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11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 06:38
COP 26 de Glasgow - dernière chance pour le climat? - Pierre Laurent
#COP26Glasgow : dernière chance pour le climat ?
Jusqu'au 12 novembre, se tient à Glasgow la COP 26, où chefs d’états et de gouvernements des 191 pays signataires de l’accord de Paris auront l’occasion d’afficher leurs nouvelles ambitions pour la planète.
Cette COP 26 s’est ouverte dans un contexte climatique alarmantet alors que l’Humanité n’a jamais été dans une situation aussi menaçante. Le rapport du GIEC d’août dernier prévoit une hausse des températures de 1,5 °C pour 2030, soit une décennie plus tôt que la précédente estimation publiée il y a 3 ans. D’autres scénarios présentés par le GIEC, beaucoup plus pessimistes, prévoient quant à eux un réchauffement compris entre 3,3 et 5,7 °C.
Ces modifications climatiques, sous-tendant des conséquences environnementales, peuvent avoir des impacts sur la sécurité nationale des Etats, en fragilisant leurs territoires, leurs populations ou leurs organisations. Elles peuvent également avoir des conséquences importantes sur la sécurité internationale. Certes, il est très rare qu’un problème environnemental soit directement lié à un conflit, mais il est clair qu’il contribue à l’instabilité de la zone.
Parmi un millier d’autres, prenons l’exemple du Lac Tchad. Soumis à une sécheresse importante, il laisse place aujourd’hui à des zones humides exploitées par l’agriculture. Les villages de pêcheurs nigérians se trouvant au bord du lac subissent de plein fouet la sécheresse, qui les conduit à se déplacer vers le Cameroun, où se développent des tensions avec les populations locales. Lorsque la faim, la soif et la recherche de moyens de subsistance frappent les être humains, il n’y a plus ni frontières ni raison qui tiennent, provoquant inéluctablement des problèmes géopolitiques.
Cette même étude du GIEC prévoit une élévation du niveau de la mer d’un mètre d’ici 2100, voire de 2 mètres dans les pires scénarios, en raison de l’incertitude liée aux calottes glaciaires. Cela suppose d’incessantes modifications et contestations territoriales. La montée des eaux pourrait ainsi, dans certains cas, mettre en péril la permanence d’un Etat en le privant, purement et simplement, de son territoire. Certains Etats du Pacifique achètent déjà d’autres territoires, à l’instar des Maldives.
La montée des eaux mènerait également à une modification importante du périmètre des Zones Economiques Exclusives. Par exemple dans la zone Arctique où, du fait de la fonte des glaces, s’ouvrent de nouvelles perspectives d’exploitation et d’extraction, avec les tensions et la concurrence que cela sous-tend.
Par conséquent, il est indispensable de prendre des mesures fortes et contraignantes contre le réchauffement climatique, afin de prévenir les conflits de demain.
Ce diagnostic sur le réchauffement climatique et la responsabilité de l’être humain dans ce dernier est aujourd’hui très largement partagé, au-delà des différences politiques. Pourtant, les solutions pour y répondre sont diverses et nous, communistes, pensons que certaines d’entre-elles, mises en avant par les libéraux, concourent même à l’aggravation du phénomène.
Ainsi, nous assistons à une nouvelle offensive du monde économique en matière de « greenwashing ». Nombre d’entreprises, en développant une rhétorique de la « décarbonisation » compatible avec leur modèle de croissance, évitent ainsi de parler de « défossilisation » comme le dénonce le chercheur et militant Maximes Combes dans son ouvrage « Sortons de l’âge des fossiles ».
Le meilleur exemple de cette supercherie reste le « marché du carbone ». L’impasse fondamentale du capitalisme se définit comme suit : à chaque problème, un prix. Les pays ayant de trop fortes émissions carboniques sont invités à « compenser » leur niveau de pollution en versant de généreuses contributions aux pays à faibles émission. Cet entêtement dans le modèle libéral, sans aucune remise en question de nos modes de productions, des impacts sociaux et écologiques, est irresponsable. Plutôt que de contourner l’enjeu climatique, nous serions mieux inspirés de réfléchir à des changements dans nos mobilités, nos modes de consommation, nos logements, nos systèmes de production, notre système alimentaire…
C’est bien l’aspect systémique de la question que je souhaite poser ici. Il est primordial de rester lucides sur les premiers responsables du réchauffement climatique. De la même manière que en 2008, où l’on a voulu faire porter la responsabilité de la crise sur le surendettement des travailleurs alors même que le coupable était le système spéculatif, les libéraux tentent de culpabiliser les modes de consommation des gens ordinaires, afin d’éluder une fois de plus la nécessité d’une bifurcation économique.
Pourtant, la Convention citoyenne pour le climat, constituée d’un panel citoyen représentatif de la population française, avait débouché sur des propositions de mesures contraignantes, à la fois pour l’Etat mais aussi pour les consommateurs. Voilà bien la preuve que les citoyens peuvent accepter de s’engager dans la construction d’une société durable, sociale et responsable, lorsque celle-ci est basée sur un processus véritablement démocratique, dans lequel les règles sont les mêmes pour tous.
C’est véritablement un des enjeux majeurs des prochaines années : la délibération collective, le dialogue sont indissociables du déploiement de solutions techniques pour faire face au changement climatique. Sans pression citoyenne et populaire, sans actes démocratiques forts dans chacun des Etats et au plan international, aucune COP, aussi ambitieuse soit-elle, ne pourra se mettre réellement au niveau du défi climatique. Et aucun peuple n’acceptera de s’engager dans des changements aussi profonds de son mode de vie.
Face au changement climatique, la démocratie reste notre meilleure arme.
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11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 06:30
Brimades, harcèlement, catastrophes : les conséquences des politiques migratoires en Europe ! - Cécile Dumas, PCF
Brimades, harcèlement, catastrophes : les conséquences des politiques migratoires en Europe !

