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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 11:49
«	Les managers viennent beaucoup plus de l’extérieur et sont juste là pour réduire les effectifs. Je ne perçois plus l’âme de La Poste là-dedans./» photo marta nascimento/rea Marta NASCIMENTO/REA

« Les managers viennent beaucoup plus de l’extérieur et sont juste là pour réduire les effectifs. Je ne perçois plus l’âme de La Poste là-dedans./» photo marta nascimento/rea Marta NASCIMENTO/REA

« Tous les agents, du facteur jusqu’au haut cadre, sont sur un siège éjectable »
VENDREDI, 28 OCTOBRE, 2016
L'HUMANITÉ
 

Poussé à bout par sa hiérarchie, puis déclaré inapte par l’entreprise, avant d’être mis en retraite anticipée, Laurent, 53 ans, ancien responsable territorial, estime que l’entreprise a voulu se débarrasser de lui à cause de son profil de cadre à l’ancienne.

«J’adorais mon job. » Laurent (1) pourrait être un retraité épanoui. Mais, quand il évoque ses dernières années de vie professionnelle à La Poste, sa voix déverse un filet d’amertume. Haut responsable dans une direction territoriale, le fonctionnaire est aujourd’hui sur le banc de touche. Déclaré inapte par l’entreprise, il ne se résout pas à sa mise à la retraite forcée. Tout dérape en 2009. Une de ses filles, adolescente, rencontre des difficultés. Laurent se dégage du temps pour s’occuper d’elle et l’accompagner à ses rendez-vous médicaux. Une requête visiblement insoutenable pour sa hiérarchie. « On m’a dit : “Tu choisis, c’est ton enfant ou ton job !” Après ça, on m’a emmerdé tout le temps. Mon directeur me dénigrait publiquement alors qu’il s’était retrouvé du jour au lendemain à manager des chefs d’établissement sans formation. D’un coup, je ne faisais plus le travail comme il fallait. On essayait de me recaser sur d’autres postes. » Oppressé, Laurent enchaîne les insomnies. Et broie du noir. Il dort une à deux heures par nuit. Mais refuse de se mettre en arrêt maladie. En 2012, il finit par être hospitalisé d’urgence pour « un burn-out complet ».

« Je refuse de donner des ordres et de fliquer les agents »

Avant cette rupture, sa carrière était un long fleuve tranquille. Bosseur, classé parmi les meilleurs directeurs au niveau national, il se souvient avec fierté avoir remporté toutes sortes de challenges : « Je faisais toujours plus que ce qu’on me demandait. » Selon lui, la pluie soudaine de reproches n’est pas sans liens avec la stratégie de rentabilité accrue de La Poste et ses restructurations accélérées depuis le début des années 2000. Pour répercuter les réductions de coûts et les suppressions d’emplois, la fermeté est de mise chez les dirigeants.

Jusqu’ici, ce cadre à l’ancienne avait toujours appliqué les directives à sa manière. « On n’appréciait plus ma conception de l’encadrement copain-copain. Je refuse de donner des ordres et de fliquer les agents. Je devais être plus distant, mais ce n’est pas ma nature. La chose qui intéresse la direction du groupe, c’est les gains de productivité. »

Quand il revient de maladie, en 2014, c’est la douche glacée. En guise de comité d’accueil, il se retrouve dans un bureau isolé, à effectuer deux tâches en deux mois. On lui dit qu’il ne peut plus former de managers car, en 24 mois d’absence, il aurait perdu ses compétences. Laurent replonge. Le couperet de La Poste va vite tomber. « Je suis déclaré inapte par l’entreprise alors que mon médecin dit le contraire. Je serai bientôt mis à la retraite d’office avec 57 % de mon salaire, comme je n’ai pas assez cotisé. J’ai trois enfants, dont deux étudiants, et un prêt en cours. »

Laurent ne se définit pas comme un militant. Il a lui-même diligenté des restructurations pour le compte du groupe. Mais ne se reconnaît pas dans ces méthodes expéditives. « On m’a écarté parce qu’on ne voulait pas que je mette mon nez dans les projets. Avant, quand il s’agissait de transformer un bureau en agence postale communale, on allait discuter avec le maire, avec les agents transférés dans d’autres bureaux, on faisait des simulations, des tests ; aujourd’hui, ça ne se passe plus comme ça. Il n’y a plus de concertation. Ils s’en foutent de laisser les gens au bord de la route. Les managers viennent beaucoup plus de l’extérieur et sont juste là pour réduire les effectifs. Je ne perçois plus l’âme de La Poste là-dedans. »

D’autant que, pris entre le marteau et l’enclume, Laurent est lui-même victime du jeu de chaises musicales. En son absence, le train des restructurations permanentes n’a pas épargné son secteur. « À mon retour d’arrêt maladie, il n’y avait apparemment plus de poste de libre pour mon grade. » Si certains se retrouvent le bec dans l’eau, d’autres cadres, déstabilisés par les orientations stratégiques, prennent aussi la tangente. « Un de mes collègues a préféré redevenir facteur plutôt que de rester à son poste. Un autre a tout lâché pour devenir chauffeur routier. » Face à cette descente aux enfers, les mots de la DRH de la branche courrier évoquant La Poste comme « une entreprise qui prend en compte l’humain », sur RTL, le 7 octobre dernier, résonnent comme une provocation à ses oreilles. Même s’il se consacre à ses petits-enfants et avale les kilomètres en vélo, le quinquagénaire ne digère pas cette blessure. « On m’accuse aussi injustement de harcèlement moral. J’ai bien compris que l’entreprise avait tout fait pour ne plus me voir. »

Brisé dans son attachement aux valeurs de service public, il a décidé de contester sa mise à l’écart devant la justice. Dénouant le nœud de pudeur au fond de sa gorge, il tranche : « Le traitement que m’a infligé La Poste est antisocial. Cela peut arriver à n’importe qui. Tous les agents, du facteur jusqu’au haut cadre, sont sur un siège éjectable. »

