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9 février 2020 7 09 /02 /février /2020 06:00
Portrait de Joséphine Pencalet, alors âgée d’une vingtaine d’années. Photo d’archives Le Télégramme

Portrait de Joséphine Pencalet, alors âgée d’une vingtaine d’années. Photo d’archives Le Télégramme

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

Née le 18 août 1886 à Douarnenez (Finistère), morte le 13 juillet 1972 à Douarnenez (Finistère) ; ouvrière sardinière ; conseillère municipale communiste de Douarnenez (1925), la première femme élue en Bretagne et une des toutes premières de France, à chaque ces candidates étant présentées par le Parti communiste alors que les femmes n'avaient pas encore le droit de vote, au nom de l'égalité des droits.

Notice du Maitron, par Fanny Bugnon:

Fille de René-Joseph Pencalet (marin, né en 1844) et de Marie-Jeanne Celton (née en 1844). Issue d’une famille nombreuse de marins douarnenistes avec laquelle elle s’est rapidement trouvé en conflit, Joséphine Pencalet quitta la Bretagne après avoir achevé sa scolarité dans un internat catholique de Quimperlé. Elle travailla alors comme lavandière en région parisienne, où elle épousa, le 18 janvier 1908 à la mairie d’Argenteuil, un employé des chemins de fer, Léon Frédéric Le Ray, originaire d’Ille-et-Vilaine et rencontré à Douarnenez alors qu’il effectuait son service militaire dans la Marine. De cette union désapprouvée par sa famille naissent deux enfants : Léon (né en 1910) et Anna (née en 1918). Son veuvage au sortir de la Première Guerre mondiale la conduisit à revenir avec ses enfants à Douarnenez où elle est embauchée comme ouvrière dans l’une des nombreuses conserveries de poisson de la ville.

Sa participation à la grève victorieuse des sardinières de novembre 1924-janvier 1925 qui paralysa les usines douarnenistes pendant 7 semaines et qui connut un écho national, lui valut d’être sollicitée par Daniel Le Flanchec*, maire sortant élu en 1924, pour figurer sur la liste du Bloc ouvrier et paysan aux élections municipales du mois de mai 1925.

Les conditions de sa désignation sont floues : s’il n’est pas certain qu’elle ait été membre du PCF ni même du comité de grève, son veuvage aurait facilité sa candidature. La présence d’une candidate correspond aux consignes du Secrétariat féminin de Moscou de présenter des candidatures féminines aux élections, indépendamment de leur illégalité, et de la stratégie du PCF. Placée en 4e position, comme « ouvrière d’usine », elle recueillit 1283, arrivant en 24e position des suffrages. Elle fut ainsi proclamée élue au premier tour, le 3 mai, devenant ainsi la première femme élue en Bretagne. Installée le 17 mai comme l’une des premières conseillères municipales françaises, elle siégea pendant six mois au sein des commissions scolaire et d’hygiène. Parallèlement, elle exerça la fonction de secrétaire adjointe du bureau du Syndicat des Métaux de Douarnenez, affilié à la CGTU.

En vertu de l’inéligibilité des femmes et malgré l’argumentaire développé par Joséphine Pencalet devant la justice administrative à propos des ambiguïtés de la loi électorale de 1884 qui n’interdit pas explicitement les candidatures féminines et alors que les députés votèrent en faveur du suffrage municipal féminin en avril 1925, l’élection de Joséphine Pencalet fut annulée par arrêté préfectoral le 16 juin 1925, décision confirmée cinq mois plus tard par le Conseil d’État au motif qu’aucune disposition légale ne considérait les femmes éligibles. Signalons que la décision du Conseil d’Etat du 27 novembre 1925 concerna également l’annulation de l’élection de Charles Tillon* pour non-résidence à Douarnenez. Joséphine Pencalet disparut alors de la vie politique douarneniste jusqu’à sa mort, avant d’être redécouverte au tournant du XXIe siècle comme une figure de la mémoire ouvrière locale.

 

***

La municipalité de Douarnenez était devenue communiste en 1921, avec Sébastien Velly, premier maire communiste de France (il avait été élu conseiller municipal sous l'étiquette de la SFIO en 1919 mais son maire, Le Gouic, resté fidèle à la SFIO, avait été mis en minorité par les autres conseillers), puis à partir de 1924 Daniel Le Flanchec, qui restera maire de Douarnenez, suite à la grande grève des Penn Sardin qu'il soutient en 1924 jusqu'à la victoire sur le patronat des conserveries en janvier 1925. Douarnenez comptait à l'époque presque 5000 marins-pêcheurs et des milliers d'ouvrières travaillant en coiffes et sabots dans 21 conserveries.

Un article d'Audrey Loussouarn dans L'Humanité en 2013 raconte bien cet épisode héroïque des luttes sociales en Bretagne sous le titre « Ces sardinières qui ont su tenir tête à leurs patrons ».

http://www.humanite.fr/social-eco/douarnenez-ces-sardinieres-qui-ont-su-tenir-tete-l-546179

« (…) Les «petites filles de douze ans» prennent aussi le chemin de l’usine. Aucune législation du travail.. Si la pêche était bonne, les femmes pouvaient travailler jusqu’à soixante-douze heures d’affilée! Pour se donner du courage, elles chantaient. «Saluez, riches heureux / Ces pauvres en haillons / Saluez, ce sont eux / Qui gagnent vos millions.» Certaines sont licenciées pour avoir fredonné ce chant révolutionnaire dans l’enceinte de leur usine. Conditions de travail déplorables, flambées des prix, salaires de misère, c’en est trop. Le 20 novembre 1924, les sardinières de la fabrique Carnaud vont décider de se mettre en grève. Elles demandent 1 franc de l’heure, alors que le tarif de rigueur est de 80 centimes. Les patrons refusent. Trois jours plus tard, un comité de grève est mis en place. Le lendemain, ce sont les 2000 sardinières qui arrêtent le travail et marchent dans les rues de Douarnenez. Une pancarte est dans toutes les mains: «Pemp real a vo» («Ce sera 1,25 franc»). Aux côtés des femmes, Daniel Le Flanchec. Ce «personnage éloquent, tonitruant», comme le décrit Michel Mazéas, et que les sardinières appellent leur «dieu», leur «roi», accompagne le mouvement. Un meeting se tient début décembre sous les Halles. Il réunit plus de 4000 travailleurs et des élus. Le 5 décembre 1924, l’Humanité titre: «Le sang ouvrier a coulé à Douarnenez». Le journaliste raconte comment une «charge sauvage commandée par le chef de brigade de Douarnenez piétina vieillards et enfants». Ordre venant du ministre de l’Intérieur. L’élu communiste, en voulant s’interposer devant l’attaque des gendarmes, sera suspendu de ses fonctions pour «entrave à la liberté du travail». La tension monte, les patrons ne veulent toujours pas négocier, des casseurs de grève s’immiscent dans le mouvement. Dans le même temps, des représentants syndicaux et politiques de la France entière se joignent aux grévistes. C’est dans la nuit du 31décembre au 1erjanvier que tout va basculer: des coups de feu retentissent. Des cris se font entendre: «Flanchec est mort!» Il est retrouvé blessé dans la rue. La colère explose. L’hôtel des casseurs de grève est saccagé. Un chèque y sera retrouvé, signé de la main d’un des patrons d’usine. Les conservateurs, qui ont tenté d’assassiner l’élu, avoueront plus tard qu’ils voulaient «seulement combattre le communisme». Finalement, le 8 janvier, après près de cinquante jours de bataille acharnée, les patrons céderont. Les sardinières obtiendront 1 franc horaire, avec heures supplémentaires et reconnaissance du droit syndical. Au cours de ce conflit qui a duré 48 jours à partir de la grève de la conserverie Carnaud, des dirigeants syndicaux sont accourus de toute part, et notamment parmi eux le dirigeant rennais de la CGTU, Charles Tillon, futur résistant et ministre communiste à la Libération.

Parmi les diverses répercussions attribuées au mouvement social, on peut retenir l'élection de Joséphine Pencalet (1886-1972) au conseil municipal auprès de Daniel Le Flanchec en 1925. La responsable syndicale fut l'une des dix premières femmes élues en France. Dépourvues de droit de vote, les femmes ne pouvaient pas encore être élues à cette époque, Joséphine Pencalet n'exerça donc jamais ses fonctions.

Charles Tillon disait à Michel Kerninon en 1978 pour la revue Bretagnes ce que lui avait appris ces mouvements sociaux de 1924-1925 à Douarnenez et dans le pays bigouden:

A Michel Kerninon, en 1978, il dit avec passion l'importance dans sa vie de ces combats avec les pêcheurs et les ouvrières du pays Bigouden et de Douarnenez:

" "J'ai donc appris à devenir ce que le "Comité des Forges" de l'époque appelait un "gréviculteur". La plus belle des grèves, la plus héroïque et la plus empreinte de sentiment populaire fut certainement pour moi la grève de Douarnenez. Alors j'en ai fait d'autres, au milieu de ceux qui parlaient la langue bretonne, je suis vraiment devenu non seulement un Breton de la région des fortifications qui défendaient la Bretagne autrefois, c'est à dire de l'Ille-et-Vilaine mais de cette Bretagne plus profonde, moins connue et si vivante, celle du Finistère, des Côtes-du-Nord, cette Bretagne "qui va au-devant de la mer" (...) En Bretagne, "il y avait une grande misère, le long des côtes surtout. Pour le reste, il n'y avait pratiquement pas d'industrie. Sur la côte, la pêche nourrissait l'industrie de la conserve; à la fois la pêche du 19e siècle et le début d'une industrialisation de la conserve. Les pêcheurs étaient des artisans. Ils allaient à la mer et ne connaissaient qu'elle. Mais, à terre, ils se défendaient mal. Les tempêtes ne leur faisaient pas peur, mais ils restaient désarmés devant les préfectures et leurs moyens de police. Soutenus par l'appareil d'Etat, les acheteurs s'entendaient pour contraindre les pêcheurs à vendre le moins cher possible. Mais voilà bientôt qu'en Bretagne, la grande grève des usines de Douarnenez rayonnait de la juste fierté d'avoir vaincu le patronat le plus rapace qu'on puisse trouver puisqu'il avait osé aller jusqu'à l'organisation du crime pour terroriser la population et faire tuer, s'il l'avait pu, le maire communiste Le Flanchec! Avant la grève, les pêcheurs n'étaient pas syndiqués, il fallait donc organiser dans le même syndicat le patron de la barque qui gagnait un peu plus, et ses matelots, ses compagnons de tempêtes et de souffrances. Ce n'était pas simple et c'est sans doute pourquoi il n'y avait pas eu, jusque là, de syndicat durable. Mais les femmes avaient le leur. Et la fierté qui les avaient animées gagnait en 1925 tous les ports de Bretagne. La colère déferlait parmi les ouvrières les plus exploitées, comme à Pont-l'Abbé ou à Concarneau, où une jeune fille d'usine sur quatre ou cinq était tuberculeuse... Le mouvement victorieux des femmes d'usine a entraîné les pêcheurs à mieux prendre conscience de leurs droits, et qu'en labourant la mer, ils étaient la source de tout. Mais le patronat de la côte aussi s'organisait. Et, au lieu de petits syndicats locaux, les patrons jusqu'à Saint-Jean-de-Luz, s'unissaient en un énorme Comptoir d'achat soutenu par le Comité des armateurs de la marine marchande et par l'Administration maritime. Alors commença leur grande offensive pour rationaliser l'industrie de la pêche, pour exporter des capitaux et des usines au Portugal, au Maroc, là où les salaires sont les plus misérables. Une "révolution" sur le dos des salariés et qui dure encore.. Nous avions été heureux pendant deux ans. Mais viendraient les défaites! Rationaliser l'industrie de la pêche pousserait à rationaliser l'industrie de la conserve. Aussi, commençait une autre histoire de la mer...""

1978: Charles Tillon revient sur sa traversée du siècle et ses engagements avec Michel Kerninon dans la revue Bretagnes n°8 : Désenchaîner l'espérance

 

 

Photo BCD - Douarnenez, 1921: Première municipalité communiste de France

Photo BCD - Douarnenez, 1921: Première municipalité communiste de France

Le Télégramme du dimanche 23 10 2016 dresse un portrait de la syndicaliste
Joséphine Pencalet.

