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LETTRE DE FABIEN ROUSSEL AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Vous trouverez ci-dessous un courrier envoyé par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, au Président de la République à propos de l'offensive turque dans le Rojava et de la situation des kurdes.
Agression militaire turque contre les kurdes : Fabien Roussel écrit au Président de la République
"Le verdict est tombé. Entre 9 et 13 ans de prison pour les #prisonnierspolitiquescatalans. Jusqu’où la purge et le déni des droits de l’Homme? La France doit faire entendre la voix de la liberté, l’UE doit agir. Rester silencieux c’est désormais être complice. #Liberté et vite" (Marie-Pierre Vieu, conseillère régionale communiste, députée européenne communiste de 2017 à 2019)
Ex-députée européenne, l’éditrice d’Arcane 17 publie le livre Catalans, un recueil de nouvelles en solidarité avec les détenus politiques catalans.
Qu’est-ce que ces condamnations disent de l’état de nos démocraties ?
Elles sont mal en point. Examinons la séquence en Europe. Une résolution vient d’être adoptée qui dit que « communisme égale fascisme ». Au Kurdistan, on observe l’incapacité de l’Union européenne (UE) à dire quelque chose du fait du chantage de Recep Tayyip Erdogan. À Strasbourg, 200 députés européens de droite extrême viennent d’être élus. Et désormais, le silence de l’UE et de ses États membres face à ces condamnations. La question des droits de l’homme et des libertés est mise à mal partout. Si Emmanuel Macron et la France se taisent sur ce qui se passe en Espagne, cela signifie que nous sommes complices.
Comment se fait-il que les État peinent à résoudre démocratiquement la question de la montée des régionalismes ?
Les régionalismes peuvent conduire, selon l’histoire, à un mouvement de liberté, de progressisme, ou tout le contraire. En Europe, on observe une accélération des politiques libérales, les traités de libre-échange, la mise en concurrence avec les travailleurs détachés, une mise à mal des droits fondamentaux, mais également des cultures locales. Dans un contexte de montée des colères, peut resurgir la question de l’identité nationale ou régionale. Ces mouvements s’inscrivent dans le cadre d’un développement du libéralisme et de l’incapacité des États à régler ces questions-là par le dialogue.
Pourquoi avoir pris l’initiative d’un livre de solidarité avec les prisonniers politiques catalans ?
Députée européenne, je participais à la plateforme de dialogue sur la Catalogne. J’ai l’intime conviction qu’il faut sortir de cette question par le haut. Je n’ai jamais pris parti dans le débat sur l’indépendance. J’ai toujours pensé que la question était d’aménager constitutionnellement la Catalogne dans l’Espagne en passant par le dialogue entre l’État central et cette région ; et que les peuples doivent s’autodéterminer. Face aux arrestations, je me disais qu’il fallait faire monter un mouvement d’opinion. D’où ce livre. Notre parti pris a été de demander à quinze auteurs de raconter des histoires, de rédiger des nouvelles noires, pour témoigner de notre solidarité. Ce choix de la fiction était le moyen de tout dire sans filtre. On a demandé aux auteurs de se placer du point de vue des droits de l’homme. Lorsqu’on lit les quinze fictions de l’ouvrage, il ressort une idée-force. On n’est pas, en Espagne, sortis du franquisme.
Le PCF condamne fermement la décision du Tribunal suprême d'Espagne d'infliger à des responsables politiques catalans de lourdes peines de prison pour « sédition ». C'est un déni démocratique : il est inadmissible de judiciariser des processus politiques ; c'est un déni de justice : les droits de la défense au cours du « procès » ne furent pas respectés et que dire de la présence de Vox, le parti d'extrême-droite, parmi les parties civiles ? Ce verdict démontre que, sans évolution démocratique régénératrice des institutions espagnoles, la répression, l'étouffement des libertés et le déni de l’État de droit peuvent reprendre le dessus.
