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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 06:24

 

LE PCF a lancé une campagne "Pas de profit sur la pandémie"

Le mercredi 3 Février un rassemblement a été organisé Devant le siège de Pfizer France à Paris pour la levée des droits sur les brevets de vaccins contre le Covid-19. Il est possible de faire plier les grandes entreprises !

 

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Le PCF a lancé une pétition européenne en faveur de l'accessibilité gratuite pour tous d'un vaccin ou un traitement contre le Covid - 19.

La campagne est une collaboration unique entre plus de dix partis de gauche de toute l'Europe et le groupe de la Gauche Unitaire Européennes (GUE / NGL) au Parlement Européen.

 Pour gagner contre cette pandémie, il est vital qu’un vaccin ou un médicament soit librement accessible à tous. C’est une question de justice et un enjeu fondamental pour la santé publique. Le vaccin contre la polio est entré sur le marché international libre de brevet et la maladie a été éradiquée dans de nombreuses régions du monde. Nous ne pouvons pas permettre que l’industrie pharmaceutique fasse du profit sur cette pandémie. 

Cette pétition internationale est nécessaire car il y un danger très réel que, par le système des brevets, le vaccin devienne la propriété privée de quelques multinationales pharmaceutiques.  Le vaccin contre le coronavirus est en train d’être développé aujourd’hui avec des milliards d’euros d’argent public, du contribuable. Nous ne pouvons pas permettre aux entreprises pharmaceutiques, qui ont refusé jusque-là d’investir dans ce vaccin, de maintenant se l’approprier et de décider du prix et de l’offre. L’industrie pharmaceutique base ses prix sur ce que le patient ou un pays veut bien payer. De cette façon, il maximise les bénéfices pour les actionnaires. En conséquence, certains vaccins coûtent beaucoup d’argent. Et cela coûte des vies. Tous les jours.

C'est pourquoi nous demandons à ce que le vaccin contre le coronavirus soit déclaré bien commun de l'humanité et accessible à toutes et tous. Ce sera le moyen le plus efficace de lutter contre la pandémie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, avait promis que le vaccin deviendrait un bien commun. Cependant, cette promesse n’a pas été retenue dans la stratégie européenne pour les vaccins. Avec la pétition européenne #Right2Cure, les initiateurs veulent mettre la pression sur la Commission européenne pour transformer les paroles en actes. Ils demandent spécifiquement à l’Europe de garantir que les vaccins et traitements anti-pandémiques deviennent une question d’intérêt général et mondial, librement accessibles à tous.

Prenons exemple sur l’inventeur américain Jonas Salk, qui a découvert le vaccin contre la polio. Lorsqu’on lui a demandé qui avait obtenu le brevet pour son invention, Salk a répondu : « Le peuple. Il n’y a pas de brevet. Pourriez-vous breveter le soleil ? » Le vaccin contre la polio est ainsi entré sur le marché international libre de brevet et la maladie a maintenant été éradiquée dans de nombreuses régions du monde.

Selon le PCF, cela devrait également être possible pour le vaccin contre le Covid-19. L’Union européenne dispose de leviers essentiels pour cela : L’Organisation mondiale de la Santé a mis en place un ‘pool’, une communauté de brevets, pour rassembler et partager des informations sur le virus dans le monde entier. L’Union européenne peut exiger que les médicaments développés avec des fonds publics finissent dans ce pool. Il suffirait de faire de ce partage une condition à l’octroi de subventions à l’industrie pharmaceutique.

Le PCF appelle l’Union européenne à garantir la libre disponibilité d’un vaccin ou d’un médicament contre Covid-19. Cela demande du courage politique, mais ce n’est pas impossible. Nelson Mandela l’a fait avant nous. Dans les années 1990, l’épidémie du Sida a fait d’innombrables victimes en Afrique du Sud. Les prix des traitements étaient exorbitants. Mandela a forcé l’industrie à fournir ces médicaments à des prix beaucoup plus bas.

La pétition # Right2Cure est portée dans d’autres pays par des partis tels le Parti des travailleurs belges (Belgique), Podemos et Izquierda Unida (Espagne), Sinn Fein (Irlande), Socialistische Partij (Pays-Bas), AKEL (Chypre), Potere al Popolo et Rifondazione Comunista (Italie), Bildu (Pays Basque), le Parti communiste de Bohème et Moravie (République tchèque) et Die Linke au Parlement européen (Allemagne).

 

Pour signer la pétition

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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 06:16

Député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel explique, dans cet entretien très pédagogique, toutes les raisons qui doivent conduire à la mobilisation des usagers, des salariés, des élus, pour mettre en échec le projet #Hercule de démantèlement d'EDF et de libéralisation accrue du secteur de l'énergie.

Macron et la Commission européenne, qui organise la libéralisation depuis 30 ans, peuvent être mis en échec

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4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 07:02

 

Des militants syndicaux ont exploré le site alimenté par Pôle emploi et consacré au plan « Un jeune, une solution ». Sur 289 offres examinées, 173 présenteraient « au moins une mention illégale », dénonce leur rapport.

Des militants de la CGT ont exploré le site « Un jeune, une solution », vitrine du plan du même nom lancé en juillet dernier par le gouvernement, en réponse à la crise du Covid. Réalisée les 18 et 19 janvier, leur étude porte sur 289 offres d’emploi situés à Saint-Denis (et jusqu’à 10 kilomètres environ), dans les domaines du commerce et du bâtiment, « secteurs où de nombreux jeunes commencent leur parcours professionnel », explique le comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires

 

 

site www.1jeune1solution.gouv.fr.

Alors que ce site est l'instrument du plan à 6,5 milliards d’euros censé répondre aux inquiétudes des 700 000 nouveaux entrants sur le marché du travail, la partie dédiée aux offres a été conçue par Pôle Emploi de manière bancale, juge ce comité de la CGT, dans leur rapport. Le syndicat dénonce même des « offres inexistantes, imprécisions, confusions, mensonges ».

De son côté, Pôle emploi conteste les conclusions de ce rapport. Auprès de Mediapart, son service communication affirme que « pour limiter les offres illégales, Pôle emploi a entrepris depuis plusieurs années de former ses conseillers pour mieux repérer les offres illégales, de sensibiliser les recruteurs pour mieux rédiger leurs offres ou bien encore d’impliquer ses sites partenaires sur le sujet »

Pourtant, selon la CGT, 173 des 289 offres examinées sur le site « Un jeune, une solution » auraient « au moins une mention illégale ». L’intégralité du rapport et des documents sur lesquels il s’appuie est à retrouver ici.

