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Premier jour
Après-midi, samedi 25 décembre 1920 (suite)
…/ …
audition des fédérations par ordre alphabétique des départements (suite)
Intervention de la fédération du Finistère.
Guiban intervient pour le Finistère, département dans lequel une majorité a voté pour l’adhésion à la IIIème Internationale. Compte tenu du vote des adhérents, 26 mandats sont ainsi portés sur la motion Cachin-Frossard, contre 10 pour la motion Longuet.
Manifestement, dans le Finistère, la préparation du congrès a été l’occasion d’affrontements ouverts entre les tenants de l’adhésion à la IIIème Internationale et les « reconstructeurs » autour des élus sortants.
Les premiers reprochent aux seconds leur position dans le contexte de l’Union sacrée, leurs manœuvres lors de la préparation du congrès, et leur refus de s’engager dans une direction révolutionnaire.
Les seconds reprochent aux partisans de l’adhésion à la IIIème Internationale et à la nouvelle direction fédérale leur esprit de caporalisme, leur acceptation de se plier aux ordres de Moscou, et leur volonté de favoriser de nouveaux élus à la place des sortants.
Comme on peut le constater, les échanges entre Guibant et Nardon, délégués, ainsi que Goude, député, participant au congrès en qualité d’élu et de dirigeant, sont vifs et peu amènes.
Dans le congrès, le Finistère est représenté par cinq délégués, dont deux sont de la tendance majoritaire (Guiban et Derrien), les trois autres appartenant à la tendance minoritaire ( Nardon, Le Goïc et Masson).
Goude, quant à lui, député du Finistère et dirigeant national, participe également au congrès, ès qualité, mais pas au titre de délégué de la fédération du Finistère.
Nous reproduisons ci-après l’intégralité des échanges concernant la fédération du Finistère qui ont mis le feu aux poudres dès le premier jour du congrès, et tels qu’ils ont été consignés dans le compte-rendu sténographique officiel du congrès.
L'intervention de Jean-Marie Guiban, partisan de l'adhésion à la IIIe Internationale et de la motion Cachin-Frossard, et donc des majoritaires au sein de la fédération SFIO du Finistère. Jean-Marie Guiban est né le 27 septembre 1888 à Quimper (Finistère). Fils d’un journalier, Jean-Marie Guibant travailla comme employé de commerce et se maria à Quimper en août 1919. Membre du Parti socialiste SFIO, il était inscrit, en 1920, sur les listes électorales de Brest. Secrétaire du comité provisoire pour la IIIe Internationale, il participa, en février 1921, au congrès fédéral du Parti. Délégué départemental de l’ARAC, il était également secrétaire du syndicat brestois des employés de commerce.
GUIBAN (FINISTÈRE) :
"Le Finistère a donné 26 mandats à la motion Cachin-Frossard et 10 mandats à la motion Longuet. Si les résultats ne sont pas plus favorables à la motion de la IIIe Internationale, il faut que vous en connaissiez les raisons.
Tout d'abord, il faut que vous en sachiez les mesures draconiennes dont on a usé contre les militants ayant leur carte de la IIIe Internationale. J'étais seul à un moment, et on a demandé mon exclusion du parti socialiste. Ceci n'a pas été exécuté. J'ai été traité de mouchard. J'ai été l'objet d'une campagne de diffamation. On m'a traité comme un monsieur venant de Paris ou de je ne sais où et qui pouvait être n'importe qui.
(Un délégué: Qui ça?)
Moi... votre serviteur. Si nous n'avons pas obtenu de résultats meilleurs, c'est d'abord parce que les moyens de communication nous manquaient. Ensuite, qu'une campagne abominable a été menée contre la IIIe Internationale. Dans les réunions, on m'a désigné, avec le camarade Le Flanchec, en disant: "Voyez ces hommes, c'est parmi eux qu'on a trouvé les Briand et les Métivier.
(...)
On faisait de l'éducation révolutionnaire par des arguments comme ceux-ci aux camarades paysans: "La révolution est impossible à l'heure actuelle; les paysans sont trop riches et demain ils gagneront encore plus d'argent". Ceci se passe de commentaires. Toutes les sections que nous avons pu visiter ont donné l'unanimité ou la presque unanimité de leurs suffrages à la IIIe Internationale. Il y a des confusions, par exemple, à Quimperlé; lorsqu'on a vu que les camarades allaient carrément vers la IIIe Internationale, on s'en est préoccupé. Un camarade du Comité de la Reconstruction a voté également la motion de la IIIe Internationale, mais il a demandé une addition qui, en elle-même, ne paraît pas méchante, mais qui est une thèse réformiste: "Le Comité de la IIIe Internationale n'a jamais refusé des améliorations partielles" (...)
D'un autre côté, il faut que vous connaissiez l'attitude de nos élus. On vient de dire que Daragona est un libertaire. J'ai répondu à Goude qu'il était un menteur et j'ai manqué de recevoir un gros soufflet" (Bruit). Vous voyez comme vous pouvez devenir militaristes, patriotards ou tout au moins socialistes patriotes. "Imaginez-vous, disait-on, que vous voyiez, dans cette rade de Brest, l'escadre anglaise en train de bombarder la ville". "Que feriez-vous, disait le Citoyen Goude, vous socialistes du Finistère?". Il répondait: "Vous marcheriez, n'est-ce pas, et vous auriez raison". Il est vrai que le citoyen Goude a pu nous donner le coup de pioche. Nous lui sommes reconnaissants de son passé. Mais ce n'est pas, s'il a fait pousser le blé rouge, parce qu'il va le couper lui-même à sa maturité, que nous devons l'admirer.
Quand nous avons fait la petite section locale rurale de La Feuillée, nous avons présenté le programme du Comité de la IIIe Internationale et augmenté de 24 membres cette section composée de 31 membres. A Brest, la ville rouge, il y a un groupe qui compte 280 adhérents. C'est bon mais beaucoup de camarades ont manifesté leur désir d'entrer dans le Parti socialiste lorsqu'on en aurait exclu l'ivraie".
L'intervention de Nardon, délégué du Finistère, pour la motion Longuet.
L'intervention de Léon Nardon, délégué du Finistère, pour la motion Longuet.
Né le 12 octobre 1883 à Dumbéa (Nouvelle-Calédonie), où son père, adjudant d’infanterie coloniale, était en garnison, Léon Nardon revint à Brest (Finistère), âgé de quelques mois et c’est là qu’il passa la majeure partie de sa vie. Fonctionnaire du Trésor, puis fondé de pouvoir de la perception de Brest, il fut élu conseiller municipal socialiste de Brest le 30 novembre 1919 ; il avait adhéré au Parti socialiste SFIO en 1905. Il fut élu maire le 10 décembre 1919, mais fut révoqué le 16 février 1920 par décret préfectoral pour avoir refusé d’autoriser une manifestation ayant pour but de déposer une couronne au monument aux morts. Il fut remplacé par H. Masson jusqu’au 20 février 1921, date à laquelle il redevint maire de Brest. Il fut réélu en 1925. Léon Nardon est délégué au congrès de Tours, en décembre 1920 et était intervenu le 25 pour critiquer les méthodes des partisans de la IIIe Internationale ; il demeura au Parti socialiste SFIO.
Léon Nardon:
"J'appartiens à la Fédération depuis quinze ans, et je puis dire qu'on a raconté sur elle beaucoup de ragots. Je ne suis pas suspect, puisque j'ai été révoqué par le ministère Steeg pour mon attitude comme maire.
On a oublié de vous dire que la campagne dont on a parlé est partie de membres de la IIIe Internationale. Ce n'était pas moi qui étais en cause, car j'étais encore sacro-saint, parce que je venais d'être révoqué. Il s'agissait surtout de deux députés. On allait jusqu'à dire que Goude avait une grosse fortune, des châteaux.
Voilà comment la campagne pour la IIIe Internationale a été faite dans le Finistère.
A Brest, pour discuter les motions, notre camarade Goude, seul pour notre tendance, eut la parole, il l'eut pendant 30 minutes, après quoi elle lui fut retirée. Aussitôt, roulement de tambour et au nom du Comité de la IIIe Internationale, la discussion fut étouffée.
Dès le début de la guerre, j'avais demandé à la Fédération de donner mandat à nos députés de voter contre les crédits, mais la Fédération refusa et nos élus ont toujours été des militants disciplinés, obéissants aux ordres de la majorité de la Fédération.
Au début de cette campagne, Goude et moi, ainsi que plusieurs autres, nous étions partisans de la motion Cachin-Frossard mais avec des réserves qu'apportait ce dernier au Congrès de la Seine et non pas avec l'esprit de caporalisme des dirigeants actuels de la Fédération du Finistère.
Je n'accepte pas le caporalisme et je refuse de me plier aux ordres donnés par Moscou.
De même que nous étions, en 1919, en faveur de la motion Longuet, nous l'aurions été encore en faveur de la motion Cachin-Frossard, si les manœuvres n'avaient pas été dirigées uniquement pour remplacer les élus.
