Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 13:44

Avec des résultats multipliés par deux ou par six au deuxième trimestre, les banques françaises accentuent leurs dépendances aux marchés, suppriment des postes plutôt que de financer l’économie.

Ramasser des profits en stimulant la crise, en alimentant l’envolée financière et en réduisant les effectifs. C’est, en résumé et à la lecture de leurs résultats pour le premier semestre, la stratégie que semblent avoir adoptée les banques françaises pour contenter leurs actionnaires. Une multiplication par deux pour la Société générale ou par six pour le Crédit agricole SA, entre avril et juin, il n’y a aucun doute : avec respectivement 955 et 696millions d’euros de profits, les résultats sont «supérieurs aux attentes». Les actions s’envolent et ce malgré l’environnement économique toujours chaotique. Avec des records réalisés via les banques de financementet d’investissement (BFI), autrement dit celles qui agissent sur les marchés financiers, la financiarisation est de nouveau en ordre de marche.

Pour le Crédit agricole qui a communiqué, hier, l’apport de la BFI au groupe est de 254 millions d’euros (en hausse de 38%). La Société générale, la semaine dernière, a également fait état d’une solide «performance» de ses activités de marché au deuxième trimestre en multipliant par près de trois, à 374 millions d’euros, son résultat net pour un chiffre d’affaires en hausse de près de 40% à 1,69 milliard. Seule la BNP Paribas a de son côté constaté une baisse de près de 40% de cette division, mais envisage de faire progresser la gestion des actifs de 10% au cours des trois prochaines années. Pas de panique cependant, malgré les reculs, la première de la classe affiche, tout de même, un bénéfice trimestriel de 1,76 milliard d’euros.

Les restructurations lancées l’an dernier ont ouvert la voie à ces superbénéfices. Selon l’étude sur l’emploi réalisée par l’Association française des banques, le syndicat patronal des banques, l’année 2012 a marqué un tournant : le nombre de personnes travaillant dans le secteur bancairefrançais a diminué de 1,6 %, du jamais vu depuis treize ans. Mais la saignée se poursuit. En septembre, la banque d’investissement française Natixis devrait annoncer la suppression de 500 à 700 postes dans le cadre d’un plan de départs volontaires.

Si cette destruction d’emploi s’est principalement réalisée dans les BFI, avec des réductions d’effectifs de 5 %, dont 10 % dans les activités de front office (- 20% chez les traders par exemple), les banques passent à l’étape suivante. En développant les banques en ligne, les groupes ne cachent plus leur volonté de supprimer des postes d’accueil, voire même des agences. Une étude de décembre 2012 du cabinet Roland Berger estimait ainsi que 2 % à 4 % des agences bancaires pourraient, chaque année, fermer leurs portes. La banque de détail représente 70 % des salariés du secteur.

La Société générale a fait passer en février son plan d’économies de 550 à 1 450 millions d’euros. De son côté, la direction du Crédit agricole a annoncé avoir réduit ses effectifs dans le monde de 9,5 % entre le deuxième trimestre 2012 et le deuxième trimestre 2013, soit l’équivalent d’environ 8 000 postes. Au niveau des caisses régionales, après 279 suppressions de postes en 2012, le groupe envisage d’en supprimer encore 1 400 en 2013, selon des informations parues dans la presse en début d’année. Déçue par les résultats de sa banque de détail en France, la BNP, elle, n’hésite pas à supprimer des emplois en France pour recruter 500 effectifs outre-Rhin, là où la conjoncture paraît plus favorable. Au final, la loi bancaire votée à la mi-juillet, plutôt que de s’attaquer à l’ennemi, semble l’avoir dopé.

Partager cet article
Repost0
5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 08:34

A en croire Bruno Le Roux, la prochaine réforme des retraites pourrait se traduire par une augmentation de la Contribution sociale généralisée (CSG). La CSG serait, selon lui, un moyen de mettre à contribution les revenus du capital. En réalité, loin d’être plus juste que les cotisations, la CSG repose essentiellement sur les revenus du travail des ménages (88 %). Les revenus financiers et du patrimoine n'y contribuent que pour 11 %. Les entreprises restent épargnées.

Pour Bruno le Roux, qui cherchait à l'évidence un marqueur de gauche, “cette piste ne doit pas être écartée”. Nous pensons qu'aucune ne doit l'être. Pour le financement des retraites comme pour le reste, il y a urgence à engager dès la rentrée un grand plan de relance de la demande comme de l'offre.

Si une réforme clairement de gauche, juste et efficace est en réflexion, une majorité de gauche au Parlement peut décider une réforme de l’assiette des cotisations patronales, accroître le taux et la masse des cotisations sociales patronales, en modulant le taux de cotisation patronale afin de relever la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée.

Ainsi les entreprises qui relèvent cette part, en développant l’emploi, les salaires et la formation, seraient assujetties à un taux de cotisation relativement abaissé, tandis que l’accroissement des salaires, de l’emploi, permettrait des cotisations accrues.

Inversement, les entreprises qui licencient, réduisent la part des salaires dans la valeur ajoutée, fuient dans la croissance financière, seraient assujetties à un taux de cotisation beaucoup plus lourd.

