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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 06:21

Je pose mon sac juste un jour et demi à Paris avant de faire la dernière semaine de campagne. C’est la plus dangereuse. C’est celle des maxi boules puantes comme j’ai pu m’en rendre compte à la présidentielle. Peu importe, il faut marcher droit notre chemin. En relisant ce blog je réalise que mon précédent post aura tantôt une semaine. Je croyais quatre jours en y pensant et un mois en lisant. Quelle drôle d’ambiance politique. A six jours des élections européennes, le président de la République n’a toujours pas dit un mot public sur l’enjeu du Grand Marché Transatlantique pour la France. Ni sur l’élection européenne pour la France. Mais il amplement amusé la galerie avec son bricolage des régions et départements ! Pendant la bataille, il joue au Lego institutionnel !

Je n’écris que pour aider votre campagne personnelle. Dans ce post, j’ai pris le temps de rassembler des arguments à propos du Grand Marché Transatlantique puisque, enfin, le thème perce. Puis je viens de nouveau sur Alstom. Cette reconstruction de mon argumentaire, pour être honnête, est surtout à usage de campagne. Ordonner ses arguments par écrit permet de lâcher ensuite ses feuilles pendant les discours et les face-à-face médiatisés. Rude discipline. Je pense vous aider à mener campagne d’argumentation en faisant ce travail plutôt qu’a raconter mes impressions par monts et par vaux, quoi qu’elles m’obsèdent souvent plusieurs jours après que je les ai reçues. Ici, je ne dirais donc qu’un mot de la campagne que je vis sur le terrain. J’avoue que les jours et les lieux se mélangent un peu dans mon esprit. Mais la série des rendez-vous, que ce soit dans ma circonscription, Ondres et Bordeaux, ou bien dans celles où m’ont reçu Eric Coquerel, à Grenoble (grand Sud-Est), Corinne Morel Darleux à Clermont-Ferrand (Centre) ou Gabriel Amard à Nancy (grand Est) est sans équivoque : les nôtres sont là, ils se déplacent en nombre, ils sont enthousiastes. Savoir si c’est une force électorale, c’est une autre affaire, bien sûr. Mais c’est sans aucun doute une force civique consciente en croissance. Dans notre stratégie, rien n’est meilleur ! Rappelons-nous l’objectif : non pas construire un parti révolutionnaire mais un peuple qui le soit. Partout, les salles ont débordé de monde. Nous sommes les seuls dans ce cas. Nos rassemblements massifs attestent de la permanence de la force que nous construisons et de son ancrage. Je n’en dis rien de plus. Je verrai dans vos commentaires ce que vous avez pensé de tout ça quand vous y avez participé, et ce que vous pensez de ma manière de mener mes émissions télévisées ces temps-ci. Je le rappelle, ce blog est une de mes principales antennes pour capter le pays, vos humeurs et arguments. Je vous retrouve ici en fin de semaine.

 

Vivent les poulets !

Enfin ! On n’y croyait plus ! Après six ans de lutte dans un silence assourdissant, les médias découvrent enfin le projet de Grand Marché Transatlantique, marché unique entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Mieux vaut tard que jamais ! Nous avons fini par percer le mur du silence. C’est une nouvelle leçon sur le fonctionnement du système médiatique. En parler dans des discours, éditer un livre, imprimer 80 000 brochures, distribuer plus de 4 millions de tract sur le sujet n’affectaient pas les médiacrates. Même la une de « Marianne » ne leur en toucha une sans faire bouger l’autre, selon le mot de Chirac. Pour que l’on en parle, il aura fallu faire du spectacle. Passionnante leçon de chose. Merci, donc, à « la brigade des poulets anti-GMT » et aux camarades qui se sont déguisés en poulets ! Depuis, le panurgisme médiatique fait son œuvre : la une du Monde mercredi, celle du Parisien vendredi, etc. On ne s’en plaint pas. Pourtant, ce projet ne date pas d’hier !

La Commission européenne défend l’idée d’un « Nouveau Marché transatlantique » depuis 1998. Pendant quinze ans, le projet a avancé en secret à coup de sommets entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique et de résolutions ou déclarations du Parlement européen. En 2009, j’étais le premier et le seul candidat à faire campagne contre ce projet au point de le faire figurer dans ma profession de foi envoyée à tous les électeurs du Sud Ouest. Depuis 2013, tout s’est accéléré. Le 1er février 2013, la chancelière allemande Angela Merkel a relancé le projet en demandant d’« avancer dans les négociations sur un accord de libre-échange entre l’UE et les États-Unis ». Le 12 février, le président étatsunien Barack Obama lui a répondu favorablement dans son discours sur l’Etat de l’Union. Dès le lendemain, les Etats-Unis et l’Union européenne annonçaient « initier les procédures internes [à l’UE et aux USA] nécessaires au lancement des négociations » en vue d’établir un grand marché unique entre les deux rives de l’Atlantique, dans une déclaration commune de Barack Obama et du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso et du président du Conseil européen Herman Van Rompuy.

Ce projet avance dans l’opacité la plus totale. Le 14 juin 2013, le Conseil des chefs d’Etats et de gouvernement et les ministres du Commerce extérieur des 28 pays de l’Union européenne ont donné un mandat à la Commission européenne pour négocier avec les Etats-Unis. Ce mandat a donc été accepté par François Hollande et son gouvernement. Ce mandat est secret. Les députés européens n’y ont jamais eu accès. Le Parlement européen a été tenu à l’écart. Il s’est seulement prononcé, le 23 mai 2013, sur une résolution sans valeur sur ce qui devrait être négocié. Mais le Parlement n’a jamais voté sur le mandat lui-même ! Et celui-ci est toujours confidentiel. Officiellement, pour ne pas que l’Union européenne donne ses positions aux Etats-Unis. Pourtant, les Etats-Unis connaissent sûrement le contenu du mandat puisqu’ils ont espionné la Commission, les Etats et plusieurs grandes entreprises européennes.

Ce projet est un grand danger. Un danger géopolitique d’abord. Il vise à arrimer un peu plus l’Europe aux Etats-Unis d’Amérique. C’est une sorte d’OTAN de l’économie pour renforcer le « bloc occidental » face à la Russie ou à la Chine. Mais c’est surtout un danger social et écologique. En effet, ce projet vise à construire un grand marché unique. Pour cela, il prévoit se supprimer les droits de douanes, quotas et autres protections contre les marchandises étatsuniennes. Mais il vise aussi à supprimer ce que les spécialistes appellent les « barrières non tarifaires ». C’est le plus important. C’est-à-dire à harmoniser les normes écologiques, sociales, sanitaires, techniques entre les Etats-Unis et l’Europe. C’est une bombe à fragmentation : les systèmes d’appellations contrôlées qui protègent les productions locales, les normes d’élevage ou d’abattage des animaux, les conditions d’exploitation des gaz de schiste ou de culture des OGM, tout est menacé ! C’est ainsi que les Etats-uniens qui désinfectent leur poulet à la javel pourrait obtenir le droit de les vendre en Europe où cette pratique est interdite. Voire obtenir la levée de cette interdiction !

Il y a plus dangereux encore. Le mandat donné à la Commission prévoit l’établissement d’un « mécanisme de règlements des différends entre Etats et investisseurs ». Car le Grand Marché Transatlantique vise aussi à libéraliser les investissements et la circulation des capitaux entre les Etats-Unis et l’Europe. Ces « mécanismes », ce sont les fameux « tribunaux d’arbitrages ». Ils ont un but précis : protéger les profits des multinationales contre les réglementations et les décisions des Etats. La logique est simple : les multinationales peuvent attaquer les Etats pour obtenir des dédommagements ou des changements de législation ! Mais ces procès ne se dérouleront pas devant la justice ordinaire des Etats. Ils se dérouleront devant des tribunaux spéciaux, privés : des tribunaux d’arbitrage. C’est là une attaque frontale contre la souveraineté des Etats. C’est tellement vrai que l’Assemblée nationale française avait demandé explicitement le 28 mai « que soit exclu du mandat le recours à un mécanisme spécifique de règlement des différends entre les investisseurs et les États pour préserver le droit souverain des États ». Pourtant, François Hollande a accepté que ce point figure dans le mandat de négociation de la Commission européenne ! La Commission a même lancé une consultation publique en ligne sur le sujet le 6 avril 2014. Officiellement, cette consultation est ouverte à tous mais dans les faits, on ne peut participer que pour « améliorer le système d’arbitrage », pas pour dire qu’on est contre ! Grosse ficelle, grosse arnaque, cruelle moquerie qui rend enragé dès qu’on découvre le pot aux roses de cette prétendue « consultation ».