Un TER heurte un groupe de migrants proche des voies ferrées, 1 mort et plusieurs blessés. 400 migrants secourus in extremis en Méditerranée lors d’une seule opération de sauvetage. Au Sénégal, la marine nationale a réussi à secourir 82 personnes qui partaient vers l’Espagne sur une simple pirogue. 4 enfants morts sur la route migratoire vers les Canaries

Au centre de rétention administrative de Mesnil-Amelot, un homme passe toute la nuit sur le toit pour éviter l’expulsion. Au centre de rétention administrative de Palaiseau, un homme de nationalité colombienne en France depuis 10 ans enfermé à cause d’un patron qui ne lui fait pas de contrat de travail alors qu’il travaille pour lui depuis plus de 3 ans. Un jeune apprenti malien en France se retrouve du jour au lendemain sans hébergement, sans avoir le droit de travailler car il vient d’avoir 18 ans. Un médiateur de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) en déplacement à Calais repart en annonçant avec un certain cynisme que les personnes délogées après les démantèlements réguliers de la police auront le droit de récupérer leurs affaires. 2 militants de la solidarité encore en grève de la faim à Calais, bras de fer entre associations et État au sujet de la fermeture d’un refuge d’accueil pour migrants à Briançon, etc.

Cette énumération est une partie de l’actualité des 15 derniers jours. On pourrait rajouter la situation en Île-de-France où des centres d’hébergement d’urgence dans des lieux transitoires « réquisitionnés » il y a affiche-mimmo.jpgun an et demi pour mettre à l’abri de la pandémie une partie des personnes en attente de demande d’asile ou autres risquent de fermer sans que l’État propose des solutions pérennes d’hébergement.

Voici les conséquences des politiques migratoires de la France et de l’Europe et il faudrait laisser parler sans contradiction possible les Pécresse, Ciotti, Barnier, Bertrand, Zemmour, Le Pen, Valls, Darmanin, etc.

Une nouvelle fois, répétons qu’il n’y a pas « d’invasion » migratoire, répétons que les personnes déplacées sont pour la plupart déplacées dans les pays voisins et les pays du Sud, répétons que l’immigration ne coûte rien ou presque aux pays d’accueil. En effet, un rapport de l’OCDE rendu public le 28 octobre explique que dans tous les pays d’accueil, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation.

Répétons que le monde s’est construit avec les mouvements de population et que les politiques migratoires en France comme en Europe n’ont pas besoin d’être de plus en plus dures, elles le sont déjà beaucoup trop. Elles ont besoin de courage, de voies légales et sécurisées, de montrer que la solidarité et l’accueil digne peuvent être plus forts que la haine, le mépris et la construction de murs.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international
chargée des enjeux migratoires

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10 novembre 2021 3 10 /11 /novembre /2021 06:27

Comité de soutien à Salah Hamouri, AFPS et Plateforme des ONG françaises pour la Palestine

 

 

Voilà 20 ans qu’Israël s’acharne contre Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat, défenseurs des droits humains.

Ce lundi 18 octobre, il s’est vu notifier la révocation de son statut de résident de Jérusalem. Il ne lui reste qu’une toute dernière possibilité d’appel sous 30 jours.

>> Voir le communiqué de l’AFPS et du Comité de soutien à Salah Hamouri

>> Voir le communiqué du Comité de soutien à Salah Hamouri

C’est maintenant en vertu d’une loi inique qu’Israël projette d’expulser Salah Hamouri. Les Palestiniens de Jérusalem sont soumis par Israël au statut précaire de résident et Israël entend leur imposer un devoir d’allégeance. C’est pour défaut d’allégeance qu’Israël a décidé de révoquer le statut de résident de Salah Hamouri, premier pas vers son expulsion de sa terre natale.

Comment la France peut-elle accepter que l’un de ses ressortissants soit ainsi soumis à de tels actes inhumains, à des violations constantes de ses droits élémentaires ?

Elle sait parfaitement se faire entendre quand elle en a la volonté, on l’a vu à de nombreuses reprises. Il est temps de le faire avec Israël.

Le Président de la République doit s’exprimer publiquement sur le cas de Salah Hamouri et affirmer qu’il ne laissera pas ainsi les droits élémentaires d’un citoyen français bafoués. Il est de sa responsabilité de protéger tous les citoyens français où qu’ils se trouvent.

Le Président de la République doit mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour que ce harcèlement de 20 ans cesse.

Salah doit pouvoir vivre à Jérusalem avec sa femme et ses enfants, c’est son droit le plus élémentaire. Le Comité de soutien à Salah Hamouri, l’Association France Palestine Solidarité et la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine appellent toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice à interpeller le Président de la République.

