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11 novembre 2016 5 11 /11 /novembre /2016 07:00

Intervention de Didier Le Reste

Généraliser le travail du dimanche causera une augmentation massive de la précarité des salarié-e-s

jeudi 10 novembre 2016

Lors de son intervention en Conseil de Paris, Didier Le Reste, s’est adressée au Maire de Paris :

Vous avez vous-même déclaré, à plusieurs reprises, qu’il ne fallait pas affaiblir la protection des salariés, surtout dans un moment de crise comme celui que nous traversons. Vous avez également affirmé en septembre 2015 sur France 2 : "il faut un corpus de règles qui protège l’ensemble des salariés". Ce corpus de règles, vous le savez très bien, c’est le Code du Travail qui comme le précise l’article L. 3132-3 : « Dans l’intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche. » Bien sûr, il existe des dérogations et vous avez vous-mêmes rappelé qu’elles étaient suffisamment nombreuses, je vous cite, « la réalité des dimanches à Paris c’est 15 000 commerces déjà ouverts le dimanche, commerces de bouche, artisans créateurs, entreprises familiales ou encore restaurants et entreprises culturelles ». L’Union départementale des associations familiales a précisé, comme nous l’avons fait également, qu’elle pouvait accepter le principe de l’augmentation du nombre de dimanches travaillés mais elle estime qu’il ne faut pas aller jusqu’à 12 dimanches. Elle craint une banalisation de l’ouverture dominicale.

Votre changement de cap avec cette ouverture de 12 dimanches est difficilement compréhensible si l’on suit vos multiples déclarations en faveur de la protection des salariés et la garantie de conditions de travail décentes.

Généraliser à ce point le travail du dimanche, par un dimanche travaillé par mois en plus de toutes les dérogations habituelles et des ouvertures illégales que nous pouvons sanctionner mais pas empêcher pour le moment est une atteinte à un élément clé de la cohésion de la société française : celui du temps libre commun à la grande majorité de la population. Un outil fondamental pour le vivre ensemble, pour la vie associative, culturelle et familiale. Nous le réaffirmons, le repos dominical a été, et reste, une conquête sociale majeure. Ce temps commun est pour Paris une nécessité.

Le travail du dimanche ne se pense pas qu’en termes économiques, c’est un enjeu de société. Les préconisations formulées par la majorité municipale que l’on retrouve dans le rapport de la MIE vont à l’ encontre de ce pas de côté de votre part Madame la Maire. Je cite : « Le repos dominical est un principe essentiel de la société française, fondamental aussi bien pour la protection des salariés que pour la cohésion sociale. C’est le seul moment de « respiration » de la ville, la seule rupture d’un rythme très stressant. Il est indispensable à la vie personnelle, familiale, amicale, sportive et culturelle. »

Forcer la consommation et augmenter la précarité salariale n’est donc pas la priorité pour Paris. Je suis d’accord avec vous, Madame la Maire, ou plutôt j’étais d’accord avec vous quand vous réaffirmiez auprès d’Emmanuel Macron que Paris ne serait pas une « ville entièrement dédiée au consumérisme ». Mais vous créez les conditions pour que cela soit le cas et c’est un changement de politique auquel les salariés et les syndicats n’adhèrent pas, d’ailleurs ceux-ci se sentent floués.

Dans les Échos du 6 septembre 2015 vous avez insisté sur les conséquences sociales d’une généralisation du travail du dimanche , où vous disiez en substance : « les salariés concernés sont en grande majorité des femmes avec des enfants dont la « liberté » de choix de travailler le dimanche est « plus que contrainte. Les implications sociales et familiales seront donc majeures pour les Parisiennes et les Parisiens ».

En effet, le Haut Conseil à l’Égalité ainsi que le rapport de la MIE et les syndicats s’inquiètent des conséquences pour les femmes. Elles seront une fois de plus les premières touchées. Les femmes représentent 56% des salariés qui travaillent le dimanche et elles sont principalement jeunes et résidant dans les zones urbaines sensibles. Pour les 50% d’entre elles qui sont cheffes de famille monoparentale, la garde des enfants le dimanche grève lourdement leur budget. Moins de temps de famille, des temps de trajet plus longs, moins de temps de repos, un budget garde alourdi, elles ne pourront pourtant pas refuser de travailler le dimanche en raison de la précarité de leur contrat ! Généraliser le travail du dimanche causera donc une augmentation massive de la précarité pour toutes ces femmes attaquées en permanence par les logiques capitalistes et patriarcales. Où est le libre-choix lorsque l’on travaille par nécessité de survie ? Alors que les salaires sont notoirement insuffisants, certains salariés sont contraints de travailler le dimanche pour gagner quelques euros de plus, quitte à sacrifier leur vie de famille, leur repos et santé et leurs loisirs. Ce sont pour ces raisons que les salariés du commerce sont contre l’extension du travail du dimanche. Voir le récent échec des négociations au Printemps Haussmann.

En effet, le profit à tirer pour les salariés est quasi inexistant et les difficultés pour les petits commerces indépendants de proximité seront majeures. Majoritairement, les salaires des ZTI sont majorés à 30% tandis que les petits commerçants devront majorer à 100% ou tout du moins à beaucoup plus de 30%. De plus, les contrats de fin de semaine (VSD) des centres commerciaux conduisent à des situations précaires et à la destruction de l’emploi pérenne.