 

 

Le rapport indique que 32% des offres étudiées comportant la mention “Débutant accepté” demandent, en réalité, une expérience. © DR

  • Des offres présentées comme réservées aux débutants nécessitent, en réalité, plusieurs années d’expérience. 

La CGT en veut pour preuve une offre d’emploi de responsable d’affaires. L’offre indique à la fois que le poste est ouvert aux débutants et qu’il faut bénéficier d’une expérience d’au moins cinq ans dans la gestion d’affaires en électricité tertiaire, à quelques lignes d’écart. Or, l’article L. 5331-3 du Code du travail dispose qu’« il est interdit de faire publier […] une insertion d’offres d’emploi ou d’offres de travaux à domicile comportant des allégations fausses ou susceptibles d’induire en erreur ».r

  • À Carrefour, des 13es mois qui n’existent pas.

Sur les 209 offres dans le secteur du commerce qui ont été analysées par le syndicat, 38 d’entre elles sont des postes à pourvoir au sein du groupe Carrefour. 34 de ces 38 offres sont en réalité des contrats de professionnalisation pour un an. 

Sur chacune des 34 offres, il est fait mention d’un 13ème mois (Carrefour Market), voire d’un 13,5 mois (Carrefour hyper). Or, les salariés en contrats de professionnalisation n’ont jamais accès à ces salaires puisque chez Carrefour Market, il faut plus d’un an d’ancienneté calendaire, c'est-à -dire du 1er janvier au 31 décembre. Chez Carrefour hyper, il faut plus d’un an d’ancienneté et là aussi, ce n’est jamais le cas pour les jeunes en contrats de professionnalisation. « Aucun embauché en contrat de professionnalisation d’un an ne remplira ces conditions. Pareil pour la prime de vacances », résument dans un communiqué commun le Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires et la section CGT de Carrefour.

  • Des offres peu claires.

Il y a cette offre illisible o` des signes sont venus s’intercaler entre les lettres, cette autre où on ne sait pas si le poste à pourvoir est en intérim, CDD ou CDI, ce poste d’expert bancaire référencé en tant qu’employé de rayon produits alimentaires ou encore cette offre pour un poste de coiffeuse, publiée le 7 janvier 2021, qui précise que « la prise de poste se fera post-confinement », une date pour le mois floue tant la période est incertaine.

 

Selon Pierre Garnodier, secrétaire général du Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires, ces pratiques sont récurrentes : « C’est une politique systématique de Pôle emploi, qui est le reflet de la politique du gouvernement et de l’état du marché de l’emploi. Gonfler artificiellement les offres de Pôle emploi, ça permet à Emmanuel Macron de dire qu’il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi et à Élisabeth Borne de maintenir le contrôle sur les chômeurs et de multiplier les radiations, y compris durant cette période de pénurie d’emplois. » 

Dans son communiqué de presse, le comité s’interroge sur les similitudes dans l’erreur, entre le site consacré aux chômeurs et celui réservé aux 700 000 nouveaux entrants sur le marché du travail : « Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi, et le ministère du travail sont au courant depuis des années des dérives sur pole-emploi.fr. Pourquoi persister, et même faire pire sur 1jeune1solution.gouv.fr ? »

De son côté, Pôle emploi l’assure : tout va bien. Mieux : « En 2019, après l’étude de 4 550 offres, 92,5 % des offres étaient conformes au cadre légal. La méthode pour mener cette étude a été auditée par un cabinet indépendant et les résultats ont été partagés avec les partenaires de Pôle emploi », assure l’établissement public. Une étude qui n’a pas été publiée et à laquelle le Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires n’a pas eu accès.

 

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4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 06:59

 

Le débat sur les conditions de couverture à long terme de nos besoins d’électricité est important. Il n’est pas sûr que les études du type de celle réalisée par Réseau de transport d’électricité (RTE) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à l’initiative du ministère de la Transition écologique, misant sur « le tout-renouvelable », soient très éclairantes. Elles installent l’idée que la solution aux enjeux climatiques se résumerait à la substitution d’énergies renouvelables aux capacités de production d’électricité nucléaire. Cette idée est erronée tant sur le plan technique que du point de vue économique, sociétal et politique. Elle conduit à une impasse.

Le changement climatique est causé par les émissions de CO2. L’objectif est donc de développer l’utilisation de sources d’énergie non émettrices de ce gaz, non de réduire celles qui répondent dès aujourd’hui à ce besoin, au premier rang desquelles figure le nucléaire. Les rapports du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) s’inscrivent en faux face au raccourci « non émetteur de CO2 = renouvelable » qui domine le débat énergétique en Europe.

Sur le plan technique la montée en puissance des énergies renouvelables se heurte à de sérieuses difficultés, compte tenu de leur caractère intermittent et non pilotable.

Pour pallier cette intermittence, l’étude RTE-AIE énumère les conditions techniques indispensables : équiper le pays d’installations de stockage de l’électricité à « grande échelle », dont le coût et la faisabilité ne sont pas acquis ; multiplier les lignes à haute tension pour profiter des décalages géographiques de production éolienne et solaire ; investir dans des équipements stabilisant de la fréquence du courant. S’y ajoutent des contraintes sociétales aujourd’hui inconnues : la demande des usagers deviendrait directement pilotée par le gestionnaire du réseau électrique. En cas de vent faible et de soleil couché ou voilé, les usagers verraient automatiquement leur chauffage baisser, leur chauffe-eau coupé, la recharge de leur véhicule électrique différée, voire leur plein déchargé pour produire l’électricité que les éoliennes et les panneaux solaires ne produisent pas…

La plupart des études sont muettes sur la dimension financière et les surcoûts générés par la sortie du nucléaire. Au mieux elles sous-estiment les coûts de renforcement du réseau électrique et de stockage du renouvelable. Elles ne prennent pas en compte la charge que représentent les tarifs préférentiels de rachat étalés sur quinze ou vingt ans et l’avantage lié à une priorité d’injection quasi inconditionnelle. Les scénarios associés au « tout-renouvelable » s’appuient sur des hypothèses de réduction drastique de la consommation électrique qui mettent en cause la plupart des activités industrielles et l’accès à l’énergie pour tous. Cette approche s’inspire des thèses malthusiennes de négaWatt.

De plus, les experts s’accordent à dire que l’éolien et le solaire sont beaucoup plus consommateurs de matières premières, et notamment de terres ou métaux rares. L’étude RTE-AIE le mentionne, sans toutefois en souligner l’importance écologique.

