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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 06:00

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

29/ Angèle Le Nedellec (1910-2006) :

Repris au site internet:  https://www.resistance-brest.net

Angèle Kerlirzin est née le 08 juin 1910 à Scrignac. Fille de cultivateurs, elle est mariée à Jean Le Nédellec et a deux enfants. Elle adhère au Parti Communiste Français (P.C.F) en 1938 et y fait adhérer son mari, cas unique alors à Brest où l’adhésion du mari avait toujours précédé celle de sa femme. À la fin de 1939, elle participe au passage à la clandestinité du P.C.F, interdit par le gouvernement Daladier. Angèle est ménagère quand le conflit éclate.

Elle entre en résistance le 17 juin 1940, en cachant des armes et munitions anglaises que son mari, Jean Le Nédellec récupère avec l’aide de quelques camarades résistants dont Pierre Corre et Jules Lesven, du côté du fort du Bouguen. Avec son mari, elle entrepose ce stock d’armes (bombes, matières explosives et munitions) dans la cabane de leur jardin située sur la plateau du Bouguen tout près de l’arsenal. Sans cela, ces armes seraient tombées aux mains des Allemands qui avançaient rapidement sur Brest. Une partie du stock est acheminée vers Trédudon-le-Moine par Jean Le Nédellec, Jules Lesven et Pierre Corre.

À partir du 1er juillet 1940, elle colle fréquemment des affiches anti-nazis. Elle diffuse également des journaux de propagande résistante, tracts du P.C.F et du Front National. Son frère, Pierre Kerlirzin est aussi dans la Résistance.

Le 28 avril 1942, elle participe à l’organisation et à la manifestation de femmes contre l’occupant . Avec ses compatriotes, elles se rassemblent devant l’annexe de la mairie située rue Danton à Brest. Elles veulent obtenir un meilleur ravitaillement alimentaire. Ce groupe de femmes agit clandestinement sous le nom de Comité des Femmes Patriotes. Parmi ces militantes se trouvent Jeanne Goasguen-Cariou, Marie Salou, Raymonde Vadaime, Angèle Le Nédellec, Yvette Richard-Castel, Aline de Bortoli, Simone Moreau. La police intervient pour disperser ce rassemblement mais à 14h30, le mouvement des ménagères prend de l’ampleur : ce sont 200 femmes qui se retrouvent place Guérin. Angèle est Interpellée par la police française mais elle est relâchée faute de preuves et d’aveux.

Le 14 juillet de la même année, elle participe à la tentative de manifestation patriotique qu’un exceptionnel quadrillage policier empêchera de se développer dans la ville.

Lors de la tentative d’interpellation de son mari le 1er octobre 1942, elle fait preuve d’un sang froid admirable, notamment lors de la perquisition de leur domicile où elle réussit à camoufler un important stock d’armes , de bombes et d’explosifs que détenait son mari ce qui lui sauva la vie ainsi qu’à plusieurs résistants.

Le lundi 5 octobre 1942, en compagnie de Jean-Louis Primas et Roland Le Nédellec , elle sauve ces armes, bombes et explosifs, dont une partie a probablement été transporté dans les Côtes-du-Nord dans la dépendances de la Famille Le Nédellec à Plusquellec par le biais de Roland Le Nédellec, en les mettant en sécurité et cela malgré une garde vigilante des lieux par les troupes allemandes et la police française.

Agent de liaison entre les principaux responsables de la Résistance de Brest, elle héberge avec son mari, des résistants traqués par l’occupant.

Le 27 octobre 1942, elle est arrêté à Brest au plateau du Bouguen par la police française. Elle est internée à la prison du château de Brest, puis elle est transférée à Jacques Cartier à Rennes et enfin à Vitré. Elle est jugée par le tribunal spécial de Rennes le 11 décembre 1942 qui la condamne à un an de réclusion pour faits de résistance.

Elle est libérée le 2 novembre 1943, puis gagne les Côtes-du-Nord et reprends aussitôt contact avec les Francs-Tireurs et Partisans Français. A partir du 6 juin 1944, elle est incorporée dans le Bataillon Giloux sous les ordres d’Albert Yvinec, dit Capitaine Callac. Elle participe aux luttes de la libération de son secteur (jusqu’au 10.08.1944) en servant d’agent de liaison entre Brest et le maquis des environs de Scrignac où se trouvait son bataillon. Angèle est est démobilisée le 1er octobre 1944. Elle obtient de par son son certificat de la Résistance intérieure française en 1950 le grade de sergent.

Aussitôt après, elle retourne habiter rue Danton à Brest et y continue longtemps une vie militante auprès de son mari. Elle possède la C.V.R n°2076, la carte d’interné et déporté de la Résistance n°220401910, le certificat d’appartenance à la Résistance Intérieure Française n°19648 (grade fictif de sergent).

Angèle Kerlirizin-Le Nédellec s’éteint à Brest le 5 juin 2006 à l’âge de 96 ans.

Publiée le , par Yoann Le Nedellec, mise à jour

Le 27 avril 1975, au château de Brest, une plaque est inaugurée en mémoire des résistants et otages arrêtés et incarcérés en ce lieu avant d'être déportés ou fusillés: Angèle Le Nedellec est la femme la plus sur la droite

Le 27 avril 1975, au château de Brest, une plaque est inaugurée en mémoire des résistants et otages arrêtés et incarcérés en ce lieu avant d'être déportés ou fusillés: Angèle Le Nedellec est la femme la plus sur la droite

 Lu sur la Page Facebook Brest 44 à l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la légende de cette photo

Le 27 avril 1975, au château de Brest, une plaque est inaugurée en mémoire des résistants et otages arrêtés et incarcérés en ce lieu avant d'être déportés ou fusillés.

Sur la photo, trois résistantes que nous avons décidé de mettre à l'honneur en cette journée.

De gauche à droite:
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Yvette Castel-Richard, née en 1913 à Brest, membre du P.C.F clandestin, intègre les F.T.P en 1942 comme agente de liaison. Organise la manifestation des brestois du 28 avril 1942 pour demander plus de nourritures aux autorités civiles. Arrêtée en octobre 1942, internée à Brest, Vitré et Rennes. Sera libérée en Novembre 1943. Mais la prison ne l'a pas démoralisé, elle reprend ses activités de résistante jusqu'à la libération.
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Marie Le Cam-Salou, née en 1914 à Saint-Marc. Membre du P.C.F clandestin, elle héberge les résistants recherchés par la police ou les allemands. Début 1942 elle aide plusieurs prisonniers républicains espagnols à fuir la ville. Elle participe à la manifestation du 28 avril 1942. En Août 1942 elle saccage avec une amie la vitrine de la L.V.F rue de Siam. Arrêtée en octobre 1942 par des policiers français, elle est brutalisée. Internée, elle est finalement remise aux allemands qui la juge à Fresnes en 1943. Déportée, elle revient en 1945 très affaiblie.
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Angèle Kerlirzin-Le Nédelec, née en 1910 à Scrignac. Membre du P.C.F clandestin. A la débâcle elle cache des armes récupérés par son mari. Participe à la diffusion des tracts du P.C.F et F.N. Elle participe à la manifestation du 28 avril 1942 et à la tentative de manifestation patriotique du 14 juillet 1942. Arrêtée en octobre, elle est également internée à Brest, Vitré et Rennes. Libérée en Novembre 1943, elle gagne les Côtes-du-Nord et intègre les F.T.P. A la fin de la guerre elle revient à Brest.
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Hommage à ces résistantes de "L'Union des Femmes Patriotiques" pour leurs luttes et courage à celles d'aujourd'hui dans leur combat du quotidien.

Respectueusement,
Brest44
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Crédit photo: Archives de Brest - 1NUM1515
 
 

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1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 07:14
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven  (1904-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:
 
29/ Jules Lesven  (1904-1943)
 
Un bon article biographique sur le site du lycée technologique et professionnel brestois qui porte le nom de Jules Lesven, réalisé avec le concours de l'ANACR
 
Jules LESVEN est né le 25 avril 1904 à Saint-Thégonnec. Orphelin à 4 ans, il est élevé par une tante. En 1929, il épouse Monique Kerrien, née à Plouescat en 1908, couturière. Le couple aura 4 enfants, dont 3 d'entre eux, toujours vivants, résident à Brest ou dans les alentours.
 
Forgeron, Jules Lesven a travaillé à Plouescat, Landivisiau, Plounévez-Lochrist chez un réparateur de machines agricoles. Dès 1929, il est forgeron à l'arsenal de Brest.
Militant syndical - membre du Conseil d'Administration de la CGT (Confédération Générale du Travail) à l'arsenal - et militant politique - il adhère au Parti Communiste en 1935 - il doit faire face à une situation délicate en 1939 lorque le gouvernement Daladier interdit le Parti Communiste. Il participe à sa restructuration clandestine à l'arsenal.
Au sein de son syndicat, il s'oppose aux dirigeants réformistes de la CGT qui sont devenus majoritaires et qui lui demandent de renier son Parti et de condamner la politique de l'Union Soviétique.
Il est alors déchu de son mandat syndical mais s'oppose à cette mesure de déchéance qu'il juge arbitraire, tout comme les ouvriers de l'arsenal.
En novembre 1939, il est coopté au "triangle" de direction de l'organisation communiste clandestine brestoise. Ce triangle est composé de Jeanne Goasguen-Cariou, Eugène Kerbaul et Jules Lesven.
Ce triangle est une unité d'organisation du Parti communiste ; ce mode d'organisation sera ensuite utilisé au sein de la Résistance pour protéger ses membres. Chaque adhérent se situe à une des extrémités d'un triangle et ne connait que les deux autres camarades des deux autres sommets du triangle, ce qui permet d'assurer une certaine sécurité du réseau.

Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste

 

En 1940, lors du départ des Anglais, Jules Lesven, avec quelques camarades, récupèrent des armes et des munitions. Le groupe organise des sabotages, dès janvier 1941, sur les chantiers et à l'arsenal. Fin juin 1941, un triangle militaire est mis en place et comprendre Jules LESVEN, Pierre CORRE et Lucien KEROUANTON. Le Triangle militaire a pour but de coordonner l'action des groupes O.S. (Organisation Spéciale de Protection des membres du P.C. distributeurs de tracts et écrivains ruraux et des militants et de leurs familles) de la région brestoise.
Fin 1941, les réserves d'eau distillée destinées à alimenter les batteries des sous-marins allemands sont sabotées à l'arsenal de Brest.
 
Le 27 mars 1942, des sous-stations électriques de l'arsenal sont sabotées.
Fin avril - mai 1942, les groupes O.S. disparaissent : ils sont versés dans les formations de combat mises en place par "Le Front National de lutte pour la libération et l'Indépendance de la France" : ce sont les F.T.P.F (Francs-Tireurs et Partisans Français) pour lesquels compte avant tout l'action directe (propagande, lutte armée, sabotages).
Jules LESVEN devient responsable départemental des "F.T.P." puis interrégional de Bretagne.
 
"Grillés", recherchés par la police française et par les Allemands, les responsables brestois quittent la région de Brest.
Mais les actions continuent : sabotage à la gare de tirage du Mans (09.01.1943) et de la voie ferrée Le Mans - Rennes (26.01.1943), attentats à la bombe à l'arsenal de Brest.

Jules LESVEN, recherché, a quitté l'arsenal de Brest.
Devenu responsable politique de la SARTHE, il est arreté par des policiers français le 7 mars 1943 (jour du 1er anniversaire de son fils Pierre) au domicile d'un chef de train.
Livré au Allemands, torturé, jugé et condamné à mort, il sera fusillé au camp d'AUVOUR (à 15 km du Mans - Commune de CHAMPAGNE), le 1er juin 1943.

 

 

Avertissement: Une photocopie de mauvaise qualité de cette lettre manuscrite se trouvait dans la liasse confiée par Jacques Guivarch de Pleyber-Christ à Alain David et Ismaël Dupont, appartenant d'abord à son père, Jean Guivarch, patron d'une marbrerie funéraire à St Martin des Champs, militant communiste de la section de Morlaix, ancien résistant.

***

Lettre de Jules Lesven, fusillé à Champagné (dans la Sarthe) le 1er juin 1943

Ma chère Monique bien aimée,

Dans quelques heures, je vais être fusillé. Ma dernière pensée va vers toi ma chère Monique car demain toutes ces responsabilités vont peser sur tes épaules, la lourde charge d'assurer le pain pour nos trois petits chéris. Le moment est (illisible) mais je sais que tu es courageuse et que tu ne manqueras pas d'assumer la tâche qui t'incombe en ces heures tragiques et qui vont me séparer de tous ceux qui me sont les plus chers. Du fond de ma noire cellule où j'écris ces derniers mots, je pense à tous ceux que je ne reverrai plus et que j'aimerais saluer, embrasser de tout mon cœur une dernière fois. Je meurs en patriote pour que vive la France, pour avoir la tête haute, pour la libération de mon pays.

Je vais devant le peloton d'exécution la tête froide conscient d'avoir rempli mon devoir de Français.

Je suis resté fidèle à mon passé et à la classe ouvrière et à notre grand parti Communiste auquel j'appartiens qui mène une lutte vigoureuse pour unir toutes les forces vives du pays pour sa libération.

J'adresse aussi à mes camarades de travail mon dernier salut ainsi qu'à tous mes Amis. Je termine cette dernière lettre en te disant Adieu ma chère Monique, Adieu mon cher fils Gilbert, Adieu ma chère fille Mathilde, Adieu mon petit Pierrot.

 

VIVE LA FRANCE

 

***

 

Qui était Jules LESVEN?
 
Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943 (deuxième page)

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943 (deuxième page)

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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 06:00
Photo https://www.resistance-brest.net/

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1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28/ Raymonde Vadaine, née Riquin (1914-2001)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

28/ Raymonde Vadaine (1914-2001)

Née Raymonde Riquin le 28 décembre 1914 à Lorient (Morbihan) ; marchande foraine ; résistante FTP.

Raymonde Riquin est une pupille de la Nation, son père étant décédé lors de la Première Guerre mondiale. Marchande foraine, elle tient un stand de tir et se déplace sur toutes les foires de la région brestoise. Son principal lieu de résidence se situe dans la zone réservée aux roulottes, jouxtant la Villa Champêtre dans le bas de la rue Kérabécam. Elle participe à la solidarité envers l’Espagne Républicaine lors de la Guerre d’Espagne. Elle épouse André Vadaine en juin 1936 et ensemble ils s’installent à Saint-Pierre-Quilbignon.

Son époux milite au Parti Communiste Français (P.C.F) depuis 1936. Raymonde Vadaine, femme d’André Vadaine, a participé aux activités de solidarité envers l’Espagne républicaine.  Raymonde Vadaine adhère au PCF dans la clandestinité en octobre 1939, après l’interdiction du parti suite à l’accord germano-soviétique et la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.

André Vadaine, né le 12 mai 1912 à Avranches (Manche), adopté par la nation en 1927 était ouvrier à l’Arsenal de Brest et militant communiste depuis janvier 1936. Il devint trésorier du comité brestois du Secours populaire et, de février 1936 à septembre 1939, fut responsable de la diffusion de la presse de la cellule puis de la section communiste de Brest.

Peu de temps après le début de l’occupation, en août 1940, Raymonde Vadaine participe au vol de l’arme d’un soldat allemand ivre à Kérinou.

Début 1941, en plus de diffuser la presse clandestine du mouvement, elle tracte, sans succès, auprès des soldats allemands, contre le nazisme. Cette opération de propagande sera renouvelée en fin 1941, avec plus de précaution mais toujours sans résultat. A la même époque, un groupe de militantes communistes parvient à trouver du travail à l’arsenal dans un garage allemand pour s’occuper des tâches ménagères. Avec Angèle Le Nédellec, Yvette Richard-Castel et Marie Salou, Raymonde sabote certains véhicules et manque de peu d’incendier tout le garage. Cet accès à l’arsenal leur permet également de diffuser des messages et la propagande. Toujours sur son lieu de travail, à la demande de Jean-Louis Primas, elle récupère un pistolet allemand. Craignant d’être repérée et/ou dénoncée, elle quitte le garage et la région brestoise quelques temps.

Raymonde Vadaine revient ensuite à Brest et est versée aux F.T.P Elle évite cependant de roder à nouveau autour de l’arsenal. Sur ordre, elle se fait embaucher à la pyrotechnie de Saint-Nicolas au Relecq-Kerhuon pour y dérober de la matière afin de confectionner des explosifs. En août 1942, avec Marie Salou, elle saccage la vitrine de la Légion des Volontaires Français (L.V.F) de la rue de Siam.

"En août, la vitrine de la L.V..F à Brest (Ligue des Volontaires Français contre le bolchevisme) vole en éclat rue de Siam, à deux pas de la préfecture maritime occupée par la Kriegsmarine. Raymonde Vadaine, Marie Salou, Venise Gosnat, Pierre Corre, André Berger, Joseph Ropars, Albert Abalain, A. Rolland, Albert Rannou, Etienne Rolland, participent aux opérations" (Eugène Kerbaul)

Elle semble finalement ; à cette même période, retourner à l’arsenal pour y saboter un poteau électrique. A une date incertaine, Raymonde organise une rencontre entre Jules Lesven, Arthur Baron des F.T.P et son amie foraine Alice Coudol du réseau Alliance dans la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours à Kérinou.

Sur le plan politique elle a la responsabilité de la répartition du matériel de propagande, journaux et tracts clandestins du secteur Ouest de Brest. Elle y devient d’ailleurs responsable politique de ce secteur en remplacement de son mari affecté à une autre tâche.

Une vaste vague d’arrestations touchent les F.T.P et communistes entre juin et septembre 1942 dans la région bretonne. Son époux André est arrêté le 2 octobre et le 28 ou 29 octobre 1942.   Il fut condamné à quinze ans de prison puis déporté. De juin à fin septembre 1942, on comptait déjà 247 arrestations de communistes et de sympathisants très proches dans le seul département du Finistère. L'enquête contre la résistance est confiée à la SPAC (Section de Protection anticommuniste) et dure du 26 septembre 1942 à février 1943. Elle va porter des coups très durs à l'organisation communiste comme à ses FTP, notamment à Brest. Octobre 42 porte un coup très dur à l'organisation résistante communiste dans le Finistère.

Puis c’est au tour de Raymonde d’être arrêtée par la police française.