La première Bretonne élue. Syndicaliste ,CGTU, communiste, elle mena la grande grève des sardinières avant d’être la première femme élue

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/histoire/josephine-pencalet-premiere-bretonne-elue-21-10-2016-11264319.php#

Élue conseillère municipale en 1925 à Douarnenez, à une époque où les femmes sont dépourvues de droits politiques, le cas de Joséphine Pencalet reste inédit en Bretagne jusqu’à l’obtention du droit de vote par les femmes le 21- avril 1944. Retour sur l’histoire de cette ouvrière, pionnière de la cause féminine méconnue en Bretagne comme en France. « Douarnenez, toujours à la pointe du combat social, a élu triomphalement une femme ! C’est notre camarade Joséphine Pencalet… » C’est ainsi que la Une du journal L’Humanité du 6-mai 1925 saluait l’élection, au premier tour des municipales avec 1283 voix, de cette ouvrière bretonne. Pourtant, rien ne prédestinait cette Finistérienne âgée de 39 ans, à entrer dans l’histoire comme la première femme élue de Bretagne, et l’une des seules dans l’Hexagone à cette période. Née le 18-août-1886, dans une famille nombreuse de marins-pêcheurs, Joséphine Pencalet monte à Paris pour trouver un travail de domestique. Malgré la désapprobation de ses parents, elle épouse en 1908 Léon Leray, un Breton comme elle, employé des chemins de fer. Ils se sont rencontrés à Douarnenez au début du siècle, lorsque Léon effectuait son service militaire dans la Marine. Le couple a deux enfants lorsque Léon meurt de la typhoïde, au sortir de la Grande Guerre. Joséphine se retrouve veuve, et décide de rentrer à Douarnenez. Une Penn Sardin Elle est embauchée comme ouvrière chez Chancerelle, la plus ancienne conserverie de la ville. À cette époque, les Penn Sardin - les « têtes de sardines » en breton, c’est ainsi qu’on appelle les ouvrières des usines de conserves de poissons à Douarnenez, en raison de leur coiffe - connaissent des conditions de travail très difficiles. En novembre-1924, elles entament une grande grève qui dure plusieurs semaines. Joséphine Pencalet participe au mouvement et devient même secrétaire-adjointe du bureau des Métaux de Douarnenez, affilié à la CGT Unitaire. Les ouvrières obtiennent finalement gain de cause, cette victoire a un retentissement dans toute la France. Quelques mois plus tard, lors des élections municipales de mai-1925, le maire sortant de la ville portuaire bretonne, le communiste Daniel Le Flanchec, propose à Joséphine Pencalet de rejoindre sa liste, où elle figure en quatrième position. Une consigne venue de Moscou Pour ce scrutin, le Parti communiste français décide en effet de présenter une dizaine de femmes dans l’Hexagone, à la demande de Moscou. Douarnenez est alors l’une des deux seules municipalités communistes de France, et Daniel Le Flanchec compte bien se servir du succès des Penn Sardin pour aider à sa réélection. D’autant plus que la question du vote féminin est alors très présente. Les femmes ont pris une part importante dans la société pendant la dernière guerre, en remplaçant les hommes dans les usines, et certaines réclament une égalité toute légitime. Pas moins de trois propositions de loi sont déposées devant l’Assemblée nationale, plusieurs hommes politiques - tous bords confondus - sont en faveur de la réforme. Mais le Sénat fait obstruction, et rien ne change. Si les femmes n’ont toujours pas le droit de vote et ne peuvent pas être élues, cela n’empêche pas le PCF de présenter des candidates. « Les femmes sont exclues de la citoyenneté politique, mais dans le cadre des municipales, la loi électorale de 1884 prévoit qu’on vérifie a posteriori l’éligibilité des élus », explique Fanny Bugnon, historienne qui a travaillé sur le cas de la Bretonne. Faut-il encore trouver une volontaire, chose compliquée comme le raconte le syndicaliste et futur résistant rennais Charles Tillon, dans ses Mémoires : « À vrai dire, la difficulté n’était pas de la faire élire, mais de trouver une citoyenne qui consentît à jouer les suffragettes comme en Angleterre ! Pas un ménage n’accepta ce sacrifice. Seule une avenante veuve, Joséphine Pencalet, se dévoua. Elle avait souvent tenu le drapeau rouge par les rues. Elle sut se moquer des menaces du préfet, trinquer avec les pêcheurs et rembarrer les blagueurs… ». Une élection annulée par le préfet L’ouvrière est donc élue au premier tour et siège durant six mois au conseil municipal de Douarnenez. Mais comme attendu, quelques semaines après le scrutin, la préfecture du Finistère invalide l’élection de la candidate communiste, « considérant qu’en l’état actuel de la loi, les femmes ne sont, en France, ni éligibles ni même électrices aux élections municipales ». Joséphine Pencalet fait appel et saisit le Conseil d’État, qui confirme malheureusement la décision le 27 -novembre 1925. À Douarnenez, « l’annulation de l’élection de Joséphine Pencalet [...]n’occasionne aucun trouble à l’ordre public », précise l’historienne. Pourtant célébrée quelques mois plus tôt dans ses colonnes, la presse communiste nationale ne fait aucune mention de la décision du Conseil d’État. Du jour au lendemain, la première Bretonne élue retourne à l’anonymat de sa vie ouvrière. Si elle conserve ses convictions, elle garde, jusqu’à sa mort le 13 -juillet 1972, à l’âge de 85 ans, le sentiment d’avoir été utilisée et nourrit une profonde amertume envers la classe politique. En savoir plus « Joséphine Pencalet, une Penn Sardin à la mairie », de Fanny Bugnon, publié dans « Bretonnes, des identités au carrefour du genre, de la culture et du territoire », collectif, éd. PUR, 2016. « 1925, Joséphine Pencalet, une pionnière », film documentaire d’Anne Gouerou, collection Aux urnes universelles, prod. Beo, 2015. « On chantait rouge », Charles Tillon, éditions Robert Laffont, 1977. « Douarnenez, histoire d’une ville », Jean-Michel Le Boulanger, éditions Palantines, 2000. « Il y a un siècle, les femmes et la mer », Nelson Cazeils et Fanny-Cazeils-Fennec, éditions Ouest-France, 2003.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/histoire/josephine-pencalet-premiere-bretonne-elue-21-10-2016-11264319.php#

Article publié le 23 octobre 2016.

Lire aussi nos autres publications pour l'année du centenaire du Parti communiste dans la série "100 ans d'engagements communistes en Finistère":

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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8 février 2020 6 08 /02 /février /2020 06:00
Douarnenez en 1924: première commune de France gérée par un maire communiste - Grève des sardinières de Douarnenez (Finistère), 1924 : « le cortège des grévistes » - Source : CEDIAS-Musée social La « grève de la misère » des sardinières est soutenue par la municipalité communiste et son maire, Le Flanchec (à gauche sur la photo), nouvellement élu. Une manifestation, la « procession », a lieu chaque jour dans la ville.

Douarnenez en 1924: première commune de France gérée par un maire communiste - Grève des sardinières de Douarnenez (Finistère), 1924 : « le cortège des grévistes » - Source : CEDIAS-Musée social La « grève de la misère » des sardinières est soutenue par la municipalité communiste et son maire, Le Flanchec (à gauche sur la photo), nouvellement élu. Une manifestation, la « procession », a lieu chaque jour dans la ville.

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

39/ Sébastien Velly (1878-1924)

Né le 11 février 1878 à Quimper (Finistère), mort le 18 juillet 1924 à Douarnenez ; tapissier ; militant socialiste puis communiste ; maire de Douarnenez (juin 1921-juillet 1924).

Le 31 août 1917, Sébastien Velly avait été condamné par le conseil de guerre de Nantes, pour désertion, à deux ans de travaux forcés. En janvier 1921, il était trésorier de la section communiste de Douarnenez et fut élu par le congrès départemental au bureau de la fédération.

Son prédécesseur, le socialiste Fernand Le Goïc, hostile à l'adhésion à la IIIe Internationale et mis en minorité dans son conseil municipal, avait démissionné à la suite du congrès de Tours (décembre 1920). Des élections partielles eurent lieu le 27 mai 1921 et Le Goïc fut réélu. Il fallut alors trois tours de scrutin pour désigner le maire, Joseph Le Floch*, qui se récusa pour raison de santé. Le préfet intervint et, annulant les 2e et 3e tours, nomma Sébastien Velly, élu par 10 voix contre 9 à Fernand Le Goïc au premier tour de scrutin. Ce dernier donna lecture d’une lettre de protestation des élus socialistes qui, ensuite, s’abstinrent d’assister aux réunions.

Le 11 mai 1924, candidat du Bloc ouvrier et paysan aux élections législatives, Sébastien Velly obtint 4 567 voix sur 208 563 inscrits. Un grave incident opposa la municipalité au commissaire de police. Le conseil demanda son déplacement, mais le préfet refusa d’entériner la délibération.

En juin 1924, des incidents éclatèrent à nouveau. Les élus socialistes firent parvenir une lettre au préfet afin de protester contre l’expulsion, par le commissaire de police, du maire hors des bâtiments de la municipalité où il tenait réunion. Ils demandèrent aux conseillers municipaux de démissionner "en bloc". La majorité du conseil ne suivit pas les socialistes et décida de ne pas continuer à siéger tant que le préfet n’aurait pas répondu favorablement. Mais Sébastien Velly décédait le 18 juillet suivan, quelques mois avant la grande grève des sardinières.

Lors de son enterrement l’instituteur Emmanuel Allot et Daniel Le Flanchec prononcèrent des paroles virulentes contre l’église et les curés.

Il était veuf et père de quatre enfants. Une rue de Douarnenez porte le nom de « Sergent-chef-Velly », en souvenir de son maire.

Maitron en ligne: https://maitron.fr/spip.php?article133961, notice VELLY Sébastien, Yves par Georges-Michel Thomas, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er novembre 2015.

 

Article de l'historien Patrick Gourlay (novembre 2016) pour BCD

http://bcd.bzh/becedia/fr/douarnenez-1921-premiere-municipalite-communiste-de-france

Auteur : Patrick Gourlay / novembre 2016
Douarnenez fut la première municipalité française à élire un maire communiste en 1921, soit quelques mois seulement après le célèbre congrès de Tours de 1920. La ville échappait ainsi, encore davantage, aux puissants industriels de la conserverie. Exception communiste en Bretagne, Douarnenez devint un phare du PCF au plan national. Et lorsque la grande grève des sardinières éclata, les ténors du Parti et de la CGT-U furent à la manœuvre sur place. Cette victoire ouvrière, érigée au rang de symbole, favorisa l’ancrage du PCF dans la cité des penn sardin.
Les conditions d’une radicalité

Douarnenez doit son nom à l’île Tristan : douar an enez, c’est la terre de l’île. Mais sur le plan politique, cette ville fut elle-même une île communiste, en Bretagne, dès les années 1920. La société douarneniste est marquée par la faible place occupée par la classe moyenne. Il y a donc deux mondes que tout oppose. D’un côté, les grandes dynasties industrielles, comme Chancerelle ou la famille Béziers, qui représentent une bourgeoisie vivant dans le luxe et l’ostentation. Appuyées par un clergé très réactionnaire, elles dominent un large prolétariat d’ouvriers et d’ouvrières des conserveries, et de marins pêcheurs. Entre ces deux groupes sociaux, l’élément qui aurait pu être « modérateur » (Maurice Lucas) est faible : il y a peu de fonctionnaires ou de professions libérales. Cette dualité sociale peut expliquer les positions très clivées qui sont la caractéristique de la vie politique dans la cité penn sardin. Particulières aussi, la forte influence d’un monde ouvrier féminin, et « l’interpénétration de la ferveur révolutionnaire et du ritualisme catholique » (Yves Le Gallo) qui amène les grévistes à « chanter rouge » sans oublier d’aller à la messe.

Les élections municipales de 1919 sont un tournant qui marque la défaite de « l’aristocratie de la sardine » (Maurice Lucas). Pour la première fois, une liste SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) remporte les élections, et Fernand Le Goïc, professeur à Nantes, devient maire. Immédiatement, il montre ses préférences politiques : le buste de Jean Jaurès est placé dans la salle du conseil municipal, une rue est baptisée de son nom, et des motions à caractère politique sont adoptées. Par exemple, en avril 1920 le conseil municipal se prononce « Contre les poursuites et représailles infligées aux cheminots grévistes ». Puis, il « Proteste énergiquement contre la reprise des relations avec le Vatican ! » Ces délibérations sont annulées par le préfet, inaugurant ainsi le début de relations tendues entre les élus douarnenistes et l’autorité préfectorale.

L’exception douarneniste en Bretagne

Le congrès de Tours en décembre 1920 vient bousculer fortement la gauche bretonne. Les débats sont très animés au sein de la SFIO. Si du côté des élus socialistes et des vieux adhérents on est en majorité contre l’adhésion à la IIIe Internationale, du côté de la base militante, c’est le oui à Moscou qui l’emporte. Au final, 2/3 des délégués bretons siégeant à Tours se prononcent en faveur de l’adhésion. Il n’en reste pas moins que le PCF apparaît, dans ces années 1920, comme un « corps étranger » en Bretagne, animé par quelques « pionniers du communisme » (Christian Bougeard).

La scission entre socialistes et communistes a des répercussions à Douarnenez. Au sein de la municipalité, le maire Fernand Le Goïc est resté fidèle à la « vieille maison » SFIO. Il ne peut désormais s’appuyer que sur une minorité d’élus car la majorité du conseil a opté pour le communisme (Section française de l’Internationale communiste). Suite à plusieurs invalidations de conseillers municipaux et du maire, pour non-résidence à Douarnenez, de nouvelles élections se tiennent en juillet 1921. Et c’est le parti communiste qui l’emporte : Sébastien Velly est élu maire. Douarnenez devient ainsi la première municipalité communiste de France. Mais cette victoire ne doit pas masquer une réalité : Douarnenez est une exception en Bretagne. Affaiblis après la scission de 1920, les socialistes bretons se sont réorganisés et regagnent des voix sur les communistes.

Sébastien Velly prend des mesures symboliques : en août 1922, il fait baptiser une rue « Louise Michel » : cela devient une véritable affaire qui oppose gauche et droite et qui débouche sur un refus du ministre de l‘Intérieur. Les conservateurs ironisent : « Quant à Pasteur, on verra plus tard, quand on aura épuisé le calendrier rouge. Il reste encore Lénine, Trotsky et quelques autres... ». Lors de la commémoration de l’Armistice, le 11 novembre 1923, les directeurs des écoles primaires font enlever des bouquets les rubans rouges placés par la mairie : ils sont accusés de préférer « marcher devant la Croix plutôt que devant le drapeau rouge ». Les relations tendues entre le maire communiste et les autorités amènent en 1923 le préfet à suspendre à titre temporaire Sébastien Velly.

