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22 juillet 2021 4 22 /07 /juillet /2021 06:30
Résistance communiste finistérienne - la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943 avec 18 autres camarades finistériens
Joseph Ropars, au centre en haut, était le bon compagnon de détention d'Albert Rannou, en bas à gauche (photos du livre d'Eugène Kerbaul sur la section du PCF de Brest pendant l'Occupation)

Joseph Ropars, au centre en haut, était le bon compagnon de détention d'Albert Rannou, en bas à gauche (photos du livre d'Eugène Kerbaul sur la section du PCF de Brest pendant l'Occupation)

Avis d'exécution des 19 résistants communistes ou FTP finistériens le 17 septembre 1943, fusillés au Mont Valérien

Avis d'exécution des 19 résistants communistes ou FTP finistériens le 17 septembre 1943, fusillés au Mont Valérien

Résistance communiste finistérienne - la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943 avec 18 autres camarades finistériens
Résistance communiste finistérienne - la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943 avec 18 autres camarades finistériens
Résistance communiste finistérienne - la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943 avec 18 autres camarades finistériens
Résistance communiste finistérienne - la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943 avec 18 autres camarades finistériens
Résistance communiste finistérienne.
Voici une photocopie du manuscrit de la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé avec 18 résistants communistes et FTP finistériens au mont Valérien (Albert Rannou, André Berger, Henri Moreau, Albert Abalain, Paul Monot, Eugène Lafleur) après avoir été arrêté par des policiers français, interrogé et brutalisé par eux, puis remis aux occupants allemands avec un dossier qui ne leur laissait aucune chance.
 
Sur la broche en forme de papillon, on voit des médaillons avec Joseph à droite et son père à gauche, mort au combat lors de la première guerre mondiale. La photo de la célébration dans le cérémonie sur la tombe de Joseph Ropars à Brest nous a été remise comme l'ensemble des documents, et la note de police sur une tentative d'évasion de Joseph Ropars à la prison du château a Brest, par Claudie Quillec, une des deux filles d'Angeline Dollet, résistante communiste, une des grandes amies de Yvonne Ropars, la sœur de Joseph qui fut également une grande résistante communiste brestoise sous le pseudonyme de "Suzanne".
Après guerre, elle refusera d'en vouloir en bloc au peuple allemand et défendra l'amitié et la réconciliation entre les peuples allemand et français en continuant son engagement au parti communiste tout en travaillant à l'économat de Brest, le magasin des cheminots notamment.
Avec Angeline, elle sera de toutes les célébrations a Châteaubriant et partagera nombre de souvenirs et de commémorations sur la résistance. Merci a Claudie Quillec avec laquelle nous avons passe un très bon moment hier a Henvic de nous avoir partage ces documents exceptionnels qui alimentent la mémoire de la résistance finistérienne. Joseph Ropars est né en 1912 à Guisseny. Il était électricien à l'arsenal de Brest. Son père a été tué pendant la guerre 14-18 alors qu'il n'avait pas deux ans, comme trois de ses oncles maternels qui trouvèrent aussi la mort dans la grande guerre. A 14 ans, il est devenu pupille de la marine et, engagé à 16 ans, est resté dans la marine nationale jusqu'à 24 ans. C'est dans le sous-marin "Pascal" qu'il fait pour la première fois connaissance avec un communiste qui lui fait partager ses idées, comme Joseph fera lui aussi partager ses idées communistes à sa sœur Yvonne et à sa mère, toutes deux résistantes. A l'Arsenal de Brest pendant le Front populaire, Joseph, libéré de ses obligations militaires, diffuse "Paix et Liberté", journal de rassemblement créé sous l'impulsion du PCF. Il donne son adhésion au PCF dans la clandestinité et s'engage dans la résistance en 1942. Il participe au sabotage de sous-stations électriques à l'arsenal, distribue des tracts du Front national (organisation communiste de résistance), et participe à des sabotages avec le groupe FTP de Pierre Corre. Il est arrêté par les policiers français fin 1942 au cours d'une traque sans pitié menée par la SPAC. Après sa tentative d'évasion à la prison du château à Brest, il a les fers au pied nuit et jour du 13 novembre 1942 au 29 janvier 1943. Il est alors traduit devant un tribunal français, puis un tribunal militaire allemand pour faits de résistance. Sa sœur Yvonne et sa mère ont tenté en vain d'intercéder en sa faveur, sont montées le voir à Paris, où il était enfermé au fort d'Ivry, et ont tenté de contacter un avocat allemand (un anti-fasciste qui a cherché à les aider sincèrement).
 
La dernière lettre de Joseph Ropars avant son exécution à 31 ans le 17 septembre 1943:
 
Bien chères maman et sœur,
 
C'est avec peine que je vous annonce que notre recours en grâce a été rejeté; on vient de nous l'annoncer; il est maintenant 12h et à 4h nous serons exécutés. Je serai courageux jusqu'à la dernière minute comme je l'ai été jusqu'à présent. J'avais appris que maman devait venir me voir mais le malheur a voulu que je ne puisse pas te voir. Je vous demande dans ma dernière volonté d'être courageuses comme je le serai jusqu'au dernier moment. Notre sacrifice ne sera pas inutile et notre noble pays sera libéré malgré les fusillades. Je n'ai rien à me reprocher et je pars confiant en un avenir plus heureux pour ceux qui survivront. J'ai toujours suivi le droit chemin sans m'écarter. Je quitte cette vie sachant que les traîtres qui nous ont fait assassiner paieront chèrement tous leurs crimes (censuré). J'avais encore espoir au recours en grâce mais hélas le destin a décidé autrement. Il faut savoir être fort même devant les pires évènements. Je vous demande aussi de bien embrasser toute la famille pour moi, j'ai beaucoup pensé à toute la famille. Je termine cette lettre en vous embrassant mille fois.
 
Votre fils et frère qui vous aime.
 
Adieu chère maman et chère soeur.
 
Votre fils et frère
 
Joseph Ropars
Angéline Dollet et Yvonne Ropars, la soeur de Joseph Ropars, devant le panneau commémoratif du village de Tredudon-les-Moines en Berrien, premier village résistant de France, où elles servirent d'agentes de liaison pour le bataillon FTP Yves Giloux

Angéline Dollet et Yvonne Ropars, la soeur de Joseph Ropars, devant le panneau commémoratif du village de Tredudon-les-Moines en Berrien, premier village résistant de France, où elles servirent d'agentes de liaison pour le bataillon FTP Yves Giloux

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