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Jean-Paul Lecoq, député communiste du Havre, membre de la Commission Défense de l'Assemblée Nationale, sera à Brest le dimanche 9 janvier à 14h pour la manifestation pour la Paix, une autre politique internationale, de défense et vis-à-vis des réfugiés et migrants de l'Europe, et le Désarmement nucléaire.
À quoi sert la diplomatie ? C’est à cette question que souhaitent répondre les députés communistes en organisant un débat au Parlement visant à faire le « bilan des actions de la France pour faire respecter le droit international ». Entretien avec Jean-Paul Lecoq, député PCF de Seine-Maritime.
L’élu PCF Jean-Paul Lecoq appellera, ce jeudi, à ce que la France retrouve une diplomatie axée sur la défense de la paix, plutôt qu’une diplomatie de plus en plus dirigée vers les seuls intérêts économiques de court terme. Entretien.
Pourquoi avoir tenu à organiser ce débat ?
Jean-Paul Lecoq Parce que l’on ne parle quasiment jamais de ces questions. Le rôle que joue la France pour faire respecter ou non le droit international est devenu un sujet tabou à l’Assemblée nationale. Cela fait plus de quatre ans que je pousse pour avoir une discussion. C’était pourtant un véritable sujet de réflexion, il y a vingt ans, sur lequel la France pouvait s’enorgueillir d’avoir une voix propre. Mais nous sommes passés d’une diplomatie des valeurs à une diplomatie des intérêts de la France. Nous avons fait évoluer notre système consulaire vers celui des affaires, des installations d’entreprises, des ventes d’armes… Le développement de la paix, des intérêts des peuples et du respect du droit international est de plus en plus mis de côté, alors que c’est le meilleur service que la France ait à rendre au monde…
La première partie du débat sera consacrée au cas du Sahara occidental. Pourquoi ?
Jean-Paul Lecoq Là encore parce qu’on ne peut jamais en parler ! La France ne respecte pas les résolutions de l’ONU et la Cour de justice européenne a condamné le Maroc. Mais, à entendre le gouvernement, il n’y a aucun problème. L’idée selon laquelle le Sahara occidental appartiendrait au Maroc s’impose de plus en plus, sans aucun débat, comme si c’était naturel. Il faut pourtant reconnaître la volonté d’un peuple. Tant qu’il restera un Sahraoui, il y aura une résistance et un combat à mener pour la dignité humaine. La France a d’ailleurs la clé de cette affaire. Si seulement elle le souhaitait, elle pourrait être à la tête d’un mouvement pour une résolution pacifique du conflit. Mais, depuis des années, elle ignore la représentation du Front Polisario en France. Nous n’avons même pas exploité la période de cessez-le-feu et n’avons pas fait avancer le dossier depuis trente ans ! Si, demain, la France affirme au Maroc qu’il faut trouver une solution, si elle soutient l’organisation d’un référendum d’autodétermination défendu par l’ONU, alors tout peut changer.
Le rôle de la France concernant d’autres territoires et d’autres peuples sera-t-il également interrogé ?
Jean-Paul Lecoq Bien sûr, notamment sur Cuba. Il faut aussi que la France ose enfin élever la voix sur ce qui se passe en Palestine, avec l’instauration par Israël d’un État d’apartheid quasi permanent qui s’installe dans la vie quotidienne. Les exemples sont criants. La France ne doit pas l’accepter, et prendre des mesures fortes. « Si vous êtes très alliées avec le gouvernement israélien, alors dites-leur la vérité, ce n’est pas tenable autrement. » Voilà ce que je dis souvent aux autorités françaises. Un bon allié, comme un bon ami, doit savoir dire stop quand cela va trop loin. D’autant plus que les intérêts de la France ne sauraient être autres que les intérêts de la paix et du respect des peuples en Israël-Palestine comme ailleurs.
Une transformation radicale du rôle diplomatique de la France est-elle possible aujourd’hui ?