 

 

 

Appel d'élus et de syndicalistes pour la Poste, service public pour toutes et tous

Signez à votre tour la pétition de l'appel pour la défense du service public de la Poste: 

www.lapostepourtouspartout.fr

 

Lire aussi: 

La poste: une direction timbrée... et violente (L'Humanité, 27 octobre 2016): Appel pour la défense du service public de La Poste

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 10:49

Après les distributions de tracts à Bosh et à la Sermetta, cinq militants du PCF (Daniel Ravasio, Ismaël Dupont, Patrick Beguivin, Serge Bazin, Martine Carn) étaient présents sur le marché de Morlaix ce matin, avec la restitution de la grande consultation citoyenne du Parti Communiste "Que demande le peuple?" et nos axes de campagne principaux pour les présidentielles et les législatives 2017. 

Quelques conversations intéressantes place Allende et devant la mairie même si le climat général n'est pas à l'enthousiasme vis-à-vis de la politique... 

Qui pourtant nous rattrape tous... 

Les militants du PCF sur le marché de Morlaix ce samedi 29 octobre
Les militants du PCF sur le marché de Morlaix ce samedi 29 octobre
Les militants du PCF sur le marché de Morlaix ce samedi 29 octobre
Rencontre avec des militants de droite distribuant des tracts pour Sarkozy (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Rencontre avec des militants de droite distribuant des tracts pour Sarkozy (photo Pierre-Yvon Boisnard)

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 07:08
François Fillon veut serrer de plusieurs crans la ceinture du petit peuple
GÉRARD LE PUIL
VENDREDI, 28 OCTOBRE, 2016
Souvent ennuyeux, toujours réactionnaire, bon avec les riches et dur avec tous les autres, à commencer par les plus pauvres, François Fillon était hier soir l’invité de « L’émission politique de France 2 » Cet homme qui fut collaborateur d’un député à 22 ans, puis député à 27 ans suite au décès de son mentor a toujours vécu de la politique. Il a été plusieurs fois ministre dans des gouvernements de droite avant que Sarkozy ne l’installe à Matignon de 2007 à 2012. Hier soir, il a tenté de convaincre les téléspectateurs que l’on peut faire du neuf avec cette vieille recette qu’est la surexploitation des travailleurs.

Les téléspectateurs qui ont regardé François Fillon hier soir à « L’émission politique » de France 2 ont pu voir un homme très à droite. Il a présenté , redisant son opposition par « conviction personnelle » au mariage pour tous, défendant devant les cheminots CGT de la gare de Lyon à Paris le principe de la retraite à 65 ans pour tous, quelles que soit la nature du travail, ajoutant même que le conducteurs de trains peuvent toujours changer de travail à partir d’un certain âge. Fillon veut en finir avec les 35 heures et fixer à 39 heures la durée légale minimale de la semaine de travail. Sans pour autant augmenter le salaire mensuel à proportion du travail supplémentaire fourni, a-t-il tenu à préciser. Parmi les arguments avancés par l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy figure le fait que des gens travailleraient  aujourd’hui entre 70 et 80 heures par semaine en France. Et qu’il s’agirait là d’un exemple à suivre pour réduire les inégalités dans un processus de surexploitation pout tous, sauf pour les exploiteurs.

François Fillon, comme Sarkozy, Juppé et Le Maire avant lui dans cette même émission, s’est  prononcé pour la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Mais comme il faut malgré tout faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, il veut augmenter la TVA de 2%. C’est le plus sûr moyen de faire payer les pauvres à la place des riches. Ce que n’a pas manqué de lui faire remarquer François Lenglet, notant que « le cran de la ceinture n’est pas le même pour tout le monde ». Lenglet est très heureux, semble-t-il, de défendre dans cette seule émission des positions peu en phase avec celles qu’il avance généralement dans les journaux télévisés de France 2, lesquelles sont généralement beaucoup plus proches des idées et des intérêts du MEDEF.

500 00 chômeurs supplémentaires durant les 5 années où Fillon était Premier ministre

Bref, aux yeux de Fillon, l’austérité salariale et le recul de l’âge donnant droit à la retraite seraient le meilleur moyen de créer des emplois. On en oublierait que le nombre de chômeurs en catégorie A augmenta de plus de 500 000 personnes durant les cinq années qu’il passa à Matignon de 2007 à 2012. Et a continué de progresser à un rythme à peine supérieur sous la présidence de François Hollande, lequel promettait d’en inverser la courbe dès la fin de l’année 2012, puis avant la fin de l’année 2013, puis, peut-être en toute fin de mandat en mettant beaucoup de chômeurs en stage pour quelques mois, ce qui revient à trafiquer le thermomètre pour faire baisser la fièvre.

Mais, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la dernière note de conjoncture de l’INSEE nous dit ce matin que le Produit intérieur brut (PIB) de la France a augmenté de seulement 0,2% au troisième trimestre 2016 après un recul de 0,1% au second trimestre. Plus grave encore, c’est la croissance de 0,4% des services, non créateurs de richesses richesse matérielles, qui porte cette moyenne, alors que la production de bien matériels recule de 0,1% après un recul de 0,7% au second trimestre. Il s’agit donc d’une croissance molle et malsaine de surcroît.

L’explication que donne la note de conjoncture de l’INSEE  est limpide : « Au troisième trimestre 2016, les dépenses de consommation des ménages continuent de stagner. Elles rebondissent modérément dans les services (+ 0,3% après -0,2%) tandis qu’elles reculent dans les biens (-0,5%  après + 0,1%). Qu’en serait-il alors si on avait appliqué la recette de  Fillon consistant à augmenter les prix des biens de 2% via une augmentation de deux points de TVA ? Comment le chômage diminuerait-il dans ces conditions avec, en plus une augmentation de la durée hebdomadaire de travail de quatre heures aboutissant à ce que neuf personnes fassent le travail de dix sans que toutes les heures faites en plus ne soient payées comme l’a laisser entendre François Fillon hier soir ?

