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9 février 2021 2 09 /02 /février /2021 09:30

Prélevons à la source les bénéfices des multinationales !

On le fait bien sur nos salaires !

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8 février 2021 1 08 /02 /février /2021 17:08

 

Nous nous sommes rendus en délégation, vendredi dernier, sur le site de l’usine Carambar de Marcq-en-Barœul. Les salariés y sont en lutte depuis plusieurs semaines après l’annonce par la direction du transfert de l’activité sur un site voisin de Bondues. Rien de délirant dans cette idée de déménagement mais, au passage, elle prévoit une baisse de la rémunération des 112 salariés. Décision absolument inacceptable.

Thierry Gaillard, PDG du groupe Carambar & Co a déclaré : « Certains niveaux de rémunération sont déconnectés du marché ». Alors, on essaie d’explorer le sujet et l’on découvrira que l’usine fait partie d’une galaxie beaucoup plus large, elle est même planétaire, elle appartient au groupe Eurazeo.

Eurazeo, c’est un fonds d’investissement qui gère un portefeuille de 430 entreprises. Un montant de 18.8 milliards d’euros d’actifs sous gestion, hormis Carambar, Poulain, Kréma, Lutti, La Pie qui chante, Rochers Suchard… il est présent dans de très nombreux domaines, finance et services financiers, plus de 3 400 banques et institutions dans l’UE, production d’énergie durable, agroalimentaire…

Eurazeo est dirigé par un Conseil de surveillance qui compte des membres « prestigieux », un ancien collègue LR du Sénat, l’épouse d’un PDG de la Société Générale, la Présidente de la Française des jeux récemment privatisée… Ces gens-là préfèrent les dollars aux caramels.

L’action du groupe a crû de 18% entre 2013 et 2018. Lors de l’Assemblée générale des actionnaires du 30 avril 2020, il fut décidé d’augmenter le dividende de 10% afin, je cite le compte-rendu, « de récompenser les actionnaires détenant des titres au nominatif de façon continue pendant au moins deux ans… » Fichtre ! Voilà une illustration concrète et parfaite de ce que l’on appelle le capitalisme financiarisé. Donc, ce n’est pas pour ces valeureux dirigeants, le capital qui coûte cher, mais le travail.

La direction avait proposé aux salariés une prime d’incitation de 8 000 euros, ramenée subitement à 3 000 euros, puis dégressivité des salaires sur quatre ans pour arriver au niveau des salaires de l’usine Lutti de Bondues…

Au fait, dans ma pérégrination documentaire sur Eurazeo, j’ai découvert que le groupe avait une entité au Luxembourg, « Eurazeo Funds Management », ceux qui s’occupent des sous, et l’adresse c’est 25 boulevard Royal… Ça ne s’invente pas. On va gratter un peu !

 

 

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8 février 2021 1 08 /02 /février /2021 17:05

Episode n°1 du Vlog en Normandie

 

 

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8 février 2021 1 08 /02 /février /2021 17:02

 

Le « super giant triple XXL mega king size hamburger” vient de sortir chez McDonald’s. On connaît les dimensions hors normes de cette multinationale, leader mondial de la restauration rapide avec plus 38 000 « restaurants » dans 119 pays, les deux tiers de la planète ! Chaque jour, ce ne sont pas moins de 70 millions de client.e.s qui y sont servis.

En termes d’emplois, McDonald’s est le deuxième employeur privé au monde avec plus de 2 millions de salarié.e.s sous enseigne. Notre pays joue un rôle particulier dans la domination mondiale de la marque. Nous sommes, en effet, le deuxième marché au monde en termes de chiffres d’affaires, juste derrière les Etats-Unis. L’enseigne y emploie plus de 75 000 salarié.e.s dans près de 1 500 « restaurants ».

Il y a quelques jours, une ONG, ReACT*, a publié un rapport qui nous permet, de manière très documentée, de comprendre comment ce géant de la restauration rapide vit cette pandémie planétaire. Disons-le d’emblée, ça ne se passe pas mal du tout.

Hormis le poids économique évident de ce mastodonte, Mc Donald’s sait tirer profit de toutes les aubaines qui se présentent. C’est ainsi qu’ils ont distribué environ 4,6 milliards de dollars à leurs milliardaires. Quelle est leur recette ? L’entreprise doit sans doute disposer des meilleurs directeurs financiers au monde.