Le PCF soutient les forces de gauche politiques, sociales, citoyennes, en Catalogne et dans le reste de l'Etat espagnol qui se mobilisent pour exiger la libération immédiate des prisonniers pour motif politique. L'heure est à la relance urgente du dialogue politique entre les institutions de l’État espagnol et les autorités catalanes ; elle est aussi à la lutte contre les forces de droite et d'extrême-droite qui cherchent à profiter du conflit catalan pour imposer une véritable régression démocratique.
Le PCF réaffirme sa solidarité avec le Parti Communiste d'Espagne, le PSUC Viu, la Gauche Unie et les autres forces et confluences progressistes qui luttent en Catalogne et en Espagne pour porter l'objectif d'un nouvel modèle territorial reflétant le caractère plurinational de l'Etat et d'une république fédérale.
Douze dirigeants indépendantistes catalans ont été condamnés au total à plus de cent quatre ans de prison. Une réponse répressive à la crise politique ouverte par le référendum d’octobre 2017.
Ils étaient en préventive depuis bientôt deux ans, et voilà qu’avec la sentence prononcée par le Tribunal suprême, ils pourraient grosso modo y rester une décennie encore. Hier matin, sept magistrats de la plus haute juridiction espagnole ont condamné neuf dirigeants des partis et du mouvement citoyen indépendantistes catalans, reconnus coupables de « sédition » – un délit politique de premier plan en Espagne –, aggravée pour quelques-uns de « malversations », à des peines de prison allant de treize à neuf ans. L’accusation de « violences concertées » a, elle, été écartée par le tribunal qui ne dépeint pas le processus d’indépendance unilatérale comme une insurrection.
Parmi les plus emblématiques de ces « prisonniers politiques » – selon une expression partagée, au-delà des rangs pro-indépendantistes, au sein de la gauche espagnole (Podemos et Izquierda Unida) –, il y a Oriol Junqueras, ex-vice-président de l’exécutif catalan, dirigeant de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), élu député européen en mai dernier, malgré son emprisonnement, mais aussi Raul Romeva, ex-ministre de la Catalogne et dirigeant de la coalition indépendantiste, et Carme Forcadell, l’ex-présidente du Parlement catalan, ainsi que les Jordis – selon leur sobriquet affectueux (Jordi Sanchez et Jordi Cuixart) –, les deux leaders des mouvements citoyens pro-indépendance (Assemblée nationale catalane et Omnium). Trois autres responsables politiques, restés en liberté jusque-là, se sont vus infliger, pour cause de « désobéissance », une peine d’un an et huit mois de prison ferme. Tout comme quelques-uns de ses proches, Carles Puigdemont, ancien président de centre-droit de la Generalitat – le gouvernement catalan –, en exil depuis la mise en branle de l’appareil judiciaire espagnol contre les indépendantistes, échappe au verdict, mais un nouveau mandat d’arrêt européen et international à son encontre a été émis hier par les autorités espagnoles.
Cent quatre années et six mois, au total, dans les geôles espagnoles pour avoir, sans rechercher de consensus général, tenté de mettre sur pied la république catalane… C’est l’aboutissement de la gestion exclusivement judiciaire et répressive, mais si peu politique, de la crise ouverte par le mouvement indépendantiste qui, disposant d’une majorité au Parlement régional et donc régnant à la Generalitat, a poussé la confrontation avec Madrid jusqu’à organiser, le 1er octobre 2017, un référendum d’autodétermination, en dehors du cadre constitutionnel espagnol, puis à adopter une déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne, le 27 octobre de la même année. Selon ses organisateurs, malgré les multiples brutalités policières le jour du référendum, 2,4 millions d’électeurs, soit plus de 40 % du corps électoral, avaient participé au scrutin et 90 % d’entre eux s’étaient prononcés en faveur du oui à l’indépendance.
