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28 janvier 2021 4 28 /01 /janvier /2021 09:14

Le kilo de carcasse de porc n’est payé que 1,20 € aux éleveurs depuis l’automne 2020 et ce prix ne couvre pas les coûts de production. Néanmoins, les promotions des grandes surfaces proposent en ce début d’année des prix de braderie à 1,48 € pour le kilo de côtes de porc et 1,43 € le kilo de rouelle, une pièce à rôtir taillée dans le jambon frais. Ces braderies prouvent que la loi Egalim promise par Emmanuel Macron pour tenir compte des coûts de production et votée en 2018 par sa majorité parlementaire n’a rien apporté aux éleveurs.

Par Gérard Le Puill

 

Dans un communiqué diffusé le 14 janvier dernier, la Fédération nationale porcine (FNP), affiliée à la FNSEA, appelait les consommateurs à « relancer la consommation de porc français pour éviter l’engorgement des élevages ». Elle se disait favorable aux « promos pour déjouer la concurrence et attirer les clients ». Puis elle ajoutait dans ce même texte : « pas à des prix si bas qui ne veulent plus rien dire ! Non à la course permanente au moins disant dans tous les domaines. Non au manque de respect du travail des éleveurs et de leurs partenaires ! ». Dans ce même communiqué, la FNP protestait contre le fait que le prix du kilo de côtes de porc était affiché à 1,48 € dans de nombreux magasins lors des promotions au début de ce mois de janvier.

Ces prix proposés aux consommateurs pour de la vente en découpe sont à peine plus élevés que le celui du kilo de carcasse payé aux éleveurs, lequel cote 1,20 € en moyenne depuis l’automne dernier sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor. Ce prix ne couvre pas les coûts de production. Mais l’appel de la FNP n’a pas été entendu par la chaîne des magasins Leclerc. Cette dernière vient de faire distribuer dans les boîtes aux lettres des habitants d’Ile-de-France un dépliant publicitaire dans lesquels elle propose de la rouelle de porc une belle pièce à rôtir à seulement 1,43 € le kilo du 26 au 30 janvier.

Quand les promos favorisent les achats opportunistes

Les récriminations de la FNP contre les prix bradés en grande surface figuraient dans le bulletin hebdomadaire de « Culture viande » publié par « les entreprises françaises des viandes » le 15 janvier. Il nous informait, qu’en France, « les opérations de promotion à bas prix des GMS (grandes et moyennes surfaces, ndlr) ont dopé les ventes. Les abattages du Grand Ouest ont totalisé 414 000 porcs, soit le plus haut niveau depuis dix ans. Dans le même temps, les activités à l’exportation notamment vers la Chine se maintiennent. Toutefois, les prix demeurent stables (à 1,20 € le kilo de carcasse, ndlr) dans un marché redevenu lourd, maintenant que les congélateurs des consommateurs sont pleins ».

C’est une manière de reconnaître que les promotions favorisent des achats opportunistes pour la congélation afin de faire des économies, ce qui n’est guère possible pour les petits budgets. Dans un pays ou la consommation de viande porcine, charcuterie comprise, s’élève à 33 kg par an et par habitant en moyenne, pousser à consommer plus n’est pas la meilleure façon de réduire le bilan carbone de notre assiette. Surtout quand les tourteaux de soja importés d’Amérique du sud pour nourrir les cochons européens accélèrent la déforestation en Amazonie, comme l’a montré un documentaire diffusé dimanche soir sur France 5.

En janvier 2020, le porc breton cotait 1,69 € le kilo sur le marché au cadran de Plérin. Ce prix rémunérateur était alors tiré par les importations de la Chine qui manquait de viande porcine, suite aux abattages massifs dans ce pays pour éradiquer la peste porcine africaine. En Europe, son principal fournisseur était l’Allemagne. Mais, ces derniers mois, de nombreux sangliers sont morts de la peste porcine africaine sur le territoire allemand. Du coup, bien que pas un seul élevage porcin ne soit atteint par cette pandémie outre Rhin, la Chine a stoppé toute importation de viande porcine en provenance d’Allemagne par simple précaution sanitaire. Elle a, parallèlement, augmenté ses achats en provenance d’Amérique du nord et du sud. Conséquence, le surplus de viande porcine allemande doit être écoulé sur le marché européen. Le volume de l’offre étant plus élevé que la demande en dépit des promotions, le prix du porc au départ de la ferme a chuté de 30 % en moins d’un an dans notre pays.

Une hausse sensible et durable des coûts de production

Cette chute des cours se prolonge alors que les prix des aliments du bétail sont en hausse sensible depuis le début de l’automne 2020. Alors qu’elle se vendait moins de 170 € en octobre 2020, la tonne de maïs cotait 215 € le 18 janvier au marché de Creil. Entre ces deux dates, le prix de la tonne d’orge est également passé de 160 à 219 €. Entre juillet 2 020 et janvier 2021, le prix de la tonne de tourteaux de soja importés d’Amérique du nord et du sud et rendue dans les ports de Lorient ou de Montoir est passé de 320 à 450 €.