McDonald’s émarge à tous les guichets publics existant dans notre pays. Il y a d’abord une politique salariale claire, les bas salaires y sont très majoritaires. Les entités sont quasi exclusivement constituées de moins de 50 salariés, ce qui permet d’échapper à l’obligation de leur verser une participation (environ 1 000 euros par an).

McDo a bénéficié, depuis 2013, du fameux CICE. Selon l’ONG, les montants se situeraient entre 300 et 400 millions d’euros. Suivi par les allègements de cotisations, estimés à 135 millions par an pour les années à venir.

McDo s’était publiquement engagé à créer 20 000 emplois, à la date d’aujourd’hui, nous en sommes à 10 000… Ils ont aussi bénéficié du chômage partiel. Ils peuvent facilement « négocier » leurs loyers, puisqu’ils sont propriétaires des locaux qu’ils occupent via une filiale. Ils bénéficient aussi de primes pour l’embauche de jeunes, 45 millions d’euros par an, et enfin, la suppression des impôts de production leur fera économiser 11 millions par an. Voilà le plus gros hamburger du monde. Avec McDonald’s, c’est le beurre, l’argent du beurre et les cuisses de… Marianne, c’est-à-dire nous tous !

Merci ReACT pour ce beau travail !

*Le rapport de ReACT sera analysé et commenté dans le prochain numéro d’Alternatives Economiques en février

 

 

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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 06:24

 

LE PCF a lancé une campagne "Pas de profit sur la pandémie"

Le mercredi 3 Février un rassemblement a été organisé Devant le siège de Pfizer France à Paris pour la levée des droits sur les brevets de vaccins contre le Covid-19. Il est possible de faire plier les grandes entreprises !

 

_________________________________________________________________________

 

Le PCF a lancé une pétition européenne en faveur de l'accessibilité gratuite pour tous d'un vaccin ou un traitement contre le Covid - 19.

La campagne est une collaboration unique entre plus de dix partis de gauche de toute l'Europe et le groupe de la Gauche Unitaire Européennes (GUE / NGL) au Parlement Européen.

 Pour gagner contre cette pandémie, il est vital qu’un vaccin ou un médicament soit librement accessible à tous. C’est une question de justice et un enjeu fondamental pour la santé publique. Le vaccin contre la polio est entré sur le marché international libre de brevet et la maladie a été éradiquée dans de nombreuses régions du monde. Nous ne pouvons pas permettre que l’industrie pharmaceutique fasse du profit sur cette pandémie. 

Cette pétition internationale est nécessaire car il y un danger très réel que, par le système des brevets, le vaccin devienne la propriété privée de quelques multinationales pharmaceutiques.  Le vaccin contre le coronavirus est en train d’être développé aujourd’hui avec des milliards d’euros d’argent public, du contribuable. Nous ne pouvons pas permettre aux entreprises pharmaceutiques, qui ont refusé jusque-là d’investir dans ce vaccin, de maintenant se l’approprier et de décider du prix et de l’offre. L’industrie pharmaceutique base ses prix sur ce que le patient ou un pays veut bien payer. De cette façon, il maximise les bénéfices pour les actionnaires. En conséquence, certains vaccins coûtent beaucoup d’argent. Et cela coûte des vies. Tous les jours.

C'est pourquoi nous demandons à ce que le vaccin contre le coronavirus soit déclaré bien commun de l'humanité et accessible à toutes et tous. Ce sera le moyen le plus efficace de lutter contre la pandémie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, avait promis que le vaccin deviendrait un bien commun. Cependant, cette promesse n’a pas été retenue dans la stratégie européenne pour les vaccins. Avec la pétition européenne #Right2Cure, les initiateurs veulent mettre la pression sur la Commission européenne pour transformer les paroles en actes. Ils demandent spécifiquement à l’Europe de garantir que les vaccins et traitements anti-pandémiques deviennent une question d’intérêt général et mondial, librement accessibles à tous.

Prenons exemple sur l’inventeur américain Jonas Salk, qui a découvert le vaccin contre la polio. Lorsqu’on lui a demandé qui avait obtenu le brevet pour son invention, Salk a répondu : « Le peuple. Il n’y a pas de brevet. Pourriez-vous breveter le soleil ? » Le vaccin contre la polio est ainsi entré sur le marché international libre de brevet et la maladie a maintenant été éradiquée dans de nombreuses régions du monde.

Selon le PCF, cela devrait également être possible pour le vaccin contre le Covid-19. L’Union européenne dispose de leviers essentiels pour cela : L’Organisation mondiale de la Santé a mis en place un ‘pool’, une communauté de brevets, pour rassembler et partager des informations sur le virus dans le monde entier. L’Union européenne peut exiger que les médicaments développés avec des fonds publics finissent dans ce pool. Il suffirait de faire de ce partage une condition à l’octroi de subventions à l’industrie pharmaceutique.

