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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 10:22
Présidentielles et législatives 2017: appel à l'unité de la gauche antilibérale et écologique venant de l'appel des Cent

"Alors que la gauche antilibérale et écologique est d’accord sur l’essentiel, les candidatures se multiplient avec le risque que l’alternative à gauche devienne inaudible. Il faut se taire, s’y résigner ? Eh bien, non ! Nous ne nous résignons pas. Le peuple de gauche doit se lever, dans toutes ses couleurs, toutes ses histoires, salariés et retraités qui savent ce que perdre signifiera, féministes qui savent les reculs à venir, écologistes qui savent qu’il faut changer vite.

Nous allons proposer, construire l’union, forcer à l’union. En signant en masse cette tribune-pétition, qui dit simplement : « pour 2017, il faut une seule candidature de l’alternative à gauche, nous avons trop de points d’accord ! ». Si nous sommes des centaines de milliers à la réclamer, elle s’imposera."

Un appel à signer, à faire signer...

Pour toute information, voir : http://www.appeldes100.org 

[Premiers signataires : Etienne Balibar (philosophe), Jacques Bidet (philosophe), Patrick Braouezec (député honoraire), Pierre Cours-Salies(sociologue), Anne Jollet (historienne), Robert Guédiguian (cinéaste), Pierre Khalfa (co-président de la Fondation Copernic), Rémi Lefebvre (politiste), Ben Lefetey (ZAD de Sivens), Noël Mamère (député écologiste), Philippe Marlière (politiste), Gérard Mordillat (écrivain), Dominique Noguères (avocate), Willy Pelletier (coordinateur général de la Fondation Copernic), Jean-François Pellissier (co-porte-parole d’Ensemble), Marie-Christine Vergiat (députée européenne Front de Gauche), Marie-Pierre Vieu (PCF), Sophie Wahnich (historienne), Malika Zediri (association chômeurs APEIS)]

 

Il faut unir nos forces pour une alternative à gauche. Après un quinquennat calamiteux, le pire semble aujourd’hui possible. Avec un FN en voie de banalisation. Avec une droite extrêmisée que Hollande et Valls décomplexent. Avec l’autoritarisme du 49.3.

Le pire semble aujourd’hui possible. Face à la violence des licenciements, du chômage, des CDD à perpétuité, des vies empêchées, ruinées, des campements de migrants évacués sans solution, vouloir imposer « l’identité française », le burkini, l’islam, la nationalité (et sa déchéance) au cœur des débats politiques. Face au terrorisme, pour exaspérer les peurs, la fuite en avant sécuritaire, inefficace. Et sur l’écologie, surtout ne rien faire ou plutôt faire le contraire de ce que l’on proclame !

Cela doit cesser. Sans attendre. Depuis trop longtemps F. Hollande chante du Joe Dassin au Medef : « on ira où tu voudras quand tu voudras ».

Nous appelons à l’effraction citoyenne, au soulèvement du peuple de gauche qui refuse cette situation, de ce peuple arc-en-ciel où depuis toujours, pour chaque conquête sociale, toute liberté gagnée, se mêlent les socialistes qui refusent le libéralisme, les écologistes, les féministes, les communistes, les libertaires, les altermondialistes, nous tous, salariés, privés d’emploi, retraités, jeunes, rassemblés contre la loi travail, rassemblés contre le nucléaire, rassemblés contre la fermeture des usines, des maternités, des classes, des services publics qui protègent ceux qui n’ont rien, rassemblés contre le logement cher et les morts dans la rue, rassemblés contre la criminalisation des résistances sociales, des sans-papiers, des sans-emplois stigmatisés, abandonnés, rassemblés pour l’égalité des droits entre homos et hétéros...

Pour 2017, les urgences, nous les connaissons. Nous sommes d’accord sur ce qui peut faire pacte commun. D’accord, pour abroger la loi El Khomri et construire des droits protecteurs, pour augmenter fortement le Smic, les minimas sociaux et les retraites, pour que le CDI redevienne la norme, pour interdire les licenciements collectifs quand sont versés des dividendes aux actionnaires, etc… D’accord, pour renforcer l’ISF, accroître l’impôt progressif car il redistribue, refuser les dettes publiques illégitimes, ne plus admettre des revenus supérieurs à 20 fois le Smic, etc... D’accord pour booster le ferroviaire, d’accord pour une planification écologique, la sortie du nucléaire, lutter d’arrache-pied contre le réchauffement du climat, etc…D’accord pour abolir le traité budgétaire européen, renégocier les dettes en Europe, en finir avec les paradis fiscaux, accueillir les migrants, ne pas appliquer la directive européenne sur les travailleurs détachés, abandonner l’agriculture productiviste au profit d’une agriculture biologique et paysanne. D’accord pour en finir avec ces guerres perpétuelles où l’Etat français sert de vitrine aux multinationales françaises de l’armement et sert Areva, Total, etc…D’accord sur des droits nouveaux pour les salariés dans l’entreprise, des droits contre le contrôle au faciès et pour le droit de vote des étrangers, d’accord pour une 6ème République, etc... Oui, il y a beaucoup d’etc, énormément d’etc…car il y a tant d’accords.