À Barcelone et dans toute la Catalogne, la nouvelle de ces condamnations a fait l’effet d’une bombe. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, à l’appel des partis, des syndicats et des associations indépendantistes, mais également d’une plateforme baptisée « Tsunami démocratique » et animée, via une messagerie cryptée, par des militants anonymes. Les grandes artères de la capitale catalane ont été rapidement envahies et bloquées par les manifestants, ainsi que les autoroutes, les gares et l’aéroport. Symbole de l’émoi à Barcelone, le club emblématique de la ville, le Barça, dénonce dans un communiqué les condamnations : « La prison n’est pas la solution, écrivent ses dirigeants. La résolution du conflit que vit la Catalogne passe exclusivement par le dialogue politique. »
Alors que des forces policières de tout le pays ont afflué sur la Catalogne ces derniers jours, la droite (Parti populaire et Ciudadanos) pousse, au contraire, les socialistes espagnols (lire ci-contre), toujours aux affaires avant de nouvelles élections législatives en Espagne dans les prochaines semaines, à durcir encore le ton face au regain des mobilisations indépendantistes. Successeur de Mariano Rajoy à la tête du PP – premier ministre espagnol à l’automne 2017 et tenant de la ligne de confrontation répressive avec les indépendantistes catalans –, Pablo Casado a proposé, hier, à ses homologues du Psoe et de Ciudadanos de ratifier un pacte garantissant que « les délinquants prisonniers catalans ne bénéficieront jamais de la moindre mesure d’aménagement pénitentiaire ou d’une remise de peine ». Même vindicte irascible du côté d’Alberto Rivera, le leader du parti ultralibéral Ciudadanos, qui s’est allié à la formation d’extrême droite Vox pour gouverner la région de Madrid…
Mis en difficulté par les conséquences judiciaires de leur référendum d’autodétermination, mais pas vraiment affaiblis dans les urnes – les républicains de gauche de l’ERC ont, avec le renfort de quelques personnalités venues des rangs communistes ou municipalistes, supplanté dans leur camp le centre-droit de Carles Puigdemont, mais, au total, les indépendantistes demeurent légèrement majoritaires à Barcelone –, les forces nationalistes catalanes comptent en profiter pour relancer la machine, alors que leurs leaders condamnés annoncent d’ores et déjà des recours contre leurs condamnations. « À ceux dont la seule volonté est de faire du mal, nous disons que rien n’est terminé aujourd’hui, écrit Oriol Junqueras dans un courrier depuis sa prison rendu public par son parti. Vous n’avez ni vaincu ni convaincu. Nous reviendrons et nous reviendrons encore plus forts. N’ayez aucun doute, nous reviendrons et nous gagnerons. » Dans ce concert de déclarations va-t-en-guerre, quelques voix tracent des chemins pour sortir la Catalogne et l’Espagne de l’impasse de la répression. C’est le cas d’Ada Colau, la maire de Barcelone, qui n’est ni avec les indépendantistes catalans ni avec les nationalistes espagnols : « Nous sommes aujourd’hui confrontés à la pire version de la judiciarisation de la politique, avec la cruauté », dénonce-t-elle, en exprimant sa solidarité avec les condamnés et leurs familles. Dirigeant de Podemos, Pablo Iglesias appelle, sans masquer ses désaccords avec les indépendantistes catalans, à bifurquer radicalement : « Nous devons emprunter avec sensibilité et intelligence la voie de la réconciliation sans exclure aucune solution… Les mêmes recettes qui nous ont portés ici ne seront pas celles qui nous en sortiront. » Eurodéputée communiste, membre de la coalition Izquierda Unida, Sira Rego dénonce un verdict « disproportionné » qui « ne permet pas de résoudre la situation en Catalogne ». « L’opposition politique ne devrait jamais être poursuivie, rappelle-t-elle. Face à ceux qui continuent à chercher leur revanche, nous continuerons d’exiger un dialogue politique avec une autre hauteur de vue. »
