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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 07:30
Jacques Guivarch a en sa possession un lourd héritage à remettre à la descendance d'Albert Rannou : ses dernières correspondances avant son exécution le 17 septembre 1943. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/pleyber-christ/resistance-les-derniers-ecrits-d-un-guimilien

Jacques Guivarch a en sa possession un lourd héritage à remettre à la descendance d'Albert Rannou : ses dernières correspondances avant son exécution le 17 septembre 1943. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/pleyber-christ/resistance-les-derniers-ecrits-d-un-guimilien

Jacques Guivarc'h nous avait confié les copies des lettres manuscrites d'Albert Rannou et Paul Monot, fusillés au Mont Valérien, à Alain David et à moi au mois de janvier dernier. Nous les avions publiées intégralement sur le "Chiffon Rouge" et raconté ce que nous savions du contexte de la résistance brestoise, de la vie de ces héros communistes bretons morts pour la France, la liberté, et leurs idéaux du Front Populaire. Un livre est en préparation, qui sera édité chez Skol Vreizh dans quelques mois, avec Dominique Derrien et moi-même à la baguette, sur ces résistants communistes brestois fusillés en septembre 1943. 

Ismaël Dupont. 

 Le Télégramme, Pleyber-Christ, 3 mai 2017 

C'est tout à fait par hasard que Jacques Guivarch a trouvé, dans le tiroir d'une armoire ayant appartenu à son père Jean, une douzaine de lettres, adressées par un jeune résistant guimilien, Albert Rannou, à sa famille jusqu'à son exécution à Fresnes pendant la Seconde Guerre mondiale. L'ancien marbrier morlaisien souhaite maintenant les remettre à la famille Rannou.

La correspondance confiée à un ami sûr


Albert Rannou, maçon et résistant communiste, avait été arrêté en mars 1943 et enfermé à la prison de Rennes avant de rejoindre, en août, Fresnes (Seine-et-Oise). Jusqu'à son exécution le 17 septembre 1943, il écrivait régulièrement à sa famille qui, sans doute par peur d'une fouille et pour les préserver, avait confié ces lettres à une connaissance sûre, Jean Guivarch, qui habitait rue de Brest, à Morlaix, en face de la gendarmerie (il allait lui-même être emprisonné un an). Ce dernier n'en avait jamais parlé à son fils Jacques, né cette même année 1943, qui les a découvertes bien plus tard.

Une dernière lettre avant son exécution en 1943


Jacques Guivarch a lu et relu cette correspondance et, à chaque fois, il en a été bouleversé. Le jeune résistant s'inquiétait moins pour lui que pour ses parents, il évoquait sa vie en détention toujours en positivant.

 « Il est possible d'être heureux même en prison », écrivait-il dans une de ses lettres. Il demandait aussi des nouvelles de la famille et des relations. Mais, en juillet 1943, son ton avait changé car il assistait alors à des tortures perpétrées par la police française. C'est la lettre écrite à ses parents, cinq heures avant son exécution, qui a surtout bouleversé Jacques Guivarch : « Je meurs content car mon sacrifice, j'en ai la certitude, n'aura pas été vain, j'ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde ».

Retrouver la descendance pour lui remettre cet héritage


Ce n'est que quelques années après sa découverte que Jacques Guivarch a retrouvé la trace du frère d'Albert Rannou, âgé de plus de 80 ans, à Nantes. Il lui a remis les lettres originales en conservant des copies. Cette fois, Jacques Guivarch souhaite rencontrer la descendance d'Albert Rannou et lui transmettre ces écrits.

Un hommage aux résistants morts pour la France lundi


Lundi, sera célébré le 72e anniversaire de la victoire de la Guerre 39-45. Ce sera l'occasion de se souvenir de l'héroïsme des jeunes résistants comme Albert Rannou, entrés dans le maquis pour lutter contre l'envahisseur. Ils ont été nombreux à avoir été assassinés ou déportés dans l'anonymat.
 

 Le Télégramme

 

A lire aussi sur "Le Chiffon Rouge": 

Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste)

Albert Rannou: Lettres de prison d'un résistant communiste brestois né à Guimiliau fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Dernière lettre de Paul Monot, résistant brestois fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 avec Albert Rannou et 17 autres résistants brestois dont André Berger et Henri Moreau

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, dirigeant de la résistance communiste brestoise, ouvrier et syndicaliste à l'Arsenal, fusillé le 1er juin 1943,

Lettre de Joseph Ropars, résistant communiste brestois, écrite à sa mère et à sa soeur le jour de son exécution le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Lettre à ses parents de la prison de Rennes du résistant communiste brestois Albert Abalain, fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 (fonds d'archives ANACR 29)

Communistes de Bretagne (1921-1945)      

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