Jean-Paul Lecoq Cela doit le devenir. Le monde marche sur la tête et il s’agit, ni plus ni moins, de le remettre sur pied par l’action internationale et diplomatique. Cela ne peut pas être le business d’abord, sinon nous courons à notre perte, mais l’humain d’abord, la démocratie d’abord et la protection de la planète d’abord. Il faut donner à tous les pays les moyens d’un développement durable et écologique. C’est l’urgence. Au lieu de quoi, on dirige des miettes d’aide au développement là où l’on estime que la France doit sauvegarder des intérêts. Pire : on accepte tout et n’importe quoi, dès lors que nous avons des Rafale à vendre. Cela doit cesser. Force est de constater que l’aura internationale de la France s’abîme depuis qu’elle fait seulement du business. Elle est beaucoup moins respectée et écoutée. Au lieu d’inciter le monde à œuvrer pour la paix, nous nous sommes alignés sur la loi du commerce. Alors que nous devrions chercher à renforcer l’ONU, sortir de l’Otan et œuvrer à la dénucléarisation militaire.
Le 5 janvier, dessinateurs, journalistes et humoristes se sont retrouvés place du Colonel-Fabien, à Paris, pour parler liberté d’expression, sept ans après l’attentat.
« N ous avons décidé de construire cette soirée pour pouvoir rendre hommage à celles et ceux qui sont morts dans cet attentat islamiste. Et en même temps, à toutes celles et ceux qui, par leur coup de crayon et leur coup de pinceau, expriment et font vivre des idées. » C’est par ces mots que le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a introduit la soirée d’hommage aux membres de l’équipe de Charlie Hebdo assassinés le 7 janvier 2015. « Ils sont morts pour leurs idées, pour défendre des principes chers à notre République, des principes laïques », a également précisé le dirigeant communiste. Une République « issue de notre Révolution » ou encore de la « loi de 1905 qui ouvre droit au blasphème », mais aussi « de la loi Gayssot qui protège contre le racisme ».
Après avoir cité les noms des victimes, Fabien Roussel a rappelé qu’ils et elles étaient « éperdument attachés aux valeurs de justice, d’égalité, de liberté, de fraternité », qui animaient également « la Commune de Paris et les résistants qui ont risqué et perdu leur vie ». Le candidat à l’Élysée a également souligné que « les fanatiques ont toujours ciblé la culture » et rappelé le rôle émancipateur des artistes dans l’histoire de France, mais aussi dans les luttes ouvrières. « Dans toute notre histoire au PCF, nous avons voulu mettre l’art au cœur de notre combat pour l’émancipation. »
Autour du secrétaire national, des artistes sont présents pour cet hommage : l’humoriste Sophia Aram, le dessinateur Xavier Gorce. Ainsi que la DRH de Charlie Hebdo, Marika Bret. Dans la salle, on compte le dessinateur Plantu et l’essayiste Caroline Fourest. Entre les interventions des invités et le débat qui s’installe avec la salle, le besoin se ressent de se parler entre ceux qui accusent la gauche d’avoir « déserté » le combat pour la défense de la laïcité et le PCF. Sophia Aram insiste ainsi sur « le droit au blasphème, pierre angulaire de la liberté d’expression, n’en déplaise à tous les cons ». Xavier Gorce souligne une « peur insidieuse » contemporaine d’une époque où les réseaux sociaux s’enflamment vite : « celle de passer pour un réac, un raciste, un islamophobe ». Et le dessinateur de pointer la « responsabilité des mouvements de gauche », qui doivent « arrêter de céder du terrain face à ces injonctions ». Marika Bret considère qu’il faut « arrêter d’avoir peur du débat » sur les sujets liés à la laïcité : « Dans les lycées, c’est un peu vif, mais quand on leur explique, ça se passe très bien. »
Caroline Fourest, proche du Printemps républicain, se félicite de cette soirée hommage, jugeant qu’une dizaine d’années auparavant, « elle aurait été évidente ». « Ces anathèmes nous ont divisés, isolés, regrette l’essayiste : La laïcité serait islamophobe ? C’est de la folie, cessons d’utiliser ce mot », lance-t-elle, appelant plutôt à lutter « contre le racisme antimusulman ». Le débat gagnerait aussi en sérénité à arrêter les anathèmes sur l’islamo-gauchisme.
