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11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 08:06
Démission d’Evo Morales : réaction de Fabien Roussel (secrétaire national du PCF)
 
Démission d’Evo Morales : réaction de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
 
La Bolivie vit ce soir des heures dramatiques. Le président Evo Morales a  démissionné pour éviter, comme il l’a déclaré, « un bain de sang ».
 
Les événements des derniers jours en Bolivie relèvent d’un conflit de classes exacerbé, d’un racisme déchaîné, d’une opposition enragée contre le système d’Etat plurinational constructeur de la redistribution des richesses et la conquête de la souveraineté nationale.
 
Sous le fallacieux prétexte de fraude électorale, la droite dont la logistique est assurée par les services nord-américains a refusé sa défaite, puis l’invitation au dialogue et enfin la convocation de nouvelles élections. Elle n’a pas accepté la victoire d’Evo Morales conquise grâce au vote déterminant des indigènes tellement il est
insupportable à la bourgeoisie, en majorité blanche, et pour une partie des couches moyennes, sorties de la misère par Morales lui-même, d’accepter le verdict des urnes. 
 
Les violences ne relèvent pas de la spontanéité. Des groupes paramilitaires y font régner la terreur : élues tondues, battues, incendies de domiciles de partisans de Morales, y compris celui de sa sœur, chasse aux indigènes. 
  
Face au déchainement, Evo Morales a cru devoir se retirer.  Existait-il une autre solution ?
 
Dans cette Bolivie aux dizaines de coups d’Etat depuis les années 1960 et jusqu’à l’élection d’Evo Morales en 2005, entre dictatures, violations des droits surtout des indigènes, inflation, corruption, trafics de drogue et refuge de chefs nazis comme Adolf Eichmann et Josef  Mengele, une porte s’est ouverte avec Evo Morales vers la démocratie et le mieux vivre pour les plus pauvres. Insupportable pour les plus riches, intolérable pour ceux qui ont largement bénéficié du développement économique (5% de croissance) et qui ne veulent pas partager.
 
Et pourtant. La prospérité économique et la refondation démocratique du pays doivent être mises au compte de la politique menée depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales avec un processus de récupération des richesses naturelles  au profit de conquêtes sociales en matière de santé et d’éducation et d’une vaste modernisation économique.  Je veux exprimer ce soir mon souhait que les violences cessent en Bolivie et que la vie et la dignité de tous soient respectées.
 
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, député du Nord. 
 
Paris, le 11 novembre 2019.
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11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 06:43

Libération de Lula : Joie et émotion (communiqué de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF)

En apprenant hier soir la libération de Lula, comme tous mes camarades, j’ai été saisi par l’émotion et la joie.
Enfin, l’ancien métallurgiste et militant syndical devenu le président de la justice sociale et du prestige retrouvé de son pays, victime d’une machination visant à l’exclure de l’élection présidentielle, retrouvait la liberté, ses proches et ses camarades qui depuis le premier jour de
son incarcération l’entouraient, à proximité de la prison, d’une solidarité jamais démentie.
C'est une 1ère étape très importante pour mettre un terme définitif à la machination judiciaire et politique contre Lula.

A peine libéré, Lula s’est déclaré à la disposition du peuple brésilien alors que cet immense pays subit un régime fascisant au service des puissances financières, détruisant les conquêtes sociales,
s’attaquant aux indigènes et à l’Amazonie, totalement aligné sur M. Trump.

Je veux redire ma joie et mon espoir de voir Lula reprendre son œuvre en faveur de son peuple et de toute l’Amérique Latine

Paris, le 10 novembre 2019

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, député du Nord

Libération de Lula: joie et émotion (Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, 10 novembre 2019) - et article de Cathy Dos Santos dans l'Humanité
La liberté de Lula change la donne en Amérique du sud.
Samedi, 9 Novembre, 2019 - L'Humanité

La liberté de Luiz Inacio Lula da Silva bouleverse l’échiquier politique brésilien. Elle a également une résonance régionale, à l’heure où le continent est l’épicentre de déstabilisations politiques et de révoltes sociales structurelles. Les messages de félicitations arrivent du monde entier.

 