Plus de précarité pour les salariés et plus de difficultés pour le petit commerce indépendant de proximité c’est tout ce que va apporter l’extension à 12 dimanches ouvrés.

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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 08:10
Après avoir donné 20 milliards par an au patronat au seul titre du CICE, le gouvernement veut gratter 650 millions aux détenteurs du Livret A...

Après avoir donné 20 milliards par an au patronat au seul titre du CICE, le gouvernement veut gratter 650 millions aux détenteurs du Livret A...

Ainsi, un retraité dont la pension est bloquée pour la quatrième année consécutive est susceptible de voir s’ajouter 35€ d’intérêts à la fin de cette année sur un Livret A sur lequel il a placé 10.000€. C’est beaucoup trop aux yeux de François Hollande et de Michel Sapin. Et comme les détenteurs d’un Livret A sont nombreux en France, Bercy a calculé qu’il avait là la possibilité de gratter 650 millions d’euros de cette manière. Pour l’instant les choses sont encore floues concernant le niveau de la baisse de rémunération du Livret A. Toujours selon Les Echos, « le gouvernement, en accord avec le gouverneur de la banque de France, conservera la capacité de déroger à la formule de calcul automatique ». Voilà qui est clair comme du jus de chique !"

Moi: Les pensions sont bloquées depuis des années et les charges augmentent. Les livrets A seront bientôt vides puisqu'il faut puiser dedans pour les fins de mois!

Les détenteurs d’un Livret A dans le viseur de Bercy ?
GÉRARD LE PUIL
MARDI, 8 NOVEMBRE, 2016
HUMANITE

Les détenteurs d’un Livret A dont la rémunération actuelle de 0,75% seraient, selon Les Echos dans le viseur de Bercy...

Selon le ministère des Finances, il s’agit nous disent Les Echos « de fixer le taux du Livret A au plus près du niveau de l’inflation ». Et selon les calculs de l’INSEE, qui sous-estiment gravement la place du logement dans l’évolution des prix, l’inflation entre octobre 2015 et septembre 2016 ne serait que de 0,4%  sur douze mois. Comme le Livret A rapporte 0,75% d’intérêts sur un an, Bercy estime qu’une rémunération de l’épargne populaire à 0,35%  hors inflation est scandaleusement élevée.

Ainsi, un retraité dont la pension est bloquée pour la quatrième année consécutive est susceptible de voir s’ajouter 35€ d’intérêts à la fin de cette année sur un Livret A sur lequel il a placé 10.000€. C’est beaucoup trop aux yeux de François Hollande et de Michel Sapin. Et comme les détenteurs d’un Livret A sont nombreux en France, Bercy a calculé qu’il avait là la possibilité de gratter 650 millions d’euros de cette manière. Pour l’instant les choses sont encore floues concernant le niveau de la baisse de rémunération du Livret A. Toujours selon Les Echos, « le gouvernement, en accord avec le gouverneur de la banque de France, conservera la capacité de déroger à la formule de calcul automatique ». Voilà qui est clair comme du jus de chique !

Il est vrai qu’il faut tenter de trouver de l’argent quelque part après avoir donné 20 milliards par an au patronat au seul titre du Crédit d’impôt pour lé compétitivité et l’emploi( CICE). Surtout que 20% de cette somme a été consommée par des entreprises commerciales comme Leclerc, Carrefour, Auchan, Casino et quelques autres. Des entreprises commerciales  qui ont la double particularité de ne produire aucune richesse mais d’exiger de leurs fournisseurs qu’ils leur restituent, sous forme de baisse de prix, l’équivalent de la moitié de la somme que ces entreprises ont perçu au titre du CICE pour être référencés dans les magasins.

Il faut enfin se souvenir que si les taux d’intérêts sont très bas en France et en Europe, c’est parce que la Banque centrale européenne (BCE) n’en finit pas de prêter de l’argent aux banques sans intérêts au point que nos dirigeants jugent désormais normal de ne plus rémunérer l’épargne populaire. Tout ça pour atteindre en 2016 une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 1,2% comme en 2015. En intégrant dans ce PIB les réparations consécutives aux inondations de cet été comme le coût des accidents de la route et d’autres  dépenses du même type anormalement comptées comme créatrices nettes de richesses dans le calcul de l’évolution du PIB par l’INSEE.     

Journaliste et auteur
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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 08:05
Abdelrrahman souffre de contusions et bénéficie d'un arrêt de travail de trois jours. Ses pommettes sont encore enflées. © Radio France - Michel Benoit

Abdelrrahman souffre de contusions et bénéficie d'un arrêt de travail de trois jours. Ses pommettes sont encore enflées. © Radio France - Michel Benoit

La victime, Abdelrrahman, son amie Kenza et Yannick Bedin, responsable du partic comumniste sur la vilel de Bourges. © Radio France - Michel Benoit

La victime, Abdelrrahman, son amie Kenza et Yannick Bedin, responsable du partic comumniste sur la vilel de Bourges. © Radio France - Michel Benoit

Le parti communiste appelle à un rassemblement de tous les démocrates ce mardi à 18h devant la préfecture de Bourges, Rassemblement en soutien au président des jeunes communistes du Cher. Abdelrrahman Aqlibus a été agressé samedi midi par des sympathisants d'extrême droite à Bourges.