(Un délégué: Ils n'auraient pas été réélus avec le programme actuel).
Nous nous sommes présentés aux élections avec le programme socialiste contre le bloc de tous les bourgeois et nous avons défendu à outrance la révolution russe (Bruits).
... Nous avons dit au Congrès que, quoi qu'il arrive, quoi que nous soyons une minorité, nous resterons dans le Parti si l'on accorde les garanties nécessaires. Mais au Congrès de la Fédération du Finistère, aussitôt les résultats proclamés, nous avons demandé, conformément à l'article 19 des statuts du Parti, qui ne sont pas abrogés, nous avons demandé aux nouveaux majoritaires de permettre à trois camarades de nos tendances de rentrer au Comité fédéral.
Les camarades membres de la IIIe Internationale nous l'ont refusé immédiatement. Si, par les procédés de la fédération du Finistère, nous, socialistes révolutionnaires... (Bruits). Si l'on veut nous blâmer, si l'on ne veut plus nous reconnaître comme socialistes (bruits), nous prendrons nos responsabilités.
Les camarades partisans de la IIIe Internationale ont dit: "Ceux qui voteront la motion Longuet-Paul Faure voteront contre la révolution russe" (Rumeurs diverses). Dans les réunions qui ont eu lieu dimanche dernier à Quimper, Morlaix et Brest, les camarades sont venus nous dire: "Oui nous avons voté la motion, mais après l'attitude prise par la nouvelle majorité, nous disons que nous voulons rester avec vous et Longuet".
Intervention d'Emile Goude :
Né en 1870 en Ille-et-Vilaine (Grand-Fougeray), fils de forgeron, Emile Goude était commis de la Marine, puis travailleur à l'Arsenal de Brest. En 1904, il avait été élu au Conseil Municipal de Brest, sur une liste républicaine et socialiste (4e adjoint). Député socialiste du Finistère au moment du Congrès de Tours:
"Je ne m'arrêterai pas à ce qu'il peut y avoir de particulièrement personnel ou de délibérément injurieux dans l'intervention de Guiban...
Je pense que vous voulez savoir dans quel état d'esprit ont été votées les motions dans le département du Finistère (...)
La presque totalité des partisans de la IIIe Internationale ont 5 ou 6 ans de Parti. Nous avions dit, dès Strasbourg, que nous voulions adhérer à la IIIe Internationale... Nous sommes partis de là pour faire de la propagande dans notre Fédération pour l'adhésion à la IIIe Internationale. Mais hélas! Les "conditions" sont venues et nous ont fait des réserves à mesure que les conditions se modifiaient. Notez que ces réserves, nous les avons faites dans un esprit unitaire. Nous avons dit que nous demanderions un minimum de garanties pour conserver dans le Parti la liberté de parole et de pensée, et c'est de grand cœur qu'avec le Parti lui-même nous irons alors à Moscou. La plupart des anciens militants ne sont pas avec vous, vous le savez bien.
(...) Après le vote de la motion Cachin-Frossard, nous avons demandé au Congrès de dire, comme dans l'Isère, que cette motion serait appliquée dans l'état d'esprit de la déclaration de Frossard.
A ce moment-là, vous vous êtes élevés contre nous; vous avez fait rouler les tambours de Santerre, pour étouffer notre voix. Et bien! Nous venons ici dans le même état d'esprit: ou bien nous conserverons notre liberté, ou bien nous ne vous suivrons pas".
Pour lire le compte rendu in extenso des interventions des délégués finistériens avec les commentaires qu'elles ont suscité
Premier jour
Après-midi, samedi 25 décembre 1920 (suite)
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audition des fédérations par ordre alphabétique des départements (suite)
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Compère-Morel (Gard) : Le congrès du Gard invite le Parti socialiste à tenter un effort suprême en faveur de l’unité socialiste. Au cas où la motion du Gard n’aurait pas la majorité dans le congrès, les mandats se répartissent de la façon suivante : 56 voix pour la motion Cachin-Frossard, 54 voix pour la motion Paul Faure-Longuet, 1 à Blum.
Vincent Auriol (Haute-Garonne) : la fédération a donné 11 mandats à la motion Cachin-Frossard et 15 mandats à la motion Longuet...Je regrette que le secrétaire fédéral soit absent car il aurait pu peut-être fixer le petit point d’histoire soulevé par Frossard : comment concilier l’adhésion à la IIIème Internationale avec le bloc des gauches pratiqués par les extrémistes de la Haute-Garonne.
Le représentant du Gers : la fédération, essentiellement paysanne, désire profondément l’unité. Comme il fallait se prononcer, un très petit nombre est allé à la motion Blum, un nombre plus important à la motion Longuet et la majorité à la motion Cachin-Frossard...Dans un but d’unité mes camarades m’ont dit de me rallier à la motion Longuet...Tous les délégués ont insisté pour que l’unité soit maintenue et c’est avec ce mandat qu’on nous a renvoyés au congrès de Tours.
Castagnier (Gironde) : En Gironde les votes ont été les suivants : 45 voix pour la IIIème Internationale, 32 pour la motion Blum, et 12 pour la motion Longuet-Paul Faure. Je vais préciser les conditions du vote et vous lire la lettre adressée par le camarade Gorse de la IIIème Internationale « ...Je serais particulièrement heureux si je pouvais empêcher de mesquines questions de personnes de diminuer le nombre de ceux qui sont décidés à aider loyalement nos camarades de Moscou... » ; « Le groupe Blanqui estime qu’on ne doit exclure aucun de ceux qui, quel que soit leur passé, acceptent la nouvelle discipline du Parti... ».
Olivier (Gironde) : « ...Je ne vous parlerai pas de la petite cuisine qui s’est passée chez nous comme dans le Finistère. Je veux simplement dire dans quel état d’esprit la masse de nos camarades qui ont adhéré à la motion Cachin-Frossard se sont prononcés :
- Il ne peut y avoir pour la classe ouvrière de défense nationale. En 1914 nous avons « marché dans le panneau ». A partir de maintenant nous ne devons rien donner à cette défense nationale ;
- sur la question de l’unité...Regardez l’exemple que nous a donné l’Allemagne. Lorsque les Scheidman et les Noske sont arrivés au pouvoir...Ils ont fait appel aux mitrailleuses pour se maintenir au pouvoir et tirer dans le dos des révolutionnaires. De cette unité-là nous n’en voulons pas. Unité oui...mais seulement pour une action véritablement révolutionnaire et féconde. »
Bertrand (Hérault) : « Les populations viticoles de l’Hérault ne sont pas encore révolutionnaires. Malgré les efforts de Barthe, la IIIème Internationale a réuni 9 mandats et la motion Blum, 4. La motion Barthe s’est ralliée à la motion Blum. Mais nul doute qu’avant peu notre département arrive à obtenir une majorité pour la IIIème Internationale. »
Boisserie (Indre) : « Notre fédération a donné 12 voix à la motion Cachin-Frossard, 4 à la motion Longuet, 1 à la motion Blum. Le congrès s’est prononcé pour l’unité..Avec la tendance Longuet-Paul Faure, à la condition que cette tendance s’incline devant la discipline du Parti. »
Lavollée (Indre-et-Loire) : « Notre département a accordé les deux tiers des mandats à la motion Cachin-Frossard...Elle a manifesté nettement sa sympathie profonde pour les thèses communistes sur le nom de Lénine et pour la révolution russe. Mais elle s’est montré désireuse d’éviter toute scission... Mais elle est prête à sacrifier les individus qui ne se soumettraient aux décisions du congrès et du Parti tout entier. »
Brignault (Indre-et-Loire) (minorité) : « ...Nous ne sommes pas du tout partisans de la scission. Nous estimons que nous devons aller à la IIIème Internationale...Et qu’en votant la motion Longuet nous y allons aussi. »
Villefranche (Jura) : « Nous avons 27 voix pour la motion Longuet-Paul Faure, 8 pour l’adhésion à la IIIème Internationale, et 2 mandats pour la motion Blum. Les camarades du Jura m’ont donné mandat pour déclarer qu’ils étaient pour le maintien de l’unité, contre la scission... »
Besnard-Ferron (Loir-et-Cher) : « Nous sommes une fédération exclusivement paysanne qui a doublé ses cartes cette année...La motion Cachin-Frossard a recueilli 8 mandats, la motion Longuet, 6 et la motion Blum, 2… Nous croyons que la révolution n’est pas encore prête à venir et qu’il faut la préparer...Notre fédération a voté l’adhésion à la IIIème Internationale avec les seules réserves faites par Frossard. Malgré cela nous demandons l’union et l’unité, et nous sommes contre les exclusions. Notre fédération a dit « Ceux qui ne trouveront pas la vie possible dans la maison socialiste, avec les conditions de la IIIème Internationale, n’auront qu’à s’en aller d’eux-mêmes ».