D’abord jugée par les française, elle est remise aux allemands qui la juge à nouveau et la condamne à de la déportation sous le statut Nacht und Nebel. Le 27 septembre 1943, Raymonde quitte la France par la gare de l’Est en direction de l’Allemagne. Elle passe par les camps de Karlsruhe, Pad, Anrath, Breslau, Jauer et Aichach. Durant sa déportation, elle aurait abattu un soldat allemand. Finalement libérée le 29 avril 1945 par l’avance des Alliés, elle rentre en France très affaiblie et se retire dans le midi puis dans la région parisienne.

Pour son action dans la résistance, elle est élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur.

Elle décède le 25 août 2001 à Fleury-Mérogis.

Source: https://www.resistance-brest.net/ article de

 

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27 janvier 2020 1 27 /01 /janvier /2020 06:04
Jeanne Cariou en 1945, adjointe au maire de Brest (photo de la brochure de l'institut d'histoire sociale de la CGT: un siècle de luttes sociales en Bretagne)

Jeanne Cariou en 1945, adjointe au maire de Brest (photo de la brochure de l'institut d'histoire sociale de la CGT: un siècle de luttes sociales en Bretagne)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

27/ "Tante Jeanne": Jeanne Cariou - épouse Goasguen (1901-1973)

D'après la notice du Maitron

Née le 18 juin 1901 à Brest (Finistère), morte le 7 août 1973 à Brest ; infirmière ; militante communiste ; résistante, déportée ; conseillère municipale de Brest.

Fille d’un journalier (Yves Marie Cariou) et d’une ménagère (Marie-Françoise Calvez), Jeanne Cariou, infirmière diplômée, se maria le 17 mais 1921 à Brest, avec Jean Louis Goasguen.

Elle adhéra au Parti communiste, dans la région parisienne, en 1925 puis revint à Brest avec son mari vers 1932. Membre du bureau de section à Brest, de 1936 à 1939, elle fut, dans la clandestinité, responsable du triangle de direction jusqu’en 1941. Elle est désignée en décembre 1941 comme interrégionale "femmes" de Bretagne du PCF responsable pour le travail chez les femmes. En février 1942, "Tante Jeanne"dirige l'action des femmes communistes qui organise des évasions de républicains espagnols du Fort Monbarrey, près de Brest.

Arrêtée le 29 avril 1942, à la suite d’une manifestation de ménagères qu’elle avait organisée, elle fut condamnée à deux ans de prison le 21 mai 1942 et son mari Jean Goasguen à trois années de la même peine. On la libéra en mai 1944 comme mère de cinq enfants. Déjouant la surveillance policière qui l'attendait à sa sortie de prison, comme à son domicile, elle rejoint aussitôt le maquis FTP de Brélès (Finistère) sous les ordres du commandant Foucher.

Élue au conseil municipal de Brest sur une liste républicaine et antifasciste, en mai 1945, elle fut écartée de la section pour avoir soutenu la position de André Le Roy*. Elle resta cependant fidèle à ses idées, et, en 1969, elle présida un repas fraternel des communistes brestois anciens résistants.

Son mari, Jean-Louis Goasguen fut déporté. Il mourut en 1963. Ils étaient divorcé depuis 1953.

Jeanne Cariou meurt en 1973. Un rond-point à Brest porte son nom par décision du conseil municipal du 21 juin 2002, modifiée le 11 juin 2004. 

D'après notamment l'article cité: http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article73483, notice GOASGUEN Jeanne [née CARIOU Jeanne, Marie], dite Tante Jeanne par Georges-Michel Thomas, version mise en ligne le 23 août 2009, dernière modification le 7 février 2012.

***

Extrait du livre d'Eugène Kerbaul sur la section de Brest: 

Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste)

" Après la signature le 23 août 1939 du pacte germano-soviétique, une vague d'anti-communisme déferle sur la France, portée par la bourgeoisie, l'Etat et le gouvernement, les médias. Les organisations communistes sont dissoutes le 26 septembre. A ce moment, le PCF compte sur Brest environ 200 adhérents, mais beaucoup sont mobilisés.  Le Parti Communiste se réorganise de manière clandestine à Brest, sous la direction de l'interrégional Auguste Havez: les groupes de trois camarades responsables de ville ou de secteur contactent les militants que la mobilisation n'a pas touchés et qui n'ont pas "lâché" le PCF pour les regrouper par groupes de trois ou quatre militants. Ces groupes n'ont pas de contact entre eux. Les camarades choisis pour former le "triangle" responsable de Brest sont Jeanne Goasguen-Cariou, Roger Chaigneau et Eugène Kerbaul. Carlo De Bortoli et Jules Lesven, responsable du secteur syndical de l'Arsenal, font parti des cadres intermédiaires... Le 28 novembre, Kerbaul part pour l'armée et Jeanne Goasguen-Cariou reste seule au triangle avec Jules Lesven.  Les numéros de L'Humanité clandestines dénonçant "la guerre capitaliste" sont récupérées en gare de Brest par des femmes et distribués sous le manteau, de main en main. 

En février 1940, les députés communistes sont envoyés devant un tribunal militaire. Ils seront condamnés à 5 ans de prison et la privation de leurs droits civiques le 3 avril - Ambroise Croizat est du lot, qui ira moisir dans un bagne en Algérie. En mars, les perquisitions et les arrestations vont bon train contre les communistes. En avril 1940, Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven, qui a remplacé Chaigneau dans le triangle de direction, protestent énergiquement de l'absence de ronéo (la leur était partie dans le sud-Finistère avec Alain Signor) pour localiser leurs tracts. 

L'armée allemande atteint Brest le 19 juin après que le 17 juin, Pétain ait appelé à la radio à cesser le combat. Début juillet, les militaires brestois ou stationnés à Brest sont appelés à régulariser leur situation auprès de l'occupant: le 5 juillet, 2000 hommes sont envoyés dans les stalags d'outre-Rhin, dont Henri Moreau, militaire de carrière et musicien du 2e Dépôt, communiste, qui se libérera et retrouvera Brest en fin d'année.

Le parti se restructure. "Tante Jeanne"- Jeanne Goasguen-Cariou, Jules Lesven, De Bortoli, Mathurin Le Gôf entreprennent de contacter un à un tous ces militants afin de restructurer l'organisation clandestine de la ville et les environs. A l'arsenal, des camarades s'interrogent: "Est-il juste d'aller travailler dans cet établissement mis totalement au service des Allemands par Pétain?". Ils en concluent qu'il faut continuer à agir politiquement auprès des ouvriers qui s'y trouvent et contre l'occupant selon les moyens et méthodes à déterminer au gré des circonstances. (...)

Avec le retour de ces questionnaires, on peut établir le nombre de groupes de base du Parti communiste clandestin au printemps 1941 à 300, soit environ 1200 à 1500 membres du Parti Communiste clandestin. "Il faut probablement compter, précise Eugène Kerbaul, sur un chiffre du même ordre pour les isolés et ceux que les péripéties du moment ont coupé de l'organisation".     

A Brest, "L"Huma" clandestine arrive en grandes quantités par la gare à partir d'avril 1941, en caissettes, récupérées par Yvette Richard-Castel, Jeanne Goasguen-Cariou, comme s'il s'agissait de colis ordinaires. Parallèlement, Jules Lesven et Pierre Corre ont terminé la presse nécessaire au tirage brestois de "La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime" , le journal communiste, et l'amènent à Kerichen. C'est Kerbaul qui est chargé par Ballanger de la direction du journal. 

(...)

En août 1941, les actions de résistance des militants communistes, l'invasion de l'URSS et le climat d'anti-communisme violent dans la presse et les milieux officiels, contribuent à un renouveau de l'influence communiste en milieu ouvrier. Des "Vive l'URSS", "Vive le P.C", "Vive Thorez" apparaissent sur les murs de Brest qui ne doivent rien aux militants du PCF.

Le 14 août, Vichy promulgue coup sur coup l'obligation de fidélité à Pétain et la création de tribunaux spéciaux où seront déférés les communistes. Le même jour, le haut commandement allemand annonce que l'activité communiste sera punie de mort. Le 22 août 1941, le haut commandement allemand promulgue la loi des otages: tous les Français arrêtés sont considérés comme otages et peuvent être fusillés en cas d'attentat contre l'armée allemande.

C'est à ce moment que la lutte terroriste du Parti Communiste contre l'occupant nazi va vraiment s'engager (en dehors des actes spontanés d'attentats par les O.S, comme à Brest) par des assassinats ciblés. Le futur colonel Fabien, Pierre Georges, abat ainsi un officier allemand à la station de métro Barbès à Paris le 23 août.

A Brest, depuis l'arrestation de Chaigneau et Kerbaul, ce sont Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven qui dirigent l'organisation communiste. Ils relancent un Secours Populaire clandestin avec Jean Le Nédellec, Pierre Corre, Marie Miry. Dès août 1941, les familles en difficulté recevront une aide. A l'arsenal, sur les chantiers, des quêteurs efficaces et discrets du Secours populaire reçoivent un bon accueil.

En juillet 1941, le triangle de direction brestois envisage un projet de libération des prisonniers du camp de Châteaubriant, gardé par quelques dizaines de gendarmes français. Venise Gosnat, sollicité pour accord par Jeanne Goasguen-Cariou, manifeste son opposition au projet, de crainte que les centaines de militants prisonniers venus de région parisienne ne parviennent pas à se repérer dans la campagne bretonne de nuit ni à bénéficier de caches. Néanmois, Venise Gosnat reprend l'organisation d'un projet d'évasion collective et l'infiltration des gardiens du camp de Châteaubriant.