Ce traité est l’un des principaux enjeux des élections européennes du 25 mai prochain. En effet, le Parlement européen aura le devoir d’approuver ou de rejeter ce marché unique. Chaque député compte dans un sens ou dans l’autre ! C’est la seule garantie que les peuples ont de pouvoir donner leur avis. En effet, aujourd’hui, on ne sait pas si les Parlements nationaux auront à ratifier eux aussi cet accord. C’est possible. Cela dépendra du contenu exact de l’accord à la fin de la négociation. Mais la Commission européenne fait tout pour l’empêcher. Selon le journal allemand Suddeutsche Zeitung du 29 avril, le Commissaire européen chargé de la négociation, Karel de Gucht, veut saisir la Cour de Justice de l’Union européenne pour empêcher les parlements nationaux de se prononcer ! Même pendant les élections, les mauvais coups continuent !

Une éléction référendum sur le GMT (TAFTA)

Les élections européennes sont donc une sorte de référendum pour ou contre le GMT. Ceux qui sont pour le bœuf aux hormones et le poulet à la javel peuvent voter UDI, PS ou UMP. Ceux qui sont contre peuvent voter « non ». Mais cette fois-ci, à la différence d’un référendum classique, vous pouvez choisir votre « non ». Le Front de Gauche porte depuis l’origine le « non de gauche » au Grand Marché Transatlantique. Nous sommes d’ailleurs les opposants les plus sérieux et les plus constants. En quelque sorte, nous sommes l’assurance tout risque contre le Grand Marché Transatlantique.

Les autres opposants à ce projet sont en fait des opposants plus récents et plus flottants. Ils sont devenus opposants au projet au fur et à mesure que les élections se rapprochaient ou que les médias commençaient à tendre l’oreille. La plus hypocrite est évidemment Madame Le Pen. Elle prétend aujourd’hui lutter contre le GMT. Pourtant, elle et son parti font tout l’inverse. En 2008, Madame Le Pen a voté au Parlement européen pour un amendement qui demande un « calendrier » pour « concrétiser l'engagement à long terme de réaliser le marché transatlantique ». Et plus récemment, le Front National n’a jamais soutenu aucune de nos résolutions soumises au vote dans les collectivités locales. Nous avons déposé des vœux ou des motions contre le GMT dans de nombreux Conseils régionaux, généraux ou municipaux. Dans toutes les régions où le débat a eu lieu, le Front National n’a jamais voté pour l’arrêt des négociations. Il a toujours voté contre ou trouvé un prétexte pour s’abstenir. Ce sont des opposants de pacotille !

De l’autre côté, nous sommes heureux de voir qu’Europe Ecologie nous a rejoints dans cette bataille. Cet appui n’est pas de trop. Nous comprenons même leur enthousiasme contre le projet. C’est celui des nouveaux convertis ! Car jusqu’à il y a peu, Europe Ecologie et ses animateurs soutenaient le projet de Grand Marché Transatlantique. En 2002, au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit a voté pour une résolution favorable au GMT. Il s’agissait d’une résolution intitulée « Vers un renforcement de la relation transatlantique axé sur la dimension stratégique et l'obtention de résultats ». Entre deux compliments à l’OTAN, elle appelait dans son article 31 F à « permettre un développement plus harmonieux du marché transatlantique » et dans son article 38 à « permettre au Nouvel Agenda transatlantique de se développer ». Or, le « Nouvel Agenda Transatlantique » est une décision de l’Europe et des Etats-Unis de 1995. Elle est très explicite. « Nous créerons un nouveau marché transatlantique en réduisant ou éliminant progressivement les barrières qui entravent les flux de biens, services et capital entre nous ». Daniel Cohn-Bendit savait tout ça. Et il a voté pour avec la droite et les socialistes dont Harlem Désir. Plus récemment, le 11 novembre 2010, le groupe des Verts au Parlement européen a soutenu une résolution pro-GMT en commun avec le PPE et le PSE. Cette résolution a été présentée par « Reinhard Bütikofer, Eva Lichtenberger, Indrek Tarand, Jan Philipp Albrecht au nom du groupe Verts/ALE ». Ce sont des collègues de José Bové dans le groupe que co-préside Daniel Cohn-Bendit. Cette résolution « invite instamment les partenaires [à] réaliser d'ici à 2015, sur la base du principe d'une économie sociale de marché, un marché transatlantique ». Encore plus près de nous, le 28 mai 2013, à l’Assemblée nationale, Danielle Auroi, députée EELV, présidente de la Commission des affaires européennes, a soutenu le projet de Grand Marché Transatlantique. Elle a voté en faveur de la résolution du groupe PS qui approuve le principe de négociations avec les Etats-Unis et « demande que le mandat de négociation donné à la Commission européenne concernant le «Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement » prévoie clairement que les avancées de la négociation devront être parallèles dans ses différents volets : accès aux marchés, barrières non tarifaires et règles communes pour répondre aux défis du commerce mondial ». Certes, c’est la même résolution qui demande qu’il n’y ait pas de recours aux tribunaux d’arbitrage. Mais cela justifie-t-il pour autant de voter pour l’ouverture de négociations en vue de conclure un accord de libre-échange impliquant « la convergence et la reconnaissance mutuelle de nombreuses réglementations » ? Evidemment non.

Nous avons désormais bon espoir que le débat dure jusqu’aux élections. Déjà, Le Monde dénonce les « fantasmes » des opposants au projet qui agiteraient un « épouvantail ». Pourtant, le projet avance. Lundi 19 mai s’ouvre un cinquième cycle de négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Le même jour, ma camarade Danielle Simonnet dépose au Conseil de Paris un vœu demandant que la ville de Paris se prononce contre ce projet. Le 22 mai, à trois jours des élections européennes, c’est à l’Assemblée nationale que le débat aura lieu. Là encore, c’est grâce au Front de Gauche. Nos députés ont déposé une résolution qui demande l’arrêt des négociations. Mardi 13 mai, lors de l’examen en commission des affaires européennes, le PS et l’UMP se sont alliés pour vider notre texte de sa substance. Ils défendent becs et ongles le Grand Marché Transatlantique. Nous pouvons les mettre en échec. Le 25 mai, chaque voix comptera.

Alstom encore et jusqu'au bout

Comme vous le savez, Arnaud Montebourg s’est réveillé à propos d’Alstom ! Enfin ! A dix jours des élections européennes ! Et à moins de trois semaines de la décision du Conseil d’administration d’Alstom sur l’offre de General Electric ! Il était temps ! Ce jeudi 15 mai, on a appris que le gouvernement a décidé d’agir pour protéger les entreprises françaises contre leurs concurrentes. Il renforce un décret pris en 2005 par le gouvernement De Villepin, déjà soi-disant apôtre du « patriotisme économique ». Le décret en question permet à l’Etat d’empêcher les investissements étrangers dans des entreprises dont le siège social est en France. Il y a aurait beaucoup à dire sur les formules de ce décret mais allons à l’essentiel, c’est à dire à son intention. Jusqu’ici, cette possibilité n’était ouverte que pour onze activités dans les domaines de la sécurité et de la défense. Le gouvernement Valls vient d’étendre cette possibilité à de nouvelles activités dans les secteurs de l’énergie, les communications électroniques, la santé publique et les réseaux et services de transports.

