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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 06:43

 

Le système hospitalier a à faire avec une transformation profonde du pays, née des progrès du XXe et du XXIe siècle. La population générale augmente et la proportion des personnes âgées croît rapidement. Cet allongement de la vie pose des problèmes particuliers : les besoins sociaux et médicaux sont plus importants et les pathologies se transformentAlain Brémaud, « La protection sociale face à la transition épidémiologique et à la transition démographique », in les Cahiers de santé publique et de protection sociale, no18, septembre 2015, p. 60.

*Le docteur Michel Limousin est membre de la commission Santé et Protection sociale du PCF. Le docteur Paul Cesbron est gynécologue obstétricien, ancien chef de service de la maternité du Centre hospitalier de Creil.

Nous sommes face à ce qu’on appelle « transitions démographique et épidémiologique »Laurent Chambaud, « Le système de santé français à l’épreuve des transitions », la Nouvelle Revue des sciences sociales, no6, 2016, p. 157-170., C’est un contexte dans lequel l’hôpital, par son importance (plus de 1 000 établissements et 1,6 million d’emplois), n’échappe pas à la transition écologique liée à la crise climatique.

 

UNE TRANSITION MULTIFACTORIELLE

La transition démographique revêt deux aspects. D’une part, la population générale a augmenté, et le nombre de médecins formés, défini en 1971, est resté à un niveau très bas alors qu’il y a 10 millions de personnes de plus à prendre en charge ; la désertification médicale que nous connaissons aujourd’hui est la résultante de cet état. Quant à l’allongement de la durée de vie, il est spectaculaire. Or c’est bien cette tranche d’âge dite des « baby-boomers » qui mobilise le plus de soins.

D’autre part, pour ce qui est de la transition épidémiologique, l’évolution s’est faite là aussi rapidement, en parallèle à celle de la démographie. De nombreuses maladies qui étaient mortelles il y a peu encore sont devenues curables. Ainsi les maladies infectieuses dans l’ensemble ont-elles reculé, même si le coronavirus SRAS-CoV-2 nous impacte durement ces temps-ci. Les maladies cardio-vasculaires sont prises en charge à temps, et de ce fait il y a moins de morts prématurées. Enfin, si les cancers progressent en nombre, ils sont mieux soignés. Idem pour le diabète, l’obésité et les maladies dégénératives. Tout cela nécessite des moyens nouveaux que la science permet. Prendre en charge un malade chronique coûte plus cher qu’un décès brutal pour l’Assurance maladie.

Les médecins face à des problématiques multifactorielles

 

UNE CRISE DÛE AVANT TOUT À LA CRISE SOCIALE

Pour autant, est-ce qu’on peut dire que c’est là la cause des déficits des différentes caisses de protection sociale, et donc des difficultés des hôpitaux ? Non, les économistes de tout bord sont d’accord sur ce point. Il n’y a pas de gaspillage. Même les économistes libéraux ne s’aventurent plus sur cet argument. D’ailleurs, des politiques de réduction des dépenses de santé ont été conduites depuis longtemps ; elles n’ont jamais donné de résultats probants quant à la réduction des déficits. Le déficit des hôpitaux est lié à la crise de financement de la Sécurité sociale et à la crise économique : l’augmentation du chômage de masse réduit l’apport des cotisations, la baisse du pouvoir d’achat qui en résulte va dans le même sens, les dispenses de cotisations sociales patronales idem. Les profits explosent, les inégalités sociales de toutes natures s’accroissent, les ressources disponibles pour la santé se tarissent alors que la création de richesses continue. Des secteurs entiers de l’économie échappent à la cotisation sociale.

On est même en droit de considérer que ces transitions démographique et épidémiologique sont bénéfiques pour l’économie. Le fait que des sujets jeunes vivent plus longtemps induit qu’ils restent dans le secteur de la production ; si mourir jeune brutalement ne coûte pas cher en soins, c’est certes une catastrophe humaine pour la famille, et aussi une catastrophe économique globale. Quant aux personnes du troisième âge, elles contribuent sous de multiples formes à la création de richesses, par leur expérience transmise, le travail pour-suivi, l’appui familial pour l’éducation et la garde des enfants, l’aide financière en direction des jeunes adultes quand c’est possible et le travail social, bien souvent gratuit, qui est un apport non négligeable pour enrichir la société et l’humaniser. Enfin, pourquoi ne pas considérer que l’activité sanitaire – au même titre que, entre autres,la culture, l’éducation ou la production de biens matériels – est une activité économique moderne et que son développement est un apport précieux à l’emploi et à la création de richesses ?

 

DE NOUVELLES VARIABLES POUR RESTRUCTURER L’HÔPITAL

En conséquence de ces évolutions démographique et épidémiologique, l’hôpital public doit s’adapter, tout comme l’ensemble du système de santé. Il a à prendre en charge des pathologies différentes et des populations plus âgées. Il doit tenir compte des problèmes sociaux différents, comme le maintien à domicile, l’accompagnement des malades chroniques. Il doit se tourner vers l’extérieur et rompre avec l’hospitalocentrisme. Il doit coopérer. C’est une véritable révolution culturelle qu’il doit opérer tout en s’adaptant aussi aux nouvelles données des sciences et techniques. Enfin, l’évolution profonde des mentalités des patients l’y oblige dans le domaine de l’accueil,de l’accompagnement, du respect des personnes et de la qualité des relations humaines. Il le fait, mais cela suppose des moyens matériels, des personnels formés, une organisation souple et adaptable. L’hôpital public entre dans une nouvelle ère où les besoins des populations se transforment et les pathologies elles-mêmes évoluent.

Les évolutions démographique et épidémiologique poussent l’hôpital public et l’ensemble du système de santé à s’adapter.

L’avenir de l’hôpital doit être pensé en intégrant ces notions fondamentales de révolutions démographique et épidémiologique.

La crise écologique en cours présente de multiples aspects qui convergent tous vers la nécessité d’un abord global et multiforme. La planète Terre ne peut donner plus, et l’homme doit s’adapter. Toutes les nations, tous les peuples sont concernés. Viennent d’importants bouleversements climatiques et la nécessité de profondes transformations de nos rapports au monde. Les crises du réchauffement de l’atmosphère, de la destruction de la biodiversité, du manque de ressources agricoles, et particulièrement de l’eau, des ressources énergétiques, des migrations posent la question de la responsabilité de l’homme face à la nature. Ses modes de vie, d’habitat, d’urbanisation, de nourriture, de production de biens, de déplacement, de soins de lui-même sont interrogés. Cela met en cause la vie sociale et politique. Les inégalités sociales se creusent en même temps que la crise écologique se précise. La question de la démocratie est concernée. Les modes de production sont interrogés, y compris le système économique de marché dominant qui impose la loi du profit maximal pour quelques-uns.

