Les communistes marseillais ont annoncé jeudi opter pour des «listes de rassemblement populaire» au sein du Front de gauche aux municipales à Marseille, se ralliant au Parti de gauche (PG) qui avait dit en juin souhaiter des listes autonomes par rapport au PS. Près de sept adhérents cotisants sur 10 ont participé à la consultation interne au PCF, et 92,5% des votants ont «confirmé leur attachement au Front de gauche, leur refus des compromissions et du clientélisme», a précisé Jean-Marc Coppola, chef de file des communistes pour les municipales, dans un communiqué. «Ils ont redit avec force leur volonté de contribuer à la défaite de la droite et au recul de l’extrême droite en proposant une alternative de gauche, offensive sur les contenus et exigeante sur la nécessité d’un vrai changement», ajoute-t-il, prônant «la constitution de listes aux portes grandes ouvertes» aux collectifs de citoyens, militants politiques, associatifs et syndicaux.
SOMMAIREPAC : Face aux lobbies, François Hollande renonce à utiliser l’intégralité des marges de manœuvre nationales disponiblesMobilisation contre le projet d'usine des 1000 vaches : un succès et une détermination croissants.Le Front de Gauche aux côtés des salariés en lutte et pour la construction d’un nouveau modèle agricole et agro-alimentaire en Bretagne.
PAC : Face aux lobbies, François Hollande renonce à utiliser l’intégralité des marges de manœuvre nationales disponibles
L’Europe prévoit que certaines modalités d’application de la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC), adoptée en juin dernier, soit décidées au niveau national.
Le Front de Gauche demandait au gouvernement de définir des grandes orientations en faveur d’une agriculture paysanne, écologique et créatrice d’emplois et d’une forte réduction des inégalités de revenus au sein du monde agricole. Il demandait donc que l’intégralité des marges de manœuvre possibles soient utilisées au service d’une telle orientation, permettant au minimum de limiter les effets désastreux de l’orientation libérale de la PAC : utilisation de l’intégralité des 30% d’aides directes possibles pour accroître l’aide sur les 52 premiers hectares ; convergence totale des aides ; utilisation du « recouplage » des aides en faveur des secteurs les plus fragiles et de la transition écologique de l’agriculture.
Le Président de la République, très attendu, a présenté lors du sommet de l'élevage de Cournon les principaux choix français. L'accord européen sur la PAC conclu en juin dernier entre le Conseil et le Parlement européen prévoyait en effet différentes options pour chacune des mesures de la future PAC, à décliner par les états membres.
Difficile d'entrevoir dans ces principales décisions autre chose qu'un consensus mou qui évite de heurter les principaux lobbies agricoles et un renoncement vis-à-vis des engagements en faveur d'une PAC plus écologique et plus juste. L’intégralité des marges de manœuvre possibles pour redistribuer les aides -pourtant négociée à Bruxelles par son Ministre de l’agriculture-, ne sera pas utilisée. Mais où sont donc passer les ambitions de transition écologique de l'agriculture ? A quand une véritable redistribution équitable des aides pour favoriser l'agriculture paysanne, soutenir l'emploi et orienter la production vers un modèle écologique ?
Les mesures de soutien annoncées en faveur d'un certain type d'élevage sont un pis-aller pour les éleveurs. François Hollande a prévu des mesures en faveur du soutien des éleveurs de bovins : presque toute l'enveloppe des aides qui peuvent être couplées à la production (près de 13% sur les 15%) Cependant, il n’y a aucun ciblage sur les productions et systèmes les plus en difficulté (petits ruminants, mais aussi, les fruits et légumes...) ou tenant compte du type de système de production (à l'herbe...). Le système d’aides conforte donc le modèle de production actuel (notamment les systèmes de production les plus intensifs en intrants chimiques et en capital) et favorisera encore l’agrandissement des exploitations aux dépens de l’emploi. Pour aller dans ce sens, François Hollande a aussi annoncé un plan de modernisation des bâtiments d'élevage de plus de 200 millions d'euros.