À FranceAgriMer, la réunion mensuelle du « Conseil spécialisé Grandes cultures marché spécialisé » qui s’est tenu à Montreuil le 13 janvier faisait état d’exportations en hausse vers les pays tiers pour le blé, pour l’orge et pour le maïs produits en France. « Au total, le stock de maïs français de fin de campagne, se tiendrait à moins de 1,9 million de tonnes, niveau historiquement bas », lisait-on dans le compte rendu de cette réunion. Marc Zribi, chef de l’unité Grain et sucre de FranceAgriMer, explique que la hausse des cours mondiaux du maïs est partie du continent américain de la manière suivante :

« Ainsi, le rapport USDA prévoit une production de 360 millions de tonnes aux États-Unis, une estimation en baisse de 8 millions de tonnes par rapport au mois dernier, et des exportations en baisse de 3 millions de tonnes à 65 millions de tonnes. L’Argentine et le Brésil devraient aussi connaître des baisses de productions. Or, dans le même temps, les importations de la Chine sont attendues en forte hausse à 17 millions de tonnes contre 16 millions de tonnes en décembre. Finalement, le bilan de l’offre et d’a demande se tend au niveau mondial ».

Et que devient la promesse d’Emmanuel Macron ?

Un pays comme la France pourrait produire moins de céréales pour l’exportation et cultiver davantage de protéines végétales comme le soja, le pois et la féverole pour nourrir le bétail. Moins dépendre des importations de soja an apporterait plus de stabilité dans le prix des aliments du bétail. D’autant plus que l’actuel président de la République avait fait la promesse suivante aux paysans lors de son discours du 11 octobre 2017 à Rungis : « Nous modifierons la loi pour inverser cette construction du prix qui doit pouvoir partir des coûts de production (…) et je souhaite que les négociations commerciales qui commencent dès novembre puissent refléter l’état d’esprit de la loi à venir et faire l’objet d’un engagement de toutes les parties à ces négociations sous l’autorité des ministres ».

Près de 40 mois ont passé depuis et la loi EGALIM qu’il promettait aux paysans fut votée en octobre 2 018. Mais, cette année, évoquant la négociation en cours entre les enseignes de la distribution et leurs fournisseurs de produits transformés appelés à être référencés pour 12 mois à partir de mois de mars dans les linéaires des magasins, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et éleveuse de porcs dans le Maine et Loire, révélait récemment que les distributeurs « veulent des rabais moyens de 4 % sur le prix d’entrée en magasin », quelle que soit l’évolution des coûts de production chez leurs fournisseurs.

Encore une promesse non tenue du président Macron.

 

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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 19:20
120e anniversaire la naissance d'Ambroise Croizat : La France a besoin d'un projet nourri de l'ambition du ministre des travailleurs (PCF)
120e anniversaire la naissance d'Ambroise Croizat : La France a besoin
d'un projet nourri de l'ambition du « ministre des travailleurs » (PCF)
 
 
« Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de
la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière
énergie, cette loi humaine et de progrès ».
C'est cet engagement d'Ambroise Croizat, dont nous célébrons le 120e
anniversaire de sa naissance ce 28 janvier, que les communistes, avec de
nombreux syndicalistes, font vivre dans toutes les luttes des
salarié·e·s et des retraité·e·s face aux attaques portées contre notre
modèle social, par les puissances de l'argent et les gouvernements
successifs.
 
Mises en cause des droit des salarié·e·s, des droits de leurs
représentants syndicaux, contre-réformes des retraites... les
gouvernements successifs, soucieux de nourrir les appétits de la
finance, n'ont eu de cesse de s'attaquer à l'édifice bâti par le
ministre communiste.
Et alors que la campagne de vaccination balbutie et n'offre encore
aucune perspective de sortie de la pandémie, l'exécutif et sa majorité
parlementaire dessinent déjà les projets de régression qu'ils comptent
imposer au monde du travail et de la création, comme pour préparer les
consciences au pire. 
 
« Il faudra payer », tel est désormais le credo de ceux qui ont fait de
la pandémie une crise sanitaire, parce qu'ils ont, depuis des années,
affaibli l'hôpital public et perverti le financement de la Sécurité
sociale par l'austérité budgétaire, au profit du grand patronat. 
Ils veulent désormais profiter de la crise économique pour reprendre au
plus vite leur entreprise de démolition des fondements de notre modèle
social. Avec des conséquences lourdes pour le monde du travail : moins
de protection sociale, une retraite précaire et plus tardive, un
allongement de la durée du temps de travail, la précarité des contrats. 
 
