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20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 06:39

Mexique, 16 novembre (Prensa Latina) L'ancien président bolivien Evo Morales a expliqué ici comment l'ambassade des États-Unis a éclos le coup d'État qui l'a renversé et a fait couler le sang.

Selon une interview publiée aujourd'hui par La Jornada sous le titre : Je suis tombé dans le piège ; le coup d'Etat a eu lieu à l'ambassade des États-Unis : Evo, explique que tout a commencé avec des discussions pour modifier la constitution pour une nouvelle réélection ..

Il y a eu le début d'une guerre sale basée sur des mensonges, dirigée par l'ambassade des États-Unis, a-t-il dit. Il a dit que près de deux mois avant les élections, j'ai convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade des États-Unis et je lui ai montré comment des personnes occupant des postes d'ambassade se rendaient dans certaines régions pour faire chanter nos concitoyens.

Ils leur ont dit : Ne votez pas pour Evo, ne soutenez pas, si vous ne soutenez pas, si vous ne votez pas ou ne soutenez pas Evo, nous allons en faire des rues pavées, et le chargé d'affaires m'a promis qu'ils ne feraient pas de politique.

Mais ils sont restés impliqués et ont dépensé beaucoup d'argent pour faire chanter tous les secteurs sociaux, les travailleurs et les étudiants, afin qu'ils ne votent pas pour lui, explique Morales.

Il a dit qu'ils ont démontré avec des documents les nouvelles capacités des États-Unis d'agir en Bolivie où l'agence anti-drogue DEA n'est pas, parce qu'ils l'ont expulsé, ni d'autres d'intervention et d'espionnage, mais ils mettent en œuvre d'autres alternatives.

Pour Evo Morales, il est clair que la raison du coup est le lithium. Si le nom du coup d'État est à l'ambassade des États-Unis, le nom de famille est lithium, a-t-il dit.

Il a révélé que peu avant les élections présidentielles, Ivanka Trump s'est rendu dans la ville de Purmamarca, au nord-ouest de l'Argentine, à la frontière avec la Bolivie, partie connue sous le nom de triangle du lithium, car elle inclut également le Chili. Le triangle d'or blanc concentre 75 % du total de cet élément dans le monde.

Cependant, la Bolivie concentre presque tout le métal qui semble être l'un des éléments les plus importants pour l'avenir du monde.

Nous avons commencé à développer l'industrie du lithium, mais il y a des politiques de privatisation, dit-il. Il y a aussi les complots des grands monopoles qui veulent s'emparer du métal.

Il considère que le coup d'Etat a été préparé à l'avance. C'était un coup totalement différent. J'espère vraiment que ce ne sont pas toutes les forces armées qui ont participé, mais les commandants.

Ils utilisent les forces armées pour mettre des balles dans le peuple, a-t-il dénoncé.

Il a dit qu'après son arrivée au Mexique, il a tout entendu à travers des messages, des vidéos, des réseaux sociaux. J'ai vu comment le peuple s'organise, et pour les ponchos rouges, leur trajectoire de lutte contre le colonialisme, contre l'interventionnisme, contre le militarisme, est historique.

En Bolivie, ce que nous avons vu, ce que nous avons vécu, c'est que des institutions comme la police ne sont au service que de groupes oligarchiques.

Hugo Chávez avait dans sa Police, ses Forces armées et organisé les milices armées. Qui sait si certaines forces sociales sont la base pour devenir des milices, ou si le peuple a aussi son propre groupe organisé, armé et légal.

Les gens ne veulent pas des forces armées dans la ville, parce qu'ils sont complices du coup d'Etat, a-t-il souligné.

Mon pire crime est de nous libérer, non seulement dans la partie sociale et culturelle, non seulement dans la partie idéologique et politique, mais aussi dans la partie économique. La croissance de la Bolivie surprend tout le monde. C'est le péché d'Evo.

mv/lma

source :  https://www.prensa-latina.cu/index.php?o=rn&id=321503&SEO=denuncia-evo-morales-como-estados-unidos-dirigio-el-golpe-en-bolivia

Tag(s) : #Evo#Bolivia#GolpeDeEstado#EvoElMundoEstaContigo

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19 novembre 2019 2 19 /11 /novembre /2019 06:34

 

Le commandant en chef joue de ses prérogatives pour gracier trois officiers pourtant jugés coupables d’exactions contre des civils commises en Irak ou en Afghanistan.

L’hyperpuissance doit pouvoir jouer de sa force sans aucune entrave. En conséquence, ses soldats sont dotés d’un droit de vie ou de mort sur n’importe quel individu dès lors qu’ils sont déployés sur un des multiples théâtres d’intervention du Pentagone. C’est ce message qu’a envoyé Donald Trump en graciant, le 15 novembre, trois officiers accusés de crimes de guerre par les tribunaux militaires.

Le commandant en chef de l’armée américaine a usé de ses prérogatives pour faire libérer Clint Lorance, un officier qui purgeait une peine de 19 ans à la prison militaire de Fort Leavenworth après avoir été jugé coupable de l’assassinat délibéré de deux civils en Afghanistan. Il est intervenu de la même façon en faveur de Matthew Golsteyn, un officier des forces spéciales (Seal), reconnu coupable du meurtre d’un autre civil afghan désarmé. Enfin, il a ordonné que soit réhabilité Edward Gallagher, officier des Seal, lui aussi, qui avait été acquitté des accusations de plusieurs crimes de guerre commis en Irak en 2017, mais avait néanmoins été dégradé pour avoir posé avec le cadavre d’une des victimes qu’il venait de trucider à l’arme blanche.