Il ne pourra y avoir de refondation de l’hôpital public sans la prise en compte de ces réalités écologiques, ce qui devra se faire à un double niveau.

 

REFONDER SA CONCEPTION MÊME

Penser l’hôpital dans ses plans, son architecture comme écologique : il utilisera toutes les ressources modernes pour isoler ses murs, réduire ses consommations d’énergie, gérer ses circulations internes, créer un cadre agréable à l’œil et tenant compte des besoins des patients comme des personnels. Il devra utiliser des matériaux recyclables, et être implanté dans des villes de telle façon qu’il soit facilement accessible par tous les moyens de mobilité. Enfin, aujourd’hui, pas d’hôpital écologique sans possibilité de logement social de proximité pour les personnels ou de crèches. Le principe de proximité est central : il permet d’accéder facilement aux soins et est économe en moyens de déplacement. C’est l’opposé de ce qui se fait aujourd’hui via la concentration des hôpitaux.

 

REFONDER L'ACTIVITÉ

Il s’agit d’intégrer plus que la seule médecine technique. Il faut faire une place à la santé dans sa globalité : prévention, promotion de la santé, éducation à la santé. Toutes ces disciplines seront articulées autour de la personne. C’est un système de haut savoir et de haute technologie centrée humain – l’humain d’abord ! – qui prendra en compte l’humain dans sa complexité. Il établira un lien avec la médecine hors hôpital, constituera un réseau de communications et de relations sociales et professionnelles ; ce sera une intégration dans un système de santé qui traitera de toutes les composantes de la santé : physique, mentale et sociale, comme le définit l’OMS. L’hôpital public sera alors un puissant outil écologique qui aidera à faire face aux difficultés qui arrivent et qui pour un grand nombre sont inconnues ou négligées par le « système » et la « pensée unique ». Des accidents industriels, pharmaceutiques, alimentaires, le maintien d’inégalités insoutenables ont suscité des positions critiques face à un progrès injuste et dangereux.

Un très fort courant s’est développé ayant pour nom « écologie ». Il remet en cause notre modèle de développement. C’est évidemment une question politique désormais essentielle. Nous ne sommes pas extérieurs à la nature, nous en sommes des acteurs. Soyons clairs : ce qui nous différencie fondamentalement des autres vivants c’est notre créativité et, à ce titre,notre responsabilité. Côté sanitaire, il nous faut désormais investir en premier le champ de la prévention. Alimentation, soins du corps, hygiène générale de vie... de l’air en particulier. Beaucoup est à faire de ce côté et, quoi qu’on dise, est incompatible avec notre modèle socio-économique bâti sur une consommation non maîtrisée et des inégalités. Nous ne sommes pas que des consommateurs mais des créateurs. Nous ne sommes pas que des usagers, nous sommes des citoyens.

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2 février 2021 2 02 /02 /février /2021 08:49

 

Chers amis, chères amies, sachez-le, le commerce du luxe se porte à merveille. En 2019, la valeur du marché mondial du luxe s’était élevée à 1 268 milliards d’euros. Certes, en 2020, la crise sanitaire a quelque peu ralenti cette évolution. La lecture d’un hors-série du magazine Capital nous apporte de nombreuses informations sur l’évolution de cette activité. On se demande parfois comment on peut dépenser son argent quand on en a énormément, eh bien voici les dernières fantaisies à la mode.

Commençons par un morceau de choix. En octobre 2020, le squelette d’un tyrannosaure a été adjugé, chez Christie’s, pour la modique somme de 31.8 millions d’euros. Certes, il faut le voir chez soi. Les ultrariches ne se battent plus pour acheter des œuvres d’art mais pour des squelettes de dinosaures qui voient ainsi leur côte flamber depuis quelques années.

Si vous préférez les animaux vivants, vous pouvez toujours vous rabattre sur un safari grande classe au Botswana, en louant une « lodge » à un prix compris entre 2 000 et 3 300 euros la nuit par personne. Sinon, vous pouvez aussi louer l’appartement le plus cher du monde, à Monaco, dans la tour Odéon, à 170 mètres de hauteur, somptueux appartement de 3 300 mètres carrés, répartis sur cinq niveaux, avec vue à 360° sur la principauté et la méditerranée. Si vous préférez en faire l’acquisition, il vous en coûtera 300 millions d’euros !

Vous pourriez aussi préférer séjourner pour des vacances, chez une star, à Los Angeles, une maison de 660 mètres carrés, propriété de la chanteuse la plus riche du monde, Rihanna… loyer mensuel 32 000 euros mais à ce prix-là vous pourrez disposer de 10 salles de bains !

Les classiques n’ont évidemment pas disparu, offrez-vous une bouteille d’un excellent whisky, par exemple un flacon de Dalmore 50 ans d’âge, pour 135 000 euros. Une folie, n’en perdez pas une goutte, elle vaut de l’or.

Les grands vins ne sont pas en reste, imaginez une bouteille de Domaine de la Romanée Conti, grand cru de 1945 au prix de 14 173 euros ! A consommer avec la plus extrême modération, ou à garder au coffre-fort !

Et pour finir, même le petit coin a droit au grand luxe. Une cuvette de WC haut de gamme, « le Trône », c’est son nom, au coût compris entre 1 520 et 1 929 euros, selon les accessoires. Il faut bien ça pour pisser un Dalmore ou un Romanée Conti…

Allez, on va s’en remettre avec un peu de philosophie et Montaigne : « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ».

 

 

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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 20:11
Manif de soutien à Florence Gourlay à Lorient le 26 janvier avec les camarades du PCF

Manif de soutien à Florence Gourlay à Lorient le 26 janvier avec les camarades du PCF

Malaise étudiant. Le témoignage de Florence Gourlay, professeure :  Au bout d’un moment, il faut désobéir  (L'Humanité, 1er février 2021)
Malaise étudiant. Le témoignage de Florence Gourlay, professeure : « Au bout d’un moment, il faut désobéir »
Lundi 1 Février 2021

Le 25 janvier, cette professeure de géographie à l’université de Lorient a fait cours en présentiel. L’écho rencontré par son initiative traduit l’urgence d’une plus large reprise pour les étudiants.

 

« Pendant le cours, raconte Florence Gourlay, les étudiants sont restés concentrés, l’ambiance était à l’apprentissage. C’était convivial, avec des interactions pédagogiques, des questions, des regards qui indiquent qu’il faut insister sur telle ou telle notion… » Bref, un cours ordinaire, à l’université de Bretagne Sud (UBS), à Lorient, dans le Morbihan. Sauf que, depuis novembre, la fac est quasi désertée, pour cause d’épidémie et de mise en place de cours « hybrides ». Sauf que ce cours ordinaire est devenu une aventure extraordinaire, organisée par une enseignante et des étudiants déterminés, malgré l’interdit, à « montrer que c’était possible ». Ce qui leur a valu quelques remontrances et un retentissement médiatique inespéré.