Il faut aujourd'hui choisir : soit continuer à préserver le capital, les
marchés financiers et les grandes fortunes, qui nous ont mené à cette
crise inédite, soit s'engager résolument dans la réponse aux besoins de
sécurisation de la santé, de l'emploi, de la formation, du système des
retraites pour chacune et chacun. 
 
Ce choix, Ambroise Croizat l'a fait au sortir de la tragédie de la
Seconde Guerre mondiale en construisant un édifice jusqu'à lors inconnu
et a ainsi permis à notre pays de prospérer.
Aujourd'hui, pour sortir d'une crise inédite depuis 1945, le PCF appelle
à être à la hauteur de cet héritage. Il propose d'engager notre pays
dans la voie d'un nouvel âge de la Sécurité sociale et de poursuivre
ainsi l'oeuvre du Conseil national de la Résistance et d'Ambroise
Croizat. Ce sera le sens de toute son action dans les prochains mois,
dans les luttes avec les salarié·e·s comme dans les institutions.
 
 
Parti communiste français,
 
Paris, le 27 janvier 2021.
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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 13:33

Fabien Roussel invité de la matinale de Public Sénat, mardi 26 janvier

 

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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 13:25
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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 13:22

 

Dans un rapport publié ce lundi, Oxfam révèle que les grandes fortunes mondiales ont gagné 479 milliards d’euros à la faveur de la pandémie. Alors que des centaines de millions de personnes basculaient dans la misère.

Plusieurs études, cet automne, l’avaient déjà souligné, Oxfam enfonce le clou avec son dernier rapport : la crise sanitaire du Covid-19 a bel et bien profité aux multimilliardaires. « Les dix hommes les plus riches du monde – dont fait partie le Français Bernard Arnault – ont vu leur fortune totale augmenter de 540 milliards de dollars (479 milliards d’euros) depuis le début de la pandémie », pointe l’organisation internationale, qui lutte pour la réduction des inégalités. Dans le même temps, « entre 200 millions et 500 millions de personnes supplémentaires pourraient avoir basculé dans la pauvreté en 2020 », estime l’étude, précisant qu’il faudra « plus d’une décennie avant que le taux de pauvreté ne retrouve son niveau d’avant la crise ».

« Le soutien des banques centrales ont eu un effet de levier »

Un décalage d’autant plus impressionnant que les 1 000 plus grandes fortunes avaient, dans un premier temps, subi 30 % de pertes entre février et mars 2020. Un décrochage de courte durée puisque, neuf mois après, ces milliardaires avaient déjà reconstitué leur patrimoine d’avant la crise, avant de voir leur magot s’étoffer ces derniers mois. Pour Oxfam, ce phénomène s’explique notamment par le « soutien sans précédent des gouvernements pour leur économie ». « Mais c’est principalement le soutien des banques centrales – avec leur politique de rachats d’actions massifs pour éviter que les cours ne dévissent – qui ont eu un effet de levier », précise Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France.

Parmi ces ultrariches, certains ont directement profité de la crise sanitaire. C’est le cas de Jeff Bezos, PDG d’Amazon, qui a vu sa fortune augmenter de 69,3 milliards d’euros au cours de l’année 2020 à la faveur des confinements et des fermetures de commerces. L’extravagant milliardaire de la tech et dirigeant de Tesla, Elon Musk, a engrangé une hausse de 114,3 miliards d’euros. Moins connu que son compatriote Jack Ma mais plus riche que celui-ci, le milliardaire chinois Zhong Shanshan a connu une ascension fulgurante parmi les plus riches de la planète (+ 67,9 milliards d’euros). Pour cause : l’une de ses entreprises, Beijing Wantai, produit des tests Covid et développe un vaccin contre le virus. À l’autre extrémité, les centaines de millions de personnes qui auraient basculé dans la pauvreté (moins de 4,90 euros par jour) se situeraient pour plus des deux tiers en Asie du Sud, en Asie de l’Est et dans la région Pacifique. « La majorité travaillent dans les secteurs informels (activités hors de la législation). Elles sont exclues du régime de protection sociale, des programmes d’aide sociale et de l’accès au crédit », explique Oxfam.

Même à l’intérieur des nations les plus riches, les inégalités se sont accrues. « Alors que les milliardaires français ont connu la troisième progression la plus forte – 175 milliards d’euros, soit deux fois le budget de l’hôpital public –, on est passé de 5,5 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire à plus de 8 millions en septembre en France », affirme Quentin ­Parrinello. Notre champion national en la matière, le patron de LVMH, incarne parfaitement ce phénomène.