Appel à action

Envoyez le message ci-dessous au Président de la République en remplissant le formulaire en ligne sur http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/

Monsieur le président de la République,

Voilà 20 ans qu’Israël s’acharne contre Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat, défenseurs des droits humains. Ce lundi 18 octobre, il s’est vu notifier la révocation de son statut de résident de Jérusalem. Cette révocation est la dernière marche avant son expulsion de sa terre natale.

Il ne lui reste qu’une toute dernière possibilité d’appel sous 30 jours.

C’est pour « défaut d’allégeance » qu’Israël a décidé de révoquer le statut de résident de Jérusalem de Salah Hamouri, en vertu d’une loi inique qui contrevient en tous points au droit international : NON, une personne vivant sous occupation ne doit pas allégeance à l’occupant ; OUI, elle a le droit de vivre sur sa terre natale et de résister à l’occupation.

Salah Hamouri doit pouvoir vivre à Jérusalem avec sa femme et ses enfants, c’est son droit le plus élémentaire.

Nous vous demandons de vous exprimer publiquement sur le cas de Salah Hamouri et de recevoir sa femme officiellement à l’Élysée pour marquer le soutien que vous leur apportez et votre réprobation à Israël.

Nous vous demandons de vous engager et de faire tout ce qui en votre pouvoir pour que soient respectés les droits élémentaires de Salah Hamouri et de sa famille à qui vous devez assistance et protection.

« Suivre l’affaire de près » - comme dit le faire votre Ministre de l’Europe et des affaires étrangères - ne suffit pas, il faut des actes !

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération.

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 08:51
Espagne. Confortée, Yolanda Diaz, ministre communiste du travail, repart au charbon (Thomas Lemahieu, L'Humanité, 3 novembre 2021)
Espagne. Confortée, Yolanda Diaz repart au charbon
Mercredi 3 Novembre 2021- L'Humanité

En bisbille sur la réforme cruciale du marché du travail, les socialistes et Unidas Podemos enterrent la hache de guerre. La ministre communiste du Travail continuera de tenir le cap.

 

C’était la crise la plus aiguë qu’elle a traversée, mais c’est fini, jusqu’à nouvel ordre… La coalition entre les socialistes (PSOE) du premier ministre Pedro Sanchez et l’alliance de gauche Unidas Podemos, emmenée par la vice-présidente communiste du Conseil des ministres Yolanda Diaz, a trouvé un terrain d’entente. Après des semaines d’âpres débats au sein du gouvernement espagnol, une réunion au sommet, mardi midi, a permis de dégager un consensus sur une des réformes les plus déterminantes de leur programme, celle du marché du travail. Il s’agit, pour la gauche espagnole, de défaire le travail de sape sur les protections sociales et les garanties collectives conduit par le gouvernement conservateur et ultralibéral de Mariano Rajoy, au plus fort de l’austérité au début des années 2010, mais également de créer de nouveaux droits pour les travailleurs. Une des mesures emblématiques est d’ailleurs déjà entrée en vigueur dès cet été. Les plateformes de l’économie numérique sont dorénavant contraintes d’employer leurs livreurs sous un statut non plus d’autoentrepreneur ou d’indépendant, mais de salarié.

Hausse du salaire minimum de près de 30 % ces dernières années, restriction d’un droit des licenciements largement dérégulé, encadrement de la sous-traitance, lutte contre la précarité, avec, notamment, la fin programmée d’une forme de contrat de mission, rétablissement de la hiérarchie des normes qui ferait prévaloir l’accord de branche sur des accords d’entreprise moins-disant, dans bien des cas. Par exemple, sur le temps de travail, réintroduction de la clause empêchant les patrons de dénoncer des accords, sans rien proposer derrière, afin de baisser les droits et protections collectives… Cette orientation politique subit depuis des mois les foudres de la droite ou du patronat à Madrid. La nouveauté, c’est que, ces dernières semaines, la socialiste Nadia Calviño, ministre de l’Économie et elle aussi vice-présidente du gouvernement espagnol, s’est jointe au chœur des critiques contre Yolanda Diaz, revendiquant de lui reprendre les dossiers et la conduite des négociations.

Reprise des termes précis contenus dans l’accord de coalition

Dans la foulée, la ministre du Travail espagnole a été présentée dans la presse de droite comme une « pasionaria du XXIe   siècle » qui serait « plus dangereuse que Pablo Iglesias », qu’elle a, au printemps dernier, remplacé au gouvernement et à la tête de Podemos. Difficile, toutefois, pour Pedro Sanchez, de se passer de Yolanda Diaz, qui caracole en tête devant toutes les autres personnalités politiques dans les sondages de popularité. Aussi, au milieu de la semaine dernière, le premier ministre espagnol a-t-il dû confirmer que c’était bien elle, et non Calviño, qui conduirait, dans la dernière ligne droite, la négociation avec les syndicats, très enthousiastes devant le programme de réformes, mais également avec les représentants des entreprises.

