Une invitation à faire du commun
Pour une région solidaire, citoyenne et écologique
Remettre au centre l’humain n’est pas un rêve inaccessible : c’est une nécessité.
Ce travail d’étape est une invitation. Nos travaux sont riches : des commissions, des groupes de travail, des bilans de nos élus. Nous versons cette contribution au débat, à la réflexion, à l’enrichissement. Nous proposons – à chacune et chacun – de mobiliser ensemble nos intelligences, nos expériences, nos idées au service de l’avenir, de la gauche, de la région.
Notre démarche est ouverte, constructive et offensive. Nous voulons ouvrir un débat public à des milliers de voix. Nous voulons le faire avec tous car rien ne pourra se faire sans eux. Nous créerons donc les conditions des échanges, du travail commun, de la confrontation des idées et des propositions.
Ce projet prend appui sur tout ce qui bouge ici dans le sens du progrès social et humain, ici, en Europe et dans le monde.
Nous pensons indispensable de reprendre ensemble la main sur notre destin commun. Nous savons que rien ne se fera sans un large rassemblement. Nous y travaillons et travaillerons sans relâche. Et puis, au nom même de cette immense ambition pour faire changer les choses, nous avons la modestie de penser que nous n’avons sûrement pas les solutions à toutes les questions, et qu’il est donc utile de travailler très largement pour rendre efficace et crédible ce projet. Pour mener ce débat, notre ouverture d’esprit est totale.
Les communistes et leur parti, pleinement conscients de leurs responsabilités et des urgences du moment, veulent ainsi faire œuvre utile. Redonner des couleurs et du sens à l’envie de changer, ouvrir de nouveau les chemins de l’espoir pour l’émancipation humaine, voici l’esprit du chantier que nous vous proposons d’engager ensemble. Et nous le faisons avec une furieuse envie de réussir.
I - Une région solidaire entre tous les territoires qui la compose et pour une réelle égalité des droits Ville et ruralité : repenser les territoires
Penser les territoires, la ville de demain et l’avenir de la ruralité est devenu indispensable.
Le recul des politiques publiques d’aménagement, la mise en concurrence des territoires, les inégalités de développement économique, la fermeture de services publics, les réformes institutionnelles successives ont profondément fragilisé la cohésion territoriale. cette dernière est aujourd’hui au cœur de la fabrique des inégalités et ne répond plus aux besoins de ses populations. Rééquilibrer les territoires passe par la mise en œuvre d’une vraie solidarité, en renforçant notamment la péréquation financière et la loi de solidarité et de renouvellement urbain (SRU), en lançant un nouveau plan de rénovation urbaine, en investissant dans les services publics, notamment dans les transports.
À l’inverse de la logique actuelle qui favorise l’émergence de métropoles hyper centralisées, de pôles d’activités étanches qui condamnent le reste des territoires à la marginalité, nous devons impulser un mode de développement plus horizontal et homogène.
Dans ce dispositif, la ruralité doit avoir toute sa place, en faisant le pari de l’agriculture durable, de l’artisanat, du développement des savoir-faire, en redéployant un réseau de transports et de services publics au service des territoires et des populations. Cette nouvelle ambition dans l’aménagement régional, nous la couplons avec une haute exigence démocratique. Respecter les territoires et investir pleinement la souveraineté des citoyens vont de pair.
À l’opposé des dernières réformes institutionnelles qui concourent à éloigner le pouvoir des citoyens, nous pensons que la modernité de la démocratie s’inscrit dans un rapport de proximité préservant la commune et favorisant les coopérations entre communes, départements et régions.
Une nation de liberté et d’égalité : une région exemplaire
Les inégalités minent la société.