(...)

Après les massacres de 27 militants communistes et syndicalistes à Châteaubriant le 22 octobre 1941, de 21 à Nantes, et de 50 à Bordeaux, les communistes brestois organisent une grève de protestation à l'arsenal et un dépôt de gerbe au Monument aux Morts. C'est Jean Goasguen qui porte la gerbe à déposer, sa femme Jeanne Goasguen-Cariou marche à une vingtaine de mètres derrière lui avec dans son sac le ruban où est inscrit "Aux victimes de Châteaubriant". Lesven donne l'alerte quand arrivent des policiers en civil et les militants parviennent à s'enfuir.

La grève des ouvriers de l'arsenal est organisée le 25 octobre. Des militants se laissent enfermer pendant la nuit pour coller papillons et affiches. Un soldat allemand est blessé grièvement par des militants communistes aux abords de l'arsenal.

En novembre 1941, à l'école navale, le groupe que dirige Charles de Bortoli crève les tuyauteries provoquant l'inondation des entrepôts.  

Le 22 novembre, 11 condamnations à mort sont prononcées contre les résistants du groupe "Elie", dont 3 ouvriers de l'arsenal. Ces 11 condamnés à mort seront exécutés le 10 décembre 1941 au Mont Valérien. 

Simone Bastien, dite "Monique", une jeune militante communiste champenoise envoyée dans le Finistère pour réorganiser départementalement les Jeunesses Communistes, travaille à Brest depuis le domicile de Jeanne Goasguen-Cariou.   

(...)

En janvier 42, toujours, des femmes communistes brestoises, avec notamment Marie Salou et Jeanne Goasguen-Cariou, font évader des militants républicains espagnols enfermés au fort de Montbarrey sur le lieu de travail forcé, sur la base sous-marine qu'ils creusent dans des conditions terribles. Ceux-ci reçoivent de faux papiers d'identité et sont employés dans des entreprises du bâtiment avant leur départ grâce à Jacob Mendrès et Jean Jézéquel, deux militants du Parti. On sut que parmi ces évadés, il avait 3 membres du Comité Central du PC espagnol qui rejoindront l'Espagne.

(...)

Le 28 avril 1942, Albert Abalain est arrêté avec des valises bourrées d'explosif qu'il a récupérées auprès de Pierre Berthelot à Pont-de-Buis. A leur tour, De Bortoli, Charles Cadiou, Mathurin Le Gôf, Yves Prigent sont arrêtés alors qu'ils devaient tenir une réunion de direction communiste chez Henri Moreau, rue André-Portail. Des policiers accompagnés de la Gestapo perquisitionnent chez les militants communistes, persuadés de l'imminence d'un sabotage accompagnant le 1er mai. Jeanne Goasguen-Cariou, Joséphine Le Roux, sœur du premier maire communiste de France, Daniel Le Flanchec, passé chez Doriot avant-guerre"

(...)

Le 21 mai 1942, le tribunal spécial (français!) de Rennes condamne Jean Goasguen à trois ans de prison et sa femme Jeanne Goasguen-Cariou à deux années de prison, Jeanne Le Roux-Le Flanchec est elle condamnée à un an de prison.

 

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26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 09:01
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

26/ Gabriel Paul (1918-2015)

Article du Maitron - Christian Bougeard

Né le 27 janvier 1918 à Brest (Finistère), mort le 20 décembre 2015 ; ouvrier à l’arsenal de Brest ; cadre communiste dans la Résistance ; secrétaire fédéral du PCF du Finistère en 1945 ; député communiste du Finistère (1945-1958) ; conseiller municipal de Brest.

Fils de cheminot, titulaire d’un brevet supérieur obtenu à l’école primaire supérieure de Brest, Gabriel Paul devint ouvrier à l’arsenal de Brest. Il commença sa carrière militante en adhérant et en militant activement à la CGT en 1936. L’occupation allemande en juin 1940 et la mainmise de la Kriegsmarine sur le port et l’arsenal de Brest poussa Gabriel Paul à s’engager dans la Résistance, animée principalement par le PCF clandestin à l’arsenal. Il diffusa la propagande du PCF et du Front national (tracts, journaux) et adhéra au parti clandestin en 1942. Après le réunification clandestine de la CGT, Gaby Paul participa à la reconstitution d’un syndicat clandestin à l’arsenal puis à la mise sur pied d’un UL clandestine à Brest, chargée de préparer des grèves insurrectionnelles à la Libération, stratégie impossible à mettre en oeuvre du fait du repli de milliers de soldats allemands dans la forteresse de Brest et du siège des armées américaines jusqu’en septembre 1944. Dès 1943, à la suite de vagues d’arrestations — en octobre 1942, selon le témoignage de Gabriel Paul, le PCF serait tombé à une trentaine de membres à Brest — ou de mutations de responsables dans d’autres régions, Gaby Paul entra dans le triangle de direction du PCF de l’agglomération brestoise dont il devint le responsable politique en octobre 1943.

En mai 1944, il fut muté comme responsable « masse » de la direction départementale du PCF du Morbihan avant d’être rappelé le 20 juin 1944 dans le Finistère pour y assumer les plus hautes responsabilités politiques dans la période insurrectionnelle, d’abord comme secrétaire départemental à l’organisation puis comme secrétaire politique. Selon Eugène Kerbaul, Daniel Trellu, instituteur communiste, responsable des FTP du Finistère, nomma Gaby Paul commandant FTP le 21 juin 1944. A ce poste il opéra dans secteur de Laz/Trégourez/St Thois où il y fut chargé par les FTP d’organiser les maquis et les parachutages.Il agit pour que les groupes FTP ne soient plus oubliés dans ces parachutages. Il participa aux combats dans la région de Scaër où les allemands attaquèrent le maquis avant que les nouvelles armes reçues ne soient réparties. Gaby échappa de justesse à l’arrestation.

A la Libération, Gaby Paul fut nommé au Comité Départemental de Libération du Finistère, et y retrouva Alain Cariou, résistant FTP dans le Cap Sizun. Il contribua à relancer l’administration, par la mise en place des délégations spéciales en attendant les élections municipales de 1945, l’économie et l’organisation du ravitaillement, la lutte contre le marché noir, le relogement des populations dans le contexte des ruines comme celles de Brest.

Après la Libération, Gabriel Paul participa à la réorganisation légale de la fédération communiste du Finistère et fut élu, à 27 ans, en mars 1945 secrétaire fédéral dans le premier comité fédéral de 24 membres, instauré sous la houlette de Alain Signor, un dirigeant d’avant-guerre. En avril 1945, la fédération du Finistère comptait 8 922 adhérents, 11 200 en décembre 1945, 13 000 à la fin de 1946. Durant cette période, Gabriel Paul, laissa la responsabilité politique de la fédération à Alain Cariou, secrétaire fédéral de 1945 à 1947. Le parti ne le présenta aux élections municipales, ni aux élections cantonales à Brest, en avril et en septembre 1945, mais Gabriel Paul figurait en deuxième position, derrière Pierre Hervé, membre de l’Assemblée consultative, sur la liste communiste le 21 octobre 1945. L’ouvrier de l’arsenal Gabriel Paul fut élu député du Finistère à la 1ère Assemblée constituante (22,7 % des voix, deux sièges sur neuf). A Brest, l’implantation électorale de la gauche était forte, même si le MRP arrivait en tête, confirmée par la victoire du Oui (54,5 % des voix) lors du référendum constitutionnel du 5 mai 1946. En juin 1946 puis en novembre 1946, Gabriel Paul fut réélu député du Finistère, en deuxième position, le PCF emportant un troisième siège sur dix, pour Alain Signor, en novembre. En octobre 1947, Gabriel Paul entama aussi une carrière d’élu municipal communiste de Brest, siégeant dans l’opposition au maire RPF Alfred Chupin, réélu en avril 1953 et en mai 1954 dans des municipalités dirigées par le sénateur MRP Yves Jaouen. Le 15 mars 1959, au second tour, Gabriel Paul figurait en deuxième position sur la liste d’union de la gauche brestoise conduite par le conseiller général (SFIO), Robert Gravot, qui fut battue par la liste d’union des droites de Georges Lombard (indépendants, MRP-UNR).