Le militant communiste explique avoir été pris à parti par sept militants d'extrême droite, alors qu'il rentrait chez lui après avoir participé à une manifestation en faveur des migrants. L'agression s'est déroulée aux abords de la place Séraucourt. Le jeune homme s'est d'abord fait insulter. Il n'a pas réagi, ce qui n'a pas empêché trois agresseurs de porter leurs coups. Bilan : de multiples contusions au visage, à l'arrière du crane, et au thorax. Le jeune homme de vingt ans s'est vu prescrire une ITT de trois jours. Il en est sûr : ses agresseurs étaient au rassemblement anti migrants du FN samedi matin où ils avaient déjà porté quelques coups à des contre-manifestants. Abdelrrahman affirme aujourd'hui que cet agression l'incite davantage encore à militer pour la démocratie.

Ses agresseurs au rassemblement anti-migrants

Pour Yannick Bedin, responsable du parti communiste sur Bourges, que ces agresseurs soient membres ou pas du Front National n'a pas d'importance. Ils font partie de la même mouvance. Ces sympathisants sont "souvent le bras armé du parti". Un comportement, selon l'élu communiste qui laisse augurer de ce que serait le climat politique en France si le Front National grandissait encore car "ces hordes là se sentiraient pousser des ailes", estime Yannick Bedin. Le parti communiste n'exclut pas de se porter partie civile dans cette affaire.

De son côté, le responsable du Front National dans le Cher, Jean-René Coueille s'étonne que le dépôt de plainte soit aussi tardif, (deux jours après les faits). Le conseiller régional frontiste affirme faire confiance à la police pour retrouver ces agresseurs. Il rappelle également, que ce sont bien les contre-manifestants qui ont tenté de faire taire les militants FN anti-migrants samedi matin, devant la préfecture. Ce qui a pu énerver certains participants au rassemblement frontiste.

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 15:21
Le hold-up du financement des autoroutes et des recettes tarifaires au profit des multinationales: Patrice Carvalho à l'Assemblée Nationale

Autoroutes

Politique tarifaire sur les autoroutes

mardi 8 novembre 2016

Patrice Carvalho a dénoncé à l’Assemblée nationale le plan autoroute qui sera financé par les usagers et les collectivités locales.

Monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, un plan de travaux autoroutiers a été signé en 2015 pour 3,2 milliards d’euros. Son financement était assuré par les sociétés concessionnaires avec, pour avantageuse contrepartie, une prolongation des concessions de deux ans et demi. Un nouveau plan d’un milliard d’euros a été annoncé, voici quelques semaines, qui devra être financé intégralement par les usagers et les collectivités locales, et donc par une nouvelle hausse des tarifs des péages.

Ces derniers ont déjà augmenté, le 1er février, de 1,2 %. Depuis 2005, date de la privatisation, les tarifs ont flambé, bien au-delà de l’inflation. Pour les géants du BTP, qui détiennent les concessions, nos autoroutes sont une véritable rente. Ils sont gagnants sur toute la ligne, car ce sont leurs filiales qui raflent les marchés de travaux autoroutiers. Entre 2006 et 2013, leur chiffre d’affaires a augmenté de 26 % avec un bénéfice annuel compris entre 1,5 milliard et 2 milliards d’euros. Sur 100 euros de péages, 20 à 24 euros sont du bénéfice net pour les sociétés d’autoroutes. La distribution de dividendes aux actionnaires a été multipliée par dix depuis 2007. Il est temps de mettre un terme à ce scandale et au racket des usagers.

La renationalisation des autoroutes est une nécessité. Un rachat par l’État des concessions coûterait entre 26 et 36 milliards d’euros selon le niveau de participation de l’État, pour un emprunt dont le recouvrement serait aisément assuré. Cela permettrait d’appliquer une politique tarifaire relevant de l’intérêt général et de dégager les moyens financiers nécessaires à l’entretien du réseau routier et au développement de la multimodalité. Le Gouvernement est-il prêt à faire ce choix ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche.

M. Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche. Monsieur le député, vous l’avez rappelé, les sociétés concessionnaires d’autoroutes ont été privatisées en 2006. La piste de la renationalisation a été examinée, notamment par la mission d’information parlementaire, qui a déposé ses conclusions en décembre 2014. Vous avez vous-même décrit l’équation financière : une renationalisation coûterait plusieurs dizaines de milliards d’euros, auxquels il convient d’ajouter les 2,5 milliards d’euros dont les sociétés s’acquittent chaque année auprès de l’État, au titre de l’impôt – 1 milliard –, de la redevance domaniale – 560 millions – et de la contribution volontaire exceptionnelle qu’elles versent à l’Agence de financement des infrastructures de transport. Voilà les raisons pour lesquelles le Gouvernement a pris la décision de ne pas retenir la renationalisation mais de procéder à une régulation.