C’était la moindre des choses à faire dans l’urgence. Mais ce réveil tardif indique-t-il un changement de cap ? François Hollande et Manuel Valls sont-ils devenus des adeptes du protectionnisme ? Non, bien sûr ! Au demeurant, la rédaction du décret en atteste. Ce décret aussi est largement hypocrite tant il survient à contretemps. A quoi bon renforcer les dispositifs protégeant notre industrie contre les investissements étrangers au même moment où se négocie un projet de marché unique avec les Etats-Unis ? Car ce projet de Grand Marché Transatlantique vise, entre autres, à libéraliser les investissements entre les deux rives de l’Atlantique. Montebourg lève un doigt pendant que l’Union européenne et François Hollande lui coupent le bras !

En tous cas, cela ne doit donc pas nous tromper dans le moment. D’ailleurs, Arnaud Montebourg explique assez clairement qu’il ne fera rien. Dans Le Monde daté du 16 mai, il explique tranquillement que ce décret n’a pas pour but d’empêcher General Electric de racheter la branche énergie d’Alstom. Seulement de mieux négocier ce rachat ! Comme le dit Montebourg « les conditions d’une négociation juste et équilibrée sont maintenant réunies ». Quelques lignes plus loin, c’est encore plus clair : « Le secret d’une union réussie, c’est qu’elle soit équilibrée. C’est le sens de la lettre que j’ai adressée au président de General Electric, dans laquelle je lui dis notre disponibilité pour une alliance avec Alstom ». Fermez le ban : Alstom sera vendu et dépecé. Montebourg cherche seulement à faire monter les enchères. On est loin de la « fin du laisser-faire » que revendique le ministre. D’ailleurs, Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, l’a dit avec encore plus de franchise que son collègue de l’Economie : « General Electric est une très bonne opportunité pour Alstom. C’est le meilleur projet industriel. Pourquoi ne pas le dire? Et pourquoi vouloir systématiquement faire fuir les investissements étrangers? Nous en avons bien besoin, pourtant ». Loin de la tartufferie Montebourg, le véritable « patriotisme économique » consisterait à nationaliser Alstom pour empêcher que Bouygues ne vende ce joyau industriel à d’autres.

Alstom est un symbole du coût du capital et de la cupidité des « investisseurs ». Le groupe a présenté ses résultats annuels mercredi 7 mai. Ils portent sur la période avril 2013 – mars 2014. Les principaux médias ont relayé la communication du groupe présentant Alstom comme une entreprise fragilisée. Pourquoi ? Parce que son bénéfice net a baissé en 2013. Pourtant, Alstom reste bénéficiaire de plus de 500 millions d’euros en 2013 ! 556 millions d’euros exactement. Cette somme vient s’ajouter aux bénéfices accumulés depuis sept ans, soit 5,8 milliards d’euros. Alstom gagne donc de l’argent depuis 8 ans !

Une autre preuve de difficultés serait qu’Alstom a renoncé à verser un dividende à ses actionnaires cette année. Et alors ? Ceux-ci ont été grassement servis ces dernières années, avec plus de 1,5 milliards d’euros de dividendes en quatre ans. Quant à la trésorerie, négative sur l’année entière, la dépêche de l’Agence France Presse souligne qu’elle est « repassé en terrain positif au second semestre » et que c’est là un « signe encourageant ».

Si Alstom a une difficulté, c’est celle que nous pointons : son carnet de commandes. Il est rempli pour plus de deux ans. Mais les résultats 2013 indiquent que les nouvelles commandes ont reculé de 10% dans l’année écoulée. C’est une preuve de plus que notre analyse est la bonne. Si Alstom est malade, c’est de l’austérité qui réduit les investissements publics dans l’énergie et les transports collectifs. Et Alstom est malade du coût du capital, des dividendes dilapidés ces dernières années. Alstom souffre enfin de l’inconséquence de son principal actionnaire, Bouygues, qui veut s’en débarrasser pour faire une plus-value boursière et se recentrer sur la téléphonie mobile, transformant Alstom en proie facile pour General Electric ou Siemens.

Que ce soit avec General Electric ou Siemens, Alstom est condamné à mort. Il ne s’agit pas là d’un jugement moral sur ces deux entreprises. C’est seulement la froide vérité des affaires. Aucun des deux groupes ne propose d’entrer au capital d’Alstom pour nouer un partenariat. Les deux proposent d’acheter certaines activités d’Alstom. Aucun des deux ne propose d’acheter toutes les activités Alstom. Siemens et GE ne sont intéressés que par la branche énergie. Les deux proposent donc de dépecer Alstom en isolant son activité dans les transports.

Cette vision des entreprises « recentrées sur leur cœur de métier » est une conception idéologique de l’entreprise. Elle méconnaît les conditions de gestion réelle d’activités qui ont des cycles longs qui ne sont supportables que si une activité épaule l’autre par ses résultats. Et elle méconnait aussi ce que les métiers impliqués ont en commun pour ce qui concerne la qualification des travailleurs. Alstom forme un tout. Comme l’écrit la journaliste Martine Orange dans Mediapart, « même si les métiers sont très différents, il y a de nombreuses synergies entre les deux branches : l’ingénierie, des techniques comme la soudure, des équipements comme le contrôle commande. D’un seul coup, tout va être découpé » alors que « depuis un an, la direction avait lancé un vaste programme pour unifier plus étroitement les deux branches ». Surtout, une fois séparé de la branche énergie, Alstom transport mourra à petit feu faute de taille critique et d’adossement à un conglomérat regroupant plusieurs activités. C’est là un point décisif.

La force de Siemens comme de General Electric vient du fait qu’ils ont conservé un groupe diversifié. Là encore, Mediapart explique que « les métiers ferroviaires sont, comme ceux de l’énergie, des métiers à cycle long, demandant d’importants capitaux. Ce n’est pas par hasard que les concurrents d’Alstom sont tous de gros conglomérats avec de multiples métiers. GE compte ainsi plus de onze métiers, allant de l’équipement électroménager au nucléaire […] Certaines activités très rentables compensent les autres qui obligent à mobiliser d’énormes réserves financières. Les cycles et les marchés s’équilibrent ». Mais Alstom n’est plus un conglomérat. Même s’il garde encore plusieurs métiers et branches, il a progressivement abandonné plusieurs activités, notamment depuis 2004. Alstom a abandonné son secteur « transmission et distribution » en 2004, puis sa branche « power conversion » spécialisée en particulier dans la propulsion électrique en 2005, avant de se débarrasser des chantiers navals de l’Atlantique en 2006. Cette grande braderie a été imposée par la Commission européenne au moment de l’entrée de l’Etat dans le capital d’Alstom. Et de nouveau, a peine connu le projet de décret, le commissaire Barnier fait savoir qu’il ne saura être autorisé par la Commission. On va voir ce que valent les mouvements de menton du PS confronté a une résistance. Rien sans doute.

Le dépeçage d’Alstom est insupportable. Alstom est une entreprise indispensable à la souveraineté industrielle de la France. Comme je l’ai déjà écrit, et expliqué jusqu’au détail dans mes discours de cette campagne, ni la transition énergétique, ni le développement des transports collectifs ne sont possibles sans cet outil industriel, ses brevets, le savoir-faire de ses ouvriers, techniciens et ingénieurs.

Il y a un autre aspect qui est également très inquiétant. La vente d’Alstom menace la sécurité et l’indépendance nationales. J’ai dénoncé cette situation jeudi 7 avril dans un communiqué de presse. Je regrette beaucoup qu’aucun grand média ne l’ai repris. En effet, cinq pièces maitresses de la sécurité et de l’indépendance nationale fonctionnent avec des turbines produites par Alstom. Je parle ici du seul porte-avions et des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de notre Marine nationale. Le porte-avions Charles de Gaulle dépendra-t-il demain des Etats-Unis pour fonctionner si General Electric rachète Alstom ? La France devra-t-elle demander l’autorisation à Madame Merkel avant d’utiliser ses quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, piliers de la stratégie de dissuasion nucléaire, si Siemens rachète Alstom ? C’est l’indépendance de la France et donc la souveraineté de son peuple qui sont en cause à l’heure où l’attitude belliqueuse de l’OTAN menace la paix en Europe.