Mardi, après que la Commission européenne a, ce week-end, été forcée d’admettre qu’elle ne pouvait pas, sous prétexte de sa supervision en vue du déblocage des fonds accordés via le plan de sauvetage européen, bloquer directement la réforme défendue par Yolanda Diaz, le PSOE et Unidas Podemos ont enterré la hache de guerre, et repris les termes précis contenus dans leur accord de coalition il y a quelques années. Le gouvernement réitère sa détermination à combattre les « principales anomalies du marché du travail en Espagne » que sont, « avec le chômage », « les contrats temporaires et la précarité ». Pour l’heure, à la satisfaction affichée d’Unidas Podemos, il maintient le cap sur les accords d’entreprise qui ne pourraient plus déroger, pour le pire, aux accords de branche, mais le porte-parole du gouvernement Sanchez affirme rechercher un consensus entre les organisations syndicales et patronales sur le sujet… « Aujourd’hui, ceux qui ont gagné, ce sont les travailleuses et les travailleurs du pays, se félicite Yolanda Diaz, de son côté. Nous allons mettre fin au modèle de préca rité des emplois qui a été imaginé et mis en œuvre par le Parti populaire. »

Des syndicats prudents

Pour Unai Sordo, réélu la semaine dernière secrétaire général des Commissions ouvrières (CCOO), l’un des plus puissants syndicats espagnols, le gouvernement de coalition entre les socialistes (PSOE) et Unidas Podemos va devoir se soumettre à une « épreuve de vérité » dès ce mercredi. Une rencontre est, en effet, prévue avec les organisations syndicales et patronales. « La position du gouvernement n’est pas exactement celle des syndicats », tient à préciser Sordo, citant l’encadrement des licenciements. L’UGT, l’autre grande centrale, salue tout de même la volonté de « rétablir un équilibre » dans la négociation sociale.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:16
Cop 26 - Dix ans décisifs pour agir - Fabien Roussel
Cop 26 - Dix ans décisifs pour agir - Fabien Roussel

COP 26 : 10 ans décisifs pour agir !

La COP 26 de Glasgow ne saurait se satisfaire des beaux discours des dirigeants mondiaux bien souvent en contradiction avec leurs actions respectives. L’heure est aux décisions concrètes, ambitieuses et radicales face à la crise climatique qui menace les équilibres de la civilisation humaine. C’est bien de changements systémiques dont il est question. L’avenir de l’humanité ne se joue pas en mots mais bien en actes.

Rappelons que le gouvernement français a été jugé coupable d'inaction climatique. Le Haut conseil pour le climat a souligné à plusieurs reprises les manques de la politique du gouvernement ainsi que la nécessité de changer le système économique en profondeur. Au niveau mondial, les engagements actuels des États ne permettront, au mieux, que de réduire de 7 % les émissions en 2030 par rapport à 2020. Or il faudrait faire 7 fois plus d’efforts pour respecter les 1,5 degrés de réchauffement : c'est dire que la marche est encore très haute !

C’est pourquoi le Parti communiste français a mandaté une délégation à Glasgow, du 5 au 8 novembre, avec pour objectif d'échanger des propositions et de construire des actions communes avec d'autres forces progressistes et écologistes en Europe et dans le monde. Elle sera notamment porteuse d’une ambition pour la France : arriver à viser une empreinte carbone nulle le plus rapidement possible et sortir des énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon). Elle défendra aussi une approche sociale et populaire de l’écologie, qui affronte la nécessité d’un dépassement du système capitaliste par des mesures structurelles et qui fait des catégories moyennes et populaires les acteurs de cette révolution en plaçant la démocratie, la lutte contre les inégalités et une réorientation des richesses produites en son cœur. C’est en ce sens que la délégation participera à la manifestation à Glasgow et que les communistes seront présents aux manifestations pour la justice climatique samedi 6 novembre prochain.

A cet effet, Fabien Roussel est porteur d’une proposition forte, conforme aux recommandations du GIEC, celle d’un pacte inédit pour le climat et l’emploi de 140 milliards d’euros avec des objectifs précis (mix énergétique, mobilités, rénovation des bâtiments et du logement, mode de production agricole, biodiversité, industrialisation nouvelle et recherche, relocalisation des productions, lutte contre l’obsolescence programmée, solidarité internationale). Ce pacte prend toute la mesure de la révolution à engager en termes d’emploi, de formation et de nouveaux pouvoirs de décisions des salariés dans les entreprises pour relever le défi écologique.

Nous sommes face à un défi politique, scientifique, industriel et de recherche fondamentale et appliquée, sans précédent : nous avons 10 ans décisifs pour agir !

Paris, le 3 novembre 2021

Parti communiste français.

Présidentielle. Fabien Roussel propose un pacte à 140 milliards pour le climat
Vendredi 29 Octobre 2021 - L'Humanité

Pour sa troisième « rencontre des jours heureux », le candidat du PCF à l’Élysée a détaillé ses propositions pour la sauvegarde de l’environnement. Il souhaite conformer les dépenses écologiques de l’État aux préconisations du Giec.

 

Sous les arches métalliques de la halle Martenot, dans le centre historique de Rennes (Ille-et-Vilaine), Fabien Roussel a tenu, mercredi 27 octobre, sa troisième édition des « rencontres des jours heureux », dédiée à l’environnement et au climat. Devant les 400 personnes réunies pour l’occasion, le candidat du PCF à la présidence de la République a détaillé une série de propositions issues de son « pacte pour le climat et l’emploi », d’un montant de 140 milliards d’euros par an, « conformément aux préconisations du Giec ». « Nous sommes dans la décennie du possible », assure le député du Nord, estimant « urgent de rompre avec le système capitaliste, qui, pour gagner encore plus d’argent, exploite les êtres humains mais aussi la Terre ». Mais « l’écologie ne doit pas se limiter au réchauffement climatique », note Barbara Gomes, porte-parole de la campagne et animatrice de l’événement. Ce territoire n’a pas été choisi par hasard : de la catastrophe de l’ Erika aux phénomènes des algues vertes, provoqués par l’exploitation porcine intensive, la Bretagne doit faire face à différents enjeux environnementaux, tout en produisant « seulement 17 % de ses besoins énergétiques », déplore l’élu rennais Yannick Nadesan (PCF). Localement, les initiatives, que le candidat n’a pas manqué de saluer, se multiplient.