L’élargissement du fondateur historique du Parti des travailleurs a été salué par le camp progressiste. Depuis la première puissance mondiale, le candidat démocrate Bernie Sanders rappelé qu’en « tant que président, Lula a fait plus que quiconque pour diminuer la pauvreté et défendre les travailleurs », en précisant que « jamais il n’aurait dû aller en prison ». Chaudes félicitations également depuis l’Argentine, où se réunissait le Groupe Puebla, une structurant visant à rassembler des forces du centre et progressistes du continent.  « Je crois que le Brésil et l’Amérique récupèrent une personne qui, malgré tout, continue d’être un symbole, et qu’il le sera pour longtemps », a réagi José « Pepe » Mujica, sénateur et ancien président de l’Uruguay. Élu le 27 octobre, à la tête de l’Argentine, Alberto Fernandez, qui avait rendu visite à Lula à la prison de Curitiba où il purgeait une peine de douze ans de prison, a salué le courage de l’homme qui a affronté une persécution politique inouïe. Même tonalité pour l’ancienne cheffe de l’Etat argentin, Cristina Kirchner, qui prendra ses fonctions de vice-présidente  le 10 décembre. « Aujourd’hui, l’une des grandes aberrations du lawfare (persécution juridique, NDLR) a pris fin», a-t-elle tweetée. « Quelle joie mon frère ! Des vents démocratiques et de refondation approchent de la Grande Patrie », s’est réjoui l’argentin Adolfo Perez Esquivel, prix Nobel de la paix et fondateur du comité international qui souhaitait octroyer ce prestigieux à Lula pour son combat contre la faim au Brésil. Plus au nord, le président vénézuélien Nicolas Maduro n’a pas été en reste, saluant “la liberté de son frère Lula”. Son prédecesseur et le chef de file de la gauche brésilienne ont été des chevilles ouvrières de l’inclusion sociale et de l’intégration sur le continent. 

En Europe, Ada Colau, la maire de Barcelone, s’est elle aussi félicitée de cette libération. En France, la libération de l’ancien chef de l’Etat a également été accueillie positivement par la gauche. Jean-Luc Mélenchon, qui l’avait visité dans sa prison à la rentrée, a qualifié la sortie de Lula de « victoire ». « La justice a démenti son ministre et refusé de servir ses basses besognes. Le juge Moro et ses amis sont désavoués », a tancé le responsable de La France Insoumise, en référence à l’homme de loi qui a injustement fait incarcérer Lula, et qui a depuis été promu ministre de la Justice par le président d’extrême droite Jair Bolsonaro. « C’est une étape importante pour la libération totale de Lula » qui reste inquiété par la justice, « et le rassemblement de tous les progressistes brésiliens », a défendu Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français. « Lula libre, c’est le Brésil qui respire !» a-t-il ajouté. L’ex-président François Hollande qui, avec d’autres chefs d’États et de gouvernements européens s’était exprimé contre l’arbitraire judiciaire qui a frappé Lula, a déclaré que sa place « n’était pas  en prison ». « La liberté lui a été rendue, je sais qu’il la mettra au service du Brésil », a-t-il assuré. De son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a invité le leader historique du PT à venir dans la capitale dont il a été fait citoyen d’honneur le 3 octobre. 

 
Libération de Lula: joie et émotion (Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, 10 novembre 2019) - et article de Cathy Dos Santos dans l'Humanité
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11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 06:18
Jusqu'à quand l'OTAN? - Serge Halimi, éditorial du Monde Diplomatique, novembre 2019

Jusqu'à quand l'OTAN? -

Par Serge Halimi, Le Monde Diplomatique, éditorial, novembre 2019

Depuis que l’adhésion du Royaume-Uni au Marché commun a ouvert la voie à un élargissement continu de l’Union européenne, on peine à détecter chez elle une politique étrangère digne de ce nom. Car parfois, plus, c’est moins : le compromis verbeux, pas l’affirmation ; l’effacement, pas la puissance. Dorénavant, l’Union compte une majorité d’États qui ont participé aux aventures impériales des États-Unis (seize de ses membres actuels ont contribué à la guerre d’Irak) ; elle relaie l’ingérence de Washington en Amérique latine (d’où la reconnaissance absurde de l’opposition vénézuélienne comme gouvernement légal) ; elle feint de s’opposer aux caprices de l’administration Trump, mais rentre dans le rang sitôt que celle-ci menace de la punir (sanctions économiques contre les entreprises qui commercent avec l’Iran). L’Europe pesait davantage au Proche-Orient avant son élargissement. Et si Charles de Gaulle s’opposait à l’adhésion du Royaume-Uni au Marché commun parce qu’il pensait que ce pays deviendrait le cheval de Troie américain sur le Vieux Continent, les États-Unis n’ont rien à craindre du Brexit. Car, au fil des décennies, l’Union européenne est devenue leur écurie.

La domination de Washington est encore plus humiliante en matière de défense. Créée pendant la guerre froide, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en est l’instrument. L’aval de la Maison Blanche suffit pour qu’un État membre de cette alliance en colonise un autre (la Turquie occupe une partie de Chypre depuis quarante-cinq ans) ou traite un de ses voisins comme sa « zone de sécurité » — l’armée d’Ankara, deuxième de l’OTAN, vient d’envahir le nord de la Syrie afin d’y liquider l’autonomie kurde (lire « Ankara et Moscou, jeu de dupes en Syrie »). Mais Washington s’en accommode tant que le régime de M. Recep Tayyip Erdoğan continue de surveiller une des frontières maritimes de la Russie, d’acheter 60 % de ses armes aux États-Unis et d’abriter des têtes nucléaires américaines. Et peu importe également à M. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, une marionnette américaine affublée du sobriquet éloquent de « Tony Blair norvégien », puisque la Turquie, selon lui, « agit avec retenue et en coordination avec les autres alliés de manière à préserver nos gains face à notre ennemi commun, Daech ».