Le PCF appelle l’Union européenne à garantir la libre disponibilité d’un vaccin ou d’un médicament contre Covid-19. Cela demande du courage politique, mais ce n’est pas impossible. Nelson Mandela l’a fait avant nous. Dans les années 1990, l’épidémie du Sida a fait d’innombrables victimes en Afrique du Sud. Les prix des traitements étaient exorbitants. Mandela a forcé l’industrie à fournir ces médicaments à des prix beaucoup plus bas.

La pétition # Right2Cure est portée dans d’autres pays par des partis tels le Parti des travailleurs belges (Belgique), Podemos et Izquierda Unida (Espagne), Sinn Fein (Irlande), Socialistische Partij (Pays-Bas), AKEL (Chypre), Potere al Popolo et Rifondazione Comunista (Italie), Bildu (Pays Basque), le Parti communiste de Bohème et Moravie (République tchèque) et Die Linke au Parlement européen (Allemagne).

 

Pour signer la pétition

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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 06:16

Député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel explique, dans cet entretien très pédagogique, toutes les raisons qui doivent conduire à la mobilisation des usagers, des salariés, des élus, pour mettre en échec le projet #Hercule de démantèlement d'EDF et de libéralisation accrue du secteur de l'énergie.

Macron et la Commission européenne, qui organise la libéralisation depuis 30 ans, peuvent être mis en échec

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4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 07:02

 

Des militants syndicaux ont exploré le site alimenté par Pôle emploi et consacré au plan « Un jeune, une solution ». Sur 289 offres examinées, 173 présenteraient « au moins une mention illégale », dénonce leur rapport.

Des militants de la CGT ont exploré le site « Un jeune, une solution », vitrine du plan du même nom lancé en juillet dernier par le gouvernement, en réponse à la crise du Covid. Réalisée les 18 et 19 janvier, leur étude porte sur 289 offres d’emploi situés à Saint-Denis (et jusqu’à 10 kilomètres environ), dans les domaines du commerce et du bâtiment, « secteurs où de nombreux jeunes commencent leur parcours professionnel », explique le comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires

 

 

site www.1jeune1solution.gouv.fr.

Alors que ce site est l'instrument du plan à 6,5 milliards d’euros censé répondre aux inquiétudes des 700 000 nouveaux entrants sur le marché du travail, la partie dédiée aux offres a été conçue par Pôle Emploi de manière bancale, juge ce comité de la CGT, dans leur rapport. Le syndicat dénonce même des « offres inexistantes, imprécisions, confusions, mensonges ».

De son côté, Pôle emploi conteste les conclusions de ce rapport. Auprès de Mediapart, son service communication affirme que « pour limiter les offres illégales, Pôle emploi a entrepris depuis plusieurs années de former ses conseillers pour mieux repérer les offres illégales, de sensibiliser les recruteurs pour mieux rédiger leurs offres ou bien encore d’impliquer ses sites partenaires sur le sujet »

Pourtant, selon la CGT, 173 des 289 offres examinées sur le site « Un jeune, une solution » auraient « au moins une mention illégale ». L’intégralité du rapport et des documents sur lesquels il s’appuie est à retrouver ici.

 

 

Le rapport indique que 32% des offres étudiées comportant la mention “Débutant accepté” demandent, en réalité, une expérience. © DR

  • Des offres présentées comme réservées aux débutants nécessitent, en réalité, plusieurs années d’expérience. 

La CGT en veut pour preuve une offre d’emploi de responsable d’affaires. L’offre indique à la fois que le poste est ouvert aux débutants et qu’il faut bénéficier d’une expérience d’au moins cinq ans dans la gestion d’affaires en électricité tertiaire, à quelques lignes d’écart. Or, l’article L. 5331-3 du Code du travail dispose qu’« il est interdit de faire publier […] une insertion d’offres d’emploi ou d’offres de travaux à domicile comportant des allégations fausses ou susceptibles d’induire en erreur ».r

  • À Carrefour, des 13es mois qui n’existent pas.

Sur les 209 offres dans le secteur du commerce qui ont été analysées par le syndicat, 38 d’entre elles sont des postes à pourvoir au sein du groupe Carrefour. 34 de ces 38 offres sont en réalité des contrats de professionnalisation pour un an. 