Il faut nationaliser Alstom. De la transition énergétique à la Défense nationale, tout démontre qu’Alstom est indispensable à l’avenir de notre pays. Son dépeçage contraire à l’intérêt national. Au lieu de cela, François Hollande parle pour ne rien dire et laisse faire le pillage. Mardi 6 mai, sur BFMTV, il a ainsi écarté sans aucun argument l’idée d’une nationalisation. Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur un entrée au capital de l’Etat, François Hollande a répondu sèchement « pour l’instant ce n’est pas une hypothèse ». Avant d’ajouter cette phrase mystérieuse : « si l’Etat était présent au capital, on finirait par l’oublier ».

Hollande préfère abandonner Alstom à son conseil d’administration, composé de « quatorze administrateurs, dont sept ne sont pas de nationalité française » soit la moitié, comme le dit le site internet d’Alstom. Quant au PDG d’Alstom Patrick Kron, il a déjà assuré ses arrières. Il vient d’être élu au conseil d’administration du groupe pharmaceutique Sanofi. Là-bas aussi, les actionnaires enchaînent les mauvais coups contre les salariés et leur savoir-faire. Alors qu’il a caché son projet de vente d’Alstom aux autorités françaises, le voila déjà avec un nouveau fauteuil et les jetons de présence qui vont avec. C’est décidément très triste !

Bové cherche la bagarre. Et se tire une balle dans le pied !

Aforce de chercher la bagarre avec moi, José Bové a fini par se tirer une balle dans le pied. Il m’a reproché une absence lors d’un vote sur le plafonnement des aides publiques aux grosses exploitations. Cet amendement a bien été rejeté par deux voix le 13 mars 2013 : 334 contre, 332 pour. Mais les 2 voix manquantes sont à chercher dans le groupe des Verts ! Quatre membres du groupe Verts, des collègues de Bové, ont voté contre cet amendement.

Qui sont ces 4 membres du groupe Verts ? Il s’agit de deux nationalistes écossais, d’un nationaliste gallois et d’un nationaliste flamand. Car au Parlement européen, José Bové siège dans le même groupe que ceux-là ! Il siège en particulier à côté de la Nouvelle Alliance Flamande, la NVA. Ce parti a un député européen, Marc Demesmaeker. Au cas où vous ne le sauriez pas, la NVA prône l’autonomie de la Flandre et donc l’explosion de la Belgique. C’est un parti violemment anti-francophone et anti-wallon. Son président, Bart de Wever, compare la présence de francophones en Flandre à du « colonialisme ». Pour lui, « Il n'y a pas de minorité francophone en Flandre, il y a des immigrants qui doivent s'adapter ». Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre que la NVA a ainsi recruté plusieurs anciens membres du parti d’extrême-droite flamand Vlaams Belang. Plutôt que de chercher la paille dans l’œil du Front de Gauche, José Bové ferait mieux de voir la poutre dans l’œil de son propre groupe au Parlement européen !

J’en viens au détail. Lundi soir, en débat sur France 2 avec cinq autres candidats aux européennes dont ma camarade Raquel Garrido, José Bové a cru faire le malin en affirmant : « Quand on a essayé de voter le plafonnement des aides, certains n’étaient pas là. C’est vrai, Madame Le Pen n’était pas là le jour où on a voté. C’est vrai, Monsieur Mélenchon n’était pas présent et on a perdu le vote a deux voix ».

José Bové aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue sans sa bouche avant de sortir un argument aussi grotesque. D’autant que José Bové sait bien que ce texte n’aurait rien décidé. En effet, le Parlement européen se prononçait alors pour donner un mandat à ses représentants dans les négociations à venir sur la politique agricole commune (PAC) avec les ministres de l’Agriculture des 28 pays de l’Union européenne et avec la Commission européenne. Il ne votait pas pour décider. Le vote final et décisionnel sur la PAC a eu lieu le 20 novembre 2013. Lors de ce vote décisionnel, j’ai voté contre ce texte, en particulier parce que les aides ne sont toujours pas plafonnées pour les gros exploitants agricoles comme le dit mon explication de vote déposée à l’époque.

J’en reviens au vote sur le mandat dont parle Bové. Les « mandats » que le Parlement donne à ses négociateurs sont des mandats bidons. Ils sont régulièrement passés par-dessus bord par les négociateurs pour ne pas déranger les chefs de gouvernement. Un exemple ? Le même jour que le vote dont parle Bové, le Parlement européen a aussi voté une résolution sur le projet de budget de l’Union européenne pour la période 2014-2020. Le « mandat » donné au président du Parlement Martin Schulz était de rejeter la baisse du budget européen proposé par la Commission et le budget. Mais Martin Schulz a réussi l’exploit de transformer ce « non » en « oui ». Au point qu’en novembre, les socialistes européens et la droite ont voté pour le projet de budget alors que son montant n’a pas changé d’un centime !

La même comédie a eu lieu avec le texte dont parle Bové. Certes, le Parlement n’a pas adopté l’amendement demandant le plafonnement des aides à 200 000 euros annuels par exploitation agricole. Mais le Parlement européen avait quand même soutenu un plafonnement à 300 000 euros. Le montant est très insuffisant. Mais il figurait dans le mandat donné aux négociateurs du Parlement. Pourtant, il ne figure plus dans l’accord « négocié » et soumis au vote du Parlement en novembre 2013 ? Pourquoi ? Parce que les négociateurs du Parlement européen l’ont passé par-dessus bord en cours de route. Il en aurait été de même avec un seuil à 200 000 euros et Bové le sait parfaitement. Car l’un des adversaires à ce plafonnement dans les négociations était le ministre français Stéphane Le Foll, membre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault auquel participaient aussi deux camarades de José Bové : les ministres d’Europe Ecologie Cécile Duflot et Pascal Canfin.

Mais le plus cocasse n’est pas là. Il est sur le vote que Bové pointe lui-même. Il s’agit très précisément du vote de l’amendement 105 à la « proposition de décision sur l’ouverture et le mandat de négociations interinstitutionnelles » sur les règles relatives aux paiements directs en faveur des agriculteurs au titre de la politique agricole commune. Cet amendement est un amendement du groupe des socialistes et pas des Verts. Il prévoyait un plafonnement des aides à 200 000 euros par exploitation. Le groupe de José Bové, comme le mien, avaient déposé des amendements demandant un plafonnement à 100 000 euros par exploitation. Ils ont été battus nettement par 538 voix contre 113. Voila pour le rapport de force au Parlement européen sur ce sujet. Restait donc l’amendement a minima du groupe socialiste. Aujourd’hui Bové se plaint que cet amendement n’ait pas été voté. Pourtant, à l’époque, sur son blog, il le trouvait « insuffisant ». Pourquoi chercher une polémique avec le Front de Gauche qui défendait la même position qu’Europe Ecologie et défendre le PS et ses amendements « insuffisants » ?

Cet amendement a bien été rejeté par deux voix : 334 contre, 332 pour. Bové me reproche mon absence lors de ce vote. Il devrait pourtant savoir que ce jour-là je rencontrais le président de la République de Bolivie Evo Morales, de passage à Paris. José Bové a assisté la veille, mardi 12 mars, à sa conférence à la maison de l’Amérique Latine à Paris. Pour ma part, j’avais rendez-vous pour une audience mercredi 13 mars au matin. Il m’était donc matériellement impossible d’être à Paris avec Evo Morales le matin et à Strasbourg pour les votes au Parlement européen à midi.

José Bové me reproche donc d’avoir rencontré Evo Morales. J’assume. C’était mon devoir de le rencontrer. Nous étions une semaine après la mort d’Hugo Chavez qui a été un grand choc dans toute l’Amérique latine, en particulier pour les gouvernements progressistes. Mon devoir d’homme de gauche était donc d’apporter mon soutien à ces gouvernements et de témoigner mon affection aux camarades de lutte de Chavez parmi lesquels Evo Morales. Mais c’était aussi mon devoir de député européen ! Pourquoi ? Parce que je siège dans la délégation du Parlement européen pour l’Amérique latine !