À la fin des années 1940, Gabriel Paul fit preuve de fidélité à l’égard de ligne du parti notamment lors de l’éviction de Pierre Hervé qui démissionna de son siège de député le 15 juin 1948, remplacé par Marie-Yvonne Lambert. La guerre froide et la stalinisation du parti provoquèrent une crise politique au sein de la fédération du Finistère. En effet, lors de la conférence fédérale de février 1949, présidée par Jeannette Vermersch en personne, une véritable « purge » frappa le comité fédéral. Vingt quatre nouveaux membres remplacèrent les sortants et le bureau fédéral fut renouvelé avec notamment la promotion de Daniel Trellu qui remplaça Marie-Yvonne Lambert comme secrétaire fédéral, tandis que le député Alain Signor était écarté du comité central du PCF. La direction centrale dénonçait apparemment le « sectarisme laïque » de la fédération du Finistère qui expliquerait la perte d’influence du Parti. Mais, il s’agissait aussi d’écarter Ernest Miry, secrétaire général de l’UD CGT, ce qui intervint en juin 1949 car il refusait de faire son autocritique, et de régler des conflits de personnes très exacerbés s’abritant derrière des luttes de lignes au sein de la direction finistérienne. Dès 1948, Gabriel Paul avait participé, avec trois autres communistes brestois, à une réunion du bureau politique à Paris pour tenter de clarifier la situation. Mais en 1950, au moment où la lutte contre la « déviation titiste » faisait rage dans le Finistère, les parlementaires Gabriel Paul et Marie-Yvonne Lambert furent aussi critiqués, pour cause d’investissement insuffisant. De nombreuses exclusions et autocritiques eurent lieu dans les années 1950-1952. En 1952, Daniel Trellu fit son autocritique et reconnut des pratiques sectaires. La fédération fut à nouveau ébranlée par l’affaire Tillon-Marty. Néanmoins, Gabriel Paul, fut réélu en deuxième position, derrière Alain Signor, sur la liste communiste (20,9 % des voix) aux élections législatives de juin 1951.

En 1950, Gabriel Paul épousa Christiane, une vendeuse brestoise, militante communiste, responsable de l’Union des femmes françaises (UFF). Elle était secrétaire départementale de l’UFF du Finistère, membre de la direction nationale et adhérente du PCF depuis 1946. De 1948 à 1951, elle siégea au comité fédéral du Finistère et de nouveau en 1959.

Gaby Paul accompagna la grande grève des travailleurs de l’État en 1951 et joua un rôle décisif à l’Assemblée Nationale pour la promulgation du décret du 22 mai 1951 qui alignait les salaires des travailleurs de l’État sur ceux des métallurgistes de la région parisienne. C’était un ami de Pierre Cauzien, grièvement blessé aussi le 17 avril 1950 et amputé d’une jambe, le témoin principal de Kris et Etienne Davodeau, les auteurs de la BD "Un homme est mort".

Dans les années 1950-1968, Gabriel Paul assuma des responsabilités importantes dans les instances dirigeantes de la fédération du Finistère du PCF. En 1953-1954, Gabriel Paul était membre du comité fédéral ; en 1956-1957 il siégeait au bureau fédéral et en juin 1959, il figurait comme deuxième secrétaire fédéral du Finistère dans les organigrammes du parti. En juin 1961 et juin 1962, Gabriel Paul était en troisième position au secrétariat, secrétaire à la propagande, militant du mouvement de la paix et de la CGT de l’arsenal mais en 1964-1967, il n’était plus membre que du bureau fédéral, responsable du travail des élus et en mai 1968 du comité fédéral.

En janvier 1956, Gabriel Paul avait été réélu député du Finistère en conduisant cette fois la liste communiste (18,6 % des voix) qui conserva deux sièges avec l’entrée à l’Assemblée nationale de Alphonse Penven, un agriculteur, maire et conseiller général du Huelgoat. Mais en novembre 1958, Gabriel Paul perdit son siège à Brest. Huit candidats s’affrontaient au premier tour. Distancé de 350 voix par Robert Gravot (SFIO), Gabriel Paul se désista en sa faveur au second tour qui dans une quadrangulaire vit l’élection de l’indépendant de droite Georges Lombard avec 21 voix d’avance sur le socialiste. Dès lors, l’ancien député communiste retrouva un emploi de secrétaire comptable à l’arsenal, selon la profession de foi des élections municipales de 1959, même si les documents internes du parti le considéraient toujours comme « ouvrier ».

Aux élections législatives de 1977, lorsque l’union de la gauche remporta les élections municipales à Brest, Gabriel Paul redevint conseiller municipal dans la municipalité Besret (PS). Il fut vice-président de la Communauté urbaine de Brest, chargé des transports jusqu’en 1983. Dans les années 1980, Gabriel Paul, prit part à la crise interne qui affecta le parti PCF à Brest. En 1989, il se définissait comme communiste réformateur, de même que son épouse Christiane.

Gabriel Paul est mort le 20 décembre 2015, à l’âge de 97 ans.

Article du Maitron - Christian Bougeard

http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article148587, notice PAUL Gabriel dit « Gaby » par Christian Bougeard, version mise en ligne le 29 août 2013, dernière modification le 8 décembre 2018.
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25 janvier 2020 6 25 /01 /janvier /2020 06:00
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

25/ François Bourven (1925-2010)

François Bourven, militant communiste du pays de Morlaix, le mari de Michèle Bourven, née Lacroix, notre camarade de la section du PCF Morlaix, comme ses enfants François Bourven (ancien secrétaire départemental du PCF Finistère, cheminot, responsable syndical) et Guillaume Bourven.

François Bourven est décédé le 11 mars 2010, à 85 ans.

Né en 1925, cultivateur à Plougonven, il est entré dans la résistance en Décembre 1943, dans un groupe FTPF du secteur de Scrignac commandé à l'époque par Armel Coant, lequel sera fusillé par les Allemands le 8 août 1944 à Rennes.

Le maquis de Scrignac était aussi organisé par Emile Le Foll, qui aida Michèle Bourven à porter plainte en 2010 quand elle reçut une lettre anonyme inspirée par des idées d'extrême-droite et /ou Breiz Atao pour salir la mémoire de son mari et celle de la Résistance après son décès.

De Décembre 1943 à Mars 1944, François Bourven a participé à des distributions de tracts et de journaux clandestins.

Le « maquis rouge » FTPF de Scrignac est particulièrement important. François Bourven l'intègre après l'exécution de l'abbé Perrot qui est suivie d'une intense activité de répression de la part des Allemands du Kommando de Landerneau dirigé par Schaad et de leurs auxiliaires miliciens et collaborateurs français, dont un certain nombre de nationalistes bretons du PNB. C'est par eux qu'Armel et Francis Coant, les deux cousins, sont arrêtés, torturés, avant d'être fusillés à Rennes.  

Puis il a participé à des activités barrages de routes, abattages d'arbres, sabotages de lignes téléphoniques ennemies pendant le débarquement des Alliés sur les Côtes Normandes, aux parachutages d'armes et munitions du 14 et du 21 juillet à St Mandez (Côtes du Nord) et au Vieux Moulin de Scrignac.

Il est de l'attaque d'un convoi allemand à Lémézec (Scrignac). Plusieurs Allemands sont tués et blessés. Il participe aussi à la Libération de la presqu'île de Crozon dans le secteur de Plougastel et Logonna Daoulas.

Engagé volontaire, il participe à la Libération de Lorient au sein du 118e RIMB avec 12 000 autres résistants des autres mouvements épaulés par l'armée américaine. Face à eux, pendant 6 mois, sur le Front de Lorient du 15 novembre 44 à mai 1945, 26 000 soldats de l'armée allemande, dont 2000 Russes, 285 Polonais et Tchèques.

Après-guerre, François Bourven devient cheminot à Paris, puis brocanteur, puis il se réinstalle à Plougonven, au Kermeur, où il exerce comme brocanteur. Il était adhérent à l'ANACR.  

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François Bourven à la fête de l'Huma en costume breton (archives Michèle Bourven)

François Bourven à la fête de l'Huma en costume breton (archives Michèle Bourven)

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24 janvier 2020 5 24 /01 /janvier /2020 06:07
photo d'Yves Autret - capitaine Pierre (site de l'ANACR Finistère)

photo d'Yves Autret - capitaine Pierre (site de l'ANACR Finistère)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

24/ Yves Autret  (1923-2017)

 

Voici la biographie d'Yves Autret écrite par Gilles Pichavant pour le Maitron: 

 

Né le 2 octobre 1923 à Saint-Segal (Finistère), ouvrier du bâtiment; syndicaliste CGT du Finistère; communiste; résistant FTPF.

 

Yves Autret naquit le 2 octobre 1923 à Saint-Segal.

 

Ayant adhéré au Parti Communiste en 1938, alors qu'il n'a que 15 ans, à la cellule de pont-de-Buis, rattachée à la section de Quimper.

 

En fin 1940 ou début 1941, sous l'occupation, il fut contacté par Fanch Merrien*, pour le PCF clandestin. Dès lors, il fut un diffuseur de journaux et de tracts clandestins, pour le PCF, la JC, puis le FN. Il participa à des actions directes  contre l'occupant avec [Maurice Cam->157353] — qui était un voisin, du même âge que lui, et avec qui il avait été à l'école primaire — et [Albert Abalain->142667].

 

Versés aux FTPF au printemps 1942, ils participèrent sous les ordres de Maurice Cam à l'incendie de l'émetteur en construction de Radio-Quimer'ch. Ils passèrent ensuite au maquis FTPF de Spézet-Saint-Goazec.

 

Yves Autret devint rapidement le "recruteur" départemental des FTPF. Au départ de Moreau*

Il intégra le triangle départemental des FTPF comme responsable aux effectifs, et resta jusqu'à la Libération au commandement départemental des FTPF sous le pseudonyme de Capitaine Pierre. Jeune chef FTP du Finistère, il participa aux combats de la Libération. Puis il participa aux exhumations des fosses de Mousterlin dans lesquelles on retrouva les corps de Maurice Cam, et de son neveu Guy Cam*, qui avaient été arrêtés puis fusillés ensemble, avec d'autres, sur les dunes de Mousterlin.