Une volonté de rendre intouchables les expéditions américaines

« Quand nos soldats doivent combattre pour notre pays, je veux leur donner la confiance de combattre ! » a lancé le locataire de la Maison-Blanche. On ne saurait être plus clair sur la volonté de rendre intouchables, ou à tout le moins au-dessus du commun des lois de l’humanité, les expéditions militaires américaines et leurs exécutants. La décision suscite des réactions alarmées jusqu’au sein du Pentagone. Car aucun président de l’époque moderne n’a jamais usé ainsi de son pouvoir de squeezer la justice, fût-elle militaire. Gary Solis, un juge retraité de l’armée, cité par le New York Times, ne voit pas d’équivalent, « du plus loin » qu’il se souvienne. Même Nixon, dit-il, « ne pardonna pas » à un certain lieutenant Calley, coupable d’avoir co-organisé le terrible massacre de civils à My Lai durant la guerre du Vietnam.

Les trois hommes graciés par Trump ont été accablés devant les tribunaux militaires par les témoignages de leurs propres hommes. Clint Lorance a ordonné en juillet 2012 aux membres de son escadron de faire feu sur des villageois désarmés. Il a tenté de masquer son forfait à travers un rapport falsifié. Mais les soldats sous le choc l’ont immédiatement confondu. Jugé en cour martiale, il avait été placé depuis lors derrière les barreaux.

Le major Golsteyn a été jugé pour meurtre avec préméditation dans des exactions commises en 2010 en Afghanistan. Dans son dossier figure son aveu devant des enquêteurs de la CIA d’avoir tué un civil suspecté de fabriquer des bombes mais relâché faute de preuves. Donald Trump avait déjà tenté de le blanchir, quand il a été confondu pour meurtre en 2018, en dégainant un de ses tweets les plus sanglants : « Nous entraînons nos boys à être des machines à tuer. Pour ensuite les inculper quand ils tuent. »

Le refus d’adhérer à la Cour pénale internationale

Quant à Edward Gallagher, il fut accablé également par de multiples témoignages de soldats ayant servi sous ses ordres. Il apparaît ainsi qu’après avoir assassiné au couteau un civil afghan, il a menacé de réserver le même sort à d’autres membres des forces spéciales s’ils ne se taisaient pas. Le forcing de Donald Trump est destiné à pousser la logique de la toute-puissance états-unienne. En pleine cohérence avec le refus des administrations américaines successives – y compris celle de Barack Obama – d’adhérer à la Cour pénale internationale qui aurait pu juger des exactions commises par les troupes américaines en maints points de la planète.

C’est cette logique qui transpire dans le tournant national-libéral que veut impulser Trump depuis son accession au pouvoir. Il entend renforcer la domination multidimensionnelle des États-Unis en leur conférant une sorte de droit supérieur à celui des autres Terriens. Qu’il le fasse en se retirant des accords internationaux en faveur de la lutte contre le changement climatique, qui, dit-il, pénaliserait « de façon déloyale » la compétitivité des firmes américaines. Ou qu’il déclenche des guerres commerciales et économiques avec la Chine et le reste du monde.

Bruno Odent

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18 novembre 2019 1 18 /11 /novembre /2019 13:46

 

30 ans après la chute du mur de Berlin, Paris accueille la deuxième édition du Forum sur la Paix. Tout ce qui peut contribuer au dialogue, à la coopération, à la baisse des tensions, à la fin des conflits, à la paix, mérite d’être accueilli avec intérêt. Ce Forum se tient au lendemain des célébrations du 9 novembre 1989. Le modèle capitaliste, disait-on, lemportait sur le modèle soviétique et allait souvrir une ère de paix, de liberté, de prospérité. 30 ans après, force est de constater quil y a loin de la coupe aux lèvres.

 

Les communistes français appelaient de leurs vœux la chute du Mur et ils lont notamment exprimé lors des élections européennes de mai 1989 sous le slogan « Une Europe sans mur de fer et sans guerre froide ». Mais la déferlante libérale quont subi les allemands de lEst a provoqué des dégâts dont ils ne se relèvent toujours pas aujourdhui. LEurope des années 1990, malheureusement, a été déchirée par des conflits épouvantablement meurtriers. Personne ne peut oublier les dix années de guerre au lendemain de léclatement de la Yougoslavie avec plus de 150 000 morts et des blessures toujours pas cicatrisées. La dissolution du pacte de Varsovie en juillet 1991 a été suivie par une extension de la domination de lOTAN jusquaux portes de la Russie, semant le désordre au cœur de lEurope.  