C’est ainsi que des clauses qui limitent la rentabilité des sociétés concessionnaires ont été insérées dans les nouveaux contrats. Les marchés passés par les concessionnaires sont placés sous le contrôle de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières.

Enfin, le plan que vous avez évoqué, somme toute modeste, constitue une réponse aux demandes des collectivités, que vous connaissez sur tous les bancs de cet hémicycle, concernant la création d’échangeurs. Les travaux envisagés permettront la création de 5 000 emplois. L’augmentation des tarifs est de 0,3 %, ce qui renchérira un trajet Paris-Lyon de 30 centimes d’euro. Compte tenu des besoins des collectivités locales, de l’intérêt en termes d’emplois, et du nouveau contrat de régulation, le Gouvernement a estimé qu’il convenait de retenir cette piste

L’intervention

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 15:19

Santé

Nous sommes aux côtés des personnels mobilisés contre le PLFSS 2017

mardi 8 novembre 2016

Le groupe Communistes Républicains Citoyens du sénat a publié un communiqué pour soutenir la lutte des personnels hospitaliers.

Alors que la précarité et les difficultés d’accès aux soins progressent dans notre pays, le budget de financement de la Sécurité sociale pour 2017 prévoit de réaliser 4,1 milliards d’euros d’économie sur la santé.

Tandis que les personnels et les usagers subissent au quotidien la baisse des moyens, la ministre de la Santé se félicite de rétablir « l’équilibre des comptes » en réduisant 1,5 milliard d’euros au titre de l’efficacité de la dépense hospitalière et du virage ambulatoire.

Elle refuse obstinément nos propositions de financement comme la mise à contribution des revenus des entreprises, elle choisit d’accentuer les mesures du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) qui ont coûté 28,7 milliards d’euros aux contribuables contre la création de seulement 50 000 à 100 000 emplois.

Les parlementaires du groupe Communiste républicain et citoyen se déclarent solidaires des organisations syndicales et des collectifs d’usagers qui appellent à une journée de mobilisation nationale le 8 novembre pour refuser la dégradation des conditions de travail, des conditions d’accès et de prises en charge de la population et d’entendre la souffrance des personnels.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC porteront dans l’hémicycle la voix de celles et ceux qui refusent l’austérité et défendent une autre politique de santé et d’action sociale en proposant notamment l’arrêt des exonérations des cotisations patronales, la mise à contribution des revenus du capital, la fin des inégalités salariales entre les femmes et les hommes pour atteindre le remboursement à 100 % des soins par la Sécurité sociale.

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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 21:07
rochers de Huelgoat

rochers de Huelgoat

Le samedi 3 décembre à 18h à la fête de l'Humanité Bretagne, parc des expositions de Lorient: 

Identité bretonne et langues de Bretagne 

Histoire, politique, culture, école, médias

avec:  

Georges Cadiou, journaliste et historien, militant régionaliste 

Erik Marchand, chanteur et clarinettiste (un artiste et une musique bretonne et métissée internationalement reconnue)

Stéphanie Stoll, directrice de radio Bro Gwened

Vincent Rouxel, représentant de Diwan  

 

Animateurs du débat: Jean-Pierre Fouillé et Ismaël Dupont

"Identité bretonne et langues de Bretagne": débat à la fête de l'Humanité Bretagne (parc des expositions, Lorient) le samedi 3 décembre à 18h
"Identité bretonne et langues de Bretagne": débat à la fête de l'Humanité Bretagne (parc des expositions, Lorient) le samedi 3 décembre à 18h
"Identité bretonne et langues de Bretagne": débat à la fête de l'Humanité Bretagne (parc des expositions, Lorient) le samedi 3 décembre à 18h
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 21:07

Loi de financement de la sécurité sociale 2017

Un déficit financier comblé partiellement par un déficit politique total !

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017, présentée par le gouvernement et votée par l’Assemblée nationale en 1ère lecture ce 2 novembre, s’inscrit dans une logique purement comptable où les économies financières priment sur les besoins sociaux et de santé.

Par cette loi, le gouvernement entonne le chant de la victoire sur le « trou de la sécu » affirmant voir arriver la fin du déficit, mais à quel prix (!) :
• celui du renoncement aux soins ;
• celui de la poursuite de la progression des inégalités sociales et de l’accès aux soins ;
• celui de la remise en cause de la qualité du travail des professionnels de santé et de la sécurité sociale (moins 8 800 postes) ;
• celui de la remise en cause des moyens pour une politique de prévention ; 
• celui de coupes franches dans les budgets des hôpitaux publics et leurs conséquences pour les personnels et les usagers (moins 1,5 milliard d’euros et 22 000 suppressions de postes).

L’objectif d’économiser 10 milliards d’euros en trois ans sur la santé, 
dont 3,4 milliards en 2016, en est l’illustration la plus marquante.

Le temps est venu de mettre un terme à cette course à l’économie sans ligne d’arrivée !

Avec des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) portées à 2,1 %, soit le plus faible taux depuis vingt ans, alors que, dans le même temps, l’évolution des dépenses est estimée à 4 %... L’enveloppe budgétaire de l’assurance maladie progresse deux fois moins vite que les besoins de santé !

La CGT exige un financement de la Sécurité sociale à la hauteur des besoins de la population.