 

Les revenus financiers des entreprises et des institutions financières s’élèvent à plus de 300 milliards d’euros par an. Ils échappent largement aux prélèvements sociaux. En leur appliquant les taux de cotisations patronales prévus pour chaque branche de la sécurité sociale, cela rapporterait annuellement plus de 80 Milliards d'euros au régime général, dont 30 Milliards pour les seules retraites.

Voilà comment nous pouvons contribuer à la croissance réelle, et contre la financiarisation

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 15:02

Chaque matin, les radios mentent : « Il n’y a plus d’argent dans les caisses. » « Si on ne rembourse pas la dette, nos enfants devront la payer. » « Chaque enfant qui naît, naît avec 25 000 euros de dette sur la tête. » « Un État, c’est comme un ménage, il ne doit pas dépenser plus que ce qu’il gagne. » « On dépense trop. » « Il faut faire des économies. » Comment comprendre que tout ça est de la propagande pour vous faire bosser plus en vous donnant moins ?

Comment admettre que notre gouvernement de gauche reprenne ces leitmotivs ? Et qu’incroyablement, il vienne de décider d’un budget d’austérité 2014 qui s’avère un record dans les annales. Pourtant, la preuve est faite, année après année : la dette publique de la France s’élevait à 85,9 % du PIB, fin 2011, et à 90,2 %, fin 2012. Elle a atteint 91,7 % à la fin du premier trimestre 2013, selon l’INSEE. Quelle est cette politique qui aboutit au contraire de ce qui est escompté et annoncé ? À quoi ça sert que le déficit baisse de 5,3 % en 2011, à 4,8 % en 2012, qu’il atteigne 3,9 % du PIB en 2013 ? Il est fixé à 3 % en 2014 et à 0,5 % en 2017 pour obéir aux libéraux de Bruxelles et au TSCG (« traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » sic).

Mais au fur et à mesure, la dette publique augmente de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Pourquoi ? Parce que cet argent qui sert à rembourser la dette, ces économies qui sont faites sur les dépenses, induisent stagnation de la croissance et récession. Le blocage du SMIC et le gel des points d’indice des fonctionnaires, la baisse des salaires et des retraites aboutissent à celle des recettes fiscales et sociales. La stagnation des salaires et des prestations sociales exigée par le MEDEF et la Commission européenne écrase la demande solvable des salariés. C’est comme un commerçant dont la banque exige de payer des traites à marche forcée au détriment de l’approvisionnement de ses stocks. Son chiffre d’affaires baisse et sa dette augmente au fur et à mesure qu’il la rembourse. C’est comme un jardinier qui arrose le fleuve pendant que son jardin dépérit.

Donner priorité à la dette et à la réduction des déficits, c’est jeter des steaks aux requins, mais c’est aussi les enlever de la bouche des passagers du navire. Sans desserrer l’étau usurier des banques privées, sans remettre en cause les dettes publiques de l’État, et investir tout de suite, de façon urgente, dans la relance, il n’y a pas d’issue.

En un mot, il faut dépenser « plus » (et non pas « moins ») pour nous en sortir. Au lieu de nous serrer la ceinture, de nous flexibiliser, il faut travailler mieux, moins, tous, et gagner plus... Tout de suite. Il va falloir être nombreux – comme au Portugal, en Turquie, en Égypte, au Brésil – à manifester à la rentrée en défendant nos retraites, pour que la gauche entende cela.

Partager cet article
Repost0
14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 10:28

 

Retraite/PS : « un encouragement à amplifier la mobilisation »

 

La déclaration que le Bureau national du Parti socialiste vient d'adopter sur les retraites porte la marque des fortes inquiétudes qui s'expriment dans le pays face au risque d'une nouvelle réforme de régression du droit à la retraite.

Si cette déclaration ne propose pas de revenir sur les réformes Fillon comme la gauche devrait le faire, elle écarte plusieurs pistes du rapport Moreau dont la désindexation des pensions et l'accélération de l'allongement de la durée de cotisation à 44 annuités avant 2020. Elle soutient également l'idée d'une taxation des revenus du capital parmi les ressources nécessaires, comme nous le proposons depuis longtemps.

Cette déclaration reste sur bien d'autres points loin du compte mais elle laisse transparaitre beaucoup de doutes par rapport aux premières déclarations présidentielles estimant que l'allongement de la durée de cotisation était la mesure la plus juste. C'est un encouragement à amplifier la mobilisation contre tout recul des droits à la retraite et l'émergence d'un espace de rassemblement large sur cette question. Il faut aller beaucoup plus loin. Le droit à la retraite à 60 ans, ADN de la gauche, doit être au cœur de nos mobilisations. C'est ce que le PCF défend en avançant des propositions alternatives de financement.

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Partager cet article
Repost0
13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 08:25
Ensemble, défendons nos retraites !

Lors de la Conférence sociale du 20 juin, François Hollande a annoncé que, dans le cadre de la prochaine réforme des retraites, l’allongement de la durée de cotisation sera « la mesure la plus juste » face à « cette chance formidable qu’est l’allongement de l’espérance de la vie ». Cette voie n’est pas acceptable. Les réformes de 1993, 2003, 2007 et 2010 ont déjà réduit les droits à pensions de plus de 30 %, en aggravant les inégalités déjà fortes entre les pensions des femmes et celles des hommes. Elles doivent donc être remises en cause.
 