Et pourtant, alors que la gauche antilibérale et écologique est d’accord sur l’essentiel, les candidatures se multiplient avec le risque que l’alternative à gauche devienne inaudible. Il faut se taire, s’y résigner ? Eh bien, non ! Nous ne nous résignons pas. Le peuple de gauche doit se lever, dans toutes ses couleurs, toutes ses histoires, salariés et retraités qui savent ce que perdre signifiera, féministes qui savent les reculs à venir, écologistes qui savent qu’il faut changer vite.

Nous allons proposer, construire l’union, forcer à l’union. En signant en masse cette tribune-pétition, qui dit simplement : « pour 2017, il faut une seule candidature de l’alternative à gauche, nous avons trop de points d’accord ! ». Si nous sommes des centaines de milliers à la réclamer, elle s’imposera.

Déjà localement, des convergences, des regroupements, se montent pour stopper la désunion. Le 12 novembre, nous nous retrouverons, venus de tout le pays, ensemble, dans cette convention qui fabriquera et portera une plateforme de mesures d’urgence pour la prochaine mandature. Nous ne gagnerons 2017 qu’en conjuguant nos couleurs en une seule campagne collective.

Premiers signataires : Etienne Balibar (philosophe), Jacques Bidet (philosophe), Alima Boumediene-Thiery (avocate), Patrick Braouezec (député honoraire), Pierre Cours-Salies (sociologue), Laurent Eyraud-Chaume (comédien), Robert Guédiguian (cinéaste), Alain Hayot (sociologue), Anne Jollet (historienne), Pierre Khalfa (co-président de la Fondation Copernic), Rémi Lefebvre (politiste), Ben Lefetey (militant altermondialiste), Noël Mamère (député écologiste), Philippe Marlière (politiste), Gérard Mordillat (écrivain), Jean-Pierre Petit (musicien), Dominique Noguères (avocate), Willy Pelletier (coordinateur général de la Fondation Copernic), Jean-François Pellissier (co-porte-parole d’Ensemble), Marie-Christine Vergiat (députée européenne Front de Gauche), Marie-Pierre Vieu (conseil national du PCF), Sophie Wahnich (historienne), Pierre Zarka (ancien directeur du journal L'Humanité), Malika Zediri (association chômeurs APEIS)

Lieu et horaire du samedi 12 novembre, 10 heures - 18 heures : salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, Montreuil, place Jean Jaurès, 93 100 Montreuil / Ligne 9, station Mairie de Montreuil. Entrée libre. Venez nombreuses et nombreux !

Pour toute information, voir : http://www.appeldes100.org 

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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 07:48
Pierre Laurent: "Je demande l'amnistie des militants syndicaux" (L'Humanité Dimanche, vendredi 14 octobre 2016)
Pierre laurent : « Je demande l'amnistie des militants syndicaux »
PIERRE LAURENT
VENDREDI, 14 OCTOBRE, 2016
HUMANITÉ DIMANCHE

le secrétaire national du PCF s'indigne contre la criminalisation du mouvement syndical.

« La justice avait condamné en première instance les 8 de Goodyear à 24 mois de prison dont 9 mois ferme. Leur "crime" ? Avoir retenu 30 heures, sans violence, deux dirigeants de l'entreprise qui procédait à la fermeture du site et à 1 200 suppressions d'emplois. Le 19 octobre prochain, lors de leur appel, nous serons tous à leurs côtés. Ce jugement est primordial pour le monde du travail, pour la liberté et la démocratie, pour le droit de défendre son outil de travail et l'emploi. Aujourd'hui, je renouvelle mon soutien, et celui des communistes, aux salariés de Goodyear. Dans ces temps où l'action syndicale est pointée du doigt, il faut défendre l'emploi et les droits des salariés, de ceux qui sont attaqués injustement, criminalisés pour avoir défendu leur emploi. Plus que jamais, nous lutterons contre la criminalisation de l'action syndicale. Je demande l'amnistie des militants syndicaux, ceux de Goodyear, comme ceux d'Air France, également menacés de lourdes condamnations. »

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15 octobre 2016 6 15 /10 /octobre /2016 05:37

C'est dans l'Humanité d'hier, un entretien avec Charlotte Girard, responsable du mouvement La France Insoumise, à l'occasion de la convention sur le programme du mouvement créé sur la base d'internet et des réseaux du PG par Mélenchon. 130 000 personnes aiment la candidature de Mélenchon sur internet, ce sont les Insoumis, mais n'y a t-il que 130 000 révoltés contre la domination de l'oligarchie, les institutions de l'UE et de la Ve République, la destruction de la planète par le capitalisme, les inégalités grandissantes, le libéralisme et l'austérité en France? 

Pour la responsable et porte-parole du Mouvement, Charlotte Girard, très carrée dans ces réponses et pleine d'assurance, le programme est déjà entièrement ficelé, construit de manière participative, et plus soumis à discussion. 

"On ne peut pas revenir sur la décision prise par les Insoumis au moment de leur convention"...

et ils prétendent dépasser la forme parti?

Quelques centaines de militants qui décident du programme présidentiel pour 5 ans pour la France sans que cela soit proposé, discuté, validé avec d'autres organisations potentiellement alliées, avec les citoyens surtout... Sans chercher des convergences avec d'autres qui ne seraient pas dans le  "mouv"  irrésistible de l'insoumission porté par le petit écran, le storytelling et les sondages, derrière le leader charismatique Mélenchon.