Communiqué publié par Nicolas Garcia, secrétaire départemental du PCF des Pyrénées Orientales, le 13 octobre avant le verdict:
En Catalogne tout le monde retient son souffle en attendant le verdict qui s’annonce sévère à l’encontre des prisonniers politiques catalans qui depuis bientôt deux ans sont en prison préventive. Leur tort est d’avoir défendu pacifiquement des positions politiques, d’avoir soutenu et permis l’organisation d’un référendum proposant la république catalane. Ils en avaient reçu le mandat du suffrage universel en obtenant la majorité absolue au parlement de Catalogne. Désormais ils risquent 15 à 20 ans de prison pour sédition et rébellion. Le président de la Generalitat de Catalunya, Carles Puigdemont et quelques autres se trouvent à Waterloo ou dans un autre pays étranger. A l’instar de la totalité de nos sénateurs et députés communistes, nous exigeons la libération des prisonniers politiques victimes d’une parodie de procès et considérons que la solution au problème politique de la catalogne en Espagne ne peut être que politique. Dans aucun pays du monde la répression et les sanctions contre des responsables politiques, citoyens, associatifs ou syndicaux qui revendiquent démocratiquement et pacifiquement, ne sont acceptables. Comme tant d’autre peuples, le peuple catalan a le droit de décider librement de son avenir. La France et l’Europe doivent agir et vite pour exiger le dialogue et la solution politique, car dans le pays qui nous est le plus proche, l’irresponsabilité de la justice et de l’État espagnols, ainsi que la sanction qui s’annonce pourraient mettre le feu aux poudres. Le PCF66 appelle ses militantes et militants à manifester pour la liberté et la démocratie en toutes circonstances.
Le PCF condamne fermement la décision du Tribunal suprême d'Espagne d'infliger à des responsables politiques catalans de lourdes peines de prison pour « sédition ». C'est un déni démocratique : il est inadmissible de judiciariser des processus politiques ; c'est un déni de justice : les droits de la défense au cours du « procès » ne furent pas respectés et que dire de la présence de Vox, le parti d'extrême-droite, parmi les parties civiles ? Ce verdict démontre que, sans évolution démocratique régénératrice des institutions espagnoles, la répression, l'étouffement des libertés et le déni de l’État de droit peuvent reprendre le dessus.
Le PCF soutient les forces de gauche politiques, sociales, citoyennes, en Catalogne et dans le reste de l'Etat espagnol qui se mobilisent pour exiger la libération immédiate des prisonniers pour motif politique. L'heure est à la relance urgente du dialogue politique entre les institutions de l’État espagnol et les autorités catalanes ; elle est aussi à la lutte contre les forces de droite et d'extrême-droite qui cherchent à profiter du conflit catalan pour imposer une véritable régression démocratique.
Le PCF réaffirme sa solidarité avec le Parti Communiste d'Espagne, le PSUC Viu, la Gauche Unie et les autres forces et confluences progressistes qui luttent en Catalogne et en Espagne pour porter l'objectif d'un nouvel modèle territorial reflétant le caractère plurinational de l'Etat et d'une république fédérale.
En donnant dimanche 6 octobre une large avance au PS avec 36,6% et en sanctionnant la droite encore plus durement qu’aux législatives précédentes en 2015, avec seulement 31%, le peuple portugais a envoyé un message clair: celui de poursuivre la voie anti-austéritaire et de récupération des droits sociaux entreprise depuis 2015, qui a permis «d’interrompre une politique de désastre national» (pour reprendre les mots de Jeronimo de Sousa, secrétaire général du PCP), à savoir celle menée par la droite avant 2015.