Refusons les régressions sociales
« On vit plus vieux, il faut donc travailler plus longtemps », tel est l’argument qu’on nous rabâche. Mais on oublie de préciser qu’augmenter la durée de cotisation, c’est en réalité programmer la baisse des pensions. Baisse immédiate pour tous ceux – chaque année plus de la moitié des nouveaux retraités – qui passent directement du chômage, ou de l’inactivité, à la retraite, et qui ne pourront jamais atteindre cette durée. Baisse à venir pour les nouvelles générations entrées plus tard dans la vie professionnelle du fait de l’allongement des études et qui connaissent déjà un chômage massif, aggravé par l’incitation faite aux seniors qui le peuvent de prolonger leur activité. On oublie aussi de rappeler que l’allongement de la durée de cotisation et la décote pénalisent plus fortement les personnes aux carrières courtes, en majorité des femmes. 
L’espérance de vie augmente, mais l’espérance de vie en bonne santé, elle, diminue depuis plusieurs années. La souffrance au travail se développe, de nouvelles pathologies apparaissent. Les plus dures années au travail sont entre 60 et 65 ans. Les meilleures années de la retraite sont entre 60 et 65 ans. L’allongement de la durée de cotisation, c’est la double peine. Nous ne pouvons pas l’accepter.
 
L’austérité sans fin est suicidaire
Le gouvernement justifie cette nouvelle réforme par l’allongement de la durée de vie. Mais le déficit actuel ne doit rien au vieillissement de la population. Il s’explique par la récession qui se creuse en Europe, détruit des millions d’emplois et diminue les cotisations sociales induites par l’emploi. Cette récession provient essentiellement des politiques de réduction des dépenses publiques et de baisse du « coût du travail » menées partout en Europe par les gouvernements en accord avec la Commission.  
Si, comme cela semble être le cas, le gouvernement inscrit la réforme dans le cadre de ces politiques, il ne pourra que retenir des pistes entraînant une nouvelle baisse du niveau des pensions. Ce qui diminuerait encore le pouvoir d’achat des retraités, aggraverait la récession et entraînerait une nouvelle hausse du chômage. Sans qu’au bout du compte les déficits ne soient  réduits !
 
Il est possible de faire autrement
L’augmentation de l’espérance de vie ne date pas d’aujourd’hui. Par le passé, elle s’est accompagnée d’une diminution du temps passé au travail et d’une amélioration du niveau de vie, grâce à un partage de la richesse produite. C’est à nouveau la voie à suivre.
Pour augmenter le volume des cotisations sociales, il faut en finir avec l’austérité, relancer l’emploi par une réduction du temps de travail, une sécurisation de l’emploi, de la formation et du revenu, une augmentation des minima sociaux, une politique audacieuse d’investissement en matière sociale et écologique. Une voie supplémentaire, toujours négligée, pour répondre au besoin de financement des retraites, est la réalisation de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, à la fois par l’accroissement du taux d’activité des femmes, la suppression des inégalités salariales et la lutte contre le temps partiel subi. Il s’agit là de choix politiques de justice et de solidarité.
Il y a plus de retraité-es ? A moins de décréter leur paupérisation, il est normal de financer leurs retraites en augmentant leur part dans la richesse produite. Selon le Conseil d’orientation des retraites, il faudrait, à législation inchangée, un point de PIB supplémentaire en 2020 pour équilibrer le système de retraite alors que la part des salaires a chuté d’environ 6 points au cours des dernières décennies en faveur des dividendes.
 
Pour une large mobilisation citoyenne
La question des retraites pose celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. La retraite à 60 ans par répartition n’est pas un fardeau, elle est une transmission continue et solidaire de la prise en charge d’une génération par la suivante. C’est pourquoi elle dépend aussi de l’avenir que la société sera capable d’offrir aux jeunes générations. Nous ne pouvons accepter la paupérisation programmée des futurs retraité-es, la destruction des solidarités sociales, l’idéologie absurde du « travailler toujours plus » dans une société productiviste et inégalitaire. Cet engrenage favorise l’extrême droite et menace à terme la démocratie. Comme en Europe du Sud et dans bien d’autres pays du monde, la société doit se mettre en mouvement. Pour y contribuer nous organiserons partout des réunions, des initiatives de rue, des ateliers d’éducation populaire et nous soutiendrons les initiatives prises par le mouvement syndical. Nous voulons un système de retraites solidaire. 
 
Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !

 

Signez, faites signer l'appel (ci-dessous)