La Finistérienne Nathalie Le Mel, figure incontournable du combat des femmes pendant la Commune de Paris, dont on célèbre les 150 ans cette année.
La question qui se pose aujourd'hui M.Poignant pour nos citoyens est: comment aujourd’hui on transforme la société, face aux politiques ultra libérales qui profitent uniquement à une petite minorité, comment aller vers plus de justice sociale?
Il faut que nous construisions une majorité politique qui s’attaque réellement au mur de l’argent et qui ait pour objectif l’augmentation du SMIC, la parité des salaires, la relocalisation des industries, le développement des services publics et en priorité de l’hôpital public, la justice fiscale et la lutte contre l'évasion fiscale, la réduction de la pauvreté et des inégalités, la question du réchauffement climatique ….
Ismaël Dupont, secrétaire du PCF finistérien, a dit son désaccord avec des personnalités « droitières » du PS. L’ancien maire PS de Quimper réplique.
Bernard Poignant, ancien maire PS de Quimper, réplique à Ismaël Dupont, dirigeant du PCF finistérien, interrogé dans notre édition de lundi 4 janvier.
« Je me découvre un pouvoir : faire dresser les cheveux sur la tête d’un dirigeant communiste local. […] » Bernard Poignant ajoute : Il aimerait l’union mais commence par trois excommunications : Le Drian, Urvoas, Poignant. Ils ont en effet un inconvénient : les deux premiers ont été ministres du Président Hollande, le dernier son conseiller. Tare suprême à ses yeux ! Fierté aux miens ! Que doit-il penser de Robert Hue, secrétaire national du PCF pendant 10 ans, candidat à l’élection présidentielle à deux reprises et soutien de Macron en 2017 ?
À gauche, tous les partis ont besoin de modestie et d’examen sur eux-mêmes. Le PS bien sûr, mais le PC aussi. Son dernier résultat aux présidentielles date de 2007 avec un score de 1,93 % des voix. Pour les deux suivantes, il s’est jeté dans les bras de Mélenchon ! Plus récemment, sa liste aux élections européennes, conduite par Ian Brossat, est arrivée en dixième position avec 2,5 % de suffrages exprimés. Je reconnais que le PS n’a pas brillé non plus. Il doit bien y avoir un problème quelque part. Dans ces conditions, on ne fait pas la fine bouche et on met une pédale douce à ses prétentions.
Après des sénatoriales où le PCF avait monté sa liste, les communistes feront-ils l’union avec le PS pour les régionales et départementales. C’est leur souhait, répond Ismaël Dupont, PCF Finistère.
Entretien
Fin septembre, le PCF et ses alliés ont voulu marquer leurs différences avec le PS et vous avez créé votre propre liste. Vous avez fait plus de 8 % des voix, ce qui a fait chuter le PS qui n’a obtenu qu’un sénateur… Une Bérézina a dit la droite. Pourquoi ce désaccord avec le PS ? Y avait-il des histoires de personnes où Jean-Jacques Urvoas devenait la cible à faire tomber ?
La clé des succès de la gauche aux municipales de mars et juin 2020 a été le rassemblement. Nous avons construit des majorités. C’est un rassemblement qui se faisait sans base hégémonique. Pour les sénatoriales, nous étions favorables à un accord. Mais, pas d’accord pour la quatrième position, non éligible. Nous n’étions pas non plus d’accord pour la candidature de Jean-Jacques Urvoas, en troisième position sur la liste. Ce n’est pas une histoire de personne. Nous n’avions pas de cible. Tout simplement, il symbolisait une position très droitière du PS, très hollandaise. Nous aurions préféré une liste plus ouverte et non pas que le PS désigne cinq candidat(e)s sur six. Nous avions donc décidé de construire une liste aux sénatoriales avec Nouvelle Donne, Génération.s, Radicaux de gauche et Place publique.
Allez-vous donc réussir à reconstruire une alliance avec le PS pour les élections régionales et départementales qui pourraient se dérouler en juin 2021, dans six mois ?
Le PS a donné des signes pour reconstruire, après l’échec de sa stratégie. Le 10 octobre dernier, à Pont-de-Buis, tout le monde était là, sauf la France Insoumise qui avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être associée au PS. Nous avons dit que nous souhaitions nous rassembler avec d’autres mouvements et partis politiques en tenant compte des contraintes économiques et sociales qui existent. C’est-à-dire, définir un projet de gauche pour le conseil départemental et le conseil régional.
Pensez-vous à certains cantons précis pour ces élections départementales en Finistère ? Seriez-vous vous-même candidat sur le canton de Morlaix ?
Rien n’est décidé. Il n’y a pour l’instant aucun accord entre les forces de gauche. Le changement de scrutin, avec des binômes sur de grands cantons, nous donne l’occasion de montrer la diversité de la gauche. Aujourd’hui, la majorité départementale PS, est assez étriquée. Si on veut garder ces deux assemblées à gauche, il faut de la pluralité. Ces collectivités sont menacées. Les Verts ne font pas d’alliance de premier tour aux régionales.
On a vu récemment le PCF voter contre une extension de ferme laitière à Plouigneau. Est-ce à dire que vous verdissez votre projet ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau au PCF. Depuis les années 1960, nous défendons une agriculture à taille humaine et respectueuse de l’environnement. Nous sommes pour une transition écologique de l’agriculture. Ce qui nous différencie des Verts est peut-être notre approche. Nous sommes conscients que nous avons besoin d’énergies.
Sur le nucléaire, par exemple, vous avez des clivages avec les Verts…
Oui, les positions nationales de nos deux partis diffèrent sur la question nucléaire. Mais, en 2015, nous étions allés assez loin dans la mise en commun de nos programmes. Nous mettons en avant les questions sociales. Mais pour l’heure, l’idée de partir seul comme le font les Verts au premier tour pour les régionales ne nous semble pas opportune. C’est illisible pour les électeurs.
Pour revenir au PS, vous êtes également très éloignés de figures comme Bernard Poignant, ancien maire de Quimper, même si vous, le PCF, siégez au sein de la majorité d’Isabelle Assih (PS), nouvelle maire de Quimper… ?
Oui, Bernard Poignant peut me faire dresser les cheveux parfois ! Mais, à Quimper, comme à Morlaix ou à Brest, nous faisons partie de majorités plurielles. Au PCF, nous ne fuyons pas les responsabilités.
Jean-Yves Le Drian, ex PS, est aujourd’hui ministre du Président Macron. Quel est votre regard sur l’homme politique qui a présidé la région Bretagne de 2004 à 2015 ? Loïg Chesnais-Girard est son héritier…
Je ne l’ai jamais considéré comme un allié. Nous avons eu différentes approches par le passé, mais en 2015, lors d’un vote interne au PCF Bretagne, près de 95 % des communistes avaient voté pour une alliance avec le Front de gauche et non pas avec Le Drian. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre contexte. Il est envisageable de partir avec Loïg Chesnais Girard s’il rompt avec la politique de Macron et ne fait pas d’alliance avec les macronistes. Son intérêt est d’avoir une bonne équipe à gauche. Il y a une profonde colère de la population à l’égard de la politique de Macron. Il faut de la clarté politique.
Concrètement, que demandez-vous ?
Nous souhaitons quatre cantons en Finistère, avec des titulaires, et dans des secteurs gagnables même si tout le Finistère est gagnable ! Pour les Régionales, si nous trouvons un accord avec la majorité sortante, nous demandons huit élus, deux par département.
Après des sénatoriales où le PCF avait monté sa liste, les communistes feront-ils l’union avec le PS pour les régionales et départementales. C’est leur souhait, répond Ismaël Dupont, PCF Finistère.
Fin septembre, le PCF et ses alliés ont voulu marquer leurs différences avec le PS et vous avez créé votre propre liste. Vous avez fait plus de 8 % des voix, ce qui a fait chuter le PS qui n’a obtenu qu’un sénateur… Une Bérézina a dit la droite. Pourquoi ce désaccord avec le PS ? Y avait-il des histoires de personnes où Jean-Jacques Urvoas devenait la cible à faire tomber ?
La clé des succès de la gauche aux municipales de mars et juin 2020 a été le rassemblement. Nous avons construit des majorités. C’est un rassemblement qui se faisait sans base hégémonique. Pour les sénatoriales, nous étions favorables à un accord. Mais, pas d’accord pour la quatrième position, non éligible. Nous n’étions pas non plus d’accord pour la candidature de Jean-Jacques Urvoas, en troisième position sur la liste. Ce n’est pas une histoire de personne. Nous n’avions pas de cible. Tout simplement, il symbolisait une position très droitière du PS, très hollandaise. Nous aurions préféré une liste plus ouverte et non pas que le PS désigne cinq candidat(e)s sur six. Nous avions donc décidé de construire une liste aux sénatoriales avec Nouvelle Donne, Génération.s, Radicaux de gauche et Place publique.
