dans le sens du poil. Est-ce vraiment notre rôle, à nous, la gauche, de les prendre par la main et de les conduire, doucement, vers le précipice ? D'autres peuples avant nous ont suivi cette pente fatale. Et le réveil, hélas, vient bien souvent trop tard.

Au lieu de communiquer efficacement sur sa politique, et sur les choix, vraiment de gauche, que la gauche, au gouvernement comme au Parlement, parvient parfois à mettre en oeuvre, on a l'impression que l'on s'ingénie plutôt à assurer la promotion médiatique des dérapages de M. Valls. On s'étonnera, après cela, que les idées du FN fassent leur chemin sûrement dans les esprits.

La gauche n'a pas été portée au pouvoir pour faire, avec les Roms (c'est vrai, ils ne votent pas), ce que Sarkozy a fait et ce que le FN veut faire. La gauche n'a pas été portée au pouvoir pour cette politique du "bouc émissaire". Sarkozy a perdu, d'ailleurs. Et les socialistes peuvent au final, eux aussi, laisser des plumes à ce petit jeu-là. Si les Roms posent des problèmes aux riverains, ce qui est vrai, n'y a-t-il pas d'autres moyens de les résoudre que ceux qu'on veut nous vendre ?

Abstentionnistes, levez-vous !

Mercredi dernier, je me suis rendue à une soirée organisée par le collectif "Stop Le Contrôle Au Faciès". 13 personnes ayant subi un contrôle d'identité abusif avaient porté plainte contre l'Etat et le Ministère de l'Intérieur. Elles venaient, toutes les treize, d'être déboutées par la justice. Un des plaignants, par ailleurs militant associatif, a tiré les leçons de ce jugement et du refus du Ministre de l'Intérieur (toujours lui) d'instaurer la délivrance de récépissés, le meilleur moyen de limiter efficacement la multiplication des contrôles abusifs. Il a simplement appelé l'assistance à ne pas aller voter aux prochaines échéances électorales. C'était clair, net, et logique.

Curieusement, cela, on dirait que la gauche - une certaine gauche - ne veut pas l'entendre. M. Valls défend sa police. Pas ceux qui, citoyens de ce pays, sont quotidiennement contrôlés si souvent sans motif, en raison de leur tenue vestimentaire, de la couleur de leur peau, de leur lieu de résidence. Le lendemain de cette triste soirée, je suis revenue à la charge. Et j'ai demandé à M. Valls, dans l'hémicycle, comment - et quand - il entendait remédier à cette pratique du contrôle à la tête du client. La réponse a été évasive.

Les populations objet de ces brimades sont souvent accusées d'être abstentionnistes. A la dernière élection présidentielle, elles sont sorties du bois. Elles ont voté. Pour Hollande. Pour la gauche. Croit-on vraiment qu'on les y reprendra ? L'abstentionnisme tous azimuts a de belles heures devant lui. Et on sait à qui il profitera. Au FN. A cette allure, non seulement les bonnes recettes socialistes ne réussiront pas à stopper l'avancée du FN, mais elles feront aussi perdre les voix des fidèles et loyaux électeurs de gauche.

Jeux du cirque

Les poncifs réactionnaires, racistes, xénophobes sont décidément fort tendance. On ne les entend pas dans la bouche de nos seuls politiques. Ils sont aussi très en vogue chez maints "intellectuels" de seconde zone qu'on invite à s'exprimer librement lors de colloques prétendument "contradictoires". Ça fait démocrate. Belle démocratie que celle-là, qui encourage une salle à moitié acquise à ne surtout pas remettre en question les clichés qui l'aveuglent.

J'ai vécu ça samedi, à un colloque qui se déroulait à Nantes. L'un des rédacteurs en chef d'une revue ultraréactionnaire a pu débiter ses dangereuses fadaises, sans que personne tente vraiment de l'arrêter. Rien ne nous a été épargné. Et nous y sommes tous passés, "bobos", intellos, parlementaires, immigrés, musulmans, Roms, et je ne sais qui encore, tous fossoyeurs de notre belle civilisation judéo-chrétienne !

Misère de la pensée actuelle, minée par le défaut de créativité et d'énergie. C'est l'air du temps. Donnons aux spectateurs ce qu'ils attendent. Il faut que le sang coule, même s'il est pour l'instant symbolique. Débat d'idées ? Non, combat de gladiateurs.

Qu'une mairie socialiste subventionne ces jeux du cirque et donne l'occasion à de pareilles idées de s'exprimer sans vergogne a de quoi faire réfléchir. Mais après tout, si un ministre socialiste se permet le genre de propos que tient M. Valls, pourquoi un réactionnaire patenté se gênerait-il pour le faire?

Ainsi le cercle se referme-t-il sur lui-même. La réaction nourrit la réaction. Bravo, les socialistes, vous êtes d'excellents pédagogues, qui travaillez pour l'avenir du FN et de la droite !

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 05:45
Propos sur les Roms. Le Mrap va porter plainte contre VallsLe Mrap va déposer plainte contre Manuel Valls.
Le Mrap va déposer plainte contre Manuel Valls.
  • Photo : AFP

 
Le Mrap va déposer plainte contre Manuel Valls devant la Cour de justice de la République (CJR) pour « incitation à la haine raciale » en raison de ses propos controversés sur les Roms.

 « Nous allons déposer plainte la semaine prochaine devant la commission des requêtes de la Cour, qui exercera son filtre », a précisé Me Pierre Mairat, avocat du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap).

 « Les Roms servent déjà de boucs-émissaires »

 Le Mrap reproche au ministre de l’Intérieur des propos tenus le 24 septembre sur France Inter. Les Roms sont « des populations qui ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation », avait-il notamment déclaré. « On estime ses propos insupportables, dans un contexte où les Roms servent déjà de boucs-émissaires », a ajouté Me Mairat.

 Le conseil national de l’association a donc décidé « à l’unanimité » de lancer ces poursuites, précise le Mrap dans un communiqué.

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