http://www.retraites2013.org/

 
Premiers signataires
Gérard Aschieri (président de l’institut de la FSU) - Clémentine Autain (FASE) - Ana Azaria (Femmes Egalité) - Marinette Bache (Résistance sociale) - Guillaume Etiévant (économiste) - Fatima-Ezzahra Benomar (Les Effronté-e-s) - Michel Barthélémy (CEMS-IMM CNRS) - Nicolas Belorgey (sociologue, CNRS) - Nicolas Béniès (économiste) - Gérard Berthiot (vice-président PS de la région Champagne Ardenne) - Sophie Béroud (politiste, université Lyon 2) - Jean Bigot (producteur de cinéma) - Martine Billard (co-présidente du Parti de Gauche) - Bernard Bosc (Réseau Féministe Ruptures) - Jean-Jacques Boislaroussie (les Alternatifs) - Gérard Billon (CGT) - Jean Marc Canon (secrétaire général UGFF CGT) - Bernard Cassen (Mémoire des luttes) - Nadine Castellani (secrétaire nationale CGT-Educ’action) - Jean-Claude Chailley (Résistance sociale) - Isabelle Charpentier (sociologue, université Versailles-Saint Quentin) - Chantal Charvy (Femmes Egalités) - Gérard Chaouat (Bureau national SNCS FSU) - Philippe Corcuff (sociologue, IEP de Lyon) - Laurent Cordonnier (économiste Lille 1) - Annick Coupé (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires) - Thomas Coutrot (économiste) - Alexis Cukier (Editions La Dispute) - Isabelle De Almeida (présidente du Conseil National du PCF) - Marielle Debos (politiste, université Paris Ouest Nanterre) - Claude Debons (syndicaliste) - Bernard Defaix (Convergence de Défense des services publics) - Laure Delair (Vice Présidente de l’UNEF) - Christophe Delecourt (CGT Finances) - Karima Delli (députée européenne EuropeEcologie/Les Verts) - Monique Dental (Réseau Féministe Ruptures) - Ivan Dementhon (président de l’Union Nationale Lycéenne) - Patrick Désiré (secrétaire général de la CGT-Educ’action) - Michèle Dessenne  (M’PEP porte parole national) - Jean-Michel Drevon (Etats Généraux du Service Public) - Paul Dirkx (sociologue, université de Lorraine) - Denis Durand (CGT Banque de France) - Cédric Durand (économiste, université Paris 13) - Philippe Enclos (juriste, université Lille 2) - Anne Eydoux (économistes atterrés) - Anne Féray (Secrétaire Nationale de la FSU) - Gwenaëlle Ferré (CNDF) - Jacqueline Fraysse (Député des Hauts de Seine FASE-Gauche citoyenne) - Gerard Gueniffey (retraité CGT) - Jérôme Gleizes (économiste, université Paris 13) - Jean-Marie Harribey (ATTAC) - Clémence Helfter (militante d’Osez le féminisme !) - Gérad Filoche (membre du Bureau National du PS) - Bertrand Geay (politiste, université de Picardie) - Guillaume Floris (Gauche Anticapitaliste) - Cyril Gispert (agrégé d’économie) - Lucas Gomez (Les Effronté-e-s) - Bernadette Groison (Secrétaire Générale de la FSU) - Elsa Hardouineau (trésorière nationale de l’Union Nationale Lycéenne) - Nordine Idir (Secrétaire général du MJCF) - Lucien Jallamion (secrétaire général de République et Socialisme) - Wandrille Jumeaux, (Secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes) - Nicolas Jounin (sociologue, université Paris 8) - Marianne Journiac (porte-parole de République et Socialisme) - Pierre Khalfa (co-président de la Fondation Copernic) - Razmig Keucheyan (sociologue, université Paris 4) - Lucile Koch-Schlund, (Secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes) - Michel Koebel (sociologue, université de Strasbourg) - Bernard Lacroix (politiste, Institut Universitaire de France) - Rose-Marie Lagrave (sociologue, EHESS) - Véronique Lamy (porte-parole PCOF) - Pierre Laurent (secrétaire national du PCF) - Jacques Le Bohec (professeur de sciences de la communication, Lyon 2) - Isabelle Le Roux-Meunier (CGT Banque de France) - Alain Lipietz (économiste EuropeEcologie/Les Verts) - Wenceslas Lizé (sociologue, université de Picardie) - Marc Mangenot (économiste) - Jean-Claude Mamet (Convergences et Alternative) - Alain Marcu (secrétariat d’AC) - Nathalie Marcu (les Alternatifs) - Olivier Masclet (sociologue, université Paris 5) - Lilian Mathieu (sociologue CNRS) - Philippe Marlière (politiste, université de Londres) - Myriam Martin (Gauche Anticapitaliste) - Christiane Marty (Bureau de la Fondation Copernic) - Gustave Massiah (fondateur d’IPAM) - Gérard Mauger (sociologue, CNRS) - Jean-Luc Mélenchon (co-président du Parti de Gauche) - Olivier Michel (informaticien, université Paris Est) - Catherine Mills (rédactrice d’Economie et Politique) - Jean-Marie Monnier (économiste Paris 1) - Christian de Montlibert (sociologue, université de Strasbourg) - Julie Muret (porte-parole d’Osez le féminisme !) - Corinne Nativel (géographe, université Paris Est) - Toni Negri (philosophe) - Frédéric Neyrat (sociologue, université de Limoges) - Jacques Nikonoff   (M’PEP  porte parole national) - Martine Noël (CADAC) - Daniele Obono (Convergences et alternatives) - Alain Oriot (Editions du Croquant) - Ugo Palheta (sociologue, université Lille 3) - Roland Pfefferkorn (sociologue, université de Strasbourg) - Willy Pelletier (sociologue, université de Picardie) - Matthias Perez (secrétaire académique de la CGT Educ’action Créteil) - Jean-Marie Pernaut (IRES) - Michel Pialoux (sociologue, CNRS) - Christian Pierrel (porte-parole PCOF) - Christine Poupin (porte-parole du NPA) - Philippe Poutou (porte-parole du NPA) - Frédéric Rauch (rédacteur en  chef d’Economie et Politique)  - Suzy Rojtman (CNDF) - Michel Rousseau (Marches européennes contre le chômage) - Henri Sterdyniak (économistes atterrés) - Maya Surduts (CADAC) - Baptiste Talbot, (secrétaire général, fédération des services publics CGT) - Patricia Tejas (CGT Finances) - Sylvie Tissot (sociologue, université Paris8) - Christian Topalov (sociologue, CSU) - Marie-Pierre Toubhans (porte-parole de Gauche Unitaire) - Stéphanie Treillet (Convergences et alternatives) - Marcel Trillat (réalisateur) - Aurélie Trouvé (ATTAC) - Denis Turbet-Delof (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires) - Janine Vaux (Convergence de Défense des services publics) - Christophe Ventura (Mémoire des luttes) - Christophe Voilliot (politiste, université Paris Ouest Nanterre) - Louis Weber (responsable éditorial) - Laurent Willemez (politiste, université Versailles St Quentin) - Emmanuel Zemmour (président de l’UNEF).
Partager cet article
Repost0
13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 08:24
L’aveu de M. Moscovici : la France veut couler la taxe sur les transactions financières 
proposée par la Commission européenne
Pierre Moscovici, le ministre français de l’économie, a déclaré ce jeudi 11 juillet devant un parterre de banquiers que la proposition de taxe Tobin avancée par la Commission européenne était « excessive ». «Il faut être pragmatique et réaliste», a-t-il ajouté, promettant aux banquiers « d’améliorer la proposition de la Commission ». Il confirme ainsi une information révélée par Attac (1) : cédant à la pression de  Goldman Sachs et des banquiers français,  la France a décidé de réduire à presque rien le projet européen de taxe sur les transactions financières.
Un groupe de onze pays a choisi la méthode de la « coopération renforcée » pour introduire la taxe en s’appuyant sur le projet de directive de la Commission. Le projet de la Commission n’était certes pas parfait, mais il constituait un pas en avant important, et bénéficiait du soutien de la société civile. La France avait activement soutenu cette initiative. François Hollande s’était énergiquement prononcé pour la TTF dans sa campagne électorale.
Mais les banquiers sont passés à la contre-offensive. Et pas les moindres : c’est Goldman Sachs elle-même qui a lancé le signal en publiant en mars dernier une « étude » (2) grotesque intitulée : « Financial Transaction Tax: How severe? ». Cette « étude » est immédiatement reprise par les banquiers français : le 15 avril le Medef et la Fédération française des banques mettent en garde M. Moscovici contre une taxe « destructrice de richesse », qui « affaiblira gravement la compétitivité des entreprises ». M. Mignon, directeur général de Natixis, reprend les chiffres ridiculement surestimés par Goldman Sachs, selon lesquels la taxe coûtera 7 milliards d'euros par an à sa banque : « un montant supérieur à notre chiffre d'affaires, ça n'a pas de sens ! » (sic). M. Hocher, du Crédit Agricole, ne craint pas d'évoquer le chiffre de 17 milliards d'euros pour sa seule banque.
Depuis lors, la France a fait machine arrière et a rallié le camp des adversaires de la taxe. Lors de la réunion du groupe de travail des onze pays du 22 mai, Bercy a proposé de modifier le projet de la Commission sur des points essentiels qui le réduisent à néant :
exonération quasi-totale des transactions sur produits dérivés (l’immense majorité du volume des transactions !) ainsi que des « repos » (prêts de très court terme entre banques): cela réduirait de 95% le montant attendu des recettes.
taxation des opérations après compensation : cela permettrait en fait aux banques de continuer comme auparavant leurs activités de « tradingà haute fréquence ».
taxation des seuls vendeurs,  et pas des acheteurs: cela réduirait encore de moitié les recettes fiscales attendues
Bien que les chiffres de Goldman Sachs n'aient aucune valeur, la réaction des banques confirme la pertinence de la proposition portée par Attac depuis sa création il y a quinze ans :  une partie probablement importante de leurs profits provient d’opérations spéculatives sans aucune justification économique réelle. Après sa "réforme"  bancaire dictée par les banquiers, le gouvernement français, en persistant à vouloir saboter le projet de la Commission, franchira un pas de plus dans la soumission aux intérêt de la finance.
(2). www.wiwo.de/downloads/8281810/1/GoldmanSachs.pdf Pour une réfutation complète de cette « étude », voir le travail de Stephan Schulmeister, stephan.schulmeister.wifo.ac.at/fileadmin/homepage_schulmeister/files/GS_FTT_05_13.pdf. La principale faille de "l'étude" de Goldman Sachs est qu'elle fait l'hypothèse que les banques ne changeront rien à leurs opérations spéculatives après l'introduction de la taxe, alors que le but de la taxe est justement de réduire drastiquement le trading à haute fréquence et les opérations spéculatives de très court terme, économiquement inutiles et déstabilisatrices
Attac France,
Paris, le 12 juillet 2013