Le 18 juillet 1924 Velly meurt d’une phtisie galopante. Et c’est Daniel Le Flanchec qui est élu maire de Douarnenez en octobre 1924. C’est un ancien employé municipal de Lambézellec de 43 ans. Brillant orateur, il n’a peur ni de la provocation ni de la bagarre. Ancien anarchiste, il est un des fondateurs du parti communiste en Bretagne et a participé au congrès de Tours. Il est depuis 1923 secrétaire fédéral du PCF. Avec l’élection de cette forte personnalité, « le centre de gravité du PCF » glisse de Brest vers Douarnenez (Christian Bougeard).

Lire aussi:

Communistes de Bretagne (1921-1945)

(http://www.humanite.fr/social-eco/douarnenez-ces-sardinieres-qui-ont-su-tenir-tete-l-546179

Comité de grève de 1924 – Coll. Alain Le Doaré. Premier rang de gauche à droite : Etienne Jequel, Anna Julien, Le Cossec, maire durant la destitution de Daniel, Daniel Le Flanchec, Alexia Poquet, Charré (des jeunesses communistes). Deuxième rang : Charles Tillon, Simonin, Lucie Colliard, Boville, Mme Le Flanchec, Faure-Brac. Troisième rang : Bordennec, Renoult (de L’Humanité), Garchery, Mme Morvan, Gauthier, Jean Join, Mme Julien. Les femmes sont à la pointe du conflit. Le comité de grève est composé de cinq hommes et de six femmes parmi lesquelles Joséphine Pencalet dont l’élection au conseil municipal de Douarnenez (1925) fut annulée par le Conseil d’Etat. A côté des acteurs locaux, on remarque la présence d’un journaliste de l’Humanité mais aussi de cadres du PCF, responsables syndicaux

Comité de grève de 1924 – Coll. Alain Le Doaré. Premier rang de gauche à droite : Etienne Jequel, Anna Julien, Le Cossec, maire durant la destitution de Daniel, Daniel Le Flanchec, Alexia Poquet, Charré (des jeunesses communistes). Deuxième rang : Charles Tillon, Simonin, Lucie Colliard, Boville, Mme Le Flanchec, Faure-Brac. Troisième rang : Bordennec, Renoult (de L’Humanité), Garchery, Mme Morvan, Gauthier, Jean Join, Mme Julien. Les femmes sont à la pointe du conflit. Le comité de grève est composé de cinq hommes et de six femmes parmi lesquelles Joséphine Pencalet dont l’élection au conseil municipal de Douarnenez (1925) fut annulée par le Conseil d’Etat. A côté des acteurs locaux, on remarque la présence d’un journaliste de l’Humanité mais aussi de cadres du PCF, responsables syndicaux

Le Flanchec a incarné, de 1924 à 1940, un communisme municipal original faisant honneur à la réputation douarneniste de « turbulence et d’audace téméraire » (Michel Mazéas). Ses débuts de maire furent marqués par la révolte des sardinières (novembre 1924-janvier 1925). Cette « grève de la misère » éclate pour obtenir un salaire horaire de 1 franc au lieu des 80 centimes payés, et s’étend aux vingt usines implantées dans la ville. Une lutte de 48 jours s’engage, rythmée par des manifestations et des meetings, où s’expriment de nombreux dirigeants nationaux du PCF et de la CGT-U venus sur place. La lutte douarneniste est spectaculaire et symbolique. Charles Tillon, permanent régional de la CGT-U est à la manœuvre. Le PCF missionne des cadres dirigeants, comme Lucie Colliard et Marie Le Bosc. L’implication politique de ces deux femmes marque d’autant plus les esprits qu’elles ne sont pas citoyennes c’est-à-dire qu’elles n’ont pas le droit de vote. Mais dans le port sardinier, ce sont bien les femmes qui sont en première ligne : au comité de grève elles sont 6 sur 15 membres. Parmi les responsables communistes, le Breton Marcel Cachin, député de la Seine, vient en décembre 1924 apporter « le salut de la classe ouvrière parisienne pour la grève si sympathique des sardinières ». Le maire communiste est aux côtés des grévistes : Le Flanchec défile en tête de cortège, ceinturé de son écharpe tricolore, et l’Internationale en bouche. Et il reprend, sans doute, ce refrain chanté par les ouvrières : « Saluez riches heureux, ces pauvres en haillons, saluez, ce sont eux qui gagnent vos millions ». Le maire met en place un fonds de chômage tandis que le PCF ouvre une soupe populaire.

Victoire ouvrière et ancrage communiste

Mais les conserveurs ne veulent rien lâcher. Deux d’entre eux financent l’intervention violente de briseurs de grève. Le 1er janvier 1925 ces hommes tirent sur le maire : une balle lui traverse la gorge. La presse militante s’écrie : « On a voulu tuer notre camarade Le Flanchec et l’on voulait aussi tuer la grève ». L’émotion est très forte au plan national. Le préfet exige des industriels une sortie du conflit : le 8 janvier les revendications salariales sont satisfaites. La grève des sardinières chantant « Pemp real a vo ! » est aussi le symbole de la fin d’une « résignation bretonne » qui n’est plus de mise (Jean-Jacques Monnier). Ces semaines de lutte, relayées au plan national, sont un succès pour le jeune PCF et la CGT-U. Douarnenez est désormais un phare du communisme en France. Son maire, devenu célèbre, est autant admiré des marins et des usinières qu’il est détesté des puissants. L’élection municipale de 1925 se transforme en plébiscite en faveur de Le Flanchec. Au final, ces luttes sociales et politiques auront ancré le communisme à Douarnenez et ouvert la voie, après-guerre, à ses maires PCF : Joseph Pencalet, Yves Caroff, Joseph Trocmé et surtout à Michel Mazéas qui dirigea la ville de 1971 à 1995.

 

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1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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7 février 2020 5 07 /02 /février /2020 05:43
Edouard Mazé

Edouard Mazé

Histoires d'images, images d'Histoire réalisé en 2014 par Moïra Chappedelaine-Vautier (54 mn)  http://www.tebeo.bzh/replay/354-histoires-dimages-images-dhistoires/8880334

Histoires d'images, images d'Histoire réalisé en 2014 par Moïra Chappedelaine-Vautier (54 mn) http://www.tebeo.bzh/replay/354-histoires-dimages-images-dhistoires/8880334

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

38/ Edouard Mazé (1924-1950)

Ouvrier du bâtiment ; militant de la CGT à Brest (Finistère).

Frère du secrétaire général du syndicat CGT du bâtiment de Brest (manoeuvre chez Sainrapt et Brice), Édouard Mazé fut tué par les forces de l’ordre d'une balle en pleine tête lors de la manifestation du 17 avril 1950 à Brest.

Presque entièrement détruite en 1944, encore un énorme chantier de reconstruction en 1950, Brest vit de plein fouet les tensions de la guerre froide en pleine guerre d'Indochine. 

Au mois de janvier avait déjà eu lieu dans le Finistère la grève des carriers d’Huelgoat, rejoints par les marins-pêcheurs qui protestent contre les importations de poissons puis par les fonctionnaires de Brest qui réclament le maintien de l’indemnité qui leur est versée au titre de « ville sinistrée ».

"Le 19 mars, ce sont plus de 5 000 ouvriers du bâtiment qui entrent à leur tour en grève, afin d’obtenir une augmentation de salaire. Ils sont bientôt suivis par les dockers du port de Brest et, peu à peu, la cité finistérienne prend des allures de forteresse assiégée par la grève générale.  Elle durera plus d’un mois et sera sanglante.

Les manifestations se succèdent devant un impressionnant déploiement de forces de police jusqu’à la tragique journée du 17 avril 1950 : une fusillade éclate et Edouard Mazé, 26 ans, frère du secrétaire du syndicat du bâtiment, affilié à la CGT, s’effondre. Au final, le bilan est très lourd : un mort, de nombreux blessés dont certains gravement, à l’image de Pierre Cauzien, qui est amputé d’une jambe cinq jours plus tard. Edouard Mazé devient instantanément un emblème de la répression policière et se forge autour de lui une mémoire d’autant plus vive que l’enquête diligentée aboutit à un non-lieu" (Erwan Le Gall, site internet En Envor).

Sa mort provoqua un grande émotion et fait partie de la mémoire ouvrier de la ville et de la région. Ses obsèques ont lieu le 19 avril 1950. Un cortège accompagne les proches de l'ouvrier sur la tombe duquel figure l'épitaphe "Mort pour le pain, la paix et la liberté". L'enquête lancée à la suite de ce drame, au cours duquel un autre militant, Pierre Cauzien, est grièvement blessé, a abouti à un non-lieu.

Le cinéaste finistérien René Vautier, 20 ans, communiste, tout jeune auteur du brûlot anti-colonial "Afrique 50",  se rend clandestinement à Brest à la demande de la CGT pour relater cette fin tragique dans son film Un Homme est mort (film disparu, mais à l'époque projeté 88 fois dans les rues de Brest, la 89e projection lui ayant été fatale), dont le titre et l'histoire ont été repris par une belle bande dessinée de Kris et Davodeau (Futuropolis, 2006), base d'un long métrage d'animation de Olivier Cossu sorti en 2017.

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

Voir aussi:

Histoires d'images, images d'Histoire réalisé en 2014 par Moïra Chappedelaine-Vautier (54 mn)

http://www.tebeo.bzh/replay/354-histoires-dimages-images-dhistoires/8880334

Ce titre "Un homme est mort" est emprunté à un poème d'Eluard en hommage au journaliste de L'Humanité et militant communiste Gabriel Péri, fusillé par les Nazis:

Un homme est mort qui n’avait pour défense                                                          

Que ses bras ouverts à la vie                                                                                

Un homme est mort qui n’avait d’autre route                                                          

Que celle où l’on hait les fusils                                                                                

Un homme est mort qui continue la lutte                                                            

Contre la mort contre l’oubli.

Après les grèves du bâtiment de 1950 et la mort d'Edouard Mazé le 17 avril 1950, le député communiste de Brest Gabriel Paul, ami  de Pierre Cauzien, a accompagné la grande grève des travailleurs de l'Etat en 1951 et joué un rôle décisif à l'Assemblée Nationale pour la promulgation du décret du 22 mai 1951 qui alignait les salaires des travailleurs de l'Etat sur ceux des métallurgistes de la région parisienne. 1950 fut, dans le contexte de la lutte contre la guerre d'Indochine, des mouvements ouvriers et populaires dans un climat d'exaspération sociale liée à la misère, et de guerre froide, une période d'anti-communisme d’État très violent: ainsi les députés communistes du Finistère, Alain Signor et Marie Lambert, furent emprisonnés cette année-là pour avoir manifesté contre la guerre d'Indochine, comme Jacques Duclos, lui-même, pourtant figure de la résistance.

Lire aussi:

Chronique des sections du PCF en Finistère 1955-1957: les carnets de Pierre Le Rose, dirigeant départemental du PCF

L'audience du Parti Communiste à la libération dans le Finistère

1967-1968: le Parti Communiste dans les luttes du Finistère (archives Pierre Le Rose)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

Extrait d'un article de notre ami Paul Dagorn : Brest l'insoumise

Brest l'insoumise - quatre bandes dessinées sur l'histoire de Brest, par Paul Dagorn: René Vautier-Edouard Mazé, Anne Corre, la guerre d'Espagne à Brest, Nathalie Lemel, ou les noces de la BD et de l'histoire sociale

En 1950, "Brest dont il ne reste rien" comme l'a écrit Prévert dans le poème Barbara, connaît une reconstruction difficile après les bombardements. Brest compte plus de 15 000 ouvrier-e-s (un dixième de la population), dont 6 à 7 000 à l'Arsenal, autant dans la construction, le reste essentiellement des dockers. Si les salaires sont corrects pour l'époque car on a besoin d'eux (l'Arsenal construit même des navires marchands), on en exige beaucoup et les deux dernières catégories restent dans la précarité. 

La construction emploie des Maghrébins, mais aussi des ouvriers venus des campagnes léonardes très catholiques que l'évêché incite à adhérer à la CFTC et même à prendre part aux grèves. Avec la scission FO-CGT, celle-ci, courroie de transmission du PCF, voit dans la scission comme une manœuvre des Etats-Unis dans le cadre des débuts de la guerre froide et de la guerre d'Indochine.

Néanmoins, une convergence s'opère même avec des militants de la CNT anarchiste présente à l'Arsenal. La manifestation, suite à l'Appel national du 12 mars 1950, pour la paix en Indochine et contre la misère est interdite par le maire RPF (gaulliste), Alfred Chupin. Cependant deux ou trois centaines d'ouvriers décident de manifester. Ils sont bloqués, mais le lendemain le jeu est calmé par quelques augmentations (dont celle de la future victime Edouard Mazé) malgré un affrontement musclé entre la police et les dockers en position de force, car ils contrôlent l'importation de vin d'Algérie et de charbon. 

