commenter cet article …
Ce bulletin n° 4 paraît à l'heure où Veolia réclame à la Lituanie plus de 100 millions € d'indemnités au titre d'un traitement injuste et l'expropriation de ses filiales, à l'heure où à Berlin, le 16 janvier dernier à l'occasion de l'ouverture du salon de l'agriculture, des milliers de manifestants accompagnés de plus de 130 tracteurs réclamaient une agriculture plus humaine, respectueuse de l'environnement, la fin de l'élevage de masse et des manipulations génétiques, le rejet du TTIP et du CETA en proposant une agriculture qui soit meilleure pour la santé et qui en même temps fournisse des revenus solides aux agriculteurs.
Bonne lecture
Henri Guillou,
Attac & Collectif Stop Tafta
Le jeudi noir d'Alain Finkielkraut
"© Reuters Élu à l'Académie française au fauteuil d'un ancien collabo, Félicien Marceau, auquel il doit rendre hommage ce 28 janvier lors de son discours de réception, Alain Finkielkraut s'est laissé piéger par une institution à la mémoire longue. Voici notre convulsionnaire national transformé en dindon de la tragédie…"
http://www.humanite.fr/crise-de-lelevage-de-nouvelles-annonces-au-parfum-de-rechauffe-pcf-597232
Un vaste plan social qui n'en porte pas le nom guette les producteurs français. Le diagnostic est connu, démantèlement des outils de régulation, libéralisation des marchés, dumping social, concentration de l'agriculture au profit des géants de l'agro-alimentaire et de la grande distribution. A cela s'ajoutent les difficultés sanitaires, fièvre catarrhale ovine, grippe aviaire.
Faute d'affronter le sujet de prix agricoles rémunérateurs, comme celui des travailleurs détachés en Europe, les mesures gouvernementales de l'été dernier n'auront été qu'incantatoires. Aujourd'hui, le gouvernement s'installe dans de nouvelles annonces au parfum de réchauffé. Les 290 millions d'euros supplémentaires alloués au plan de soutien à l'élevage ne répondront que partiellement aux producteurs les plus en difficulté.
Des solutions durables existent. Le droit à une alimentation de qualité pour tous appelle à une vraie politique de gauche. La proposition de loi déposée en septembre 2015 par les parlementaires du Front de gauche est à disposition pour apporter de vraies solutions aux éleveurs et faire échos aux mouvements paysans.
Nous proposons de légiférer sur la réduction des marges et pratiques abusives dans la grande distribution. Les prix agricoles doivent faire l'objet de négociations annuelles et pluralistes à travers des conférences des prix. Les filières alimentaires relocalisées doivent être soutenues, l'indication d'origine des produits agricoles appliquée.
L'Europe doit reconquérir l'ambition de sa souveraineté alimentaire. Elle doit se doter d'outils de gestion et de planification, tels des stocks régulateurs, des prix indicatifs... Pour que la PAC soit au service de l'intérêt général, il faut faire échec au projet de Traité Transatlantique.
http://www.humanite.fr/crise-de-lelevage-de-nouvelles-annonces-au-parfum-de-rechauffe-pcf-597232
La démission de Madame Christiane Taubira du gouvernement éclaire un peu plus encore la gravité du projet de révision constitutionnelle que le gouvernement s'acharne à vouloir imposer. Je salue le geste de la Garde des Sceaux qui confirme que l'attachement aux valeurs de gauche ne peut s’accommoder des orientations politiques de François Hollande et Manuel Valls.
Nous avons besoin d'une Gauche qui repense l'avenir et agit pour le bien commun, non pas d'un pouvoir qui court après la droite et l’extrême droite. Le geste de Madame Taubira remet en perspective la recherche d'une Gauche qui ne se renie pas. Je souhaite que Christiane Taubira puisse retrouver toute sa place dans l'indispensable travail de reconstruction auquel je veux contribuer avec les « lundis de gauche - porte ouverte pour 2017 », qui s'organisent à partir du lundi 1er février sous la coupole de la place du Colonel Fabien. Je l'invite à y participer.