 

À la Libération Yves Autret continua son activité militante au PCF, et fut un temps responsable départemental et permanent du mouvement de la Jeunesse communiste pour le Finistère.

 

Devenu ouvrier du bâtiment, il adhéra à la CGT, et devint délégué syndical, et délégué du personnel, à la succursale brestoise de l'entreprise Rapt-et-Brice, grosse entreprise de travaux public. Dans les années 1950 et 1960 il y avait 160 syndiqués à la CGT sur 180 salariés dans cette succursale.

 

SOURCES: {1918-1945, 1640 militants du Finistère}, d’Eugène Kerbaul, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988. — Archives familiale et témoignages d'Yves Autret

 

***

 

Yves Autret est décédé à 93 ans, en août 2017. Il était médaillé de la Résistance, Croix de guerre 1939-1945, Chevalier de la légion d'honneur.  
 
La fédération du Parti Communiste du Finistère, qui lui rend un vibrant hommage aujourd'hui, à son courage, à sa vie de conviction au service des idéaux les plus nobles, sera représenté pour lui dire un dernier adieu et un grand merci pour sa vie d'engagement.  
 
Avec Yves, capitaine Pierre, nous perdons le dernier représentant de l'état-major FTPF du Finistère encore parmi nous. Il avait 20 ans en 1944. C'était le chef départemental FTPF-FFI du Finistère. 
 
Il a fait parti du Comité Départemental de Libération, puis du Parti Communiste où il a milité de nombreuses années dans le Centre-Finistère, à Pont de Buis.  
 
Yves était membre du comité d'honneur de l'ANACR. Il ne participait plus aux réunions depuis 3 ans pour cause de maladie. 
 
La présidente de l'ANACR Finistère, Anne Friant Mendrès a écrit en 2005 avec Yves Autret quelques pages pour retracer son exceptionnel parcours et l'histoire de la résistance (communiste notamment) en Finistère sur le très bon site de l'ANACR.
 
Finistère: http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com 
 
C'est un témoignage absolument unique et passionnant dont nous reprenons les premières pages ici, la suite étant à lire sur la page suivante:  
 

Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h, février 2005.
Entretiens entre Yves Autret, capitaine Pierre dans la Résistance, et Anne Friant-Mendrès, fille d'un des camarades de Résistance de Yves.

 

En note, des biographies de militants du Finistère écrites par leur camarade Eugène Kerbaul en 1985. Elles complètent les informations données.

Pont-de-Buis l’ouvrière née de sa poudrerie fondée en 1688. La poudre à canon est destinée à Brest, le port de guerre du Ponant. Ses ouvriers sont les paysans des communes voisines. 
La cité s’est bâtie sur les dernières pentes montagneuses avant l'océan, au bord de la Douffine, affluent de l’Aulne, rivière qui traverse Châteaulin, la ville voisine.
Sous-préfecture du Finistère, célèbre par la présence de 1930 à 1933 d'un sous-préfet promis à un avenir héroïque, Jean Moulin, Châteaulin est un carrefour, ouvrant vers Carhaix à l'est, vers Crozon à l'ouest, à mi-chemin entre Brest et Quimper. Elle sera considérée comme un point stratégique par l'armée d'occupation. 

 

Pont-de-Buis, par sa poudrerie, sa population ouvrière, sa situation géographique ouverte sur tout le département par sa proximité avec Châteaulin, devient très tôt un centre de Résistance à l’Occupation Allemande et à la Collaboration de 1940 à 1944. 

1-Yves Autret.

Cette période de notre Histoire est aussi celle de l’entrée dans la vie du tout jeune homme que j’étais alors.La France est défaite par les armées allemandes. Philippe Pétain, né en 1856, Maréchal de la guerre 14-18, reçoit les pleins pouvoirs. Il conclut un armistice le 22 juin 1940 dans des conditions honteuses, laissant notre alliée, l’Angleterre, seule face à l’ennemi et entre dans une politique de collaboration avec l’Allemagne nationale-socialiste. La « Révolution Nationale », nom donné par Pétain à l’action de son gouvernement de Vichy, est à l’ordre du jour. Interdiction des grèves et promulgation du « Statut des Juifs » dès la fin de l’année 1940. 
Depuis septembre 1939, à la suite du Pacte Germano-Soviétique, le Parti Communiste est dissous.

Mais nous, nous ne doutons pas. Nous savons quel combat nous attend. La guerre d’Espagne et son issue tragique nous y a préparés. Staline veut gagner du temps pour s’armer en prévision de l’inéluctable affrontement entre fascisme et socialisme. Bientôt l’Union Soviétique sera à nos côtés. 

Le pays est occupé, dépecé, rationné, pillé. Beaucoup d’hommes sont prisonniers de guerre, et bientôt la jeunesse sera requise pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne. 
La Bretagne est en zone occupée. Toute la côte est en zone interdite. Brest est pour la Kriegsmarine une position stratégique de la plus haute importance. 
Nous entrons dans « le tragique des quatre années maudites »*. Le tout jeune homme que j’étais devra vite grandir. 

Pont-de-Buis. Il faut parler d’abord de la famille Berthelot, et en particulier du père, Louis Berthelot. Cet homme qui était une grande figure du mouvement syndical et politique avait appris à lire et à écrire en suivant la scolarité de ses enfants. Il n’était pas allé à l’école. Tout jeune, il était dans les bois à faire des sabots. Un homme formidable. Nous habitions le même quartier, une cinquantaine de mètre séparait nos maisons. Il avait perdu une jambe …et sa religion dans les tranchées. C’était un grand blessé de la guerre 14-18. Je le connaissais bien, et j’ai toujours eu pour lui la plus grande admiration. C’était un père attentif à l’éducation de ses enfants. Il les a formé aux valeurs progressistes et républicaines. Il connaissait les « Histoires de Yann et de Chann », et tous les soirs il les leur racontait. 
Ouvrier à la poudrerie, il était secrétaire des Anciens Combattants, militant syndical et politique. 
Il fut arrêté fin 42 ainsi que son fils Pierre par les flics de Châteaulin. Ils furent tous deux déportés. Ils revinrent des camps, mais l’épreuve fut si dure que sa femme en perdit la raison, ce dont souffrit beaucoup la plus petite, sa dernière fille. 
Il y avait aussi Maurice Cam, qui participera à mes côtés aux premiers sabotages, et Guy, son neveu.
Maurice était ouvrier aux écritures à l’arsenal. Il était avec nous aux Jeunesses Communistes. Il faisait partie du groupe de Brest. Quand ils ont été chassés de Brest, Guy et lui ont rejoint le maquis de Saint-Goazec-Spézet. 
Guy Cam a aussi laissé la vie dans ce combat.

Je vois toujours un frère de Maurice. Il vient là en vacances. 


2-L’Aigle d’Or

Yves Autret. Brest. 1941. Il faut parler de l’hôtel restaurant de l’Aigle d’Or, 57 rue Jean Jaurès à Brest.

Brest était en zone interdite, mais les Allemands avaient besoin de main-d’œuvre pour la construction de leur Mur de l’Atlantique et le port de guerre. Brest était un immense chantier. Les hommes démobilisés venaient y chercher du travail. 
« L’Aigle d’Or » était un restaurant ouvrier, où tous les copains se retrouvaient. Il y avait là Le Rest, Jean-Pierre Le Rest, un gars du bâtiment, de Quimerc’h . Il a disparu au cours d’un transport. 
Tous les gars de Pont-de-Buis fréquentaient cet hôtel. Il y avait là Albert Abalain, François Le Gall qui était ingénieur, Yves Gourmelon, mort des suites de tortures. « L’Aigle d’Or » était l’âme. Pierre Corre, tous les chefs se retrouvaient là. 
Je me rappelle que Pierre Corre descendait souvent chez Berthelot.
Il y avait aussi des Républicains Espagnols. Un fort groupe.* C’était un grand restaurant ouvrier. On y trouvait aussi des « Bretons émancipés de Paris.» Beaucoup ont été internés puis libérés. L’un d’eux, un Morvan de Douarnenez, dit « La Sardine », m’a servi de planque pendant toute l’occupation. 
J’aimerais savoir ce que sont devenues ces femmes qui tenaient le restaurant après la guerre. Elles sont allées voir les copains et leur porter des colis quand ils ont été arrêtés.

NOTE*Ils se sont évadés des CTE, Compagnies de travailleurs Etrangers, soumis par l’occupant à un travail de forçat pour la construction du mur de l’Atlantique et les travaux de la base sous-marine. Ils étaient détenus au Fort de Montbarey. Cf Eugène Kerbaul ( Chronique d’une section communiste de province) et le livre de Antonio Muñoz Zamora ( Mathausen 90 009) racontant « La Resistencia Española contra las hordas nazis en la ciudad de Brest »


NOTE: Eugène Kerbaul cite Claudette Jeanne Cormault dans son Dictionnaire Biographique :
« Née à Brest en 1910. Entre dans la Résistance au Front National et aux F.T.P.. Activité d’hébergement à Brest dans son hôtel de « L’Aigle d’Or », au 57 de la rue Jean Jaurès. Elle « planque » de nombreux résistants, dont Yves Gourmelon de Quimerc’h, Jean-Pierre Le Rest, qui échappera de peu à une arrestation sur ce lieu même. Elle cache aussi des armes, procure de faux papiers et des tickets d’alimentation aux résistants. 