Florence Gourlay n’a pas exactement le profil d’une pasionaria. Certes, en dehors de l’université, elle est une femme engagée, élue d’opposition à Lorient sur une liste qui rassemblait la gauche, des Verts aux communistes. Mais, à l’UBS, elle est avant tout cette maîtresse de conférences en géographie depuis 1996, responsable du master « aménagement et urbanisme des territoires littoraux » (Auteli) et qui dispense aussi son savoir auprès des étudiants de la licence « sciences, écologie et société » (SES). Une enseignante que Louen, inscrit en L3, décrit comme « appréciée pour ses cours et proche de ses étudiants »« empathique », ajoute sa camarade Léa, mais qui sait « rester toujours dans une posture de professeure ».

Des cours pirates, sans autorisation

En tout cas, une enseignante suffisamment à l’écoute de ses étudiants, même à distance, pour avoir compris très vite ce que le passage en distanciel impliquait pour eux : « En décembre, on a vu qu’ils commençaient à sombrer. Nous avons de petits effectifs, surtout en master – 18 étudiants en M1 et autant en M2 – et nous les connaissons tous. Ça se manifestait par des caméras coupées pendant les visioconférences, des rendus hors délai… Certains nous disaient clairement qu’ils n’en pouvaient plus. » Gwenaëlle, en M2, était dans ce cas : « Je suis plutôt bonne élève, mais, au bout de trois semaines de visioconférence, j’ai décroché. Je ne trouvais plus de sens à ce qu’on faisait. » Pour des formations professionnalisantes, impliquant beaucoup de terrain, le mode distanciel est encore plus pénalisant. Léa : « On se demande si on aura le niveau pour postuler au master. Très peu d’entre nous ont trouvé un stage, qu’on doit commencer en avril. Ça pèse énormément. On perd l’estime de soi. »

Grâce à ces petits effectifs de master, en négociant âprement avec le rectorat pour pouvoir transformer quelques cours en TP, autorisés en présentiel, Florence Gourlay et ses collègues avaient réussi à maintenir le fil. Mais c’est lors d’un cours de licence, après les partiels de janvier, que le déclic s’est produit : « Je leur ai dit que je n’en pouvais plus et que je ne comprenais pas pourquoi ils ne s’exprimaient pas davantage. Et là, ils m’ont répondu : “Mais nous aussi, Madame, on veut faire cours.” » Louen explique : « On en discutait déjà entre nous. Il y avait de la détresse et aussi un sentiment d’injustice par rapport aux prépas, aux BTS qui, eux, n’ont jamais cessé d’avoir cours. On se disait que c’était possible pour nous aussi, en respectant les mesures barrières. »

« Les licences SES sont des étudiants très impliqués, militants », commente Florence Gourlay. « Ils ont activement participé à l’organisation des marches pour le climat, de conférences sur le changement climatique… » Ni une ni deux : constatant que ce qui est interdit aux universités est autorisé aux lieux de culte, les étudiants contactent églises, mosquées, temples pour tenter d’y organiser des cours. Ils obtiendront d’ailleurs quelques réponses positives.

 

Inutile : Florence Gourlay prend le taureau par les cornes, trouve une salle de 90 places dans l’université, prévient ses supérieurs, reçoit le soutien de son syndicat, le Snesup-FSU, et après un cours en présentiel aux M1, lundi 18 janvier, elle fait cours le lendemain aux L3 : 35 étudiants en présentiel, 22 à distance, mesures barrières respectées. « Ça m’a fait l’effet d’une bouffée d’air, témoigne Léa : se détacher de son ordinateur, voir des gens autour de vous, avec vous… refaire société, en fait. » Louen renchérit : « C’était beaucoup plus intéressant et puis… on ne s’est pas retrouvés seuls à la fin du cours. »

D’autant moins seuls que, de leur propre initiative, ils ont averti les médias, qui ont donné un retentissement national à ce « cours pirate ». « On voulait ça, pose Louen. On n’est pas une génération d’égoïstes, on souhaitait aussi alerter sur la détresse de tous les étudiants, sur l’urgence pédagogique de reprendre les cours, et démontrer que c’était possible. Nous avons voulu en faire un acte politique. » Le soir même, un peu effarée, Florence Gourlay reçoit jusque chez elle des appels « pour (lui) dire : “Vous êtes une résistante !” Une collègue de Poitiers (lui) a dit qu’elle aussi allait faire cours »…

 

 

C’est sans doute cet écho inattendu qui a entraîné sa convocation, le lundi suivant, par la présidente de l’UBS (qui est aussi vice-présidente de la conférence des présidents d’université). Un avertissement sans frais, peut-être aussi grâce à la mobilisation d’une centaine de personnes devant les locaux de l’UBS. « Il ne faut pas exagérer, conclut la géographe, ce n’est pas un acte de résistance. Mais on ne peut pas accepter l’injustice, qu’on nous fasse comprendre qu’il existe des étudiants essentiels et d’autres non essentiels. Au bout d’un moment, il faut désobéir. Ce n’est pas ma carrière qui me soucie, ce sont mes étudiants. » Comme eux, tout ce qu’elle attend à présent, c’est qu’on leur permettre de continuer. À Lorient et ailleurs.

Et maintenant, quelle reprise ?

Depuis le 22 janvier, les universités peuvent faire revenir un peu plus leurs étudiants, au-delà de ceux de première année. La circulaire qui les y autorise prévoit une limite « de 20 % de leur capacité d’accueil globale » et, comme annoncé par Emmanuel Macron à Saclay, une journée par semaine. Plus facile à énoncer qu’à mettre en pratique… Ce qui explique sans doute que peu d’établissements l’aient encore fait, alors qu’ils doivent théoriquement être prêts le 8 février, au plus tard.

Malaise étudiant. Le témoignage de Florence Gourlay, professeure :  Au bout d’un moment, il faut désobéir  (L'Humanité, 1er février 2021)
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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 10:16

 

DIDIER LE RESTE ET PHILIPPE DENOLLE

Membres du bureau de la Convergence nationale rail (CNR)

 

Depuis près de trente ans, l’entreprise publique est victime du libéralisme, produit des politiques nationale et européenne. Une succession de réformes et de lois qui ont conduit en France à l’éclatement de la SNCF en cinq sociétés anonymes. La libéralisation du fret ferroviaire, intervenue en 2006, s’est traduite par un cuisant échec. Malgré tout, les dirigeants de la SNCF ont poursuivi une politique d’externalisation par le rachat d’autres entreprises et le développement des filiales routières, créant les conditions de sa propre concurrence. Une spirale du déclin, condamnant toute possibilité de reprise notable de trafics, contribuant à délaisser nombre de territoires, à détruire l’emploi et à la perte des savoir-faire.