Un mois plus tard, la situation reste bloquée et une députée PCF (Marie Lambert) et deux délégués CGT venu-e-s porter plainte, sont arrêté-e-s. Le 16 avril, une manifestation unitaire est prévue. Dans la nuit du 16 au 17, le maire décide l'interdiction, appuyé par le député de droite André Collin, par ailleurs Secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Face à une présence policière massive et des heurts violents, la situation s'aggrave et la police reçoit l'ordre de tirer dans la confusion générale, peut-être pour disperser la manifestation. Mais le résultat est là: 24 gendarmes et 9 CRS blessés (un seul devra se rendre à l'hôpital, le long duquel s'est déroulé l'affrontement!), 12 ouvriers hospitalisés et 14 autres blessés légers, mais un homme est mort, Edouard Mazé, qui accompagnait son frère, délégué CGT.

Le traumatisme est grand. Un an plus tard, une manifestation du souvenir a lieu, et en 1951-52, si les grèves et manifestations persistent et même s'intensifient, la police reçoit l'ordre d'éviter les affrontements. 

La BD Un homme est mort, de Kris (scénariste) et Etienne Davodeau, s'articule aussi sur la personnalité de René Vautier, résistant à 15 ans, étudiant à l'IDHEC (Institut des Hautes Etutdes Cinématographiques), qui s'était déjà distingué par son premier film Afrique 1950 , commandé par la Ligue de l'Enseignement, mais que Vautier détourne de son objectif pour en faire un film anti-colinialiste, ce qui le conduit à l'acheminer clandestinement par le Sahara vers la France, où il restera 40 ans sous le boisseau. Natif de Camaret, il profite d'une campagne de pêche pour aller filmer en Irlande des militants de l'IRA, bien qu'il désapprouve leurs actions terroristes.

Rentré à Brest, il se trouve évidemment au cœur des événements. C'est ainsi qu'il filme la manifestation tragique du 17 avril. Après la mort d'Edouard Mazé, il décide de projeter le film dans les quartiers sur un drap à l'arrière d'une camionnette et dans des salles improvisées. Mais il a omis de faire des copies et après 150 projections le film se dégrade et casse. Seuls quelques bouts seront sauvés. En 2006, il s'avère que quelques "rushes" non utilisés par Vautier ont été donnés à un autre cinéaste engagé, Robert Ménégoz, qui les avaient utilisés dans son film Vivent les dockers. Et dans ces quelques images des années 50, le scénariste Kris découvre avec émotion le visage de son grand-père venu apporter avec d'autres camarades une gerbe de fleurs à l'endroit où est tombé Edouard Mazé*.

* A la présentation de la BD, le 14 décembre 2006 à Brest, Etienne Davodeau était absent. Restaient à la tribune Kris, Pierre Cauzien, amputé d'une jambe après sa blessure, et René Vautier, que je connaissais personnellement grâce à France-Algérie. Malheureusement, depuis, Pierre et René sont décédés.  

Extrait de la BD de Kris et Davodeau Un homme est mort chez Futuropolis (2006)

Extrait de la BD de Kris et Davodeau Un homme est mort chez Futuropolis (2006)

Extrait de la BD de Kris et Davodeau Un homme est mort chez Futuropolis (2006)

Extrait de la BD de Kris et Davodeau Un homme est mort chez Futuropolis (2006)

Photo Le Télégramme: Le cinéaste René Vautier, 82ans, entre le portrait d'Édouard Mazé et l'un des frères de ce dernier, Ernest (de profil), était présent, hier, dans la ville qu'il a plusieurs fois filmée en ébullition.

Photo Le Télégramme: Le cinéaste René Vautier, 82ans, entre le portrait d'Édouard Mazé et l'un des frères de ce dernier, Ernest (de profil), était présent, hier, dans la ville qu'il a plusieurs fois filmée en ébullition.

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1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

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1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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6 février 2020 4 06 /02 /février /2020 06:55
Guy Liziar Le Télégramme

Guy Liziar Le Télégramme

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

37/ Guy Liziar (1937-2010)

Notice biographique du Maitron en ligne - Jacques Girault et Alain Prigent

Né le 7 février 1937 à Quimerch (Finistère), mort le 14 novembre 2010 à Brest (Finistère) ; instituteur ; militant communiste dans le Finistère, maire du Relecq-Kerhuon.

Fils d’un ajusteur mécanicien et d’une future couturière d’opinions communistes, Guy Liziar reçut les premiers sacrements catholiques. Il obtint le baccalauréat « Mathématiques élémentaires » et devint instituteur. Après avoir travaillé comme surveillant dans un collège technique, il enseigna à Treffiagat et à Lesconil, à l’école primaire Kergoat dans la ZUP de Brest, puis à partir de 1970, au Relecq-Kerhuon. Il se maria en août 1963 au Relecq-Kerhuon avec Marie-Louise Léost, assistante sociale, communiste, fille d’un maçon socialiste. Le couple eut trois enfants puis divorça. Liziar se remaria en mai 1992 au Relecq-Kerhuon, avec Marie-Hélène Aubert, fille d’un secrétaire comptable à l’arsenal maritime de Brest.

Membre du Syndicat national de l’enseignement technique en 1958, Liziar devint membre du Syndicat national des instituteurs.

Liziar adhéra au Parti communiste français et aux Jeunesses communistes en mars 1959. Il entra au bureau de la fédération des JC, puis fut membre du secrétariat de la section communiste du Relecq-Kerhuon, chargé de l’organisation et de la commission des fêtes. Responsable de l’organisation départementale de Loisirs et vacances de la Jeunesse, il entra au comité de la fédération communiste en 1966, puis de la fédération Finistère-Nord à partir de 1972, responsable de la commission « vie municipale et cantonale » à la fin des années 1970, et y resta jusqu’en 1987, année où il demanda à être libéré pour s’investir davantage dans les associations.

Il était en effet membre du conseil d’administration du patronage laïque et militait dans le comité local de l’association de parents d’élèves. Depuis 1964, il avait créé des centres nautiques (Esquibien près d’Audierne, puis Lechiagat-Le Guilvinec, puis du Relecq-Kerhuon et de Camfrout). Il créa en 1977 une association TUL qui se transforma après des difficultés, à partir de 1990, en « Association vacances, évasions, loisirs » qui acheta la « Résidence-club Le Savoy » au Grand-Bornand (Haute-Savoie) dont il s’occupa avec d’autres bénévoles.

Liziar fut le suppléant du candidat communiste Yves Cam aux élections législatives dans la troisième circonscription (Landerneau) en 1967 et en 1968. Candidat aux élections législatives dans cette circonscription (Brest II) en 1973, il obtint 3 392 voix sur 64 760 inscrits (6, 18 % des suffrages exprimés au premier tour). Candidat aux élections législatives de 1978 dans la même circonscription (5 402 voix au premier tour, 77 410 inscrits), au Conseil général en 1970 (canton de Landerneau), en 1973, en 1976 (canton de Brest 2, Guipavas-Kerhuon-Guesnou), en 1982 dans le septième canton de Brest, il fut également candidat aux élections régionales.

Candidat sur la liste présentée par le PCF aux élections municipales de 1971 au Relecq-Kerhuon, chef de file des communistes sur la liste d’union de la gauche en 1977, Liziar fut élu et devint maire de la commune. Pendant son mandat, il réalisa des aménagements de logements sociaux, une maison des associations et une salle des fêtes.

Vice-président de la communauté urbaine de Brest, il fut chargé des questions des eaux, de l’assainissement, de la collecte des déchets et du service public de ramassage. Il présidait aussi le syndicat mixte de l’aménagement hydraulique de l’Elorn et de la rivière de Daoulas (construction du barrage de Drennec). Il fut élu, le 25 novembre 1979 au congrès de Pantin, au conseil national de l’association des élus communistes et républicains. La liste qu’il conduisait fut battue en 1983 par la droite mais il resta conseiller municipal minoritaire jusqu’en 2008. Il apporta son soutien à la liste d’union conduite par un militant socialiste qui l’emporta contre la droite qui administrait la commune depuis 1983.

Liziar mourut à la clinique Pasteur de Brest. La presse régionale et diverses personnalités de tendances politiques différentes lui rendirent hommage.

 

https://maitron.fr/spip.php?article139276, notice LIZIAR Guy, Edouard, Paul. par Jacques Girault, Alain Prigent, version mise en ligne le 9 janvier 2012, dernière modification le 9 janvier 2012.

Guy Liziar Photo Le Télégramme

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5 février 2020 3 05 /02 /février /2020 07:10
Henri Moreau - Cliché fourni par Gildas Priol.

Henri Moreau - Cliché fourni par Gildas Priol.

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

36/ Henri Moreau (1908-1943)

Le local de la fédération du PCF Finistère est installé dans une petite rue, entre la rue Jean Jaurès et le cimetière Saint Martin, qui porte le nom de ce grand résistant communiste brestois.

Voici la notice du Maitron établie par Gilles Pichavant sur la base notamment du travail d'Eugène Kerbaul dans le Maitron des fusillés. 

***

Né le 25 octobre 1908 à Tours (Indre-et-Loire), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; musicien des Équipages de la Flotte (marin de l’État) ; communiste ; OS, FTPF.

Fils d’Alexandre Moreau, charcutier puis facteur des PTT, revenu très malade de la 1ère guerre mondiale, et d’Adrienne Leroux, sans profession puis couturière, Henri Moreau fut adopté par la Nation en 1925. Il s’engagea jeune dans la « Musique des Équipages de la Flotte ». D’après Eugène Kerbaul, il était l’un des deux militaires de carrière en activité qui furent membre du Parti communiste à Brest à la fin des années 30, l’autre étant Georges Cadiou.
Il se maria le 9 septembre 1931 à Chouzé-sur-Loire (Indre-et-Loire) avec Simone, Geneviève Pineau, le couple avait un enfant.
Henri Moreau aida la Jeunesse communiste de Brest à constituer une chorale et une société de musique, « La Lyre Populaire Brestoise », à la fin des années 40 mais elle eut peu l’occasion de se manifester.
À la fin de 1940 il fut démobilisé en zone non-occupée, et devenu retraité de la marine nationale, il revint à Brest. Il y reprit aussitôt le contact avec le PCF clandestin. Son domicile de la rue Portail devint un dépôt de matériel léger d’imprimerie : stencils pour ronéo (petite machine à imprimer de bureau), papier, encre, etc. En effet, il avait reçu pour mission de s’occuper du matériel de propagande résistante des communistes et du Front national. En mai 1942, à la suite de la mise sur pied des FTPF dans le département, son appartement servit aussi de dépôt d’armes et d’explosifs. Il participera personnellement à de nombreux sabotages.
A l’automne 1942, il devint responsable, pour le Finistère, de la propagande du PCF, mais ce fut pour peu de temps car il fut arrêté le 4 octobre par des policiers brestois et le Service de police anticommuniste (SPAC) pour "activité de franc-tireur" ; il était soupçonné de sabotage, fabrication et distribution de tracts.
Interrogé avec brutalité au poste de police Saint-Martin de Brest, et interné au château de Brest, jusqu’au 26 novembre 1942, il fut à cette date, transféré à Vitré. Le 11 décembre 1942, la Section spéciale de Rennes le jugea et le condamna à 5 ans de travaux forcés. Transféré à l’abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire), le 13 janvier 1943 pour y purger sa peine, il fut ensuite ramené à la prison Jacques Cartier, de Rennes, le 23 avril 1943, à la demande des Allemands.
Le 27 aout 1943, il intégra la prison de Fresnes (Seine) pour être jugé , en seconde instance, le 28 août par le tribunal allemand du Gross Paris, 11 rue Boissy-d’Anglas , et condamné à mort pour activités favorables à l’ennemi.
Fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, en même temps que 18 autres résistants communistes brestois, il fut inhumé avec ses camarades au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne)

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4 février 2020 2 04 /02 /février /2020 06:00
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

35/ Alphonse Penven (1913-1994)

Notice du Maitron en ligne par Christian Bougeard:  https://maitron.fr/

Né le 3 novembre 1913 au Huelgoat (Finistère), mort le 25 février 1994 au Huelgoat ; cultivateur ; maire PCF du Huelgoat (Finistère) (1945) ; conseiller général PCF du Huelgoat (1945-encore en 1988) ; député communiste du Finistère (1956-1958) ; membre du bureau fédéral et du comité fédéral du Finistère.

Après des études primaires à l’école du Huelgoat et l’obtention du certificat d’études Primaires à onze ans (suivi d’une année d’études complémentaire), Alphonse Penven travailla sur l’exploitation familiale. Habitant dans la Montagne finistérienne, une région bleue de tradition anticléricale gagnée par le socialiste Masson aux élections législatives de 1919 (député jusque 1936), Auguste Penven adhéra à la SFIO en 1936, parti au sein duquel il milita jusqu’à la guerre. Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier en 1940, parvint à s’évader, et fut démobilisé à Châteauroux en août 1941, avec le grade de maréchal-des-Logis.