 

4-En fin 1943, lors de la comparution devant le conseil de guerre allemand de Brest, du résistant communiste Jean Hénaff, elle réussit à prendre de ses mains les plans de la prison allemande de Pontaniou, établis pour préparer une évasion qui réussira le 25 octobre1943, libérant Hénaff et six autres résistants dont Jean Nicolas, qui fut tué au combat en juillet 1944 ». 

C’est Jean Nicolas qui « reçut de madame Cormault, aidée de son frère Philippe Le Cars et de sa belle-sœur Denise, une mallette à double fond contenant le matériel qui permit l’évasion du 25 novembre 1943 ». 


3-Les Jeunesses Communistes 

Yves Autret. Je m’occupais des Jeunesses Communistes: Nous avions été formés par les instituteurs. Notre groupe était très soudé. 
Je suis entré aux Jeunesses Communistes au moment de la guerre. 
Je me rappelle, en 37, en pleine guerre d’Espagne, un grand meeting organisé par Tanguy-Prigent et le Parti Communiste à Pleyben. Je suis parti à bicyclette avec Pierre Berthelot et Maurice Cam. J’avais quarante sous pour faire ma virée. Mon premier geste a été de mettre mes quarante sous dans le drapeau des Républicains Espagnols, le drapeau violet, jaune, rouge . 
Nous étions tous les trois à l’école. Nous avions passé le certificat d’études et nous préparions le brevet. 
Nos professeurs étaient des hommes très cultivés et de fervents républicains. 
Après le certificat d’études nous avions étudié l’antiquité, les civilisations égyptienne, grecque, romaine...

Pont-de-Buis a été une pépinière de normaliens et d’employés des P.T.T.I.(poste….). On en trouvait partout, à toutes les responsabilités. Hascouët, notre instituteur, était fier de nous. Même après la guerre il était fier de l’équipe qu’il avait formée. 
Nous avions un professeur de français sur Pont-de-Buis, François Merrien. Il donnait des cours le soir après la classe. C’était un normalien, un brillant élève et de surcroît un sacré beau garçon. Il devait avoir trois ans de plus que nous. Nous étions au parti avec lui. 
Il nous faisait étudier « Le Capital » de Marx. Nous lisions et commentions son œuvre. Prix, salaires, profits. Je crois sa pensée toujours d’actualité, seulement il faut que cela reste libre, consenti, compris. 
Du fait de l’existence de la poudrerie, nous comptions dans notre environnement des syndicalistes assez solides. 
Pont-de-Buis est tout de même le seul patelin où on a fait grève contre la guerre en 1940 ! Le responsable était Jean Masson, militant ouvrier qui mourra en camp de concentration. Cela concernait la poudrerie. Un comble dans une usine d’armement ! 

 

La suite de l'article écrit par Anne Friant-Mendrès à partir du témoignage d'Yves Autret à lire sur le site de l'ANACR: 

http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/page221/styled-23/page579/index.html
 

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23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 06:00
Des adhérents du PCF de Huelgoat en 2014:  Pierre Jaouen, avant-dernier à droite de la photo, aux côtés de Jean-Jacques Penven, secrétaire de section

Des adhérents du PCF de Huelgoat en 2014: Pierre Jaouen, avant-dernier à droite de la photo, aux côtés de Jean-Jacques Penven, secrétaire de section

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

23/Pierre Jaouen (1924-2016)

Pierre JAOUEN est décédé en 2016 Berrien. Il avait 92 ans.

Pierre Jaouen avait adhéré au parti en 1946, il a été membre du comité fédéral de 1953 à 1964, du bureau fédéral de 1954 à 1961 et du secrétariat fédéral de 1954 à 1959 il avait en charge ce que l'on appelait à l'époque "le travail parmi les paysans". Il a été pendant quelques années secrétaire de la section d'Huelgoat et de la cellule de Berrien.

Il a exercé plusieurs activités professionnelles, cultivateur, carrier et aussi abonneur au journal "La Terre": c'était le meilleur vendeur de "La terre" au niveau national pendant plusieurs années.

C'est au titre de cette dernière activité qu'il s'est fait connaitre et apprécier par les camarades et bien au delà dans toute la Bretagne; il connaissait en effet tous les petits villages de la campagne bretonne et finistérienne et le monde paysan. Cette fine connaissance nous était très précieuse pour contribuer au développement de nos idées. Pierre Jaouen a eu une influence déterminante pour l'implantation du PCF et des idées de transformation sociale en Centre-Bretagne.

"Je garde d'un militant discret, modeste, politiquement très fin et d'une grande efficacité" écrit Piero Rainero, ancien secrétaire départemental.

C'était un vieil homme malicieux et chaleureux qui avait encore toute sa tête, la fraîcheur des idées et sa motivation politique.

C'est un exemple du dévouement et de la chaleur humaine, du sens des réalités, qui ont permis le développement du communisme rural, particulièrement dans les terres de résistance qu'ont été les Monts d'Arrée.

Témoignage de Jean-Claude Cariou sur Pierre Jaouen:

" J'ai bien connu Pierre à deux périodes :dans mon enfance , il passait chez mes parents à Plogoff ,puis un peu à Brest, en tant que démarcheur"pro"de "La Terre" , mais que mon père le voyait surtout à la Fédé ,alors en baraque ,rue Duquesne à Brest , en face de l'emplacement occupé maintenant par l'hôtel des impôts.

Mon père n'avait plus de responsabilité fédérale quand Pierre a démarré ,en 1954. Il y avait 9 ans d'écart entre eux. Mes parents auraient eu 101 ans cette année. A propos de l'hebdo "La Terre" ,je me souviens du titre surmontant un dessin d'un cheval tirant une charrue. A l'époque,

ce n'était pas du folklore , mes grands-parents petits-paysans(fermes de 5/6 ha) dans le sud-Finistère, travaillaient ainsi dans les années 50. Mon père a "bossé" dans le secteur agraire à la fédé ;il y avait une influence réelle à la campagne (sauf dans le Léon) et le journal était bien fait, avec des rubriques pointues comme les droits juridiques , le bricolage ,...Je me souviens que le directeur était Waldeck Rochet , plus tard André Lajoinie il me semble..Mais ensuite ,les lecteurs non paysans ont plutôt choisi un hebdo polyvalent comme l'Huma- Dimanche , et La Terre a disparu avec la perte de l'électorat agricole (les petits)....et la crise de la presse écrite.

Plus tard ,j'ai vraiment rencontré Pierre dans des assemblées départementales du Parti ,à mon retour dans le Finistère... Il a envoyé une lettre très sympa à ma mère pour le décès de mon père en avril 1998. Enfin j'ai participé avec lui à plusieurs déplacements,encore il y a7/8ans, fin octobre ,à la cérémonie annuelle en souvenir des fusillés de Châteaubriant,à la carrière . Il montait dans le car brestois à Morlaix (parking du Géant)parfois le seul ! "

Témoignage de Jean-Victor Gruat (ancien maire de Brennilis et adhérent de la section PCF de Huelgoat, membre du Conseil Départemental du PCF) sur Pierre Jaouen:

" Pierre Jaouen était un grand bonhomme et un grand camarade, que j'ai eu le plaisir et l'honneur de côtoyer depuis de très nombreuses années - une bonne quarantaine - notamment par l’intermédiaire de son fils Jean-Pierre à qui va toute mon amitié et toute ma sympathie attristée.
Jean-Victor Gruat "

Témoignage de Piero Rainero, ancien secrétaire départemental du PCF:

"Je viens d'apprendre le décès d'un camarade qui a été l'un des dirigeants de la fédération il y a bien longtemps; Pierre JAOUEN de Berrien et que j'ai personnellement bien connu. Il avait 92 ans.

Ce camarade avait adhéré au parti en 1946, il a été membre du comité fédéral de 1953 à 1964, du bureau fédéral de 1954 à 1961 et du secrétariat fédéral de 1954 à 1959 il avait en charge ce que l'on appelait à 'époque "le travail parmi les paysans". Il a été pendant quelques années secrétaire de la section d'Huelgoat et de la cellule de Berrien.

Il a exercé plusieurs activités professionnelles, cultivateur, carrier et aussi abonneur au journal "La Terre". C'est au titre de cette dernière activité qu'il s'est fait connaitre et apprécier par les camarades et bien au delà dans toute la Bretagne; il connaissait en effet tous les petits villages de la campagne bretonne et finistérienne et le monde paysan. Cette fine connaissance nous était très précieuse pour contribuer au développement de nos idées. Je garde de lui le souvenir d'un militant discret, modeste, politiquement très fin et d'une grande efficacité.

Piero Rainero".

Jean-Jacques Penven a prononcé ce discours d'hommage très poignant à Pierre Jaouen mercredi 9 mars au funérarium de Carhaix, où "Ma France" de Jean Ferrat, l'Internationale et les paroles de Rafael Alberti ont donné une profondeur historique et émotionnelle à ces obsèques très émouvantes.