Enfin le choix de chercher à se passer coûte que coûte du nucléaire comporte un risque politique majeur en termes de souveraineté. Comme en matière alimentaire et sanitaire, la souveraineté énergétique est fondamentale. Après le passage d’Alstom sous pavillon américain, le non-renouvellement du parc nucléaire que visent à justifier les scénarios 100 % renouvelables conduirait à la liquidation des atouts de la France dans le nucléaire civil. La France serait alors complètement dépendante pour son approvisionnement électrique comme elle l’est déjà pour le solaire vis-à-vis des productions chinoises et pour l’éolien avec les producteurs danois ou allemands. De fait, elle serait demain fortement dépendante des productions thermiques, charbon et gaz, de ses voisins européens pour assurer l’équilibre production-consommation. Si chaque pays européen procédait de la sorte, c’est toute l’Europe qui risquerait le black-out. Sombre perspective dont on peut conjurer la réalisation.

JEAN-CHRISTOPHE LE DUIGOU ET JEAN-PIERRE SOTURA

Syndicalistes, anciens membres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE)

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 06:55

 

Le gouvernement promet aux Français de mettre fin en 2040 aux constructions de voitures à moteur thermique. En France, selon l’INSEE, 74 % des actifs se rendent au travail en voiture. Si cette tendance persiste, comment rechargera-t-on chaque jour toutes ces batteries dans les prochaines décennies ? Car on nous promet aussi la fermeture progressive de toutes les centrales nucléaires d’ici 2050. En faisant mine d’oublier qu’elles produisent aujourd’hui 70 % de notre électricité sans émettre de CO2 !

Par Gérard Le Puill

 

Depuis hier, les tarifs régulés de l’électricité sont en hausse de 1,6 %. Depuis juillet 2007, date d’ouverture à la concurrence pour les particuliers, les tarifs régulés de cette énergie ont augmenté de 60 %. Dans une ouverture totalement faussée à la concurrence sur demande de la Commission européenne, la loi oblige EDF à vendre un quart de la production électrique de ses centrales nucléaires à perte pour permettre à ses concurrents de vendre une énergie qu’ils ne produisent pas. Même le journal de 20 heures sur France 2 a brocardé cette aberration le 1 er février. Il n’est donc pas étonnant que les ménages paient déjà la facture au prix fort. Qu’en sera-t-il alors d’ici 2040, date à laquelle le gouvernement actuel promet qu’on ne produira plus que des voitures électriques en France ?

Diffusée par l’INSEE le 19 janvier 2021, une étude relative aux déplacements en voiture individuelle pour se rendre au travail n’a guère intéressé les principaux moyens d’information. L’étude de l’INSEE porte sur 2017. Cette année-là, « 74 % des actifs en emploi qui déclarent se déplacer pour rejoindre leur lieu de travail utilisent leur voiture, 16 % prennent les transports en commun et 8 % ont recours à des modes de transport doux (6 % à la marche et 2 % à vélo). Pour les distances inférieures à 5 kilomètres, la voiture représente encore 60 % des déplacements domicile travail ».

Mais, lit-on plus loin, « 77 % des personnes utilisent la voiture pour des distances comprises entre 5 et 15 kilomètres et 85 % entre 25 et 30 kilomètres. Les actifs résidants dans les pôles des aires d’attraction des villes recourent moins souvent à la voiture (58 %) que ceux des couronnes ou des communes hors attraction des villes. Ainsi, hors des aires d’attraction des villes, 90 % des actifs utilisent leur voiture pour rejoindre leur travail. Cependant, l’utilisation dominante de l’automobile n’est pas seulement liée à longueur du trajet domicile travail. En effet, la moitié des actifs résidant à moins d’un kilomètre de leur travail partent travailler en voiture », précise encore cette étude.

Des transports en commun peu utilisés en province

Si les transports en commun sont utilisés par 70 % des actifs résidants dans Paris et par 44 % dans « l’aire d’attraction de Paris », l’Ile-de-France reste une exception. Il est probable que cela soit en bonne partie imputable à la longueur des embouteillages autour de la capitale, ce qui dissuade beaucoup de gens de prendre la voiture quand ils habitent en proche et moyenne banlieue. C’est un aspect que l’INSEE ne semble pas avoir étudié. Mais l’Institut indique que « dans les aires d’attraction des autres villes, le recours aux transports en commun est bien plus faible. Il ne concerne que 8 % des actifs. Ce mode de transport est caractéristique des zones les plus urbanisées : 14 % des actifs des pôles (hors Paris) se déplacent en transports en commun contre 4 % des actifs résidents dans les couronnes et 2 % dans les communes hors attraction des villes ».

Le pari fou du 100 % électrique et renouvelable

Bien que les chiffres portent sur 2017, on peut penser que les choses n’ont guère changé depuis sur l’ensemble du pays. En France, la promesse vient d’être faite d’arrêter la construction des voitures à moteurs thermiques en 2040 pour les remplacer par des moteurs électriques, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. À supposer que ce pari soit techniquement gagnable en moins de vingt ans, il conduit à se poser d’autres questions dont celle-ci : quels seront le prix et bilan carbone de l’extraction des matières premières, puis de la fabrication des voitures et de leurs batteries dans un monde qui va bientôt manquer de cuivre et de beaucoup de métaux rares ?

À supposer que ce pari soit finalement gagné, comment rechargera-t-on toutes ces batteries de nuit si, en même temps, comme on nous l’a annoncé tout récemment au nom d’un surprenant duo composé de « Réseau de Transport Électrique » (RTE) et de « l’Agence internationale de l’énergie » (AIE), notre mix énergétique devient totalement renouvelable à l’horizon 2050 avec des éoliennes et du solaire en plus des barrages ? Quel sera le prix de la recharge nocturne de la batterie de voiture du smicard suite à de très lourds investissements dans les énergies renouvelables ? À supposer que tout le monde puisse payer, la production cumulée des éoliennes, du solaire et des barrages suffira-t-elle pour satisfaire la demande alors que ces énergies intermittentes ne comptent actuellement que pour 27 % dans notre mix de production électrique contre environ 70 % provenant des centrales nucléaires ? (1)

N’occultons pas la mise en garde de Fatih Birol

Laurent Heredia rappelait dans l'Humanité, au nom de la Fédération nationale Mines-Énergie CGT, que « les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire sont intermittentes. Il faut pouvoir répondre au déficit de production dans ces moments-là (…) Le renouvellement du parc nucléaire est un défi immense, mais il ne faut pas écarter toute possibilité de production à moyen et long terme simplement parce que le mot nucléaire fait peur (…) Le problème, c’est que la France a fait le choix de stopper la recherche sur cette filière-là, contrairement à d’autres pays ».