En 1943, Alphonse Penven entra dans la Résistance dans les FTPF et avec les FTPF à divers sabotages dans une zone d’essor des maquis FTP en 1944. Le petit agriculteur Alphonse Penven, père de six enfants, propriétaire exploitant, incarne cette nouvelle génération issue de la Résistance qui contribua à l’enracinement d’un communisme rural dans le Centre Bretagne. En 1958, un rapport officiel insistait sur ses qualités : « Se montre très actif. Serviable et dévoué, il bénéficie dans son canton d’une grande popularité et de beaucoup de considération ». Il avait trente-deux ans en 1945 lorsqu’il adhéra au PCF et fut élu successivement maire, puis conseiller général du Huelgoat, une commune et un canton détenus par la SFIO avant la guerre. Le socialiste Pierre Blanchard y était devenu conseiller général en 1937. Le 23 septembre 1945, Alphonse Penven lui succéda dès le 1er tour sur ces terres de tradition bleue devenues rouges. Il était l’un des quatre conseillers généraux communistes du Finistère en 1945 et il fut sans cesse réélu car il représentait encore le canton du Huelgoat en 1988. Mais dans les années 1960, il resta l’un des deux élus communistes au conseil général. Alphonse Penven était aussi la principale personnalité paysanne du PCF dans le Finistère, la seule à siéger au bureau fédéral. Dans les années 1950, il était responsable de la CGA, « président » selon les sources internes du PCF. Nous ignorons s’il s’agit de la présidence départementale ou du syndicat agricole du canton mais cette mention disparaît à partir de 1954, ce qui correspond d’ailleurs à la disparition de fait de la CGA au profit de la FNSEA. Alphonse Penven assuma aussi des responsabilités dans le parti : membre du bureau de la section du Huelgoat et du bureau fédéral du Finistère jusque mars 1953 puis du comité fédéral. Le 19 mai 1957, il fut réélu au bureau fédéral jusqu’à 1962 puis resta membre du comité fédéral jusqu’à 1968.

Aux élections législatives de 1946 et de 1951, Alphonse Penven figurait sur les listes du PCF dans le Finistère. Le 2 janvier 1956, alors que neuf listes s’affrontaient, il était en deuxième position derrière le député sortant Gabriel Paul et Alphonse Penven fut élu député du Finistère avec 74 566 voix (18,7 %). Le maire du Huelgoat devait cette promotion en position éligible à la mise à l’écart du député sortant Alain Signor, à la suite de l’intervention du Comité central pour infléchir une ligne politique de la fédération considérée comme trop sectaire. En 1956, le PCF conserva deux députés dans ce département breton jusqu’à 1958. En novembre 1958, Alphonse Penven fut le candidat du PCF (15 % au premier tour) dans la 4e circonscription du Finistère (Morlaix I) dans laquelle se présentait aussi François Tanguy Prigent ainsi que le maire de Morlaix Jean Le Duc (Indépendant-CNI), et un MRP. Du fait d’un accord conclu entre la SFIO et le PCF dans le Finistère et notamment parce que Tanguy Prigent avait fait campagne pour le non au référendum, Alphonse Penven se désista au 2e tour en faveur de l’ancien ministre socialiste qui fut battu par Jean Le Duc. Il représenta encore le parti en novembre 1962 (16,9 % des voix au 1er tour) et se désista pour Tanguy Prigent (PSU) qui retrouva son siège de député. À nouveau candidat communiste en mars 1967 (19,3 % au 1er tour), juin 1968 et mars 1973, il se désista pour le candidat du PSU Roger Prat, élu d’extrême justesse en 1967 puis battu en 1968. Son suppléant était le cheminot de Morlaix François Paugam (1958 et 1962) puis l’instituteur Michel Derrien de Morlaix (1967). Auguste Penven fut bien l’un des principaux piliers du PCF dans le Finistère de l’après-guerre.

https://maitron.fr/spip.php?article148718, notice PENVEN Alphonse, François par Christian Bougeard, version mise en ligne le 7 septembre 2013, dernière modification le 8 septembre 2013.

 

***

Témoignage de Alain David: 

"Je garde en mémoire de nombreuses réunions électorales avec Alphonse ... et son talent d'orateur alors qu'il n'avait pas besoin de lire son discours. Me revient particulièrement ma première candidature aux législatives où , bien que déjà affaibli , Alphonse m'avait passé le flambeau tout en acceptant d'être suppléant.

L'autre jour, en faisant un peu de rangement, j'ai retrouvé une photo où nous apportions notre soutien aux salariés de Kaolins de Berrien qui occupaient l'entrepôt de la gare de Pleyber-Christ . On y remarque l'aisance d'Alphonse devant les travailleurs. La foule qui assista à ses obsèques à Huelgoat suffit à démontrer (mais bien sûr il n'en est pas besoin ) l'empreinte dont il a marqué ce coin de l'Arrée . En ces temps où les responsables politiques semblent souvent préparés et élevés en batterie, un témoin d'une autre époque où les valeurs étaient chevillées au corps" .

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

Lire aussi nos autres publications pour l'année du centenaire du Parti communiste dans la série "100 ans d'engagements communistes en Finistère":

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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3 février 2020 1 03 /02 /février /2020 16:23
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

34/ Michel Mazéas (1928-2013)

notice sur Michel MAZEAS par Emilie Biland et  Jacques Girault dans le Maitron: https://maitron.fr

Né le 14 février 1928 à Ploaré (commune réunie à Douarnenez, Finistère, en 1945), mort le 17 décembre 2013 à Douarnenez ; instituteur puis professeur de collège ; militant syndicaliste ; militant communiste dans le Finistère, maire de Douarnenez.

Athée, le père de Michel Mazéas était marin-pêcheur l’été et maçon l’hiver, comme beaucoup de Douarnenistes de l’époque. Sa mère travaillait comme ouvrière (Penn Sardin) dans une conserverie de sardines. Catholique, elle l’a fait baptiser et faire ses communions, mais elle le scolarisa, tout comme son frère, à l’école publique. Encouragé par un oncle maternel lui-même instituteur, Mazéas entra à l’École normale d’instituteurs de Quimper en 1944. Dans le cadre de l’Office du sport scolaire et universitaire (OSSU), il y pratiqua le hand-ball, le rugby et l’athlétisme.

Michel Mazéas se maria en septembre 1948 à Douarnenez avec une institutrice. Le couple eut deux enfants.

Quelques jours après son mariage, Michel Mazéas rejoignit sa première affectation en octobre 1948, dans une école littorale de la pointe du Finistère, à Saint-Philibert en Trégunc. En 1960, il obtint sa mutation à Douarnenez, sa ville natale. Son poste bientôt supprimé, il entreprit une licence d’histoire-géographie à la Faculté des lettres de Rennes, sur les conseils de l’inspecteur d’académie. Il devint PEGC en 1964, affecté au collège d’enseignement général de Douarnenez. A la fermeture de celui-ci, il enseigna l’histoire et la géographie dans la section technique du lycée de la ville, jusqu’à sa retraite en 1983.

Michel Mazéas devint membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs en 1950 et en resta membre jusqu’au milieu des années 1960. Délégué au congrès national du SNI, il intervint, le 7 juillet 1954, dans la discussion sur le rapport moral. Il indiqua qu’il fallait rechercher l’unité syndicale et donnait l’exemple de son département l’« harmonie » interne permettait des « actions fortes ». Lors du congrès de Bordeaux, le 21 juillet 1955, il exposait les revendications prioritaires de sa section (suppression des zones de salaires, augmentation de la base des salaires, accélération de l’avancement). Au congrès de Brest, le 19 juillet 1958, lors de la séance sur le thème « Les responsabilités de l’école et de l’université face aux problèmes que leur impose le devenir de la jeunesse », il préconisait des mesures permettant aux marins de profiter des bienfaits du système scolaire.

Michel Mazéas adhéra aux Jeunesses communistes dans les combats de la Libération (la maison de ses parents servant alors de PC), puis au Parti communiste français en 1949. Il fut pendant plus de trente ans membre du comité et du bureau de la section communiste de Douarnenez à partir de 1970. Au début des années 1990, il vendait encore l’Humanité et contribuait au journal de la section locale, Le Douarneniste, fondé dans les années 1950. Il entra au comité de la fédération communiste en 1961, au bureau fédéral en 1964, responsable du travail en direction des instituteurs et de la défense de l’école. A partir de 1968, il fut élu au seul comité de la fédération du Sud-Finistère. Responsable des élus communistes à partir de 1971, il suivit les cours de l’école centrale du PCF durant un mois, en 1972.

A partir des années 1960, Mazéas s’investit en outre fortement dans la vie associative douarneniste, d’abord en soutenant la création d’un centre nautique par le service départemental de la jeunesse et des sports (1961), où il introduisit, quelques années plus tard, l’Optimist, voilier-école pour enfants. Il fut aussi le premier président de la Maison des Jeunes et de la Culture (1967). Il participa en outre à des ateliers d’art, au cinéclub, à des activités d’aéromodélisme, en sa qualité de pilote d’avion.

Cet engagement associatif, ainsi que la notoriété de sa mère, figure des grèves de 1924, expliquait son repérage comme éligible. En 1969, à la faveur d’une élection partielle, il devint conseiller municipal d’opposition. Deux ans plus tard, il conduisit la liste d’union de la gauche et fut élu maire, puis réélu trois fois (en 1977, 1983 et 1989). Il fut membre de l’association des maires du Finistère, présidée par Alphonse Arzel (UDF). Il perdit son mandat en 1995 après la victoire de la liste de droite. Il devint alors conseiller municipal d’opposition, puis de la majorité, entre 2001 et 2008. En 2001, il figurait en effet en sixième position sur la liste de gauche « Pour Douarnenez, ensemble avec vous » conduite par Monique Prévost (divers gauche). Au cours de ce dernier mandat, il retrouva la présidence du conseil d’administration de l’hôpital de Douarnenez. Il cessa ses fonctions politiques en 2008.

Mazéas fut candidat aux élections législatives de 1973 dans la 7e circonscription (Douarnenez). Il arriva en tête de la gauche avec 8 824 voix sur 52 957 inscrits et fut battu au deuxième tour avec 16 238 voix. A nouveau candidat en 1978, il obtint, sur 57 275 inscrits, tour à tour 10 111 et 18 958 voix. Il fut candidat aux élections cantonales en 1970, 1976 et 1982, ainsi qu’aux élections sénatoriales : en deuxième position en 1998, il obtint 108 voix sur 2 059 inscrits et se désista pour la liste socialiste au deuxième tour... Dans un article sur la pêche, l’Humanité, le 26 mars 1997, indiquait que ses adversaires le surnommait « le seul maire de France à vivre sous les ponts », allusion à la modestie de son petit pavillon. Il fut candidat au conseil général en 1970, 1976, 1982.

Pendant ses quatre mandats de maire, furent notamment réalisées les constructions du nouvel hôtel de ville (1977), du nouvel hôpital (1980), de trois maisons de retraite (1972, 1975, 1994) et d’un foyer-logement (initié par Jean Peuziat, son premier adjoint socialiste, décédé en 2008) ainsi que plusieurs équipements sportifs. La municipalité Mazéas encouragea aussi l’installation d’entreprises de téléphonie (en particulier Matra devenue EADS Télécom), l’organisation de rassemblements de vieux gréements (tous les deux ans depuis 1986), ainsi que l’aménagement – contesté - du Port-Rhu et la création du Port-Musée (1993). Il a aussi contribué à la construction d’une École de Pêche et de Navigation (en 1976) et au développement de l’association Kan ar Mor, accueillant des personnes en situation de handicap mental, longtemps présidée par son premier adjoint.

En lien avec cette politique festive et culturelle, Mazéas contribua à l’histoire et à la mémoire de sa ville et plus largement du Sud-Finistère. Il écrivit de nombreux articles dans des revues locales dont Mémoire de la ville. Il évoqua à plusieurs reprises les tentatives expérimentales de vol de Jean-Marie Le Bris et son canot volant (milieu du XIXe siècle). Il fut un des fondateurs de l’association « La Barque ailée » placée sous le patronage de ce dernier, et a d’ailleurs longtemps fait partie de l’équipe locale de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM). Il écrivit plusieurs ouvrages sur la vie des marins pêcheurs.

https://maitron.fr/spip.php?article140774, notice MAZEAS Michel, Louis, Joseph par Emilie Biland, Jacques Girault, version mise en ligne le 5 juin 2012, dernière modification le 20 décembre 2013.

Michel Mazéas, sur le port du Rosmeur. | Archives Béatrice Le Grand. Repris par le Ouest-France en 2013

Michel Mazéas, sur le port du Rosmeur. | Archives Béatrice Le Grand. Repris par le Ouest-France en 2013

Article du Ouest-France lors du décès de Michel Mazéas

Maire pendant vingt-quatre ans, élu communiste pendant 39 ans. Une figure de la cité s’en est allée et, avec elle, le reflet d’une époque.

 

Le maire honoraire Michel Mazéas est décédé hier soir.

«Un personnage». Attaché à sa ville, comme sa ville était attachée à lui. Tout le monde le surnommait «Mich'Maz». Michel (Louis, Joseph) Mazéas est né le 14 février 1928 dans un foyer de marins-pêcheurs de Ploaré, à Douarnenez. Ses racines, il ne manquait jamais une occasion de leur rendre hommage. « Il est resté profondément attaché à ses origines et au monde de la mer », écrivait-il en quatrième de couverture d’un ouvrage sur la pêche sur thon, qu’il rêvait récemment de faire publier. L’un de ses derniers combats peut-être.

Inscrit maritime provisoire à 11 ans

La pêche au thon, justement : c’était la profession de son père Louis Mazéas, marié en l’église de Ploaré avec Joséphine Deudé, ouvrière de conserverie chez Amieux puis Carnaud. Le métier aussi de son fils, Louis, pêcheur à l’appât sur le bateau de Jo Picolec.