Reconnaissant les différences qui peuvent persister entre tous, le secrétaire national du PCF a lui aussi insisté sur l’importance du « droit au blasphème », le reliant également au droit fondamental de « ne pas être discriminé ». Il s’est néanmoins montré désireux de poursuivre le dialogue en perpétuant l’esprit Charlie. « Continuons à tisser ces liens qui nous font du bien », a-t-il proposé en fin de soirée. Il envisage « peut-être un autre rendez-vous l’année prochaine, peut-être même tous les ans ». Pour Fabien Roussel, il est temps de « défendre plus que jamais ces valeurs universalistes qui sont les nôtres et qui nous sont très chères ».
Quelques heures après la fin des débats à l’Assemblée sur la loi sanitaire, le candidat PCF s’est rendu à Villejuif dans un centre adapté aux besoins locaux.
Il n’est pas encore 14 heures, en ce jeudi ensoleillé, et déjà une quarantaine de personnes attendent leur tour. Bienvenue dans la nouvelle halle des sports Colette-Besson, à Villejuif (Val-de-Marne), transformée depuis le début de l’hiver en centre de vaccination. Quelques heures après l’adoption par l’Assemblée nationale du passe vaccinal et deux jours après l’insulte lancée par le chef de l’État à l’encontre des non-vaccinés, le candidat PCF à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, s’y est rendu pour démontrer l’imposture de l’invective. Alors qu’il est situé au cœur d’un quartier populaire, « le succès (du lieu) a été salué par l’ARS », se félicite le maire de la ville, Pierre Garzon (PCF). Ici, nulle envie « d’emmerder » les Français non vaccinés, mais plutôt de convaincre, expliquer, dialoguer. « C’était notre préoccupation depuis le début », explique l’édile, pour qui « l’enjeu est culturel, de proximité et pédagogique ». Toute la question du fameux « aller vers », parfois mis en avant par le gouvernement mais dont l’application réelle laisse à désirer.
Sur place, Fabien Roussel questionne, s’enquiert du travail des personnels municipaux, des infirmières, des agents d’accueil. « Qui est là pour sa première dose ? Ou bien le rappel ? » lance le secrétaire national du PCF à la cantonade. Une main se lève. Un jeune homme attend d’être primo-vacciné. « Je me suis laissé convaincre », lance-t-il. Il habite dans la ville, non loin du centre. À ses côtés, Jean-Pierre, 66 ans et Villejuifois de toujours, raconte : « Mon médecin m’a convaincu, j’étais réticent au début. J’ai quelques pathologies, du diabète, de la tension… J’ai eu le Covid pendant les fêtes. Je n’ai eu aucun symptôme… » Difficile de savoir si c’est entièrement grâce au vaccin, mais Jean-Pierre « ne le regrette pas ».
Ici, on reçoit tout le monde et sans rendez-vous. « Pas besoin de s’inscrire sur Internet, sur Doctolib », précise Pierre Garzon. Face à la dizaine de personnes qui attendent l’injection, le responsable du centre, Nacer Kacimi, estime le rythme à « 400 vaccinés par jour, dont environ 25 de primo-vaccinés, 15 pour la seconde dose, le reste pour le rappel ». Et de détailler la méthode : « On reçoit des personnes qui ne seraient jamais venues sans ce lieu. Ce sont souvent les médecins de la ville, les pharmaciens qui envoient les gens. Et le samedi matin, on va vacciner directement chez ceux qui ne peuvent pas se déplacer, et ça marche super bien. » Une mobilisation de tous les acteurs de la commune à laquelle participe Yasmine, étudiante en pharmacie, qui donne de son temps libre pour venir faire des injections. La discussion avec Fabien Roussel s’engage : elle raconte les réticences, même si « beaucoup viennent car ils voient qu’il n’y a pas d’effets indésirables, de danger ». Pour elle, convaincre passe bien sûr par la proximité : « Il y a beaucoup de jeunes, de personnes que l’on connaît, ça compte », mais également par l’argument, en l’occurrence « éviter les lits d’hôpitaux et la réanimation… ».
Pour le candidat à la présidentielle, l’enjeu est de montrer qu’il est préférable « d’expliquer, de positiver sur ce qui peut convaincre plutôt que de stigmatiser les non-vaccinés ». Tout l’inverse d’un passe vaccinal « qui comme l’a dit le président est là pour emmerder ». Le député du Nord rappelle au passage, comme son groupe l’a fait à l’Assemblée, que la bataille contre le virus passe aussi par « la levée des brevets, et le travail en commun des chercheurs du monde entier ».
