Fresnes, 31 août 1943,
"Chers parents, je viens viens d'être jugé, j'ai été condamné à mort."
C'est par cette phrase que commence la lettre de Louis Le Bail, un mois plus tard il est fusillé avec 18 autres résistants F.T.P brestois au Mont Valérien, il avait 22 ans.
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Né le 7 mai 1921 à Lorient (Morbihan), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chaudronnier ; militant communiste ; résistant FTPF.
Sous l’Occupation, Louis Le Bail s’engagea aux côtés de son père et de Jean-Louis Primas dans l’Organisation spéciale (OS) du Parti communiste clandestin, au sein du Front national de lutte pour l’indépendance de la France et dans les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) dès leur création en 1942. Il participa alors à de nombreuses actions contre l’occupant et notamment à l’attentat contre le siège de la Kreiskommandantur. Il seconda également Jean-Louis Primas pour le transport clandestin d’armes venues d’Angleterre à destination d’une ferme de Melgven (Finistère). À la suite de l’arrestation le 10 juillet 1942 par la police judiciaire de Rennes et le commissaire spécial, de François Cornn, agent de liaison entre Louis Le Bail et le groupe de Joseph Nadan à Lorient, Louis Le Bail quitta la région de Lorient pour Brest. Revenu à Lorient, il fit sauter avec Jean-Louis Primas dans la nuit du 20 au 21 septembre 1942 le poste de sectionnement électrique de Belane en Lanester, ce qui priva de courant Port-Louis, Hennebont et les forges de Lochrist une bonne partie de la journée du 21. Recherchés par la police, tous deux se réfugièrent en Finistère-Nord. Condamné à mort par contumace par un tribunal français le 28 août 1942, il échappa un temps aux recherches. Reconnu à Brest par son ancien professeur de boxe passé au service de la Police de Vichy, il fut arrêté par la police française (SPAC) le 20 ou 30 janvier 1943 (selon les sources) et fut torturé. Emprisonné au Château de Brest, il fut transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes puis à la prison de Fresnes (Seine). Le tribunal allemand du Gross Paris rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) le condamna à mort le 28 août 1943. Les Allemands le fusillèrent le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien avec 18 autres communistes brestois.
SOURCES : AVCC, Caen, BVIII 4 (Notes Thomas Pouty). — Arch. Mun. Lanester, 4 Fi 22, 27 et 32. — Ami entends-tu…, ANACR-56, numéros 4, octobre 1967 et 16, 2e semestre 1971. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Le Morbihan en guerre 1939-1945, Archives départementales du Morbihan, 2009. — Biger Brewalan, René-Pierre Sudre, Les fusillés du Finistère 1940-1944, Master 1, Université de Bretagne occidentale, 2009-2010.
Claude Pennetier, Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
Lire aussi:
Lettre à ses parents de la prison de Rennes du résistant communiste brestois Albert Abalain, fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 (fonds d'archives ANACR 29)
Albert Rannou: Lettres de prison d'un résistant communiste brestois né à Guimiliau fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien
Dernière lettre de Paul Monot, résistant brestois fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 avec Albert Rannou et 17 autres résistants brestois dont André Berger et Henri Moreau
Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, dirigeant de la résistance communiste brestoise, ouvrier et syndicaliste à l'Arsenal, fusillé le 1er juin 1943,
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Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste)
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