Avoir telle couleur, telle religion, telle sexualité ne devrait pas être un problème dans une société sereine. On veut nous classer, nous enfermer, nous opposer. La nation France dans laquelle nous voulons vivre est une nation ouverte et construite sur le principe de l’égalité pour toutes et tous. Il est temps de prendre le chemin de la laïcité, qui assure la liberté de conscience et l’égalité des citoyennes et des citoyens – quoi que puissent en dire les instrumentalisations de la droite et de son extrême. Il faut donc réaffirmer ces valeurs imprescriptibles : oui, la liberté est un droit universel et elle va de pair avec l’égalité de toutes et tous. Il ne faut rien lâcher pour la défense, la reconnaissance et l’extension des libertés individuelles, notamment de la liberté d’expression, de culte, d’association syndicale et politique, comme de la liberté de disposer de ses biens et la liberté d’entreprendre. L’égalité ne se confond d’aucune manière avec une forme dévoyée d’égalitarisme qui remettrait en question le droit à la différence. Elle est inséparable de la liberté de choix et de l’égalité en droits. La justice sociale, elle, ne peut se limiter à l’égalité des chances. Elle suppose de se donner les moyens d’une égale liberté des individus dans le choix et la conduite de leur vie.
Cela suppose la reconnaissance de droits sociaux au-delà des droits individuels et politiques, le droit au travail, à la santé, au logement, à la formation, à la culture, à la mobilité… dont la garantie passe par le développement des services publics.
II – Agir pour le développement économique, l'emploi et la participation citoyenne à la gestion.
La Démocratie : une République, une région pour toutes et tous
Notre système politique et institutionnel, notre système de représentation est malade de l’absence de participation des citoyennes et des citoyens aux processus de décision, au point qu’une question se pose : sommes-nous encore en démocratie ?
La République est mise à mal, et la vie politique est enfermée dans le carcan d’une monarchie présidentielle.
On remet en cause les collectivités locales qui sont des foyers de proximité citoyenne. L’Europe des régions, aujourd’hui imposée, hypothèque la souveraineté, l’égalité et la solidarité entre les territoires régionaux.
Pourtant, l’aspiration à participer est intacte : des mouvements citoyens, participatifs germent sur tout le territoire, et se cherchent.
Le nouvel essor de la démocratie que nous proposons sera, d’un même mouvement, un appel à l’accès aux savoirs pour que chacun puisse s’en mêler. Nouvelle phase de démocratisation scolaire, prolongation de la scolarité obligatoire et donner du temps aux futures citoyennes et citoyens de s’approprier les savoirs nécessaires pour prendre en main leur destin, voilà qui doit ouvrir une nouvelle ère de la citoyenneté.
Faire de l’émancipation des travailleuses et des travailleurs le moteur de la transformation sociale.
Celles et ceux qui, par leur travail, créent les richesses doivent pouvoir prendre en main leur avenir. En mettant en commun leur intelligence collective, elles et ils doivent être les actrices et les acteurs de la transformation sociale. L’organisation du travail ne peut plus être l’apanage du bureau des méthodes et de responsables de la gestion des ressources humaines, organisant la concurrence et la compétition permanente entre salariés. Chacun doit pouvoir reprendre la main sur leur travail, lui donner un sens, libérer leur créativité, et accroître leur compétence dans le cadre d’une organisation collective coopérative. Il faut en finir avec les discriminations professionnelles entre les femmes et les hommes qui prolongent dans l’organisation du travail salarié la répartition des rôles selon les sexes pour tirer les conditions de travail et les salaires vers le bas. Il est temps de revaloriser les métiers, et en particulier les métiers dits féminins.
L’entreprise n’est qu’un mode d’organisation d’une communauté humaine en vue de l’action et de la création collectives. Il est grand temps de lui donner un statut juridique et de partager enfin le pouvoir en son sein comme c’est déjà le cas pour les entreprises relevant de l’économie sociale et solidaire. L’emploi pour toutes et tous doit devenir la priorité Tout est conditionné à la compétitivité, à la baisse des dépenses publiques et sociales ou à la réduction des déficits et dettes publics. Cette cohérence nourrit les catastrophes.
Il convient de l’affronter et de lui opposer une alternative.
Nous disons : sécurisation de l’emploi, de la formation et des revenus du travail ; plus aucun soutien public aux entreprises sans contreparties chiffrées et contrôlables, à l’opposé de la flexisécurité, et de la précarité. Nous disons : mobilisation de la monnaie créée par la Banque Centrale Européenne (BCE), création d’un Fonds social, solidaire et écologique, nouveau crédit sélectif pour l’emploi, formation et progrès écologiques, par le concours d’un pôle financier public décentralisé, à l’opposé des priorités données sans cesse aux marchés financiers.