En appelant à se rassembler à Brest pour réaffirmer notre exigence commune d’un monde sans guerre, un monde de paix, la CGT-Bretagne se fait aussi l’écho du poète invitant « sur cette ville heureuse à regarder ensemble cette pluie sage et heureuse, l’arsenal et le bateau d’Ouessant... » Et même si rue de Siam ou place Edouard Mazé, nous ne croiserons ni Prévert, ni Barbara, clamons avec force dimanche prochain depuis la cité du Ponant qui a connu les brûlures de l’Histoire : « Quelle connerie la guerre ! »
Tract du Mouvement de la Paix pour la manifestation nationale et même internationale du 9 janvier à Brest, 14h place de la Liberté
Passe vaccinal : "Nous sommes opposés à ce texte qui porte atteinte à nos libertés fondamentales sans prouver son efficacité sanitaire. Mais fidèles à notre ADN, nous serons force de proposition pour vous convaincre que seule une réponse élaborée démocratiquement permettra de sortir de cette sale crise en emportant l’adhésion de la société, plutôt qu’en la fracturant." -
L'humilité devrait vous conduire, Monsieur le Ministre #veran à être ce soir à l'écoute de vos oppositions.
Revoir l'intervention de Sébastien Jumel pour les députés communistes sur la page Facebook des Députés communistes:
https://www.facebook.com/LesDeputesCommunistes/videos/304450131625021
Et compte rendu dans l'Humanité
Les parlementaires PCF sont déterminés à voter contre le projet de loi du gouvernement.
Pour plusieurs raisons : l’interdiction qui sera faite aux non-vaccinés de se rendre au cinéma, au restaurant et dans les transports régionaux leur semble totalement disproportionnée. Et les amendements, notamment défendus par le communiste Sébastien Jumel, visant à « réarmer » l’hôpital, à doter les écoles d’aérateurs et les publics fragiles de masques FFP2 sont sans cesse ignorés par un gouvernement solitaire.
(...)
Dès son examen en commission, entre Noël et le jour de l’An, les élus communistes avaient fait savoir qu’ils voteraient contre. « Nous partageons depuis le début cette conviction que la vaccination est à la fois un bienfait pour nous-mêmes et un acte de protection collective. Nous revendiquons des moyens pour aller vers les plus inquiets, les plus fragiles, les plus éloignés. Nous partageons l’impérieuse nécessité de renforcer la campagne vaccinale, mais nous ne sommes pas favorables à tout acte d’autorité, voire d’autorit arisme, de nature à fracturer, à cliver chaque jour un peu plus la société française », avait déclaré Sébastien Jumel, pour qui le gouvernement ne cesse de « durcir à chaque étape des atteintes fondamentales aux libertés individuelles sans jamais tirer le bilan de leur efficacité dans la lutte contre le virus ».
La proposition de Sébastien Jumel visant à ce que chaque non-vacciné soit rencontré par un professionnel de santé a pour sa part été ignorée par le gouvernement.
Le député PCF s’est de plus indigné contre une autre disposition du texte : celle de permettre les contrôles d’identité « par des personnes non dépositaires d’une mission d’ordre public, ce qui est contraire à l’État de droit ». Le projet de loi prévoit en effet que toutes les personnes devant demander la présentation d’un passe vaccinal pourront réclamer la présentation d’une pièce d’identité.
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Dernière minute: Sébastien Jumel:
"Le bambou finit par pencher dans le sens de celui qui pousse le plus fort", dit un proverbe asiatique... Ce soir à l' #assembleenationale le gouvernement finit par lâcher, via un sous-amendement, sur le passe vaccinal pour les activités périscolaires et extra-scolaires, culture, sport et ciné pratiquées par les jeunes. Concrètement : pour les moins de 16 ans, pas de #PasseVaccinal pour ces activités-là qui restent soumises au passe sanitaire. L'exécutif a été contraint de tendre l'oreille pour entendre les oppositions qui ont bien fait de ne rien lâcher, y compris la nuit dernière... Il reste beaucoup, beaucoup de chemin, mais même les petites victoires, il faut les cocher. #passvaccinal #DirectAN