Notons encore que le jour ou François Fillon a plaidé à son tour pour la suppression de l’ISF suite au même plaidoyer de Sarkozy, Juppé et Le Maire, un sondage Odoxa publié par  « Aujourd’hui en France » a posé à un panel d’électeurs la question suivante : «  S’agissant de l’impôt sur la fortune, souhaitez-vous que cet impôt soit maintenu tel qu’il est, renforcé en augmentant ses taux d’imposition ou en abaissant le seuil, ou supprimé ? ». La réponse ses sondés est claire : 42% souhaitent que cet impôt soit conservé tel qu’il est aujourd’hui ; 30% souhaitent qu’il soit renforcé, soit un total de 72%. Seulement 28% disent souhaiter sa suppression. Même les électeurs des candidats de la droite pour l’élection présidentielle sont majoritairement pour le maintien de cet impôt.

Tout commentaire semble ici superflu !

Journaliste et auteur
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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 07:04
« Merci, Ayele, d’oser face à O’Marché frais »
Mobilisation
LAURENCE MAURIAUCOURT
VENDREDI, 28 OCTOBRE, 2016
L'HUMANITÉ

Rassemblement de soutien, hier. 5 000 signatures en deux jours sur la pétition. L’affaire de la caissière licenciée un mois après avoir fait une fausse couche sur son lieu de travail à La Courneuve appelle une suite.

«Ça fait du bien, ça donne du courage », confie Ayele avant de prendre la parole devant cette centaine de syndicalistes et de militantes féministes venus la soutenir hier devant le supermarché O’Marché frais de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). À vrai dire, c’est Ayele qui a donné du courage à l’auditoire, tant la jeune femme est apparue concrète, combative, humaine, altruiste. La caissière de 33 ans ayant été victime d’une fausse couche au travail, la patronne, membre de la riche famille de commerçants franciliens Quattrucci, l’a licenciée un mois après (lire l’Humanité du 25 octobre). « Sans les femmes, sans les enfants, je ne sais pas ce que serait ce monde. Le capitalisme ne doit pas nous faire oublier cette idée. Les entrepreneurs ne sont rien sans nous. » Ayele est applaudie. Elle poursuit : « Toutes les caissières qui sont à l’intérieur de ce magasin souffrent. Ce n’est pas un lieu de travail, c’est l’enfer (…). Nous étions 80 il y a un an. Il en reste une vingtaine. » Et la jeune femme de décrire les situations d’humiliation, les insultes de la part de la hiérarchie, la surcharge de travail… « J’ai un DUT de gestion logistique. Il faut justifier d’au moins deux ans d’expérience pour décrocher un emploi dans ce secteur, voilà pourquoi j’ai pris cet emploi de caissière », argumente-t-elle en se remémorant la fois où la chef de caisse de 20 ans, « qui n’a même pas le bac », a convoqué toutes les caissières en les traitant de « racailles », les obligeant à faire du ménage. « Comment peut-on traiter de racaille des femmes sans connaître leur histoire. Et puis, le ménage, c’est un métier. Nous ne sommes pas embauchées pour ça. » Ayele remercie les soutiens présents et leur demande de « continuer ». De ne pas en rester au rassemblement d’aujourd’hui. « Il faut faire quelque chose avant que quelqu’un meure. » Ayele a en tête le cas d’une collègue « qui ne va pas bien », qui ne vit plus sans anxiolytiques.

Muriel Wolfers, secrétaire de l’union locale CGT de La Courneuve, mobilisée depuis des mois face à la situation de maltraitance salariale dont sont victimes les employées, abonde dans le sens de la jeune femme. Au micro, elle évoque « le système d’isolement » qui prévaut dans le magasin. « Est-ce que c’est l’homme qui doit s’adapter au monde du travail ? Ou l’inverse ? » La syndicaliste juge aussi « extraordinaires » les 5 000 signatures déjà recueillies sur la pétition, qui réclame une enquête sur cette affaire et des évolutions en matière de droits des femmes enceintes et d’aménagement de leur poste de travail.

« Si le patronat ose bafouer les droits, c’est qu’il y a impunité »

Une responsable de la fédération CGT du commerce souligne que la direction refuse de rencontrer les instances syndicales. « On ne peut pas laisser des mauvais patrons faire leur loi », intime-t-elle. Pour Sophie Binet, responsable du collectif Femmes mixité de la CGT, « si le patronat ose bafouer les droits, c’est qu’il y a impunité ». Face à cela, elle aussi remercie Ayele d’avoir « osé parler », rappelant que la maternité reste le premier motif de saisine du Défenseur des droits en France. « C’est au travail que les droits des femmes sont les moins respectés », a renchéri Gwendoline Coipeault, de Femmes solidaires.

Des élus PCF de La Courneuve, Corinne Delhomme et Anthony Couteau-Roussel, étaient présents, porteurs d’un message de soutien du maire, Gilles Poux, invitant chacun à œuvrer au sein du comité des droits des femmes de la ville. Le besoin de voir grossir le mouvement et de s’organiser, pour Ayele, pour ses collègues n’a échappé à personne. Des tracts vont circuler dans tout le secteur.

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 10:13
La poste: une direction timbrée... et violente (L'Humanité, 27 octobre 2016): Appel pour la défense du service public de La Poste

Suicides de facteurs, abstentéisme en hausse, grèves à répétition, tous les voyants sociaux sont au rouge à la Poste, malmenée par des restructurations et des suppressions d'emplois (plus de 4000 par an). Pourtant, la direction continue de mettre la tête dans le sable. Pire, elle tente par tous les moyens de contrer les cabinets d'expertise indépendants, désignés par les CHSCT (comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) pour enquêter sur les conditions de travail. Des documents internes montrent les ficelles utilisées par la direction. Première méthode: contester devant le tribunal de grande instance le principe même des expertises. Deuxième option: dénoncer en justice le montant des honoraires desdits cabinets, quitte à en mettre certains au bord du dépôt de bilan. La direction nie en bloc, malgré des documents accablants. 