A contrario, la régionalisation des TER, généralisée en 2002, a permis de développer les transports du quotidien mais avec des limites à la suite du désengagement financier de l’État. Aujourd’hui, la région devient un élément décisif pour l’avenir du réseau, au point que l’État organise le transfert de l’entretien de lignes dites de « dessertes fines » aux collectivités territoriales. Une stratégie qui consiste à faire supporter à celles-ci la fermeture de ces lignes et leur transfert sur la route.

Avec la pandémie, la SNCF connaît des pertes abyssales qui s’ajoutent à la dette colossale de l’État que supporte l’entreprise publique. De ce point de vue, où en est-on de la reprise par l’État de 35 milliards de sa dette, promise en 2018 ? A fortiori, dans le cadre du « plan de relance » présenté dernièrement par le gouvernement, celui-ci a bien moins aidé la SNCF que d’autres groupes comme Air France et Renault !

Actuellement, la SNCF poursuit la réduction de l’offre, validée par la plupart des régions pour la partie des TER, voire TET (trains Corail…). Ce sont des guichets fermés, des salles d’attente closes obligeant les usagers à attendre dans le froid pour respecter les gestes barrières. Situation ubuesque, quand, à bord des trains, la SNCF met fin à la réservation obligatoire pour favoriser les remplissages. En début et fin de semaine, de nombreux étudiants et scolaires voyagent dans la configuration des métros aux heures de pointe. Privés de restauration dans les grandes gares, les usagers des TGV sont priés d’éviter de se restaurer, mais finissent par le faire à moins d’un mètre d’un autre voyageur.

Nombre d’usagers interpellent sur les conditions de nettoyage des surfaces de contact avant, pendant et après leurs déplacements quand ces activités sont confiées à des entreprises privées ! Question cruciale au moment où apparaissent plusieurs variants et une controverse sur l’efficacité de certains types de masques ! Pour la CNR, il ne peut y avoir de politique du risque calculé.

La Convergence nationale rail a interpellé le président de la SNCF et le ministre des Transports en exigeant de surseoir au plan d’économies qui se met en place, de rétablir le maximum de trains en créant l’espace nécessaire entre les usagers par la mise en place de réservations gratuites, de mettre en place un protocole sanitaire en gare et à bord des trains, accessible aux usagers et aux cheminots, de revoir l’accueil en gare par la réouverture des guichets et le retour de services essentiels, et, enfin, d’engager rapidement un vaste plan d’embauches de cheminots.

 

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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 08:45

 

Le « super giant triple XXL mega king size hamburger” vient de sortir chez McDonald’s. On connaît les dimensions hors normes de cette multinationale, leader mondial de la restauration rapide avec plus 38 000 « restaurants » dans 119 pays, les deux tiers de la planète ! Chaque jour, ce ne sont pas moins de 70 millions de client.e.s qui y sont servis.

En termes d’emplois, McDonald’s est le deuxième employeur privé au monde avec plus de 2 millions de salarié.e.s sous enseigne. Notre pays joue un rôle particulier dans la domination mondiale de la marque. Nous sommes, en effet, le deuxième marché au monde en termes de chiffres d’affaires, juste derrière les Etats-Unis. L’enseigne y emploie plus de 75 000 salarié.e.s dans près de 1 500 « restaurants ».

Il y a quelques jours, une ONG, ReACT*, a publié un rapport qui nous permet, de manière très documentée, de comprendre comment ce géant de la restauration rapide vit cette pandémie planétaire. Disons-le d’emblée, ça ne se passe pas mal du tout.

Hormis le poids économique évident de ce mastodonte, Mc Donald’s sait tirer profit de toutes les aubaines qui se présentent. C’est ainsi qu’ils ont distribué environ 4,6 milliards de dollars à leurs milliardaires. Quelle est leur recette ? L’entreprise doit sans doute disposer des meilleurs directeurs financiers au monde.

McDonald’s émarge à tous les guichets publics existant dans notre pays. Il y a d’abord une politique salariale claire, les bas salaires y sont très majoritaires. Les entités sont quasi exclusivement constituées de moins de 50 salariés, ce qui permet d’échapper à l’obligation de leur verser une participation (environ 1 000 euros par an).

McDo a bénéficié, depuis 2013, du fameux CICE. Selon l’ONG, les montants se situeraient entre 300 et 400 millions d’euros. Suivi par les allègements de cotisations, estimés à 135 millions par an pour les années à venir.

McDo s’était publiquement engagé à créer 20 000 emplois, à la date d’aujourd’hui, nous en sommes à 10 000… Ils ont aussi bénéficié du chômage partiel. Ils peuvent facilement « négocier » leurs loyers, puisqu’ils sont propriétaires des locaux qu’ils occupent via une filiale. Ils bénéficient aussi de primes pour l’embauche de jeunes, 45 millions d’euros par an, et enfin, la suppression des impôts de production leur fera économiser 11 millions par an. Voilà le plus gros hamburger du monde. Avec McDonald’s, c’est le beurre, l’argent du beurre et les cuisses de… Marianne, c’est-à-dire nous tous !

Merci ReACT pour ce beau travail !

*Le rapport de ReACT sera analysé et commenté dans le prochain numéro d’Alternatives Economiques en février

 

 

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31 janvier 2021 7 31 /01 /janvier /2021 08:57
Présidentielle. Le PCF ouvre le débat pour 2022 - Julia Hamlaoui, L'Humanité, 30 janvier 2021 - et Résolution du Conseil National du PCF
Présidentielle. Le PCF ouvre le débat pour 2022
Samedi 30 Janvier 2021
Le Conseil national du PCF, réuni ce samedi en visio conférence, a lancé un appel à contributions et à candidatures en vue de la présidentielle et des législatives. Un texte portant sur son projet et sa stratégie doit être rédigé pour le 13 mars, en vue d’une conférence nationale qui réunira 1 000 délégués en avril, avant un vote de tous les adhérents en mai. En parallèle, les communistes ont choisi leurs têtes de liste pour les régionales de juin en Ile-de-France et en Occitanie.
 

Le débat en vue des élections de 2022 est officiellement ouvert au PCF. Lors d’un conseil national réuni ce samedi, la direction de la formation a adopté une résolution lançant un appel à contributions et à candidatures pour la présidentielle en vue d’une conférence nationale en avril. Celle-ci devrait réunir 1 000 délégués, via un système de visio entre réunions décentralisées, avant un vote de tous les militants du 7 au 9 mai. Même si le PCF continue de « contester sa primauté », l’élection du chef de l’Etat est « un temps majeur du débat politique dans le pays », a rappelé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel en ouverture des travaux, samedi. « Nous n’y avons pas participé depuis près de 15 ans désormais, en tout cas, pas en tant que force politique qui présente un candidat et un projet pour le pays, a-t-il poursuivi. Nous allons donc désormais engager le débat et nous préparer à ces échéances présidentielle et législatives ». La prochaine étape de ce débat interne aura lieu le 13 mars avec la présentation d’un projet de texte rédigé à partir des contributions militantes et d’une série d’auditions de personnalités du monde syndical ou encore associatif, menée par une commission présidée par Éliane Assassi et Christian Picquet. À cette date, les aspirants candidats devront également s’être fait connaître. « Je répondrai à l’appel à candidatures », a pour sa part déjà confirmé Fabien Roussel qui a reçu de multiples soutiens ce samedi.