 

Partager cet article
Repost0
12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 15:05


Par OLIVIER DARTIGOLLES dirigeant national du PCF, élu de la majorité au conseil municipal de Pau., GÉRARD FILOCHE Membre du bureau national du PS, WILLY PELLETIER Coordinateur général de la Fondation Copernic, SANDRA DEMARCQ comité exécutif du NPA

Quelles sont les conquêtes de la gauche ? Les congés payés, l’extension de la Sécurité sociale, la retraite à 60 ans, des droits dans l’entreprise, la peine de mort abolie, le souci des générations futures, plus d’égalité entre hommes et femmes, le mariage pour tous, la réduction du temps de travail, des augmentations du Smic et du pouvoir d’achat, un Etat qui refuse la logique des marchés étendue à la société et au vivant, qui développe les services publics et considère la protection de la planète comme une priorité…Un inventaire à la Prévert ? Non, un projet de société où l’intérêt général prime sur l’enrichissement de quelques-uns. La retraite, c’est d’abord du bonheur, un bonheur gagné, du temps libéré parce qu’on l’a bien mérité, comme les congés payés. Du temps pour celles et ceux qu’on aime, nos enfants, nos parents. Le moment de réaliser des projets mille fois reportés. Une vie pour soi et pour s’engager. Sans jeunes retraité(e)s, plus de tissu associatif en France.

Il faut financer les retraites, certes. Mais l’argent déborde ! Pour le CAC 40, c’est l’apothéose du coffre-fort. La part salariale, perdue depuis trente ans au profit des dividendes, s’élève à 170 milliards d’euros par an ; en 2012, 230 milliards ont été distribués ! Les avoirs français dans les paradis fiscaux sont de 590 milliards. La fraude fiscale est de 60 à 80 milliards… La France n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal distribuées.

Il suffit d’un peu de courage politique pour aller chercher le financement des retraites là où il se trouve : en récupérant une part des 80 milliards de fraude fiscale, en mettant à plat les 200 milliards d’aides annuelles aux entreprises, en augmentant les cotisations patronales et, osons le dire, car nous sommes de gauche, en taxant les dividendes qui enflent avec obscénité, alors que le nombre de sans-domicile a augmenté de 50 % depuis dix ans.

Allonger les annuités cotisées au travail est un leurre, car, en réalité, les deux tiers des salarié(e)s âgé(e)s sont excl(es de l’emploi quand ils arrivent en retraite. A partir de 55 ans, les deux tiers sont licencié(e)s, inaptes, malades, au chômage. Par conséquent, fixer à 42, 43 ou 44 annuités, les cotisations pour une retraite à taux plein, impose aux salariés de sauter à la perche sans perche, parce qu’ils n’atteindront jamais ces annuités. Surtout les jeunes qui entrent en CDI de plus en plus tard. Le seul effet sera de réduire leurs pensions (surtout pour les femmes).

Quand on compte 5 millions de chômeurs, on ne doit pas chercher à allonger la durée de cotisation, mais à partager le travail pour permettre à toutes et tous de travailler. D’ailleurs, s’il n’y avait pas 5 millions de chômeurs, mais 5 millions de cotisants en plus, personne ne parlerait de problèmes concernant les retraites.

Ce qui est en jeu est tout autre : la baisse des pensions va contraindre celles et ceux qui le peuvent, mais dont le nombre diminue, à une retraite par capitalisation, pour le plus grand bénéfice des assurances et des banques, qui joueront ensuite sur les marchés financiers.

Est-ce le monde que nous voulons ? Est-ce fidèle aux idéaux de la gauche ? La retraite à 60 ans a permis de vivre plus longtemps : les égoutiers ne disent-ils pas crûment : «départs retardés, morts prématurées». Or nous savons que la souffrance au travail s’est intensifiée dans tous les métiers… En France, depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité recule tous les ans. Au travail, les années les plus dures se situent entre 60 et 65 ans, alors que ce sont les meilleures de la retraite.

Plutôt que de baisser les salaires et les retraites (pas de pension inférieure au Smic, pas un trimestre de plus ni un euro de moins), augmentons le montant des pensions et les salaires, facteurs de relance écologique et sociale. Arrêtons d’accroître l’austérité, donc la récession, donc l’augmentation des déficits et de la dette. On a vraiment tout faux.

Quand la retraite était à 65 ans et les cotisations plus longues, les retraités ouvriers, agriculteurs, employés, artisans, se retrouvaient plus souvent autour des tombes de leurs anciens collègues qu’à une bonne table, en leur compagnie. Leurs témoignages sont là pour le dire.

Mais combien de nos décideurs «modernes» fréquentent-ils ces ouvriers et ces employés ? Au fil des alternances, ils les ont oubliés, au nom des fameux critères de rentabilité si chers au secteur privé concurrentiel. La gauche s’honorerait de rompre avec ces logiques financières.

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 13:30

Alors que les salaires sont gelés, que la pauvreté et le chômage progressent de manière spectaculaire, que les inégalités augmentent, le gouvernement provoque ou tolère de nouvelles augmentations du coût des biens de consommation et des énergies, alors que beaucoup de familles et de citoyens français sont déjà étranglés.

C'est inacceptable!  