A quoi joue La Poste? 

Gérard Filoche, L'Humanité Dimanche, 27 octobre 2016 

Incroyable: ce printemps, il y a eu 214 jours de grève, record historique, dans un bureau de poste à Rivesaltes. C'était à propos d'une simple réorganisation et d'une diminution du nombre d'emplois, 11 grévistes ont tenu bon et gagné pour un de leurs collègues injustement sanctionné et tout s'est terminé par la signature d'un protocole de fin de conflit. La direction services-courrier-colis golfe du Lion a démontré sa rigidité et son incompétence en imposant ces 7 mois de grève. 

Cet automne, on assiste à un conflit de 37 jours dans 3 bureaux de poste du 13e arrondissement de Paris. Et un autre de 31 jours, avec 200 salariés, dans le centre de tri du Havre. A Paris, le mouvement a duré 37 jours pour obtenir, avec la CGT, FO, et SUD, 2 emplois supplémentaires et une uniformisation des horaires d'ouverture des 3 bureaux (8h30-19h). Ce qui est inédit sur Paris depuis 10 ans. Au Havre, le conflit portait sur la délocalisation de l'activité de tri automatique vers le centre de Rouen, la suppression de 3 tournées de facteurs sur 37 existantes, la prise de service retardée entraînant la perte d'une indemnité de collation (50 euros par mois) et la mise en place d'une pause méridienne de 45 minutes à une heure non rémunérée qui remplaçait une pause de 20 minutes rémunérée. C'est ce dernier point qui a cristallisé la contestation. Incroyable qu'il faille 31 jours de grève pour se faire entendre!

Qui sont donc les dirigeants de centres postaux pour faire durer à ce point les conflits avec leurs salariés? Est-ce cela la nouvelle "négociation" entreprise par entreprise? Nous sommes pourtant dans un service public. Les revendications sont modestes, elles sont à chaque fois le fait d'une majorité de salariés et d'une intersyndicale, la conviction et l'unité des agents démontrent leur sérieux. Quelles sales visées se cachent derrière ces pratiques de la direction de La Poste qui a reçu 300 millions de CICE pour l'emploi? Encore une question à poser à Hollande. Avouera t-il "ce qu'un gouvernement ne devrait pas dire"?

***

Vous trouverez ci-dessous le lien permettant de signer et faire signer une pétition en ligne reprenant un appel signé par des élu-e-s dans leur diversité politique (PCF, Ensemble ! , EELV, PS, PG), des syndicalistes (CGT, Sud, FSU), des collectifs d'usagers. Ce appel est porté par un collectif et Convergence des services publics

Après avoir obtenu de l'AMF un refus de signer en l'état le contrat de présence postale entre AMF, Etat et La Poste pour 20017-2020 qui entérinait un recul de la démocratie locale, il s'agit maintenant d'engager une mobilisation nationale pour confirmer ce refus et faire prévaloir une autre politique centrée sur le maintien des bureaux de poste et la réintroduction des services publics dans les territoires, le développement de la démocratie locale et citoyenne, le respect des salariée-es, la création d'emplois, le dialogue avec les syndicats pour une politique de progrès social et humain, à la Poste comme dans tous les services publics .

L'adresse www.lapostepourtouspartout.fr renvoie directement sur la pétition. 

 

La Poste, service public pour toutes et tous, partout

Nous sommes usagers, syndicalistes, militants associatifs, élus locaux : nous décidons de lancer un appel à toutes nos concitoyennes et concitoyens pour défendre et développer le service public de la poste.

Le contrat tripartite de présence postale territoriale pour 2017-2020 est en cours de discussion entre l’État, la Poste et l’Association des maires de France

Le contrat prévoit de ne plus solliciter l’accord préalable du conseil municipal pour les transformations de bureau de poste. Seul l’accord préalable du maire serait sollicité. Si cela était acté dans le contrat cela ouvrirait la voie à un grave recul de la démocratie locale, à une absence de débat démocratique dans les instances élues et à de nombreux conflits dans les territoires. Pire, l’accord préalable du maire lui-même ne serait plus sollicité dans plus de 2000 bureaux de poste, au profit d’une « concertation renforcée » vide de sens.

C’est une attaque sans précédent pour imposer la fermeture de très nombreux bureaux de poste qui se prépare si ce contrat est signé tel quel, en particulier dans les moyennes et grandes villes urbaines et aussi dans les communes rurales. Les directions de La Poste ont notamment pris les devants dans les grandes villes, comme Paris où Rennes où des bureaux doivent fermer et une infime partie de leurs activités transférées dans des commerces, sans que la concertation ou l'avis conforme des conseils municipaux ou d'arrondissements n'aient été acquis.

Le bureau de l’AMF sensible  aux mobilisations des postiers, de leurs organisations syndicales, des élus, des usagers et à notre interpellation a refusé de signer le contrat en l’état et reporté sa décision au mois de décembre, en raison de l’insuffisance du fonds de péréquation et du recul de la démocratie communale. Ce refus, qui demande confirmation, est un appui important.

Dans une société de plus en plus inhumaine, agressive, générant nombre d’inégalités nos concitoyens ont besoin de protections, de solidarités donc plus de Services Publics de qualité et de proximité.