La CGT-Mines-Energie n’est pas seule à dire cela. Pour revenir à l’étude RTE-AIE, citons cet extrait des propos de Fatih Birol, président de l’AIE, dans « Les Échos » du 28 janvier : « Fermer les centrales nucléaires françaises serait une erreur. L’énergie nucléaire est un atout national pour la France. Ces dernières décennies, son développement a été une des composantes de la croissance économique française sur le plan technique, elle a prouvé qu’elle fonctionne à grande échelle (…) Pour la France, le nucléaire et les énergies renouvelables sont complémentaires », disait encore Fatih Birol.

On ne sort pas du nucléaire comme de sa douche

Car on ne sort pas du nucléaire comme on sort de sa douche, surtout quand ses centrales produisent encore 70 % notre électricité en 2021. Les centrales nucléaires allemandes en produisaient trois fois moins que les nôtres. Leur fermeture totale pour 2022 se traduit déjà par une augmentation de l’utilisation du charbon, du gaz et même du maïs récolté en vert dont la production a doublé en superficie ces dernières années outre Rhin. Car on l’utilise désormais pour alimenter les fosses à lisier sans passer par la panse des vaches. Ça permet de faire croître la production de gaz méthane subventionné que l’on transforme en électricité. Du coup, la course aux hectares a fait doubler le prix des terres agricoles ces dernières années chez notre voisin.

En France, accélérer la sortie du nucléaire reviendrait à faire flamber le prix d’électricité et à subir des coupures intempestives en raison de la production intermittente des éoliennes et du solaire. L’expliquer aux Français fait aussi partie de la lutte contre le réchauffement climatique, si nous voulons mener cette lutte de manière cohérente.

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 06:46

 

 

 

Fragilisés par la crise, de plus en plus de Français peinent à payer leurs loyers, multipliant les risques d’expulsions. Dans son 26e rapport, publié ce mardi, la Fondation Abbé-Pierre dénonce l’attentisme coupable de l’exécutif, qui vient seulement d'annoncer la prolongation de la trêve hivernale jusqu'au 1er juin.

« J'ai commencé à travailler à 18 ans. J’ai toujours gagné ma vie sans rien demander à personne. Je pensais aller vers une retraite bien méritée et là, je vais me retrouver SDF. » Maître d’hôtel dans l’événementiel, Marc Crespo gagnait en moyenne de 2 500 à 3 000 euros par mois, entre ses périodes d’activité et de chômage. Aujourd’hui, la crise sanitaire menace de le jeter à la rue. À 59 ans, après avoir éclusé en juin ses droits au chômage, il n’a, pour la première fois de sa vie, pas pu payer son loyer. Il y a deux semaines, l’huissier est venu le prévenir. En juillet, son bail ne sera pas renouvelé. « C’est un déclassement social complet », résume-t-il. Autour de lui, de plus en plus de collègues connaissent des situations similaires. « En huit ans, c’est la première fois que je n’arrive pas à payer mes 230 euros de loyer », explique l’un d’eux.

Les signes d’une dégradation à plus long terme

« On voit bien qu’il y a une vague d’impayés de loyers. Elle n’est pas encore spectaculaire, mais elle se dessine », prévient Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre (FAP), qui sort ce mardi son 26e rapport sur l'état du mal-logement en France, sur fond de pandémie. L’association a calculé qu’aux 16 000 expulsions avec concours de la force publique, effectuées tous les ans, devraient s’ajouter cette année environ 12 000 autres procédures, pour des ménages fragilisés, mais qui ont pu rester dans leur logement grâce à la prolongation, en 2020, de la trêve hivernale jusqu’au 10 juillet. À cela s’ajoute l’augmentation probable du nombre d’impayés en raison des pertes de revenus liés à la crise. « Au total, il va y avoir des dizaines de milliers de ménages menacés d’expulsion à partir du 1er avril 2021 », estime Manuel Domergue.

Les signes d’une dégradation à plus long terme sont là. En décembre 2020, le nombre d’appels préventifs de locataires du privé à SOS Loyers impayés, la structure gérée par l’Agence nationale pour l’information sur le logement, était en hausse de 47 % par rapport à 2019. Une tendance de fond puisque des chiffres similaires ont été relevés en novembre : + 48 % pour les locataires du parc privé et + 53 % pour ceux du public. Dans le secteur HLM, les bailleurs ont rapidement renforcé les suivis individuels et mis en place des plans d’apurement, ce qui a permis de limiter la casse. « Il y a eu 200 millions d’euros d’impayés en plus par rapport à 2019 en mai-juin, mais ça a baissé, et on retrouve aujourd’hui un taux plus classique », indique Marianne Louis, directrice de l’Union sociale pour l’habitat, qui représente l’ensemble des bailleurs sociaux. La crise n’épargne pas non plus les accédants à la propriété, dont certains ne sont plus en mesure de payer leurs traites.

Une majorité des situations passe sous les radars

La situation dans le parc privé, plus cher et où sont logés les plus précaires, suscite le plus d’inquiétude. Mais elle est aussi plus opaque. En juin, la Fnaim et l’Unis, qui gèrent parmi les plus grands réseaux d’agences et d’administrateurs de bien, évoquaient 10 % d’impayés. Ils ne communiquent plus depuis. « En juin, nous avons fait une relance le 5jour du mois pour 12 % des locataires. En décembre, pour 22 %. La relance par courrier au bout du 25jour a concerné 0,6 % de nos locataires en juin et 1,8 % en décembre. En temps normal, le taux d’impayés ne dépasse pas 0,7 % », détaille Arnaud Hacquart, directeur d’Imodirect, une agence en ligne qui gère 2 000 logements. En réalité, une majorité des situations passe sous les radars, parce que les locations, sont faites directement avec des petits propriétaires privés. « Avec mon statut, je n’ai jamais pu louer via une agence », confirme, par exemple, Marc Crespo.

 

 

L’explosion des impayés est, pour l’instant, peu visible. « Ceux qui ont des difficultés ne le crient pas sur les toits. Il y a une sorte de honte. Surtout, avant d’arrêter de payer leurs loyers, ils se privent sur tout le reste : l’alimentaire, la santé… Sans compter ceux qui font appel à des crédits revolving », souligne Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement. Beaucoup sont fragilisés, mais payent encore. Nina est de ceux-là. Graphiste, elle gagne 1 000 euros par mois avec un mi-temps en CDI. Elle travaille aussi comme indépendante pour une maison d’édition, qui vient de perdre un contrat qui lui rapportait 3 000 euros par an, et ne peux plus compter que sur 750 euros de plus. Son compagnon a, lui, perdu ses maigres revenus d’autoentrepreneur. Le couple est en difficulté pour payer son loyer parisien de 1 500 euros. « J’avais 3 000 euros sur mon livret A, j’ai dû les utiliser », raconte-t-elle. Les vacances, elle y a renoncé. Et avoue parfois voler dans les magasins. Son angoisse, c’est que sa propriétaire augmente le loyer de son meublé renouvelable tous les ans. « C’est stressant. Quand on n’a pas de CDI, on est hyperfragile. Et le Covid a accentué notre précarité », explique-t-elle. Le sondage réalisé par la FAP indique que 32 % des Français ont vu leur situation financière se dégrader. Et qu’ils sont plus de 20 % à éprouver des difficultés à payer leur loyer.