 

Actuellement, 60 000 soldats nord-américains sont stationnés en Europe, 35 000 en Allemagne. Ils seront 80 000 en 2020 pour des manœuvres aux frontières de la Russie.150 à 200 ogives nucléaires américaines vont être installées en Europe par Donald Trump. Nous devons tout mettre en œuvre pour len empêcher. Trois ans après la chute du mur, les pays de lUnion européenne ont adopté le Traité de Maastricht. Un modèle économique ultra-libéral qui a généré des inégalités sociales considérables et na aucunement protégé les peuples de graves crises économiques. Un mur est certes tombé, il y a 30 ans. Dautres ont poussé depuis. En 1989, on en dénombrait 12. Aujourdhui, 65 murs ont été construits, cumulant 40 000 km, à limage de celui que Trump a construit à la frontière du Mexique. Ils sont source de conflits, de guerres latentes. Le mur construit à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, véritable enfer pour le peuple palestinien, sétire sur 750 km. Il est le symbole de la honteuse et criminelle politique dapartheid. Quand, enfin, va-t-on faire respecter les résolu­tions de lONU et contraindre les gouvernants dIsraël à respecter le droit inter­national ? Dautres murs, cette fois économiques, sattaquent aux peuples et à leur vie quotidienne. Le scandaleux blocus imposé à Cuba depuis 60 ans par les États-Unis est un douloureux exemple. Aucune banque française ne peut sinstaller dans la Grande île alors quelles ont pignon sur rue aux Iles Caïman, paradis fiscal apprécié des truands en col blanc. Ce blocus doit être levé.

 

Enfin, dans plusieurs pays des peuples se lèvent contre des hausses de tarifs, de taxes, contre la corruption, contre toutes formes de domination espérant enfin pouvoir être maitres de leur destin. Il faut les écouter et les entendre. Le forum sur la paix qui se tient actuellement à Paris prendra-t-il en compte ces réalités ? Si la Paix est un objectif alors il faut commencer par appeler les 9 puissances nucléaires, dont la France, à signer le traité dinterdiction des armes nucléaires. Cest une priorité. Et si lOTAN est en état de mort cérébrale, comme le déclarait il y a peu le Président de la République, alors il faut appeler à sa dissolution et construire, sous légide de lONU et avec lensemble des États qui en sont membres, un nouveau cadre de sécurité collective garantissant la souveraineté de chaque peuple et restaurant le multilatéralisme.

 

Il est urgent de répondre aux aspirations des peuples à vivre dignement. Il est urgent de relever le défi climatique. Les moyens humains et technologiques existent. Les femmes et les hommes nont jamais produit autant de richesses. Mais à quel prix ? Au profit de qui ? Il faut aujourdhui repenser totalement nos modes de productions pour quils répondent aux besoins humains tout en préservant la planète.

 

Le capitalisme a fait son temps. Lheure est à bâtir un nouveau modèle économique, social, écologique garantissant, enfin, la paix, la liberté et la prospérité.

 

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord, Paris, le 12 novembre 2019

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17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 11:09

Lors de nos initiatives publiques, la question nous est souvent posée : " Et qu'en est-il des israélien.n.es qui s'opposent à la politique de Netanyahou et de son gouvernement ? Ne sont-ils.elles pas trop minoritaires pour pouvoir agir dans une société israélienne gangrénée par le racisme et l'apartheid ? Ont-ils.elles les moyens d'agir ? Quels sont leurs relations avec les Palestiniens ? Qu'ont-ils.elles pu voter lors des dernières échéances électorales ? Comment voient-ils.elles le futur de la Palestine occupée et d'Israël ?

Autant de questions que nous pourrons poser en direct à Éléonore, elle qui s'honore à juste titre de résister à une telle politique au nom de valeurs que nous partageons avec elle, avec Eitan Bronstein Aparicio son compagnon et tous les membres de l'ONG De-Colonizer dont elle fut l'une des fondatrices. Des valeurs de justice, du droit de tous les peuples, le refus du racisme, du colonialisme et le désir d'un monde plus juste basé sur la solidarité et l'égalité des droits pour tous et toutes...

Éléonore, nous l'avions rencontrée lors de notre dernier séjour à Tel Aviv pour une conférence qui présentait leurs actions en direction de la société israélienne. Des actions de rupture, militantes, antisionistes, antiracistes et féministes qui impliquent pour les membres de l'association de se retrouver totalement à contre-courant de l'immense majorité de la population israélienne.

Une démarche qu'Éléonore explicite dans le livre qu'elle a co-écrit avec Eitan "NAKBA, pour la reconnaissance de la tragédie palestinienne en Israël". (cf notre présentation du livre dans "le coin lecture" du blog) : https://morlaix-palestine-solidarite.jimdo.com

À suivre un article publié par Éléonore et Eitan sur le site Orient XXI en avril 2018 qui donne une idée précise de leurs motivations et de leur démarche et qui, devrait vous donner envie de venir les rencontrer...

MARDI 19 NOVEMBRE A PARTIR DE 18H SALLE DU CHEVAL BLANC  A PLOURIN les MORLAIX

L’AFPS du Pays de Morlaix invite à une rencontre avec  Éléonore Merza Bronstein le temps d'une soirée-débat LE 19 NOVEMBRE dans le cadre du Festisol 2019
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15 novembre 2019 5 15 /11 /novembre /2019 06:16

 

Soutien inconditionnel à l’opposition, financement de militants « pro-démocratie », validation d’un scénario de fraude électorale écrit à l’avance, service après-vente : les États-Unis ont accompagné toutes les étapes de la déstabilisation de la Bolivie afin d’obtenir un « changement de régime ».