« Sur l’ensemble de l’année 2020, malgré la crise, la fortune de Bernard Arnault a augmenté de 44 milliards d’euros, soit un bond de 41 %. Après le pic de la crise, sa fortune a doublé entre mars et décembre », souligne Oxfam dans une note consacrée à la situation française. Dans le même temps, « le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active a fortement augmenté depuis le début de la crise sanitaire (+ 150 000), pour atteindre 2,1 millions en octobre 2020, soit une augmentation de 8,5 % par rapport à octobre 2019 », rappelle ce document.

L’association avance une série de propositions pour tenter d’enrayer cette dynamique : « Investir massivement dans les services publics pour assurer les besoins de base ; revaloriser les minima sociaux et les bas salaires, à commencer par le secteur du soin ; faire en sorte que les plus riches et les grandes entreprises payent leur juste part d’impôts ; mettre en place des contreparties sociales et écologiques contraignantes pour les grandes entreprises. »

 

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26 janvier 2021 2 26 /01 /janvier /2021 08:37
Agent orange : récit d'un crime de guerre américain au Vietnam jugé 55 ans plus tard en France (Lina Sankari, L'Humanité, 25 janvier 2021)
Agent orange : récit d'un crime de guerre américain au Vietnam jugé 55 ans plus tard en France
Lundi 25 Janvier 2021

Le procès historique de Tran To Nga, ancienne résistante vietnamienne, contre 19 entreprises, dont Dow Chemical et Bayer-Monsanto, entre aujourd’hui dans une nouvelle phase au tribunal d’Évry, en région parisienne.

 

Que signifie la liberté quand le corps, des millions de corps sont prisonniers de maux incurables sur plusieurs générations ? Comment envisager la reconstruction individuelle et collective quand un poison aux molécules de taille infinitésimale se fraie un chemin partout ? Le sol, les sédiments, les nappes phréatiques, jusqu’à contaminer la chaîne alimentaire. C’est l’histoire du Vietnam qui, de laboratoire de guerre, s’est mué en petite officine de l’horreur à la faveur d’un des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité.

Face à des combattants vietnamiens insaisissables, le président John Fitzgerald Kennedy, séduit par l’idée de s’appuyer sur « l’inventivité » américaine pour sortir de l’enlisement, lance l’opération Ranch Hand (Ouvrier agricole) afin de déloger la guérilla et affamer la population qui soutient la résistance. Réquisitionnées par le gouvernement états-unien, les entreprises chimiques utilisent un procédé de fabrication rapide qui génère la présence de dioxine dans le produit fini. Aucune n’ignore alors qu’un ou deux microgrammes par tonne peuvent provoquer des mutations génétiques. Pourtant, de 1961 à 1971, au moins 84 millions de litres de défoliant sont épandus.

 

L’histoire de Tran To Nga et de plusieurs millions de vietnamiens

C’est également l’histoire de Tran To Nga, « fille du Mékong, du colonialisme et de la guerre », ancienne résistante viêt-cong, meurtrie dans sa chair, dont le procès contre 19 firmes chimiques ayant produit ou commercialisé la dioxine TCDD entrera, aujourd’hui au tribunal judiciaire d’Évry, dans une nouvelle phase avec le début des plaidoiries, six ans après le début de la procédure. «C’est un procès unique, historique, politique et pédagogique », insiste Tran To Nga, qui a été exposée à deux reprises à l’Agent orange.

Icon Quote À chaque maladie, j’ai une anomalie, une résistance aux médicaments. Les spécialistes ne se l’expliquent pas.  Tran To Nga

En 1966, intriguée par l’avion qui survole sa cache, la combattante inexpérimentée sort. « Le C-123 vole à basse altitude. De ses entrailles s’échappe une sorte de nuage blanc qui fait tache dans le bleu du ciel. Je contemple comme on regarderait un vol d’oiseaux migrateurs sans bouger. Et, tout à coup, une pluie gluante dégouline sur mes épaules, se plaque contre ma peau », décrit-elle dans sa biographie (1). À 79 ans, l’ancienne journaliste souffre d’un diabète de type 2, d’un système immunitaire défaillant, de maux de tête, d’un cancer du sein et de nodules sous-cutanés. Sa première fille, née en 1968, a la peau qui part en lambeaux quelques jours après la naissance, et meurt de la tétralogie de Fallot à 17 mois.

Ses deux autres enfants souffrent respectivement d’alpha-thalassémie, une maladie du sang, et de chloracné, qui affecte la peau. « À chaque maladie, j’ai une anomalie, une résistance aux médicaments. Les spécialistes ne se l’expliquent pas.  » Au Vietnam, 4,8 millions d’habitants ont été directement exposés à l’Agent orange et plus de 3 millions en subissent encore les conséquences, selon l’Association vietnamienne des victimes de l’Agent orange-dioxine (Vava). « Les victimes de l’Agent orange sont les plus misérables parmi les misérables. Il faut que justice soit faite. Ils ne réclament que la dignité », poursuit Tran To Nga.