« La crise sociale va empirer »

Inquiets, bailleurs et associations ont les yeux rivés sur la fin des mesures prises pour limiter l’impact de la crise, notamment le chômage partiel« Notre souci, c’est ce qui va se passer quand les aides vont s’arrêter », résume Arnaud Hacquart. Avec 11 % de chômage attendus pour 2021 et une réforme restreignant le droit à l’allocation, l’explosion des impayés dans les années à venir paraît inexorable. « Ce qui nous préoccupe, c’est que la crise sociale va aller en empirant et que les outils pour y faire face vont être affaiblis », analyse Marianne Louis. En dehors d’un peu de publicité au printemps pour le numéro SOS Loyers impayés (1) et de la mise en place par Action Logement (ex-1 % patronal) d’une aide aux salariés locataires de 300 euros pendant deux à six mois, rien n’a été fait. « On a un peu l’impression que le gouvernement attend qu’il y ait une explosion des impayés pour agir », s’agace Christophe Robert, délégué général de la FAP. Pour montrer sa sensibilité au sujet, le gouvernement a mis en place, en novembre, un Observatoire des impayés. Il a aussi confié au député LaREM Nicolas Démoulin la rédaction d’un rapport. Remis dimanche à la ministre du Logement, il préconise une simplification des démarches pour obtenir de l’aide. Mais pas un centime n’a été mis sur la table dans le plan de relance ou ailleurs.

Cet article pourrait aussi vous intéresser : En débat : quelles actions d’urgence pour le mal-logement en temps de confinement ?

« Déjà limités en temps normal, les fonds de solidarité logement, qui servent à payer de façon transitoire les loyers des ménages en difficultés, sont encore plus insuffisants aujourd’hui », souligne Manuel Domergue. Certaines collectivités ont mis la main à la poche pour en augmenter le budget, mais l’État ne les a pas abondés. Gérés localement, ils restent très inégalitaires, avec des règles d’accès différentes selon les territoires. Dans les Alpes-Maritimes, par exemple, il faut avoir payé ses deux derniers mois de loyer pour en bénéficier. Quand Marc Crespo en a découvert l’existence, il n’y avait déjà plus droit. La FAP appelle à l’uniformisation de leurs règles et à leur revalorisation. Depuis mars, elle plaide aussi sans succès pour la mise en place d’un fonds d’urgence d’au moins 200 millions d’euros pour le paiement des loyers et des charges.

Le gouvernement n’est pas non plus revenu sur les coupes successives sur les aides au logement (APL), adoptées depuis le début du quinquennat (voir notre infographie). Il a même maintenu, en janvier, la réforme prévue avant la crise et le passage à un mode de calcul « en temps réel ». Sous couvert de les faire mieux correspondre aux revenus des demandeurs, elle permet au budget de l’État d’économiser des centaines de millions d’euros. La FAP appelle à revenir sur ces économies, comme sur celles imposées au secteur HLM. Au-delà, c’est le logement dans son ensemble qu’il faut arrêter de considérer comme un vulgaire produit de spéculation, pour le traiter enfin pour ce qu’il est : un bien essentiel.

 

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 06:43

 

Le système hospitalier a à faire avec une transformation profonde du pays, née des progrès du XXe et du XXIe siècle. La population générale augmente et la proportion des personnes âgées croît rapidement. Cet allongement de la vie pose des problèmes particuliers : les besoins sociaux et médicaux sont plus importants et les pathologies se transformentAlain Brémaud, « La protection sociale face à la transition épidémiologique et à la transition démographique », in les Cahiers de santé publique et de protection sociale, no18, septembre 2015, p. 60.

*Le docteur Michel Limousin est membre de la commission Santé et Protection sociale du PCF. Le docteur Paul Cesbron est gynécologue obstétricien, ancien chef de service de la maternité du Centre hospitalier de Creil.

Nous sommes face à ce qu’on appelle « transitions démographique et épidémiologique »Laurent Chambaud, « Le système de santé français à l’épreuve des transitions », la Nouvelle Revue des sciences sociales, no6, 2016, p. 157-170., C’est un contexte dans lequel l’hôpital, par son importance (plus de 1 000 établissements et 1,6 million d’emplois), n’échappe pas à la transition écologique liée à la crise climatique.

 

UNE TRANSITION MULTIFACTORIELLE

La transition démographique revêt deux aspects. D’une part, la population générale a augmenté, et le nombre de médecins formés, défini en 1971, est resté à un niveau très bas alors qu’il y a 10 millions de personnes de plus à prendre en charge ; la désertification médicale que nous connaissons aujourd’hui est la résultante de cet état. Quant à l’allongement de la durée de vie, il est spectaculaire. Or c’est bien cette tranche d’âge dite des « baby-boomers » qui mobilise le plus de soins.

D’autre part, pour ce qui est de la transition épidémiologique, l’évolution s’est faite là aussi rapidement, en parallèle à celle de la démographie. De nombreuses maladies qui étaient mortelles il y a peu encore sont devenues curables. Ainsi les maladies infectieuses dans l’ensemble ont-elles reculé, même si le coronavirus SRAS-CoV-2 nous impacte durement ces temps-ci. Les maladies cardio-vasculaires sont prises en charge à temps, et de ce fait il y a moins de morts prématurées. Enfin, si les cancers progressent en nombre, ils sont mieux soignés. Idem pour le diabète, l’obésité et les maladies dégénératives. Tout cela nécessite des moyens nouveaux que la science permet. Prendre en charge un malade chronique coûte plus cher qu’un décès brutal pour l’Assurance maladie.