Le dogmatisme visant à des économies budgétaires est la concrétisation d’un choix politique d’austérité, c’est une vision purement comptable qui fait de la réduction des dépenses un objectif en soi et, cela, au détriment de prestations de qualité.

La CGT exige la réorientation de cette politique ; les drames humains sont trop nombreux, la société, les citoyens trop maltraités pour poursuivre dans cette voie.

Avoir le souci de notre système de protection sociale, de sa pérennité et de son équilibre financier passe par une réorientation profonde en termes de financement et de captation de nouvelles ressources. Pour cela l’argent existe, la CGT exige une autre répartition des richesses. Pour ne prendre qu’un exemple, la lutte contre la fraude aux cotisations patronales est estimée par la Cour des comptes à plus 
de 20 milliards pour la seule année 2012 !

Cette loi confirme une véritable spirale de régression qui aggrave les inégalités d’accès aux soins et ne permet pas d’affronter les nouveaux défis que constituent, notamment, le vieillissement de la population et l’accroissement des maladies chroniques.

Concernant la branche famille, l’annonce de la division par deux de son déficit n’est due qu’à deux choses : le gel de la revalorisation des prestations servies aux familles en 2014 et 2015 et la mise en œuvre, l’été dernier, de la modulation des allocations familiales… c’est plus de 865 millions « d’économies » qui ont été réalisées sur le dos des familles.

Pour ce qui est de la branche vieillesse, le caractère excédentaire est le résultat des réformes des retraites initiées par les précédents gouvernements et confortées par l’actuel. Elles se traduisent par un allongement de la durée de cotisation et de l’âge de départ à la retraite et une baisse importante du montant des pensions !

Il en est de même quant à l’excédent de la branche accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) qui est principalement dû à la sous-déclaration des accidents et maladies. Là encore, aucune mesure concrète afin d’améliorer une situation que chacun sait désastreuse au regard de la réalité du travail dans les entreprises et de la dégradation des conditions de travail génératrices d’un niveau d’accidentologie bien supérieur aux déclarations.

D’une manière générale, la CGT dénonce une loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 qui fait de la réduction des déficits un objectif en soi, qui diminue les prestations dans tous les secteurs et qui conduit un nombre croissant d’usagers à se soigner selon leurs moyens et non selon leurs besoins… bien loin de l’idéal porté lors de la mise en place de notre Sécurité sociale !

Les fédérations CGT de la Santé et action sociale et des Organismes sociaux appellent les salariés de ces secteurs à se mobiliser le 8 novembre prochain.

L’avenir de la Sécurité sociale dépend de l’engament de chacune et chacun, la CGT appelle l’ensemble des salariés et des retraités à se mobiliser pour la défendre et la renforcer !

Montreuil, le 4 novembre 2016

Loi de financement de la sécurité sociale: un déficit financier comblé partiellement par un déficit politique total! (CGT)
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 09:17
Concentration des médias au main de quelques représentants du grand capital: aujourd'hui, ce sont les milliardaires qui vous informent (L'Humanité)
«Aujourd’hui ce sont les milliardaires qui vous informent»
Printemps de L'Humanité
CLAUDE BAUDRY
LUNDI, 11 AVRIL, 2016
L'HUMANITÉ

La concentration des médias bat son plein dans le monde et en France. La finance et les grands industriels du CAC 40 investissent dans la presse, dans l’audiovisuel et dans les télécoms. Comment faire vivre un journal comme l’Humanité dans cet univers ?

Peut-il encore exister des journaux indépendants des pouvoirs financiers ? Ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est avant tout une question politique. Aujourd’hui, des titres comme l’Humanité, la Croix, le Monde diplomatique, Politis, ou encore la Marseillaise (…), indépendants des entreprises du CAC 40, doivent démultiplier des trésors d’imagination pour vivre. Paradoxe, les quotidiens qui perçoivent le plus d’aides à la presse sont aussi ceux qui sont adossés aux milliardaires de ce pays.

Le phénomène est global. Tous les continents sont touchés par la concentration des médias. En quelques années, de nouveaux acteurs, souvent de l’Internet et des télécoms, de riches industriels sont venus bouleverser l’univers médiatique et mettre la main sur l’information mondiale. Dans son dernier rapport, Reporters sans frontières (RSF), qui estime que la concentration des médias n’a jamais été aussi forte dans le monde, relève qu’aux États-Unis, 6 groupes (GE, News Corp, Disney, Viacom, Time Warner, CBS) possèdent 90 % des médias. Ils étaient une cinquantaine de « compagnies » en 1983. Comment ne pas penser que cette mainmise sur la diffusion culturelle menace le pluralisme et d’indépendance de l’information ? Dans l’ouvrage 100 Photos pour la liberté de la presse, photographies de Sebastiao Salgado, tout juste en vente, Reporters sans frontières, sous le titre « Les oligarques font leur shopping », pointe les fortunes qui, en Inde ou en Chine, en Russie ou aux États-Unis, ont acheté à tour des bras et de façon boulimique des moyens d’information.