En envahissant l’Irak en 2003 sous un motif fallacieux, le pays dont l’OTAN est le relais obéissant a provoqué le chaos actuel au Proche-Orient. Sur leur lancée, les États-Unis ont, avec d’autres, déclenché une guerre en Libye, puis, seuls cette fois, remis en cause l’accord nucléaire de juillet 2015 avec l’Iran (dont la conclusion avait pourtant marqué un de leurs rares moments de sagesse de la décennie…). En octobre dernier, au moment de livrer les Kurdes à l’armée turque sans consulter ses « alliés » européens de l’OTAN présents sur place, le président américain a envoyé un tweet d’une admirable franchise : « J’espère qu’ils se débrouilleront tous, nous on est à 11 000 kilomètres ! » Continuer à subir ce suzerain fantasque qui n’a d’autre intérêt que le sien revient à admettre une relégation définitive au rang de protectorat. Pour que l’Europe en sorte, il faut qu’elle sorte de l’OTAN.

Serge Halimi

Jusqu'à quand l'OTAN? - Serge Halimi, éditorial du Monde Diplomatique, novembre 2019
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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 10:36
"19 femmes" de Samar Yazbek - l'héroïsme de femmes syriennes dans la guerre (Muriel Steinmetz, L'Humanité, 7 novembre 2019)
L’héroïsme de femmes syriennes dans la guerre
Jeudi, 7 Novembre, 2019

19 femmes Samar Yazbek, traduit de l’arabe (Syrie) par Emma Aubin-Boltanski et Nibras Chehayed Stock, 425 pages, 22,50 euros
Grâce à des témoignages étayés, la romancière Samar Yazbek, délaissant un temps la fiction, fait entendre la voix de ses compatriotes, celles dont on parle peu, qui ont tant à dire sur ce qu’elles ont vécu.

 

Opposante à Bachar Al Assad, la romancière, poète et journaliste Samar Yazbek (née en 1970 à Jableh, en Syrie), plus d’une fois menacée de mort par sa propre communauté, les Alaouites – à la tête de l’appareil sécuritaire et militaire syrien –, publie un document poignant. Elle y donne la parole à ses compatriotes en première ligne durant la révolution de 2011. Leur calvaire, leur résistance acharnée, leur rôle au plus fort de la lutte constituent la chair de ce livre qu’on dirait écrit avec leur sang. Samar Yazbek s’efface derrière ces voix plurielles. N’est-elle pas la 20e femme de son livre ? Contrainte à l’exil en 2011 avec sa fille, elle retourne clandestinement en Syrie en 2012 et 2013, observant sur place la militarisation et la radicalisation à l’œuvre au nord du pays. En retrait de sa vocation de romancière, la voici greffière de la vie des autres, hors récit officiel, consignant par écrit « des faits incontestables ». La plupart de ces femmes sont aujourd’hui en exil en France, en Allemagne, en Hollande, au Canada, en Turquie, au Liban… Issues de la classe moyenne, elles font ou ont fait des études. Samar Yazbek s’est promis de recueillir bientôt les témoignages de Syriennes issues de classes pauvres et réfugiées dans des camps, et ceux de femmes kurdes, ainsi que d’opposantes au soulèvement de 2011. Œuvre de vérité en cours qui dessinera, à la longue, une terre en lambeaux éprouvée du dedans.

Elles exigeaient la fin d’une culture patriarcale étouffante

Ces 19 femmes, dès le début de la révolution de mars 2011, se sont dressées contre le régime dictatorial de Bachar Al Assad. Elles exigeaient la démocratie, des changements dans leurs conditions de vie, des droits élargis, ainsi que la fin d’une culture patriarcale étouffante. La plus jeune a 20 ans quand éclate la révolution, la plus âgée, 77. Sara, Mariam, Doucha, Souad, Amal, ­Hazami, Faten… sont alaouites, sunnites, chiites, druzes, chrétiennes… Peu sont alors politisées, hormis deux, dont l’une a été membre du « Parti de l’action communiste » interdit. Elles viennent de toutes les régions du pays. On les entend dans leur quotidien d’effroi. Toutes sont devenues activistes dans l’urgence. Elles ont essuyé les tirs de mortier, les bombes au chlore, le gaz sarin, armes chimiques aux dégâts extrêmes (« le sol jonché d’intestins », « On ne faisait que ramasser des cadavres déchiquetés »). Certaines ont dû recoudre des corps en charpie pour les rendre présentables. Elles se sont improvisées infirmières d’urgence. Beaucoup ont perdu un père, une mère, des frères. Elles ont organisé des centres d’éducation dans les sous-sols. Les hommes, y compris ceux de l’Armée syrienne libre, voyaient souvent d’un mauvais œil leurs initiatives. Elles ont été progressivement empêchées d’agir, d’abord par le régime, les conseils locaux, les brigades et enfin les djihadistes. On les humilie, on les jalouse. Qu’à cela ne tienne. « Invraisemblablement courageuses », elles alphabétisent, animent des ateliers clandestins pour former leurs sœurs à « l’autonomie économique », créent des bureaux d’aide psychologique. Elles filment et documentent les événements au péril de leur vie. Elles ont pour la plupart été torturées, ou prises en otage. Le corps capté par les hommes de tout poil, elles sont contraintes de se voiler de la tête aux pieds lorsque Daech gagne du terrain. « Tout ce qui touchait à notre présence et à notre apparence les rendait dingues », dit l’une d’elles.