En effet, et sous la pression constante du PCP et du Bloc de Gauche, plusieurs mesures importantes ont été prises: l’arrêt des privatisations, le rétablissement de quatre jours de congés payés, l’augmentation du salaire minimum de 20%, l’augmentation des petites retraites, l’augmentation de l’impôt sur les grandes fortunes, l’instauration d’une taxe sur l’immobilier de luxe…
Mais il faut noter que c’est le PS qui profite électoralement de cette politique, tandis que les deux partis sous la pression desquels elle a été menée sont en recul: le Bloc de Gauche recule légèrement (en passant de 10% à 9,6%) mais reste la 3e force politique et, surtout, le PCP, dans le cadre de la Coalition démocratique unitaire avec les Verts, passe de 8,2% à 6,47%, et perd 5 sièges, avec désormais 12 députés. Le PCP a souffert de l’abstention et également d’une politique de diffamation à son encontre menée par la presse de droite. Il ne remet cependant pas en cause la politique qu’il a menée depuis 2015 malgré les limites (refus du PS de s’attaquer aux questions structurelles du travail ou du pacte budgétaire et de la règle d’or). Il s’est dit disponible pour envisager désormais un soutien budget par budget, année par année. Il avance plusieurs mesures immédiates qui sont nécessaires: porter le salaire minimum à 850 euros, poursuivre la revalorisation des retraites, le droit au logement social, la gratuité des crèches, des investissements pour les transports publics et la santé…
Le défi principal est bien de poursuivre et d’approfondir la politique menée depuis 2015 en s’attaquant à des questions structurelles, alors que les rapports de force entre le PS et les deux organisations à sa gauche se dessinent incontestablement en faveur du premier et que le PS pourrait en outre compter sur l’apport du parti animaliste, le PAN, qui avec 4% renforce sa place au Parlement. La CGTP (Confédération générale des travailleurs portugais) vient à ce propos de lancer un appel à «changer la politique liée au travail» en mettant sur la table, par exemple, la semaine de 35h de travail sans diminution de salaire.
« Le rôle du mouvement social sera encore plus déterminant »
Car le résultat de ces élections montre également des signes d’alerte. L’abstention atteint le chiffre de 45%, ce qui représente le taux le plus élevé depuis la Révolution des Œillets. Cette hausse est particulièrement sensible dans les classes populaires et le résultat du PCP en a souffert. Un autre signe d’alerte est l’entrée, pour la première fois depuis 1974, de l’extrême droite au Parlement portugais, avec, certes, «seulement» un siège, mais c’est un signe politique à prendre au sérieux.
Des défis très importants pour la gauche, non seulement au Portugal mais, avec le rôle joué par l’expérience portugaise depuis 2015, pour l’ensemble de la gauche européenne, sont donc devant nous: comment le rapport de force politique va-t-il s’exercer dans cette nouvelle configuration? et surtout sur quelle base? Le rôle du mouvement social, qui a été important dans la période précédente, sera encore plus déterminant dans celle qui s’ouvre. C’est pour cela que la CGTP appelle, dès le 11 octobre prochain, à des «rencontres nationales des militants syndicaux» pour «dynamiser la lutte revendicative» et «préparer l’intervention syndicale dans le cadre de la discussion du prochain budget».
Vincent Boulet
responsable-adjoint aux questions européennes PCF
Appel de Ian Brossat, Président de l'Association Nationale des Élu·e·s Communistes et Républicains, à soutenir le peuple kurde.
Il propose 3 choses :
➡️ Participer très nombreux aux manifestations qui ont lieu ce samedi un peu partout en France (liste des rassemblements en fin de vidéo) ;
➡️ Déposer des voeux dans l’ensemble des conseils municipaux ou c’est possible ;
➡️ Apposer des banderoles sur les hôtels de ville pour exprimer la solidarité avec le peuple kurde.
Mobilisation pour le Rojava contre l’agression militaire turque
Morlaix
Appel du « Collectif Rojava du Pays de Morlaix »
pour un rassemblement Samedi 12 Octobre 2019
à 12H au kiosque de la Mairie
La section PCF de Morlaix soutient cet appel du "collectif Rojava du Pays de Morlaix"
et appelle à ce rassemblement
L'éditorial de Maurice Ulrich. L’Union européenne a « exigé » l’arrêt de l’offensive. La France, qui s’était contentée jusqu’alors de demander à la Turquie de se garder de toute « décision unilatérale »
On eut le sentiment hier qu’un scénario de l’infamie écrit d’avance se réalisait quand est tombée la première dépêche AFP rapportant ces mots : « Les avions de guerre turcs ont commencé à mener des frappes aériennes sur des zones civiles. » Quelque temps après, c’est le président turc lui-même qui annonçait le début de l’opération cyniquement nommée « Source de paix », visant selon lui les terroristes de Daech et d’YPG, mettant donc sur le même plan l’organisation islamiste et ceux qui l’ont combattue avec le courage et l’énergie que l’on sait.