Avant de m’attaquer sur un vote sans enjeu, Bové ferait mieux de balayer devant sa porte. Et de respecter ses camarades d’hier. Ils sont plus respectables que ses amis d’aujourd’hui ! Les responsables du rejet de l’amendement sont à chercher parmi ceux qui siègent avec Bové. Les 4 nationalistes auraient pu au moins s’abstenir pour faire plaisir à José Bové et ne pas faire obstacle à l’amendement ? Non, ils ont voté contre. S’ils s’étaient abstenus, l’amendement serait passé. En votant contre, c’est eux qui ont fait rejeter l’amendement.

 

alexis tsipras - pierre laurent - jl mélenchon                                  Jean-Luc Mélenchon - Alexis Tsipras - Pierre Laurent 

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 20:38
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 19:43
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 19:41

Pour un avenir solidaire

La devise républicaine exprime les valeurs qui nous rassemblent : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Aujourd’hui, elle résume nos inquiétudes, nos refus, nos espoirs. Parce que les attaques contre notre bien commun se multiplient, parce que nous refusons la haine, nous, militants associatifs, syndicalistes, étudiants, lycéens, appelons tous les habitants de notre pays au rassemblement pour agir ensemble sur le terrain de l’égalité des droits et des libertés.

Inquiets, nous le sommes devant l’offensive qui s’amplifie contre ces valeurs : l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité des droits quelle que soit l’orientation sexuelle des personnes, l’égalité des familles dans leur diversité. Inquiets nous le sommes toujours face à la croissance du chômage, des inégalités et des discriminations.

Inquiets, nous le sommes encore face à la spéculation financière qui rythme l’économie, déshumanise la société et la vie quotidienne.

Inquiets, nous le sommes plus que jamais face à l’offensive antirépublicaine qui s’accompagne d’une instrumentalisation de la haine et de la banalisation des idées d’extrême droite.

Cette situation dangereuse est aussi alimentée par des difficultés économiques et sociales croissantes, par des politiques qui nourrissent un sentiment d’injustice et d’abandon et par une succession de gouvernements qui depuis trente ans semblent indifférents et impuissants à résoudre les problèmes d’emploi, de justice sociale et d’urgence écologique. Dans un tel contexte, l’extrême droite multiplie les discours simplificateurs, les promesses abusives, et les solutions aussi illusoires que dangereuses.

C’est pourquoi nous appelons à faire barrage à la haine, à la xénophobie, à toutes les discriminations et à combattre les propos sexistes, homophobes, racistes, antisémites, aux discours anti-Roms, anti-musulmans.

Parce que la République est laïque dans sa constitution, nous refusons de voir banalisées les agressions contre la liberté de création et d’expression qu’elles visent la pédagogie, la littérature, le théâtre, le cinéma, ou Internet, la liberté de la presse et la liberté de pensée.

Nos espoirs naissent d’une conviction partagée. La crise économique, sociale, environnementale et démocratique que nous vivons appelle plus que jamais la solidarité de tous avec tous, la reconnaissance de l’égale dignité des personnes, notamment des plus pauvres, et la confiance dans les capacités de chacun de participer au nécessaire élan d’imagination collective.

Nos espoirs résident dans la construction d’un élan démocratique, au service de l’intérêt général, dans la réhabilitation de la morale publique en politique, dans notre volonté de faire vivre l’égalité et la justice sociale. Nos espoirs se tissent de ce que nous savons produire, créer, inventer et défendre chaque jour pour mieux vivre, pour « faire société », donner corps aux valeurs de la République.

Tous les jours, aux côtés d’une jeunesse engagée, nous avons des raisons d’espérer : elle passe à l’action, invente des solutions pour demain, met son énergie à construire de nouvelles manières de vivre et de faire ensemble.

Nous lançons un appel à la mobilisation pour agir, toutes et tous, sur le terrain de l’égalité des droits. Dans nos villes, dans nos quartiers et nos villages, faisons-nous entendre ! Nous sommes des millions à vouloir porter un coup d’arrêt aux entrepreneurs de haine et de peurs, soyons des millions à le dire.

Organisons les rencontres croisées de celles et ceux qui ont à cœur de faire vivre ces valeurs, de les défendre et de les promouvoir en France et en Europe. Ce printemps, durant l’été, au-delà, mobilisons-nous pour faire vivre nos idées, expériences et propositions autour de débats, de manifestations diverses pour peser dans le débat public et affirmer ensemble que la liberté, l’égalité et la fraternité sont plus que jamais les clés de l’avenir que nous voulons.


Un appel lancé à l’initiative de

Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV)
Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active (CEMÉA)
Fédération nationale des FRANCAS
Ligue de l’enseignement
Ligue des Droits de l’Homme

Des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire

Animafac, Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV), Association française pour la lecture (AFL), Association nationale pour les Transports Educatifs de l’Enseignement Public (AnATEEP), ATTAC, Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active (CEMÉA), Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France (MJC), Conseil national des Associations Familiales Laïques (CnAFAL), Eclaireuses et Eclaireurs De France (EEDF), L’Economie sociale Partenaire de l’Ecole de la république (L’EsPEr), Fédération des Aroéven (FOEVEn), Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), Fédération des Centres sociaux et socioculturels de France, Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des Ecoles Publiques (FCPE), Fédération Française des Maisons de Jeunes et de la Culture (FFMJC), Fédération des Etablissements scolaires Publics Innovants (FEsPI), Fédération Générale des Pupilles de l’Enseignement Public (FGPEP), Fédération Initiatives des Femmes Africaines de France et d’Europe (Fédération IFAFE), Fédération nationale des Centres Musicaux ruraux (FnCMr), Fédération nationale des FrAnCAs, Fondation Copernic, Graines de France, Groupe Français d’Education nouvelle (GFEn), ICEM-Pédagogie Freinet, Itinéraire International, Jeunes Européens-France, Jeunesse au Plein Air (JPA), Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC), Le Mouvement de la Paix, Le Planning Familial, Les petits débrouillards, Ligue de l’enseignement, Mouvement français des réseaux d’échanges réciproques de savoirs FORESCO, Office Central de la Coopération à l’Ecole (OCCE), réseau national des Juniors Associations (rnJA), Union Française des Centres de Vacances et de Loisirs (UFCV), Union nationale Lycéenne (UnL), Union Peuple et Culture, Union nationale pour l’Habitat des Jeunes (UNHAJ)

Des associations de défense des droits et libertés et de solidarite

Association Laïque pour l’Education, la Formation, la Prévention et l’Autonomie (ALEFPA), Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens (APGL), Civisme et Démocratie (CIDEM), Fédération nationale des Associations d’Accueil et de réadaptation sociale (FnArs), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Ligue Internationale contre le racisme et l’Antisémitisme (LICrA), Mouvement contre le racisme et l’Amitié entre les Peuples (MrAP), solidarité Laïque, sOs racisme, Union nationale des Associations Laïques Gestionnaires (UnALG)