L’ouvrage éclaire aussi sur les rivalités entre groupes rebelles, du sécularisme démocratique de l’Armée syrienne libre au « djihadisme gradué d’al-Nosra et de Daech » en passant par « le salafisme nationaliste » de Jaych al-Islam. Il analyse la flamme du confessionnalisme allumée par le régime, les collusions entre Assad et les brigades salafistes, le rôle délétère de l’argent saoudien… Zaina Erhaim dit : « Nous revendiquions plus de liberté et de dignité et nous n’avons obtenu qu’asservissement et humiliation. »

Muriel Steinmetz
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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 09:26
FAUSSAIRES (Pierre RIMBERT - Monde diplomatique)

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7 novembre 2019 4 07 /11 /novembre /2019 06:54

 

Des marinas, des terres côtières, les entreprises de gaz et d’électricité, l’aéroport d’Athènes… Le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis entend vendre les fleurons publics pour mener sa politique libérale.

Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a beau être issu de l’aile la plus droitière de la droite, cela ne l’empêche pas de brader le patrimoine national au profit de compagnies étrangères. La semaine dernière, le fonds de privatisation grec (HRADF) a annoncé que dix groupes se sont portés candidats pour acquérir 30 % des parts de l’Aéroport international d’Athènes (AIA). Cette entreprise est une manne. Avec ses 24 millions de passagers annuels, AIA génère un demi-milliard d’euros par an. Toute ressemblance avec une situation existante en France n’est pas que pure coïncidence. Sur les rangs pour s’en emparer, on trouve les français Vinci Airports et… Aéroports de Paris, dont le gouvernement d’Édouard Philippe entend se défausser ! La vente de ces parts entraînera une perte de contrôle par la puissance publique au profit d’une entité allemande, AviAlliance Gmbh, qui détient déjà 40 % des parts de l’aéroport et qui est elle-même propriété d’un fonds de pension canadien.

Le gouvernement semble prêt à vendre toutes les infrastructures pourtant importantes dans un pays dont une partie des ressources provient de la manne touristique. La semaine dernière encore, s’est tenu le quatrième sommet euro-arabe. À cette occasion, le ministre du Tourisme, Harry Theoharis, a courtisé les détenteurs de pétrodollars. « Les infrastructures touristiques existantes décrites dans le plan du fonds de privatisation grec, telles que les marinas, forment un portefeuille riche qui peut attirer les intérêts d’investisseurs du monde arabe », a-t-il exposé. Nombre de ces lieux où peuvent accoster les bateaux, souvent des yachts de luxe, sont en vente. Le 21 octobre, a été lancée la mise en concession pour trente-cinq années d’un port de plaisance à Itea, en Grèce centrale, dans le but d’accroître l’activité portuaire. Des terres côtières sont également mises à l’encan.

Le processus de dénationalisation ne s’arrête pas au seul secteur touristique. Un projet inquiète une partie de la gauche : la vente d’Hellinikon, près d’Athènes, un lieu qui a, par le passé, servi d’aéroport et aux JO d’Athènes. Un super-complexe immobilier d’une valeur de 8 milliards d’euros doit y voir le jour. Les services de base sont également touchés. Le 24 octobre, les fonctionnaires d’Athènes étaient en grève contre un projet de loi, en examen à la Vouli (le Parlement), qui permet de privatiser la maintenance des parcs, le nettoyage des rues et l’éclairage public. À Athènes, les habitants se mobilisent contre la vente de l’eau au privé. L’électricité est également dans le viseur, tout comme le gaz. Ainsi, le gouvernement actuel entend vendre 65 % de ses parts dans l’opérateur Depa, quand l’exécutif précédent souhaitait conserver une prééminence du public.