Le prix du gaz augmente de 0,5% pour les ménages, celui de l'électricité de 5% au mois d'août (l'Etat, encore propriétaire d'EDF à 84%, a reçu 2 milliards de dividendes en 2013, qu'il n'a pas répercuté par une baisse du tarif pour les usagers), le prélèvement de l'Etat sur les carburants et sur les cigarettes progresse lui aussi, frappant indistinctement riches et pauvres, et proportionnellement bien plus les moins riches.  

La TVA sur beaucoup de marchandises et de services a été augmentée, alors que c'est l'impôt le plus injuste.

Sur les services à la personne, la TVA est passée de 7% à 19,6%: du coup, un certain nombre de personnes en perte d'autonomie, pas toujours très riches, vont devoir se passer d'aide aux travaux qui leur permettait de rester à domicile, et beaucoup d'emplois de services aux particuliers vont être supprimés.

Parallèlement, les entreprises sont exonérées d'impôt à hauteur de 20 milliards par an,  les exonérations de cotisations patronales, la fraude et l'évasion fiscale massive et tolérée, en particulier celle des multinationales, continuent de plus belle.

De l'argent, il y en a jamais eu autant dans la société pour faire face aux besoins de tous et trouver des réponses solidaires et égalitaires aux problèmes quotidiens des gens: mais il est confisqué par une minorité de profiteurs dont les intérêts sont bien gardés. Au lieu de réduire leurs privilèges, l'Etat, sous direction la direction d'un PS qui ne peut plus se faire le gestionnaire loyal du capitalisme qu'en aggravant la situation de la population, matraque ou met à la diète les classes les moins favorisées.

Il est temps que ça change!  Cela ne peut se faire que par la mobilisation citoyenne pour faire reculer la domination de classe de la bourgeoisie et du capitalisme!

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 13:10

 Par 300 voix contre 228, l'Assemblée nationale a adopté le 9 juillet 2013 en première lecture le projet de loi qui interdit de cumuler un mandat de parlementaire avec un mandat exécutif local (maiore ou adjoint, président ou vice-président d'une inter-communalité, d'un syndicat mixte, d'un conseil départemental ou régional... 305 voix se sont prononcés contre le cumul avec un mandat de parlementaire européen.

Les voix des députés communistes et Front de Gauche et celles des députés EELV ont été nécessaires à l'adoption du texte que rejetaient les radicaux de gauche (très radicaux ces notables sans base politique réelle, comme on peut le voir...), l'UMP, les centristes, l'extrême-droite. Des députés Front de Gauche et EELV avaient aussi porté un amendement pour empêcher le cumul des mandats dans le temps (au-delà de 3 mandats), mais il avait été rejeté par les députés socialistes.  

Ce texte pourrait nénmoins être rejeté au Sénat en septembre car une partie des socialistes s'opposent à cette loi.

De toute façon, pour faire respirer la démocratie, comme l'exprime Marc Dolez dans son intervention cette loi n'est qu'un premier pas, encore nettement insuffisant: statut de l'élu permettant plus d'hétérogénité sociale et de renouvellement des représentants du peuple, proportionnelle, fin de la monarchie présidentielle, développement de la participation citoyenne à tous les étages de la vie publique, contre le règne des "sachants" et des "politiciens professionnels", mise au pas des lobbies de la finance à l'échelle régionale, nationale et européenne, voilà des chantiers de démocratisation qui restent encore à ouvrir...

 

Explications du vote par Marc Dolez:

 

M. le président. Dans les explications de vote communes, la parole est à M. Marc Dolez, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.

 

M. Marc Dolez. Aujourd’hui, le cumul d’un mandat parlementaire avec des responsabilités exécutives locales est une pratique courante. Le non-cumul est l’exception et le cumul la règle. Près de 90 % des parlementaires français exercent un mandat local, alors que la proportion n’excède pas 20 % dans les autres démocraties européennes.

Cette exception française suscite les critiques et la méfiance de nos concitoyens qui, toutes les études le démontrent, portent un jugement particulièrement sévère sur leurs responsables politiques.

Il est temps de prendre des mesures fortes pour retisser le lien de confiance entre les citoyens et leurs élus, pour réconcilier les Français avec leurs représentants et leur démocratie. C’est pourquoi, favorables à une stricte limitation des mandats, nous approuvons l’interdiction du cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de parlementaire.

Par ces deux projets de loi, le champ des incompatibilités est considérablement élargi, puisque les fonctions exécutives locales prises en considération recouvrent non seulement celles qui reviennent aux présidents des assemblées délibérantes des collectivités territoriales – quelle que soit leur importance démographique – mais aussi celles d’adjoint au maire, de maire d’arrondissement, de maire délégué, de vice-président de conseil général ou régional, ainsi que les fonctions de président et de vice-président d’un établissement public de coopération intercommunale, sans oublier de nombreuses fonctions dérivées que nos débats ont permis d’intégrer.

La date retenue pour l’entrée en vigueur de la loi nous apparaît à la fois justifiée par le risque d’inconstitutionnalité et plus lisible, puisque effective à partir du prochain renouvellement.

Ce dispositif, équilibré dans son périmètre comme dans son calendrier, lève un obstacle à la rénovation de la vie publique. Le non cumul est d’abord une question de principe ; il permet aux parlementaires de se consacrer à l’exercice de leur fonction et de se saisir pleinement des pouvoirs qui leur sont conférés par la Constitution. Il représente aussi une exigence démocratique ; il permet de revaloriser le rôle du Parlement et de mieux articuler le niveau national avec les échelons locaux.