«Être indien et être de gauche anti-impérialiste est notre péché », estimait Evo Morales lors de l’annonce de son retrait. Avec l’administration américaine la plus viscéralement anticommuniste depuis la chute de la maison néoconservatrice en 2006, symbolisée par le départ du ministre de la Défense Donald Rumsfeld, Evo Morales constituait en effet une cible prioritaire pour les faucons de Washington. Et le communiqué de la Maison-Blanche, une fois la sale besogne accomplie, prenait des allures de célébration victorieuse, Donald Trump qualifiant la démission d’Evo Morales de « moment significatif pour la démocratie dans l’hémisphère Ouest (le continent américain – NDLR) » et applaudissant l’armée bolivienne, « qui s’est conformée à protéger non pas un seul homme mais la Constitution de la Bolivie ». Même enthousiasme chez le secrétaire d’État, Mike Pompeo, exprimant son « plein soutien aux conclusions de l’étude de l’Organisation des États américains (OEA) » publiée le 10 novembre, « recommandant de nouvelles élections en Bolivie pour assurer un processus véritablement démocratique représentatif de la volonté du peuple ».

Qualifiée par le Forum de Sao Paulo (1) de « ministère des colonies » du gouvernement des États-Unis, l’OEA a joué un rôle central dans le putsch fomenté contre le gouvernement progressiste d’Evo Morales. Fidèle à sa mission proclamée dès sa création en 1948 d’endiguer la pénétration communiste, l’organisation, qui se targue de défendre la « démocratie » et les « droits de l’homme », a bien réclamé l’annulation de la présidentielle – tout en confirmant qu’Evo Morales avait remporté le premier tour – sur des bases hautement contestables.

Une fraude imaginaire

Le 8 novembre, une équipe de chercheurs et d’analystes du Center for Economic and Policy Research, think tank basé à Washington, publiait une étude au vitriol sur le « travail » bâclé de l’OEA. « L’analyse statistique des résultats des élections et des feuilles de dépouillement des élections du 20 octobre en Bolivie ne montre pas que des irrégularités ou des fraudes ont affecté le résultat officiel procurant au président Evo Morales une victoire au premier tour », affirment-ils, avant de mettre publiquement en accusation les méthodes comme les objectifs de l’OEA : « Le communiqué de presse de l’OEA du 21 octobre et son rapport préliminaire sur les élections en Bolivie soulèvent des questions troublantes quant à l’engagement de l’organisation en faveur d’une observation électorale impartiale et professionnelle. L’OEA devrait enquêter pour savoir comment de telles déclarations, qui (peuvent) contribuer au conflit politique en Bolivie, ont été faites sans aucune preuve. »

C’est pourtant ce rapport frauduleux que les États-Unis de Trump, le Brésil de Bolsonaro ou l’Argentine de Macri ont brandi pour discréditer la victoire de Morales et fournir des munitions idéologiques à son opposition. Et c’est ce même rapport que des « militants des droits de l’homme » formés grâce aux subsides du département d’État (2), à l’image de l’activiste bolivienne Jhanisse Vaca-Daza, ont exhibé sur les chaînes d’information étrangères pour convaincre l’opinion publique d’une triche pourtant largement imaginaire.

Plutôt mort que rouge

Mais le « golpe », le coup d’État, vient de beaucoup plus loin, même si les avancées sociales comme la popularité d’Evo Morales ont considérablement ralenti son exécution. « L’opposition de droite n’a aucune chance pour l’élection présidentielle de décembre 2009 », notait un câble du département d’État (daté du 29 octobre 2008) révélé par WikiLeaks. Rendant compte de ses intenses contacts avec Carlos Mesa, principal opposant d’Evo Morales, l’administration Obama donne la mesure du futur « putschiste » : « Mesa pense que la dégradation de l’économie et l’incapacité d’Evo à améliorer la vie des Boliviens vont l’affaiblir. (…) Il nous dit que son parti ressemblerait idéologiquement à un parti social-démocrate et qu’il espérait renforcer ses liens avec le Parti démocrate. » Puis le « centriste » précise qu’il « n’a rien contre le Parti républicain ». Il joindra le geste à la parole en se rendant à Washington en 2017, déclarant vouloir rétablir les relations diplomatiques au plus haut niveau avec les États-Unis de Donald Trump, que la Bolivie avait rompues en 2009, déjà à la suite d’une tentative de coup d’État.

Le 25 janvier 2019, le secrétaire d’État, Mike Pompeo, annonçait la nomination d’Elliott Abrams au poste d’envoyé spécial au Venezuela, avec pour objectif clairement affiché d’obtenir le renversement de Nicolas Maduro. Le retour de ce « spécialiste » de l’Amérique du Sud symbolisait également celui du slogan « better dead than red » (plutôt mort que rouge), et de dirigeants nord-américains prêts à financer des escadrons de la mort au Salvador ou une junte militaire massacrant les populations indigènes au Guatemala. « Être indien et être de gauche anti-impérialiste est notre péché », dixit Evo Morales.

(1) Créé en 1990, le Forum de Sao Paulo rassemble les partis politiques et organisations de gauche en Amérique latine.(2) Des militants boliviens formés par l’ONG Canvas et le département d’État américain accusaient déjà cet été Evo Morales d’être responsable des incendies en Amazonie, en lieu et place du président brésilien, Jair Bolsonaro.

Marc de Miramon

 

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15 novembre 2019 5 15 /11 /novembre /2019 06:14

Le récit et l’analyse des évènements en Bolivie provoquent la nausée chez tout citoyen non aliéné. 