Seuls les quotidiens la Croix et l’Humanité sont indépendants

En France aussi, selon ce rapport, une poignée de milliardaires contrôle 90 % des médias. De nouveaux acteurs, aux stratégies d’acquisition très agressives, ont fait leur apparition comme Vincent Bolloré, Xavier Niel ou Patrick Drahi. 57e fortune mondiale, 3e française, Drahi pèse plus de 20 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires du groupe Altice, qu’il a fondé, représentait, en 2014, 13,5 milliards d’euros. À la tête du câblo-opérateur Numericable, l’homme d’affaires a acquis l’opérateur SFR, mis sur le marché par Vivendi, multiplié les rachats dans le câble, la téléphonie mobile et l’Internet. Et le groupe, par l’intermédiaire de sa filiale Altice Media Group, est devenu l’un des principaux acteurs financiers du marché de la presse et des médias. L’Express, l’Expansion, Libération… une vingtaine de magazines sont passés sous sa coupe. BFMTV, RMC, du groupe NextRadio, suivent le chemin qui mène à Drahi, lequel poursuit ses emplettes à coups de réduction des coûts et de plans sociaux, tout en s’endettant (40 à 45 milliards d’euros). Le résident suisse possède la chaîne d’information israélienne i24news, basée à Tel-Aviv, dont le patron des rédactions est aujourd’hui Paul Amar, ancien journaliste de la télé française.

« Aujourd’hui, en France, avance Michel Diard, journaliste, docteur en sciences de l’information et de la communication, cinq des sept quotidiens nationaux sont la propriété de quatre des dix plus grandes fortunes du pays : la première (Bernard Arnault) contrôle les Échos et le Parisien, la cinquième (Serge Dassault), le Figaro, la sixième (Patrick Drahi), Libération, la dixième (Didier Niel), le Monde ; seuls la Croix et l’Humanité sont indépendants des milieux industriels et financiers. Le constat ne s’arrête pas aux quotidiens nationaux ; l’audiovisuel privé (chaînes de télévision et de radio), la presse magazine et la presse spécialisée sont contrôlés par des conglomérats industriels ; la presse régionale est, elle, sous l’étroite dépendance des banques, le Crédit mutuel et le Crédit agricole essentiellement. »

Les faits de censure et d’autocensure se multiplient

Depuis le rachat du Figaro par l’avionneur Serge Dassault en 2004, puis, en 2007, des Échos par le leader du luxe Bernard Arnault, on a changé d’époque. Arnault rachète Investir, le Monde de la musique, Radio Classique, puis, plus récemment, le Parisien-Aujourd’hui en France au groupe Amaury. Un trio d’actionnaires – Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse – va, lui aussi, faire parler de lui en investissant 110 millions d’euros dans le rachat du Monde. Niel, le fondateur de Free, et Pigasse, codirecteur de la banque Lazard et propriétaire des Inrockuptibles, se joignent au milliardaire Pierre Bergé pour acquérir le Monde, qui a déjà mis la main sur les publications de la Vie catholique (Télérama, la Vie). Le Monde acquiert avec sa nouvelle équipe le Nouvel Observateur, devenu depuis l’Obs, ainsi que Rue89.

Les plus grands magazines français, l’Express, l’Obs, le Point, Paris Match, appartiennent tous à des milliardaires, dont certains vivent de commandes de l’État et sont proches des pouvoirs. Parmi eux, Vincent Bolloré, l’homme qui a prêté son yacht, le Paloma, à Nicolas Sarkozy juste après l’élection présidentielle de 2007. Bolloré est aujourd’hui à la tête d’un groupe diversifié qui fait aussi bien dans la voiture électrique, le commerce en Afrique ou dans les médias. Vincent Bolloré est devenu le premier actionnaire de Vivendi, en a pris la présidence du conseil de surveillance, avec elle celle de Canal Plus. Dès sont arrivée, il ne s’est pas privé de mettre son nez dans les programmes et a renouvelé quasiment toutes les directions. Les Guignols sont passés en crypté, avant une mort prochaine. Des têtes tombent ou vont tomber, comme celle de Patrick Menais, le M. Zapping, coupable d’avoir passé des extraits d’une enquête sur l’évasion fiscale du Crédit mutuel, diffusée sur France3 après avoir été interdite sur Canal Plus. Le magazine Spécial Investigation voit également nombre de ses sujets retoqués. Aujourd’hui, comme le dit Michel Diard, ex-secrétaire général du SNJ-CGT, ce sont « les milliardaires (qui) vous informent ».

Pourquoi une telle concentration ? On se souvient qu’en son temps, Nicolas Sarkozy avait souhaité, en 2008, à la suite des états généraux de la presse écrite, la constitution de « champions nationaux », pour faire face aux géants mondiaux de l’Internet, les fameux Gafa – Google, Apple, Facebook et Amazon –, dont le profit est la priorité et le formatage des esprits, une règle commerciale.

Dans ce contexte, les temps sont durs pour une presse écrite fragilisée par les bouleversements numériques et plus encore pour celle qui porte les alternatives au libéralisme. Les faits de censure et d’autocensure se multiplient à mesure que les médias se concentrent entre quelques portefeuilles. La bataille du secret des affaires, du secret des sources bat son plein pour y résister. La Commission européenne va étudier une directive liberticide sur le secret des affaires. Si elle avait été en vigueur, le scandale fiscal planétaire dit Panama Papers ne serait jamais sorti. Car la stratégie des grands financiers d’avaler tous les groupes de presse est claire : faire taire le contre-pouvoir à rengaine libérale « Il n’y a pas d’alternative ». Nous voulons croire que si.