Voici l'hommage de Jean-Jacques Penven à Pierre Jaouen en mars 2016:

"Nous perdons un ami, un camarade, Pierre Jaouen

Sa prise de conscience politique commence le 6 janvier 1934 à 11 ans, au coup de force des fascistes contre la 3ème République de triste mémoire et qui allait déboucher sur 1936, ainsi qu'il le raconte dans quelques lignes qu'il a tracées sur son enfance. A ses dires, cette date allait être déterminante pour la suite de ses activités et de son engagement.

En effet Pierre était un homme politique engagé depuis la 2e guerre mondiale. Il adhère en 1945, à 21 ans, à l'Union des Jeunesses Républicaines de France, ancêtre de la Jeunesse Communiste, et ce, à l'insu de sa famille.

Il n'a pas fait le S.T.O. Service de Travail Obligatoire, pour soutien de famille suite au décès de son père.

Il existait encore des poches de résistance car l'armée allemande était encore présente par petits groupes sur notre territoire, ce qui l'a marqué pour son engagement futur.

De retour de son service militaire en 1946, il prend des responsabilités au Parti Communiste Français. Et c'est là qu'il rencontrera sa future femme Huguette. C'est aussi à cette époque qu'il commence à lire la presse communiste engagée (l'Humanité pas seulement) qui forgera son parcours, il lisait encore l'huma il y a à peine plus d'une semaine.

Pour des raisons familiales il quitte la ferme pour prendre une exploitation agricole à Camaret avec Huguette. Pour se moderniser en matériel agricole les banques (commices agricoles) tergiversent et refusent des emprunts en raison de son engagement politique, pour les mêmes raisons il n'arrive pas à écouler sa production. Cela le contraint à quitter la ferme de Camaret pour vivre à Berrien. Et là, il travaille dans les carrières de granit locales.

Pour ses engagements militants, il utilisait son vélo pour se rendre après son travail, la nuit, à des réunions, à des assemblées ou toutes autres manifestations. Il faisait souvent 20 à 30 kilomètres pour y participer.

Il a contribué à organiser, les ouvriers et surtout les carriers, en syndicat C.G.T. pour défendre leurs revendications et leurs acquis.

A cette époque il a bien sûr connu Alphonse Penven, maire de Huelgoat et ensembles ils menèrent des actions militantes.

Vers 1958 les conséquences de son engagement contre la guerre d'Algérie lui ont valu d'être poursuivi, perquisitionné, avec mise sous scellés de son automobile pendant 1 an. Heureusement cette période a coïncidé avec son embauche au journal La Terre, ce qui lui permit d'avoir une voiture de fonction, une 2 CV, et de démarcher de nombreux petits paysans et agriculteurs pour les abonner au journal. Il y est resté jusqu'à sa retraite en 1989.

Durant cette période, il organise et participe à organiser des fêtes populaires de La Terre à Berrien, Huelgoat. Il participe activement aux fêtes de l'Humanité à Paris avec son épouse Huguette avant son décès prématuré. Il est aussi membre du Bureau Fédéral du Parti Communiste du Finistère dans les années 60, avec Louis Leroux et Gabriel Paul de Brest qui nous a quitté il y a peu, et qui a été député communiste du Finistère avec Alphonse.

Pendant sa retraite il continue à militer au P.C.F. et à l'Union Locale C.G.T. de Huelgoat. Il a été responsable de la section Multiprofessionnelle des retraités C.G.T. ainsi qu'au Conseil Départemental du Finistère.

Pierre était de tous les combats et de toutes les luttes. Nul doute qu'il aurait battu le pavé ce midi, et demain 10 mars pour la défense des intérêts des retraités, comme il le faisait il y a à peine plus d'un an au lendemain des massacres de Charlie.

Nous t'adressons un dernier salut fraternel Pierre".

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22 janvier 2020 3 22 /01 /janvier /2020 07:13
Fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien ; Photo Eugène Kerbaul, Chronique d’une section communiste de province, p 275

Fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien ; Photo Eugène Kerbaul, Chronique d’une section communiste de province, p 275

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

La rue du local de la section PCF de Brest porte son nom... Juste retour des choses pour le diffuseur de la presse et des tracts clandestins de résistance du PCF, de la JC, et du Front National de Libération, organisateur d'attentats contre l'occupant et les collaborateurs, fusillé à 20 ans le 17 septembre 1943 avec 18 autres résistants communistes brestois.

22/ André Berger (1922-1943)

Né le 30 décembre 1922 à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; monteur en chauffage ; communiste ; résistant, FTPF.

Selon Eugène Kerbaul, monteur en chauffage, André Berger aurait adhéré à la Jeunesse communiste clandestine à Brest, en août 1941, à l’occasion de sa reconstitution par Jean Kérautret. Il fut diffuseur de la propagande résistante, du PCF, de la JC et du FN. Il aurait peut-être travaillé comme mécanicien dans les chemins de fer, en 1940 et 1941, car un A. Berger faisait partie de l’organisation communiste clandestine des cheminots de Brest à cette époque, et un Berger était le mécanicien de Roger Chaigneau, membre du triangle de direction de la section du PCF de Brest, le 8 mai 1941, le jour de l’arrestation de ce dernier, alors que le train de marchandise qu’il conduisait venait d’arriver au port de commerce.
À la fin 1941 et au début 1942, André Berger assura les liaisons départementales de la Jeunesse communiste. Il entra au PCF clandestin et aux FTPF en mai 1942.
Il effectua de nombreux sabotages et participa à plusieurs attentats contre l’armée allemande. Il prit part à la protection de Raymonde Vadaine et Marie Salou, lorsqu’elles saccagèrent la vitrine de la LVF, rue de Siam, en août 1942, à deux pas de la préfecture maritime, occupée par la Kriegsmarine.
Il participa à de nombreuses autres opérations, dont certaines très importantes : il fut l’acteur principal de l’attentat contre un immeuble occupé par les officiers allemands près du « Petit-Paris » en Saint-Marc, près de Brest. Accompagné de Jean-Louis Prima, il fit sauter la voie ferrée Paris-Brest, au Rody (Anse du Moulin-Blanc, en Kerhuon). Avec Jean-Marie Teurroc et Paul Monot, il fit sauter le tableau de commande électrique du trafic ferroviaire en gare de Brest.
Il fut arrêté le 22 février 1943 à Nantes, en même temps que Jean-Louis Prima, Yves Gilloux, et Charles Vuillemin. Il fut transféré à Brest le 27 février, puis à Rennes-Jacques-Cartier le 3 mars. Il fut transféré à la prison de Fresnes le 28 juillet. Il fut jugé le 28 août 1843, par le tribunal allemand du Gross Paris, 11 rue Boissy-d’Anglas à Paris, et condamné à mort pour actes de franc-tireur.
Il a été fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, en même temps que 18 autres résistants communistes brestois.
Il fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

SOURCES : fichier des fusillés, FNDIRP du Finistère Nord à Brest. – 1918-1945, 1 640 militants du Finistère, d’Eugène Kerbaul, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988. – Chronique d’une section communiste de province, Brest, janvier 1935-janvier 1943, d’Eugène Kerbaul, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1992, ISBN 2-950 7016-0-4. – Biger Brewalan, René-Pierre Sudre, Les fusillés du Finistère 1940-1944, Master 1, dir. Christian Bougeard, Université de Bretagne occidentale, 2009-2010. – Site Internet Mémoire des Hommes.

Gilles Pichavant, Maitron des fusillés

http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article151741

 

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21 janvier 2020 2 21 /01 /janvier /2020 06:00

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère

21/ Joseph Ropars (1912-1943)

Né le 8 décembre 1912 à Guisseny (Finistère), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier à l’Arsenal de Brest ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.

Marié, sans enfant, Joseph Ropars entra aux pupilles de la Marine à l’âge de quatorze ans, puis poursuivit dans la Marine nationale avant d’intégrer l’Arsenal de Brest (Finistère). Il était membre du Parti communiste français (PCF) clandestin.
Au mois de mai 1942, il rejoignit les groupes de combattants d’Yves Giloux et participa au sabotage de la station électrique de l’Arsenal de Brest le 26 mars 1942, puis à la destruction du central téléphonique allemand de Brest.
Arrêté le 1er octobre 1942 avec Charles Cadiou à son domicile de Saint-Marc (Finistère) par la police française et le Service de police anticommuniste (SPAC) pour « activité de franc-tireur », il fut incarcéré à la citadelle de Brest puis à la prison Jacques-Cartier à Rennes (Ille-et-Vilaine), enfin remis aux autorités allemandes et transféré le 28 juillet à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Il fut condamné à mort par le tribunal militaire du Gross Paris le 28 août 1943 et fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien.
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/
(notice rédigée par Jean-Pierre Besse et Delphine Le Neveu) 
Fonds ANACR 29 - Lettre de Joseph Ropars à sa mère et à sa soeur (le 17 septembre 1943)

Fonds ANACR 29 - Lettre de Joseph Ropars à sa mère et à sa soeur (le 17 septembre 1943)

Fonds ANACR 29 - Lettre de Joseph Ropars à sa mère et à sa soeur (le 17 septembre 1943)

Fonds ANACR 29 - Lettre de Joseph Ropars à sa mère et à sa soeur (le 17 septembre 1943)

Joseph Ropars, au centre en haut, était le bon compagnon de détention d'Albert Rannou, en bas à gauche

Joseph Ropars, au centre en haut, était le bon compagnon de détention d'Albert Rannou, en bas à gauche

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