Allez-vous donc réussir à reconstruire une alliance avec le PS pour les élections régionales et départementales qui pourraient se dérouler en juin 2021, dans six mois ?
Le PS a donné des signes pour reconstruire, après l’échec de sa stratégie. Le 10 octobre dernier, à Pont-de-Buis, tout le monde était là, sauf la France Insoumise qui avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être associée au PS. Nous avons dit que nous souhaitions nous rassembler avec d’autres mouvements et partis politiques en tenant compte des contraintes économiques et sociales qui existent. C’est-à-dire, définir un projet de gauche pour le conseil départemental et le conseil régional.
Pensez-vous à certains cantons précis pour ces élections départementales en Finistère ? Seriez-vous vous-même candidat sur le canton de Morlaix ?
Rien n’est décidé. Il n’y a pour l’instant aucun accord entre les forces de gauche. Le changement de scrutin, avec des binômes sur de grands cantons, nous donne l’occasion de montrer la diversité de la gauche. Aujourd’hui, la majorité départementale PS, est assez étriquée. Si on veut garder ces deux assemblées à gauche, il faut de la pluralité. Ces collectivités sont menacées. Les Verts ne font pas d’alliance de premier tour aux régionales.
On a vu récemment le PCF voter contre une extension de ferme laitière à Plouigneau. Est-ce à dire que vous verdissez votre projet ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau au PCF. Depuis les années 1960, nous défendons une agriculture à taille humaine et respectueuse de l’environnement. Nous sommes pour une transition écologique de l’agriculture. Ce qui nous différencie des Verts est peut-être notre approche. Nous sommes conscients que nous avons besoin d’énergies.
Sur le nucléaire, par exemple, vous avez des clivages avec les Verts…
Oui, les positions nationales de nos deux partis diffèrent sur la question nucléaire. Mais, en 2015, nous étions allés assez loin dans la mise en commun de nos programmes. Nous mettons en avant les questions sociales. Mais pour l’heure, l’idée de partir seul comme le font les Verts au premier tour pour les régionales ne nous semble pas opportune. C’est illisible pour les électeurs.
Pour revenir au PS, vous êtes également très éloignés de figures comme Bernard Poignant, ancien maire de Quimper, même si vous, le PCF, siégez au sein de la majorité d’Isabelle Assih (PS), nouvelle maire de Quimper… ?
Oui, Bernard Poignant peut me faire dresser les cheveux parfois ! Mais, à Quimper, comme à Morlaix ou à Brest, nous faisons partie de majorités plurielles. Au PCF, nous ne fuyons pas les responsabilités.
Jean-Yves Le Drian, ex PS, est aujourd’hui ministre du Président Macron. Quel est votre regard sur l’homme politique qui a présidé la région Bretagne de 2004 à 2015 ? Loïg Chesnais-Girard est son héritier…
Je ne l’ai jamais considéré comme un allié. Nous avons eu différentes approches par le passé, mais en 2015, lors d’un vote interne au PCF Bretagne, près de 95 % des communistes avaient voté pour une alliance avec le Front de gauche et non pas avec Le Drian. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre contexte. Il est envisageable de partir avec Loïg Chesnais Girard s’il rompt avec la politique de Macron et ne fait pas d’alliance avec les macronistes. Son intérêt est d’avoir une bonne équipe à gauche. Il y a une profonde colère de la population à l’égard de la politique de Macron. Il faut de la clarté politique.
Concrètement, que demandez-vous ?
Nous souhaitons quatre cantons en Finistère, avec des titulaires, et dans des secteurs gagnables même si tout le Finistère est gagnable ! Pour les Régionales, si nous trouvons un accord avec la majorité sortante, nous demandons huit élus, deux par département.
Paul Le Gall (deuxième homme à partir de la gauche), lors d’une fête de la Bretagne, avec Rol-Tanguy (chef FFI, ancien des Brigades Internationales), Alain Signor (responsable communiste, résistant, député), et Pierre Le Rose. Il est décédé le 30 décembre 2020, à l’âge de 95 ans, le jour du 100e anniversaire de la création du Parti communiste. | PCF FINISTÈRE/ FONDS PIERRE LE ROSE.
Ancien résistant des Francs-tireurs et partisans (FTP), ancien secrétaire départemental du Parti communiste français, conseiller municipal, Paul Le Gall s’est éteint à l’âge de 95 ans. Il était originaire de Beuzec-Conq, à Concarneau (Finistère).
Paul Le Gall, ancien résistant FTP (Francs-tireurs et partisans) à Concarneau, ancien secrétaire départemental du Parti communiste français dans le Finistère (1956-1971) et membre du comité central du PCF (1964-1982), est décédé mercredi 30 décembre 2020 à Concarneau, à l’âge de 95 ans. Il fut conseiller municipal de Concarneau de 1953 à 1959 puis de 1989 à 2001. Il a été aussi, à plusieurs reprises, le candidat titulaire du PCF aux élections législatives dans la 8e circonscription de Quimperlé-Concarneau.
Né le 19 août 1925 à Beuzec-Conq (Finistère), commune aujourd’hui intégrée à Concarneau, ce communiste (1) de la première heure est issu d’une famille de militants et de sympathisants communistes, à l’instar de ses parents et de ses cinq frères et sœur.
À l’automne 1943, il entre dans les FTP du secteur de Concarneau, effectuant des liaisons avec son père engagé dans la Résistance. Après avoir pris part à la libération de Concarneau au sein de la milice patriotique, devenue 7e compagnie FTPF, il adhère aux jeunesses communistes. Il participe à partir de septembre 1944 aux combats sur le Front de Lorient au sein de la 2e compagnie du 2e bataillon de marche du Finistère, au sein de laquelle s’était constitué un groupe de jeunesses communistes composé de soixante-dix adhérents dont il devint le secrétaire. À la fin de la guerre, il reprend son travail de maçon cimentier avec son père.
En 1946, Paul Le Gall dirige le cercle de l’UJRF (Union de la jeunesse républicaine de France) de Concarneau. Adhérant au PCF en janvier 1947, il devient en 1948 secrétaire à la propagande au sein de la section de Concarneau. Il est élu secrétaire de la section du PCF de Concarneau au début des années 50
Il intègre, en 1952, le comité de la fédération du PCF du Finistère dont le siège est à Brest. Résidant à Concarneau, il devient, à trente et un ans, le premier secrétaire fédéral du PCF du Finistère lors de la XVIIIe conférence du comité fédéral du 13 mai 1956.
« Paul Le Gall était un homme nouveau qui incarnait sans doute une volonté de changement politique », indiquent Christian Bougeard et d’Alain Prigent dans un article paru en 2011 dans Le Maitron.
Il occupe cette responsabilité jusqu’à la partition de la fédération en deux entités géographiques en janvier 1970. Puis prend la direction de la nouvelle fédération du Finistère Sud jusqu’en janvier 1982. Pierre Rainero lui succédera. Il siégea au bureau jusqu’à sa non-réélection au sein des instances fédérales, le 25 mai 1986.
Élu membre suppléant au comité central au congrès de Paris de mai 1964, il devint titulaire lors du 19e congrès de Nanterre en février 1970 jusqu’en 1982.
« Il fut un membre très actif, intervenant fréquemment dans les instances nationales, n’hésitant pas à soulever des questions stratégiques », soulignent Christian Bougeard et d’Alain Prigent […] Personnalité calme, organisée, appréciée pour sa modération, Paul Le Gall a joué un rôle important à la tête de la fédération communiste du Finistère, du milieu des années 1950 aux années 1970. »
Paul Le Gall quitte le PCF en 1987 à l’occasion d’une crise interne. Il est élu en 1989 aux élections municipales de Concarneau, sur une liste dissidente. En 1995, il siège au conseil municipal sur une large liste emmenée par le socialiste Gilbert Le Bris.
Il y a deux ans, Paul Le Gall, qui était resté sympathisant, participant à de nombreuses fêtes du Parti, reprend sa carte au Parti communiste.
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère, rend hommage « au grand militant et dirigeant historique du parti communiste finistérien et breton. Paul Le Gall fut un résistant FTPF à Concarneau dès 1943. Il a participé aux combats de la libération de la poche de Lorient en septembre 1944. Il a quitté le parti en 1987 mais il a repris sa carte il y a deux ans, ce qui démontre l’attachement qui l’animait pour le communisme et son avenir, lui qui est décédé le jour même du centenaire du parti communiste. Tout un symbole. J’ai eu l’occasion de le rencontrer et de me familiariser avec sa malice, sa gentillesse et sa culture politique impressionnante, à l’occasion de fêtes du parti à Fouesnant. Adieu Paul. Nous pensons fort à ceux que tu laisses en chemin, ton épouse Marie-Annick, ta fille, toute ta famille et tes proches. Nous avons pour ton engagement très fort au service de nos idéaux communs une très grande reconnaissance. Salut à toi camarade !!! »
(1) Source : Paul Le Gall par Christian Bougeard et Alain Prigent dans une version mise en ligne le 6 juin 2011 dans le Maitron.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/une-figure-du-communisme-breton-s-est-eteinte-7105213
Voici une partie de l'émouvant hommage que Alain David a dédié ce matin à ses obsèques à Saint-Thégonnec à son camarade et ami Michel Derrien, dont il avait pris la suite à la tête de la section de Morlaix en 1968. Un grand homme, un grand militant vient de nous quitter! Merci à Alain d'avoir su mettre en relief sa vie d'engagement et de solidarité avec des mots si justes.