En amont de la dernière présidentielle de 2017, le choix stratégique des communistes - qui in fine avaient soutenu la candidature de Jean Luc Mélenchon - avait donné lieu à de vifs débats et à un 38 econgrès, en 2018, empreint de la volonté de réaffirmer la présence du PCF dans le paysage politique. Cette fois, les premiers échanges sont marqués par le risque de voir l’extrême droite franchir les portes du pouvoir et par l’état de faiblesse de la gauche au sein de laquelle de multiples candidatures s’annoncent. « Le PCF va-t-il laisser faire en contribuant à la division ? », ont ainsi interrogé quelques voix ce samedi. À l’inverse, pour les partisans d’une candidature autonome, celle-ci est nécessaire « pas seulement dans une logique d’affirmation de notre identité mais parce que c’est le moyen de peser sur la reconstruction d’une gauche porteuse réellement de perspectives de changement », a notamment plaidé Christian Picquet. « L’objectif est bien d’aller reconquérir les cœurs et les consciences d’un électorat populaire perdu, déçu, qui ne vote plus ni pour les uns ni pour les autres, voire qui se trompe de colère en votant à droite ou à l’extrême droite », juge également Fabien Roussel. Et d’insister également sur l’importance des législatives : « quel que soit le résultat de la présidentielle, nous devrons renforcer le poids de la gauche à l’Assemblée, et donc celui du groupe communiste, voire construire une majorité si les conditions le permettent ».

La perspective de 2022 n’éclipse pas pour autant les échéances régionales et départementales de 2021. Il s’agit pour le PCF d’y « porter des propositions ambitieuses » notamment en matière de services publics, d’emploi, de lutte contre la pauvreté ou d’écologie, comme de « chercher le rassemblement le plus large au premier puis au second tour » à gauche, a rappelé samedi Fabien Roussel, également candidat dans les Hauts-de-France. Dans cette région, comme en Normandie ou en Auvergne Rhône-Alpes, les communistes visent la tête d’une liste de rassemblement de la gauche, les négociations avec les autres formations étant encore en cours. Dans deux autres régions – l’Ile-de-France et l’Occitanie – les adhérents se sont prononcés par un vote ce week-end. En Occitanie, les résultats n’étaient pas encore définitifs à l’heure où ces lignes étaient écrites, du fait des possibilités de votes par correspondance. En Ile-de-France, sur fond de tensions sur les modalités d’organisation, ils ont choisi à 58,37 % une liste de rassemblement conduite par la députée insoumise Clémentine Autain. Ils ont également élu à 77% leur présidente de groupe au Conseil régional, Céline Malaisé, comme leur cheffe de file.

C’est aussi à agir dès maintenant face à la crise sanitaire et à la gestion chaotique du gouvernement, qu’ont invité les communistes, ce samedi, dans leur résolution. « Des mesures difficiles parce que contraignantes, pour lutter contre cette flambée épidémique, peuvent être prises s’il y a de la transparence, une trajectoire à moyen et long terme, une politique économique et sociale efficace qui empêche les plans sociaux, la pauvreté, une campagne de vaccinations de masse et un soutien à nos hôpitaux publics », estime le député du Nord qui propose un « pacte avec les Français » en ce sens. Campagne pour un accès libre et gratuit des vaccins à tous les peuples, intitulée « Pas de profit sur la pandémie », amplification des mobilisations sociales dans tous secteurs, ou encore pour un plan d’urgence pour les jeunes sont au programme des prochaines semaines.

Amplifier les mobilisations sociales, construire l’alternative dans les luttes et les échéances électorales de 2021 et 2022 !

 

 résolution du conseil national du PCF — 30 janvier 2021

 

Un an après le début de la pandémie, Emmanuel Macron et le gouvernement Castex s’enferment un peu plus chaque jour dans des logiques capitalistes et autoritaires incapables de répondre aux besoins de nos concitoyens.

 

Si la décision d’un troisième confinement était rendue nécessaire par l’arrivée de nouveaux variants du virus, cela ne doit pas masquer l’échec de la politique sanitaire du pouvoir. Après le fiasco des masques et des tests, l’inefficacité de la stratégie de vaccination est un nouveau scandale d’État.

 

Au lieu d’infantiliser les Français, l’heure est à  embaucher dans l’hôpital public et les Ehpad et à construire avec les habitants, les travailleurs, les élus locaux une politique de test et de vaccination à la hauteur des besoin du pays. Il ne peut y avoir de stratégie sanitaire efficace sans démocratie sanitaire. La transparence, la maîtrise publique et citoyenne de la politique de santé, la coopération de l’État avec le Parlement et les élus, les collectivités locales, les acteurs sociaux sont des nécessités.

Le fait que la France, sixième puissance mondiale, ne parvienne pas à répondre aux besoins du pays est une humiliation ! L’échec de Sanofi sur le vaccin et les destructions d’emplois programmées sont un crime industriel et sanitaire. Force est de constater que le pouvoir accompagne les grands groupes, en particulier les laboratoires pharmaceutiques, dans le seul objectif de faire du profit sur la pandémie.  Nous exigeons l'interdiction du plan de suppressions d'emploi de Sanofi, notamment dans la recherche. Nous exigeons des laboratoires la levée des droits sur les brevets. Nous organiserons dans les prochains mois des assises du médicament.

 

       Le conseil national du PCF appelle à amplifier la campagne pour un accès libre et gratuit des vaccins à tous les peuples, intitulée « Pas de profit sur la pandémie » dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne.

 

Sur le plan économique et social, les plans de licenciements des grands groupes qui se multiplient sont inacceptables. En cumul, depuis le 1er mars, 84 100 ruptures de contrats de travail ont été envisagées dans le cadre de PSE, soit près de trois fois plus que sur la même période l’année précédente. Et des milliers de petites et moyennes entreprises font faillite.

 

    Le conseil national du PCF appelle à amplifier les mobilisations sociales dans tous secteurs, à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du 4 février et à agir dans tous les domaines pour une  nouvelle industrialisation et le développement des services publics. C’est le sens des états généraux de l’énergie qui débuteront le 13 février prochain.

 

La pauvreté atteint un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale, touchant plus de 10 millions de personnes dans notre pays. Et pendant ce temps, les interventions massives de la BCE et les aides publiques de l’État ont surtout nourri le capital et fait grimper les cours de bourse et les milliardaires français ont gagné 175 milliards d’euros entre mars et décembre 2020, soit deux fois le budget de l’hôpital public ! Ils ont retrouvé leur niveau de fortune en neuf mois quand il faudra plus de dix ans aux plus pauvres pour s’en relever. Les femmes sont particulièrement touchées.