Des organisations syndicales

Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), Confédération Générale du travail (CGT), Confédération Paysanne, Fédération syndicale Unitaire (FsU), syndicat national des Associations Laïques Employeur du secteur sanitaire, social, médico-éducatif et médico-social (snALEss), Union nationale des Etudiants de France (UnEF), Union nationale des syndicats Autonomes (UnsA), Union nationale des syndicats Autonomes Education (UnsA Education), Union syndicale solidaires

http://avenirsolidaire.org/

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 19:07
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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 18:15
Les élections municipales ont bel et bien servi de vote sanction contre la politique d’austérité menée par F. Hollande et Jean-Marc Ayrault en a payé les pots cassés. Si les listes qui apparaissaient détachées de l’alliance PS/EELV s’en sont plutôt bien sorties, c’est toute la gauche qui est affaiblie. Bien que victorieuse, l’UMP ne remporte pas un succès massif, et le F Haine continue son travail d’enfumage des couches populaires.
Mais surtout, en nommant Manuel Valls et en proposant le fameux Pacte de Responsabilité, Hollande apparaît sourd et aveugle au message des électeurs de gauche.
Le président de la République voulait faire de ce Pacte, un « moment de vérité » pour le pays. Ce sera surtout un moment de divorce accru entre le pouvoir qui se réclame de la gauche et les classes populaires. En favorisant aussi clairement les intérêts de la finance et du Medef, il a commencé à scier la branche sur laquelle repose son gouvernement.
Ce plan d’austérité constitue une régression sociale majeure : 18 milliards d’économie sur le budget de l’État, 11 milliards sur les collectivités locales, 10 milliards sur l’assurance maladie et 11 milliards sur les autres dépenses de protection sociale. Ce sont les salariés et notamment les plus modestes, les fonctionnaires, les retraités qui financeront les cadeaux pour les patrons pour un montant de plus de 36 milliards d’euros.
Partout en Europe, le chômage et la précarité explosent, les droits démocratiques des peuples sont bafoués, l’écologie est sacrifiée sur l’autel du profit. Le dogme ultralibéral, les traités européens et ceux qui les défendent encore en sont responsables. En France, le gouvernement de Manuel Valls, allié à Angela Merkel, sert de relais à cette politique d’austérité.
Le 25 mai prochain, pour les élections Européennes, il n’y aura qu’un seul tour pour exprimer notre refus de cette politique. Le risque est fort d'avoir un haut niveau d'abstention, finalement assez confortable pour les partis libéraux au pouvoir, dû au rejet des politiques conduites depuis des années, au nom de l'Europe ou d'un prétendu réalisme économique.
Avec la liste du Front de Gauche, conduite par Myriam Martin, nous pouvons créer la surprise en envoyant à Strasbourg une députée qui refusera le Grand Marché Transatlantique et appellera à désobéir à ces traités mortifères pour notre modèle social, notre démocratie, et même notre dynamisme économique.
Une députée qui se fera l’écho des luttes pour une autre Union Européenne, en rupture avec celle des banques. Une Europe des peuples, solidaire, sociale et écologiste.
François Rippe
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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 16:19

Avec qui vont siéger les élus du Front de Gauche?

 

Dossier l'Humanité - 10 et 11 mai 2014 - Le Monde 18-19 mai 

 

Selon les sondages, le Front de Gauche est annoncé à 8-9% pour ces élections européennes du 25 mai. 

La Gauche Unitaire Européenne (GUE), le seul rassemblement à batailler contre l'austérité et le libéralisme en Europe, pourrait devenir le troisième ou le quatrième groupe au Parlement Européen, passant de 35 à 52 députés, ce qui le placerait devant les Verts, qui passeraient de 57 à 38 députés.  

 

Bien sûr, cela dépendra du choix de nos concitoyens européens et français: on devrait logiquement avoir de meilleurs résultats encore, vu l'ampleur des désastres sociaux, économiques, écologiques et démocratiques causés par les politiques pro-capitalistes de la droite et des sociaux-démocrates, et c'est particulièrement vrai dans le sud de l'Europe où les partis et rassemblements de la vraie gauche pourrait faire une poussée.

En Espagne la coalition Gauche Plurielle (Izquierda Unida- Parti Communiste+ divers) est donné à 10% voire 12%, en troisième position. Au Portugal et dans les pays nordiques, la gauche de gauche pourrait aussi progresser. En Irlande, le Sinn Féin est donné à 15%. C'est de Grèce qui viendra sans doute le meilleur résultat de la gauche anti-libérale, Syrisa devant totaliser plus de 27%, son score aux dernières législatives.

 

A noter que quand on met sur le même plan le Front de Gauche et le FN, tous deux qualifiés par les médias au service du système d'euro-sceptiques ou de populistes, il y a une malhonnêté fondamentale: le Front de Gauche ne va pas siéger dans le groupe avec des éléments néo-nazis, néo-fascistes, racistes, traditionnalistes réactionnaires, faut-il le rappeler!   

 

Voici nos alliés en Europe pour l'instant:

 

Danemark

Alliance Rouge Verte - 6,7% en 2011    

 

Pays-Bas

Parti Socialiste - 9,7% en 2012

 

Irlande du Nord

Sinn Féin - 25,5% en 2012

 

Irlande

Sinn Féin - 10% en 2012

 

Belgique

Parti du Travail - 1,5% en 2012 

 

Portugal

Coalition démocratique unitaire (dont Parti Communiste Portugais)-  8% en 2011

 

Espagne

Gauche Unie (Izquierda Unida) - 7% en 2011

 

Luxembourg

La Gauche + Parti Communiste: 5,5% en 2013

 

Suède

Parti de Gauche: 5,6% en 2010

 

Finlande

Alliance de Gauche: 8,1% en 2011

 

Lettonie

Centre Harmonie: 28,3% en 2011

 

Allemagne

Die Linke: 8,6% en 2013

 

République Tchèque

Parti Communiste de Bohème-Moravie: 15% en 2013

 

Slovaquie

Parti Communiste: 0,7% en 2012

 

Autriche

Parti Communiste: 1% en 2013

 

Croatie

Parti travailliste: 5,1% en 2011

 

Chypre

Parti progressiste des travailleurs (Akel): 32,7% en 2011

 

Grèce

Parti communiste (4,5%) + Syriza (27%) en 2012

 

Italie 

Révolution civile (dont communistes) 2,25% 

 

 

 

 

 

 

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 13:39

Pour un Mieux-Vivre Partagé,


Rompre et Refonder l’Europe

 

 

L’Union Européenne est une idée magnifique et pourtant, au mieux elle n’intéresse pas, au pire elle suscite méfiance et rejet … et avec raison ! Cette belle idée a été dévoyée. Nous rêvions d’une Europe source de prospérité et de mieux-vivre pour tous ses habitants, nous nous réveillons avec une Europe du libre-échange, terrain de jeux des multinationales et des prédateurs financiers. Nous voulions une Europe des peuples unis dans la paix et la coopération, nous subissons une Europe des rivalités et concurrences économiques organisées entre ces peuples. Nous espérions une Europe respectueuse de la planète et de l’environnement, elle organise la destruction de l’écosystème et le pillage des biens communs de l’humanité.

Au Front de Gauche, nous prétendons que cette évolution n’est pas une fatalité et qu’il est encore possible de rompre avec l’Europe telle qu’elle est pour refonder un autre projet européen, social et solidaire. Pour nous aujourd’hui, l’urgence absolue, c’est de désobéir à tous ces traités qui fondent la politique de l’Union Européenne et ui nous ont été imposés sans la moindre concertation (traité de Lisbonne, TSCG …) Ce sont ces traités qui font de l’Europe un carcan économique qui opprime les peuples et leur impose toujours plus d’austérité et de précarité.

 

Voici l’Europe dont nous rêvons et que nous pouvons construire si nous sommes assez nombreux pour le vouloir :

 

Une Europe libérée des griffes de la finance

L’Europe est actuellement victime des prédations du capital financier et d’un mode d’accumulation du capital au profit de quelques-uns, ce qui détruit toute possibilité de développement justement réparti

  • Soumettons la dette des banques au contrôle des citoyens et du Parlement pour envisager son rééchelonnement ou son annulation totale ou partielle

  • N’admettons plus que la Banque Européenne soit le coffre-fort des marchés qui s’en servent pour alimenter les dettes publiques, remettons la au service des peuples avec obligation pour elle de prêter directement aux Etats et aux collectivités territoriales

  • Luttons efficacement contre la fraude fiscale : transparence bancaire, renforcement des services d’enquête, coopération européenne)

  • Taxons le capital spéculatif par une véritable taxe sur les transactions financières

  • Finissons-en avec le dumping fiscal qui vide les caisses des états, en harmonisant la fiscalité des entreprises, avec bonus pour celles qui créent de l’emploi, investissent, forment, paient correctement leurs salariés, et malus pour celles qui délocalisent, spéculent, polluent

 

Une Europe qui garantisse du travail, des revenus décents, une protection sociale à chacun de ses habitants, dans le respect de l’écosystème

Le développement industriel et agricole n’a aujourd’hui qu’un seul objectif : augmenter les profits des multinationales et acteurs financiers au détriment de la santé économique des pays et des peuples

  • Investissons massivement pour reconstruire les économies européennes et engageons la transition écologique. Parions sur les énergies renouvelables et propres, les économies d’énergie, le développement des transports ferroviaires et de la voie d’eau. Tout cela créera des emplois.