Les derniers restes du journalisme libre seraient-ils tombés en même temps que le Mur de Berlin ? Aucun media, excepté « L’Humanité », la France Insoumise, et quelques autres, peu de sites comme « le Grand soir », « Mémoire des luttes », ne prend le moindre recul, ne fait preuve de la moindre curiosité, pour se rapprocher des faits et s’éloigner du journalisme toujours à charge lorsqu’il s’agit de plomber les « révolutions » , de criminaliser tel ou tel, syndicaliste, intellectuel, qui ose contester le néolibéralisme, seule organisation possible des sociétés humaines, nous l’a-t-on assez seriné.

Jusqu’à quand allons-nous en rester à la seule critique du système médiatique et mettre enfin chacun en face de ses responsabilités ? Jusqu’à quand vont-ils, ces médias à charge, remuer la queue au lieu d’aboyer ? Il ne s’agit pas d’imiter tel ou tel « aboyeur » qui « maltraite les médias », impoli, rentre dedans, mais d’être poliment irrespectueux. Même morts, nous les ferions encore cracher la haine, l’acharnement, la lobotomisation, le vide sidéral.

Morales n’échappe pas à ce contexte guerrier. Morales ? trop marqué? Qui est-ce celui là ? Morales ? Il a une gueule « pas claire » et s’habille comme un père noël. Cela suffit pour que la meute soit lâchée. Il faut que chaque Français se le dise et le répète : le « dictateur » Evo Morales a été renversé par son peuple. A Santa Cruz, comme à Washington, on sait coopter les adeptes du libéralisme, les as de la guerre idéologique...

Ce Morales n’est après tout qu’un Indien. Dehors les Indiens du Palacio Quemado (Palais présidentiel) !, éructe Luis Fernando Camacho. Dehors la whipala ! Plus jamais la Pachamama n’entrera ici ! « C’est le retour de la Bible ! », lance-t-il. Le Palais présidentiel fourmille désormais de suprématistes, de racistes religieux... Camacho, en lien avec l’Eglise évangéliste, cacique en chef des forces conservatrices de Santa Cruz, blanches et riches, se comporte déjà en bon vieux dictateur tropical. La nouvelle présidente autoproclamée (ancienne Vice-présidente du Sénat), Jeanine Añez, est arrivée avec une Bible d’un mètre de haut. Cette dame, Présidente d’opérette, nous rejoue un air de Guaidó. Elle qui était vaguement sénatrice, s’avère la parfaite « dame de paille » qu’il faut pour un coup d’Etat fasciste.

Le gouvernement Morales, pour prouver sa bonne volonté, avait accepté un audit des résultats des élections générales par la CIA, en l’occurrence, par l’OEA. Dès son arrivée à La Paz, la commission de l’OEA a invalidé les résultats, avant même d’avoir procédé au recomptage des voix (opération longue). L’objectif n’était donc pas de permettre de nouvelles élections, mais bien de renverser Morales. Et l’on voudrait nous faire croire que la lutte des classes n’existerait plus ?

 

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14 novembre 2019 4 14 /11 /novembre /2019 06:09

 

Avant l’arrivée d’Evo Morales, en 2006, la Bolivie collectionnait les changements de gouvernement par coup d’Etat comme d’autres les timbres-poste.

Aujourd’hui, les choses désormais sont claires : ce que traverse la Bolivie s’appelle un coup d’Etat, œuvre collective du corrompu Carlos Mesa, déjà repoussé par les Boliviens et qui fut même président de la République, celle des Blancs et des riches.

Deuxième acteur : un chef mafieux, raciste, fasciste, un cacique sans scrupules, Fernando Camacho, véritable patron des anti-moralistes à Santa Cruz, terre riche et raciste. Les Indiens ont-ils une âme ? A Santa Cruz, les Blancs les traitent de « perros » (chiens), de « indios de mierda »... Un coup d’Etat avec, comme toujours, des tireurs de ficelle : Trump, Bolsonaro, Macri...

Depuis la première élection, « historique », d’Evo Morales, un Indien à la Présidence, le MAS (Mouvement vers le socialisme), la COB (Centrale ouvrière bolivienne), les syndicats les plus combattifs, les réseaux, le mouvement social, ont porté sur les fonds baptismaux une nouvelle Bolivie. La réussite du projet « non capitaliste » fait pâlir d’envie beaucoup de pays latino-américains, et intéresse vivement Washington, qui vit déjà son Ambassadeur expulsé pour insupportable ingérence. Faut dire que la Bolivie possède des réserves de lithium parmi les plus importantes au monde...

C’est ce qui gêne Washington, c’est qu’un Indien soit à la tête de l’Etat, autant que la nationalisation des secteurs stratégiques, notamment des hydrocarbures. La Bolivie plurinationale était enfin devenue indépendante, souveraine.

Une insurrection avait déjà fait, dans les années 2000, plus de 70 morts. Le 20 octobre dernier, une majorité de Boliviens, essentiellement indiens, ont porté en tête des élections générales Evo Morales, qui briguait un quatrième mandat consécutif. (Les masistes ont gagné les dernières législatives). La Constitution prévoit que celui qui arrive premier avec plus de 50% des voix, ou obtient plus de 10 points d’écart avec le second est élu ; sinon, le président sera élu lors d’un deuxième tour. Le résultat, serré, s’est joué à peu de choses ; les voix des hauts plateaux, majoritairement favorables à Evo Morales, sont arrivées tard, comme d’habitude. Evo a dépassé les 10 points d’écart avec le candidat de la droite.