Icon Quote La complexité tient au fait que l’ensemble des sociétés sont aux États-Unis, où le droit diffère.  Amélie Lefebvre, avocate de Tran To Nga

Lever le voile sur l’origine des pathologies développées par les Vietnamiens 

Cette action en justice est souvent comparée au combat de David contre Goliath. Et pour cause, elle se révèle extrêmement coûteuse puisque la trentaine d’avocats des multinationales, dont Dow Chemical et Bayer-Monsanto, ont déployé tous les stratagèmes pour ralentir le déroulement du procès et épuiser Tran To Nga. Ils disposent de la force de frappe nécessaire : il y a quelques années, le chiffre d’affaires de Dow Chemical dépassait allègrement le PIB du Vietnam. « La complexité tient au fait que l’ensemble des sociétés sont aux États-Unis, où le droit diffère. Nous avons dû faire traduire l’ensemble des documents par des traducteurs assermentés pour que les actes soient réguliers », précise Amélie Lefebvre, l’une des avocates de Tran To Nga, au nom du cabinet Bourdon & Associés qui demande le versement d’une indemnité pour les dommages corporels et moraux. 

L’enjeu est de faire reconnaître par une juridiction française le lien entre l’ exposition aux produits phytosanitaires dont a fait usage l’armée américaine et l’ensemble des pathologies développées par les Vietnamiens. Si c’était le cas, les millions de victimes pourraient prétendre à des indemnités pour des soins extrêmement lourds et onéreux. « Nous attendons beaucoup de ce procès au Vietnam », confirme Truong Pham, responsable de la communication à Vava.

Un dossier classé secret pendant trente-cinq ans aux États-Unis

Selon des chercheurs du département de biologie de l’université de Washington, la dioxine TCDD peut favoriser « l’héritage épigénétique transgénérationnel de la maladie et les épimutations de méthylation de l’ADN dans le sperme ». Après avoir nié l’existence d’un rapport sur les pathologies graves développées par l’exposition à l’Agent orange, classé secret pendant trente-cinq ans, l’administration américaine impute désormais à l’Agent orange dix-sept pathologies, dont plusieurs cancers, ainsi qu’une vingtaine de malformations congénitales. Le procès de Tran To Nga est d’autant plus crucial que, pour l’heure, toutes les démarches des victimes vietnamiennes auprès de la justice américaine ont été déboutées. L’Oncle Sam n’a consenti qu’à 180 millions de dollars de dédommagement pour ses propres vétérans et à l’amiable afin de ne pas créer de précédent juridique.

150 000
C’est le nombre d’enfants handicapés plus de quarante ans après la guerre.

Car le cynisme va jusque-là. Fin 2017, les Américains ont achevé les travaux de décontamination de l’aéroport de Da Nang, initiés cinq ans plus tôt pour un budget officiel de 43 millions de dollars. L’ancienne base figurait parmi les vingt-huit « points chauds ». Seuls les hectares où étaient entreposés les stocks ont été décontaminés. Aucun bilan chimique n’a été dressé. En revanche, la dépollution génère bien des profits. Concernant l’aéroport de Biên Hoà, « le volume des terres imprégnées par les produits toxiques est cinq fois supérieur à celui de Da Nang. Le coût est estimé à 500 millions de dollars pour dix années de travaux », souligne Nguyên Van Rinh, président de Vava. Les travaux ont ainsi prioritairement été entrepris là où les Américains pourraient revenir. « Da Nang étant le seul port en eaux profondes du Vietnam où les bâtiments de l’US Navy pourraient s’ancrer durablement », précise l’écrivain André Bouny (2), qui a convaincu Tran To Nga d’engager cette procédure.

Les victimes servent aujourd’hui les projets géostratégiques

C’est le cas le 5 mars 2018, lorsque le porte-avions américain USS Carl Vinson mouille au large de Da Nang. Le lendemain, des marines se rendent dans le centre de protection des victimes du district de Hoa Vang. Étrange spectacle que celui de ces soldats américains contemplant l’œuvre criminelle de leurs aînés. Les victimes de l’Agent orange servent aujourd’hui les projets géostratégiques d’endiguement de la Chine dans un contexte de rivalité sino-vietnamienne sur les îles Paracels (Hoang Sa) et Spratleys (Truong Sa). « Il est difficile d’exiger de l’ancien ennemi le dédommagement des victimes de l’Agent orange, alors qu’il se pose en protecteur face à la puissance Chine voisine », abonde André Bouny. Dans les bagages américains également, des associations peu scrupuleuses telles que Living Water Initiative, une organisation évangélique qui, sous couvert d’aide alimentaire ou de projets d’éducation, voit dans l’assistance un moyen de poursuivre sa mission religieuse en Asie. Dans ce grand jeu, Tran To Nga a coutume de dire : « Je ne suis qu’une petite poussière. » Une petite poussière aujourd’hui à même d’enrayer la machine à broyer les corps et à poursuivre la guerre par d’autres moyens.