Sur chacune des 34 offres, il est fait mention d’un 13ème mois (Carrefour Market), voire d’un 13,5 mois (Carrefour hyper). Or, les salariés en contrats de professionnalisation n’ont jamais accès à ces salaires puisque chez Carrefour Market, il faut plus d’un an d’ancienneté calendaire, c'est-à -dire du 1er janvier au 31 décembre. Chez Carrefour hyper, il faut plus d’un an d’ancienneté et là aussi, ce n’est jamais le cas pour les jeunes en contrats de professionnalisation. « Aucun embauché en contrat de professionnalisation d’un an ne remplira ces conditions. Pareil pour la prime de vacances », résument dans un communiqué commun le Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires et la section CGT de Carrefour.

  • Des offres peu claires.

Il y a cette offre illisible o` des signes sont venus s’intercaler entre les lettres, cette autre où on ne sait pas si le poste à pourvoir est en intérim, CDD ou CDI, ce poste d’expert bancaire référencé en tant qu’employé de rayon produits alimentaires ou encore cette offre pour un poste de coiffeuse, publiée le 7 janvier 2021, qui précise que « la prise de poste se fera post-confinement », une date pour le mois floue tant la période est incertaine.

 

Selon Pierre Garnodier, secrétaire général du Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires, ces pratiques sont récurrentes : « C’est une politique systématique de Pôle emploi, qui est le reflet de la politique du gouvernement et de l’état du marché de l’emploi. Gonfler artificiellement les offres de Pôle emploi, ça permet à Emmanuel Macron de dire qu’il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi et à Élisabeth Borne de maintenir le contrôle sur les chômeurs et de multiplier les radiations, y compris durant cette période de pénurie d’emplois. » 

Dans son communiqué de presse, le comité s’interroge sur les similitudes dans l’erreur, entre le site consacré aux chômeurs et celui réservé aux 700 000 nouveaux entrants sur le marché du travail : « Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi, et le ministère du travail sont au courant depuis des années des dérives sur pole-emploi.fr. Pourquoi persister, et même faire pire sur 1jeune1solution.gouv.fr ? »

De son côté, Pôle emploi l’assure : tout va bien. Mieux : « En 2019, après l’étude de 4 550 offres, 92,5 % des offres étaient conformes au cadre légal. La méthode pour mener cette étude a été auditée par un cabinet indépendant et les résultats ont été partagés avec les partenaires de Pôle emploi », assure l’établissement public. Une étude qui n’a pas été publiée et à laquelle le Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires n’a pas eu accès.

 

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4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 06:59

 

Le débat sur les conditions de couverture à long terme de nos besoins d’électricité est important. Il n’est pas sûr que les études du type de celle réalisée par Réseau de transport d’électricité (RTE) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à l’initiative du ministère de la Transition écologique, misant sur « le tout-renouvelable », soient très éclairantes. Elles installent l’idée que la solution aux enjeux climatiques se résumerait à la substitution d’énergies renouvelables aux capacités de production d’électricité nucléaire. Cette idée est erronée tant sur le plan technique que du point de vue économique, sociétal et politique. Elle conduit à une impasse.

Le changement climatique est causé par les émissions de CO2. L’objectif est donc de développer l’utilisation de sources d’énergie non émettrices de ce gaz, non de réduire celles qui répondent dès aujourd’hui à ce besoin, au premier rang desquelles figure le nucléaire. Les rapports du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) s’inscrivent en faux face au raccourci « non émetteur de CO2 = renouvelable » qui domine le débat énergétique en Europe.

Sur le plan technique la montée en puissance des énergies renouvelables se heurte à de sérieuses difficultés, compte tenu de leur caractère intermittent et non pilotable.

Pour pallier cette intermittence, l’étude RTE-AIE énumère les conditions techniques indispensables : équiper le pays d’installations de stockage de l’électricité à « grande échelle », dont le coût et la faisabilité ne sont pas acquis ; multiplier les lignes à haute tension pour profiter des décalages géographiques de production éolienne et solaire ; investir dans des équipements stabilisant de la fréquence du courant. S’y ajoutent des contraintes sociétales aujourd’hui inconnues : la demande des usagers deviendrait directement pilotée par le gestionnaire du réseau électrique. En cas de vent faible et de soleil couché ou voilé, les usagers verraient automatiquement leur chauffage baisser, leur chauffe-eau coupé, la recharge de leur véhicule électrique différée, voire leur plein déchargé pour produire l’électricité que les éoliennes et les panneaux solaires ne produisent pas…

La plupart des études sont muettes sur la dimension financière et les surcoûts générés par la sortie du nucléaire. Au mieux elles sous-estiment les coûts de renforcement du réseau électrique et de stockage du renouvelable. Elles ne prennent pas en compte la charge que représentent les tarifs préférentiels de rachat étalés sur quinze ou vingt ans et l’avantage lié à une priorité d’injection quasi inconditionnelle. Les scénarios associés au « tout-renouvelable » s’appuient sur des hypothèses de réduction drastique de la consommation électrique qui mettent en cause la plupart des activités industrielles et l’accès à l’énergie pour tous. Cette approche s’inspire des thèses malthusiennes de négaWatt.