La nomination de Monsieur Urvoas comme Ministre de la Justice n'est pas une bonne nouvelle. Proche de Manuel Valls, il était président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, à ce titre il s'était publiquement opposé à plusieurs reprises aux députés communistes et à Madame Taubira.
Au nom de l'éthique, des valeurs de la République, les communistes appellent toutes et tous à mettre en échec les projets gouvernementaux sécuritaires. Les démocrates ont rendez-vous samedi 30 janvier dans les rues de France, notamment à Paris à 14h30, place de la République, pour exprimer leur refus de la réforme constitutionnelle et leur exigence de la levée de l’état d’urgence.
Pierre Laurent
Taubira est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, homme de la droite du PS, proche de Dominique Strauss-Kahn puis de Manuel Valls, partisan d'une approche sécuritaire stricte.
Christiane Taubira démissionne, Jean-Jacques Urvoas la remplace http://www.ouest-france.fr/politique/gouvernement/christiane-taubira-ministre-de-la-justice-demissionne-3997520
Les non-dits du rapport Badinter sur le droit du travail
"À première vue, les 61 principes issus de la commission Badinter semblent plutôt rassurants : réaffirmation du CDI, de la non-discrimination, du droit à la santé et à la sécurité au travail... Ils reprennent en réalité une bonne partie de ce qui existe déjà dans le code du travail. L’inquiétude porte sur leur déclinaison et sur tout ce que ces principes ne disent pas."
Lettre ouverte à Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, président de la Commission des lois de l'Assemblée Nationale.
Quimper, le 12 janvier 2016
Monsieur le député,
Début février, va s'engager au Parlement le débat sur le projet de réforme constitutionnelle comportant l'inscription dans la Constitution de l'état d'urgence et de la déchéance de nationalité, avant que ce texte ne soit soumis au Congrès.
Président de la Commission des lois, et juriste vous-même, vous êtes particulièrement concerné.
Or vous n'avez pas à ce jour pris position sur ces dispositions qui font débat, y compris au sein du parti socialiste.
De nombreux élus parmi lesquels 4 parlementaires socialistes du Finistère, des anciens ministres, des personnalités de votre formation, ont fait connaître à juste titre leur opposition à la mesure de déchéance de nationalité, reprenant d'ailleurs les arguments qui lui avaient été opposés par le Président de la République et le Premier Ministre lors de la précédente législature.
Cette mesure est à la fois dangereuse et totalement inefficace.
Inefficace car personne ne peut croire qu'elle ait un quelconque effet dissuasif sur d'éventuels terroristes.
Dangereuse car elle grave dans le marbre de notre Constitution, dont le préambule affirme que la République est indivisible et que tous les citoyens sont égaux devant la loi, une discrimination entre deux catégories de Français, les uns, y compris nés en France, pouvant perdre leur nationalité, et pas les autres.
Inscrire cela dans la Constitution, revient à déclarer à des centaines de milliers de nos concitoyens qu'ils ne sont pas des Français à part entière mais des Français entièrement à part, et à faire porter sur eux une suspicion intolérable.
Une telle stigmatisation fracturerait gravement notre société.
Quant à l'idée de sortir de ce piège en décidant que la déchéance de nationalité peut s'appliquer à tous, binationaux ou pas, et donc en fabriquant des apatrides au mépris de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, elle est tout autant insensée.
Dans un cas comme dans l'autre, le signal envoyé à tous ceux qui aiment et admirent notre pays, à tous les défenseurs des droits humains, serait désastreux.
Une telle mesure serait un encouragement à ceux qui bafouent nos valeurs, et répandent le poison de la xénophobie et du rejet de l'autre.
Ce serait une arme dangereuse entre les mains d'ennemis de la liberté et de la République.
La déchéance de nationalité, faut-il le rappeler, évoque des heures très sombres de notre histoire. Elle a été utilisée massivement sous l'Occupation: 15 000 Français, dont au moins 40 % de juifs, ont été déchus de leur nationalité par le régime de Vichy. Parmi eux le général De Gaulle, le général Leclerc, Pierre Brossolette, Ève Curie, fille cadette de Marie Curie, le peintre Chagall, le cinéaste René Clair, le poète et diplomate Saint-John Perse, René Cassin, futur rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et prix Nobel de la Paix, et bien d'autres...Certains de ces « déchus » sont aujourd'hui au Panthéon.