 

       Le conseil national du PCF appelle à se mobiliser avec les habitants des quartiers populaires contre la misère, le racisme, les discriminations et les inégalités, à développer les actions de solidarité concrète, à faire connaître largement notre projet de sécurisation de l’emploi et de la formation visant à éradiquer le chômage et la précarité par de nouvelles mesures de sécurité sociale pour chacune et chacun.

Cela implique de poursuivre notre bataille pour l'emploi et sa sécurisation, tout particulièrement à partir des besoins de création d'emploi et de formation  dans la filière santé, de l'industrie à l'hôpital en passant par la recherche ; des mobilisations contre les plans sociaux des grands groupes et pour une transformation productive ; des exigences de la jeunesse ; de la situation des TPE-PME ; des exigences de contrôle des aides publiques et du chômage partiel.

Cela implique une toute autre utilisation de l’argent, des richesses créées par les travailleurs dont le pouvoir d’intervention doit grandir dans les entreprises et les services et de nouvelles institutions démocratiques à tous les niveaux.

 

Alors que les lycéens, les étudiants et les jeunes travailleurs du pays souffrent fortement de la crise, la politique du pouvoir n’apporte pas de réponse à la hauteur de leurs besoins. Pire, les inégalités s’aggravent car le gouvernement prend prétexte de la crise sanitaire pour accélérer les politiques libérales dans l’éducation en visant la fin de l’école unique, n’assure même pas aux jeunes le filet de sécurité que pourrait constituer le RSA. Nous ne voulons pas d’une génération sacrifiée !

 

     Le conseil national du PCF appelle à la mobilisation pour un plan d’urgence pour les jeunes et pour des états généraux de l’éducation comme l’ont réclamé récemment 100 personnalités issues du monde de l’éducation.

 

Dans ce contexte, les échéances électorales, départementales et régionales prévues en 2021, présidentielle et législatives en 2022, seront décisives pour construire une alternative de gauche et écologiste à Emmanuel Macron, à la droite et l’extrême droite, avec une influence des communistes renforcée.

 

       Pour y parvenir, le conseil national du PCF appelle :

 

à partager largement les projets communistes pour nos départements et nos régions, à agir jusqu’au bout pour les rassemblements les plus larges possibles pour faire gagner la gauche et faire élire le plus grand nombre possibles d’élus communistes pour les mettre en œuvre ;

 

à engager le débat avec les Français sur le projet pour le pays et le rassemblement à faire progresser pour ouvrir à la France une perspective d’espoir, qui rompe résolument avec la domination mortifère du capital comme avec les politiques néolibérales conduites depuis trop longtemps au sommet de l’État, et tout particulièrement celles que mène l’actuel pouvoir macronien.

 

Concernant les échéances de 2022,

 

Il appartient d’ores et déjà aux communistes de s’emparer des enjeux de ce rendez-vous politique qui sera décisif pour notre parti.

 Le conseil national du PCF appelle à l’organisation du débat dès à présent à tous les niveaux du parti sur la présidentielle et les législatives afin de nourrir ce travail par des contributions individuelles ou collectives qui seront mis à disposition à travers la lettre d’information CommunisteS puis sur un site internet national dédié.

La commission nationale du texte est au travail et présentera un projet de texte au conseil national du 13 mars. Toutes les organisations du parti, tous les communistes, seront alors appelés à contribuer à ce projet de texte en vue de la conférence nationale des 10 et 11 avril qui devra adopter un texte définitif et le bulletin de vote.

Les communistes voteront du 7 au 9 mai sur leurs choix pour les échéances de 2022. Le Conseil national du PCF, pour créer les conditions d’une candidature communiste à la présidentielle, lance ce jour l’appel à candidature à cette élection. Cet appel sera clôt le 13 mars au matin et les communistes seront informés des candidatures reçues.

Paris, le 30 janvier 2021

Conseil national du PCF

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31 janvier 2021 7 31 /01 /janvier /2021 08:39

 

Ma question s’adressait à M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance. Hallucinants, vertigineux, indécents, tels sont les termes qui pourraient qualifier les constats dressés par l’ONG Oxfam dans son rapport annuel sur les inégalités. Comme le disent si bien ses auteurs, le monde est non seulement confronté au coronavirus, mais aussi au « virus des inégalités ».

Un seul chiffre pour illustrer cette incroyable réalité : pour notre pays, les milliardaires français ont vu leur fortune s’accroître de 175 milliards d’euros en 2020. C’est la troisième plus forte progression au monde, mais aussi l’équivalent de deux fois le budget de l’hôpital public en France. M. Bernard Arnault a même augmenté sa fortune de 44 milliards d’euros entre mars et décembre, un bond de 41 % ! (Exclamations.)

Le lundi 25 janvier, le jour même de la publication de ce rapport, le président de la République déclarait devant un parterre de dirigeants d’entreprises étrangers : « Nous ne ralentirons pas la réduction de l’impôt sur les sociétés, qui sera ramené à 25 % l’an prochain. Nous ne renoncerons pas à la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Et nous réduirons les impôts de production de 10 milliards d’euros par an […]. » Nous en conclurons donc que le remboursement de la dette, ce sera pour tous les autres !

Quand le Gouvernement va-t-il mettre à contribution ceux qui ont de plus en plus pour soutenir ceux qui ont de moins en moins ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER.)

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises.

M. Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des petites et moyennes entreprises. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Éric Bocquet, à l’occasion de cette deuxième question sur le rapport d’Oxfam, permettez-moi d’essayer de détailler les premiers propos que j’ai tenus à ce sujet.

Depuis le début de ce quinquennat, le Gouvernement a massivement réduit les impôts sur les ménages. De 2018 à 2021, ce sont 22 milliards d’euros de fiscalité que nous leur rendons.

Nous n’avons pas oublié les ménages les plus modestes – loin de là ! Si on regarde les situations individuelles, on voit que, grâce aux différentes mesures mises en place par le Gouvernement en faveur du pouvoir d’achat, notamment la prime d’activité ou le dégrèvement de la taxe d’habitation, un couple locataire gagnant deux SMIC bénéficiera d’un supplément de revenus de 272 euros par mois.

M. Pascal Savoldelli. Voilà des Français qui coûtent cher !

M. Alain Griset, ministre délégué. Lorsque l’on additionne les mesures fiscales prises depuis le début du quinquennat et jusqu’à la crise sanitaire, l’effet redistributif est largement moindre – de l’ordre de 2,5 fois moins – sur les 20 % les plus aisés que sur les autres ménages.

Notre politique fiscale a démontré son efficacité. Avant la crise, nous avions reconstruit notre compétitivité, enrayé l’exil fiscal et accéléré le retour en France de contribuables.