De plus, les experts s’accordent à dire que l’éolien et le solaire sont beaucoup plus consommateurs de matières premières, et notamment de terres ou métaux rares. L’étude RTE-AIE le mentionne, sans toutefois en souligner l’importance écologique.

Enfin le choix de chercher à se passer coûte que coûte du nucléaire comporte un risque politique majeur en termes de souveraineté. Comme en matière alimentaire et sanitaire, la souveraineté énergétique est fondamentale. Après le passage d’Alstom sous pavillon américain, le non-renouvellement du parc nucléaire que visent à justifier les scénarios 100 % renouvelables conduirait à la liquidation des atouts de la France dans le nucléaire civil. La France serait alors complètement dépendante pour son approvisionnement électrique comme elle l’est déjà pour le solaire vis-à-vis des productions chinoises et pour l’éolien avec les producteurs danois ou allemands. De fait, elle serait demain fortement dépendante des productions thermiques, charbon et gaz, de ses voisins européens pour assurer l’équilibre production-consommation. Si chaque pays européen procédait de la sorte, c’est toute l’Europe qui risquerait le black-out. Sombre perspective dont on peut conjurer la réalisation.

JEAN-CHRISTOPHE LE DUIGOU ET JEAN-PIERRE SOTURA

Syndicalistes, anciens membres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE)

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 06:55

 

Le gouvernement promet aux Français de mettre fin en 2040 aux constructions de voitures à moteur thermique. En France, selon l’INSEE, 74 % des actifs se rendent au travail en voiture. Si cette tendance persiste, comment rechargera-t-on chaque jour toutes ces batteries dans les prochaines décennies ? Car on nous promet aussi la fermeture progressive de toutes les centrales nucléaires d’ici 2050. En faisant mine d’oublier qu’elles produisent aujourd’hui 70 % de notre électricité sans émettre de CO2 !

Par Gérard Le Puill

 

Depuis hier, les tarifs régulés de l’électricité sont en hausse de 1,6 %. Depuis juillet 2007, date d’ouverture à la concurrence pour les particuliers, les tarifs régulés de cette énergie ont augmenté de 60 %. Dans une ouverture totalement faussée à la concurrence sur demande de la Commission européenne, la loi oblige EDF à vendre un quart de la production électrique de ses centrales nucléaires à perte pour permettre à ses concurrents de vendre une énergie qu’ils ne produisent pas. Même le journal de 20 heures sur France 2 a brocardé cette aberration le 1 er février. Il n’est donc pas étonnant que les ménages paient déjà la facture au prix fort. Qu’en sera-t-il alors d’ici 2040, date à laquelle le gouvernement actuel promet qu’on ne produira plus que des voitures électriques en France ?

Diffusée par l’INSEE le 19 janvier 2021, une étude relative aux déplacements en voiture individuelle pour se rendre au travail n’a guère intéressé les principaux moyens d’information. L’étude de l’INSEE porte sur 2017. Cette année-là, « 74 % des actifs en emploi qui déclarent se déplacer pour rejoindre leur lieu de travail utilisent leur voiture, 16 % prennent les transports en commun et 8 % ont recours à des modes de transport doux (6 % à la marche et 2 % à vélo). Pour les distances inférieures à 5 kilomètres, la voiture représente encore 60 % des déplacements domicile travail ».

Mais, lit-on plus loin, « 77 % des personnes utilisent la voiture pour des distances comprises entre 5 et 15 kilomètres et 85 % entre 25 et 30 kilomètres. Les actifs résidants dans les pôles des aires d’attraction des villes recourent moins souvent à la voiture (58 %) que ceux des couronnes ou des communes hors attraction des villes. Ainsi, hors des aires d’attraction des villes, 90 % des actifs utilisent leur voiture pour rejoindre leur travail. Cependant, l’utilisation dominante de l’automobile n’est pas seulement liée à longueur du trajet domicile travail. En effet, la moitié des actifs résidant à moins d’un kilomètre de leur travail partent travailler en voiture », précise encore cette étude.