Développer le fret, rénover les logements

D’ailleurs, en amont de la rencontre, Fabien Roussel s’est notamment rendu sur le barrage de Rophémel. Un ouvrage qui, malgré sa production d’électricité et d’eau potable pour les 500 000 habitants de l’agglomération rennaise, était menacé de fermeture à la suite de l’abandon de la concession par EDF, avant d’être racheté 1 euro symbolique par Eau du bassin rennais. Une première pour une collectivité en France, qui « permet ainsi de contrôler la production d’une électricité verte, la distribution de l’eau, mais aussi d’agir sur sa tarification sociale », précise Yannick Nadesan, à l’initiative de la démarche. « Il ne faut pas opposer les énergies vertes et l’énergie nucléaire », assure Fabien Roussel, partisan de l’atome, qui a réaffirmé sa volonté de renationaliser EDF et Engie afin de « retrouver une maîtrise de nos productions à travers un mixte énergétique décarboné et pilotable ». « Les six scénarios de RTE pour la neutralité carbone en 2050 méritent un grand débat national », estime également le sénateur Pierre Laurent (PCF), présent pour l’occasion.

Mais c’est aussi sur les transports, responsables de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, que le candidat communiste insiste. Sur le fret d’abord, il met sur la table un plan de 4 milliards d’euros avec pour ambition d’atteindre les 30 % de marchandises transportées sur le rail d’ici à 2030. Un plan qui comprend notamment l’ouverture de 100 lignes « sur le modèle du train des primeurs entre Perpignan et Rungis », détaille Fabien Roussel. Un enjeu de taille pour la Bretagne, d’autant qu’ « aucun port de la région n’est desservi par le rail », relève un syndicaliste CGT, lors de la visite du candidat dans une entreprise de logistique. « En développant nos activités sur le fret, nous réduisons de 15 000 le nombre de camions sur les routes chaque année », note Matthieu Lahaye, le directeur de l’entreprise, qui opère ainsi entre Rennes et Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône.

Pour autant, Fabien Roussel n’oublie pas la vie quotidienne des Français, l’occasion pour lui de tacler la politique macroniste. « Avez-vous déjà vu un ouvrier acheter une voiture électrique à 50 000 euros grâce à la prime gouvernementale de 3 000 euros ? » ironise un candidat qui ambitionne la revalorisation de cette dernière à hauteur de 10 000 euros, comme l’engagement financier de l’État en faveur des transports en commun gratuits. Face à la hausse des prix de l’énergie, le secrétaire national du PCF a réitéré son appel à « baisser la TVA », d’autant que cette action dégagerait « des marges pour les entreprises afin d’augmenter les salaires ». Enfin, le candidat souhaite débloquer 10 milliards d’euros par an pour « financer la construction et la rénovation de 500 000 logements afin d’éradiquer l’ensemble des passoires ». « Les 1 % les plus riches sont responsables de 15 % des émissions de CO2  », glisse Fabien Roussel, qui entend financer l’ensemble de ces mesures « en allant chercher des recettes supplémentaires », notamment en taxant les plus aisés et les multinationales.

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31 octobre 2021 7 31 /10 /octobre /2021 17:09
Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir - Pétition de l'AFPS à signer!
[PÉTITION]

Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir

Voilà 20 ans qu’Israël s’acharne contre Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat, défenseurs des droits humains.

Ce lundi 18 octobre, il s’est vu notifier la révocation de son statut de résident de Jérusalem par Israël. Il ne lui reste qu’une toute dernière possibilité d’appel sous 30 jours.

Salah doit pouvoir vivre à Jérusalem avec sa femme et ses enfants, c’est son droit le plus élémentaire.

Ajoutez votre signature à cet appel de personnalités pour que la France agisse afin que les autorités israéliennes rétablissent le statut de résident permanent à Jérusalem de Salah Hamouri et empêche son expulsion.

Pierre Laurent, président du Conseil National du PCF, vice-président du Sénat, signe cette pétition avec d'autres personnalités françaises: et vous?
 
Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir
 
La ministre de l’Intérieur du gouvernement israélien, Ayelet Shaked a, le 18 octobre, signifié à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri la révocation de son statut de résident de sa ville natale, Jérusalem, ouvrant la voie à son expulsion.
 
Cette décision, qui viole à la fois l’article 45 de la Convention de La Haye et l’article 49 de la 4e Convention de Genève, prétend se fonder sur des dossiers pourtant déjà jugés, d’autres « secrets ». Elle invoque une loi – « sur l’entrée en Israël », modifiée en 2018 pour permettre aux autorités de révoquer administrativement le statut de « résident permanent des Palestiniens de Jérusalem-Est » pour « défaut d’allégeance » à Israël.
 
Rappelons que l’annexion de Jérusalem-Est par Israël est condamnée par de nombreuses résolutions de l’ONU et que l’Union européenne « ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les Territoires occupés, y compris Jérusalem-Est ».
 