L’argent des privatisations, une goutte d’eau dans un océan de dettes

C’est là une différence notable entre le gouvernement de Tsipras (2015-2019), à qui la troïka a tordu le bras en 2015 afin qu’il vende les entreprises publiques, et celui de Mitsotakis, qui est, lui, très fier d’appliquer un tel programme. Preuve que le choix du privé est érigé en politique, le premier ministre avait promis avant son élection que le projet d’« Hellinikon se débloquera dès la première semaine de gouvernement ». Jusqu’à présent, il était bloqué en raison d’un recours. Le champion de la droite nationaliste grecque escompte récupérer 1,5 milliard d’euros cette année en privatisant à tout-va. Cette politique est pleinement en accord avec ce que demandent les autres États européens à Athènes depuis 2011 : 50 milliards d’euros de ventes… qui bénéficieront en premier lieu aux capitalistes de leurs frontières. Elle sera en revanche sans effet sur la dette, qu’elle est censée réduire. Depuis cette date, seuls 6 milliards d’euros de fonds ont été levés grâce aux diverses dénationalisations. Or, la dette grecque s’établissait à 334 milliards d’euros à la mi-2018. Les privatisations, si elles aboutissaient, représenteraient une goutte d’eau dans un océan de dettes. Même Christine Lagarde, alors présidente du Fonds monétaire international, estimait à la mi-2018 que la dette grecque était insoutenable à long terme et qu’il fallait se préparer, si nécessaire, à l’alléger.

Gaël De Santis

 

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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 15:33
Israël va libérer Heba Al-Labadi (AFPS, Oven Ziv, 972mag - 5 novembre 2019)

Heba Al-Labadi, une citoyenne jordanienne d’origine palestinienne, était en grève de la faim depuis 41 jours pour protester contre sa détention administrative, sans inculpation ni jugement. Elle a été arrêtée par les Israéliens alors qu’elle allait de Jordanie à un mariage à Jénine.

Le Ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, a envoyé un « tweet » selon lequel son pays est arrivé à un accord avec Israël en faveur de la libération de Heba Al-Labadi ainsi que d’Abdul Rahman Miri, autre citoyen jordanien en détention administrative. Le Premier Ministre Netanyahu a confirmé l’accord, le 4 novembre.

La décision survient à la suite d’une campagne mondiale menée par les militants jordaniens, palestiniens et israéliens pour faire libérer Heba Al-Labadi, 24 ans, arrêtée par les forces israéliennes le 20 août en franchissant le Pont Allenby alors qu’elle allait à un mariage en Cisjordanie avec sa mère. Son arrestation serait liée aux rencontres qu’elle aurait eues avec des membres du Hezbollah pendant un voyage à Beyrouth, où elle rendait visite à sa soeur.

Israël s’est refusé à inculper Al-Labadi. Au lieu de cela, elle a été placée en détention administrative, une pratique dont use Israël pour détenir des Palestiniens (et quelques fois certains Juifs) sans inculpation ni jugement — indéfiniment . Les ordres de détention administrative sont revus tous les six mois mais les détenus ne sont pas informés de quelles infractions ils sont accusés, ni des preuves accumulées à leur encontre.
Al-Labadi a rejeté toutes les accusations. Au cours des dernières semaines, elle a été transférée plusieurs fois pour des soins médicaux de la prison de Jalma à l’Hôpital Bnei Zion à Haïfa.

« La libération de détenus administratifs est sans précédent », a déclaré Raslan Mahajne, l’avocat de Heba Al-Labadi.

Le travail juridique, la pression de l’opinion, et le fait que les Jordaniens aient rappelé leur ambassadeur à Amman ont contribué à obtenir sa libération. Et bien sûr, la capacité de résistance de Heba, étant donné qu’elle a continué sa grève de la faim malgré des conditions difficiles. Elle est une héroïne. Il n’est pas facile de continuer à tenir pendant plus de 70 jours en détention et sous interrogatoires, et plus de 40 jours en grève de la faim.

Son avocat a déclaré qu’il a rendu visite à Heba Al-Labadi [le 3 novembre] pour l’informer de la campagne de protestation et des manifestations en Jordanie, en Cisjordanie et en Israël pour sa libération. « Malgré les tentatives pour l’isoler, je l’ai informée de ce qui se passait à l’extérieur, du Tribunal Militaire d’Ofer, et à l’extérieur de l’Hôpital Bnei Zion à Haïfa où elle était hospitalisée. Elle a été fortement encouragée par toute cette solidarité. » Selon Mahjana, Heba Al-Labadi aura besoin de soins et d’une surveillance médicale.

Le week-end dernier, des militants avaient lancé une campagne demandant la libération de la détenue. Ils ont organisé des manifestations à Jérusalem et à Tel Aviv, et lancé une campagne sur Internet avec une photo de la jeune femme légendée en arabe et en hébreu : « Avez-vous entendu parler de moi ? ». Un certain nombre de militants israéliens ont également lancé une grève de la faim symbolique de 40 heures, pour marquer les 40 jours pendant lesquels Heba Al-Labadi a refusé toute nourriture pour protester contre sa détention arbitraire.