Les médecins face à des problématiques multifactorielles

 

UNE CRISE DÛE AVANT TOUT À LA CRISE SOCIALE

Pour autant, est-ce qu’on peut dire que c’est là la cause des déficits des différentes caisses de protection sociale, et donc des difficultés des hôpitaux ? Non, les économistes de tout bord sont d’accord sur ce point. Il n’y a pas de gaspillage. Même les économistes libéraux ne s’aventurent plus sur cet argument. D’ailleurs, des politiques de réduction des dépenses de santé ont été conduites depuis longtemps ; elles n’ont jamais donné de résultats probants quant à la réduction des déficits. Le déficit des hôpitaux est lié à la crise de financement de la Sécurité sociale et à la crise économique : l’augmentation du chômage de masse réduit l’apport des cotisations, la baisse du pouvoir d’achat qui en résulte va dans le même sens, les dispenses de cotisations sociales patronales idem. Les profits explosent, les inégalités sociales de toutes natures s’accroissent, les ressources disponibles pour la santé se tarissent alors que la création de richesses continue. Des secteurs entiers de l’économie échappent à la cotisation sociale.

On est même en droit de considérer que ces transitions démographique et épidémiologique sont bénéfiques pour l’économie. Le fait que des sujets jeunes vivent plus longtemps induit qu’ils restent dans le secteur de la production ; si mourir jeune brutalement ne coûte pas cher en soins, c’est certes une catastrophe humaine pour la famille, et aussi une catastrophe économique globale. Quant aux personnes du troisième âge, elles contribuent sous de multiples formes à la création de richesses, par leur expérience transmise, le travail pour-suivi, l’appui familial pour l’éducation et la garde des enfants, l’aide financière en direction des jeunes adultes quand c’est possible et le travail social, bien souvent gratuit, qui est un apport non négligeable pour enrichir la société et l’humaniser. Enfin, pourquoi ne pas considérer que l’activité sanitaire – au même titre que, entre autres,la culture, l’éducation ou la production de biens matériels – est une activité économique moderne et que son développement est un apport précieux à l’emploi et à la création de richesses ?

 

DE NOUVELLES VARIABLES POUR RESTRUCTURER L’HÔPITAL

En conséquence de ces évolutions démographique et épidémiologique, l’hôpital public doit s’adapter, tout comme l’ensemble du système de santé. Il a à prendre en charge des pathologies différentes et des populations plus âgées. Il doit tenir compte des problèmes sociaux différents, comme le maintien à domicile, l’accompagnement des malades chroniques. Il doit se tourner vers l’extérieur et rompre avec l’hospitalocentrisme. Il doit coopérer. C’est une véritable révolution culturelle qu’il doit opérer tout en s’adaptant aussi aux nouvelles données des sciences et techniques. Enfin, l’évolution profonde des mentalités des patients l’y oblige dans le domaine de l’accueil,de l’accompagnement, du respect des personnes et de la qualité des relations humaines. Il le fait, mais cela suppose des moyens matériels, des personnels formés, une organisation souple et adaptable. L’hôpital public entre dans une nouvelle ère où les besoins des populations se transforment et les pathologies elles-mêmes évoluent.

Les évolutions démographique et épidémiologique poussent l’hôpital public et l’ensemble du système de santé à s’adapter.

L’avenir de l’hôpital doit être pensé en intégrant ces notions fondamentales de révolutions démographique et épidémiologique.

La crise écologique en cours présente de multiples aspects qui convergent tous vers la nécessité d’un abord global et multiforme. La planète Terre ne peut donner plus, et l’homme doit s’adapter. Toutes les nations, tous les peuples sont concernés. Viennent d’importants bouleversements climatiques et la nécessité de profondes transformations de nos rapports au monde. Les crises du réchauffement de l’atmosphère, de la destruction de la biodiversité, du manque de ressources agricoles, et particulièrement de l’eau, des ressources énergétiques, des migrations posent la question de la responsabilité de l’homme face à la nature. Ses modes de vie, d’habitat, d’urbanisation, de nourriture, de production de biens, de déplacement, de soins de lui-même sont interrogés. Cela met en cause la vie sociale et politique. Les inégalités sociales se creusent en même temps que la crise écologique se précise. La question de la démocratie est concernée. Les modes de production sont interrogés, y compris le système économique de marché dominant qui impose la loi du profit maximal pour quelques-uns.

Il ne pourra y avoir de refondation de l’hôpital public sans la prise en compte de ces réalités écologiques, ce qui devra se faire à un double niveau.

 

REFONDER SA CONCEPTION MÊME

Penser l’hôpital dans ses plans, son architecture comme écologique : il utilisera toutes les ressources modernes pour isoler ses murs, réduire ses consommations d’énergie, gérer ses circulations internes, créer un cadre agréable à l’œil et tenant compte des besoins des patients comme des personnels. Il devra utiliser des matériaux recyclables, et être implanté dans des villes de telle façon qu’il soit facilement accessible par tous les moyens de mobilité. Enfin, aujourd’hui, pas d’hôpital écologique sans possibilité de logement social de proximité pour les personnels ou de crèches. Le principe de proximité est central : il permet d’accéder facilement aux soins et est économe en moyens de déplacement. C’est l’opposé de ce qui se fait aujourd’hui via la concentration des hôpitaux.

 

REFONDER L'ACTIVITÉ

Il s’agit d’intégrer plus que la seule médecine technique. Il faut faire une place à la santé dans sa globalité : prévention, promotion de la santé, éducation à la santé. Toutes ces disciplines seront articulées autour de la personne. C’est un système de haut savoir et de haute technologie centrée humain – l’humain d’abord ! – qui prendra en compte l’humain dans sa complexité. Il établira un lien avec la médecine hors hôpital, constituera un réseau de communications et de relations sociales et professionnelles ; ce sera une intégration dans un système de santé qui traitera de toutes les composantes de la santé : physique, mentale et sociale, comme le définit l’OMS. L’hôpital public sera alors un puissant outil écologique qui aidera à faire face aux difficultés qui arrivent et qui pour un grand nombre sont inconnues ou négligées par le « système » et la « pensée unique ». Des accidents industriels, pharmaceutiques, alimentaires, le maintien d’inégalités insoutenables ont suscité des positions critiques face à un progrès injuste et dangereux.

Un très fort courant s’est développé ayant pour nom « écologie ». Il remet en cause notre modèle de développement. C’est évidemment une question politique désormais essentielle. Nous ne sommes pas extérieurs à la nature, nous en sommes des acteurs. Soyons clairs : ce qui nous différencie fondamentalement des autres vivants c’est notre créativité et, à ce titre,notre responsabilité. Côté sanitaire, il nous faut désormais investir en premier le champ de la prévention. Alimentation, soins du corps, hygiène générale de vie... de l’air en particulier. Beaucoup est à faire de ce côté et, quoi qu’on dise, est incompatible avec notre modèle socio-économique bâti sur une consommation non maîtrisée et des inégalités. Nous ne sommes pas que des consommateurs mais des créateurs. Nous ne sommes pas que des usagers, nous sommes des citoyens.