Les évolutions du Service Public Postal impulsé par le groupe La Poste sont préoccupantes et même inacceptables. Il en est ainsi des fermetures de bureaux de poste, de réductions des horaires d’ouvertures de bureaux, de suppression de tournées de facteurs, de transfert d’activités postales dans des commerces, de réduction du nombre d’agents... Elles se traduisent simultanément par une dégradation importante du service rendu aux usagers et des conditions de travail des agents.

Il est possible de faire autrement.

C’est pourquoi, nous appelons et vous appelons à signer pour

1. Refuser le contrat de présence postale pour 2017-2019 tel qu’il est et en élaborer un autre tourné vers l’emploi, le développement des services publics, la démocratie, notamment l’accord préalable du maire et du conseil municipal avant toute fermeture.

2. Se battre partout, pied à pied, pour empêcher toute fermeture d’un bureau de poste. Objectif : zéro fermeture de bureau de poste !

3. Demander que les CDPPT (Commissions Départementales de Présence Postale et Territoriale) soient élargies aux associations d’usagers et organisations syndicales représentatives du personnel et qu’elles soient consultées sur l’ensemble des évolutions en cours au sein du réseau postal local ou sur les réorganisations de services qui impactent les conditions de travail et le service rendu aux usagers.

4. Agir pour augmenter sensiblement les ressources du fonds de péréquation en faveur du maintien et de la rénovation des bureaux de postes

5. Agir pour maintenir et renforcer le maillage des services publics. Dans les territoires suburbains et ruraux, agir pour leur réimplantation avec une gestion démocratique et participative associant directions, usagers,  élus et représentants des personnels tout en les dotant de moyens financiers et en personnels publics suffisants pour assurer l'entièreté de leurs missions ce qui implique un plan de création d’emplois et de formation.

Premiers signataires :

Dominique ADENOT Maire de Champigny
Paulette AGNEL Conseillère municipale de Velleron
Fatah AGGOUNE Adjoint au maire de Gentilly
Michel ANTONY Animateur du Comité Vigilance Pour le maintien des services publics de proximité en Haute-Saône
François AUGUSTE Collectif départemental Poste Isère
Marinette BACHE Conseillère de Paris
Bally BAGAYOKO Adjoint au Maire de Saint-Denis
Marie-Christine BASTIEN Collectif départemental Poste 54
Sylvie BAYLE Syndicaliste CGT
Marie-France BEAUFILS Sénatrice-maire de Saint-Pierre-des-Corps
Jacqueline BELHOMME Maire de Malakoff, Conseillère métropolitaine, vice-présidente du Territoire Vallée sud-Grand Paris
Fabienne BELLIN FSU services publics
Pierrette BIDON Co-animatrice Collectif Services publics Creuse 
Habiba BIGDANE Adjointe au Maire de Nanterre
Michèle BIOT Secrétaire de la Mayenne CGT FAPT
Bernard BOISSIER Collectif Services Publics des Combrailles
Nicolas BONNET Président de la commission départementale de présence postale territoriale de Paris 
Yasmine BOUDJENAH 1ère Adjointe au maire de Bagneux 
Jacques BOUTAULT Maire du 2ème arrondissement de Paris
Fanélie CARREY-CONTE Conseillère Régionale Ile-de-France
Jean-Claude CHAILLEY Secrétaire général de Résistance Sociale
Sandrine CHARNOZ Conseillère de Paris
Gaby CHARROUX Député maire de Martigues, vice-président métropole 
François COCQ Adjoint au Maire de Champigny-sur-Marne
Raymond COMBAZ Conseiller municipal Givors, membre de la CDPPT du Rhône
Eric COQUEREL Conseiller Régional IDF
Michel COSNIER Maire de Château-Renault
Alain CROCE Adjoint au maire de Gignac la Nerthe, ancien postier syndicaliste
Graziella DANGUY Co-animatrice Convergence Gironde, FSU
Annie DAVID Sénatrice de l'Isère
Bernard DEFAIX secrétaire de la Convergence service Public, Collectif de l'Ardèche 
Hélène DERRIEN Présidente de la Coordination Nationale des hôpitaux publics et maternités de proximité
Ismaël DUPONT Conseiller Communautaire de Morlaix
Michelle ERNIS Conseillère municipale de Saint-Etienne-du-Rouvray
Patricia FERNANDEZ PEDINIELLI Maire de port de bouc, membre de la CDPPT 13
Léa FILOCHE Conseillère de Paris
Gérard FRAU Conseiller départemental des Bouches-du-Rhône
Nicolas GALEPIDES Secrétaire général de Sud-PTT
Michel GALIN Secrétaire général de la FSU-IDF
Francisco GARCIA Président E&S UNRPA
Vanessa GHIATI Conseillère régionale, Adjointe à la Maire de Malakoff
Jean-Philippe GILLET militant CGT Poste
Jérôme GLEIZES Conseiller de Paris
Bernadette GROISON Secrétaire générale de la FSU 
Patrick HALLINGER Animateur Collectif Services Publics Indre-et-Loire
Catherine HERVIEU Vice-Présidente du Grand Dijon
Gilles HOUDOUIN Conseiller Régional de Normandie
Vincent HUET Adjoint au Maire de Saint Denis
Michel JALLAMION Président de la Convergence nationale des Collectifs de défense et de développement des services Publics
Cathy JEAN Co-animatrice Collectif Services publics Creuse
Yamina KRARIA Co-animatrice Convergence Gironde, Fédération CGT Finances
Annie LAHMER Conseillère Régionale Ile-de-France
Jean-Pierre LALBAT Secrétaire union syndical CGT des retraités de Paris
Michel LANNEZ militant syndical CGT
Nathalie LEFEBVRE Adjointe au maire et Conseillère communautaire- MARTIGUES
Gilles LE PROUST Maire d'Allones, membre du bureau de l'AMF
Didier LERESTE Conseiller de Paris
Daniel LINOSSIER Comité Vigilance Loire : mettre la poste sous protection citoyenne
Marc MANGENOT Fondation Copernic
Nathalie MAQUOI Conseillère de Paris
Joël MARSEILLE Adjoint au maire de Tencin
Pierre MATHIEU Vice-Président de la région Grand-Est
Pierre MENARD Président de la Convergence Nationale Rail
Françoise MICHEL Convergence Services Publics Alpes-Maritimes
Didier MIGNOT Conseiller Régional IDF
Blandine NEME Syndicaliste, Rennes
Evelyne NGO Secrétaire nationale de Solidaires, déléguée adjointe Fonction Publique
Christian NGUYEN co-animateur Collectif Services publics Creuse 
Jean-Claude OLIVA Président de la Coordination Eau Bien Commun
Laurence PACHE Collectif Services Publics Creuse
Martial PASSI Maire de Givors , vice-président métropole de Lyon ,
Vice-président des Maires de France
Françoise PENCALET Conseillère communautaire de Douarnenez
Rozenn PERROT ATTAC France
Carine PETIT Maire du 14ème arrondissement de Paris 
Dominique PILHON Porte-Parole d'Attac
Jacques POIRIER Animateur du Collectif Services Publics de la Mayenne
Philippe PONSARD Maire de Savennes
Jean-Louis PUYDEBOIS Co-animateur Collectif Services Publics Corrèze
Danielle ROLLAT Vice-Président E&S UNRPA
Danielle SIMMONET Conseillère de Paris, 
Denis THOMAS FSU services publics
Philippe TOUZET Co-animateur Convergence Gironde, Solidaires
Aurélie TROUVÉ Porte-Parole d'Attac
Hugues TUPIN Conseiller Communautaire de Douarnenez
Denis TURBET-DELOF Secrétaire national Solidaires, Délégué général Fonction Publique
Janine VAUX Co-animatrice du collectif services publics Corrèze
Nicolas WALLET Secrétaire général de la FSU Paris