(1) Ma Terre empoisonnée, Stock, 2016. (2) Agent Orange : apocalypse Viêt Nam, éditions Demi-Lune, 2010.

Les firmes « ont fourni le produit en connaissance de cause ». Dans la lignée du Tribunal Russell sur les crimes américains au Vietnam de 1966, Paris a accueilli, en 2009, le Tribunal international d’opinion sur la responsabilité des États-Unis dans l’épandage d’agent orange sur le Vietnam. Il a conclu à la « responsabilité solidaire des États-Unis comme ayant commis l’épandage mais aussi des sociétés qui ont fourni le produit en connaissance de cause », résume Roland Weyl, président de l’Association internationale des juristes démocrates. Alors que les firmes avaient connaissance des dommages causés par le produit, la poursuite de la production à fort taux de dioxine et son usage par l’armée américaine constituent « un crime de guerre ». Le jugement porte également sur la mise en place d’une commission, financée par les responsables, recensant l’étendue des dommages et l’indemnité provisionnelle minimale à verser aux victimes

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26 janvier 2021 2 26 /01 /janvier /2021 07:49
Grève et mobilisation du 26 janvier dans l'éducation: de la maternelle à l'université: pas de génération sacrifiée! (PCF)
Grève et mobilisation du 26 janvier dans l'éducation: de la maternelle à l'université: pas de génération sacrifiée! (PCF)
Grève et mobilisation du 26 janvier dans l'éducation: de la maternelle à l'université: pas de génération sacrifiée! (PCF)
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25 janvier 2021 1 25 /01 /janvier /2021 17:08
Éducation. Les choyés prennent le pavé contre maître Blanquer (L'Humanité, 23 janvier 2021)
Éducation. Les « choyés » prennent le pavé contre maître Blanquer
Samedi 23 Janvier 2021 - L'Humanité

L’appel à la grève du 26 janvier réunit toutes les catégories, toutes les professions du secteur. Car aucune n’est épargnée par la politique menée depuis 2017, qui fait craindre une remise en cause du service public.

Le ministre Blanquer nettoie tout dans l’éducation nationale, de la maternelle à l’université, des surveillants aux enseignants-chercheurs, des infirmières aux lycéens, des étudiants aux psychologues, des programmes aux examens, de la formation aux évaluations… On le voit à la diversité de celles et ceux qui s’apprêtent à se mobiliser le 26 janvier, pour répondre à l’appel d’une large intersyndicale (CGT, FO, FSU, SNCL et SUD pour les enseignants, parfois encore plus large pour d’autres métiers) « pour le service public d’éducation ».

« On l’a vu sur le terrain au moment du remaniement », nous confie Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU (syndicat des enseignants du primaire) : « Tout le monde espérait que Blanquer parte ! On a atteint un niveau jamais vu de discrédit, de rejet de sa personne et de sa politique. » Pour les profs, parmi les plus mal payés en Europe, cela commence par une « revalorisation historique » promise pour tenter de faire passer la pilule de la réforme des retraites. Et qui a finalement abouti, cette année, à 400 millions d’euros, distribués à 1,2 million de professionnels sous forme de primes « qui concerneront seulement 30 % des enseignants », rappelle Guislaine David.

1 900 postes supprimés à la rentrée

C’est aussi une profession qui se sent attaquée par « l’autoritarisme, la répression qui s’est abattue sur ceux qui ont protesté contre la réforme du bac », dénonce Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU (collèges et lycées). Des professionnels qui se sentent dévalorisés par les injonctions, les petits guides qui prétendent leur imposer des pratiques qu’ils réprouvent… Et des conditions de travail qui se dégradent encore : Frédérique Rolet rappelle les « près de 1 900 postes supprimés à la rentrée prochaine dans le secondaire, alors que les effectifs des élèves augmentent » et qu’il va falloir, en plus, gérer les conséquences éducatives de la crise sanitaire.