Traduction de l’anglais (original) par Yves Jardin, du GT Prisonniers de l’AFPS

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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 05:57

Spécialiste du monde arabe, le journaliste et directeur de la revue en ligne Orient XXI, Alain Gresh voit dans les soulèvements populaires en cours l’expression du rejet des politiques néolibérales contestées partout dans le monde. Entretien.

 

Quels sont les traits communs des soulèvements populaires en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ?

Alain Gresh : On retrouve dans cette nouvelle vague les mêmes caractéristiques que celles des soulèvements populaires de 2010-2011. Il y a, d’abord, le rejet de pouvoirs autoritaires, avec des États surplombant les citoyens, où les gouvernements n’ont aucun compte à rendre. Dans ces régimes, la répression est un mode de gestion. Sur le terrain politique, mais aussi dans la vie sociale : la répression policière contre les jeunes, dans leurs activités quotidiennes, est permanente. La jeunesse exprime le refus de cet autoritarisme. Le second facteur, déjà sensible en 2010-2011, très fort aujourd’hui, tient aux questions économiques et sociales. Le Moyen-Orient est la région la plus inégalitaire du monde. Ce n’est pas seulement une question de pauvreté. Dans toutes les capitales arabes, l’argent s’affiche de façon éhontée, tandis que la masse de la population vit dans des conditions de plus en plus difficiles. Autre trait commun : le rôle de la jeunesse. Dans cette région, l’une des plus jeunes du monde, les moins de 30 ans sont majoritaires. Cette jeunesse se tient aujourd’hui partout à l’avant-garde des mouvements populaires en cours.

 

Les exigences sociales à l’origine des révoltes de 2010-2011 avaient été « recouvertes », assez vite, par les revendications démocratiques. Elles s’affirment désormais plus nettement. Est-ce lié à la crise globale du néolibéralisme qui nourrit partout dans le monde des insurrections ?

Alain Gresh : Oui, c’était d’ailleurs déjà le cas avec le mouvement des Indignés, Occupy Wall Street, etc. Mais, dans le monde arabe, il y a eu plusieurs phases. Après l’expression de revendications démocratiques, le clivage entre islam et laïcité, islam et modernité a suscité des blocages. Ce fut le cas en Tunisie et en Égypte où, entre 2011 et 2013, les débats se sont focalisés sur la Constitution, la charia (loi islamique – NDLR), la place de l’islam. Ces discussions ont occulté les questions économiques et sociales. En fait, des deux côtés de la barrière, les forces en présence partageaient les mêmes positions : elles n’étaient pas hostiles aux politiques néolibérales. C’était très clair en Tunisie. Après 2013, malgré les divergences et la mise en scène d’un affrontement majeur entre deux camps, Ennahdha et Nidaa Tounes, ont en fait géré le pays de façon consensuelle, parce que ces partis n’avaient pas de désaccord fondamental sur les questions économiques et sociales. Or, en quelques années, la situation s’est sérieusement détériorée ; le rejet des politiques néolibérales se manifeste partout ; ces régimes se montrent incapables de répondre aux aspirations de la jeunesse. Par-delà la singularité de chaque pays s’exprime, enfin, un rejet net des divisions confessionnelles ou ethniques. Ces peuples refusent de se laisser manipuler encore : ils aspirent à s’unir autour de demandes économiques, sociales, démocratiques.

 

La guerre en Syrie, le chaos libyen avaient entraîné une sorte de « glaciation », les régimes de la région jouant du chantage à la déstabilisation. Les mobilisations actuelles sont pacifiques, ces peuples en mouvement affichent un rejet catégorique des ­ingérences étrangères…

Alain Gresh : Dans la séquence précédente aussi, les mobilisations étaient, au départ, pacifiques. C’est souvent la violence de la répression qui a encouragé le basculement vers la guerre civile. La violence armée a été le choix des pouvoirs plutôt que celui des oppositions. Mais cette expérience a ancré la conscience que le choix de la violence serait, pour ces mouvements populaires, très ­périlleux. D’où l’attachement au caractère pacifique de ces soulèvements, même lorsque s’abat sur les protestataires une répression meurtrière, comme ce fut le cas au Soudan. En fait, dans cette région, le vrai danger, c’est le statu quo. En appuyant les régimes en place au nom de la stabilité, les pays occidentaux font un très mauvais calcul : c’est le refus des réformes qui peut, demain, semer le chaos et nourrir la violence.

 

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2 novembre 2019 6 02 /11 /novembre /2019 15:26
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018

Leïla Shahid avec Claude Léostic et François Rippe de l'AFPS pour sa conférence à deux voix avec Claude Léostic à Brest, fac Ségalen, jeudi 31 octobre 2019, devant 140 personnes.