      

 

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 06:15
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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 06:00

  Le Monde Diplomatique, octobre 2016- Serge Halimi

  Depuis deux ans, la diffusion du Monde diplomatique s’est nettement redressée (1) ; le nombre de ses abonnés atteint un record historique ; la situation de ses finances n’inspire plus d’inquiétude. Un tel rétablissement détonne dans le paysage de la presse et dans le climat idéologique actuel. Il tranche en particulier avec le délabrement éditorial et économique de la plupart des périodiques, dont certains ne diffèrent leur trépas qu’en se transformant en prime numérique du géant des télécoms qui les possède (2).

Notre santé contraste également avec la situation politique et idéologique générale. Politique : le courant intellectuel — rationnel, démocratique, universaliste — qui inspire ce journal depuis sa naissance est provisoirement sur la défensive, affaibli par une absence de stratégie à long terme, des rivalités internes, le vrombissement ininterrompu des ego et des réseaux sociaux. Idéologique : les attentats djihadistes et la peur qu’ils inspirent relèguent au second plan les combats pour la justice sociale. Et encouragent à piétiner ce qui reste de libertés publiques, à accepter un état d’exception généralisé, à acclimater les esprits à l’idée d’une guerre civile.

Loin d’être l’apanage de l’extrême droite et de sites Internet paranoïaques, de tels desseins ont désormais table ouverte à la radio, à la télévision, dans les principaux titres de la presse. Ils concourent aux décisions d’un nombre croissant de responsables politiques. En juin dernier, l’éditorialiste du Point assimilait la Confédération générale du travail (CGT) à l’Organisation de l’État islamique. Avec le même souci de la comparaison intelligente et apaisée, l’ancien ministre Luc Ferry vient d’estimer, dans sa chronique hebdomadaire du Figaro, que le port du burkini vise à l’« islamisation de nos sociétés » et qu’il faut par conséquent « résister aux collabos de l’islamo-gauchisme », à leur « pacifisme munichois ».

Mobilisé à son tour par cette immense affaire estivale, l’éditorialiste socialiste Jacques Julliard ne décolère plus, tantôt dans Marianne,tantôt dans Le Figaro, contre « le parti collabo du “pas d’amalgame” à tous crins, du “vivre ensemble” à tout prix ». Et il vilipende le « parti de la France coupable » qui « lui tire dans le dos quand elle est attaquée de face ». En juin 1940, Winston Churchill avait alerté ses compatriotes du danger d’un débarquement des armées nazies sur les côtes britanniques  We shall fight on the beaches ») ; d’aucuns n’hésitent plus à transposer ce morceau de bravoure historique dans le combat, prétendument féministe mais assurément moins risqué, contre des tenues de bain religieuses : « Eh bien, nous aussi, nous nous battrons sur les plages (3»… Dans un tout autre domaine, celui de l’économie politique, même la critique argumentée des politiques néolibérales passe de nos jours pour une forme de « négationnisme ».

Contre ce nouveau maccarthysme, nous continuerons à privilégier engagement et raison. Nous ne demeurerons pas pour autant cantonnés dans des positions défensives. Au fil des mois, ce journal est redevenu le lieu de rassemblement d’un nombre croissant de lecteurs souvent actifs dans les mobilisations sociales. Notre souci de rendre compte des transformations rapides de l’ordre international, alors que l’attention est trop souvent happée par des événements sans portée, explique aussi ce regain d’influence. Joue également en notre faveur le fait que nous disposons d’une colonne vertébrale, de convictions anciennes et solides. Et que notre journalisme, loin de juxtaposer des commentaires indignés, s’adosse à des enquêtes exigeantes, ouvertes sur le monde. Chacun sait par ailleurs que nous n’appartenons à aucune chapelle, que les auteurs les plus divers collaborent à nos publications, qu’aucune banque, aucun industriel ne nous tient.