Voici en tout cas une insoumission bien réglée, bien formalisée, bien carrée. La population sous l'ère Mélenchon n'aura qu'à bien se tenir... Le petit livre rouge dira ce qu'il faut faire et penser. 

Voilà qui donne à réfléchir. Il faut être sacrément soumis et résigné à nier sa différence  pour rejoindre les Insoumis quand on ne partage pas la totalité et certains gros  détails de la "matrice" programmatique et stratégique d'où doit surgir la révolution citoyenne. 

Voici les réponses qu'elle donne ainsi à la journaliste de l'Huma, Julia Hamlaoui: 

"Votre programme pourra t-il encore évoluer après ce week-end dans la discussion avec d'éventuels nouveaux partenaires? 

Charlotte Girard: Par définition, ils prendront le train en marche. On ne peut pas revenir sur la décision prise par les Insoumis au moment de leur convention. En revanche, l'astuce qui nous permettra de poursuivre l'élaboration programmatique, ce sont des groupes de travail pour la rédaction de livrets thématiques en ce qui concerne non plus la trame générale, mais le détail des propositions. A ce moment-là, de nouvelles organisations pourront être associées. Mais ce sera une phase où il faudra aussi porter ce programme. L'Avenir en commun sera le petit livre qu'on se passera de main en main. Il faudra également, dans la perspective des législatives, réfléchir à la manière d'amener ce programme dans les élections. 

Certains de ceux qui appellent à soutenir Jean-Luc Mélenchon, comme le fait l'appel "En 2017, faisons front commun", estiment qu'il faut revoir le cadre de la France insoumise. Cela est-il envisageable?

Charlotte Girard: Non, je ne crois pas, parce qu'on ne peut changer ce cadre toutes lers cinq minutes. Il est proposé depuis février, a été appuyé par plus de 130 000 personnes et est reconnu dans l'espace public. On va perdre un  temps phénoménal et surtout on va brouiller le message. Nous sommes un outil mis à la disposition du plus grand nombre. Nous avons vu que ça marchait. Cet espace était vacant de toute façon et il a été complètement occupé. Aujourd'hui, la logique est plus celle d'une implication progressive et continue, d'une sédimentation. Il n'y a aucune raison que la porte est fermée, ce qu'on peut faire, c'est accueillir toujours plus d'Insoumis. Mais effectivement la matrice est celle de l'insoumission. "           

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 18:38
Plus à droite que moi, tu meurs... Primaires de droite, ce qui nous attend s'il n'y a pas un sursaut unitaire à gauche sur un projet collectif de progrès tournant le dos à la calamiteuse expérience néo-libérale-autoritaire Hollande-Valls

Vous avez aimé le pacte budgétaire européen ratifié sans débat ni référendum, l'ANI, la loi travail, la casse de l'hôpital public, la loi Macron, les budgets d'austérité, la criminalisation du mouvement social, l'état d'urgence prolongée ad nauseam, et bien vous aurez mieux encore avec les champions de la droite divisés sur leurs ambitions de carrière, unis sur l'essentiel: la défense des intérêts des nantis, du patronat et de la finance, le mépris des intérêts populaires. 

Temps de travail

Sarkozy veut laisser le choix aux entreprises de définir le temps de travail par défiscalisation des heures supplémentaires et référendums internes...

François Fillon veut supprimer la durée légale et laisser les entreprises libres de décider. Le retour au XIXe siècle en somme. Dans la fonction publique, il prône le passage au 39h. 

Syndicats 

Copé les voit comme un "blocage pour la vie des entreprises" et tout régler par référendum, sous la menace du chantage au licenciement, à la délocalisation, aux suppressions de poste. La logique de la loi El Khomri poussée à l'extrême. 

Age de départ à la retraite    

Tous veulent élever l'âge minimum de départ à la retraite (et souvent pas à taux plein) de 2 à 3 ans: 64 ans pour Nicolas Sarkozy, 65 ans pour les autres. NKM propose la retraite à points chère à la CFDT et à l'UE qui veut individualiser les parcours et développer en contrepartie l'assurantiel privé. Bruno Le Maire et Alain Juppé disent qu'ils supprimeront les régimes spéciaux (SNCF, EDF...)

Impôts, cotisations

Fillon promet une baisse des "cotisations sociales" pour les employés afin d'asphyxier encore plus le régime général de la Sécurité Sociale et de développer les assurances et la couverture maladie par capitalisation. Sarkozy, Jupé, Fillon, Copé, prônent la suppression de l'ISF. Et en revanche Juppé, Fillon, Copé prônent une augmentation de la TVA, l'impôt qui pèse le plus lourdement sur les classes populaires. Comme il va de soi, tous promettent des allègements de charges nouveaux pour les entreprises, qui se sont déjà partagé, surtout entre les grosses, les 41 milliards d'euros de cadeaux du CICE: 21 milliards (Juppé), 35 milliards (Copé), 40 milliards (Fillon)

Allocation chômage

Tous se prononcent pour une dégressivité accrue et une baisse des indemnités. Pas de pitié pour ces fainéants de chômeurs et les pauvres. Quel plus grand aiguillon de l'ardeur à travailler dans un petit job ou un statut de salarié exploité que la misère? 