Des transports en commun peu utilisés en province

Si les transports en commun sont utilisés par 70 % des actifs résidants dans Paris et par 44 % dans « l’aire d’attraction de Paris », l’Ile-de-France reste une exception. Il est probable que cela soit en bonne partie imputable à la longueur des embouteillages autour de la capitale, ce qui dissuade beaucoup de gens de prendre la voiture quand ils habitent en proche et moyenne banlieue. C’est un aspect que l’INSEE ne semble pas avoir étudié. Mais l’Institut indique que « dans les aires d’attraction des autres villes, le recours aux transports en commun est bien plus faible. Il ne concerne que 8 % des actifs. Ce mode de transport est caractéristique des zones les plus urbanisées : 14 % des actifs des pôles (hors Paris) se déplacent en transports en commun contre 4 % des actifs résidents dans les couronnes et 2 % dans les communes hors attraction des villes ».

Le pari fou du 100 % électrique et renouvelable

Bien que les chiffres portent sur 2017, on peut penser que les choses n’ont guère changé depuis sur l’ensemble du pays. En France, la promesse vient d’être faite d’arrêter la construction des voitures à moteurs thermiques en 2040 pour les remplacer par des moteurs électriques, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. À supposer que ce pari soit techniquement gagnable en moins de vingt ans, il conduit à se poser d’autres questions dont celle-ci : quels seront le prix et bilan carbone de l’extraction des matières premières, puis de la fabrication des voitures et de leurs batteries dans un monde qui va bientôt manquer de cuivre et de beaucoup de métaux rares ?

À supposer que ce pari soit finalement gagné, comment rechargera-t-on toutes ces batteries de nuit si, en même temps, comme on nous l’a annoncé tout récemment au nom d’un surprenant duo composé de « Réseau de Transport Électrique » (RTE) et de « l’Agence internationale de l’énergie » (AIE), notre mix énergétique devient totalement renouvelable à l’horizon 2050 avec des éoliennes et du solaire en plus des barrages ? Quel sera le prix de la recharge nocturne de la batterie de voiture du smicard suite à de très lourds investissements dans les énergies renouvelables ? À supposer que tout le monde puisse payer, la production cumulée des éoliennes, du solaire et des barrages suffira-t-elle pour satisfaire la demande alors que ces énergies intermittentes ne comptent actuellement que pour 27 % dans notre mix de production électrique contre environ 70 % provenant des centrales nucléaires ? (1)

N’occultons pas la mise en garde de Fatih Birol

Laurent Heredia rappelait dans l'Humanité, au nom de la Fédération nationale Mines-Énergie CGT, que « les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire sont intermittentes. Il faut pouvoir répondre au déficit de production dans ces moments-là (…) Le renouvellement du parc nucléaire est un défi immense, mais il ne faut pas écarter toute possibilité de production à moyen et long terme simplement parce que le mot nucléaire fait peur (…) Le problème, c’est que la France a fait le choix de stopper la recherche sur cette filière-là, contrairement à d’autres pays ».

La CGT-Mines-Energie n’est pas seule à dire cela. Pour revenir à l’étude RTE-AIE, citons cet extrait des propos de Fatih Birol, président de l’AIE, dans « Les Échos » du 28 janvier : « Fermer les centrales nucléaires françaises serait une erreur. L’énergie nucléaire est un atout national pour la France. Ces dernières décennies, son développement a été une des composantes de la croissance économique française sur le plan technique, elle a prouvé qu’elle fonctionne à grande échelle (…) Pour la France, le nucléaire et les énergies renouvelables sont complémentaires », disait encore Fatih Birol.

On ne sort pas du nucléaire comme de sa douche

Car on ne sort pas du nucléaire comme on sort de sa douche, surtout quand ses centrales produisent encore 70 % notre électricité en 2021. Les centrales nucléaires allemandes en produisaient trois fois moins que les nôtres. Leur fermeture totale pour 2022 se traduit déjà par une augmentation de l’utilisation du charbon, du gaz et même du maïs récolté en vert dont la production a doublé en superficie ces dernières années outre Rhin. Car on l’utilise désormais pour alimenter les fosses à lisier sans passer par la panse des vaches. Ça permet de faire croître la production de gaz méthane subventionné que l’on transforme en électricité. Du coup, la course aux hectares a fait doubler le prix des terres agricoles ces dernières années chez notre voisin.