Ce n'est pas ainsi que l'on fera reculer le terrorisme, qui y trouvera au contraire un terreau favorable pour ses délires haineux et ses manipulations.
La nécessaire protection de la population ne passe pas non plus par la sacralisation dans la Constitution de l'état d'urgence, qui installerait notre pays dans un régime d'exception permanent.
État d'urgence appuyé sur la loi promulguée en 1955 lors de la guerre d'Algérie qui renvoie à la période du colonialisme dont toutes les leçons n'ont pas été tirées.
La fuite en avant sécuritaire, la réduction et l'encadrement des libertés publiques, des droits d'expression des citoyens, des syndicats, des associations, le recul de l'État de droit, seraient une victoire pour ceux qui veulent imposer leur terreur liberticide.
Quant à leur efficacité présumée dans la lutte contre le terrorisme, chacun peut en juger : l'escalade depuis des années des lois sécuritaires n'a en rien répondu au légitime besoin de sécurité de nos concitoyens mais a amoindri et fragilisé notre démocratie.
Nous vous demandons par conséquent, Monsieur le député, de vous prononcer contre cette modification de la Constitution, inutile et dangereuse, qui va à l'encontre des valeurs de gauche, des valeurs républicaines.
Dans l'attente de votre réponse, je vous assure de notre détermination à agir pour la paix, la justice, la liberté, la fraternité.
Yvonne Rainero
pcf.quimper@orange.fr
Le mardi 26 janvier, les enseignants sont appelés à faire grève, notamment dans les collèges. Au collège de Saint Martin des Champs, qui est appelé à perdre deux classes alors que le nombre d'élèves fond déjà dangereusement, et que l'école primaire du Gouelou en perd une elle aussi, tous les enseignants font grève ce mardi 26 janvier.
Des rassemblements sont prévus à Brest et Quimper pour les profs grévistes mais les profs de st Martin vont manifester devant la mairie de Morlaix avec des revendications spécifiques.
L'enjeu est énorme et justifie une mobilisation à la hauteur même si le gouvernement encore une fois a décidé de passer en force.
- 1. Un ministre et un gouvernement qui ne tiennent aucun compte de l'avis des enseignants et des syndicats non affiliés au PS comme le SGEN CFDT, un gouvernement qui tient bon dans le plus grand mépris des personnels sur son agenda de réforme inspirée tout à la fois par le néo-libéralisme et d'inconséquentes analyses "pédagogistes".
- 2. L'objectif de récupérer des heures profs pour faire des économies grâce à la suppression dans plein d'endroits d'options, d'offres de formation, d'heures d'activité rémunérés le midi.
- 3. La fin de l'histoire des arts évaluée au diplôme final du brevet, la fin des options de découverte professionnelle.
- 4. La dévaluation des connaissances disciplinaires au profit de compétences transversales que les enseignants sans censés évaluer en continu.
- 5. La disparition de fait de l'éducation nationale. Pas de volume d'heures défini nationalement par disciplines. Des décisions locales qui ne procèdent pas forcément de l'autonomie des collègues mais d'arbitrage entre différentes contraintes.
- 6. L'école à la carte, avec des enseignements variant suivant les collèges et leur profil (taille, sociologie des élèves, caractère rural ou urbain) et une impossible continuité et unité de l'enseignement posant des problèmes aux collègues non titulaires ou qui mutent, et aux élèves qui changent d'établissement. Cette logique risque d'aggraver les inégalités des chances face à la réussite scolaire et à la prolongation des études.
- 7. Le refus du redoublement. L'abaissement des exigences et du niveau pour le plus grand nombre au profit d'une vision utilitariste et démagogique de l'éducation où il s'agit avant tout de gérer les flux et de former des travailleurs adaptés à la société capitaliste en réservant les moyens d'accéder à des connaissances plus poussées pour des classes mieux dotés culturellement et socialement. La baisse de niveau des élèves et d'exigence de l'école est déjà frappante. Et l'on veut continuer à enterrer l'école républicaine.