Ah, on oubliait, Fillon juge aussi que le niveau du SMIC est trop élevé, Copé veut la fin du statut de fonctionnaire à vie, NKM veut livrer l'enseignement à des contrats de mission, tous veulent augmenter le temps de travail des fonctionnaires, Le Maire veut supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires (100 000 par an), là où les autres se contentent de la tête de 300 000 de ces salauds de fonctionnaires parasites qui ne rapportent rien et pèsent sur les profits et les patrimoines de leur clientèle électorale privilégiée. C'est vrai que ces gens là envoient leurs enfants à l'école privée, vont en clinique privée, n'ont pas recours aux centres sociaux, aux transports publics... Par contre heureusement qu'ils ont la police pour veiller sur leurs appartements chic et des armées de techniciens surdiplômés , les hauts fonctionnaires et conseillers sortis des grande école de la bourgeoisie pour penser et agir pour eux, en sortant le peuple de toute considération autre que sondagière !  

 

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 06:31
Vue d'en bas, une journée ordinaire de la France d'en haut (Gérard Le Puill - 13 octobre, L'Humanité)
Vue d’en bas, une journée ordinaire de la France d’en haut
GÉRARD LE PUILL
JEUDI, 13 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR
 
Pendant que l’on achève les paysans dans les campagnes de France sur fond de progression de la misère dans le pays, TF1 met en scène ce soir « les sept mercenaires » de la droite dure. Ils succèdent dans les médias à celui qui concède qu’un président de la République ne devrait pas dire ce qu’il a dit à deux journalistes à travers 61 entretiens. Pendant ce temps, Arnaud Montebourg parle de rallumer en Lorraine les hauts fourneaux qu’il a laissé s’éteindre en 2013.
Quatre informations tournent en boucle dans les médias depuis 24 heures. Elles ne sont pas de nature à améliorer l’image des décideurs politiques en France. La première concerne la sortie d’un livre qui « ramasse » les confidences de président de la République que les auteurs ont rencontré 61 fois entre 2011 et 2016. Le titre de cet ouvrage est fait d’une phrase que leur glissait souvent le chef de l’Etat avide de faire des confidences : « Un président ne devrait pas dire ça »(1) , Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont considéré que cela en disait beaucoup sur l’homme qui avait tant de choses à leur confier. Parfois les entretiens se déroulaient à l’Elysée avec toujours le magnétophone sur la table pour enregistrer la conversation.
Même quand le chef de l’Etat parlait au téléphone avec le président des Etats Unis afin de tenter d’avoir le feu vert de ce dernier pour bombarder la Syrie. Et l’on sait depuis le mois d’août que les deux enquêteurs se voyaient remettre des photocopies de documents étalés sur la table de travail du président bien que classés « secret défense ». « Un président ne devrait pas faire ça» convient-il de dire à cet égard. Parfois, le chef de l’Etat allait diner chez l’un ou l’autre de ses confidents. On ignore ici si les breuvages consommés dans ces circonstances ont eu une influence sur le propos distillés. 
 
Pour le reste, Nicolas Sarkozy sait désormais ce que son successeur pense de lui. Par ailleurs, Valérie Trierweiler, en publiant hier un tweet que lui aurait adressé François Hollande en 2008 au terme d’une manifestation d’élus corréziens en compagnie de Bernadette Chirac, confirme bien que l’expression moqueuse « les sans dents » était courante chez Hollande quand il parlait des pauvres bien avant d’être président de la République.
 
La seconde information concerne le débat que les sept candidats de la primaire de la droite auront ce soir entre eux sur TF1 pour tenter de se différencier les uns des autres alors que leurs propositions économiques et antisociales sont quasiment identiques. On peut toutefois penser que leur principal point d’accord sera leur condamnation unanime de la manière dont François Hollande joue avec la fonction présidentielle à des fins dont on peine à comprendre les motifs, à supposer qu’il y ait quelque chose à comprendre. C’est d’ailleurs ce qu’à dû se dire hier Stéphane Le Foll, porte parole du gouvernement. Alors qu’il rendait compte du Conseil des ministres, une journaliste lui a montré sur son téléphone portable le fameux « tweet » de Hollande en 2008 sur les « sans dents » que son ex compagne venait de sortir après l’avoir précieusement conservé depuis 8 ans.
 
Car ce pauvre Le Foll a bien d’autres soucis en ce moment, ce qui nous conduit à la troisième nouvelle qui tourne en boucle depuis hier. Selon les chiffres fournis par la Mutualité Sociale Agricole (MSA), 33% des paysans - dont le revenu est connu via le système comptable d’imposition sur le bénéfice réel- ont dégagé en 2015 un revenu inférieur à 354€ par mois. Ce nombre de paysans en grande difficulté a presque doublé en un an au point de concerner 134.450 exploitants. Cette situation difficile a plusieurs causes qui vont de la baisse des prix à des épidémies comme la grippe aviaire, la fièvre catarrhale ovine qui a aussi touché les bovins et les caprins. Il en résulte une descente aux enfers pour beaucoup de paysans. Avec un revenu mensuel inférieur à 354€, le taux d’endettement de l’exploitant augmente parallèlement et devient un handicap de plus en plus lourd pour les années à venir.
 