La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR) permet de faire contribuer de manière spécifique les foyers les plus aisés aux charges publiques. Le Gouvernement n’envisage pas d’augmenter son taux.

Notre politique consiste à baisser les impôts, non à les augmenter, et ce pour tout le monde. C’est plus vrai encore dans le contexte actuel, qui appelle des mesures de soutien et de relance.

Par ailleurs, une augmentation de ce taux poserait a priori un problème constitutionnel. En venant s’additionner à l’impôt sur le revenu au taux maximal de 45 % et aux prélèvements sociaux de 17,2 %, elle pourrait aboutir à une taxation globale considérée comme confiscatoire par le Conseil constitutionnel.

M. Pascal Savoldelli. Ce que vous dites fait rêver !

M. Alain Griset, ministre délégué. Ainsi, je peux aisément vous répondre que ce gouvernement a été au rendez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat de l’ensemble des Français, tout en protégeant les plus vulnérables.

M. le président. La parole est à M. Éric Bocquet, pour la réplique.

M. Éric Bocquet. Monsieur le ministre, y a-t-il quelqu’un à Bercy pour s’occuper des milliardaires ? (Rires.)

Hier, au sommet virtuel de Davos, le président de la République déclarait : « On ne sortira pas de cette crise sans combattre les inégalités. » Passez aux actes ! Rétablissez un ISF renforcé ! Taxez les dividendes ! Augmentez le taux de la taxe sur les transactions financières (TTF), aujourd’hui fixé à 0,3 % ! Combattez résolument l’évasion fiscale, qui nous coûte des dizaines de milliards d’euros chaque année !

 

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30 janvier 2021 6 30 /01 /janvier /2021 08:32

« Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès ».
C'est cet engagement d'Ambroise Croizat, dont nous célébrons le 120e anniversaire de sa naissance ce 28 janvier, que les communistes, avec de nombreux syndicalistes, font vivre dans toutes les luttes des salarié·e·s et des retraité·e·s face aux attaques portées contre notre modèle social, par les puissances de l'argent et les gouvernements successifs.

 

 

Mises en cause des droit des salarié·e·s, des droits de leurs représentants syndicaux, contre-réformes des retraites... les gouvernements successifs, soucieux de nourrir les appétits de la finance, n'ont eu de cesse de s'attaquer à l'édifice bâti par le ministre communiste.
Et alors que la campagne de vaccination balbutie et n'offre encore aucune perspective de sortie de la pandémie, l'exécutif et sa majorité parlementaire dessinent déjà les projets de régression qu'ils comptent imposer au monde du travail et de la création, comme pour préparer les consciences au pire. 

« Il faudra payer », tel est désormais le credo de ceux qui ont fait de la pandémie une crise sanitaire, parce qu'ils ont, depuis des années, affaibli l'hôpital public et perverti le financement de la Sécurité sociale par l'austérité budgétaire, au profit du grand patronat. 

Ils veulent désormais profiter de la crise économique pour reprendre au plus vite leur entreprise de démolition des fondements de notre modèle social. Avec des conséquences lourdes pour le monde du travail : moins de protection sociale, une retraite précaire et plus tardive, un allongement de la durée du temps de travail, la précarité des contrats. 


Il faut aujourd'hui choisir : soit continuer à préserver le capital, les marchés financiers et les grandes fortunes, qui nous ont mené à cette crise inédite, soit s'engager résolument dans la réponse aux besoins de sécurisation de la santé, de l'emploi, de la formation, du système des retraites pour chacune et chacun.


Ce choix, Ambroise Croizat l'a fait au sortir de la tragédie de la Seconde Guerre mondiale en construisant un édifice jusqu'à lors inconnu et a ainsi permis à notre pays de prospérer.
Aujourd'hui, pour sortir d'une crise inédite depuis 1945, le PCF appelle à être à la hauteur de cet héritage. Il propose d'engager notre pays dans la voie d'un nouvel âge de la Sécurité sociale et de poursuivre ainsi l'oeuvre du Conseil national de la Résistance et d'Ambroise Croizat. Ce sera le sens de toute son action dans les prochains mois, dans les luttes avec les salarié·e·s comme dans les institutions.

 

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30 janvier 2021 6 30 /01 /janvier /2021 08:16

 

Loin de la magie supposée la « Silicon Valley », rappelons ce qu’est une « startup », c’est-à-dire en français moderne : une entreprise qui démarre. Une « startup » est une entreprise qui n’a pas encore de modèle économique et qui trouve des financements basés sur une spéculation sur la réussite commerciale d’innovations technologiques dont elle est censée être porteuse. Une « startup » se doit de lever un maximum de fonds financiers en faisant exploser son volume d’affaires, en particulier en maintenant des coûts bas pour assurer le plus haut niveau de rentabilité possible. Pour cela, sous la férule d’un « CEO (6) » érigé en gourou au pouvoir dictatorial, on exploite des armées de stagiaires, d’auto-entrepreneurs et de salariés fortement sous-payés au regard des heures effectuées. En France l’objectif réel des fondateurs de startups est d’empocher un maximum d’aides publiques tout en pratiquant l’« optimisation fiscale » (sic) afin de payer un minimum d’impôt, et en cas de réussite de se faire racheter sa technologie au prix fort par un grand groupe. Il ne s’agit en rien de bâtir une entreprise durable et encore moins de contribuer à lutter contre le chômage ou de participer au bien commun d’une nation.

Le concept de « startup nation » est simple : favoriser la naissance d’une multitude de startups par aides publiques et incitations fiscales, faire que quelque-unes deviennent des licornes (7), et que parmi ces licornes naissent avec un peu de chance des géants mondiaux des nouvelles technologies. Or ce schéma relève du conte de fées. Dans la vraie vie cela ne se passe pas comme ça, en particulier aux États-Unis : une startup comme Telsa-Space X n’aurait pu voir le jour et se développer sans le financement massif du Pentagone, de la NASA et l’exploitation de la « recherche & développement » des plus riches laboratoires universitaires des États-Unis. Aux États-Unis les premières startups sont nées dans les années 1920 dans le sillage du développement technologique de la télégraphie sans fil. Il s’agissait et s’agit toujours, dans le contexte juridique, démographique, géographique et économique particulier des États-Unis, de contourner la bureaucratie et la technocratie étouffantes des grandes entreprises et de l’État fédéral afin de financer des projets technologiques hétérodoxes. Le pari étant que sur des dizaines de milliers de projets qui échouent faute de trouver une utilité ou un modèle commercial, quelques-uns réussissent.