Dans l’enseignement supérieur, la LPR (loi de programmation de la recherche) a été adoptée malgré l’opposition d’une écrasante majorité des chercheurs, et l’actualité a mis au grand jour la situation dramatique des étudiants. Il ne faut pas s’étonner qu’une intersyndicale ne regroupant pas moins de seize organisations appelle à la grève le 26 janvier, en exigeant un plan de recrutement d’urgence de 65 000 enseignants-chercheurs titulaires sur dix ans. Les lycées professionnels, eux, contestent une réforme qui appauvrit les enseignements dispensés à leurs élèves et bouche leur avenir. Jusqu’aux infirmières scolaires, à qui on promet une décentralisation qui saboterait leur mission de suivi de la santé des élèves dans les établissements…

« La crise sanitaire a agi comme un révélateur, y compris auprès de l’opinion publique et des parents », juge Guislaine David : « Ils ont vu ce que c’est que notre métier. Et une enquête de notre fédération révèle qu’ils font plus confiance aux enseignants qu’au ministre. » Sa collègue du Snes complète : « Oui, le service public d’éducation est menacé. On voit de plus en plus de formes de privatisation, de marchandisation, d’interventions d’officines privées. Cela traduit la vision d’un système très élitiste, comme le montre l’abandon de l’éducation prioritaire. Chacun fera ce qu’il voudra dans sa région, on affaiblit tout cadrage national. Certes, celui-ci ne suffit pas à garantir l’égalité, mais quand il n’y en a pas, c’est encore pire ! » Bien assez de raisons pour qu’aucun couvre-feu ne suffise à éteindre le feu de la colère.

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25 janvier 2021 1 25 /01 /janvier /2021 17:04
Immigration. L’État français viole de plus en plus régulièrement les droits des étrangers (L'Humanité, 23 janvier 2021)
Immigration. L’État français viole de plus en plus régulièrement les droits des étrangers 
Samedi 23 Janvier 2021- L'Humanité

L’expulsion imminente d’un père de famille géorgien vivant à Sarcelles, dans le Val-d'Oise, vient s’ajouter à une accumulation d’atteintes aux droits constatée par les associations.​​​​​​​

 

La FCPE, les enseignants du collège Victor-Hugo, à Sarcelles (Val-d'Oise), et le Réseau éducation sans frontières 95 (RESF) appellent à une opération « collège mort », ce lundi 25 janvier. L’action, qui devrait se poursuivre par un rassemblement devant la sous-préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis), en début d’après-midi, est organisée pour protester contre les menaces qui pèsent contre le père de deux enfants scolarisés dans l’établissement : Daviti Apkhazishivili, 41 ans, également père de trois autres enfants scolarisés à l’école primaire de Persan. Débouté du droit d’asile, il a passé Noël au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot. Une tentative d’exécution de son obligation de quitter le territoire (OQTF) a eu lieu le 14 janvier, mais les passagers du vol qui devait reconduire le père de famille en Géorgie ont empêché son décollage. Les soutiens de Daviti Apkhazishivili craignent qu’il soit éloigné du territoire dans les prochains jours. Il laisserait derrière lui 5 enfants et sa compagne. En outre, son OQTF stipule qu’il serait alors interdit de revenir en France pendant un an. La préfecture considérant que cette décision « ne porte pas une atteinte disproportionnée aux droits de l’intéressé au regard de sa vie privée et familiale » et « qu’il ne justifie pas de liens personnels et familiaux en France ».

Logique hyper-répressive

Le déni d’existence de la famille de ce ressortissant géorgien par les autorités fait tristement écho à l’histoire de cette autre famille d’exilés secourue, le 16 janvier, en pleine montagne. Dans les Hautes-Alpes, elle avait été conduite, en présence d’un nourrisson de quelques jours et de son frère d’à peine un an, au poste de la Police aux frontières (PAF) de Montgenèvres, plutôt qu’à l’hôpital. « Une nouvelle escalade du gouvernement français dans le mépris des droits fondamentaux et la mise en danger des personnes exilées », ont réagi les associations locales.

Ce mépris du droit en vue de l’application d’une logique hyper-répressive à l’égard des étrangers s’est également traduit cette semaine par l’organisation d’un vol vers Khartoum afin d’y reconduire un homme en situation irrégulière, alors que le tribunal administratif de Lille avait annulé, à deux reprises, l’arrêté fixant le pays de destination de son expulsion, reconnaissant que sa vie serait en grave danger au Soudan.

Le nombre de visas délivrés par la France a chuté de 79,7 %

« La Cimade a constaté la persistance, et parfois l’aggravation, des violations des droits fondamentaux des personnes étrangères en 2020 », a déclaré l’association, en fin de semaine, à l’occasion de la publication par l’exécutif des chiffres de l’immigration de l’année 2020. Des données qui révèlent, d’ailleurs, une diminution de 79,7 % du nombre de visas délivrés par la France, un nombre de premiers titres de séjour également en baisse de 20,5 % et celui des demandes d’asile enregistrées de 35 %. Et la Cimade d’ajouter : « Nous revendiquons l’arrêt de cette politique d’enfermement et d’expulsion et appelons le gouvernement à la fermeture des centres de rétention administrative, la refonte profonde des politiques migratoires et la régularisation large des personnes étrangères présentes en France. »

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25 janvier 2021 1 25 /01 /janvier /2021 16:15
En plein boom de la pauvreté, les ultrariches empochent 479 milliards d'euros, selon Oxfam (L'Humanité, Lundi 25 Janvier 2021, Loan Nguyen)
En plein boom de la pauvreté, les ultrariches empochent 479 milliards d'euros, selon Oxfam
Lundi 25 Janvier 2021

114,3 milliards pour Elon Musk, 69,3 pour Jeff Bezos... Dans un rapport publié ce lundi, l'ONG révèle que la pandémie a largement profité aux grosses fortunes mondiales. Alors que des centaines de millions de personnes vivent avec moins de 4,90 euros par jour, l'association avance des propositions pour tenter d'enrayer cette dynamique inégalitaire.