- 8. Pour les enseignants, la concurrence pour les heures et pour sauver leur enseignement, leur service à temps complet ou à mi-temps dans un contexte où il faudra de plus en plus se justifier auprès de la hiérarchie en mettant en avant des projets "rentrant dans le moule des innovations pédagogiques à la mode" au détriment de la légitimité de l'enseignant acquise dans sa discipline et non réductible aux évaluations managériales du principal ou du proviseur.
- 9. La dérive de l'enseignement vers l'éducatif et le socio-culturel au détriment de la transmission de connaissances solides nécessaires à l'exercice par tous de leur esprit critique et de leur vocation de citoyens.
- 10. La suppression d'options (latin, langues régionales) et de choix de formation (LV2 allemand) dans beaucoup de collèges, notamment les moins favorisés.
- 11. La réduction importante des heures disciplinaires en français, maths, Histoire-Géo, et autres sur les quatre ans du collège au profit d'heures d'accompagnement prétendument personnalisé (AP) en classe entière et avec un seul enseignant ou d'heures d'EPI (projets interdisciplinaires) qui la plupart du temps seront attribuées sans véritable démarche volontaire des enseignants pour sauver leur service à temps complet ou leur poste, et qui de toute façon procèdent d'une inter-disciplinarité paradoxale où il est hors de question pour deux collègues de travailler ensemble en même temps avec une classe sur un projet ou d'avoir des temps de concertation rémunérés.
- 12. L'obligation pour les collègues d'expérimenter en 2016 la réforme tout en voyant tous leurs programmes modifiés, d'où un surcroît de pression psychologique et de travail extraordinaire.
Depuis le mois de mai, la majorité des personnels du second degré luttent contre la réforme « college 2016 » avec l’intersyndicale.
La ministre refuse de les entendre et continue sa fuite en avant
- en niant la profondeur du refus de sa réforme,
- en mentant devant les médias sur les moyens qui seront alloués aux collèges à la rentrée 2016,
- en éludant la question de l’avenir des disciplines scolaires et de celles et ceux qui les enseignent
- en imposant une transformation inacceptable du DNB.
Dans le même temps, elle mène un pseudo bilan de la réforme des lycées dont elle avoue qu'il ne débouchera sur aucune remise en cause de l'organisation du lycée.
ADRESSONS LUI UN CARTON ROUGE !
TOUTES ET TOUS EN GRÉVE LE 26 JANVIER !
Soyons visibles en brandissant un carton rouge dans les rassemblements et manifestations qui rejoindront les cortèges des personnels de la Fonction publique dans l'action pour la revalorisation des salaires et des rémunérations.
Liens :
Appel à la grève : http://www.snes.edu/Reforme-du-college-appel-a-la-greve-le-mardi-26-janvier.html
Communiqué de presse SNES : http://www.snes.edu/reforme-du-college-madame-la-marquise.html
Communiqué de presse de l’intersyndicale : http://www.snes.edu/Reforme-du-college-29587.html
La lettre du SNES et du SNEP à la ministre : http://www.snes.edu/Lettre-du-SNES-SNEP-a-la-ministre.html
Lire aussi cette autre analyse du Chiffon Rouge publiée le 19 mai 2015 après une AG d'enseignants grévistes à Brest et une manifestation déjà contre cette réforme du collège dont Najat Vallaud Belkacem avait publié les décrets d'application le soir-même de ce grand mouvement de grève des enseignants: Réforme du collège: oui, mais pas celle là!
https://www.youtube.com/watch?v=xAefhsJXeHk
Lire aussi sur Médiapart:
Etat d'urgence: Hollande joue les prolongations
"François Hollande lors de son discours devant le Congrès © Reuters Un projet de loi sera présenté le 3 février en conseil des ministres pour prolonger l'état d'urgence pour une nouvelle période de trois mois, soit jusqu'au 26 mai. De leur côté, les opposants à l'« état d’urgence permanent » s'organisent. Une journée d'action est prévue le 30 janvier, avant une nouvelle manifestation symbolique le 3 février."