Collectif GASPARE
Garantir l’Avenir Solidaire Par l’Autonomie Régionale Énergétique
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QUESTIONNAIRE aux candidat-e-s des cinq départements bretons aux législatives
2012
Nom – Prénom: Dupont Ismaël
Circonscription – Département: 4ème circonscription du Finistère
Formation politique: Front de Gauche.
1) Pensez-vous qu’il soit possible de concilier l’obligation légale aux régions d’adopter d’ici 2012
un Plan climat-énergie qui doit réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre et la
construction d’une centrale électrique à gaz émettant 3.900 tonnes de CO2 par jour ?
http://tinyurl.com/bqq644p
Sans avoir les compétences techniques nécessaires pour répondre précisément à votre question, je peux vous dire que, pour le Front de Gauche, une diminution très importante de la production d'énergie carbonée est une priorité afin de lutter efficacement contre le dérèglement climatique en cours (qui aura des conséquences dramatiques pour l'humanité, et dans l'immédiat, d'abord pour les pays pauvres du sud) et que, de ce point de vue, la planification de la construction de dizaines de centrales électriques à gaz en France pose problème, d'autant que l'argent utilisé par la collectivité pour ces centrales à gaz ne sera pas investi dans des programmes de recherche et d'incitation à la diversification énergétique, au développement des énergies renouvelables, aux réductions de consommation énergétique, via plus de sobriété et d'efficacité énergétique.
Je ne suis pas convaincu par l'argument de la nécessité de sécuriser un approvisionnement au bord de la rupture. Cette centrale à gaz de Landivisiau va être utilisée pas uniquement comme centrale d'appoint destinée à faire face à des pics de consommation mais à des fins de rentabilité: elle sera indéniablement polluante et il aurait été possible, je pense, de mettre davantage de moyens dès aujourd'hui – car les choix que nous faisons maintenant nous engagent sur les 20 ou 30 ans à venir- pour développer des modes de production électrique n'utilisant pas les énergies fossiles et non producteurs de gaz à effet de serre.
2) Comment analysez-vous le fait que la production d’électricité à partir de la combustion du gaz
naturel soit confiée à des intérêts privés, donc à des actionnaires, alors que le coût des
infrastructures de raccordement au réseau de distribution gaz serait à la charge du
consommateur-usager ? Pensez-vous que cette situation soit de nature à permettre une maîtrise
du coût de l’électricité pour le consommateur ?
Très sceptique sur la question de la nécessité et de l'urgence d'installer cette centrale à gaz pour sécuriser notre approvisionnement énergétique dans la mesure où l'absence de débat public contradictoire n'a pas contribué à faire la preuve des dires du Conseil Régional et du gouvernement, je suis carrément hostile au fait que l'on confie la centrale à gaz à un consortium privé qui, immanquablement, va faire du profit à partir d'investissements publics.
Cette politique dictée probablement par l'influence de lobbies au niveau national et les politiques de dérèglementation et de libéralisation de l'énergie au niveau européen va servir des intérêts privés et m'apparaît contradictoire avec l'exigence d'un exact calcul des besoins sociaux en matière d'énergie, lequel réclame une maîtrise publique de la production et de la consommation d'énergie.
L'efficacité du transport de l'électricité, le souci d'éviter les pertes en ligne, la sécurité du nucléaire, exigent « une maîtrise publique, démocratique et sociale du secteur de l'énergie » et la possibilité pour EDF de produire de l'énergie en fonction des besoins et non d'exigences de rentabilité et de retour sur investissement.
Les bénéfices qui sont engrangés malgré tout dans la production d'énergie par EDF peuvent être réinvestis ailleurs (recherche pour diversifier et sécuriser la production électrique , stockage des déchets, chasse au gaspillage sur les réseaux...) ce qui n'est pas le cas des bénéfices réalisés par une entreprise privée se positionnant afin de rentabiliser l'exploitation sur le court terme. On ne peut confier des activités d'intérêt général ayant tant d'incidences sur l'environnement et l'avenir de la planète à des acteurs économiques qui ne pensent qu'en terme d'objectifs de rentabilité immédiate.
3) Sachant d'une part, que la consommation en gaz d’une centrale de 450 MW dépasse celle de
l’agglomération rennaise et que, d'autre part, GRTgaz prévoit d’ores et déjà des délestages
possibles sur le réseau de gaz (21 jours en 2013, 52 jours en 2015), comment jugez-vous les
risques que fait peser la programmation d’une soixantaine* de centrales du type de celle qui serait
implantée à Landivisiau (* c'est le nombre de projets et de demandes de raccordement à RTE ?)