Les États-Unis ne sont pas une startup nation, mais leurs startups participent de leur domination mondiale dans le domaine des technologies nouvelles. Cet éco système des startups ne pourrait exister sans les riches et la puissance des laboratoires des universités de ce pays, sans l’intervention et le soutien de l’État via ses agences comme la NASA ou la DARPA (8), montrant ainsi que pour les États-Unis le libéralisme n’est qu’un produit d’exportation. En s’appuyant sur son richissime complexe militaro-industriel et sur une base industrielle qui reste puissante, seule la puissance du capitalisme américain peut se payer le luxe du système des startups qui est hyper spéculatif, très coûteux en ressources financières, générateur d’énormes gâchis humains, mais qui permet de produire les GAFAM, Tesla, SpaceXX, Intel, Cisco, Moderna, et bien d’autres groupes en situation d’oligopole… Or le contexte du capitalisme français est tout autre, le pays a été fortement désindustrialisé, les universités sont très loin d’avoir les moyens de leurs homologues étatsuniennes, il n’existe pas d’équivalent à la DARPA, ce qui rend le système des startups inadapté et inadaptable à la réalité française. Imiter servilement les États-Unis ne peut que conduire à l’échec.

L’incapacité à développer un vaccin, la désorganisation de la campagne de vaccination contre la Covid-19 ont fini de démontrer que la «startup nation » avec sa « French tech » n’était qu’un village Potemkine.

En effet, malgré la multiplication des startups de biotech en France, cet éco système est en échec sur la conception d’un vaccin contre la Covid-19. Les startups du numérique ont pour leur part été incapables de concevoir une plateforme globale pour organiser la vaccination. Seul doctolib a proposé une application très frustre de prise de rendez-vous en ligne à partir de son application générale. Or dès l’été, au moment où la plupart des vaccins entraient en phase 3, l’anticipation d’une organisation efficace de la campagne appelait la production d’une plateforme numérique nationale globale pour gérer la logistique, mais aussi les rendez-vous des personnes à vacciner, leur accueil, leur suivi, les ressources humaines et matérielles à mobiliser sur les lieux de vaccination, l’organisation de l’accès à ces lieux, la constitution d’équipes mobiles de vaccination… Dans un pays correctement administré, cette plateforme aurait pu naître d’une mobilisation et d’une coopération coordonnée par l’État entre services publics de santé, services de l’État, pompiers, l’armée avec son service de santé, ses moyens logistiques et la Délégation générale à l’armement, les collectivités territoriales, l’université, le CNRS, le CEA, la Sécurité sociale, les centres et écoles de formation d’informaticiens, la communauté du logiciel libre, les entreprises de la filière informatique, la CNIL et l’ANSSI (9) pour la protection des données. Ce grand projet commun et collectif à toute la nation aurait pu prendre la forme d’un hackathon géant. Pour cela, il aurait fallu avoir un gouvernement qui fasse confiance aux capacités d’initiatives et de créativité de son peuple en entier et non en une poignée de « premiers de cordée ». Or ce gouvernement se défie de son peuple, il en a peur.

Notre pays n’a pas besoin de devenir une « startup nation » pour le seul profit parasitaire de quelques grands groupes capitalistes, il doit simplement faire nation avec et pour tout son peuple. C’est ce à quoi œuvre le Parti communiste français avec ses parlementaires et ses élu·e·s territoriaux.

Yann Le Pollotec

secteur numérique

 

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30 janvier 2021 6 30 /01 /janvier /2021 08:00
Ian Brossat en meeting des Européennes à Rennes (photo France Chapa)

Ian Brossat en meeting des Européennes à Rennes (photo France Chapa)

Il faut construire en conciliant l’écologie et le social

Ian Brossat Maire adjoint PCF à Paris, en charge du logement

Imaginait-on, il y a encore quelques années, qu’une étrange coalition contre nature, associant la droite la plus réactionnaire, EELV et la France insoumise, puisse s’opposer à la création de 80 logements sociaux (55 pour des familles modestes, 25 pour des sans-abri) en plein cœur du 16e arrondissement ? Une telle perspective aurait été tout simplement inenvisageable. C’est pourtant ce qui s’est produit, rue Erlanger. Pour annuler le permis de construire, le tribunal administratif s’appuie sur un vœu adopté au Conseil de Paris, au printemps dernier, par cette alliance de la carpe et du lapin.

Les arguments invoqués par les opposants sont pourtant d’une insondable faiblesse, arguant du fait qu’il s’agirait de « bétonner » un espace vert, oubliant que les logements prendraient la place d’une cour d’école bitumée et ignorant par la même occasion que le site est situé à 200 mètres du bois de Boulogne.

Cet événement n’aurait guère d’importance s’il ne renvoyait pas à un débat plus large sur l’avenir de nos métropoles. À l’heure où plusieurs municipalités lancent une révision de leur plan local d’urbanisme, un mot est dans toutes les bouches, « dédensification ».

La densité, voilà l’ennemi. C’est mettre de côté deux éléments fondamentaux. Le premier, c’est que les besoins en logements – et tout particulièrement en logements abordables – sont absolument considérables. Le deuxième, c’est qu’à ne pas vouloir bâtir d’habitations en zone dense, on prend le risque de pousser à l’étalement urbain, donc à l’artificialisation des terres. Car il faut bien construire quelque part. Notre pays compte désormais 300 000 sans domicile fixe, et il y a fort à parier que cet état de fait se dégrade dans les années qui viennent avec la crise économique et sociale qui s’aiguise.

À cet argument, beaucoup répondent qu’il conviendrait plutôt de mobiliser les surfaces vacantes : logements et immeubles de bureaux vides. Ce point est juste. Il l’est tellement que la Ville de Paris n’a attendu personne pour convertir 350 000 mètres carrés de bureaux obsolètes en logements au cours des six dernières années. La capitale compte par ailleurs plus de 100 000 logements vacants. Mais c’est oublier un peu vite que les municipalités n’ont aucun pouvoir de réquisition ; celui-ci est à la main du préfet, qui, lorsque des adresses lui sont pourtant signalées, rechigne à l’appliquer. Il y aurait matière à se mobiliser pour réclamer que les communes disposent de plus de compétences dans ce domaine. Après tout, les élus locaux ne seraient pas les plus mal placés pour décider de la réquisition de tel ou tel bâtiment laissé inoccupé depuis des lustres. Il reste que les municipalités ne disposent pas de cette arme-là aujourd’hui et il est fort peu probable que le gouvernement, qui n’a pas témoigné d’une confiance débordante vis-à-vis des collectivités territoriales, leur confie cette responsabilité.

Faut-il par conséquent attendre un bouleversement législatif – peu plausible à court terme – pour agir en faveur du logement pour tous ? Assurément non. Encore moins dans cette période caractérisée par une explosion de la pauvreté et de la précarité. Il faut par conséquent construire. Et il veut mieux construire en zone dense qu’entretenir le développement du pavillonnaire en deuxième couronne. C’est, à mes yeux, la seule position cohérente et sérieuse. La seule qui permette de concilier l’écologie et le social.

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