Tandis que les suicides augmentent chez les paysans, ces sont surtout les épouses qui appellent au secours auprès de la MSA. «Lorsqu’il n’y a plus de revenus qui rentrent, un fort endettement, l’homme n’ose plus appeler. Il se réfugie dans le travail, ne s’occupe plus des papiers administratifs ou de payer les factures. C’est le conjoint qui est confronté à cela » témoignait un dirigeant de la MSA dans le Figaro d’hier.
 
On peut penser que certains des compétiteurs du parti Les Républicains parleront ce soir de la maltraitance économique et sociale que vivent les paysans et se feront leurs avocats. Ils ont pourtant une lourde responsabilité dans la situation dramatique de nos agriculteurs. C’est Nicolas Sarkozy et son premier ministre François Fillon qui ont fait voter en 2008 par les parlementaires de droite la Loi de modernisation économique (LME) qui a donné les pleins pouvoirs aux centrales d’achat de la grande distribution pour piller les paysans et le PME de l’industrie agro-alimentaire. C’est ce que montre depuis le rapport annuel sur les marges et les prix. Cette loi sert à tirer les prix agricoles vers le bas. C’est aussi sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avec François Fillon à Matignon et Bruno Le Maire au ministère de l’Agriculture, que la France a accepté en 2010 la sortie officielle des quotas laitiers par pays en avril 2015. Du coup, entre 2014 et le début de 2016, il a suffit que la production laitière européenne augmente de 4% en volume pour que les laiteries baissent de 20 à 30% le prix de lit de lait payé aux éleveurs. Ainsi fonctionne le système économique libéral, lequel n’est pas encore assez libéral aux yeux des sept candidats de la droite invités ce soir par TF1 comme on le découvre à la lecture de leurs projets respectifs.
 
La quatrième information en boucle concerne Arnaud Montebourg. Le candidat à la primaire interne au Parti socialiste passe trois jours en Lorraine pour se refaire une virginité, comme défenseur de la production industrielle. On rappellera ici qu’il fut un ardent supporter de Ségolène Royal contre Sarkozy en 2007 allant même jusqu’à dire à la télévision qu’elle n’avait « qu’un seul défaut, son compagnon », de l’époque. Lui-même candidat à la primaire de 2012, il appela à voter pour Hollande au second tour et non pour Martine Aubry, réputée plus à gauche à tort ou à raison. Ayant obtenu le poste de ministre de l’Economie et du redressement productif comme récompense de la part de Hollande, il promit de s’opposer à la fermeture de la fonderie de Florange. Puis il assista à cette fermeture en avril 2013 sans quitter le gouvernement. Il « travailla » ensuite pour évincer le Premier Ministre au profit de Manuel Valls , lequel , en août 2014 présenta à François Hollande la démission de son gouvernement avant d’être renommé premier ministre et de ne pas prendre Montebourg dans ce gouvernement. Cela faisait suite à la « cuvée du redressement productif » via une bouteille de vin de bourgogne brandie par Montebourg en guise de cadeau au cher de l’Etat lors de la fête de la rose à Frangy en Saône- et- Loire. 
 
Voilà. Mieux vaut se souvenirs de ces toutes péripéties avant de prendre pour argent comptant les paroles des personnalités politiques les plus médiatisées en cette semaine aussi riche en verbiage politicien que pauvre en réflexion prospective dans un pays en crise.
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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 06:23
Pierre Laurent écrit aux candidats et organisations de gauche, souhaitant les rencontrer avant le 5 novembre
2017 : Pierre Laurent écrit aux candidats et organisations de gauche
JEUDI, 13 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a, dans un courrier aux candidats et organisations de gauche, émis le souhait de les rencontrer avant le 5 novembre.

Le PCF a organisé, samedi 8 octobre, la restitution de sa grande consultation "Que demande le peuple". Cette expérience militante a permis d'interroger des centaines de milliers de personnes sur leurs aspirations, leurs propositions...
Dans le même temps, les communistes préparent leur conférence nationale qui aura lieu le 5 novembre prochain afin de choisir leurs options pour les échéances présidentielles et législatives. Le PCF a dégagé majoritairement une stratégie d'union et de rassemblement de toutes les forces de gauche et écologiques qui s'opposent au libéralisme et à l'austérité. En considérant que c'était le meilleur moyen d'arriver à déjouer les scénarios du Medef, de l'Elysée, des Républicains, et du FN, et de permettre à un-e candidat-e de cette gauche progressiste d'accéder au second tour.
Aujourd'hui, plusieurs candidat-e-s issu-e-s de forces que nous souhaitons rassembler pour rompre avec les logiques libérales, sont déclaré-e-s ou engag-é-e-s dans la primaire de leur parti. La multiplicité de ces candidatures nous fait courir le risque d'une élimination de toutes ces forces.
C'est dans ce contexte que la conférence nationale du PCF va examiner les choix politiques.
C'est également dans ce contexte que Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a, dans un courrier aux candidats et organisations de gauche, émis le souhait de les rencontrer avant le 5 novembre.
 