Les centrales à gaz nous rendent évidemment dépendants d'approvisionnements en gaz étrangers (Russie, Algérie, Qatar...) non sécurisés sur le moyen terme, du fait de la raréfaction des énergies fossiles extractibles à coût supportables, des remous géo-stratégiques et des logiques spéculatives à l'œuvre dans ce secteur où les cours des énergies fossiles augmentent rapidement du fait des politiques de pression internationale, des appétits financiers, et du différentiel entre la pauvreté des stocks et l'évolution à la hausse de la demande.
4) Estimez-vous qu'il faudrait avoir recours aux GNC - Gaz non conventionnel - ou gaz de schiste
en les important, dans un premier temps des USA et/ou de Pologne, puis en les explorant et les
exploitant sur le territoire national ?
Non, l'extraction de gaz de schiste provoque là où on l'a testée des dommages irréversibles sur l'environnement dans des zones habitées et nos élus du PCF et du Front de Gauche ont combattu contre sa normalisation dans le sud de la France.
5) Que pensez-vous de l’impact environnemental (notamment sur la ressource en eau) de ce
mode de production énergétique et des risques que l’activité de ce type de centrale fait peser sur
la santé des populations (rejet de nombreux polluants chimiques : chlore, acide sulfurique, oxyde
de soufre, oxyde et dioxyde d’azote, particules fines et ultra fines…) ?
Je pense qu'il n'y a sans doute pas de réponse idéale et parfaitement inoffensive en matière de production énergétique et que les besoins de la population et de l'économie doivent être pris en compte. Par contre, il apparaît probable que ce type de centrale à gaz à double combustion n'est pas sans effet sur la santé des riverains et qu'ils doivent de toute manière être consultés et informés sérieusement et sans propagande sur les rejets chimiques auxquels on se prépare à les exposer.
6) Sachant que le chauffage électrique (qui représente plus de 30% du parc des logements en
France mais seulement 5% en Allemagne) est la cause majeure des pointes de consommation
électrique en période de grand froid, êtes-vous favorable à l’idée d’un plan national d’interdiction
du chauffage électrique dans les nouvelles constructions ? Pensez-vous que le remplacement de
ce moyen de chauffage dans les bâtiments existants par des solutions moins coûteuses en
fonctionnement soit envisageable ?
Je pense que l'interdiction du chauffage électrique ne se pense pas sans mesure d'accompagnement et d'incitation financière pour rendre possible la généralisation d'autres modes de chauffage.
Il faut aussi penser au pouvoir d'achat des gens, des familles. Par ailleurs, en dehors des radiateurs électriques, d'autres modes de chauffage ont aussi leurs inconvénients (chauffage individuel au fioul ou au gaz de plus en plus coûteux pour les gens et pas forcément plus porteurs d'avenir, chauffage au bois qui a des effets pervers au niveau de la déforestation ou plutôt de l'exploitation intensive et préjudiciable à la bio-diversité de bois et bosquets sélectionnés pour leurs rendements).
Les solutions à développer de manière prioritaire, même si elles ne sont peut-être que partielles, relèvent à mon avis du développement de l'isolation et des maisons passives, et de l'utilisation de l'énergie solaire pour aller vers plus d'autonomie des bâtiments, voire de la géothermie.
Il y a conciliation entre principe de réduction de la consommation et le soutien au pouvoir d'achat des moins riches dans notre programme "L'humain d'abord": « La nécessaire réduction des consommations ne peut conduire à réduire le niveau de vie des classes populaires. C'est la sobriété énergétique que nous visons: moins de consommation pour des usages identiques. Ce sont les gaspillages ostentatoires des très riches qu'il faut combattre... Nous mettrons en place un plan national de remise aux normes énergétiques des logements et de l'ensemble des bâtiments publics. Nous créerons pour les particuliers une allocation sous condition de ressources pour financer la rénovation thermique des logements ».
7) Que pensez-vous de la filière de la méthanisation (gaz issu du compostage de diverses
matières organiques) ?
Le principe de valoriser des déchets pour produire de l'énergie apparaît très intéressant même s'il faut se méfier d'une utilisation industrielle de la méthanisation qui serait le corolaire d'une agriculture et d'un élevage hyper-concentrés et productivistes. Il faut que les producteurs vivent d'abord de prix rémunérateurs sur leurs produits dans le cadre d'une agriculture paysanne à taille humaine et non d'une valorisation des déchets produits à quantité industrielle.