  • Produisons autrement : les modes de production actuels favorisent les délocalisations et l’augmentation inutile des transports routiers. Développons des coopérations et des filières stratégiques entre territoires. Relocalisons les emplois, favorisons les circuits courts de production et de consommation, introduisons des visas écologiques et sociaux sur les importations.

  • Développons une politique agricole débarrassée des logiques productivistes, qui garantisse des revenus décents pour les agriculteurs, une nourriture de qualité et accessible à tous.

  • Pour en terminer avec le dumping social qui ne sert qu’à alimenter les profits des entreprises et à appauvrir les salariés, alignons progressivement les salaires et les droits sociaux sur le modèle des pays où les droits des salariés sont les plus avancés et mettons en place un salaire minimum européen.

  • Engageons un développement des services publics avec des créations d’emplois utiles au peuple, œuvrant à la reconstruction du lien social, capables de redynamiser les territoires ruraux et les quartiers populaires.

 

Une Europe démocratique à l’écoute de son peuple et au service de l’émancipation humaine

Les outils de décision et d’élaboration des politiques européennes sont aujourd’hui entre les mains des lobbies et d’acteurs politiques sourds, aveugles ou démissionnaires devant leur responsabilité de garant de l’intérêt commun

  • Exigeons une consultation par référendum sur toutes les grandes orientations européennes : il ne faut plus qu’un projet comme le traité transatlantique, qui va impacter la vie de tous les citoyens en les entraînant vers le moins-disant social, environnemental et démocratique, puisse être négocié dans son dos !

  • Développons les outils démocratiques qui vont permettre au peuple de participer à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation des politiques européennes.

  • Donnons aux parlements nationaux la possibilité de participer à l’élaboration des lois et règles européennes

  • Elisons Le parlement européen à la proportionnelle sur des listes nationales afin que tous les courants de pensée soient représentés

  • Supprimons la commission européenne, totalement antidémocratique

  • Interdisons le lobbying ou plaçons-le sous étroite surveillance

 

Une Europe des droits et des libertés

Contre l’Europe de l’ordre moral, il faut agir pour les droits des femmes et les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi, Trans)

  • Défendons l’égalité entre les femmes et les hommes à tous les points de vue et le droit fondamental des femmes à disposer de leur corps notamment en garantissant l’accès de toutes à l’IVG et à la contraception.

  • Contre la primauté des Etats en matière des droits sexuels, imposons une loi européenne contre toute forme de discrimination et l’égalité des droits quelle que soit l’orientation sexuelle des personnes.

 

Une Europe de la paix et de la solidarité entre les peuples

L’Europe peut être un outil de coopération entre les peuples du monde et un acteur important sur la scène internationale à condition de rompre avec la logique d’ingérence impérialiste et néocolonialiste.

  • Rompons avec les politiques atlantistes, sortons de l’OTAN et restons indépendants des USA !

  • Donnons la priorité aux règlements politiques des conflits et défendons la perspective d’un désarmement multilatéral.

  • Défendons le droit imprescriptible du peuple palestinien à un Etat souverain et démocratique dans les frontières de 1967.

 

 

Tout cela est possible. Nous sommes suffisamment nombreux à souffrir de cette construction européenne anti-démocratique et agressive pour les populations, à souhaiter une vraie coopération entre les peuples sur le chemin de la prospérité pour tous. Notre ambition est de créer en Europe un espace politique et économique qui fasse contrepoids aux logiques et à la puissance du capital globalisé. Nous voulons une Europe solidaire qui fasse passer l’humain d’abord !

 

Le 25 mai, Manifestons clairement cette volonté en votant pour la liste du Front de Gauche conduite par Myriam Martin.

 

Michèle Abramovicz

 

Unknown

 

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 11:31

L’Europe était une belle promesse d'affirmation de valeurs humanistes, de dépassement des chauvinismes par des échanges internationaux plus réguliers et une meilleure connaissance et compréhension réciproque, de rattrapage des pays européens les moins développés, de coopération à tous les niveaux entre des peuples jadis opposés par l'histoire, d'harmonisation par le haut des législations sociales, de préservation d'un modèle social globalement plus protecteur et égalitaire sur le vieux continent que partout ailleurs, de contrepoids à l'hégémonie américaine et à son modèle économique pro-capitaliste, de construction d'un modèle de transition écologique.

Comme beaucoup, nous y avons cru, et nous voulons toujours la construire, cette Europe démocratique et sociale des peuples, car la nostalgie du repli sur les frontières nationales est une fausse solution, probablement à contre-courant de l'histoire, même si les peuples sont de plus en plus désanchantés vis à vis de l'Union Européenne. Et on peut les comprendre... 

En effet, quel triste spectacle nous offre l'Union Européenne depuis trois décennies! Acte Unique imposant la politique de rigueur et la priorité à la lutte contre l'inflation en 1986 sous l'impulsion de Jacques Delors, une mise en place de l'euro et un élargissement précipités qui l'ont réduit au rôle de grand marché concurrentiel et d'instrument de discipline économique ultra-libérale ! La privatisation du secteur de l'énergie, des télécommunications, le démantèlement de la Poste, du fret ferroviaire public, et bientôt l'ouverture à la concurrence des TER.

1600 migrants meurent chaque année en tentant de gagner les rives de la survie et de l'espoir en Europe. L'Europe de la libre circulation des capitaux et de la mise en concurrence généralisée des travailleurs protège ses frontières extérieures derrière les barbelés et les dispositifs policiers de Schengen, mais elle ne protège surtout pas les classes populaires, les salariés, les retraités, mis à la diète et livrés en pâture aux intérêts du grand capital qui ne jure que par la suppression des dispositifs de protections sociales et des services publics, par la baisse du coût du travail.

Gouvernements élus contraints à la démission et remplacés par des technocrates sans légitimité démocratique mais choisis par la Finance (en Grèce, Lucas Papadamos, ancien banquier central ; en Italie, Mario Monti, ancien commissaire européen et président d'un think tank pro-patronal, conseiller de Goldman Sachs et Coca Cola ) ; toute-puissance d'une institution hors de contrôle démocratique (BCE dirigée par Mario Draghi, un autre ancien de Goldman Sachs) ; effacement du rôle du Parlement Européen ; Commission Européenne devenue avec Barroso le pro-consul de l'empire des intérêts marchands ; annulation de référendums ou encore intrusion du secteur privé et des multinationales au cœur de la prise de décision politique, ce que nous pouvons encore observer récemment avec les négociations secrètes et opaques du Traité Grand Marché Transatlantique...

L'Europe telle que nous la connaissons n'est plus qu'un instrument au service de réactionnaires qui ne rêvent que de détruire les conquêtes sociales du mouvement ouvrier. Seule la rupture avec ses Traités et ses normes de bonne gouvernance peut relancer l'efficience de la démocratie, l'emploi et le partage des richesses.

En juillet 2008, alors que s'ouvrait la présidence française du Conseil de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy rappelait, devant les cadres de l'UMP, les vertus du processus d'intégration européenne : « Imaginons un peu ce qu'il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France... Heureusement qu'il y avait l'Europe pour empêcher ceux-ci d'aller jusqu'au bout de leur idéologie et de leur logique. C'est aussi cela, l'Europe ! » Disons-le tout de go, depuis le Traité de Rome de 1957, mais plus encore depuis le Traité de Maastricht de 1992, c'est surtout cela. Une machine anti-égalitaire !