Michel Mazéas lui-même avait fait une fois une campagne de 21 jours, « nous avons essuyé trois jours de tempête, avec des creux de 14 mètres, et dérivé près de 100 miles à la cape, écrit-il dans Les houles de la mer d’Iroise. Moteur au ralenti, bout à la lame, le bateau semblait escalader des montagnes d’eau pour retomber dans des gouffres sombres, d’où il retombait à nouveau sur la crête des grosses lames. Parfois, l’hélice cavitait hors de l’eau, s’affolait un instant en faisant vibrer toutes les membrures. Dans ces moments-là, nous devenions soudain plus attentifs aux réactions du navire et nos regards se croisaient, interrogatifs, sur fond d’angoisse. » Tôt baptisé à l’eau de mer, Michel Mazéas est inscrit maritime provisoire dès l’âge de 11 ans.

Instituteur public en 1948

La Seconde Guerre mondiale le conduit à opter pour une carrière dans l’enseignement public : en 1943, il tombe malade, sa pleurésie l’empêchera, plus tard, d’exercer sa passion : pilote d’avion. En 1948, il devient alors instituteur public, il exerce pendant onze ans à Trévignon. En 1960, l’enseignement obligatoire est prolongé de 14 à 16 ans, il hérite alors d’une mission de deux ans à Douarnenez : enseigner aux jeunes de 14 ans, qui doivent encore étudier pendant deux ans.

Maire de sa ville natale de 1971 à 1995

Le 21 mars 1971, Michel Mazéas est élu maire pour la première fois. Les mandatures qui suivent voient la mise en place des classes de mer et de voile, et la réalisation de grands équipements : hôpital, maisons de retraite, centre des arts… Trois fois, son « ticket » politique est imparable : le communiste Michel Mazéas à la mairie, les socialistes Jean Peuziat et Daniel Bouër comme adjoints.

Au conseil municipal, il impose ses choix. Malheur au contradicteur : entier et passionné, Michel Mazéas a des colères homériques, la voix puissante et des yeux bleus gris-acier, qui foudroient les opposants. Pourtant, quelles que soient les divergences d’opinions, l’homme est respecté par tous et son intégrité ne sera jamais remise en cause. Mich’Maz’, c’est « la statue du commandeur », compare un confrère, il y a quelques années.

En 1995, le maire communiste chute de 51 voix, plombé par le feuilleton politique et la liquidation de la société d’économie mixte (Sem) du Port-Musée. Conseiller d’opposition, puis à nouveau de la majorité en 2001, sous la mandature Prévost, il sera « poussé vers la sortie » par la nouvelle équipe candidate à gauche en 2008. À 80 ans, « je n’avais pas l’intention de décrocher, mais j’en ai vu d’autres », relativisera-t-il, plus tard.

En 2008, Michel Mazéas avait reçu la médaille d’or des collectivités locales, départementales et régionales. En avril, la médaille de la Ville, remise par Philippe Paul (« Le sénateur-maire avait quatre ans quand j’ai été élu maire pour la première fois ! ») saluait ses 39 années au service de Douarnenez. En 2000, recevant la légion d’honneur des mains de Marie-George Buffet, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, il avait dédié sa récompense à tous les Douarnenistes, responsables d’associations et sportifs, au motif « que les qualités personnelles ne sont rien, sans la volonté des autres ».

Historien de la Ville

Ces derniers temps, le maire honoraire allait régulièrement à la mairie pour répondre à des demandes de renseignements. Longtemps, il avait animé la revue patrimoniale des Mémoires de la ville. Outre son livre Les houles de la mer d’Iroise aux éditions Maritimes et d’Outre-Mer, qui raconte des épisodes salés de la vie difficile des marins-pêcheurs, « des récits de 1911 à 1993 », il a aussi écrit Ploaré, une église du XVIe siècle, et de nombreux articles dans Armen, Armor Magazine, Atouts Bretagne…

Dans Les houles de la mer d’Iroise, Michel Mazéas salue la mémoire de « ses compagnons de mer, dont beaucoup ne sont plus là aujourd’hui. Pour la plupart, ils se sont perdus dans les tempêtes. Les autres ont été emportés par le temps. Ils voguent quelque part comme les mouettes que le vent entraîne loin de nous, avant de disparaître à nos yeux qui cherchent à les suivre encore. » Ce mercredi matin, la ville de Douarnenez, en deuil, va guetter l’horizon.

Yvonne Rainero sur Michel Mazéas:

"Voilà ce que j'écrivais sur le site de la section de Quimper lors des obsèques de Michel Mazéas : Michel Mazéas, ancien maire communiste de Douarnenez, nous a quittés

Michel a pris le larg
e, nous laissant sur le rivage.

L'hommage qui lui a été rendu à Douarnenez a été suivi par près de mille personnes.

Plusieurs anciens ministres, des élus de tous bords politiques.

Bien sûr ceux qui ont partagé son engagement communiste comme Hugues Tupin, conseiller municipal de Douarnenez, Jean-Pierre Jeudy, ancien maire de Carhaix, Piero Rainero élu à Quimper et ancien secrétaire départemental, Éric Le Bour actuel dirigeant de la fédération du Finistère, des représentant(e)s des sections PCF du Finistère.

Les associations d'anciens résistants, l'Anacr dont il était président d'honneur de la section locale, l'ARAC, les Français Libres... formant une haie d'honneur avec leurs drapeaux.

Les canotiers de la Société Nationale de Sauvetage en Mer, avec leurs vareuses, doublant cette haie d'honneur.

Et bien d'autres.

Et la foule des anonymes venus honorer celui qui était si proche de ses administrés et restera toujours leur maire.

Car Michel Mazéas qui a été le maire communiste de Douarnenez pendant 4 mandats, de 1971 à 1995, a incarné sa ville si intimement qu'aujourd'hui et pour longtemps encore on ne peut évoquer Douarnenez sans y associer ce maire emblématique. Sa trace est partout : écoles publiques, hôpital, dont il avait posé la 1ère pierre et qu'il a défendu avec ardeur, MJC, foyers pour personnes âgées...

Maire dans la durée d'une ville où les têtes s'enflamment vite, sans céder sur ses convictions, fortes et qu'il affirmait vigoureusement, il avait transcendé les frontières politiques et rassemblé largement la population qui savait pouvoir compter sur lui. Elle se reconnaissait dans ce fils de marin-pêcheur cégétiste et d'une ouvrière de conserverie qui avait participé à la grève de 1924 aux côtés de Joséphine Pencalet, sardinière présentée aux municipales par le parti communiste et élue par des hommes, vingt ans avant que les femmes n'obtiennent le droit de vote, et dont l'élection fut cassée par le préfet d'alors.

Michel Mazéas avait 11 ans quand il devint inscrit maritime provisoire, accompagnant son père dans les « houles de la mer d'iroise » qu'il a évoquées dans un livre.

Il en avait 12 quand les troupes allemandes ont occupé Douarnenez et réquisitionné son école, provoquant déjà son indignation.

Très vite il devint un résistant « en culottes courtes », selon son expression, échappant plusieurs fois de peu à la répression de l'armée d'occupation mais perdant plusieurs de ses amis d'enfance.

Quand vint la libération de Douarnenez, le jeune résistant dont la carte de FTP portait la mention « collégien », adhéra au parti communiste, en 1944, à 16 ans, dans la promotion Guy Môquet comme il aimait à le rappeler.

Instituteur au sortir de l'École Normale, puis, ayant repris ses études, professeur, il s'impliqua fortement dans son métier d'enseignant et auprès de ses élèves, mais aussi dans la vie associative, culturelle, sportive, puis politique de sa ville, comme dans la vie politique et sociale de son département, toujours présent dans les grands mouvements et sur tous les fronts : école, hôpital, pêche, sécurité maritime et protection des côtes...

Son engagement pour les valeurs de liberté, de fraternité, de solidarité, pour la justice, pour la paix, fut constant.

Pendant la guerre d'Algérie, son action lui valut de recevoir des menaces de l'OAS.

Après les massacres de Sabra et Chatila en 1982, la ville de Douarnenez fut l'une des municipalités communistes qui accueillirent des enfants rescapés du camp de réfugiés palestiniens. Son maire fut ainsi l'initiateur d'une tradition de solidarité avec le peuple palestinien qui se poursuit aujourd'hui avec notamment le jumelage entre la ville de Douarnenez et le camp de Rachidiyeh au Liban.

Michel Mazéas était un homme de passions, passions multiples qui se juxtaposaient et s'entrecroisaient pour tisser sa personnalité.

Passion de la mer : il voulait la faire partager aux jeunes qu'il initia à la voile, et accompagna jusqu'au plus haut niveau, mondial pour certains ; il fut le pionnier en France de l'apprentissage de la navigation sur Optimist ; il était aussi canotier bénévole sur le bateau de sauvetage de la SNSM, toujours disponible pour venir en aide aux marins en détresse.

Bien des dirigeants du PCF ont connu grâce à Michel les quais de Douarnenez et sa rade.

Passion de l'aviation : il la pratiquait en pilote confirmé, et s'intéressait à son histoire, qu'il rendît hommage à la mémoire d'un pionnier comme Jean-Marie Le Bris, ou à celle de Maurice Bon, pilote de l'escadrille Normandie-Niemen, disparu en 1943, dont l'aéroport de Quimper porte le nom.

Passion de l'histoire : celle de Douarnenez bien sûr, et de son riche passé, de l'époque gallo-romaine jusqu'à l'histoire contemporaine, les sardinières et leurs luttes, les récits de mer, la Résistance.

Passion de la langue bretonne : radios et télévisions lui donnaient fréquemment l'occasion de s'exprimer en breton ; et c'est en breton qu'il entonnait les chants traditionnels comme ceux qui avaient accompagné les mouvements sociaux.

Passion de la vie publique : il put s'y consacrer pendant ses mandats d'élus, et au-delà.

Passion de l'humain et du partage pour tout résumer.

Il accordait beaucoup d'importance à la transmission de ses connaissances, de ses valeurs, aux jeunes en particulier. Et il ne manquait pas une occasion de témoigner dans les établissements scolaires sur la Résistance, à travers ses propres souvenirs.

Michel, nous serons fidèles à ta mémoire et à tes valeurs.

C'est pourquoi nous ne pouvons tolérer que le rédacteur d'un site internet d'extrême-droite intitulé Breiz Atao et courageusement établi à l'étranger ait osé écrire : « Michel Mazéas, l'ignoble pourriture communiste de Douarnenez, nous a fait le plaisir de crever ».

Ce digne héritier des nazis bretons, qui s'enfoncèrent dans la collaboration la plus indigne, le racisme et l'antisémitisme les plus ignobles, dénoncèrent et assassinèrent des résistants, accompagnèrent jusqu'au bout les nazis en déroute, n'hésite pas à se réclamer d'Olier Mordrel, condamné à mort par contumace en mars 1940 et en juin 1946, mais qui finit sa vie tranquillement en 1985, n'ayant en rien renoncé à ses idées fascistes. Olier Mordrel qui écrivait en 1935 : « le fascisme... est jeunesse, force et renouveau » et appelait à des mariages de couples « en faveur d'enfants de type nordique breton (sic) » au nom de la « pureté de la race ».

Le rédacteur de Breiz Atao n'est pas en reste sur ses aînés, dénonçant dans son délire haineux la « tyrannie socialo-marxiste », la « justice rouge confite de sionisme », appelant à un « conflit d'extermination entre 2 camps opposés »...

Raciste, antisémite, anticommuniste, admirateur du fascisme, il n'en est pas à son coup d'essai.

Il a déjà été condamné par le tribunal de Quimper, en son absence, pour diffamation à l'égard du maire de Quimper et d'une élue régionale de la gauche bretonne, et incitation à la discrimination raciale à l'encontre d'un sonneur du bagad Kemper, champion de Bretagne de bombarde, dont la couleur de peau ne lui semblait pas répondre au « type nordique breton » préconisé par son maître Olier Mordrel.

Après appel la condamnation, bien légère au regard des faits, vient d'être confirmée par le tribunal de Rennes. Mais toujours pas exécutée.

Le coupable serait introuvable.

Cette impunité est insupportable, il faut y mettre fin".

(...)

" Pour ses jeunes années il faut lire les Houles de la mer d'Iroise, Michel par lui-même : enfant en révolte contre l'occupant, puis jeune résistant en culottes courtes dont la carte de FTP portait la mention collégien, adhérant aux jeunesses communistes en 1944 à 16 ans dans la promotion Guy Moquet, il en était fier; jeune mousse partant en mer avec son père quand il n'avait même pas l'âge d'être inscrit maritime. Tout cela est absent dans le Maitron. Comme son attachement à la langue bretonne, il était de ceux qui avaient travaillé à la proposition de loi communiste sur le sujet, et les journalistes ne rataient pas une occasion de l'interviewer en breton, y compris dans les manifs, ou de l'inviter dans les émissions de radio. Jusque lors de ses obsèques, il avait tenu à ce que soit chanté le Bro gozh ma zadoù. Rien non plus sur ses engagements courageux : contre la guerre d'Algérie, en lien avec René Vautier, ils reçurent tous les deux un cercueil à leur nom, charmante attention des assassins de l'OAS; pour le peuple palestinien, il fut l'initiateur à Douarnenez d'une tradition de solidarité qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui, en accueillant à Douarnenez des enfants palestiniens rescapés des massacres de Sabra et Chatila. Boris Le Lay, le néonazi du site Breiz Atao qui faisait encore ses premières armes, avait publié des propos ignobles à propos de la mort de Michel. Il cumule depuis les condamnations mais est toujours en liberté... "

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2 février 2020 7 02 /02 /février /2020 07:48
Pierre Guéguin, fusillé le 22 octobre 1941 dans la carrière de Châteaubriant - Ancien conseiller général et maire communiste de Concarneau, acteur majeur du Front Populaire

Pierre Guéguin, fusillé le 22 octobre 1941 dans la carrière de Châteaubriant - Ancien conseiller général et maire communiste de Concarneau, acteur majeur du Front Populaire

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

33/ Pierre Guéguin (1896-1942)

Né le 18 août 1896 à Quimerc'h, Pierre Guéguin est un fils d'instituteur. Mobilisé pendant la première guerre mondiale avec la classe 1916, il restera profondement marqué moralement et politiquement les ravages et l'idiotie profonde de la guerre.  Il devient professeur de mathématiques à l'EPS après avoir été instituteur (il est issu lui-même d'une famille d'instituteurs laïcs), militant laïc, n'a pas quarante ans quand il est élu au Conseil Général du Finistère en 1934.