HOMMAGE A MICHEL DERRIEN
Avec la disparition de Michel le parti communiste perd un militant aux qualités humaines unanimement reconnues qui s’est investi sans relâche dans toutes ses activités pendant des années. Mais la ville de Morlaix et ses habitants perdent aussi un élu, un soutien qui n’a ménagé ni son temps ni son énergie pour améliorer la vie de ses concitoyens particulièrement les plus fragiles.
J’ai connu Michel en 1968, l’année de mon adhésion au Parti. J’ai tout de suite été frappé par la qualité de sa réflexion, de son apport à la réflexion collective en tant que secrétaire de section de Morlaix et au rayonnement des idées communistes. De la qualité et de la bienveillance de son écoute aussi Cette année- là Michel, qui militait déjà syndicalement au SNI y prit des responsabilités départementales et je me retrouvai propulsé au secrétariat de section. Il avait pris soin de rassurer le néophyte que j’étais en disant qu’il ne laisserait pas tomber la section …et contrairement à ce qui arrive parfois , il tint bien entendu parole et continua à participer activement à notre vie.
Michel avait beaucoup lu et avait donc une culture très étendue, même s’il ne l’étalait pas. Il avait un souci permanent d’ouverture du Parti invitant à participer aux réunions, au-delà de nos rangs sur des sujets divers, de l’éducation populaire sans en dire le nom au 5, rue haute donc.
Parmi les activités qu’il ne manquait jamais il y avait, comme temps fort, la préparation des congrès. Michel tenait à ce que le maximum de camarades puisse participer aux échanges, à la réflexion et aux propositions. Là encore sa réflexion, son expérience, sa rigueur étaient précieuses .Il était toujours soucieux de la précision des choses et de l’accessibilité des formulations. Je l’entends encore me dire : « tu sais, nous les communistes, il faut que nous soyons compris par tout le monde. S’il y a plusieurs façons de dire les choses, sans en altérer le sens, choisis toujours la plus simple, la plus compréhensible ». A une période où le jargon étant loin d’être absent de notre expression le conseil était particulièrement pertinent.
C’est aussi ce qui motivait son attachement à ce que nous appelions à cette époque les écoles du parti qui ont été développées à Morlaix. C’est de cet « intellectuel collectif « que nous tirions notre efficacité .Je me souviendrai de ces leçons lorsque j’aurai la responsabilité de la Formation des militants au niveau départemental.
Bien sûr je ne saurais oublier tout ce que Michel nous a apporté en ce qui concerne la réflexion sur l’enseignement et la défense de l’école publique. Utilisation précieuse de son expérience syndicale. Même si ses voyages vers Châteaulin n’étaient pas sans danger dans les Monts d’Arrée en hiver, la nuit par temps de brouillard.
Me reviennent à l’esprit les ventes exceptionnelles de l’Huma Dimanche que nous faisions tous les deux à Plourin ,les échanges riches avec la population et les discussions enrichissantes pendant le trajet entre les fermes dont Michel connaissait tous les occupants et leur histoire: ainsi allaient les choses en ce temps-là.
Mais l’apport de Michel n’était pas qu’intellectuel. Il ne rechignait jamais à mettre la main à la pâte. Dans les deux sens du terme. Beaucoup se souviennent encore de ses talents de cuisinier lors des fêtes du parti.
Et puis il y eut 1977 : depuis des dizaines d’années il n’y avait pas eu d’élus communistes à Morlaix et bien entendu nous n’avions pas d’expérience en ce domaine. Michel effectua quatre mandats successifs. Apportant dans le domaine dont il avait la charge (la circulation, le transport et le stationnement) son sérieux, son travail, sa connaissance des dossiers. Mais aussi sa volonté de tenir compte des avis de la population, de prioriser avant toute chose le service au public. Pendant toutes ces années Michel a apporté beaucoup plus que sa compétence ; il a été pour beaucoup dans la cohésion et dans la cohérence du groupe que nous formions y compris lorsque soufflaient sur l’union des vents mauvais.
Le 3ème mandat a été particulier, puisque la majorité sortante ayant été battue, nous nous sommes retrouvés dans l’opposition. A deux communistes sur 8 élus. Une nouvelle expérience où il s’agissait plus de contrôler et de s’opposer que de construire. Avec Michel nous jouions notre rôle même si je voyais bien que ce n’était pas celui qu’il préférait. Il fut certainement plus à l’aise lorsqu’il put à nouveau construire dans la nouvelle municipalité.
Ce mandat terminé, Michel ne resta pas pour autant l’arme au pied. Il s’investit encore davantage au Secours Populaire qui, du coup, prit de l’ampleur. D’autres, diraient mieux que moi tout ce qu’il y a apporté à la fois comme rigueur et comme chaleur humaine avec toujours la volonté de préserver la dignité des personnes accueillies. Car, évidemment, Michel ne faisait rien à moitié.
En cette année où l’on fête le 100ème anniversaire du PCF, on célèbre beaucoup et c’est bien normal, les grandes avancées sociales à son actif et toutes celles et tous ceux qui y ont joué un grand rôle. Mais le rôle du PCF c’est aussi le résultat du combat de centaines de milliers de militants et d’élus qui, comme Michel, ont toute leur vie lutté pour bâtir cette France fraternelle que chantait Jean FERRAT.
A l’heure où l’humanité est confrontée à des défis colossaux pour dépasser cette société d’exploitation, de domination et d’aliénation qui sème tant de drames et de misère, à l’heure où la vie même est menacée sur la planète, il est temps que les choses changent. Cela a été le combat de la vie de Michel.
Nous, ses camarades, prenons l’engagement de le poursuivre sans relâche.
Alain DAVID
31.12.2020
Section PCF de Beuzec-Conq près de Concarneau où militait le père de Paul Le Gall (Archives Pierre Le Rose)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:
45/ Paul Le Gall (né en 1925)
Né le 19 août 1925 à Beuzec-Conq (Finistère) ; artisan maçon ; militant communiste, secrétaire de la fédération PCF du Finistère (1956-1971), membre du comité central du PCF (1964-1982) ; conseiller municipal de Concarneau (Finistère) (1953-1959 puis 1989-2001).
Paul Le Gall naquit à Beuzec-Conq, aujourd’hui intégré à Concarneau, dont le maire et conseiller général Paul Guéguin était communiste avant la guerre.
Son père Yves Le Gall, également appelé Jean, ouvrier du bâtiment, fut licencié dans les années 1920 pour faits de grève. Il s’installa ensuite à son compte. Militant communiste depuis 1922, lecteur de l’Humanité, il fut adjoint au maire de la commune de Beuzec-Conq (1935-1939). Il épousa Marie Le Gall, ménagère, sympathisante communiste. Le couple eut six enfants. À la Libération, les cinq garçons furent membres du PCF, la fille était sympathisante.
Paul Le Gall, après avoir fait ses études à l’école communale, fréquenta le cours complémentaire pendant deux années. À quatorze ans, au début de la guerre, il accompagna son père sur les chantiers.
À l’automne 1943, Paul Le Gall entra dans les FTP du secteur de Concarneau, effectuant des liaisons avec son père qui était également engagé dans la Résistance. Après avoir pris part à la libération de Concarneau au sein de la milice patriotique, devenue 7e compagnie FTPF, il adhéra aux jeunesses communistes. Il participa à partir de septembre 1944 aux combats sur le Front de Lorient au sein de la 2e compagnie du 2e bataillon de marche du Finistère au sein de laquelle s’était constitué un groupe de jeunesses communistes composé de soixante-dix adhérents dont il devint le secrétaire. Après la capitulation du 8 mai 1945, il resta sous les drapeaux à fin de surveiller les prisonniers allemands jusqu’en novembre 1945. Revenu à la vie civile, il reprit son travail de maçon cimentier avec son père.
En 1946, Paul Le Gall dirigeait le cercle de l’UJRF (Union de la jeunesse républicaine de France) de la ville. Adhérant au PCF en janvier 1947, il devint l’année suivante secrétaire à la propagande au sein de la section de Concarneau. Il suivit l’école élémentaire organisée par la section communiste en janvier 1948. Il fut élu secrétaire de la section du PCF de Concarneau au début des années 50, remplaçant Joseph Le Peux, employé de mairie, devenu correspondant du quotidien Ouest-Matin. Il était entouré de Joseph Gaonach, membre du comité de section et de Robert Le Pape*, membre du comité fédéral.