Lire les lettres de Pierre Laurent à :
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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 06:18
2017: vivement la gauche! Signez la pétition! (adressée aux candidats de la gauche alternative à la politique libérale, austéritaire, sécuritaire du gouvernement Valls-Hollande pour appeler à se rassembler pour éviter la catastrophe en 2017)

2017, Vivement la gauche ! Pétition

Pétition addressée aux canditat-e-s de la gauche d'alternative à la politique du gouvernement

Il est temps d’arrêter la dispersion et la division de celles et ceux qui à gauche veulent vraiment proposer une alternative à la droite déchaînée, au FN menaçant et à la politique du quinquennat Hollande. Pour une France digne de son histoire, de ses valeurs humanistes. Pour gouverner sans trahir, sans se soumettre à la finance et au Medef. Un-e seul-e candidat-e et la victoire devient possible. 

Nous appelons tous les candidat-e-s de la gauche d'alternative à la politique du gouvernement à se rassembler pour construire une nouvelle majorité politique à gauche autour d'un ou d'une seule d'entre eux à l'élection présidentielle.

 

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 06:16

Livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme : « Un président ne devrait pas… » (réaction d'Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF)

 

Tempête médiatique avec la publication du livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme consacré à François Hollande.

Pour aller droit au but – cela n'est en rien un dribble pour attirer l'attention sur les propos peu amènes de François Hollande sur l'équipe de France -, celui qui est passé de Solférino à l'Elysée est en proie à une véritable addiction aux journalistes. C'était vrai avant, la fonction présidentielle n'a rien changé dans ce registre. Pire, il semblerait qu'on frise l'overdose. François Hollande est accro. Pour ce livre, sans parler des autres, cela se traduit donc par 61 rendez-vous, dont des dîners privés au domicile d'un des journalistes.

 

Les derniers soutiens à ce président récidiviste font vraiment de leur mieux. Mais on sent bien que le cœur n'y est pas, n'y est plus. Il est vrai que les extraits publiés dans la presse sont affligeants et consternants pour François Hollande dans un moment où il tente, sans y parvenir, dans un long entretien dans l'Obs, de récuser un procès en trahison.

 

Plus sérieusement, car il y a aussi beaucoup de vacuité et de grotesque dans tout cela, la question qui est posée est celle de notre vie démocratique, de nos institutions, de la Vè République, du présidentialisme, d'un homme élu en 2012 et qui a pu n'en faire qu'a sa tête, de la non renégociation du traité budgétaire européen, dès son installation, à cette fin de quinquennat où l'exercice auquel il se livre ne peut qu'alimenter le dégoût de la politique.

 

Un président ne devrait pas… être élu de cette manière, agir ainsi, mépriser le Parlement et les partenaires sociaux, faire une politique dont on ne trouve trace dans ses engagements (pacte de responsabilité, CICE), dire de la Justice qu'elle est une « institution de la lâcheté » ou que le CPE de Villepin, «  ce n'était pas absurde »… Et puis enfin, ce qui est insupportable, c'est ce ton chichiteux, ce lamento permanent sur la dureté de la tâche. Cela n'est-il pas obscène par rapport aux millions de femmes et d'hommes qui sont véritablement confrontés à la pénibilité au travail, à la précarité, aux journée qui abiment les corps et les âmes ? Lui président, ils n’oublieront pas.

François Hollande ne peut raisonnablement pas être candidat en 2017.

Olivier Dartigolles

Olivier Dartigolles

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 06:07
Hollande et les affaires: un président à côté de la plaque (Fabrice Arfi- Mathilde Mathieu, Médiapart - 13 octobre 2016)
Hollande et les affaires: un président à côté de la plaque
13 OCTOBRE 2016 | PAR FABRICE ARFI ET MATHILDE MATHIEU

Dans le livre Un président ne devrait pas dire ça…, le chef de l'État se montre en totale déconnexion avec les enjeux fondamentaux de la lutte contre la corruption.

 

François Hollande parle, bavarde, se confie à tous les vents mais, au fond, que dit-il vraiment ? Dans Un président ne devrait pas dire ça… (Stock), un énième livre de confessions avec des journalistes – mais le plus substantiel de tous (61 entretiens, 662 pages) –, le président de la République aborde en détail la question des “affaires” pour la première fois.

François Hollande n’aime pas les “affaires”, elles ne lui disent rien de bon. Le président paraît hanté par une seule et même question : après tout, à quoi lui servent-elles électoralement ? Réponse : à rien, à part “faire le jeu” de l’extrême droite, dit-il en substance. « Les affaires discréditent l’ensemble de la classe politique, et un peu plus, malgré tout, Sarkozy… Mais il ne faut rien attendre des affaires. Aujourd’hui, tout ce qui est à l’œuvre est favorable au Front [national – ndlr] », confie ainsi le chef de l’État aux deux auteurs de l’ouvrage, les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Pourtant garant des institutions, le chef de l’État ne semble manifester d’ailleurs que peu de considération pour la chose judiciaire, le livre révélant même une forme de duplicité. Tandis que le 7 octobre, lors du congrès de l’Union syndicale des magistrats (USM), le président affirmait en public que « ce sont d’abord les magistrats qui font la justice », le même entonne un tout autre refrain dans le huis clos de son bureau, devant les journalistes du Monde. Il parle de la justice comme d’« une institution de lâcheté ».Visant surtout ses gradés, il ajoute : « C’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique. La justice n’aime pas le politique… »

La lecture des nombreux passages consacrés aux “affaires” laisse un goût amer, le président n’hésitant d’ailleurs pas à s’exprimer sur des procédures en cours. Face aux ravages de la corruption, qui vaut pourtant à la France d’être regardée avec inquiétudepar certaines organisations internationales, François Hollande se montre en totale déconnexion avec les enjeux fondamentaux, évaluant les “affaires” exclusivement sous l’angle de leur impact électoral.

