Christophe de Margerie est mort dans un accident d'avion près de Moscou...
Pas de quoi jubiler, évidemment. La mort est d'une certaine manière la défaite de tous.
Faut-il pour autant faire de lui un héros, un prophète ou un saint?
Sachant qu'il n'avait aucun scrupule à exploiter les ressources de pays d'Afrique misérables en corrompant leurs chefs d'Etat, à utiliser des pétroliers poubelles, refusait de faire le moindre mea culpa par rapport aux marées noires, n'hésitait pas à fermer des raffineries en France et à licencier des centaines de salariés, alors que son groupe faisait des bénéfices colossaux, ou encore à clamer haut et fort son droit de gagner 3 millions euros par an, "parce qu'il le vaut bien"...
Faut-il dire pour autant que Christophe de Margerie était un sale type?
Je n'en sais rien, si l'on considère ses vertus privées, qui me sont parfaitement inconnues. Mais là n'est pas le plus important.
Mais dans son action publique, il n'aura évidemment rien eu du bienfaiteur de l'humanité.
Il aura été au contraire complice, artisan, bénéficiaire d'un système de prédation des richesses collectives. Total ne paie quasiment pas d'impôts en France alors que c'est l'entreprise française dont les bénéfices et le chiffre d'affaire sont les plus élevés.
C'est un peu le cas Louis XVI... même si je ne suis pas partisan de la guillotine.
Voir ensuite les Macron, Hollande, Valls s'abaisser à faire des courbettes posthumes au grand et gras disparu est tout simplement indécent... mais tristement révélateur d'un Etat, qui avec le PS comme avec la droite sarkozyste, se met au service des grands groupes financiers et des intérêts capitalistes privés.
On n'a pas perçu autant d'empathie de leur part pour les villes qui perdaient leurs raffineries ou les ouvriers qualifiés licenciés...
Ismaël Dupont
REACTIONS - Le PDG de Total est mort dans la nuit de lundi à mardi...
La classe politique n'a pas tardé à réagir à la mort de Christophe de Margerie, le PDG de Total, décédé dans un accident d'avion survenu dans la nuit de lundi à mardi à l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou.
L'annonce a été d'abord confirmée par le groupe Total qui, dans un communiqué, à dit sa «grande émotion» et sa «profonde tristesse». Puis les hommages ont suivi, et notamment du président de la République. François Hollande a salué le «talent» de Christophe de Margerie, qui défendait «l'excellence» de cette entreprise. Le chef de l'Etat a appris «avec stupeur et tristesse» ce décès, survenu dans la nuit, indique un communique de la présidence. «M. Christophe de Margerie avait consacré sa vie à l'industrie française et au développement du groupe Total. Il l'avait hissé au rang des toutes premières entreprises mondiales. M. Christophe de Margerie défendait avec talent l'excellence et la réussite de la technologie française à l'étranger. Il avait de grandes ambitions pour le groupe Total», ajoute le texte de l'Elysée. «C'était aussi un généreux mécène personnel et professionnel qui avait apporté son concours à d'importantes initiatives culturelles», poursuit-il.
«Un citoyen engagé», dit Macron
Avant lui, le Premier ministre, Manuel Valls, s'était exprimé tôt mardi matin, 7h. «La France perd un dirigeant d'entreprise hors du commun qui a su transformer Total pour en faire un géant mondial», ainsi qu'«un grand capitaine d'industrie et un patriote», écrit le Premier ministre dans un communiqué, dans lequel il dit avoir perdu à titre personnel «un ami».
Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a lui aussi rendu hommage à «un grand capitaine d'industrie». «C'est beaucoup de tristesse. Je (le) connaissais bien, c'est un ami que je perds. C'est surtout un grand patron que la France perd, un grand (...) Lire la suite sur 20minutes.fr