En France, accélérer la sortie du nucléaire reviendrait à faire flamber le prix d’électricité et à subir des coupures intempestives en raison de la production intermittente des éoliennes et du solaire. L’expliquer aux Français fait aussi partie de la lutte contre le réchauffement climatique, si nous voulons mener cette lutte de manière cohérente.

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 06:46

 

 

 

Fragilisés par la crise, de plus en plus de Français peinent à payer leurs loyers, multipliant les risques d’expulsions. Dans son 26e rapport, publié ce mardi, la Fondation Abbé-Pierre dénonce l’attentisme coupable de l’exécutif, qui vient seulement d'annoncer la prolongation de la trêve hivernale jusqu'au 1er juin.

« J'ai commencé à travailler à 18 ans. J’ai toujours gagné ma vie sans rien demander à personne. Je pensais aller vers une retraite bien méritée et là, je vais me retrouver SDF. » Maître d’hôtel dans l’événementiel, Marc Crespo gagnait en moyenne de 2 500 à 3 000 euros par mois, entre ses périodes d’activité et de chômage. Aujourd’hui, la crise sanitaire menace de le jeter à la rue. À 59 ans, après avoir éclusé en juin ses droits au chômage, il n’a, pour la première fois de sa vie, pas pu payer son loyer. Il y a deux semaines, l’huissier est venu le prévenir. En juillet, son bail ne sera pas renouvelé. « C’est un déclassement social complet », résume-t-il. Autour de lui, de plus en plus de collègues connaissent des situations similaires. « En huit ans, c’est la première fois que je n’arrive pas à payer mes 230 euros de loyer », explique l’un d’eux.

Les signes d’une dégradation à plus long terme

« On voit bien qu’il y a une vague d’impayés de loyers. Elle n’est pas encore spectaculaire, mais elle se dessine », prévient Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre (FAP), qui sort ce mardi son 26e rapport sur l'état du mal-logement en France, sur fond de pandémie. L’association a calculé qu’aux 16 000 expulsions avec concours de la force publique, effectuées tous les ans, devraient s’ajouter cette année environ 12 000 autres procédures, pour des ménages fragilisés, mais qui ont pu rester dans leur logement grâce à la prolongation, en 2020, de la trêve hivernale jusqu’au 10 juillet. À cela s’ajoute l’augmentation probable du nombre d’impayés en raison des pertes de revenus liés à la crise. « Au total, il va y avoir des dizaines de milliers de ménages menacés d’expulsion à partir du 1er avril 2021 », estime Manuel Domergue.

Les signes d’une dégradation à plus long terme sont là. En décembre 2020, le nombre d’appels préventifs de locataires du privé à SOS Loyers impayés, la structure gérée par l’Agence nationale pour l’information sur le logement, était en hausse de 47 % par rapport à 2019. Une tendance de fond puisque des chiffres similaires ont été relevés en novembre : + 48 % pour les locataires du parc privé et + 53 % pour ceux du public. Dans le secteur HLM, les bailleurs ont rapidement renforcé les suivis individuels et mis en place des plans d’apurement, ce qui a permis de limiter la casse. « Il y a eu 200 millions d’euros d’impayés en plus par rapport à 2019 en mai-juin, mais ça a baissé, et on retrouve aujourd’hui un taux plus classique », indique Marianne Louis, directrice de l’Union sociale pour l’habitat, qui représente l’ensemble des bailleurs sociaux. La crise n’épargne pas non plus les accédants à la propriété, dont certains ne sont plus en mesure de payer leurs traites.

Une majorité des situations passe sous les radars

La situation dans le parc privé, plus cher et où sont logés les plus précaires, suscite le plus d’inquiétude. Mais elle est aussi plus opaque. En juin, la Fnaim et l’Unis, qui gèrent parmi les plus grands réseaux d’agences et d’administrateurs de bien, évoquaient 10 % d’impayés. Ils ne communiquent plus depuis. « En juin, nous avons fait une relance le 5jour du mois pour 12 % des locataires. En décembre, pour 22 %. La relance par courrier au bout du 25jour a concerné 0,6 % de nos locataires en juin et 1,8 % en décembre. En temps normal, le taux d’impayés ne dépasse pas 0,7 % », détaille Arnaud Hacquart, directeur d’Imodirect, une agence en ligne qui gère 2 000 logements. En réalité, une majorité des situations passe sous les radars, parce que les locations, sont faites directement avec des petits propriétaires privés. « Avec mon statut, je n’ai jamais pu louer via une agence », confirme, par exemple, Marc Crespo.