8) Que pensez-vous de la filière de la méthanation (procédé de production de méthane
synthétique par la réaction chimique, dite de « Sabatier », entre de l'hydrogène et du gaz
carbonique) ?
Je n'ai pas d'information à ce sujet.
9) Pensez-vous que la construction d’une centrale à cycle combiné gaz soit de nature à améliorer
l’autonomie énergétique du Finistère et de la Bretagne ?
Oui, peut-être que cette centrale permettrait à la Bretagne de produire une part un peu plus importante de l'énergie qu'elle consomme en étant associée à la construction de très nombreuses éoliennes qui ne produisent pas de l'électricité en continu.
Mais je crois aussi, convaincu par les explications entendues lors d'une réunion publique à Landivisiau organisée par Gaspare et le collectif « Landi doit dire Non à la centrale » qu'une région administrative n'a pas forcément à culpabiliser de ne pas produire toute l'énergie qu'elle consomme, surtout quand elle a des centrales nucléaires (La Hague, voire Chinon) et thermique (Cordemais) à ses portes, car les réseaux et leur sécurité sont pensés par grands secteurs géographiques (7 en France si je ne me trompe pas) et on ne demande pas à une région comme l'île de France d'être auto-suffisante en matière énergétique.
Par ailleurs, les choix d'implantation de certains types de production électrique que nous faisons ou pas aujourd'hui ont une conséquence générale par rapport au mode de développement et d'orientation énergétique que nous voulons, et ne se posent pas qu'en terme de rattrapage de retards ou de lacunes au niveau régional.
D'ailleurs, comme votre questionnaire le signale, l'argument de l'insuffisante autonomie énergétique n'est qu'une déclinaison locale – visant à toucher notre esprit de rationalité et d'altruisme, voire de chauvinisme – d'une campagne nationale d'installation de centrales à gaz dans des secteurs qui ne sont pas tous pareillement dépendants.
10) Seriez-vous prêt à exiger auprès de la CRE - Commission de Régulation de l'Energie - le
budget détaillé concernant les fonds publics investis dans le projet de la CCCG en Finistère ?
Oui.
11) L'argent public dépensé autour de ce projet va probablement atteindre plusieurs centaines de
millions d'euros : renforcement du gazoduc (renforcement du terminal méthanier de Montoir-de-
Bretagne), raccordements gaziers, raccordements électriques au poste RTE, raccordements eau,
bâtis de l'enceinte de la centrale, connexions routières à prévoir, primes annuelles de 40 millions
d’euros versées à l'opérateur http://tinyurl.com/d8rss7n, ….
Pensez-vous qu'il soit envisageable de déplacer ces fonds publics sur les économies d'énergie :
isolation, aides au remplacement du chauffage électrique… ?
Oui.
12) Seriez-vous favorable à une conférence contradictoire autour de ce projet de centrale CCCG
- Centrale à cycle combiné gaz - et, plus largement, à un débat démocratique sur l’avenir
énergétique de notre territoire ? Ceci, très prochainement, c'est-à-dire bien avant que l'enquête
publique ne soit mise en place ?
Oui. Le programme du Front de Gauche aux présidentielles et aux législatives « L'humain d'abord », dans le cadre de sa rupture avec la culture de délégation de pouvoir et de son choix d'institutions renouvelées pour plus de démocratie, prévoit de mettre les choix énergétiques sous contrôle citoyen en organisant « un débat public national sur la politique énergétique en France: Ce grand débat, comme avait dit Martine Billard (co-présidente du parti de Gauche avec JL Mélenchon) en déplacement dans le Finistère aux réprésentants de Gaspare et de « Landi doit dire non à la centrale », devra permettre la remise à plat des choix énergétiques et du nucléaire et préparer le remplacement des énergies fossiles.
Il se déroulera sous contrôle citoyen de l'information jusqu'à la prise de décision et se terminera par un référendum ».
Sur le plan local, dans le choix de notre choix pour une VIe République plus citoyenne et démocratique, nous sommes aussi pour une consultation des citoyens sur les projets d'investissement lourds qui peuvent avoir des impacts sur l'environnement et la santé publique tels que celui-ci, consultations qui devront intervenir après des débats contradictoires où toutes les informations seront mises sur la table et consultables par les citoyens pour qu'ils puissent se faire un avis raisonné.
13) Seriez-vous prêt à former un groupe de dix parlementaires pour déposer une demande de
débat public auprès de la CNDP - Commission nationale du débat public - concernant ce projet
de CCCG ?
Oui.
Ismaël Dupont.