Il adhère à la SFIO en 1919, se trouvant encore dans l'armée.  Démobilisé en 1920 avec le grade de lieutenant, il devint membre du Parti communiste et de la CGTU après le congrès de Tours.

"Nommé instituteur à Quimperlé, il y créa une section de l’Association républicaine des anciens combattants dont il fut le président. Lors de l’inauguration d’un monument aux morts, le 3 juillet 1921, il prononça un discours, jugé « particulièrement violent » par les autorités, qui lui valut d’être frappé d’une sanction disciplinaire et d’être inscrit au Carnet B du Finistère. Il enseigna comme professeur de mathématiques à l’école primaire supérieure de Lorient, d’octobre 1924 à octobre 1926, date à laquelle il fut nommé à l’EPS de Concarneau (Finistère). Marié en janvier 1918 à Brest avec une employée de bureau, il eut un fils, Pierre Guéguin, instituteur également.
L’activité de Pierre Guéguin s’exerça autant dans le domaine syndical, à la Fédération unitaire de l’enseignement rattachée à la Confédération générale du travail unitaire, que sur le plan politique où il devint l’un des principaux animateurs du Parti communiste dans la région. Il parcourut le département, comme conférencier de son syndicat, traitant, en particulier, des problèmes agricoles et de la guerre. Son esprit critique l’entraîna à manifester dans le parti des opinions qui ne concordaient pas toujours avec la ligne officielle, voire à combattre avec vigueur cette ligne, dans les années 1929 et 1931 notamment. Plus tard, il défendit certes, dans le débat de tendances à l’intérieur du syndicat, les positions du parti envers la critique du courant révolutionnaire de l’École émancipée, animée par son jeune ami Marc Bourhis, mais il lui fut reproché de ne pas le faire sur un ton assez acerbe et de conserver des liens amicaux avec Marc Bourhis.
Ses contributions très denses et vigoureuses font apparaître l’auteur comme le maître à penser de son syndicat. Cependant, l’indépendance d’esprit de Pierre Guéguin se heurta souvent à la ligne du parti engagé dans un cours « gauchiste ». Il s’ensuivit fréquemment des rapports conflictuels bien connus à l’intérieur du parti mais aussi à l’extérieur. Les désaccords étaient importants aussi bien sur la question syndicale que sur celle de la laïcité. Mais ils prirent une ampleur particulière lorsque Guéguin signa avec plusieurs instituteurs communistes, le 19 novembre 1931, à Quimper, un texte qui prenait tout simplement la défense des oppositionnels exclus du parti. " " (Rodolphe Prager, Maitron en ligne).

Élu au conseil municipal de Concarneau lors du renouvellement général de 1929, il obtint plus de suffrages que le maire sortant, mais resta minoritaire.

C'est le premier et le seul élu cantonal du Parti communiste avant guerre dans le Finistère et l'un des sept conseillers généraux du PCF avant 1939. Il a mené une campagne comme candidat unique de la gauche dès le premier tour et a été élu avec un peu plus de 50% des voix au second. La victoire de Pierre Guéguin aux élections départementales à Concarneau symbolise et récompense l'unité retrouvée du monde ouvrier et de ses représentants politiques. Sa profession de foi est cosignée par la SFIO et le PCF. Elle marque aussi la reconnaissance d'un élu engagé dans les luttes sociales car il s'est fortement impliqué dans les grèves de 1929. Avec lui, le PCF a doublé son score dans l'arrondissement de Concarneau. 

Dans la foulée, Pierre Guéguin gagne les élections municipales de Concarneau en mai 1935. Concarneau fait partie des 4 communes emportées par le PCF dans le Finistère avec Beuzec-Conq, Le Guilvinec, Tréffiagat quand le PCF perd Pouldavid. A Douarnenez, la liste Le Flanchec est passée au 1er tour avec 1175 voix en moyenne contre 807 à la droite et 248 pour la liste dissidente. Mais Daniel Le Flanchec, en train de s'éloigner du PCF, est élu en avant-dernière position sur la liste.

A Concarneau, la progression de la tête de liste Pierre Guéguin qui passe de 47 voix (35,1% des exprimés) au premier tour de 1929 à 701 voix en 1935 (53,% des exprimés) lui permet d'être le seul élu au premier tour de la liste unique de la gauche. Le 10 avril, une réunion PCF-SFIO s'était tenue à Concarneau avec Guéguin, Tanguy Prigent, Le Normand pour préparer les municipales. 

Pour les élections législatives de mai 1936, la SFIO ne présente personne face à Pierre Guéguin sur la circonscription de Quimper 1. Le comité de Concarneau du Front Populaire organise des soirées radiophoniques pour écouter les les leaders du Front Populaire, Maurice Thorez, Léon Blum, Edouard Daladier, comme dans le pays Bigouden, où 200 personnes écoutent le discours de Maurice Thorez sous les Halles de Pont l'Abbé le 17 avril 1936.

Au premier tour des législatives à Quimper 1, Pierre Guéguin arrive en tête, battant le radical-socialiste sortant de près de 300 voix. Les communistes doublent leur base électorale par rapport aux législatives de 1932, en recueillant 13 226 voix contre 8 169 quatre ans plus tôt. Le score le plus important du PCF est obtenu au Relecq-Kerhuon avec 54,46% des voix exprimées. Il s'y présentait seul à gauche face au PDP et à une candidature du front paysan.

"Mais ce sont les résultats de Quimper 1, écrit Jean-Paul Sénéchal dans Finistère du Front populaire. 1934-1938. Lutte pour l'hégémonie et logique de blocs (PUR, 2017) qui créent l'évènement. Pour la première fois, en Bretagne, le PC arrive en tête d'une élection législative. Pierre Guéguin réussit à tripler les scores communistes en quatre ans. Il y fait progresser largement son parti au-delà même de l'augmentation moyenne nationale.... Dans la circonscription de Quimper-Concarneau, Guéguin obtient 4609 voix et améliore le score du PC avec 19,1% des inscrits contre 6,4% quatre ans auparavant. 

Le 3 mai, Pierre Guéguin aurait pu devenir le premier député communiste de Bretagne envoyé à l'Assemblée Nationale.  "Le radical Pierre Pouchus n'a pas réussi à effrayer les électeurs de Guéguin et à récupéré leurs voix. C'est le contraire qui se passe. 53,81% de ses électeurs ont choisi le candidat communiste au second tour.  Mais le maintien du radical hostile au Front Populaire a causé la défaite du maire communiste de Concarneau.  En juin, Guéguin va aider les ouvriers des établissements Trellu à se mettre en grève et à exposer leurs revendications. A l'été 1937, l'entente avec la SFIO se fissure et Pierre Guéguin dénonce vigoureusement devant les socialistes la politique de non-intervention du gouvernement Blum en Espagne, à l'occasion d'un Banquet à Carhaix le 25 juillet où était présent le ministre de l'agriculture Georges Monnet.  En 1937 toujours, Guéguin dénonce dans la fête des Filets Bleus organisée par le député de droite Hervé Nader avec l'appui de l'église (Monseigneur Duparc) et des élites locales, une entreprise de récupération politique et religieuse. Le Préfet commente: "M. le maire et conseiller général communiste, M. Guéguin, considère que la fête de la mer organisée par des éléments de droite et le clergé est purement politique et religieuse. Je dois reconnaître que ces affirmations sont en partie exactes".    

Membre du comité régional du parti communiste (Finistère-Morbihan), Pierre Guéguin remplit les fonctions de directeur du journal La Bretagne communiste.

Après que le pacte germano-soviétique ait été rendu public, Pierre Guéguin fera partie des militants communistes qui vont démissionner du PCF. Le groupe communiste au conseil municipal de Concarneau est alors scindé:

"Sa rupture avec le Parti communiste fut complète après le Pacte germano-soviétique. À la séance du conseil municipal du 1er septembre, il condamna sévèrement le pacte. Certains conseillers communistes prirent le maire vivement à partie, le traitant de « lâche » et de « dégonflé », et Pierre Guéguin dut se frayer un passage vers la sortie protégé par quelques amis. Le Parti communiste dénonça son comportement dans un tract annonçant qu’il n’avait plus rien de commun avec le parti ni avec le communisme.
Incorporé le 5 septembre au 337e Régiment d’infanterie à Quimper, il fut néanmoins déchu de ses mandats de maire et de conseiller général par arrêté du 10 février 1940, les rapports de police et du préfet le désignant comme un élément redoutable qui n’avait nullement renié ses convictions malgré ses difficultés avec le Parti. Il avait affirmé en effet lui-même, le 2 février, à des conseillers généraux socialistes qui envisageaient d’intercéder en sa faveur « que s’il était anti-stalinien, il restait communiste ». Il s’éleva contre sa déchéance, dans une lettre datée du 11 mars 1940 au président du conseil général, rappelant sa protestation contre « le pacte de trahison » qui entraîna « nul ne l’ignore ma rupture immédiate et complète avec le Parti communiste » mais ajoutant aussi « si le Parti communiste, sur l’ordre de Staline, a brusquement renié tous ses principes, je leur suis demeuré fidèlement attaché . Les autorités n’avaient aucune raison de le ménager dans ces conditions et le lui firent bien sentir. Le préfet Angély suggéra de muter Pierre Guéguin dans une autre garnison, « la présence du lieutenant communiste à Quimper créant un malaise certain ». Il fut donc affecté, en mai 1940, à Guingamp. Récidivant, le préfet demanda au ministre de l’Éducation nationale de le nommer dans un autre département, ce qui conduisit à sa révocation le 2 octobre 1940. Guéguin en fut réduit à donner des leçons particulières pour subsister jusqu’à son arrestation le 2 juillet 1941 et son internement au camp Choisel à Châteaubriant  (Rodolphe Prager, Maitron en ligne)". Camp de Choisel où Pierre Guéguin sera tenu à l'écart par les autres internés communistes, comme Marc Bourhis. 

"Le 13 septembre, dix-neuf internés bien sélectionnés, dont Pierre Guéguin et Marc Bourhis, furent transférés dans la baraque 19. On l’appela la baraque des intellectuels ou encore celle des otages.
À titre de représailles contre un attentat commis sur la personne d’un commandant des Feldgendarmes exécuté à Nantes, vingt-sept prisonniers de Châteaubriant furent fusillés le 22 octobre dans la carrière de La Sablière"  (Rodolphe Prager, Maitron en ligne)

Révoqué de ses fonctions d'enseignant en 1939 en pleine répression anti-communiste (voir document exclusif ci-joint, confié par Piero Rainero), interné au camp de Choisel, Pierre Guéguin, le maire et conseiller général de Concarneau, sera fusillé par les Allemands avec les 26 autres otages, dont Marc Bourhis, son adjoint à Concarneau le 22 octobre 1941 à Châteaubriant.

Sources: Jean-Paul Sénéchal, Finistère du Front populaire (PUR, 2017)

Rodolphe Prager, Maitron en ligne - https://maitron.fr/spip.php?article75186

Pierre Le Rose: une trajectoire communiste en Finistère

"A propos d'une ignominie: être dignes des 27": Pierre Le Rose rend hommage à Pierre Guéguin et Marc Bourhis, fusillés de Chateaubriant concarnois (L'Unité, journal communiste de Concarneau, novembre-décembre 1979)

Nous n'oublierons jamais! : le 22 octobre 1941, à Châteaubriant, 27 otages choisis par Vichy pour être fusillés par l'armée allemande parce qu'ils étaient communistes et cégétistes

Le Front Populaire dans le Finistère: C'était 1936, le Front Populaire vu de Bretagne

Un document inédit: la copie de l'acte de révocation de ses fonctions de professeur à l'école primaire de Pierre Guéguin par le préfet du Finistère - le 26 octobre 1940 (Archives Piero Rainero)

Un document inédit: la copie de l'acte de révocation de ses fonctions de professeur à l'école primaire de Pierre Guéguin par le préfet du Finistère - le 26 octobre 1940 (Archives Piero Rainero)

Lire aussi nos autres publications pour l'année du centenaire du Parti communiste dans la série "100 ans d'engagements communistes en Finistère":

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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2 février 2020 7 02 /02 /février /2020 07:00

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

31/ François Paugam  (1910-2009)

François Paugam est né le 26 octobre 1910 à Saint-Martin-des-Champs (Finistère), décédé le 25 novembre 2009 à Morlaix (Finistère) ; cheminot ; secrétaire de l'union départementale CGT du Finistère (1963-1968) ; membre du comité de la fédération du PCF du Finistère (1952-1954) ; conseiller municipal (1947-1959).    