 

 

L’explosion des impayés est, pour l’instant, peu visible. « Ceux qui ont des difficultés ne le crient pas sur les toits. Il y a une sorte de honte. Surtout, avant d’arrêter de payer leurs loyers, ils se privent sur tout le reste : l’alimentaire, la santé… Sans compter ceux qui font appel à des crédits revolving », souligne Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement. Beaucoup sont fragilisés, mais payent encore. Nina est de ceux-là. Graphiste, elle gagne 1 000 euros par mois avec un mi-temps en CDI. Elle travaille aussi comme indépendante pour une maison d’édition, qui vient de perdre un contrat qui lui rapportait 3 000 euros par an, et ne peux plus compter que sur 750 euros de plus. Son compagnon a, lui, perdu ses maigres revenus d’autoentrepreneur. Le couple est en difficulté pour payer son loyer parisien de 1 500 euros. « J’avais 3 000 euros sur mon livret A, j’ai dû les utiliser », raconte-t-elle. Les vacances, elle y a renoncé. Et avoue parfois voler dans les magasins. Son angoisse, c’est que sa propriétaire augmente le loyer de son meublé renouvelable tous les ans. « C’est stressant. Quand on n’a pas de CDI, on est hyperfragile. Et le Covid a accentué notre précarité », explique-t-elle. Le sondage réalisé par la FAP indique que 32 % des Français ont vu leur situation financière se dégrader. Et qu’ils sont plus de 20 % à éprouver des difficultés à payer leur loyer.

« La crise sociale va empirer »

Inquiets, bailleurs et associations ont les yeux rivés sur la fin des mesures prises pour limiter l’impact de la crise, notamment le chômage partiel« Notre souci, c’est ce qui va se passer quand les aides vont s’arrêter », résume Arnaud Hacquart. Avec 11 % de chômage attendus pour 2021 et une réforme restreignant le droit à l’allocation, l’explosion des impayés dans les années à venir paraît inexorable. « Ce qui nous préoccupe, c’est que la crise sociale va aller en empirant et que les outils pour y faire face vont être affaiblis », analyse Marianne Louis. En dehors d’un peu de publicité au printemps pour le numéro SOS Loyers impayés (1) et de la mise en place par Action Logement (ex-1 % patronal) d’une aide aux salariés locataires de 300 euros pendant deux à six mois, rien n’a été fait. « On a un peu l’impression que le gouvernement attend qu’il y ait une explosion des impayés pour agir », s’agace Christophe Robert, délégué général de la FAP. Pour montrer sa sensibilité au sujet, le gouvernement a mis en place, en novembre, un Observatoire des impayés. Il a aussi confié au député LaREM Nicolas Démoulin la rédaction d’un rapport. Remis dimanche à la ministre du Logement, il préconise une simplification des démarches pour obtenir de l’aide. Mais pas un centime n’a été mis sur la table dans le plan de relance ou ailleurs.

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« Déjà limités en temps normal, les fonds de solidarité logement, qui servent à payer de façon transitoire les loyers des ménages en difficultés, sont encore plus insuffisants aujourd’hui », souligne Manuel Domergue. Certaines collectivités ont mis la main à la poche pour en augmenter le budget, mais l’État ne les a pas abondés. Gérés localement, ils restent très inégalitaires, avec des règles d’accès différentes selon les territoires. Dans les Alpes-Maritimes, par exemple, il faut avoir payé ses deux derniers mois de loyer pour en bénéficier. Quand Marc Crespo en a découvert l’existence, il n’y avait déjà plus droit. La FAP appelle à l’uniformisation de leurs règles et à leur revalorisation. Depuis mars, elle plaide aussi sans succès pour la mise en place d’un fonds d’urgence d’au moins 200 millions d’euros pour le paiement des loyers et des charges.

Le gouvernement n’est pas non plus revenu sur les coupes successives sur les aides au logement (APL), adoptées depuis le début du quinquennat (voir notre infographie). Il a même maintenu, en janvier, la réforme prévue avant la crise et le passage à un mode de calcul « en temps réel ». Sous couvert de les faire mieux correspondre aux revenus des demandeurs, elle permet au budget de l’État d’économiser des centaines de millions d’euros. La FAP appelle à revenir sur ces économies, comme sur celles imposées au secteur HLM. Au-delà, c’est le logement dans son ensemble qu’il faut arrêter de considérer comme un vulgaire produit de spéculation, pour le traiter enfin pour ce qu’il est : un bien essentiel.

 

 

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