Les grands axes pour un pacte public
Une région solidaire, citoyenne, écologique
I) Une région solidaire entre tous les territoires qui la compose et pour une réelle égalité des droits
- Investir dans les services publics en développant des collaborations et non des concurrences avec les collectivités territoriales et les futures métropoles.
- En matière de transports et d'aides aux déplacements, défendre le rail en intégrant la poursuite d'investissements sur le réseau ferré.
- Pour l'accès de tous à un logement de qualité, mise en place d'un service public du logement, de la rénovation urbaine et rurale.
- Défendre et développer l'offre de santé publique. Faire de la région un interlocuteur de l'ARS et des autres collectivités afin de contrer les politiques de réductions d'accès aux soins.
- S'engager avec force pour l'éducation et la jeunesse par une politique volontariste dans la construction et rénovation des lycées et les établissements d’enseignement supérieure. L'autonomie des jeunes assurée. Proposer que la région soit un territoire de recherches scientifiques, de développement et partages des connaissances dans une grande ambition économique et sociale.
- Rendre effective l'égalité hommes-femmes au travail et dans la société. Faire reculer toutes les discriminations liées au sexe, à l'origine, à la religion ou au handicap.
- Affirmer la culture comme outil d'émancipation. Ciment social en Bretagne, elle ne saurait être rangée en périphérie des politiques publiques.
- Conquérir l'accès aux sports et aux loisirs pour tous.
- Assurer l'accès au haut débit numérique sur tout le territoire breton aux mêmes conditions de tarif.
II) Agir pour le développement économique, l'emploi et la participation citoyenne à la gestion.
- Contrairement à ceux qui veulent faire de la région un guichet pour les multinationales, nous proposons de ne plus être simplement des financeurs de dossiers (économiques, agricoles ou industriels) mais des partenaires à la définition des projets.
- Nous pensons juste d'exiger la conditionnalité aux attributions de financements, des obligations en termes de créations et de qualités d'emplois, de dialogue social et des prescriptions environnementales.
- C'est avec l'ambition « du bien vivre en Bretagne » que seront évalués les projets à l'aune de ces nouveaux critères que sont les dimensions sociales, humaines et écologiques. Aussi sera appréciée la gestion des fonds européens, du contrat de plan, etc.
- Nous proposerons l'élaboration d'une « charte de l’éthique et de l'égalité professionnelles » aux entreprises travaillant avec la région.
- Nous proposerons une nouvelle étape du développement de l'économie sociale et solidaire en s'appuyant sur les acteurs du secteur, les organisations syndicales et les collectivités. - Nous proposons la création d'un pôle public bancaire régional visant au développement industriel, intégrant des critères précis.
- Nous voulons faire de la région un haut lieu de l'intervention citoyenne. Elle devra sur ces territoires développer des actions de démocratie participative.
- Nous proposons qu'elle place sa gestion sous contrôle citoyen d'un observatoire des marchés publics couvrant les politiques régionales et l'utilisation des fonds publics.
- Face aux réformes institutionnelles, désengagement de l'Etat et prépondérance de l'Europe, la région jouera un rôle fort de résistance et d'interpellations.
III) Une région écologique avec l'environnement au cœur de toutes les politiques publiques
- La région a un rôle d'aménageur du territoire. Elle doit donc défendre et œuvrer au développement des services publics locaux et nationaux, garant de l'égalité territoriale urbaine, rurale, côtière. Elle doit le faire en intégrant au cœur de son projet la transition écologique et énergétique indispensable.
- Notre croissance est celle d'un développement en faveur d'une alimentation de qualité, saine et accessible à tous. Un nouveau modèle agricole, rémunérateur pour ses travailleurs, doit promouvoir la valorisation, la transformation par des filières relocalisées et la vente au plus près des consommateurs. Un fond de soutien à l'agriculture paysanne, aux circuits courts, aux filières bios et durables sera créé.
- Contributive des besoins alimentaires de la région, la pêche artisanale sera soutenue. C'est l'ensemble des activités maritimes de celle-ci qui appelle à être encouragé et soutenu.
- Au carrefour des enjeux agricoles, écologiques et énergétiques une filière bois, durable, relocalisée, sera mis en avant comme levier de développement économique.