Pour le Front de Gauche, il faut permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier, d'envisager leur avenir tout en préservant les équilibres écologiques. Il est donc impératif d’opérer un changement de modèle agricole et agroalimentaire. Les filières d'élevage sont aujourd’hui engagées dans une course à la productivité, les éleveurs doivent produire toujours plus, s'agrandir et intensifier leur systèmes de production, et ce au détriment de la préservation des ressources naturelles. Signe de l'échec de ce modèle, les usines ciblant les marchés d'export subventionnées, ferment et licencient des salariés par centaines alors même qu'aucune alternative à l'emploi ne leur est proposée. L'actualité marquée par les licenciements massifs dans les abattoirs en Bretagne n'en est qu'une triste illustration !
La revalorisation de l'indemnité compensatoire des handicaps naturels, annoncée par le Président de la République,concerne en premier lieu les éleveurs de montagne et des zones défavorisées,ce qui en soit va dans le bon sens. Mais, il faut souligner que ces mesures ne constituent qu’un pis-aller pour les éleveurs alors que s'annonce la déstabilisation du marché laitier d'ici 2015 avec la fin des quotas laitiers. Les arbitrages présidentiels n'apportent donc que des réponses très partielles aux difficultés actuelles et à venir des éleveurs et des salariés des filières d'élevage qui ne seront plus desservis par le système aval de la production laitière.
En matière de redistribution des aides, le choix a été fait d’une redistribution limitée, alors que l’Union européenne donnait la possibilité d’aller beaucoup plus loin. On sait que le système actuel d’aides à l’hectare (« soutiens de base ») est particulièrement injuste : l’aide à l’hectare est plus élevée dans les régions les plus riches et plus faible dans les régions les moins avantagées. La nouvelle PAC laissait la possibilité de réaliser une convergence comprise entre 60% et 100% (convergence totale). François Hollande a choisi une convergence à 70%, c’est-à-dire dans la fourchette basse, tout en assurant une limitation des pertes pour les agriculteurs les mieux dotés à 30% (en général les plus grandes exploitations de grandes culture). Le paiement redistributif qui consiste à doter davantage les 52 premiers hectares des exploitations ne sera là aussi que mis en œuvre que partiellement (redistribution de 20% des aides du « premier pilier » de la PAC, c’est-à-dire des aides à l’hectare) par rapport aux possibilités prévues par l'accord européen (30% des aides du « premier pilier »). La PAC devrait au contraire être une réelle opportunité pour répartir les aides de manière plus égalitaire et en fonction d'objectif ambitieux : en premier lieu le soutien à l'agriculture paysanne et les systèmes de production agro-écologiques. Le gouvernement a cédé face aux sirènes des lobbies agricoles, la FNSEA en tête. Dans ces conditions, les agrandissements ne sont nullement freinés et le nombre d’exploitations va continuer à chuter.
Mais où est donc passée la transition écologique ? François Hollande n’a pas évoqué l’agro-écologie, pourtant mise en avant ces derniers mois par le Ministre de l’agriculture. Ne sont évoqués que le doublement des surface en bio - objectif déjà maintes fois annoncé depuis plusieurs années - et le doublement des mesures agroenvironnementales. Mais le budget pour ces actions reste encore imprécis et ne représentera que peu de choses face aux autres instruments qui eux consolident le modèle de production dominant. Sans doute, cette mesurette permet-elle de contenter vaguement l'aile verte du gouvernement ?
Mobilisation contre le projet d'usine des 1000 vaches : un succès et une détermination croissants
Le projet de l'entrepreneur du BTP Ramery ne s'attendait pas une si ferme (c'est le cas de le dire !) opposition. Plus de 1000 manifestant-e-s sur le site prévu pour l'implantation de cette usine des 1000 vaches se sont réunis samedi 28 septembre, à l'appel de l'association NOVISSEN. Ce combat fédère très largement : partis politiques (Front de Gauche, EELV), syndicats (Confédération paysanne...), associations (réseau des AMAP, mouvements de défense des animaux...), et d'autres encore.
Nous manifestions sur le site et observions le paysage : il faut imaginer ce terrain immense, où les arbres présents seront rasés, et sur une surface de 25 hectares bétonnés, des bâtiments remplis de vaches :1000 vaches, 750 veaux... On ne peut que frémir et sentir la colère monter.