" Ouvrier du bâtiment, il adhéra en 1934 à la CGT à Morlaix (Finistère). Après les grèves de 1936, il entra à la SNCF. Rapidement, il eut des responsabilités syndicales, étant élu secrétaire adjoint. Prisonnier de guerre, il fut libéré en tant que cheminot. Selon Eugène Kerbaul, il fut alors surveillé par la police de Vichy. Secrétaire de l’union locale CGT, il fut élu au secrétariat de l’union départementale CGT du Finistère lors du congrès de Brest les 6 et 7 avril 1963 où il siégea jusqu’en 1968. Il organisa au nom de l’union départementale une réunion à l’intention du personnel de la société Tilly à Guerlesquin, un des grands groupes de l’agro-alimentaire. Quelques temps plus tard, il fut violemment agressé lors d’une distribution de tracts le 26 janvier 1964 devant les portes de cette entreprise.
Adhérent du PCF depuis la libération, membre du comité de la fédération du PCF du Finistère (1952-1954), il fut élu au conseil municipal de Morlaix au sein duquel il siégea de 1947 à 1959. Il fut à plusieurs reprises candidat aux élections cantonales. Dans le canton de Saint-Pol-de-Léon il obtint 8,6% des suffrages exprimés en 1955). Dans le canton de Morlaix il regroupa 21,8% des suffrages en 1958 et 18,8% en 1964. Il appela à voter Georges Marchais à l’élection présidentielle de 1981.
Chevalier de la Légion d’Honneur, il fut président du Secours populaire de Morlaix."

"En novembre 1958, Alphonse Penven fut le candidat du PCF (15 % au premier tour) dans la 4e circonscription du Finistère (Morlaix I) dans laquelle se présentait aussi François Tanguy Prigent ainsi que le maire de Morlaix Jean Le Duc (Indépendant-CNI), et un MRP. Du fait d’un accord conclu entre la SFIO et le PCF dans le Finistère et notamment parce que Tanguy Prigent avait fait campagne pour le non au référendum, Alphonse Penven se désista au 2e tour en faveur de l’ancien ministre socialiste qui fut battu par Jean Le Duc. Il représenta encore le parti en novembre 1962 (16,9 % des voix au 1er tour) et se désista pour Tanguy Prigent (PSU) qui retrouva son siège de député. À nouveau candidat communiste en mars 1967 (19,3 % au 1er tour), juin 1968 et mars 1973, il se désista pour le candidat du PSU Roger Prat, élu d’extrême justesse en 1967 puis battu en 1968. Son suppléant était le cheminot de Morlaix François Paugam (1958 et 1962) puis l’instituteur Michel Derrien de Morlaix (1967)"

(Alain Prigent, Maitron)        

 

FRANCOIS PAUGAM : L'HUMAIN AU COEUR

par Alain David

J'ai rencontré François lors de mon adhésion au Parti Communiste lors du grand mouvement de mai-juin 1968. La Maison du Peuple , dont il était un pilier, était alors une véritable ruche bruissant au gré des nombreuses réunions et assemblées générales  qui s'y tenaient. Son autorité, sa présence y était remarquables.

Cheminot, conducteur de locomotives, François avait pu, encore jeune, prendre sa retraite bénéficiant d'un statut que la droite y compris dans de variante macroniste n'a eu de cesse de remettre en cause. Il aurait pu, à partir de ce moment, couler des jours tranquilles. C'était mal connaître l'homme. Il déroula au contraire une carrière militante de plusieurs décennies au Parti Communiste, à la CGT et au Secours Populaire.

A l'U.L.-CGT de Morlaix, pendant plus de 25 ans, il fut quasiment permanent accueillant les salariés, les syndicalistes, se rendant dans les entreprises chaque fois que s'y déroulait un conflit ou que s'y perpétrait une injustice. Faisant respecter le droit du travail sans jamais manifester aucune crainte alors que les échanges étaient parfois houleux. S'y ajoutait en plus tout le temps consacré à l'entretien  des nombreux locaux de cette immense Maison du Peuple. Je le vois encore, à 80 ans passés, gravir une échelle pour décrocher sur la façade une enseigne de la CGT que le vent avait malmenée.

Il fut aussi un militant actif du Secours Populaire qu'il a présidé pendant des années. Là aussi il ne comptait ni son temps ni son énergie pour apporter son soutien à ceux que la vie avait malmenés. Pour cet engagement il a reçu la Légion d'Honneur des mains de Julien Lauprêtre lors d'une cérémonie émouvante où se sont retrouvés nombreux, beaucoup de celles et ceux avec qui il avait milité.

J'ai beaucoup vu François au Parti Communiste Français   après 1971.

Déjà secrétaire de section ,j'avais quitté Saint-Martin pour descendre à Morlaix et adhérer à la cellule Thorez dite "du Pouliet" dont François était l'un des animateurs. Je me souviens de tout ce que François apportait à ses débats et à son activité, comme à la section dont il était membre du comité.

En ces temps-là ça discutait ferme au Parti... ferme et parfois longtemps. François apportait dans ces débats la richesse de sa longue expérience. Veillant toujours à ce que les discussions ne s'éloignent pas de la réalité du terrain et du vécu de la population. Veillant aussi, car nous n'étions pas toujours exempts de la tentation de jargonner, à ce que dans notre expression nous soyons toujours compréhensibles par toute la population.

Ses multiples activités militantes donnaient à François une large , riche et fine connaissance de la réalité de la vie du pays de Morlaix. Elle nourrissait les nombreux articles qu'il donnait à chaque parution du journal "Le Viaduc". Les actions syndicales, les brimades et injustices dans les entreprises, trouvaient ainsi un écho public qu'elles n'avaient pas souvent dans la presse.

Comme à la CGT, François prenait en charge les locaux du parti. Le 5 rue Haute d'abord puis le 2 Petite rue de Callac. L'entretien courant bien sûr, mais aussi des tâches de plus grande envergure que son indéniable, compétence lui permettait de mener à bien. C'est ainsi qu'il réalisa le monumental escalier de la Maison du Parti. On se souvient aussi de l'exploit qu'il a mené avec son ami; Louis Olivier, quand ils se sont mis en tête de décrépir toute la façade du bâtiment et d'en rejointoyer toutes les pierres.

Plus tard, l'état de santé de son épouse rendant difficile son maintien à domicile, François décida de l'accompagner au Foyer Logement de la Boissière à Morlaix. Il y agit immédiatement pour la prise en compte des avis des résidents. François continuait à participer à nos réunions de cellule. D'y participer pleinement. Je l'ai vu souvent pester lorsque l'horaire des repas du soir au foyer l'obligeait à écourter sa présence.

François Paugam était représentatif de cette génération de militants qui, dans tous les domaines, ont voulu bâtir ces "jours heureux" du Conseil National de la Résistance. Tous les acquis qu'ils ont contribué à conquérir ont façonné la réalité française qui est aujourd'hui si gravement menacée par le pouvoir. La reconnaissance que nous leur devons nous engage à continuer leur combat.C'est le sens de " L'HUMAIN D'ABORD " pour lequel nous nous battons .

Alain DAVID - le 30.01.2020

 

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Viaduc n°3 - journal du PCF Morlaix  Mars 1964 - sous le titre ironique "Les arguments frappants des patrons", une charge contre Tilly qui fait tabasser les militants de la CGT à Guerlesquin: "La direction "TILLY" à GUERLESQUIN, n'aime pas les défenseurs des ouvriers. F. PAUGAM, responsable CGT en a fait l'expérience. Aux tracts qu'il distribuait à GUERLESQUIN pour dénoncer l'exploitation dont sont victimes les ouvriers de cette entreprise, le beau-frère de Mr Tilly a opposé les coups de poing. La classe ouvrière ne peut tolérer de telles méthodes. Pour parer cette méthode fasciste dont notre camarade F.PAUGAM a déjà été victime, tous les travailleurs doivent faire preuve d'une vigilante solidarité à l'égard de leurs responsables, prévoir et assurer leur défense dans tous leurs déplacements intéressant leur travail de militant".

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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 07:29
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)
Photo de Jean-Louis Primas - Source Maitron

Photo de Jean-Louis Primas - Source Maitron

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

 

Jean-Louis Primas, de LANESTER au Mont Valérien, en passant par les Brigades Internationales en Espagne et Brest.

Un ami historien a retrouvé le carnet d'affiliation aux Brigades Internationales du résistant et fusillé communiste Jean-Louis Primas daté d'avril 1938, sous forme de microfilm à Nanterre (archives soviétiques qui ont pu être copiées à la chute de l'URSS pendant quelques mois, au terme d'un accord).

Ancien des Brigades Internationales comme Albert Rannou, autre membre du groupe de résistance communiste à Brest démantelé par la police, Jean-Louis Primas, a été fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 en même temps que 18 autres communistes brestois ou résidant à Brest: Albert Rannou, Lucien Argouach, Albert Abalain, André Berger, Louis Departout, Yves Guilloux, originaire des Côtes-du-Nord, Eugène Lafleur, venu de Paris, Louis Le Bail, Paul Le Gent, Paul Monot, Henri Moreau, un ancien des Brigades Internationales en Espagne, Jean Quintric, Albert Rolland, Etienne Rolland, Joseph Ropars, Jean Teuroc, Charles Vuillemin, et Louis Leguen

Il est né à Lanester le 17 octobre 1911 et a donc été exécuté à 31 ans. Fils de Jean Julien Prima, ouvrier au fort, et de Jeanne Marie Le Bras, ménagère, Jean-Louis Primas, militant de Lorient, était garçon épicier à Lanester.

Il combattit en Espagne dans les rangs des Brigades internationales.

Il est l'un des créateurs du Front national à Lanester avec Albert Le Bail, ouvrier chauffagiste, militant syndical, militant du PCF. Il est syndicaliste à la CGTU dans le Morbihan. Au printemps 1942, des actions de plus en plus nombreuses visent les occupants et les collaborateurs. 
Dès février, c'est une cuve à mazout qui est incendiée au Priatec à Lorient. Les sources d’énergie électrique et les lignes électriques sont des cibles privilégiées; de mars à juin sautent transformateurs, répartiteurs et pylônes, par exemple au Rest-Scouhel, à Caudan. Le groupe de Jean-Louis Primas s'en prend aussi en septembre aux locaux des mouvements collaborationnistes Francisme et Légion tricolore (nouvelle appellation de la LVF) et aux renseignements généraux à Lorient. Au mois d'août 1942, Jean-Louis Primas est envoyé à Brest pour abattre un policier collaborateur qui a arrêté un résistant qui vient d'être condamné à mort. Le policier est blessé de trois balles.

Il est arrêté à Nantes par 9 policiers français armés, il est amené à Doullans et est atrocement torturé. Interné à Fresnes (94). Condamné à mort par le conseil de guerre allemand de Paris pour 57 chefs d'accusation. Il est fusillé dans la clairière du fort du Mont-Valérien à Suresnes le 17 septembre 1943 avec 18 autres militants ayant comme lui appartenu à l'organisation communiste clandestine brestoise.

Il fera l'objet de 47 motifs d'inculpation. Une équipe spéciale de la police vichyste de Brest avait juré de le tuer à coups de nerf-de-bœuf.

"Jean-Louis Primas et Louis Le Bail (le fils d'Albert Le Bail, arrêté le 13 juillet 1942), deux militants communistes Morbihanais envoyés en Finistère, vont montrer un courage remarquable dans l'action directe des FTP contre les Allemands. Quand Jean-Louis Primas sera jugé par un tribunal allemand, il devra répondre de 47 inculpations pour attentats à main armée contre les troupes allemandes! (...) Jean-Louis Primas et Louis Le Bail, deux militants communistes Morbihanais envoyés en Finistère, vont montrer un courage remarquable dans l'action directe des FTP contre les Allemands. Quand Jean-Louis Primas sera jugé par un tribunal allemand, il devra répondre de 47 inculpations pour attentats à main armée contre les troupes allemandes! " (Eugène Kerbaul, une section communiste de Province, le cas de Brest - 1938-1943)

Dans le Maitron - Avec Louis Le Bail de Lorient, Jean-Louis Primas transporte clandestinement des armes venues d’Angleterre à destination d’une ferme de Melgven (Finistère). Revenu à Lorient, Jean-Louis Primas et Louis Le Bail font sauter dans la nuit du 20 au 21 septembre 1942 le poste de sectionnement électrique de Belane en Lanester, ce qui priva de courant Port-Louis, Hennebont et les forges de Lochrist une bonne partie de la journée du 21. Recherchés par la police, tous deux se réfugièrent en Finistère-Nord. 
Condamné à mort par contumace par un tribunal français le 28 août 1942, Louis Le Bail échappa un temps aux recherches. Reconnu à Brest par son ancien professeur de boxe passé au service de la Police de Vichy, il fut arrêté par la police française (SPAC) le 20 ou 30 janvier 1943 (selon les sources) et fut torturé. Emprisonné au Château de Brest, il fut transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes puis à la prison de Fresnes (Seine). Le tribunal allemand du Gross Paris rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) le condamna à mort le 28 août 1943. Les Allemands le fusillèrent le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien avec 18 autres communistes brestois.

 

 

Source: Maitron/ page Wikipédia/ Eugène Kerbaul  

 

http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article127431

 

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