Ce faisant, le « nouveau » gouvernement israélien s’acharne, comme son prédécesseur, sur Salah Hamouri. Celui-ci a déjà passé 7 ans de sa jeune vie en prison, pour une tentative d’assassinat imaginaire attestée par des dénonciations d’agents provocateurs. S’y sont ajoutées près d’une année d’emprisonnement administratif sans le moindre motif et des restrictions de circulation en Cisjordanie. De surcroît, sa femme – expulsée enceinte de six mois en 2016 – et ses deux enfants sont interdits d’entrée en Israël. Il s’agit, a déclaré en substance Ayelet Shaked, de faire un exemple pour intimider tous les Palestiniens de Jérusalem.
 
Cette démarche incarne bien la politique du nouveau gouvernement israélien, dont les gestes cosmétiques cachent mal la violence accrue de la répression israélienne contre la population palestinienne. Selon les dernières statistiques de l’OCHA, le Bureau de l’ONU pour le Territoire occupé, depuis le 1er janvier 2021 l’armée a tué 331 Palestiniens (contre 30 en 2020) et en a blessé 15 860 (contre 2 668), alors que dans le même temps, 15 Israéliens ont perdu la vie (contre 3 en 2020).
 
L’ordre du ministre de la Défense Benny Gantz, le 22 octobre, déclarant comme «organisations terroristes » six grandes ONG palestiniennes de défense des droits de l’Homme, illustre aussi de manière inédite et particulièrement grave l’offensive du gouvernement israélien contre la société civile palestinienne. Rappelons que Salah Hamouri exerce son métier d’avocat auprès de l’une d’entre elles.
 
Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères avaient manifesté de longue date l’attention qu’ils portaient au cas de Salah Hamouri. La décision du gouvernement israélien représente donc à leur égard, s’agissant d’un citoyen français, un défi, voire une humiliation. Voilà qui le prouve à nouveau, s’il en était besoin : la complaisance à l’égard du gouvernement Bennett, comme de son prédécesseur, ne peut que l’encourager dans son escalade anti-palestinienne. Salah Hamouri, sa femme et ses enfants ont droit de vivre librement à Jérusalem !
 
C’est pourquoi nous appelons les autorités françaises à tout faire pour empêcher ce nouvel acte arbitraire, symbole de tous les autres. Il revient au président de la République de poser des gestes forts, notamment en recevant personnellement l’épouse de Salah Hamouri, d’exiger du gouvernement israélien l’annulation des mesures prises contre Salah Hamouri, et de prendre des sanctions vis-à-vis d’Israël si ses demandes ne sont pas suivies d’effet.
 
Jean-Christophe Attias, professeur de pensée juive médiévale à l'EPHE (Université PSL)
Clémentine Autain, députée, conseillère régionale.
Isabelle Avran, journaliste et militante associative
Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris
Etienne Balibar, philosophe
Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris
Pascal Boniface, géopolitologue
Philippe Bouyssou, maire d’Ivry.
Rony Brauman, médecin et essayiste
Cécile Casey, militante écologiste
Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités
Geneviève Coudrais, avocate retraitée.
Laurence De Cock, historienne
Nadia Essayan, députée
Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine
François Gèze, éditeur
Alain Gresh, journaliste
Nacira Guénif, sociologue, anthropologue, professeure Université Paris 8
Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS
Pierre Laurent, vice-président du Sénat
Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers
Jean-Paul Lecoq, député.
Jean-Claude Lefort, Comité de soutien à Salah Hamouri, député honoraire
Patrick Le Hyaric, député européen 2009-2019, directeur de L'Humanité 2000-2021
Renée Le Mignot, co-présidente du MRAP
Claude Léostic, présidente d'honneur de la Plateforme des ONG pour la Palestine
François Leroux, président de la Plateforme des ONG pour la Palestine
Nadège Magnon, avocate.
François Pradal, enseignant
Gilbert Roger, sénateur, président du groupe d’amitié France-Palestine
Gwendal Rouillard, député
Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’AFPS
Bérenger Tourné, avocat
Dominique Vidal, journaliste et historien
Daniel Voguet, avocat
Francis Wurtz, ancien membre du Parlement européen
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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 05:53
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires » (Pierre Barbancey, L'Humanité, 26 octobre 2021)
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »
Mardi 26 Octobre 2021

Tel-Aviv vient de placer six ONG palestiniennes de défense des droits humains, des prisonniers, des enfants et des femmes, sur une liste d’organisations terroristes sous prétexte de proximité avec le FPLP. Mais les preuves sont classifiées.

 

Si Benyamin Netanyahou n’est plus à la tête du gouvernement israélien, sa politique et ses méthodes perdurent. L’actuel premier ministre, Naftali Bennett, est dans la lignée de celui qui a été son mentor pendant de nombreuses années. Il multiplie les décisions coercitives à l’égard des Palestiniens, qu’ils se trouvent dans les territoires occupés ou en Israël. Six organisations non gouvernementales (ONG) palestiniennes viennent ainsi d’être placées sur la liste des « organisations terroristes » parce que celles-ci feraient « partie d’un réseau d’organisations qui, sous couvert d’activités internationales, dépendent du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine – NDLR) pour soutenir ses objectifs et promouvoir ses activités », selon les termes du communiqué émanant du bureau du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. Ce dernier avait un temps été présenté comme la meilleure alternative à Netanyahou. Mais l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, celui qui avait mené l’offensive meurtrière contre la bande de Gaza en 2014, n’a jamais désarmé.