Il intégra le comité de la fédération du PCF du Finistère en 1952, devenant, dès 1954, membre de la commission de contrôle financier. Il était très actif au sein des associations proches du PCF comme les Anciens combattants FTP et France-URSS. Il militait aussi à l’Amicale laïque et au sein des Artisans du Finistère
En 1955, Paul Fabbri, membre du comité central, le présentait comme « un camarade capable, intelligent, faisant preuve d’un sens de synthèse très élevé et ne s’embarrassant pas de grands discours ».
Paul Le Gall qui habitait Concarneau, fut sollicité pour animer la fédération dont le siège se tenait à Brest. Lors de la XVIIIe conférence du comité fédéral du 13 mai 1956, il devint, à trente-et-un ans, le premier secrétaire fédéral du PCF du Finistère.
Paul Le Gall était un homme nouveau qui incarnait sans doute une volonté de changement politique sous l’impulsion de Marcel Servin qui suivait désormais la fédération du Finistère. Il était plus à même de pratiquer l’ouverture en direction de la SFIO puis du PSU notamment dans la lutte contre de Gaulle et contre la guerre d’Algérie. Il devint permanent avec le plombier Le Roux, secrétaire fédéral à l’organisation, puis responsable paysan (1961).
Il occupa cette responsabilité jusqu’à la partition de la fédération en deux entités géographiques en janvier 1970. Puis il garda ensuite la direction de la nouvelle fédération du Finistère Sud jusqu’en janvier 1982, remplacé alors par Pierre Rainero. Il siégea au bureau jusqu’à son non réélection au sein des instances fédérales le 25 mai 1986.
Après avoir participé à un voyage d’étude en Tchécoslovaquie en juillet 1957, Paul Le Gall suivit l’école centrale de formation de quatre mois au début de 1958. Élu comme membre suppléant au comité central au congrès de Paris de mai 1964, il devint titulaire lors du 19e congrès de Nanterre en février 1970. Il siégea dans les instances nationales jusqu’en 1982. Il fut un membre très actif, intervenant fréquemment dans les instances nationales, n’hésitant pas à soulever des questions stratégiques comme lors de la session du 29 juin 1965 où il se demanda « comment la gauche peut se passer d’un candidat communiste aux élections présidentielles. » A la veille des évènements de mai 1968, au CC du 18 et 19 avril 1968, il souligna le développement du mouvement revendicatif qui se construisait dans le Finistère et l’Ouest en général sur des bases unitaires inédites.
Au moment où le PCF et le PS étaient en train de finaliser l’écriture du programme commun, Paul Le Gall soulignait devant le CC le 22 mars 1972, les différences d’approches des deux partis sur les questions de l’Europe et de la supra-nationalité. Réélu au congrès de Saint-Ouen en décembre 1972, il suivit l’activité de la fédération de Mayenne où les forces du PCF étaient faibles. Pendant qu’il siégeait au comité central, il accompagna également les communistes des Côtes-du-Nord et Charente-Maritime. Avec les autres secrétaires fédéraux bretons Marcel Alory*, Armand Guillemot*, Serge Huber* et Louis Le Roux*, il impulsa d’abord le CRAC puis le comité régional du PCF qui se mit en place à l’issue de sa première réunion à Lorient le 19 février 1980. Il exprima des désaccords de fond avec la direction du PCF, en particulier de Georges Marchais, lors de la session de novembre 1981, prenant la parole en particulier sur l’intervention soviétique en Afghanistan.
Conseiller municipal de Concarneau (1953-1959), il siégea dans l’opposition au maire socialiste Charles Linement qui avait pris la municipalité au maire communiste de 1945, Robert Jan en 1947, grâce à une alliance de troisième force avec le MRP.
Personnalité calme, organisée, appréciée pour sa modération, Paul Le Gall a joué un rôle important à la tête de la fédération communiste du Finistère du milieu des années 1950 aux années 1970.
Il fut à plusieurs reprises le candidat titulaire du PCF aux élections législatives dans la 8e circonscription de Quimperlé-Concarneau. En novembre 1958, il fit équipe avec Pierre Salaun, ouvrier agricole, maire de Scaër. Il arriva en tête de la gauche au premier tour obtenant 22,96 % des suffrages exprimés. Il se maintint au second tour dans une triangulaire contre le député MRP sortant Louis Orvoën (réélu avec 51,5%) et obtint 30,9%. Lors des élections cantonales de juin 1961, Paul Le Gall affronta le conseiller général sortant Michel Naviner*, devenu communiste dissident (classé comme « extrême gauche » selon les sources préfectorales), obtenant 18,3% des voix au premier tour. Se maintenant au second tour, Paul Le Gall ne parvint pas à empêcher la réélection de Michel Naviner (41,6% au 1er tour), avec 55,7% des voix. Ce dernier avait recueilli une partie de l’électorat communiste mais aussi des voix du centre (MRP) et de droite car le candidat de la SFIO et maire de Concarneau, Charles Linement s’était aussi présenté.
Aux élections législatives de novembre 1962, Paul Le Gall représenta à nouveau le PCF à Quimperlé et obtint au 1er tour 25,1% des suffrages malgré la présence d’un candidat du rassemblement de la gauche, un radical et son suppléant SFIO. Il talonnait le député MRP Louis Orvoën (28,3 %) qui sortit vainqueur de la quadrangulaire du second tour avec 37,3 % devant le communiste (34,2 %), l’UNR (18,7%) et le tandem de la gauche non communiste (9,7 %). En mars 1967, au 1er tour, Paul le Gall affronta une nouvelle fois Louis Orvoën (Centre démocrate, 31,9 %), un UD Ve République (20,7 %) et un nouveau candidat SFIO-FGDS, l’agriculteur Pierre Boëdec*, maire et conseiller général de Bannalec (19,4 %). Mais cette fois, du fait des accords de désistement entre le PCF, le PSU et la FGDS, Paul Le Gall qui avait obtenu 27,9 % retrouva Louis Orvoën dans un duel au second tour. Le candidat de la gauche unie fut battu avec 44,7 % des suffrages exprimés à son adversaire, maire et personnalité influente du conseil général du Finistère. En juin 1968 dans la même circonscription de Quimperlé, il n’obtint que 12 079 voix, expression d’un recul significatif de l’influence communiste. Cependant, il était présent au second tour, la FGDS subissant également un affaissement en voix et en pourcentage.
La rupture dans cette circonscription s’opéra en mars 1973. Paul Le Gall fut distancé obtenant 9288 voix (18,41 % des suffrages exprimés). Louis Le Pensec, candidat du PS, effectua une percée de même nature que celle de Charles Josselin à Dinan obtenant 17 708 voix et 35,30 % des suffrages. En 1978, Paul Le Gall ne se représenta pas, laissant Michel Lann défendre les couleurs communistes à un moment où les rapports de forces avec le PS furent tranchés dans le Finistère.
À un moment où la fédération du Finistère Nord, dirigée par Louis Le Roux, membre du comité central, était secouée par une grave. L’année suivante, Paul Le Gall quitta le PCF.
Il y a deux ans, Paul Le Gall, qui était resté sympathisant, compagnon de route, participant à de nombreuses fêtes du Parti, à des souscriptions pour l'Humanité, les fêtes de l'Humanité, a souhaité reprendre sa carte au Parti communiste en décembre 2017, ce dont nous nous sommes heureux et fiers.
Source: article de Christian Bougeard et d'Alain Prigent dans Le Maitron
https://maitron.fr/spip.php?article136581, notice LE GALL Paul par Christian Bougeard, Alain Prigent, version mise en ligne le 6 juin 2011, dernière modification le 22 septembre 2011.
Paul Le Gall, à droite avec sa canne, en 2012, pour la fête de départ en retraite de Roberte Saint Jalme, secrétaire de la fédération du PCF Finistère qui l'a connu comme secrétaire départemental et travaillé avec lui, en 2012 à Châteaulin (photo Roberte Saint-Jalmes)
Lire aussi nos autres publications pour l'année du centenaire du Parti communiste dans la série "100 ans d'engagements communistes en Finistère":
Lire aussi:
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)
1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)
1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)
1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)
1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)
Alain David - Annie Bergot - et Michel Derrien au local de section de Morlaix. C'était pendant le mandat de 83 à 89, du temps de Jean-Jacques Cléac'h, maire PS. Il y avait à l'époque 7 élus communistes dans la majorité. Marie-Paule Kerebel Adjointe aux affaires Sociales, Alain David Adjoint aux affaires scolaires, Lucien Le Leuc'h Adjoint aux Travaux, Michel Derrien Adjoint aux Transports, Jean-Luc Le Calvez à la commission logement et urbanisme, Annie Bergot aux Affaires Sociales, Scolaires et Culturelles, et Jean-Charles Le Naour à la commission Travaux.