J'étais jeudi soir à Brest pour l'invitation de Leïla Shahid en conversation avec Claude Léostic, ancienne présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine, par l'AFPS, la LDH, l'université européenne de la paix, et les Amis du Monde Diplomatique. C'était un merveilleux moment malgré la brutalité de la situation palestinienne et mondiale tant, avec son expérience, sa lucidité, son courage, son humour, son indépendance d'esprit, Leïla Shahid, une femme admirable à tout point de vue, sait trouver les mots pour espérer et lutter, avec notamment une confiance vis à vis de la jeunesse qui, en Palestine, au Liban, en Egypte, en Algérie, au Soudan, comme en Syrie il y a quelques années, entre en révolution contre les cadres éculés du vieux monde marqué par le confessionnalisme, la dictature, la corruption et les compromissions.

Paroles de Leïla Shahid:

"L'histoire des peuples n'est pas linéaire, il y a des hauts, des bas, des cycles, des retours de résistance et d'insurrection, surtout quand la cause est juste, que l'injustice est flagrante. Je ne suis pas pessimiste. La population palestinienne n'existe que par la résistance à l'occupation depuis 70 ans. En Algérie, au Liban, au Soudan, au Chili aujourd'hui, comme il y a quelques années en Egypte et en Syrie, en Tunisie, les jeunesses montrent qu'elles sont prêtes à sortir des schémas du passé et à s'unir pour s'inventer un autre avenir... En politique, il n'y a jamais de fatalité... Partout, la révolution redevient à l'ordre du jour dans ce monde livré au chaos, où il n'y a plus de règles du jeu".

"700 000 palestiniens sont passés par la case prison, il y a toujours aujourd'hui 7 000 prisonniers politiques"

" Il faut garder le contact avec la gauche anti-colonialiste israélienne. Ce sont nos amis. L'existence de cette gauche en Israël, même affaiblie, est importante pour nous, dans une société qui devient de plus en plus raciste"

Photos et commentaire Ismaël Dupont

 

Compte rendu de l'AFPS pays de Morlaix par François Rippe

LEÏLA SHAHID et CLAUDE LEOSTIC en CONVERSATION PUBLIQUE A BREST SUR L'AVENIR DE LA PALESTINE...

Une soirée organisée par l'Afps de Brest et du Pays de Morlaix avec la LDH, les Amis du Monde Diplomatique et l'Université Européenne de la Paix.

Plus de 140 personnes ont fait le déplacement à la fac Segalen pour écouter et participer au débat provoqué pas les questions de Claude Léostic, Présidente de l'AFPS de Brest, auxquelles Leïla Shahid a pris grand soin de répondre avec précision et pédagogie comme à son habitude.

Dans le contexte actuel des fortes mobilisations populaires qui font descendre des millions de personnes, en particulier les jeunes, dans les rues de Santiago, de Hong Kong, d'Alger, du Soudan, en Irak ou au Liban que Leïla Shahid connait bien, elle insiste pour que la situation de la Palestine occupée soit abordée aussi dans ce contexte. Elle nous invite à une évaluation la plus précise possible des rapports de forces internationaux en jeu dans cette période. Elle reste persuadée que ce qu’on appelle « le conflit » demeure au centre des équilibres bousculés du Proche-Orient. Même si, l’aggravation de la situation du peuple palestinien face à la répression et à la colonisation israélienne ne fait pas toujours la une des médias internationaux.

Partant de la situation libanaise, la question des réfugiés palestiniens est l’occasion pour Leïla Shahid de rappeler combien le droit au retour reste une revendication majeure pour eux. Bien que les différences d’accueil dans les différents pays voisins de la Palestine soient fortes. Entre la Jordanie qui offre une nationalité et une égalité des droits à près de 2 millions de Palestiniens et le Liban, où l’accès à plus de 70 métiers leur demeure interdit et où les conditions de vie se sont terriblement dégradées.

Concernant la Palestine dans sa globalité, l’ancienne ambassadrice souligne qu’une certaine « candeur » a conduit les dirigeants palestiniens à entretenir l’illusion après l’assassinat de Rabin que les accords d’Oslo pouvaient être appliqués si les Palestiniens respectaient coûte que coûte leur part d’engagements. Alors même qu’en face aucun dirigeant israélien n’a eu le moindre désir de faire la même chose. Bien au contraire ! Et de reprocher au Président Abbas son manque de pugnacité face aux chantage permanent de l’occupant et aux pressions internationales (notamment européennes). Alors que l’heure est à revendiquer plus que jamais les droits légitimes du peuple Palestinien et qu’ils devraient être respectés et défendus par les instances internationales…

A partir des questions du public, le débat s’est poursuivi pendant plus d’une heure pour aborder les actions possibles de solidarité (BDS, missions de solidarité, interpellation des élu-e-s à tous les échelons, lutte contre l’amalgame antisionisme/antisémitisme…).

En lançant les invitations à cette initiative, nous disions "A coup sûr, une soirée à ne pas louper pour les ami-e-s de la Palestine", nous avons pu mesurer dans les échanges de sortie de la salle combien nous avions raison... 
 