Concentration des médias au main de quelques représentants du grand capital: aujourd'hui, ce sont les milliardaires qui vous informent (L'Humanité)
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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 09:08

L’humanité

Vendredi 4 novembre 2016

 

Après le Brexit, plusieurs villes européennes se disputent pour accueillir les grandes banques installées à Londres. En France, certains demandent une « zone franche » pour le secteur financier.

Après le Brexit, dans toute l'Union européenne, l'heure est plus que jamais à faire ami-ami avec la finance et avec les traders installés dans l'une de ses places fortes sur le continent, la City de Londres (Royaume-Uni). Branle-bas de combat dans de nombreux pays qui rêvent d'accueillir les fonds spéculatifs, les banques d'affaires, les start-up de transfert monétaire, les chambres de compensation en euros, le business de la gestion de fortune qui voudraient assurer leur accès au marché commun et à la zone euro...

Dublin, Amsterdam, Luxembourg et Francfort sont en lice, mettant en avant leur dumping fiscal, pour les trois premières, ou le voisinage avec la Banque centrale européenne (BCE), pour la dernière. Hier matin, c'est Paris qui, en présence de Manuel Valls, d'Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse, a lancé un vibrant appel aux banquiers de la City.

Sous le slogan en anglais « Choose Paris Region » (Choisissez la région Paris), le gouvernement et les collectivités locales mettent en place un « guichet unique » pour « favoriser l'implantation d'entreprises étrangères dans Paris et sa région ». Selon ses promoteurs, ce dispositif servira à « appréhender le cadre légal, fiscal et social », à « présenter l'offre scolaire et les avantages liés à l'immigration économique ». Vantant la perspective d'une baisse de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 28 % en 2017, le crédit d'impôt recherche (CIR), le crédit d'impôt compétitivité-emploi (CICE), l'exonération de taxes sur les salaires pour la prime d'impatriation et mille autres avantages fiscaux, la documentation officielle promet également qu'un service dédié au ministère de l'Économie, baptisé en anglais Tax4Business (fiscalité pour les affaires), pourra fournir un « rescrit fiscal », une forme de garantie sur les impôts à payer.

DE NOUVEAUX PARADIS FISCAUX POUR LES BANQUIERS DE LA CITY

Tout a commencé quelques semaines juste après la victoire du camp du Brexit au Royaume-Uni. En juillet, lors des rencontres financières organisées par Paris Europlace, le lobby de la place financière de la capitale française dirigé par Gérard Mestrallet, l'exPDG de GDF Suez (Engie), Manuel Valls en avait fait des tonnes pour gommer les derniers échos du discours du candidat François Hollande au Bourget (« Mon ennemi, c'est la finance », n'est-ce pas ?), dissipés en France depuis son arrivée à l'Élysée... « La France s'est engagée dans un effort sans précédent pour la compétitivité des entreprises ! » avait-il lancé. Avant d'oser ricaner : « Si l'un d'entre vous peut expliquer à tel ou tel journal britannique que la taxe à 75 % n'existe plus, vous ferez oeuvre utile et vous serez des patriotes que je n'hésiterai pas à récompenser ! » Dans ce contexte, Paris Europlace joue sur du velours pour réclamer, fin octobre, un « statut dérogatoire » au droit du travail français pour les cadres dirigeants des entreprises financières, ainsi que la création d'une « zone franche » pour le secteur financier dans la région parisienne. « Le Brexit est l'opportunité pour la place financière d'être écoutée et de faire en sorte que nos sujets puissent être considérés parmi les priorités des réformes à mettre en oeuvre, et ceci est valable tant pour le domaine réglementaire et fiscal, qu'en matière de droit du travail », a expliqué benoîtement à Reuters Arnaud de Bresson, le délégué général de Paris Europlace.

Ministre de l'Économie et des Finances, Michel Sapin a, de son côté, averti les Britanniques : « Après le Brexit, ça ne sera pas comme avant le Brexit. Ils ont voulu le changement, ils vont l'avoir ! » Évidemment, Londres ne compte pas laisser partir les banques de la City. Derrière les envolées lyriques des conservateurs, Theresa May en tête, qui prétendent faire prévaloir demain, dans les négociations avec l'Union européenne, le contrôle de l'immigration sur l'accès au marché commun, ils tentent de mettre en sécurité les « passeports européens » des banques de la City, le sésame qui leur permet d'agir dans l'Union européenne et dans la zone euro, en particulier, depuis Londres.

Dans les faits, les Britanniques sont en passe de réussir un coup de génie : en sortant de l'Union européenne, ils dictent une fois de plus leurs politiques de dérégulation financière. Et ainsi, derrière le Brexit, et quel que soit le résultat des négociations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, de nouveaux paradis fiscaux pour les banquiers de la City ou d'ailleurs, demain, vont émerger...