Une longue campagne de stigmatisation

Il n’y a pas de hasard dans les décisions : parmi ces six ONG palestiniennes figurent les organisations de défense des droits humains al-Haq, Addameer, qui soutient les prisonniers palestiniens en Israël, le Centre de recherche et de développement Bisan, Défense internationale des ­enfants-Palestine, l’Union des comités du travail agricole (UAWC) et l’Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC). « Ces organisations sont liées à la direction du FPLP, qui appelle à la destruction d’Israël par des actes terroristes » et elles « bénéficient d’aides d’États ­européens et d’organisations internationales obtenues de manière frauduleuse », croit savoir Benny Gantz. Il s’agit donc bien d’une attaque massive contre le FPLP, parti de la gauche marxiste. Israël a les coudées franches d’autant plus que l’Union ­européenne, contre toute logique politique, considère le FPLP (membre de l’OLP) comme une organisation terroriste. De la même manière, l’annonce, la semaine dernière, de la décision de la ministre de l’Intérieur de révoquer le statut de résident à Jérusalem de l’avocat franco­-palestinien Salah Hamouri, qui travaille pour ­Addameer, se situe dans cette même logique.

Le Shin Bet, le service israélien de renseignements intérieur, avait amorcé la pompe en mai en accusant des ONG en Cisjordanie occupée d’avoir détourné des fonds de « plusieurs pays européens », dont la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et la Grande-Bretagne, au profit du FPLP. Un responsable sécuritaire israélien avait alors assuré que « des dizaines de millions de dollars » avaient été transférés sans « qu’aucun des gouvernements ne sache où allait l’argent ». Pourtant, comme le fait remarquer Tom Bateman, correspondant de la BBC britannique pour le Moyen-Orient, sur son compte Twitter, « lorsqu’on lui a demandé s’il fournirait ses preuves derrière la liste de terrorisme de six ONG palestiniennes, le ministère israélien de la Défense a déclaré que tous les documents étaient classifiés ». Le bureau du Haut-­Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens accuse Tel-Aviv de mener « une longue campagne stigmatisant ces organisations et d’autres » ONG en restreignant « leur capacité à mener leurs tâches cruciales ». Amnesty International et Human Rights Watch ont également dénoncé une décision « alarmante ». L’ONG israélienne anticolonisation B’Tselem a de son côté jugé la décision des autorités israéliennes « digne des régimes totalitaires ».

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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 05:00
Turquie. Purges intérieures et démêlés diplomatiques - Rosa Moussaoui, L'Humanité, 25 octobre 2021
Turquie. Purges intérieures et démêlés diplomatiques
Lundi 25 Octobre 2021

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ordonné l’expulsion de dix ambassadeurs ayant plaidé pour la libération de l’opposant Osman Kavala, détenu depuis quatre ans.

 

Il avait comparu au mois de février 2020 devant le tribunal de Silivri, avec huit autres personnes accusées, comme lui, de « tentative de renverser le gouvernement », pour leur implication dans la révolte du parc Gezi. Le riche et discret philanthrope Osman Kavala encourait une peine de prison à perpétuité pour avoir contribué au financement de ce mouvement qui contestait un projet immobilier aussi démesuré qu’opaque, menaçant, dans le centre d’Istanbul, un précieux patrimoine historique, paysager et architectural. L’accusation avait alors brandi une carte de la Turquie retrouvée dans le téléphone du mécène, preuve, selon elle, de son intention de redessiner les frontières du pays. Il s’agissait, en fait, d’une carte de la répartition des abeilles…

Le ridicule de ce montage avait conduit à son acquittement pour insuffisance de preuves. Mais quelques heures seulement après ce verdict, un nouveau mandat d’arrêt était émis contre l’homme d’affaires né à Paris, formé en Europe, revenu à Istanbul en 1982 pour prendre la tête de l’entreprise familiale. Cette fois, ce fervent avocat du patrimoine turc et de la diversité culturelle était arrêté et placé en garde à vue au siège de la police antiterroriste d’Istanbul pour des soupçons d’implication dans la tentative de putsch manqué de 2016. Depuis lors, Osman Kavala croupit en prison sans jugement, comme des milliers d’opposants à la dictature de Recep Tayyip Erdogan. Il doit comparaître de nouveau le 26 novembre.

Dans un communiqué commun publié voilà une semaine, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les États-Unis avaient appelé à un « règlement juste et rapide de l’affaire » Osman Kavala. Aussitôt les ambassadeurs de ces pays avaient été convoqués au ministère des Affaires étrangères, Ankara jugeant « inacceptable » leur démarche.

L’économie turque s’enlise, Erdogan resserre son emprise

Cette crise diplomatique s’est encore envenimée samedi soir, le président turc, de retour d’une tournée africaine, ayant lui-même exigé, mesure exceptionnelle dans les relations internationales, l’expulsion des dix ambassadeurs qui ont réclamé la libération de Kavala, une demande « indécente » selon lui. « J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de déclarer au plus vite ces dix ambassadeurs persona non grata », a-t-il affirmé, sans préciser cependant le délai dans lequel ces diplomates devraient quitter le pays. « Du matin au soir ils répètent : Kavala, Kavala… Mais celui dont vous parlez, Kavala, c’est l’agent de Soros en Turquie !» a-t-il affecté, dans une allusion au milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, auquel il compare régulièrement l’opposant.

