La Conférence pour la paix organisée par le PCF le samedi 4 mai a réuni des cadres diplomatiques, des représentant·e·s des partis communistes et formations progressistes d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe et des intellectuels, issus de vingt pays, avec l’ambition de mettre en commun les réflexions et propositions pour une politique de paix, un nouvel ordre mondial débarrassé des blocs et des hégémonies.
Tous partagent le même constat. deux guerres déchirent aujourd’hui la planète, dont les massacres à Gaza avec plus de 34 000 morts, 500 000morts russes et ukrainiens, auxquels il faut ajouter les victimes d’autres conflits moins médiatisés dans le Sahel, en République démocratique du Congo, au Soudan, au Yémen où l’on dénombre plus de 300 000 morts dans l’indifférence générale, ainsi que la montée des tensions dans la zone indopacifique. Cela révèle la dramatique exacerbation des rapports de domination et de politiques de puissances et impérialistes, dans le cadre de la crise de la mondialisation capitaliste et de la recomposition actuelle des rapports de domination et des rapports de force internationaux.
Les quatre tables rondes ont permis de préciser cette analyse et de dégager des exigences convergentes. Elles portaient sur : l’importance des luttes des peuples pour leur souveraineté et leur autodétermination contre les politiques impérialistes et coloniales, les solutions pour une paix juste et durable et le respect du droit international dans les conflits en cours, la lutte contre les dominations économiques et monétaires, l’hégémonie du dollar et les solutions pour de nouvelles coopérations, et les questions de sécurité collective en Europe, alors que l’UE se trouve de plus en plus sous l’hégémonie de l’OTAN, bras armé des États-Unis.
Le PCF a ainsi offert un cadre original permettant de débattre, d’avancer, de travailler collectivement des pistes, rassembler et agir pour la paix et la coopération des peuples. L’ensemble des interventions souligne l’importance d’entendre la voix des peuples et d’agir concrètement pour un autre ordre du monde fondé sur les principes de la sécurité collective et humaine et sur ceux de la charte des Nations unies. La nécessité de construire, pour ce faire, un rapport de force au niveau continental et international n’en sort que davantage renforcée. Ainsi, imaginer un espace de dialogue souple et ouvert rassemblant, dans le respect des diversités, des forces et mouvements progressistes prend tout son sens.
Une telle initiative se place ainsi dans l’ambition que les communistes se sont fixée lors du 39e congrès : « Le PCF est le parti de la paix. Tout au long de son histoire, il a toujours été en pointe dans les luttes pour la paix, le désarmement global, y compris nucléaire, l’anticolonialisme et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ces combats, il les réinvestit dans l’urgence de la situation actuelle, aux côtés des autres forces de paix, organisations et militants pour la paix avec lesquels il réaffirme sa solidarité. »
C’est la raison pour laquelle Fabien Roussel, dans son discours de clôture, a lancé deux appels. Un appel à la gauche, celui de ne pas céder aux sirènes du bellicisme, mais de reprendre la méthode Jaurès, celle d’une analyse partagée, d’une action pour le droit international et une politique de paix et de la construction d’un rapport de force pour y parvenir. Un appel à la France et aux Français afin que notre pays, en toute indépendance, agisse pour faire appliquer le droit et la justice. Car, comme l’écrivait Jean Jaurès, « c’est par le droit et l’idée du droit que nous reprendrons en Europe notre rôle ». Ce serait ainsi faire vivre l’héritage révolutionnaire de notre pays.
Les matériaux de la conférence seront prochainement rendus disponibles.
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