Un peu comme si la lutte contre la corruption n’était pas porteuse de revendications citoyennes, qui dépassent la simple impression de tir aux pigeons que le spectacle des “affaires” peut parfois offrir : redonner confiance aux citoyens dans le fait démocratique, récupérer les masses considérables d’argent qui échappent à la richesse des nations, moraliser durablement la vie publique…  

Un peu comme s’il n’y avait aucune leçon à tirer, en dehors de quelques calculs de boutiquier, du fait que le portrait de la France de 2016 soit – outre le chômage, la menace terroriste et la furia identitaire – celui d’un pays miné par la corruption.

Les faits, pourtant, sont là, sous nos yeux : un ancien président de la République (Nicolas Sarkozy) deux fois mis en examen, comme une trentaine de ses proches (ministres, avocats, conseillers, policiers…), un ancien premier ministre candidat (Alain Juppé) condamné, un parti d’extrême droite (le Front national) renvoyé devant un tribunal correctionnel pour « complicité d’escroqueries », un ancien ministre du budget (Jérôme Cahuzac) fraudeur fiscal, une ancienne ministre de l’économie aujourd’hui directrice du Fonds monétaire international (Christine Lagarde) bientôt jugée, le patron du parti majoritaire (Jean-Christophe Cambadélis) deux fois condamné par la justice financière – liste non exhaustive.

Les exemples du mépris (au mieux du dédain) présidentiel pour les “affaires”, et de ce qu’elles disent de l’état du pays, sont légion dans l’ouvrage. Les deux reporters du Monde l’écrivent eux-mêmes : « Il nous l’a suffisamment répété, il ne compte pas sur les “affaires”, dont il juge qu’elles ont un faible impact sur l’électorat, et dans tous les cas ne profitent pas aux partis traditionnels, bien au contraire. » François Hollande : « Je crains que ce ne soit regardé comme une des illustrations de la décomposition du système démocratique. » Capable d’un grand cynisme, le président n’exclut pas, cela étant, de se servir desdites “affaires” en temps utile, « dans une campagne »

Un exemple est particulièrement instructif sur la vision présidentielle. Quand éclatent en 2014, à quelques jours d’intervalle, l’affaire Buisson, du nom de l’ancien conseiller de Sarkozy pris dans les filets de la justice, et l’affaire “Bismuth”, du faux nom dont s’était affublé le même Sarkozy pour comploter contre des juges trop fouineurs, François Hollande se plaint : « On avait l’inversion de la courbe du chômage, le pacte de responsabilité, nos initiatives sur l’Ukraine… On n’a pas pu expliquer tout ce qu’on avait fait. Franchement, ces affaires-là, elles ne nous servent pas […]. Ça n’a aucun intérêt pour nous. » « Intérêt », « servir »… il ne sort guère du registre utilitariste.

Le paradoxe du président

De l’affaire Bygmalion, il ne sait d’ailleurs que penser, ou disons qu’il se tâte. Au départ, la responsabilité du candidat Sarkozy dans l’explosion du plafond de dépenses lui semble indiscutable : « Moi je n’ai pas signé les chèques, donc je ne peux pas dire que Sarkozy les a signés. Mais à un moment, on sait, assène-t-il en 2014. Parce qu’il y a quelqu’un qui vous dit : “Là, on ne peut pas, on va être repérés”. » Puis voilà qu’en février 2016, il épouse la ligne de défense sarkozyste : « Je pensais que sur cette affaire le Conseil constitutionnel avait tout dit […]. J’ai trouvé que la mise en examen [de Sarkozy] était peut-être automatique dès lors qu’il avait signé les comptes mais n’indiquait rien sur sa connaissance ou pas de l’affaire Bygmalion. » À force de vouloir démontrer son refus de toute instrumentalisation des affaires, il s’approche de l’absolution.

C’est que la médiatisation grandissante du dossier Bygmalion l’inquiète pour lui-même :« Ce n’est pas bon pour la politique […]. Une bonne partie de l’opinion publique doit se dire […] : “Est-ce que les autres n’ont pas fait pareil ? [Sarkozy] se fait pincer, il s’est fait rattraper. Et Hollande ?” » Le travail des juges a cet inconvénient, en effet, qu’il réveille la vigilance des citoyens et les questions légitimes – sans susciter de réponses législatives pour autant, puisque le PS n’a presque rien entrepris pour renforcer les contrôles sur le financement de la vie politique.

Les “affaires” permettent en tout cas au président de la République de se tendre un miroir pour y admirer son reflet et constater qu’il n’est pas Sarkozy. « Moi, président de la République, je n’ai jamais été mis en examen… Je n’ai jamais espionné un juge, je n’ai jamais rien demandé à un juge, je n’ai jamais été financé par la Libye… », se rassure le chef de l’État, reprenant la fameuse anaphore du débat d’entre-deux-tours de 2012.