 

Plusieurs études, cet automne, l’avaient déjà souligné, Oxfam enfonce le clou avec son dernier rapport : la crise sanitaire du Covid-19 a bel et bien profité aux multimilliardaires. « Les dix hommes les plus riches du monde – dont fait partie le Français Bernard Arnault – ont vu leur fortune totale augmenter de 540 milliards de dollars (479 milliards d’euros) depuis le début de la pandémie », pointe l’organisation internationale, qui lutte pour la réduction des inégalités.

Dans le même temps, « entre 200 millions et 500 millions de personnes supplémentaires pourraient avoir basculé dans la pauvreté en 2020 », estime l’étude, précisant qu’il faudra « plus d’une décennie avant que le taux de pauvreté ne retrouve son niveau d’avant la crise ».

« Le soutien des banques centrales ont eu un effet de levier »

Un décalage d’autant plus impressionnant que les 1 000 plus grandes fortunes avaient, dans un premier temps, subi 30 % de pertes entre février et mars 2020. Un décrochage de courte durée puisque, neuf mois après, ces milliardaires avaient déjà reconstitué leur patrimoine d’avant la crise, avant de voir leur magot s’étoffer ces derniers mois. Pour Oxfam, ce phénomène s’explique notamment par le « soutien sans précédent des gouvernements pour leur économie ». « Mais c’est principalement le soutien des banques centrales – avec leur politique de rachats d’actions massifs pour éviter que les cours ne dévissent – qui ont eu un effet de levier », précise Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France.

Parmi ces ultrariches, certains ont directement profité de la crise sanitaire. C’est le cas de Jeff Bezos, PDG d’Amazon, qui a vu sa fortune augmenter de 69,3 milliards d’euros au cours de l’année 2020 à la faveur des confinements et des fermetures de commerces. L’extravagant milliardaire de la tech et dirigeant de Tesla, Elon Musk, a engrangé une hausse de 114,3 miliards d’euros. Moins connu que son compatriote Jack Ma mais plus riche que celui-ci, le milliardaire chinois Zhong Shanshan a connu une ascension fulgurante parmi les plus riches de la planète (+ 67,9 milliards d’euros). Pour cause : l’une de ses entreprises, Beijing Wantai, produit des tests Covid et développe un vaccin contre le Covid-19. À l’autre extrémité, les centaines de millions de personnes qui auraient basculé dans la pauvreté (moins de 4,90 euros par jour) se situeraient pour plus des deux tiers en Asie du Sud, en Asie de l’Est et dans la région Pacifique. « La majorité travaillent dans les secteurs informels (activités hors de la législation). Elles sont exclues du régime de protection sociale, des programmes d’aide sociale et de l’accès au crédit », explique Oxfam.

Même à l’intérieur des nations les plus riches, les inégalités se sont accrues. « Alors que les milliardaires français ont connu la troisième progression la plus forte – 175 milliards d’euros, soit deux fois le budget de l’hôpital public –, on est passé de 5,5 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire à plus de 8 millions en septembre en France », affirme Quentin ­Parrinello. Notre champion national en la matière, le patron de LVMH, incarne parfaitement ce phénomène.

La fortune de Bernard Arnault a bondi de 41 %

« Sur l’ensemble de l’année 2020, malgré la crise, la fortune de Bernard Arnault a augmenté de 44 milliards d’euros, soit un bond de 41 %. Après le pic de la crise, sa fortune a doublé entre mars et décembre », souligne Oxfam dans une note consacrée à la situation française. Dans le même temps, « le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active a fortement augmenté depuis le début de la crise sanitaire (+ 150 000), pour atteindre 2,1 millions en octobre 2020, soit une augmentation de 8,5 % par rapport à octobre 2019 », rappelle ce document.

L’association avance une série de propositions pour tenter d’enrayer cette dynamique : « Investir massivement dans les services publics pour assurer les besoins de base ; revaloriser les minima sociaux et les bas salaires, à commencer par le secteur du soin ; faire en sorte que les plus riches et les grandes entreprises payent leur juste part d’impôts ; mettre en place des contreparties sociales et écologiques contraignantes pour les grandes entreprises. »

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