Mais l’infamie, c’est d’abord celle de Donald Trump. Son annonce dimanche du retrait des forces américaines de la zone marquera d’une flétrissure la présidence de la première puissance mondiale. Il savait qu’il laissait le champ libre à Erdogan pour écraser les Kurdes, qu’il combat avec autant de violence et de hargne à l’extérieur qu’à l’intérieur de la Turquie. Qui pouvait croire sérieusement à ses paroles quand, face aux réactions aux États-Unis et chez certains républicains eux-mêmes, il menaçait la Turquie de représailles économiques si « elle dépassait les bornes » ? C’est la frontière qui est franchie. Il a prétendu justifier sa décision en jouant de la repentance à propos des interventions américaines au Moyen-Orient, qui auraient été « la pire décision de l’histoire des États-Unis », à partir d’un mensonge sur des armes de destruction massive qui n’existaient pas. Comme si un mensonge pouvait le gêner. Que dire aussi de l’avertissement de Vladimir Poutine invitant le président turc à « bien réfléchir ».
L’Union européenne a « exigé » l’arrêt de l’offensive. La France, qui s’était contentée jusqu’alors de demander à la Turquie de se garder de toute « décision unilatérale », a monté le ton hier en condamnant fermement l’agression et prépare une résolution avec l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir aujourd’hui en urgence. Nous sommes entrés dans un engrenage guerrier. Les forces de progrès doivent porter une seule exigence. Stop ! Arrêt immédiat de l’offensive turque.
Décidément, en matière de lutte contre l’évasion fiscale, l’Union européenne ose tout. Déjà absente de la liste noire, la Suisse est ainsi sortie ce jeudi de la « liste grise » par un tour de passe-passe dont Bruxelles a le secret. Le pays du chocolat aurait donné des garanties suffisantes en matière d’échanges d’informations. Prière de circuler, il n’y a plus rien à voir en quelque sorte. Tous les experts et ONG, à commencer par Tax Justice Network, qui classent régulièrement la Suisse sur le podium mondial de la triche fiscal, avec les Etats-Unis et les Îles Caïman, n’ont décidément rien compris.
Pourquoi sortir la Suisse à un tel moment, alors que les progrès évoqués concernent essentiellement les relations avec les Etats-Unis, en raison de l’application du FATCA ? Les pratiques des banques suisses, de surcroît, n’ont pas changé en profondeur puisqu’elles continuent de proposer des montages d’optimisation fiscale à l’extrême limite de la légalité, en tous les cas toujours opaques.
Avec une liste noire sur laquelle ne figure aucun des principaux paradis fiscaux, l’Union européenne affiche une inquiétante soumission aux intérêts financiers et géopolitiques. Des pays entrent et sortent ainsi des listes, tels le Panama, les ïles vierges britanniques ou encore l’Arabie Saoudite, au gré des tractations diplomatiques et des enjeux économiques, plutôt qu’en vertu de réels progrès sur les pratiques dénoncées.
A l’heure où l’exigence de transparence n’a jamais été aussi forte, il est urgent de mettre en place des procédures claires et lisibles, comme la création d’une commission indépendante composée d’élus, mais aussi d’experts indépendants, pour établir des listes plus proches de la réalité. Il est inacceptable que des ONG classent 60 pays parmi les paradis fiscaux, quand les listes « officielles » des Etats, elles, n’en répertorient que quelques-uns et jamais les principaux. La France peut montrer l’exemple, en adoptant d’autres critères, plus solides, assortis de sanctions et en organisant un débat annuel au parlement, comme je l’ai détaillé en 2018 dans une Proposition de loi à l’Assemblée nationale.
Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, membre de la commission des finances