L'opposition à ce projet met le gouvernement mal à l'aise : Stéphane Le Foll renvoie la balle au Ministre de l'Environnement, se positionnant sur le plan juridique. La présence policière particulièrement fournie montre également l'inquiétude des décideurs : hélicoptère présent la nuit et sur la fin de la manifestation, blocage des tous les accès sauf un où les gendarmes ont fouillé les véhicules, et constitué un fichier des manifestants en recopiant les noms, adresses et numéros de pièce d'identité, jusqu'à temps que les protestations auprès du Préfet portent leurs fruits.Contrairement à ce que prétend le Ministre de l'Agriculture, il ne s'agit pas d'un débat autour de la réglementation, il s'agit d'un projet politique. Ça se passe à Abbeville, mais ailleurs nous nous y serions opposés avec autant de détermination : nous combattons le capitalisme vert, qui tend à rendre la pollution rentable. Nous ne devons pas prendre à l'écosystème plus que celui-ci ne peut reproduire, car cette dette là, n'est pas remboursable.
Produisons en fonction de nos besoins. 1000 vaches, c'est trop ! Le prétexte de la méthanisation est irrecevable, il est hors de question d'augmenter de façon artificielle les déchets. En la matière, ce qui fonctionne ce sont les petites unités de méthanisation rustiques, simples sur le plan technologique et adaptées à des unités agricoles paysannes, qui produisent pour des débouchés locaux, qui créent du lien, qui respectent la terre et les bêtes et qui assurent notre subsistance.L'association NOVISSEN demande un moratoire pour tous les projets d'élevage intensif, et invitent les associations qui se battent contre ces usines agricoles à se fédérer. Voilà, qu'une fois de plus, les projets des industriels peu scrupuleux, acoquinés à des élus qui ont oublié qu'ils le sont par le peuple et doivent servir l'intérêt général, sont mis en échec par la mobilisation des citoyen-ne-s.
On ne peut qu'être fier d'avoir contribué au succès de cette mobilisation, qui démontre une fois de plus que seule une démocratie ardente est réellement au service de l'environnement et des hommes, notamment en terme de choix agricole.
Le Front de Gauche aux côtés des salariés en lutte et pour la construction d’un nouveau modèle agricole et agro-alimentaire en Bretagne.
Doux, Tilly-Sabco, Marine Harvest, GAD… les salariés de l’industrie agro-alimentaire qui, avec l’agriculture, représentent un tiers des emplois en Bretagne, payent un lourd tribut à la concurrence libre et non faussée, dans ce secteur d’activité où la compétitivité est religion. Surexploitation du travail paysan et salarié, destruction de l’environnement, des aides européennes utilisées pour promouvoir le dumping sur les marchés des pays du Sud.
Des milliers de familles dans la détresse, déjà épuisées par des conditions de travail indignes, vont être sacrifiées sur l’autel de seuls signaux du marché et de la rentabilité pour les actionnaires. Des familles dans la misère, des territoires sinistrés, un immense gâchis. Les salariés peuvent imposer au gouvernement d’agir. Il en a les moyens.
Les annonces du Premier Ministre articulées autour du pacte d’avenir pour la Bretagne ne sont pas à la hauteur des mobilisations et exigences salariales quant au maintien de l’emploi et de l’outil de travail.
En urgence, le Front de Gauche de l’agriculture demande au gouvernement :
Un moratoire sur tous les plans de licenciements ;
Une loi accordant un droit de veto sur les licenciements et un droit de regard des salariés sur l’utilisation des fonds publics ; création d’un pôle bancaire public ;
Une large concertation vers un nouveau modèle agricole et alimentaire basé sur des filières relocalisées.
Le Front de Gauche porte l’ambition de politiques agricoles et agro-alimentaires qui en France, comme en Europe, répondent aux besoins de l’humain d’abord et s’engagent en faveur d’une alimentation de qualité, saine et accessible à tous. Pour rompre avec l’austérité, il est urgent de remettre au cœur des politiques publiques la juste rémunération des travailleurs, salariés et paysans.
Coordonnées du Front de Gauche de L’Agriculture : http://www.placeaupeuple2012.fr/agriculture/ ‐ Si vous souhaitez que nous envoyions l'appel du Front de Gauche de L’Agriculture à des listes de personnes, n'hésitez pas à nous envoyer leurs e.mails !
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