Immédiatement, les conservateurs de tout bord, tous les opposants, à l’unisson avec Washington, l’OEA (Organisation des Etats Américains) et l’Union européenne, ont hurlé à la fraude sans pouvoir le démontrer. Pour prouver sa bonne volonté et sa bonne foi, Evo Morales a accepté une deuxième élection, et a fait appel pour un audit aux pompiers pyromanes : l’OEA. Dès son arrivée à La Paz, la délégation de l’OEA déclara, sans même avoir commencé de travailler, qu’elle ne reconnaissait pas les résultats électoraux. La violence commença à s’emparer de la rue ; Evo Morales fit tout pour l’apaiser. Mais la revendication première de nouvelles élections ne satisfait plus les opposants...

Evo a donc estimé sage de démissionner, pour préserver tous les masistes... Les premières heures et journées furent terribles car de véritables milices attaquaient physiquement les masistes, pillaient et brûlaient leurs maisons...

Un début de solidarité internationale, timide, a permis à Evo Morales et au vice-président Garcia Linera, d’avoir la vie sauve. Le gouvernement mexicain leur a accordé l’asile politique, et envoyé un avion militaire pour les récupérer. Nous avons été surpris, depuis le début du coup de force, par la brutalité de la droite, qui rapproche ce coup d’Etat des pratiques de Bolsonaro et de Trump.

Le pays est plongé dans un dramatique vide de pouvoir, qui ne saurait durer trop longtemps afin d’éviter trop d’exactions. Aujourd’hui se réunit le Parlement. Masistes et antimasistes se retrouveront face à face pour tenter de trouver une issue parlementaire : avaliser la démission d’Evo Morales et trouver des candidats... Tâche difficile, même si les masistes sont majoritaires au Parlement. Voter, dans un sens ou dans l’autre, a un coût politique. Les députés seront-ils présents, malgré les dangers encourus (leur vie n’est pas garantie, certains syndicalistes ont été emprisonnés, ont même été « disparus »), voteront-ils ? Une solution constitutionnelle peut émerger...

La plupart des politiques boliviens ont refusé de faire acte de candidature. Seule, la Vice-présidente du Sénat accepte d’affronter Evo, qui se trouve pour l’heure au Paraguay, et qui doit rejoindre, par avion militaire mexicain, Mexico. Plus nous serons solidaires, plus son séjour mexicain sera court.

Washington digère mal de Chili, l’Argentine, et cherche à resserrer son étau.

Tous Boliviens ! Tous des « chiens d’Indiens » !

 

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14 novembre 2019 4 14 /11 /novembre /2019 06:08

 

Le président a été victime d’un coup d’État, sous la pression des militaires. Sa démission, dimanche, ne met pas un terme à la crise politique. Alors que la droite et l’extrême droite se disputent le pouvoir, la gauche est la cible de représailles.

«Civique », politique, policier ou militaire, un coup d’État est un coup d’État. Les événements en Bolivie concentrent d’ailleurs tous ces traits. La situation est d’une rare gravité : irruption des forces armées et policières, agissements brutaux et racistes, vacance d’un pouvoir désormais lorgné par plusieurs factions de la droite et de l’ultradroite, affrontements entre partisans et opposants à l’ex-président Evo Morales… Tout peut désormais arriver. Aux premières heures du 11 novembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé aux « acteurs de premier plan (de) s’abstenir de recourir à la violence, (de) réduire la tension et (d’)observer une modération maximale ». Entendra qui voudra.

Quoi qu’il advienne, le 10 novembre marque une rupture historique. Le président Evo Morales, premier Indien à être élu à cette fonction en 2005, dans un pays où transpirait la ségrégation, a renoncé au pouvoir « pour éviter un bain de sang », vingt et un jours après l’élection présidentielle qu’il a remportée dès le premier tour. Une victoire contestée – avant même la tenue du scrutin, rappelons-le – par l’opposition de droite incarnée par Carlos Mesa, président intérimaire dégagé par la rue en 2005, et principal concurrent d’Evo Morales. Les groupes fascisants de l’Est riche de la Bolivie, dont le Comité civique de Santa Cruz, de Luis Fernando Camacho, n’ont pas été en reste. Comme il est désormais de coutume dès lors que la gauche est au pouvoir, l’Organisation des États américains (OEA), commanditaire des basses œuvres de Washington dans la région, a été la cheville ouvrière de la déstabilisation.

« Je renonce, nous renonçons, je ne veux plus voir de familles maltraitées sur ordre de Mesa et Camacho. (…) Nous renonçons pour qu’ils ne continuent pas à brûler des maisons, à intimider nos familles », a insisté, le 10 novembre, Evo Morales, dans une adresse à ses « frères et ses sœurs » qu’il a prononcée depuis Chimoré. Quelques heures plus tôt, le syndicaliste et paysan « cocalero » avait pourtant proposé de convoquer de nouvelles élections afin de mettre un terme à la grave crise politique, et stopper la spirale des brutalités à même d’embraser le pays. En ce sens, il se rangeait aux recommandations de l’OEA, qui, après un audit à charge, exigeait un nouveau scrutin, estimant que la journée électorale du 20 octobre était entachée de « fraudes ». « De nouvelles élections permettront, en votant, au peuple bolivien d’élire démocratiquement de nouvelles autorités. (…) Cette décision prise, j’appelle à faire baisser la tension », avait souhaité Evo Morales. Le message n’a jamais été entendu ; la machine conspiratrice était déjà à l’œuvre.