Chacun voit que l'Europe sert depuis des années d'alibi à les politiciens nationaux pour des politiques de régression sociale prétendument imposées par des contraintes extérieures, qu'elle est dirigée de manière parfaitement anti-démocratique par un Conseil des chefs d'états donnant mandat sans en avoir reçu eux-mêmes des peuples, une Commission Européenne constituée de dirigeants cooptés et non élus et une Banque Centrale gardiennes de l'orthodoxie libérale tandis que le Parlement que nous allons renouveler le 25 mai prochain n'est là dans une large mesure que pour amuser la galerie, réduit à un rôle de faire-valoir.

Depuis l'annulation du référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen, le refus des gouvernements français et hollandais de tenir compte du vote des citoyens et la ratification du Traité de Lisbonne en 2007, nous le savons : les peuples de l'Union Européenne sont dépossédés de leur souveraineté avec le type d'institutions et de politiques européennes qu'on leur impose. Ce à quoi nous assistons depuis 20 ans n'est malheureusement que le raidissement d'une pente suivie dès les premiers pas.

La construction européenne s'est faite sous l'influence des lobbies industriels et financiers et de quelques technocrates et dirigeants libéraux à leur service, comme Jean Monnet, qui a fait ses armes dans le milieu de la Finance américaine et a toujours professé son mépris de la démocratie sociale. Elle s'est faite sans les peuples et contre les intérêts des salariés européens, pour réduire l'emprise de la souveraineté des peuples sur les décisions économiques et sociales, mettre en concurrence les systèmes sociaux et fiscaux, libéraliser les entreprises et les services publics, ouvrir toujours plus de champ de l'activité sociale aux appétits capitalistes.

Depuis la mise en place de l'euro en 1999, à cause des règles de discipline économique contenues dans le Traité de Maastricht de 1992, les États sont astreints à considérer que la priorité des priorités est la réduction des déficits, donc, en période de croissance faible, le moins d’État.

Ils n'ont plus d'outil monétaire pour accompagner une politique industrielle, une politique de relance au service de l'emploi. Le seul remède proposé à la hausse du chômage est la course à la flexibilité et à la baisse des salaires. L'euro fort a favorisé les intérêts des retraités et des rentiers allemands, pas celui des activités industrielles françaises. Si l'industrie allemande a pu prospérer, c'est au prix d'une réduction brutale des salaires et des protections des salariés, son dynamisme à l'exportation à pour envers un dumping social éhonté.

Dans les pays du sud de l'Europe, le passage à l'euro s'est traduit par un affaiblissement de l'appareil productif, une illusion de prospérité, un boom des investissements liés à la spéculation immobilière et une explosion de l'endettement des ménages.

Les dérives de l'économie financière américaine et européenne ont conduit à fragiliser ces États, dont la dette est devenue objet de spéculation en 2009 après la crise des subprimes de 2007-2008 : les banques ont voulu récupérer leurs pertes en mettant les États à genoux, ce qui a été possible dans la mesure où la BCE se refusait à racheter de la dette publique ou à prêter directement aux États. Comme il était évident que les États grecs, italiens, espagnols, portugais ne pourraient rembourser leurs dettes aux banques françaises, allemandes, autrichiens et que l'on considérait que ces banques étaient trop grosses pour sombrer, les chefs d’État européens ont choisi de sécuriser les prêts bancaires par des aides aux États attaqués par les marchés et les agences de notation en leur versant des aides par tranche en échange d'engagements à la purge sociale dignes de ceux imposés par le FMI aux États du Tiers-Monde dans les années 1980-1990. 1000 milliards d'euros de prêts à trois an consentis pour sauvegarder la solvabilité des pays du Sud et éviter des attaques spéculatives sur les dettes d'autres pays comme la France, sommes qui ont profité essentiellement aux institutions bancaires.

Le résultat des contreparties exigées pour ces pseudo « aides », cela a été partout 30 à 40% de chômeurs, de pauvres, la récession, la baisse des recettes fiscales et, partant, l'augmentation de l'endettement.

L'austérité ne marche pas : qu'importe, elle a moins la vertu de servir les intérêts financiers.

Les chefs d’État européens, sur proposition de la Commission Européenne, l'ont donc imposé à tous en échange du Fonds de stabilité Européen visant à mutualiser les dettes, sous la forme du Traité Budgétaire Européen (TSCG), autrement appelé en France pacte Merkel-Sarkozy, que Hollande s'est empressé de ratifier sitôt son élection passée, sans y changer une virgule malgré ses engagements. Le PS et les VERTS au Parlement ont voté sans rechigné ce TSCG qui a pour traduction la politique de baisse des dépenses sociales et publiques de 50 milliards en France d'ici 2017, avec une augmentation considérable des inégalités à la clef.

Désormais, les budgets des Parlements Nationaux doivent forcément contenir leurs objectifs de baisse des dépenses sociales et publiques, de flexibilisation du marché du travail, et peuvent subir la censure de la Commission Européenne. En cas de déficit et d'endettement jugés excessifs, les représentants élus des peuples perdent tout bonnement leur souveraineté en matière de politique économique et sociale. La Commission Européenne se comporte alors comme un huissier, réclamant la vente et la liquidation de biens nationaux au profit des intérêts privés.


L'Europe est devenue un autoritarisme trans-national au service du capitalisme.

Elle peut être autre chose : un agent de sécurisation de l'emploi, de solidarité et de relance de croissance. Il faut abolir le Pacte de croissance et de stabilité, le Traité de Lisbonne et le TSCG ou en sortir de manière unilatérale, en misant sur la contagion et des partenariats pour construire autre chose. Il faut modifier les statuts de la BCE pour lui permettre de prêter aux États membres, effacer une partie de la dette des pays du sud de l'Europe, de toute façon objectivement non remboursable. A condition qu'il soit davantage contrôlé par un Parlement Européen au fonctionnement démocratisé, il est souhaitable d'augmenter le budget européen pour permettre des transferts significatifs vers les pays pauvres, le soutien à une politique de relance par l'investissement dans les secteurs innovants, la transition écologique et la solidarité. Enfin, une politique protectionniste aux frontières de l'Europe et un salaire minimum européen permettraient de contenir les différentiels de compétitivité et de réduire les inégalités.

 

Il est urgent de donner un contenu social et démocratique véritable à l'Union Européenne, qui jusqu'à présent s'est construite sans ou contre le consentement des peuples, et qui aujourd'hui sert surtout de repoussoir et d'argument électoral des extrêmes-droite à l'offensive. Il est douteux que les élections européennes du 25 mai parviennent à changer significativement le rapport de force à l'intérieur de l'UE et du Parlement Européen – les conservateurs et les socio-démocrates convertis au néo-libéralisme continueront à tenir le haut du pavé, malgré une probable poussée de l'extrême-droite nationaliste et populiste.

 

 

Il est important que le groupe du PGE piloté par le dirigeant grec de SYRISA Alexis Tsipras puisse gagner de nouveaux sièges de députés pour donner le signe d'une attente forte d'une autre Europe au service des travailleurs et des moyens de dénoncer les dérives anti-démocratiques et anti-sociales déjà programmées, tout comme de faire des contre-propositions progressistes. Mais, ne nous faisons pas d'illusion, seules les mouvements de mobilisations citoyennes et les mouvements sociaux dans les pays européens sous la botte de cette politique inepte pourront changer réellement le cours des choses, en créant des dynamiques électorales pour la vraie gauche dans des pays soumis depuis des années à la Pensée Unique pro-libérale, en dépit des alternances.

 

Ismaël Dupont

 

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 05:59

Le FN doit maintenant gérer quelque 1.500 élus municipaux et un grand nombre de collaborateurs. À Beaucaire (Gard), le maire frontiste Julien Sanchez a recruté comme chef de cabinet l'attachée parlementaire de Gilbert Collard, dont le profil Facebook est truffé de publications islamophobes et racistes.

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