François Rippe Afps Pays de Morlaix
 
 
 

Leïla Shahid, déléguée générale de l’Autorité palestinienne en France, de 1994 à 2005, puis ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, de 2005 à 2015, était à Brest, ce jeudi soir. À 70 ans, elle se passionne pour l’évolution du monde, au-delà de la cause palestinienne.

Où en est la cause palestinienne ? Elle semble ne jamais vraiment avancer…
« Avec les accords d’Oslo en 1993, nous avons eu l’illusion, la candeur pathétique de croire que tous les dirigeants israéliens étaient comme Yitzhak Rabin. Après sa mort, en 1995, tous ont tout fait pour détruire ces accords. Nous aurions dû avoir un État en 1999, il y a vingt ans déjà ! La situation a empiré… On continue à nous mettre à la porte. Le Hamas (mouvement islamiste palestinien, ndlr) a gagné les élections palestiniennes mais cela n’a pas été reconnu. C’était une erreur : cela en a fait des héros »

Vous êtes née et vous vivez au Liban, dont le Premier ministre a démissionné, il y a quelques jours…

« C’est une première victoire pour les manifestants. Si, demain, le Hezbollah tue des gens comme à Bagdad, peut-être que ce sera fini… Mais quelque chose se passe. Avec les réseaux sociaux, on a vu des gens comme sortir de terre. Un million le premier week-end, puis deux le week-end dernier, dans un pays de quatre millions d’habitants ! A Khartoum (Soudan), les gens ont gagné, mais aussi à Hong Kong, face à la grande puissance chinoise ! Il y a le Chili et d’autres… Il y a dix ans, on nous disait que les jeunes ne s’intéressaient plus à la politique et on s’est trompés. Cela fait tache d’huile avec internet. Ces jeunes, je les adore. Ils ne sont pas nationalistes comme leurs parents. Moi-même, je suis aujourd’hui citoyenne du monde ».

Cela vous fait-il penser au printemps arabe ?
« Oui mais c’était uniquement les pays arabes. C’était le premier chapitre du livre. Là, c’est le deuxième, un mouvement tectonique, plus universel ».

Comme en 1989, en Chine, en Europe de l’Est, puis à Berlin où le mur est tombé ?
« Il y a des moments clés où l’Histoire ne nous demande pas la permission. On est suspendu : je ne rate rien, je ne lis plus de roman… Le nombre fait la force, c’est le seul moyen, par exemple, face à la Chine ! Durant la Guerre froide, qui osait se lever ? Il y avait deux super puissances. Les pays non alignés n’avaient pas de moyens militaires importants. La chute du Mur de Berlin et l’arrivée de Bush fils, et surtout Trump, ont chamboulé le monde. On nous promettait un nouvel ordre mondial mais c’est le désordre. Le monde a perdu la boussole : le meilleur allié de Trump semble être la Russie. Saoudiens et Israéliens semblent s’allier contre l’Iran, le Qatar contre l’Arabie Saoudite… »

Et la Palestine, dans tout cela ? Elle qui s’estimait victime dans l’équilibre précédent doit-elle espérer dans ce déséquilibre ?

« C’est un moment très intéressant et c’est porteur d’espoir. Elle doit revendiquer ses droits, rappeler aux États et aux opinions que nous n’avons jamais eu ce qu’on nous a promis. Dire : coucou, on est là ! »
 
Le Télégramme du 31 octobre 2019
 
 
 
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2 novembre 2019 6 02 /11 /novembre /2019 06:55
En 2019, Israël a détruit un nombre record de maisons palestiniennes à Jérusalem (Agence Media Palestine)
En 2019 Israël a détruit un nombre record de maisons palestiniennes à Jérusalem

Israël a démoli un nombre record de maisons à Jérusalem Est Occupée en 2019, le nombre le plus important des 15 dernières années, a rapporté jeudi l’association israélienne de défense des droits B’Tselem.

Plus de 140 logements palestiniens ont été démolis, ce qui a causé le déplacement de 238 Palestiniens, dont 127 mineurs.

Parmi les logements qui ont été détruits, 39 l’ont été par les propriétaires eux mêmes, après qu’ils aient reçu d’Israël l’ordre de démolition, afin d’éviter d’encourir les frais de démolition par la municipalité.

Les démolitions de cette année ont de loin dépassé le chiffre le plus élevé des démolitions qui avaient eu lieu en 2016 où 92 maisons avaient été détruites.

Depuis que B’Tselem a commencé à répertorier en 2004 les démolitions de maisons à Jérusalem Est, Israël a détruit un total de 949 logements, déplaçant ainsi plus de 3.000 Palestiniens.

Lire la suite de cet article en date du 25 octobre dernier sur le site de l'Agence.

Le journal "Le Monde" rapporte également en date du 31 octobre dernier que le régime israélien a donné son feu vert à la construction de 2 342 nouveaux logements dans les colonies illégales: 

Israël approuve la construction de nouveaux milliers de logements dans les colonies

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