Une cascade de démissions de ministres

Sur le plan judiciaire, le parquet général s’était mis en chasse avec pour cible le Tribunal suprême électoral. Sa présidente, Maria Eugenia Choque Quispe, a depuis été arrêtée et exhibée menottes aux mains, tel un trophée de guerre. Le commandement militaire, après avoir autorisé des « opérations aériennes et terrestres contre des groupes armés agissant hors du cadre de loi », a lâché les autorités légales pour s’en aller rejoindre le camp des putschistes. Le général et commandant en chef des forces armées, Williams Kaliman, a ainsi « suggéré » à Evo Morales de démissionner. Il n’y a pas besoin d’être un expert pour comprendre la gravité de cette irruption des militaires dans le champ du politique. Encore moins en Amérique latine. Quelques minutes plus tard, c’était au tour du commandant général de la police, Vladimir Yuri Calderon, d’exiger de Morales qu’il renonce à son poste. Il s’est ensuivi une cascade de démissions des ministres des Mines, de l’Intérieur, de l’Environnement, sous la pression de graves menaces. Le président de la Chambre des députés, Victor Borda, a lui aussi jeté l’éponge, non sans préciser que sa maison avait été brûlée et que son frère, pris en otage par les groupes dits « civiques » de Potosi, avait été par la suite traîné nus pieds dans les rues par ces troupes de choc de l’extrême droite. Le logement de la sœur d’Evo Morales a lui aussi été saccagé. Des maires et d’autres autorités affiliés au Mouvement vers le socialisme (MAS) ont été victimes d’agressions similaires. Début novembre, Patricia Arce, la maire de Vinto, dans le département de Cochabamba, a été humiliée par une horde d’extrémistes qui, après avoir brûlé la mairie, l’ont offerte à la vindicte populaire, après lui avoir coupé les cheveux et l’avoir aspergée de peinture rouge. Parce que femme, indienne, « massiste ». Dans ce climat de revanche politique, les partisans de l’ancien président craignent désormais pour leur vie.

Depuis 2006, le dirigeant indien est l’homme à abattre

Acculé par les forces policières et militaires, pris en tenaille par les opposants et des groupes fascistes décidés à s’emparer de La Paz, la capitale politique, Evo Morales a préféré s’éloigner du pouvoir pour éviter une guerre civile. Son vice-président, Alvaro Garcia Linera, la jeune présidente du Sénat, Adriana Salvatierra, et le premier vice-président de celle-ci ont fait de même. « La lutte continue », a promis Evo Morales, en précisant qu’il n’avait pas l’intention de fuir car il « n’(a) commis aucun délit ». Le doute d’une éventuelle arrestation plane, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Pis, son intégrité physique n’est plus assurée. « Vingt personnalités de l’exécutif et du législatif de Bolivie » ont trouvé refuge dans l’ambassade du Mexique à La Paz, a précisé le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard. « S’il en décidait ainsi, nous offririons aussi l’asile à Evo Morales. » Mexico, à l’image du camp progressiste continental, a dénoncé le coup d’État dont a été victime le président.

Désormais, aucun scénario n’est à écarter. L’heure de la guerre interne a sans doute sonné au sein de l’extrême droite et de la droite néolibérale. S’il revient au Parlement, dominé par l’ancien camp présidentiel, de désigner un remplaçant, la deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Anez, a déjà fait valoir son droit à devenir la cheffe de l’État par intérim. L’extrémiste Luis Fernando Camacho, avocat et riche entrepreneur, a pris la tête d’une grève de deux jours, dans l’espoir de s’imposer comme le leader d’une prétendue fronde citoyenne. Les comités et autres fronts dits civiques avaient déjà été à la manœuvre en 2008, en prônant à l’époque la sécession des riches régions de l’Est d’avec l’État plurinational issu de la Constituante de 2007. Ces groupes extrémistes ont maintes fois dit qu’ils ne reconnaîtront pas l’élection de Evo Morales, qu’ils qualifient de « dictateur ». Et ce ne sont pas les seuls.

Depuis 2006, date de la nationalisation des hydrocarbures, Evo Morales est l’homme à abattre. Carlos Mesa, arrivé à la tête du pays après la sanglante répression d’octobre 2003, durant la guerre du gaz et la destitution de Gonzalo Sanchez de Losada, a dû courber l’échine face à la popularité du syndicaliste. La droite continentale, l’OEA et les États-Unis en ont fait une cible de choix. En 2008, d’ailleurs, l’ambassadeur états-unien a été expulsé de Bolivie pour son implication dans le soulèvement sécessionniste. La bonne santé économique du pays n’a jamais empêché les intrigues et autres conspirations en sous-main. Le référendum de février 2016 permettant à Evo Morales de se présenter pour un nouveau mandat a été le prétexte pour enclencher la machine à déstabiliser, au terme d’une vaste opération d’enfumage (voir article ci-contre). « Être indien et être de gauche anti-impérialiste est notre péché », a résumé Evo Morales, lors de l’annonce de son retrait.