Il assume aussi son lot d’affaires. Mais loin des forfaits de la Sarkozie, cette « bande au sens prébendier » du terme, cornaquée par un chef qui « ne fait pas le partage entre le légal et le non-légal, le décent et le non-décent », il ne voit dans son camp qu’une série d’écarts individuels (Cahuzac, Thévenoud, etc.). « D’abord, il n’y a aucun système, rien qui soit un mécanisme de financement politique ou électoral, ou personnel. Deuxièmement, il n’y a aucune protection qui soit apportée à qui que ce soit. Troisièmement, la justice et la presse font leur travail jusqu’au bout. Quatrièmement, quand un individu est approché par la justice, il est remercié. »

Trois membres de son entourage le plus proche ont été “démissionnés”, il est vrai. Mais Hollande s’emploie systématiquement à relativiser leur dossier : à l’entendre, Aquilino Morelle, sa “plume” à l’Élysée, a commis une vulgaire « maladresse » (un cireur n’est tout de même « pas une péripatéticienne ») ; son conseiller Faouzi Lamdaoui (jugé pour abus de biens sociaux - relaxé en première instance, le procès en appel est attendu en janvier 2017) s’est uniquement vu reprocher « son passé, des faits antérieurs à sa nomination à l’Élysée » ; quant à Kader Arif, secrétaire d’État mis en cause dans une enquête pour favoritisme, il faudrait parler d’« une imprudence, une légèreté pas gravissime ». « Faire travailler son frère […], c’était possible » il y a encore quelques années, ne peut s’empêcher de glisser François Hollande, toujours ambivalent.

Alors qu’il pourrait souligner combien sa main n’a pas tremblé, et faire de son intransigeance un programme de campagne, il laisserait presque transparaître un sentiment de culpabilité. Comme s’il n’assumait pas complètement, comme si la noblesse du combat lui échappait.

En matière de moralisation, François Hollande n’a certes pas tout fait (il a renoncé à supprimer la Cour de justice de la République réservée aux ministres, refusé de faire sauter le “verrou de Bercy” dans la lutte contre la fraude fiscale, etc.), mais il a bien plus agi que ses deux prédécesseurs, en interdisant toute instruction du ministère de la justice dans une affaire individuelle, en créant le Parquet national financier (PNF) et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en 2013, puis l’Agence française anticorruption cette année.

Il en paraît parfois gêné. C’est là son paradoxe. « C’est vrai que c’est très injuste pour les députés et les sénateurs, au motif qu’un ministre […] a commis une faute, d’être amenés à publier leur patrimoine », lâche-t-il à nos confrères en 2013. « Très injuste » ? Il faut relire la phrase pour y croire. Les déclarations de patrimoine des parlementaires ne seront finalement pas “publiées” mais consultables en préfecture, avec interdiction de prendre la moindre note.

Ancien élu de Corrèze, longtemps premier secrétaire du PS, Hollande sait bien que ses réformes agacent au plus haut point certains barons socialistes (dont le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone), alors il s’excuserait presque : « Il ne s’agit pas de faire comme s’ils étaient suspects, mais de dire : dans l’intérêt de tous, parlementaires, ministres, responsables publics, on va maintenant – peut-être à tort – vers une exigence de transparence. » Ou quand le président n'est plus bien sûr d'avoir raison.

 

 

 

 

 

 

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 20:12
Ménard à Beziers: la surenchère dans l'ignoble nous conduit à une escalade dangereuse (PCF)

Beziers : La surenchère dans l'ignoble nous conduit dans une spirale dangereuse (Fabienne HALOUI)

Offensives hystériques pour refouler des hommes et des femmes qui fuient des guerres ; propositions électorales en violation du droit républicain et des droits de l’homme ; instrumentalisation de la laïcité et du féminisme à des fins islamophobes : la course à l’échalote entre une partie de la droite et l'extrême droite nous conduit dans une voie dangereuse.

La liste de ces faiseurs de haine s’allonge d’autant que la médiatisation de leurs méfaits, à l’exemple de Béziers, semble plus forte que celle des actes de celles et ceux qui organisent l’accueil et la solidarité et qui cherchent des réponses dans la dignité.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, avec une délégation de parlementaires communistes s’est rendu, lundi 10 octobre, à Calais, pour rencontrer les acteurs locaux et trouver des réponses à la situation de crise : renouer avec une politique d’accueil digne, traiter en urgence le problème des mineurs isolés, mettre en œuvre des moyens, car le démantèlement qui doit se faire dans des conditions acceptables ne signifie pas la fin de la présence des migrants à Calais.

Les saillies des uns et la « com » ignoble des autres font le buzz médiatique. Elles deviennent le jeu politique de ceux qui, porteurs du même programme de casse économique et sociale, font le choix dangereux d’exacerber la tendance ethnocentrique de leurs électeurs sur le terrain identitaire.

L'affiche municipale diffusée à Béziers sur les terres de Robert Menard est une abomination !

Le copié collé de l’extrême droite conduit cette dernière à une radicalisation pour conserver son label raciste et xénophobe.

Cette spirale est dangereuse, il faut la stopper !

Fabienne HALOUI, Responsable nationale de la lutte contre le racisme et pour l’égalité au PCF,

affiche diffusée à Beziers sur les terres de Robert Ménard et du FN

affiche diffusée à Beziers sur les terres de Robert Ménard et du FN

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