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2 février 2021 2 02 /02 /février /2021 08:49

 

Chers amis, chères amies, sachez-le, le commerce du luxe se porte à merveille. En 2019, la valeur du marché mondial du luxe s’était élevée à 1 268 milliards d’euros. Certes, en 2020, la crise sanitaire a quelque peu ralenti cette évolution. La lecture d’un hors-série du magazine Capital nous apporte de nombreuses informations sur l’évolution de cette activité. On se demande parfois comment on peut dépenser son argent quand on en a énormément, eh bien voici les dernières fantaisies à la mode.

Commençons par un morceau de choix. En octobre 2020, le squelette d’un tyrannosaure a été adjugé, chez Christie’s, pour la modique somme de 31.8 millions d’euros. Certes, il faut le voir chez soi. Les ultrariches ne se battent plus pour acheter des œuvres d’art mais pour des squelettes de dinosaures qui voient ainsi leur côte flamber depuis quelques années.

Si vous préférez les animaux vivants, vous pouvez toujours vous rabattre sur un safari grande classe au Botswana, en louant une « lodge » à un prix compris entre 2 000 et 3 300 euros la nuit par personne. Sinon, vous pouvez aussi louer l’appartement le plus cher du monde, à Monaco, dans la tour Odéon, à 170 mètres de hauteur, somptueux appartement de 3 300 mètres carrés, répartis sur cinq niveaux, avec vue à 360° sur la principauté et la méditerranée. Si vous préférez en faire l’acquisition, il vous en coûtera 300 millions d’euros !

Vous pourriez aussi préférer séjourner pour des vacances, chez une star, à Los Angeles, une maison de 660 mètres carrés, propriété de la chanteuse la plus riche du monde, Rihanna… loyer mensuel 32 000 euros mais à ce prix-là vous pourrez disposer de 10 salles de bains !

Les classiques n’ont évidemment pas disparu, offrez-vous une bouteille d’un excellent whisky, par exemple un flacon de Dalmore 50 ans d’âge, pour 135 000 euros. Une folie, n’en perdez pas une goutte, elle vaut de l’or.

Les grands vins ne sont pas en reste, imaginez une bouteille de Domaine de la Romanée Conti, grand cru de 1945 au prix de 14 173 euros ! A consommer avec la plus extrême modération, ou à garder au coffre-fort !

Et pour finir, même le petit coin a droit au grand luxe. Une cuvette de WC haut de gamme, « le Trône », c’est son nom, au coût compris entre 1 520 et 1 929 euros, selon les accessoires. Il faut bien ça pour pisser un Dalmore ou un Romanée Conti…

Allez, on va s’en remettre avec un peu de philosophie et Montaigne : « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ».

 

 

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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 20:11
Manif de soutien à Florence Gourlay à Lorient le 26 janvier avec les camarades du PCF

Manif de soutien à Florence Gourlay à Lorient le 26 janvier avec les camarades du PCF

Malaise étudiant. Le témoignage de Florence Gourlay, professeure :  Au bout d’un moment, il faut désobéir  (L'Humanité, 1er février 2021)
Malaise étudiant. Le témoignage de Florence Gourlay, professeure : « Au bout d’un moment, il faut désobéir »
Lundi 1 Février 2021

Le 25 janvier, cette professeure de géographie à l’université de Lorient a fait cours en présentiel. L’écho rencontré par son initiative traduit l’urgence d’une plus large reprise pour les étudiants.

 

« Pendant le cours, raconte Florence Gourlay, les étudiants sont restés concentrés, l’ambiance était à l’apprentissage. C’était convivial, avec des interactions pédagogiques, des questions, des regards qui indiquent qu’il faut insister sur telle ou telle notion… » Bref, un cours ordinaire, à l’université de Bretagne Sud (UBS), à Lorient, dans le Morbihan. Sauf que, depuis novembre, la fac est quasi désertée, pour cause d’épidémie et de mise en place de cours « hybrides ». Sauf que ce cours ordinaire est devenu une aventure extraordinaire, organisée par une enseignante et des étudiants déterminés, malgré l’interdit, à « montrer que c’était possible ». Ce qui leur a valu quelques remontrances et un retentissement médiatique inespéré.

Florence Gourlay n’a pas exactement le profil d’une pasionaria. Certes, en dehors de l’université, elle est une femme engagée, élue d’opposition à Lorient sur une liste qui rassemblait la gauche, des Verts aux communistes. Mais, à l’UBS, elle est avant tout cette maîtresse de conférences en géographie depuis 1996, responsable du master « aménagement et urbanisme des territoires littoraux » (Auteli) et qui dispense aussi son savoir auprès des étudiants de la licence « sciences, écologie et société » (SES). Une enseignante que Louen, inscrit en L3, décrit comme « appréciée pour ses cours et proche de ses étudiants »« empathique », ajoute sa camarade Léa, mais qui sait « rester toujours dans une posture de professeure ».

Des cours pirates, sans autorisation

En tout cas, une enseignante suffisamment à l’écoute de ses étudiants, même à distance, pour avoir compris très vite ce que le passage en distanciel impliquait pour eux : « En décembre, on a vu qu’ils commençaient à sombrer. Nous avons de petits effectifs, surtout en master – 18 étudiants en M1 et autant en M2 – et nous les connaissons tous. Ça se manifestait par des caméras coupées pendant les visioconférences, des rendus hors délai… Certains nous disaient clairement qu’ils n’en pouvaient plus. » Gwenaëlle, en M2, était dans ce cas : « Je suis plutôt bonne élève, mais, au bout de trois semaines de visioconférence, j’ai décroché. Je ne trouvais plus de sens à ce qu’on faisait. » Pour des formations professionnalisantes, impliquant beaucoup de terrain, le mode distanciel est encore plus pénalisant. Léa : « On se demande si on aura le niveau pour postuler au master. Très peu d’entre nous ont trouvé un stage, qu’on doit commencer en avril. Ça pèse énormément. On perd l’estime de soi. »

Grâce à ces petits effectifs de master, en négociant âprement avec le rectorat pour pouvoir transformer quelques cours en TP, autorisés en présentiel, Florence Gourlay et ses collègues avaient réussi à maintenir le fil. Mais c’est lors d’un cours de licence, après les partiels de janvier, que le déclic s’est produit : « Je leur ai dit que je n’en pouvais plus et que je ne comprenais pas pourquoi ils ne s’exprimaient pas davantage. Et là, ils m’ont répondu : “Mais nous aussi, Madame, on veut faire cours.” » Louen explique : « On en discutait déjà entre nous. Il y avait de la détresse et aussi un sentiment d’injustice par rapport aux prépas, aux BTS qui, eux, n’ont jamais cessé d’avoir cours. On se disait que c’était possible pour nous aussi, en respectant les mesures barrières. »

« Les licences SES sont des étudiants très impliqués, militants », commente Florence Gourlay. « Ils ont activement participé à l’organisation des marches pour le climat, de conférences sur le changement climatique… » Ni une ni deux : constatant que ce qui est interdit aux universités est autorisé aux lieux de culte, les étudiants contactent églises, mosquées, temples pour tenter d’y organiser des cours. Ils obtiendront d’ailleurs quelques réponses positives.