Le 10 avril 2019, le Sénat des États-Unis a adopté une résolution demandant au président Morales de ne pas se présenter à l’élection du 20 octobre. Douze parlementaires boliviens – tous opposants – avaient demandé à Donald Trump d’intervenir en ce sens et que « l’OEA fasse de même afin d’éviter la consolidation de la dictature totalitaire d’Evo Morales ». Alors que le Chili s’embrasait, l’OEA n’a eu d’yeux que pour la Bolivie, bombardant de communiqués comminatoires le pays andin. Pas un mot sur les morts et les tortures à Santiago.  

Cathy Dos Santos

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13 novembre 2019 3 13 /11 /novembre /2019 12:14

Bolivie : La France doit condamner le coup d’État et ne pas abandonner le peuple bolivien (PCF)


Le coup d'Etat en Bolivie qui a chassé du pouvoir, le 10 novembre dernier, le président Evo Morales et les forces de gauche bolivienne a été orchestré par l'Administration Trump, qui s'est félicitée d'un « moment significatif pour la démocratie », et par « son ministère des colonies », l'Organisation des Etats américains (OEA).


Cet acte de la plus haute gravité doit être, sans plus attendre, reconnu comme tel et condamné par la France, les États membres de l'UE et le Conseil de sécurité de l'ONU.


La violence, les chasses à l'homme, ratonnades, humiliations, saccages, tabassages et meurtres organisés par les forces de droite et d'extrême droite, des forces policières et militaires boliviennes avec le soutien actif des Etats-Unis depuis le soir du scrutin présidentiel n'ont pas cessé. Les militant-e-s de gauche mais aussi l'ensemble de la population, et particulièrement les populations Indigènes, risquent leur vie chaque jour.


Dans un tel contexte, le silence du Quai d'Orsay est non seulement incompréhensible mais inadmissible. Monsieur Macron, monsieur Le Drian, n'êtes-vous plus capables de reconnaître un coup d'Etat qui plonge un pays entier dans les ténèbres et prolonge le bain de sang ? Ce silence déshonore notre pays, notre peuple.


Le Parti communiste français (PCF) appelle l'ensemble des forces démocratiques de notre pays à exprimer leur soutien et solidarité au peuple bolivien.


Le PCF demande instamment au président de la République de condamner explicitement le coup d'Etat du 10 novembre, de manifester son soutien au peuple bolivien en portant au Conseil de sécurité de l'Onu dans les délais les plus brefs un projet de résolution condamnant le coup d'Etat en Bolivie et les manœuvres d'ingérence, les soutiens internationaux qui ont créé cette situation de chaos.


Le PCF renouvelle son soutien à Evo Morales, au MAS, sa pleine solidarité avec le peuple bolivien et participera à toutes les manifestations pour la démocratie, les droits humains et la paix en Bolivie.


Parti communiste français,


Paris le 13 novembre 2019.

Bolivie : La France doit condamner le coup d’État et ne pas abandonner le peuple bolivien (PCF)
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13 novembre 2019 3 13 /11 /novembre /2019 09:08

Sous pression en raison d'une vague de violences et du retournement de l'armée et de la police, le président Evo Morales a démissionné. Pour Maurice Lemoine, il s'agit d'un «coup d'Etat» dans le cadre d'une «vaste confrontation» sur le continent.

Ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, Maurice Lemoine s'est exprimé sur RT France ce 11 novembre au sujet de la démission d'Evo Morales en Bolivie. Pour ce spécialiste de l'Amérique latine, cela ne fait aucun doute : «On est face à un coup d'Etat [...] à caractère fasciste.» Précisant qu'il n'utilise pas souvent ce terme, à «manier avec précaution», le journaliste explique que, parmi les «protagonistes du coup d'Etat [...] Luis Fernando Camacho [l'un des principaux leaders de l'opposition] appartient à l'extrême droite raciste».

Pour Maurice Lemoine, «on est dans un vaste rapport de force en Amérique latine entre les secteurs néolibéraux qui viennent de perdre des batailles importantes» en Argentine, où le péroniste de centre-gauche Alberto Fernandez a remporté la présidentielle dès le premier tour, avec l'élection du président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador, ou encore avec les crises en cours au Chili et en Equateur.

 «Evo Morales est une pièce importante et si on le fait tomber, on fait tomber l'un des alliés de ce que [l'ancien Conseiller à la sécurité nationale américain] John Bolton appelait la "troïka de la tyrannie", c'est-à-dire le Venezuela, Cuba et le Nicaragua», poursuit Maurice Lemoine, qui estime qu'on face à «une vaste confrontation à l'échelle du continent».

Evoquant l'avenir de la Bolivie, confrontée à une vacance du pouvoir après les démissions en cascade à la tête du pays, sous pression de l'armée et des violences qui ont éclaté depuis l'élection présidentielle du 20 octobre, qui donnait Evo Morales gagnant mais dont les résultats sont contestés par l'opposition.

«Je crains des violences. Il y a quand même 47% de Boliviens qui ont voté pour Evo Morales. Je ne pense pas que le renversement de leur président va passer comme une lettre à la poste», conclut Maurice Lemoine.

 

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