Michel Derrien à la fête du Viaduc 2014, la 50ème, où le PCF Morlaix lui avait rendu hommage en même temps qu'aux autres premiers bâtisseurs de la fête (Photo Jean-Luc Le Calvez)
Michel Derrien à la fête du Viaduc (à gauche), avec notamment Yvette et Michel Prigent, Jean-Claude Le Fer et Jules Bouedec à Ty Dour
Triste nouvelle : décès de notre camarade Michel DERRIEN.
Notre camarade Michel DERRIEN, ancien instituteur originaire de Plouyé dans le canton de Huelgoat, fils d'agriculteur, vient de décéder à l’âge de 90 ans le 27 décembre 2020.
Michel a été un militant de longue date de notre parti : il a été responsable de la section de Morlaix ; élu à la Mairie de Morlaix.
Comme élu, son premier mandat date de 1976-1983.
Il a accompli notamment un gros travail comme adjoint aux transports à Morlaix (mise en place du réseau de transport en commun TIM). Il a aussi été adjoint aux Travaux. Michel Derrien a été élu pendant 4 mandats, dont 3 mandats d'adjoint, et un mandat dans l'opposition (du temps d'Arnaud Cazin).
Michel Derrien est resté jusqu'au bout très impliqué dans la vie politique et militante. Il y a quelques mois, il avait participé pour soutenir financièrement la campagne de Morlaix Ensemble aux élections municipales. Il est resté un militant communiste concerné jusqu'à la fin de sa vie, attaché à l'union de la gauche. Tout un symbole: il est décédé la semaine du centenaire du Parti communiste français né lors du Congrès de Tours.
Cet habitant du quartier de la Boissière était un sage, quelqu'un de très pondéré et réfléchi. Michel Derrien était secrétaire de la section du PCF pays de Morlaix au moment de la création de la fête du Viaduc en 1964 et de l'achat d'un premier local de la section de Morlaix. Alain David lui a ensuite succédé comme secrétaire de section en 1968 (jusqu'en 1976). La première fête du Viaduc a eu lieu en septembre 1964 à Kernéguès. Avec François Paugam, Louis Ollivier, et bien d'autres encore, Michel Derrien faisait partie des artisans de la montée en puissance de la section de Morlaix dans les années 60-70.
Alain David témoigne: "Michel Derrien a témoigné d'une volonté constante de permettre aux militants d'être maîtres et acteurs de leur parti. d'où l'importance de la formation et la participation aux travaux des congrès. Il témoignait de fermeté dans ses opinions en même temps que d'une volonté de rassemblement constante. Il avait le souci de faire participer la population aux choix municipaux. Il défendait à la fois l'identité des élus communistes et la loyauté par rapport au programme municipal, l'ouverture aux autres sensibilités et était un partisan résolu de l'éducation populaire".
Michel Derrien n’a pas ménagé sa peine dans bien d’autres activités au service de la population et des plus fragiles en particulier : responsable du Secours Populaire Morlaix ; responsable syndical ; …
Au nom de la section, comme en mon nom personnel, je présente nos sincères condoléances à toute sa famille.
Michel repose à l’espace funéraire rue du Docteur Kergaradec à Plourin les Morlaix de 14 h à 17 h.
Un hommage lui sera rendu le jeudi 31 décembre à 10 h 15, au pôle funéraire de Saint Thégonnec.
Merci à chacun de s’associer à la peine de la famille.
Bien cordialement.
Daniel RAVASIO, secrétaire de section du PCF pays de Morlaix
Les délégués du Finistère au Congrès de Tours :
Source: Maitron, article de Georges Cadiou
- Léon NARDON
Né le 12 octobre 1883 à Dumbéa (Nouvelle-Calédonie), fondé de pouvoir de la perception de Brest (Finistère) ; maire socialiste de Brest.
Né à Dumbéa (Nouvelle-Calédonie) où son père, adjudant d’infanterie coloniale, était en garnison, Léon Nardon revint à Brest (Finistère), âgé de quelques mois et c’est là qu’il passa la majeure partie de sa vie. Fonctionnaire du Trésor, puis fondé de pouvoir de la perception de Brest, il fut élu conseiller municipal socialiste de Brest le 30 novembre 1919 ; il avait adhéré au Parti socialiste SFIO en 1905. Il fut élu maire le 10 décembre 1919, mais fut révoqué le 16 février 1920 par décret préfectoral pour avoir refusé d’autoriser une manifestation ayant pour but de déposer une couronne au monument aux morts. Il fut remplacé par H. Masson jusqu’au 20 février 1921, date à laquelle il redevint maire. Il fut réélu en 1925. Léon Nardon est délégué au congrès de Tours, en décembre 1920 et était intervenu le 25 pour critiquer les méthodes des partisans de la IIIe Internationale ; il demeura au Parti socialiste SFIO. Sous son impulsion, en tant que maire de Brest, on assista à la création de l’aérium de Penmarch, à l’extension des colonies de vacances, à la construction de l’école maternelle de la rue de la République, du patronage laïque de Recouvrance, au lancement de l’hôpital Augustin-Morvan.
Il avait été candidat malheureux aux élections législatives de 1924. Sixième sur la liste du Parti socialiste, il avait obtenu 30 932 voix sur 154 362 suffrages exprimés. N’ayant pas été réélu conseiller municipal en 1929, il fut nommé percepteur à Baud (Morbihan) puis à Lesneven (Finistère) en 1932, enfin au Faou en 1934. Révoqué de ses fonctions de percepteur le 24 décembre 1941 sous le régime de Vichy, il fut réintégré après la Libération. Il fut réélu conseiller municipal le 26 avril 1953 sur la liste d’action laïque, démocratique et sociale présentée par le Parti socialiste SFIO qui compta six élus. Il le demeura jusqu’en 1959.
Marié en 1912 à Saint-Marc (Finistère), Léon Nardon mourut le 3 février 1962 à Brest.
- Jules Hippolyte Masson, né à Brest le 25 octobre 1875, mort dans à Brest le 4 juin 1966:
Né et mort à Brest : 25 octobre 1875 - 4 juin 1966 ; employé PTT ; maire socialiste de Brest (1912-1920) puis de Morlaix, conseiller général, député (1919-1936) puis conseiller de la République (1946-1955).
Fils d’un lieutenant des douanes, H. Masson entra dans l’administration des PTT en 1893, après des études au lycée de Quimper. Dès 1897, il milita à la Ligue des droits de l’Homme et, à partir de 1899, dans le mouvement socialiste qui s’aggloméra en fédération de Bretagne dès l’unité. La fédération du Finistère ne prit son autonomie qu’en 1907. Masson fut un de ses principaux militants et, à partir de 1910, son secrétaire général. En 1913, il la représenta au congrès national de Brest. Mais il n’avait pas attendu l’unité pour se lancer dans l’action corporative et dans les batailles électorales.
Élu conseiller municipal de Brest en 1904 sur une liste de coalition de républicains et de socialistes, il joua un grand rôle à l’Hôtel de Ville où il fut chargé de nombreux rapports. Il organisa l’Association générale des PTT dont il fut le secrétaire. En 1908, il dirigea la grève des postiers de Brest, ce qui lui valut d’être révoqué jusqu’à sa réintégration en 1910. En 1908, il quitta l’Hôtel de Ville.
Candidat au conseil général dans le canton de Brest en 1907, Masson recueillit 1 086 voix contre 2 267 à Delobeau, progressiste. En 1910, dans le canton de Concarneau, il fut battu avec 1 521 voix contre 1 824. Une semaine plus tard, le 31 juillet 1910, au scrutin de ballottage du 3e canton de Brest, il fut élu par 1 368 suffrages contre 1 104 au Dr Houdart, candidat de droite. Mais, cette même année, il échoua aux élections législatives à Quimper. . En 1912, en tête d’une liste socialiste, H. Masson, élu avec vingt-cinq colistiers pour trente-six sièges à pourvoir, devint maire de Brest et le demeura jusqu’en 1920, accomplissant à l’Hôtel de Ville une œuvre hardie d’administration et de réalisations. Au cours de ces années, H. Masson mena une ardente campagne contre le péril de guerre et contre la loi militaire de trois ans. Le 16 novembre 1912, il prit la tête d’une manifestation pacifiste de trois mille personnes défilant dans les rues de Brest aux accents de chants révolutionnaires. Le 11 décembre, le tribunal correctionnel le condamna à deux amendes de 5 et 15 f. Le 12 avril 1913, Masson, maire de Brest, refusa de recevoir le ministre de la Marine Pierre Baudin qui venait présider le lancement du cuirassé Bretagne. Cependant, mobilisé en août 1914, il fit toute la guerre au 128e régiment d’infanterie, puis au 8e régiment du génie et, enfin à la section technique du télégraphe. Le 16 novembre 1919, Masson fut élu au scrutin de liste député du Finistère. Il représenta la fédération du Finistère au congrès de Tours (décembre 1920). Après la scission, il resta avec la minorité dans la SFIO. Avec le même mode de scrutin qu’en 1919, il fut réélu en 1924. En 1928, au scrutin uninominal, il fut élu dans la 2e circonscription de Châteaulin. En tête, au premier tour, avec 4 893 voix contre 3 872 à Lohéac, candidat de droite, 3 329 et 562 aux candidats radical et communiste, il l’emporta au ballottage par 6 505 suffrages contre 6 056 à Lohéac. Il l’emporta plus nettement encore en 1932 contre le même principal adversaire par 6 352 voix contre 5 905 au second tour de scrutin. En 1936, Lohéac, devenu candidat du Parti agraire, le devança : 5 128 voix contre 4 318, le socialiste indépendant et le candidat communiste en recueillant 2 047 et 778. Au scrutin de ballottage, Masson perdit son siège, ne groupant que 5 684 électeurs tandis que 7 098 assuraient le succès de Lohéac. Parallèlement, il fut conseiller général du 3e canton de Brest de 1910 à 1934, date à laquelle il quitta Brest pour se présenter à Carhaix où il fut battu.