 

Inutile : Florence Gourlay prend le taureau par les cornes, trouve une salle de 90 places dans l’université, prévient ses supérieurs, reçoit le soutien de son syndicat, le Snesup-FSU, et après un cours en présentiel aux M1, lundi 18 janvier, elle fait cours le lendemain aux L3 : 35 étudiants en présentiel, 22 à distance, mesures barrières respectées. « Ça m’a fait l’effet d’une bouffée d’air, témoigne Léa : se détacher de son ordinateur, voir des gens autour de vous, avec vous… refaire société, en fait. » Louen renchérit : « C’était beaucoup plus intéressant et puis… on ne s’est pas retrouvés seuls à la fin du cours. »

D’autant moins seuls que, de leur propre initiative, ils ont averti les médias, qui ont donné un retentissement national à ce « cours pirate ». « On voulait ça, pose Louen. On n’est pas une génération d’égoïstes, on souhaitait aussi alerter sur la détresse de tous les étudiants, sur l’urgence pédagogique de reprendre les cours, et démontrer que c’était possible. Nous avons voulu en faire un acte politique. » Le soir même, un peu effarée, Florence Gourlay reçoit jusque chez elle des appels « pour (lui) dire : “Vous êtes une résistante !” Une collègue de Poitiers (lui) a dit qu’elle aussi allait faire cours »…

 

 

C’est sans doute cet écho inattendu qui a entraîné sa convocation, le lundi suivant, par la présidente de l’UBS (qui est aussi vice-présidente de la conférence des présidents d’université). Un avertissement sans frais, peut-être aussi grâce à la mobilisation d’une centaine de personnes devant les locaux de l’UBS. « Il ne faut pas exagérer, conclut la géographe, ce n’est pas un acte de résistance. Mais on ne peut pas accepter l’injustice, qu’on nous fasse comprendre qu’il existe des étudiants essentiels et d’autres non essentiels. Au bout d’un moment, il faut désobéir. Ce n’est pas ma carrière qui me soucie, ce sont mes étudiants. » Comme eux, tout ce qu’elle attend à présent, c’est qu’on leur permettre de continuer. À Lorient et ailleurs.

Et maintenant, quelle reprise ?

Depuis le 22 janvier, les universités peuvent faire revenir un peu plus leurs étudiants, au-delà de ceux de première année. La circulaire qui les y autorise prévoit une limite « de 20 % de leur capacité d’accueil globale » et, comme annoncé par Emmanuel Macron à Saclay, une journée par semaine. Plus facile à énoncer qu’à mettre en pratique… Ce qui explique sans doute que peu d’établissements l’aient encore fait, alors qu’ils doivent théoriquement être prêts le 8 février, au plus tard.

Malaise étudiant. Le témoignage de Florence Gourlay, professeure :  Au bout d’un moment, il faut désobéir  (L'Humanité, 1er février 2021)
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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 10:16

 

DIDIER LE RESTE ET PHILIPPE DENOLLE

Membres du bureau de la Convergence nationale rail (CNR)

 

Depuis près de trente ans, l’entreprise publique est victime du libéralisme, produit des politiques nationale et européenne. Une succession de réformes et de lois qui ont conduit en France à l’éclatement de la SNCF en cinq sociétés anonymes. La libéralisation du fret ferroviaire, intervenue en 2006, s’est traduite par un cuisant échec. Malgré tout, les dirigeants de la SNCF ont poursuivi une politique d’externalisation par le rachat d’autres entreprises et le développement des filiales routières, créant les conditions de sa propre concurrence. Une spirale du déclin, condamnant toute possibilité de reprise notable de trafics, contribuant à délaisser nombre de territoires, à détruire l’emploi et à la perte des savoir-faire.

A contrario, la régionalisation des TER, généralisée en 2002, a permis de développer les transports du quotidien mais avec des limites à la suite du désengagement financier de l’État. Aujourd’hui, la région devient un élément décisif pour l’avenir du réseau, au point que l’État organise le transfert de l’entretien de lignes dites de « dessertes fines » aux collectivités territoriales. Une stratégie qui consiste à faire supporter à celles-ci la fermeture de ces lignes et leur transfert sur la route.

Avec la pandémie, la SNCF connaît des pertes abyssales qui s’ajoutent à la dette colossale de l’État que supporte l’entreprise publique. De ce point de vue, où en est-on de la reprise par l’État de 35 milliards de sa dette, promise en 2018 ? A fortiori, dans le cadre du « plan de relance » présenté dernièrement par le gouvernement, celui-ci a bien moins aidé la SNCF que d’autres groupes comme Air France et Renault !

Actuellement, la SNCF poursuit la réduction de l’offre, validée par la plupart des régions pour la partie des TER, voire TET (trains Corail…). Ce sont des guichets fermés, des salles d’attente closes obligeant les usagers à attendre dans le froid pour respecter les gestes barrières. Situation ubuesque, quand, à bord des trains, la SNCF met fin à la réservation obligatoire pour favoriser les remplissages. En début et fin de semaine, de nombreux étudiants et scolaires voyagent dans la configuration des métros aux heures de pointe. Privés de restauration dans les grandes gares, les usagers des TGV sont priés d’éviter de se restaurer, mais finissent par le faire à moins d’un mètre d’un autre voyageur.

Nombre d’usagers interpellent sur les conditions de nettoyage des surfaces de contact avant, pendant et après leurs déplacements quand ces activités sont confiées à des entreprises privées ! Question cruciale au moment où apparaissent plusieurs variants et une controverse sur l’efficacité de certains types de masques ! Pour la CNR, il ne peut y avoir de politique du risque calculé.

La Convergence nationale rail a interpellé le président de la SNCF et le ministre des Transports en exigeant de surseoir au plan d’économies qui se met en place, de rétablir le maximum de trains en créant l’espace nécessaire entre les usagers par la mise en place de réservations gratuites, de mettre en place un protocole sanitaire en gare et à bord des trains, accessible aux usagers et aux cheminots, de revoir l’accueil en gare par la réouverture des guichets et le retour de services essentiels, et, enfin, d’engager rapidement un vaste plan d’embauches de cheminots.

 

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