 

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 09:04

Charroux Gaby, député des Bouches du Rhône

vendredi 21 octobre 2016

Intervention de Gaby Charroux le 18 octobre à l’Assemblée nationale dans la discussion générale du Projet de loi de Finances pour 2017 :

 

 

J’aborderai dans mon intervention l’envers du décor de la politique budgétaire menée sous ce quinquennat. Mais, en préalable, j’aimerais faire un peu de pédagogie – cela me rappellera des souvenirs – sur ce qui en constitue le symbole, le pacte de responsabilité et de solidarité, en donnant quelques éléments de compréhension à nos concitoyens.

Qu’est-ce que le pacte de responsabilité et de solidarité ? Il s’agit d’une vaste opération budgétaire qui consiste à aider inconditionnellement et indistinctement les entreprises en leur accordant des crédits d’impôts et des baisses de cotisations sociales, financés par des réductions dans les budgets de l’État, des collectivités territoriales et de la sécurité sociale.

Par exemple, pour financer les 20 milliards d’euros annuels de crédit d’impôt que coûte le CICE, octroyé sans condition ni ciblage, il a été prévu de faire des économies. Ainsi, sur trois ans, en plus des mesures qui affecteront le budget général de l’État, 11 milliards d’euros d’économie seront réalisés sur la sécurité sociale et les hôpitaux, et 10 milliards sur le budget des collectivités territoriales – sur lequel je reviendrai dans un instant.

Derrière ces chiffres et cette politique qui manque cruellement d’originalité, d’efficacité et de justice, il y a des femmes, des hommes ; il y a le quotidien vécu par nos concitoyens, celles et ceux qui utilisent le service public et le font vivre.

Derrière l’artifice comptable d’un trou de la Sécurité sociale qui serait désormais comblé, nos hôpitaux saignent. La situation y est explosive. Les coupes budgétaires qui les affectent tout autant que l’ensemble du système de soin entraînent une réduction drastique de moyens, ainsi que des suppressions de poste. La chasse au lit, avec le virage ambulatoire, y concourt également. Tout cela met sous tension les personnels hospitaliers, pourtant si courageux face à la charge de travail et aux baisses de moyens. Les conséquences sur l’accueil des personnes hospitalisées sont réelles. Pire, de nombreux établissements n’ont même plus accès au crédit pour mettre à niveau leurs plateaux techniques.

La Cour des comptes rappelait récemment que les dépassements d’honoraires et les remboursements insuffisants des consultations, de l’optique et des soins dentaires rendaient plus difficile l’accès aux soins des personnes à bas revenus. Selon une étude du Collectif interassociatif sur la santé, 36 % des Français, dont la moitié des 25-34 ans, ont renoncé ou différé des soins en raison de leur coût. Est-ce là le prix acceptable de l’équilibre de la Sécurité sociale ?

Les seules solutions préconisées restent malheureusement ancrées dans les logiques comptables de réduction des dépenses, alors que d’autres voies devraient être approfondies pour doter la Sécurité sociale, ce bien commun, de nouveaux financements. L’exemple de l’hôpital public est malheureusement transposable à l’ensemble du service public : dans toutes nos circonscriptions, nous devons faire face à des fermetures de caisses d’allocations familiales, d’accueils de caisses primaires d’assurance maladie, de gares et de bureaux de poste, à la réduction des horaires d’ouverture des sous-préfectures, ou à la disparition de brigades de douaniers.

Les collectivités territoriales sont également en souffrance et paient, elles aussi, le prix de cette politique démesurée de l’offre. Depuis la loi de finances pour 2015, après le coup porté à l’autonomie financière des collectivités par la suppression de la taxe professionnelle décidée dès 2009, les concours de l’État sont en diminution drastique : 3,5 milliards en 2015, 3,4 milliards en 2016 et encore 2,63 milliards prévus dans cette loi de finances. Ce n’est pas la réduction de moitié de la baisse pour le bloc communal, présentée comme une avancée, qui va permettre aux collectivités de faire face aux immenses défis auxquels elles sont confrontées, et notamment de remplir leur rôle d’amortissement des effets de l’accroissement des inégalités et de la pauvreté.

C’est le service public local qui s’en trouve affecté, tout autant que l’investissement. Nicolas Sansu a démontré, dans une commission d’enquête dont le rapport a été censuré, combien les conséquences des baisses de dotations de l’État ont affaibli les communes et les EPCI, et diminué leurs capacités d’investissement. Entre 2013, première année pleine du quinquennat, et 2017, l’investissement du bloc communal sera passé de près de 38 à seulement 26 milliards d’euros.

Mais cela ne semble pas suffire à la Cour des comptes, qui préconise encore plus d’économies, moins d’agents du service public, donc plus de chômage et moins de services publics locaux. Les députés du Front de gauche proposeront, dans cette lecture de la loi de finances, d’inverser cette logique destructrice et de rendre aux collectivités territoriales leur autonomie financière avec, dès 2017, le retour de la dotation globale de fonctionnement au niveau de 2014. Ils proposeront également d’instaurer une véritable péréquation verticale, car la péréquation horizontale divise les collectivités entre elles et arrive au bout de son histoire. Il n’est jamais trop tard pour prendre de bonnes décisions.

 

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