Dans un registre chauvin et complotiste à la fois, Erdogan cultive le contraste avec cet adversaire politique aux engagements ancrés à gauche, lié aux minorités arménienne et kurde, ayant noué de solides amitiés européennes. Parfaite figure de l’ennemi de l’intérieur, dans un contexte de tensions sociales grandissantes et de crise économique, au moment même où le pays affronte une crise monétaire très sérieuse : la livre turque a atteint son plus bas historique face au dollar, le 14 octobre, après le brutal limogeage par Erdogan de trois dirigeants de la banque centrale.

Depuis le début de l’année, la devise a perdu un cinquième de sa valeur ; l’inflation s’envole, dépassant les 20 %, l’un des plus forts taux au monde ; la pauvreté gagne du terrain. Pour endiguer la hausse des prix et la dépréciation de la monnaie, Erdogan exige de la banque centrale… qu’elle baisse ses taux directeurs, une politique propre à nourrir une folle spirale inflationniste.

Déjà fragile avant la pandémie de Covid, l’économie turque s’enlise, Erdogan resserre encore son emprise autoritaire et multiplie les coups de force, traque des ennemis imaginaires : commerçants, « lobbies », élus et militants kurdes, opposants accusés de travailler à la « déstabilisation » du pays. Le 19 octobre, plus de 158 personnes, dont 33 soldats en activité, étaient ainsi arrêtées pour des liens supposés avec la confrérie islamiste de Fethullah Gülen, un ancien allié d’Erdogan exilé aux États-Unis, accusé d’avoir fomenté la tentative de putsch de 2016.

De purges intérieures en rodomontades diplomatiques, le régime islamo-affairiste de Recep Tayyip Erdogan peine, avec sa rhétorique ultranationaliste, à dissimuler ses failles : il ne tient plus que par la peur et la menace.

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:26
Waiting for Gaza! - Ciné-débat au cinéma La Salamandre ce mercredi 20 octobre à 20h30 avec le réalisateur Guillaume Kozakiewiez

Au Cinéma La Salamandre - au SEW à l'ancienne Manufacture royale des Tabacs à Morlaix

Mercredi 20 octobre à 20h30, vous sera proposé le documentaire Waiting for Gaza sur les réalisateurs Arab et Tarzan Abu Nasser en présence de son réalisateur Guillaume Kozakiewiez. Alors que nous vous proposons cette semaine leur dernier film GAZA MON AMOUR!!!

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:23
Salah Hamouri, stop à l'acharnement!!! - MJCF
🔴Palestine🔴
Salah Hamouri, a été officiellement notifié de la décision de la ministre israélienne de l’Intérieur, de révoquer son statut de résident permanent à Jérusalem sur la base d’une « rupture de loyauté ».
Le MJCF apporte tout son soutien à Salah Hamouri, comme il le fait depuis 2011.
La France doit immédiatement se positionner pour la reconnaissance de l’Etat Palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem Est pour Capitale et cesse tout soutien économique et diplomatique avec l’Etat d’apartheid d’Israël.
Article de Pierre Barbancey dans l'Humanité

Article de Pierre Barbancey dans l'Humanité

Communiqué du Comité de soutien à Salah Hamouri
L’ordre d’expulsion de Salah Hamouri confirmé

Ce lundi 18 octobre, Salah Hamouri a été notifié du fait que le Ministre de la Justice et le procureur général d’Israël valident la demande de révocation de son titre de résident de Jérusalem. Cette révocation avait été demandée par Ayalet Shaked, ministre de l’Intérieur israélienne, le 30 juin 2021 et devait être examinée par ces deux autres autorités en vue de son application.

C’est donc une nouvelle étape franchie par Israël vers l’expulsion de Salah Hamouri de sa terre natale. Elle fait suite à une escalade de décisions arbitraires contre notre concitoyen : interrogatoires, interdiction d’entrée en Cisjordanie, expulsion de sa femme et son enfant, détention, restrictions de mouvements…

Depuis des années, Israël s’acharne sur ce défenseur des droits humains et la révocation de sa carte de résidence aurait pour conséquence pure et simple : l’exil.

Le 8 juillet 2021, le Ministère français des Affaires étrangères déclarait suite à la demande de révocation de l’ID par Ayalet Shaked : « Les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères à Paris, Jérusalem et Tel-Aviv, sont pleinement mobilisés pour que Salah Hamouri puisse faire valoir l’ensemble de ses droits et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il réside. La situation de Salah Hamouri est suivie attentivement et à haut niveau par les autorités françaises. »

Avec cette décision inique, après l’affaire Pegasus, et au-delà de Salah Hamouri, c’est la France qui prend une nouvelle claque de la part d’Israël, une claque d’autant plus dure et inadmissible qu’elle touche aux droits de l’Homme.

La politique diplomatique française actuelle se montre incapable de faire respecter le droit et de se faire respecter.

Nous ne nous résignons pas à cette situation. Nous appelons les autorités françaises à tirer toutes les conclusions de cette nouvelle décision et à en tirer toutes les conséquences. Nous appelons les citoyens et les citoyennes à se mobiliser dans leur diversité pour relever ce défi contre les droits de l’homme, pour manifester contre ce déni du droit d’un gouvernement israélien qui se croit - encouragé qu’il est - au dessus de tout.

Salah Hamouri, stop à l'acharnement!!! - MJCF
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