J.-H. Masson resta un élu local et un militant. Son activité de résistant pendant l’occupation allemande lui valut d’être arrêté par la Gestapo et interné à Châlons-sur-Marne en avril 1942. À la libération, Masson fut secrétaire général de la Fédération socialiste du Finistère, et participa à ce titre à la conférence des secrétaires fédéraux des 23 et 24 février 1946, et fut désigné maire provisoire de Morlaix. Confirmé dans cette fonction en 1945, il fut battu en 1947 par une large coalition radicale-MRP-gaulliste. Élu sénateur du Finistère en 1946 et 1948, Masson fut à la fin de ce mandat doyen du Conseil de la République. En 1955, en raison de son âge, il ne sollicita pas le renouvellement de son mandat.
Son dernier grand combat politique, il le mena en 1959 lorsque François Tanguy-Prigent quitta la SFIO pour rejoindre le Parti socialiste autonome. Masson, toujours patron en titre du Breton socialiste, empêcha le député du Finistère de continuer à diriger le journal et de l’utiliser comme tribune, puis il regroupa les éléments restés fidèles à la « vieille maison », qui étaient désorganisés, contribuant à conserver à son parti la majorité des adhérents hésitants qui jusqu’alors suivaient leur député.
Louis Derrien de La Feuillée:
Né le 14 février 1885 à Brest (Finistère), mort à Brest en 1932 ; limonadier ; militant socialiste puis communiste puis socialiste du Finistère.
Fils de Arthur, Raymond Derrien, mécanicien, et de Thérèse Jeanne Chapalain, sans profession déclarée ; au recensement de 1906, Louis Derrien vivait avec sa mère, Thérèse, veuve, et ses trois frères et sœur. Il fut garçon limonadier de 1906 à 1910 puis cafetier à partir de 1919. Tl se maria à Brest le 24 avril 1908 avec Félicitée Vennégres Avant la Première Guerre mondiale, Louis Derrien militait au Parti SFIO. Le 30 novembre 1919, il fut élu conseiller municipal et le resta jusqu’en 1925. L’année suivante, il fut délégué au congrès de Tours et assesseur lors de la dernière séance le 28 décembre 1920. Passé au Parti communiste, Louis Derrien siégea au bureau de la section de Brest du Parti, fut élu trésorier fédéral adjoint l’année suivante et délégué au congrès de Marseille en décembre. En 1922, réélu trésorier fédéral adjoint, il fut candidat en octobre aux élections des conseillers d’arrondissement à Brest. Membre du Parti communiste jusqu’au début de 1923, il rejoignit ensuite le Parti socialiste. Franc-maçon, Louis Derrien mourut à Brest en 1932.
- Jean-Marie Guibant:
Né le 27 septembre 1888 à Quimper (Finistère) ; employé de commerce ; militant socialiste et un temps très court du Parti communiste dans le Finistère.
Fils d’un journalier, Jean-Marie Guibant travailla comme employé de commerce et se maria à Quimper en août 1919. Membre du Parti socialiste SFIO, il était inscrit, en 1920, sur les listes électorales de Brest. Secrétaire du comité provisoire pour la IIIe Internationale, il fut délégué au congrès de Tours en décembre 1920 et se prononça pour la motion Cachin*-Frossard*. Il participa, en février 1921, au congrès fédéral du Parti. Délégué départemental de l’ARAC, il était également secrétaire du syndicat brestois des employés de commerce. Mais, cette même année 1921, il quitta Brest pour Quimper où il devint, semble-t-il, commerçant, 22, rue Graveran. Le mariage qu’il avait contracté fut dissous le 14 mars 1923. Dès 1922, il aurait quitté le PC.
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Le Chiffon rouge morlaix du 23 mars 2018
article de Georges Cadiou dans Bretagne actuelle
Le syndicaliste brestois Jean-Marie Guibant et le métallurgiste nantais René Gomichon se firent remarqués par leurs vigoureuses interventions en faveur de la Troisième Internationale au cours du Congrès. Guibant donnait aussi une précision intéressante, à savoir la création d'une section entièrement acquise à l'Internationale Communiste à La Feuillée, près de Huelgoat, dans les Monts d'Arrée, que Siegfried avait qualifiés de "démocratie radicale" . Radicale au sens étymologique et non partisan du terme.
- Fernand Le Goïc, professeur à Nantes, devient maire en 1919 pour la SFIO. Immédiatement, il montre ses préférences politiques : le buste de Jean Jaurès est placé dans la salle du conseil municipal, une rue est baptisée de son nom, et des motions à caractère politique sont adoptées. Par exemple, en avril 1920 le conseil municipal se prononce « Contre les poursuites et représailles infligées aux cheminots grévistes ». Puis, il « Proteste énergiquement contre la reprise des relations avec le Vatican ! » Ces délibérations sont annulées par le préfet, inaugurant ainsi le début de relations tendues entre les élus douarnenistes et l’autorité préfectorale. Le congrès de Tours en décembre 1920 vient bousculer fortement la gauche bretonne. Les débats sont très animés au sein de la SFIO. Si du côté des élus socialistes et des vieux adhérents on est en majorité contre l’adhésion à la IIIe Internationale, du côté de la base militante, c’est le oui à Moscou qui l’emporte. Au final, 2/3 des délégués bretons siégeant à Tours se prononcent en faveur de l’adhésion.
La scission entre socialistes et communistes a des répercussions à Douarnenez. Au sein de la municipalité, le maire Fernand Le Goïc est resté fidèle à la « vieille maison » SFIO. Il ne peut désormais s’appuyer que sur une minorité d’élus car la majorité du conseil a opté pour le communisme (Section française de l’Internationale communiste). Suite à plusieurs invalidations de conseillers municipaux et du maire, pour non-résidence à Douarnenez, de nouvelles élections se tiennent en juillet 1921. Et c’est le parti communiste qui l’emporte : Sébastien Velly est élu maire. Douarnenez devient ainsi la première municipalité communiste de France. Mais cette victoire ne doit pas masquer une réalité : Douarnenez est une exception en Bretagne. Affaiblis après la scission de 1920, les socialistes bretons se sont réorganisés et regagnent des voix sur les communistes.
Les votes des Finistériens au congrès de Tours
Les délégués
- 36 mandats au total pour le Finistère
- 5 délégués : Guibant, Derrien, Nardon, Le Goïc, Masson
Classement des fédérations
Au classement des fédérations par nombre de cartes prises au 1er octobre 1920, le Finistère occupe le 28ème rang sur 96, avec 1 500 cartes.
Le Finistère occupe le 23ème rang des fédérations par rapport à l’augmentation des cartes entre décembre 1919 et fin septembre 1920 ( au 31 décembre 1919, la fédération du Finistère comptabilisait 900 cartes).
Sur l’adhésion à la IIIème Internationale
1) Motion Cachin-Frossard et du comité pour la 3ème Internationale
* total des votes pour : 3 208
* dont Finistère : 25
2) Motion du comité de la reconstruction (Longuet) ,
* total des votes pour : 1 022
* dont Finistère : 11
3) Motion Leroy-Heine
* total des votes pour : 44
* dont Finistère : 0
4) Abstentions
* total des votes : 397
* dont Finistère : 0
5) Absences
* Nombre total de mandats : 32 (dont 4 Côtes du Nord)
* dont Finistère : 0
6) Motion Pressemane
* Nombre total de votes : 60
* dont Finistère : 0
NB : aussitôt après le vote, Leroy intervient pour indiquer que les 44 mandats de sa motion sont à rajouter à la motion pour la 3ème Internationale.
Sur une réponse au télégramme de Zinovieff
1) Motion Mistral
* total des votes pour : 1 398
* dont Finistère : 11
2) Motion Renoult
* total des votes pour : 3 247
* dont Finistère : 25
3) Abstentions
* total des votes : 143
* dont Finistère : 0
4) Absences
* total des mandats : 29 (dont 4 Côtes du Nord)
* dont Finistère : 0