Depuis 2009, nous avons fait appel à vous pour mener ce combat éditorial et politique. Le résultat est là, puisque notre vigueur découle de votre appui. La période qui s’annonce réclamera plus que jamais que notre voix porte. Votre contribution aura donc également pour avantage de prévenir tous les dynamiteurs du bien commun que leur offensive nous trouvera sur leur chemin.

(1) Depuis 2014, notre diffusion moyenne est passée de 137 000 à 156 000 exemplaires. Nous détaillerons notre situation et nos comptes d’ici à la fin de l’année.

(2) Lire Serge Halimi et Pierre Rimbert, « Information sous contrôle », Le Monde diplomatique, juillet 2016, et Marie Bénilde, « Quand les tuyaux avalent les journaux », Le Monde diplomatique, septembre 2016.

(3) Élisabeth Lévy, Le Figaro.fr, 11 septembre 2016.

 

 

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 05:50
Convention nationale de l'Appel des 100 le 12 novembre à Montreuil (L'Humanité, 26 octobre 2016)
Convention nationale de l'Appel des 100 le 12 novembre à Montreuil
LE COLLECTIF D’ANIMATION DE L’APPEL DES 100
MERCREDI, 26 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR

Cette rencontre est ouverte aux collectifs locaux, à toutes les sensibilités de la gauche écologiste, sociale, associative, syndicale, politique …

Le 1er mai dernier, nous avons lancé un appel  (lire ici: ) dans lequel nous exprimions notre volonté de d’œuvrer au rassemblement des forces de progrès en favorisant l’irruption citoyenne pour construire une alternative citoyenne, sociale et écologique.
Nous avons commencé un cycle de réunions politiques dans le pays et nous avons travaillé à élaborer un premier projet de mesures d’urgences rassemblées dans un document (lire ici :  ) autour de 5 grandes priorités et 50 propositions.


L’Appel des 100 appelle à débattre de ce projet le 12 novembre prochain à Montreuil lors d’une grande convention nationale.
L'originalité de l'Appel des 100 est double :
-  Il réunit des personnes et des courants politiques qui n’avaient jamais travaillé ensemble au plus national jusqu’ici (de socialistes au Front de gauche, en passant par EELV) ;
-  Il réunit des acteurs et actrices de luttes syndicales, sociales, associatives, et des personnalités du monde universitaire et culturel, qui veulent jouer un rôle actif dans l’élaboration politique."

http://www.appeldes100.org/

Lire aussi: 

Présidentielles et législatives 2017: appel à l'unité de la gauche antilibérale et écologique venant de l'appel des Cent

Convention nationale de l'Appel des 100 le 12 novembre à Montreuil (L'Humanité, 26 octobre 2016)
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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 11:09
Explication des députés Front de Gauche: "Ce projet de loi de finances pour 2017 est taillé sur mesure pour répondre aux exigences de l'Union européenne"

Explication des députés Front de gauche

"Ce projet de loi de finances pour 2017 est taillé sur mesure pour répondre aux exigences de l’Union européenne"

 

Le 25 octobre, l’Assemblée a adopté la première partie du projet de loi de finances pour 2017. 285 députés ont voté pour, 242 députés ont voté contre et 24 députés se sont abstenus.

Les députés Front de gauche ont voté contre. Explication de vote par Gaby Charroux, (Bouches-du-Rhône) :

L’histoire de cette législature s’achève donc sur le satisfecit d’un gouvernement se réclamant de la gauche, devenu thuriféraire des bienfaits du pacte européen de stabilité et fétichiste des 3 % de déficit. Quel recul pour la démocratie et pour nos politiques publiques !

La politique européenne des comptables semble avoir pris le pouvoir et le respect des 3 % de déficit est ainsi devenu le principal motif de satisfaction du décideur public, quand le nombre de chômeurs s’est accru de près d’un million en cinq ans, quand neuf millions de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté, quand la France reste, pour la troisième année consécutive, champion européen incontesté des dividendes, avec 40 milliards d’euros distribués, quand notre pays abandonne des pans entiers de son territoire, quand tant de nos jeunes quittent le système scolaire sans qualification et tant de nos anciens peinent à vivre de leurs petites retraites.

En réalité, ce projet de loi de finances pour 2017 est taillé sur mesure pour répondre aux exigences de l’Union européenne. Il suffit pour s’en convaincre de se pencher sur les cinq recommandations du Conseil à la France rendues publiques le 12 juillet dernier : « réduction des dépenses des collectivités territoriales », « diminution du coût du travail », « réforme du système d’assurance chômage », « réduction du taux de l’impôt sur les sociétés » et « mise en place du prélèvement à la source ». Telles sont les préconisations bruxelloises. Toute ressemblance avec un budget en cours de discussion est très certainement fortuite !

Cette législature devait être celle de la révolution fiscale. En réalité, nous avons assisté à ce que l’on pourrait qualifier de contre-révolution fiscale, qui a consisté à faire basculer une partie de la fiscalité des entreprises vers les ménages. Ainsi, depuis 2012, la contribution des entreprises à l’effort national a été réduite de 20 milliards, tandis que celle des particuliers a augmenté de 31 milliards d’euros. Ce constat est implacable, incontestable.

Quoi qu’on en dise, cette politique a également été supportée par les plus modestes, par le biais de la TVA, impôt invisible – que l’on règle quand on fait ses courses ou quand on paie son pain au chocolat –, mais impôt le plus injuste, car demandant plus d’effort à ceux qui ont le moins.

La majorité a successivement rejeté nos amendements visant à mettre la justice au cœur de notre système fiscal. Il s’agissait d’abord de redonner de la vigueur à notre impôt sur le revenu : neuf tranches véritablement progressives permettraient en effet d’aider ceux qui peinent et de faire contribuer ceux qui en ont les moyens – non pas les classes moyennes, qu’il nous faut préserver et sur lesquelles la fiscalité a tendance à se concentrer, mais les très hauts revenus.