Enfin, une limitation stricte du cumul des mandats favorisera l’indispensable renouvellement en ouvrant l’accès aux fonctions électives à davantage de femmes, de jeunes, d’ouvriers et d’employés, de Français issus de l’immigration.

Concernant la modification des règles de remplacement des parlementaires, nous approuvons l’extension des cas de remplacement par le suppléant aux seules situations de cumul, ce qui nous paraît plus conforme au respect de la souveraineté populaire.

La réforme proposée constitue une avancée réelle sur le chemin de la modernisation et de la rénovation de notre vie politique. Une avancée nécessaire, mais insuffisante, puisqu’elle en appelle d’autres, nous l’espérons, dans le courant de la législature : non cumul des mandats locaux ; création d’un statut de l’élu ; instauration de la représentation proportionnelle.

Sous cette réserve, et pour toutes ces raisons, les députés du Front de gauche voteront majoritairement pour ces deux projets de loi.

(Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 09:34

Il ne manquent pas de  déclarations officielles prônant la nécessité de défendre nos potentiels productifs et l’emploi. Pour les actes; c’est autre chose.

En vérité, les décisions prises affaiblissent, voire préparent, la liquidation de l’un de nos atouts majeurs, tant au plan national qu’européen : l’agriculture et l’agroalimentaire. La nouvelle réforme de la PAC est de ce point de vue très négative.

Et aucune disposition durable n’est prise pour conforter nos petites entreprises du secteur agroalimentaire, jetées au vent de la concurrence et de la compétitivité sur des bases inégales, particulièrement avec l’Allemagne et les Etats-Unis. Cette  « compétitivité » qui fait tant de mal, comme on l’a vu dans l’affaire dite Spanghero, où pour obtenir de la viande bon marché, on n’a pas hésité à frauder, avec des risques pour les consommateurs et désormais des suppressions d’emplois dans l’entreprise.

Or l’avenir réside bien dans la mise en place de filières de production jusqu’à la consommation à partir des territoires, en instaurant un soutien à la modernisation des PME avec des aides publiques ciblées et contrôlées, un crédit public d’autant plus favorable qu’il sert au maintien ou à la création d’emplois, à la formation des salariés et à l’innovation dans les entreprises, tout en favorisant le développement des territoires.

En même temps, l’état doit légiférer pour obtenir un nouveau rapport entre les centrales d’achat et les entreprises agroalimentaires ou les producteurs agricoles, afin que cesse le pillage actuel de leur valeur ajoutée. Rien n’est fait en ce sens alors que le contexte mondial appelle un développement nouveau de nos capacités agricoles et alimentaires.

Ainsi, alors que la demande mondiale de lait augmente chaque année de 20 milliards de litres supplémentaires les autorités européennes sabotent tout projet de développement. Au lieu de réfléchir à un plan coordonné de développement de la production laitière sur la base d’une agriculture paysanne riche en emploi, et de développer de nouvelles capacités de transformation, l’union européenne décide, dans le cadre de l’actuelle réforme de la politique agricole commune, sous pression de groupes comme Danone ou Lactalis de supprimer les quotas laitiers plaçant nos producteurs dans une concurrence acharnée avec les Etats-Unis. Pendant ce temps outre atlantique ils protègent leur marché.

 

Il en est de même pour les quotas sucriers qui doivent être supprimés en 2017. Nos producteurs n’auront donc plus de prix garantis. Cela, se paiera en destruction d’emplois supplémentaires.

Déjà, une sucrerie sur deux a fermé dans l’Union européenne depuis la précédente réforme. La fin des quotas provoquera une nouvelle hécatombe.

Là encore, on nous parle de « compétitivité », mais la « compétitivité », est bridée par le coût de l’énergie, qui ne cesse d’augmenter, ou encore le temps nécessaire à mettre au point des variétés de betteraves plus riches en sucre. Qui est derrière cette demande ? Les grands groupes américains Coca-Cola et Pepsi-Cola. Cet exemple montre bien au service de qui sont les dirigeants européens.

 

Ajoutons à ceci, une nouvelle fois, la dangerosité du projet d’accord transatlantique.

Les Etats Unis qui ont toujours eu pour projet de détenir « l’arme alimentaire », protégent leur agriculture avec leur loi « Farm.Bill » pendant que la PAC démantèle en Europe tous nos outils de protection des productions, des prix, de la qualité alimentaire et de la santé.

Pour faire accepter cette « négociation-soumission », le Président de la commission de Bruxelles le sinistre Mr Barroso utilise une étude taillée sur mesure par un institut baptisé « Center for Economic Policy Research » qui, en manipulant des données économiques, fait croire qu’un marché unique transatlantique serait bénéfique à l’Europe. La vérité est que ce marché transatlantique accentuera une mise en concurrence à armes inégales au seul profit du grand capital international.

 

Ceux qui commanditent de telles études sont les fossoyeurs de l’idée européenne et des démolisseurs de nos économies, du travail, de nos territoires et de la sécurité alimentaire.

 

Il ne faut pas cesser de faire pression pour mettre en échec ce projet maléfique.

 

Patrick Le Hyaric, posté sur son blog le 9 juillet 2013

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011