Ensuite, comme je l’indiquais au préalable, la fiscalité des entreprises a été considérablement réduite, les allégements de cotisations sociales venant s’ajouter aux 20 milliards d’euros annuels du funeste crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi – CICE –, avec les résultats que l’on sait pour l’emploi et l’économie.

Avec une assiette trouée de toutes parts par tant de crédits d’impôts aussi coûteux qu’inefficaces, l’impôt sur les sociétés – IS – ne représente plus rien. Alors que cet impôt est déjà relégué au vingt-et-unième rang européen en termes de rendement, vous proposez la baisse de son taux sans vous préoccuper de son assiette. Avec la montée en charge du CICE, le rendement de notre IS représentera la moitié de la moyenne de la zone euro. Voilà la réalité, mes chers collègues, bien loin de ce que proclament, avec des cris d’orfraie, le MEDEF et ceux qui siègent sur la droite de cet hémicycle.

C’est ainsi ! Ce faisant, notre pays joue à plein la carte mortifère de la concurrence fiscale à laquelle se livrent les pays européens. Nos amendements de bon sens visant à moduler cet impôt en fonction de l’utilisation des bénéfices par les entreprises – qui seraient récompensées lorsqu’elles investissent et pénalisées lorsqu’elles distribuent des dividendes – ou de la taille de celles-ci ont également été rejetés. Au bout du compte, le cap maintenu sur les objectifs du pacte de responsabilité, traduits également par la nouvelle diminution des moyens alloués aux collectivités, explique pourquoi nous voterons contre cette première partie du PLF. Je terminerai toutefois par deux notes positives. Tout d’abord, un compromis intéressant a été trouvé sur la fiscalité des actions gratuites, verrue fiscale de la loi Macron sur laquelle l’Assemblée est partiellement revenue. Ensuite, le travail parlementaire transpartisan aura fini par payer pour ce qui concerne la taxe sur les transactions financières.  La hausse du taux de cette dernière à 0,3 % et son élargissement aux opérations intrajournalières sont deux belles victoires qui n’auraient pu être obtenues sans l’action de la société civile, fortement mobilisée pour obtenir ce vote incontestable de la représentation nationale. Voilà qui redonne un peu d’air à notre assemblée, traditionnellement réduite à la portion congrue en matière budgétaire.

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25 octobre 2016 2 25 /10 /octobre /2016 10:54
Evacuation du bidonville de Calais: retour à la "clandestinité" et risque de "traque aux migrants" (PCF)
Calais : Retour à la « clandestinité » et risque de « traque aux migrants » (PCF)
LUNDI, 24 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR

L’État vient de commencer le démantèlement du camp de migrants de Calais dont le développement au fil des ans traduisait l’échec de la politique européenne d’accueil – ici, en l’occurrence, française et britannique – de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la guerre, la misère ou l’oppression.

Ce camp n’était pas un modèle du genre, et le PCF n'a cessé, de demander la mise en place de structures d’hébergements, d’accueil et d'accompagnement, dignes de la France, 6e puissance économique mondiale. A proximité du Port de Calais, et du Tunnel sous la Manche, l'installation toujours plus importante de migrants bloqués à leur passage vers la Grande-Bretagne dans des conditions indignes, et abandonnés des pouvoirs publics, pesait sur ce territoire frappé par un des plus forts taux de chômage de notre pays.

C'est moins le démantèlement de la « jungle » en soi que ses conditions d'évacuation qui sont discutables et ne devraient en aucun cas aboutir à« une opération sécuritaire ». Des migrants qui veulent absolument rejoindre la Grande-Bretagne ont commencé à se disperser dans le Calaisis, le Dunkerquois et sur le littoral belge. A la veille de l’hiver, c’est le retour à la « clandestinité », dans des mini jungles, avec le risque de voir s’organiser une véritable « traque aux migrants » et un risque de criminalisation des militants de la solidarité avec les migrants par des forces de l’ordre dont les effectifs resteront très élevés.

Il était possible, et souhaitable, de faire autrement :

- Le départ vers les CADA (centres d'accueil pour demandeurs d'asile) et les CAO (centres d'accueil et d'orientation) aurait pu et dû être étalé sur quelques semaines ; le démantèlement se faire de façon progressive, non traumatisante, dans le respect de la dignité des personnes, avec l’aide des associations qui ont la confiance des migrants ;

- La négociation avec la Grande-Bretagne pour organiser le rapprochement familial des mineurs isolés se devait d'être menée à son terme. Les 200 mineurs isolés accueillis par la Grande-Bretagne, sur le millier qui vivent dans la « jungle », ne fait pas le compte. Faut-il rappeler qu’à l’occasion de la fermeture du camp de Sangatte, la Grande-Bretagne avait accepté d’accueillir 1 100 femmes et enfants ? N'avons-nous pas les moyens de rappeler le gouvernement britannique à son devoir d’humanité et de respect de ses engagements ? N'est-il pas grand temps de dénoncer les accords bilatéraux du Touquet pour les remplacer par des accords respectueux du droit et des conventions internationales ?

- La réflexion sur le déplacement du Centre Jules Ferry, qui accueille les femmes et les enfants, devait elle aussi être conduite à terme en y intégrant la préoccupation d'un devenir assuré pour les personnels de LA VIE ACTIVE et de BIRO.

Quoiqu'il en soit nous souhaitons que l'accueil dans les CAO réussisse et permette une intégration rapide des personnes qui vont y être accueillies.

Le travail d’accueil devra continuer aussi dans le Calaisis. Cela pose la question de la localisation d’un centre d’accueil, hors zone économique, et plus fondamentalement, celle des relations entre la France et la Grande-Bretagne pour construire les voies légales de passage des réfugiés et migrants en application de la Convention de Genève de 1951 et celle des politiques migratoires françaises et européenne dont la refonte est une nécessité en commençant par l'abrogation des directives européennes de Dublin.

Parti communiste français

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