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Halte à la dérive autoritaire !
Le 3 février, les parents d'élèves apprenaient le passage au menu unique dès la rentrée dans les cantines des écoles publiques: si cette décision est maintenue, il n'y aura plus de compléments pour les enfants végétariens ou ne mangeant pas de porc.
L'Observatoire de la Laïcité considère pourtant que la laïcité ne peut être invoquée pour justifier la suppression de la diversité des menus. Monsieur Toubon, défenseur des droits de la République, déclare pour sa part : « Respecter la différence dans les menus scolaires, c'est respecter les différences et faciliter l'intégration. Le bon accueil, la cantine ouverte à tous, favorise l'accès à l'éducation ».
Cette mesure arbitraire n'a fait fait l'objet d'aucune discussion préalable avec les parents, les conseils d'école, le Conseil Municipal, alors même qu'un nouveau règlement des cantines scolaires a été soumis au vote.
Mme Le Brun voulait-elle se faire un coup de publicité et se positionner de manière politicienne en créant un problème là où nul n'en percevait?
Quelques jours plus tôt, Madame Le Brun quittait la cérémonie des vœux du centre hospitalier pour ne pas entendre l'interpellation d'un syndicaliste sur le malaise des personnels de l'hôpital, les suppressions de postes et la dégradation des conditions d'accueil et du dialogue social. Le lendemain, elle dénonçait le prétendu coup de force du syndicaliste, elle qui il y a quelques années avait déjà vilipendé le « terrorisme » des syndicats de l'hôpital.
Enfin, les possibilités d'accès aux salles pour les réunions des associations ont été considérablement réduites.
Madame Le Brun, cette ville appartient à tous les Morlaisiens et le respect de la vie démocratique incombe à tous.
Les élus de l'opposition :
Elisabeth Binaisse, Guenaëlle Clech, Jean-Pierre Cloarec, Sarah Noll, Jean-Paul Vermot (Coopérative Citoyenne)
Michèle Abramovicz, Loïc Digaire, Ismaël Dupont ( Front de Gauche)
Gwenegan Bui, qui a voté pour la constitutionnalisation de l'état d'urgence à l'Assemblée, a voté en revanche contre la déchéance de nationalité, un choix qui lui permet de terminer avec dignité un mandat de député dans lequel il a très certainement travaillé avec beaucoup de conscience et d'efficacité sur certains sujets ... tout en votant le TSCG, l'ANI, l'allongement du départ à la retraite, la loi Macron, et tous les budgets d'austérité et libéraux proposés par les gouvernements Ayrault et Valls.
Il est par ailleurs étonnant et déconcertant de constater que Marylise Lebranchu, même si elle a été élue députée en 2012, ne laisse pas Gwenegan Bui, que l'on pressentait comme son "dauphin", terminer la mandature comme député, et qu'elle souhaite retrouver son mandat après avoir été ministre pendant quatre ans, et après une carrière politique déjà bien remplie.
Souhaite t-elle peser sur les rapports de force interne du PS dans l'avant-présidentielles? Ou envisage t-elle de prétendre à un nouveau mandat de députée?
Le Vendredi 5 février 2016,
Nous, parents d'élèves de l'école Gambetta, avons découvert mardi 2 février qu'une lettre signée par Madame Le Brun, en date du 22 janvier annonçait la mise en place du menu unique.
Cette annonce surprise, l'est d'autant plus, que lors des derniers conseils d'écoles, il n'a jamais été mentionné. Les conseils d'écoles se prononçaient alors sur les nouvelles modalités d'inscriptions et les nouveaux règlements dans les cantines.Un débat sur le menu unique y aurait eu sa place.
Nous nous étonnons de cette façon de faire. Au lieu d'ouvrir une discussion, de débattre,cette mesure est imposée.
Nous rappellerons cette phrase de Monsieur Toubon, défenseur des droits de la République, sur France Inter, jeudi 4 février 2016 : « Respecter la différence dans les menus scolaires, c'est respecter les différences et faciliter l'intégration. Le bon accueil, la cantine ouverte à tous, favorise l'accès à l'éducation »
Il n'y avait pas de problème d'ordre communautaire dans les cantines. Avec une telle mesure, hormis le fait de désorganiser brutalement les familles, elle prive aussi les enfants de temps d'échanges, très utile au bien vivre ensemble. Cette mesure va séparer les communautés.
Madame Le Brun nous dit dans le Télégramme du jeudi 4 février, qu'elle est hors polémique.
Il n'y avait aucune polémique jusqu 'à présent. Le système des menus de substitution convenaient à tout le monde et préservait la diversité dans les écoles.
De plus, d'un point de vue économique, cette mesure n'apportera rien de plus, puisque les principales économies vont être réalisées par les nouvelles modalités d'inscriptions.
Nous souhaitons donc connaître les motivations de notre maire, pouvoir échanger avec elle, afin de faire évoluer cette nouvelle mesure.
Nous souhaitons une école publique ouverte et républicaine qui respecte la culture de chacun.
Une réflexion sur le menu unique peut être menée si il respecte l'ensemble de la population morlaisienne.
La laïcité c'est permettre de bien vivre ensemble dans le respect des différences de chacun .
Sans réunion commune, réunissant les représentants des 6 associations de parents d'élèves de Morlaix, les représentants élus aux conseils d'écoles et l'ensemble des élus, pour rechercher un consensus serein, des pétitions seront présentées à la sortie de chaque école morlaisienne.
M. HERE Roger Conseiller municipal PCF-Front de Gauche à Plouigneau Plouigneau le 5 février 2016
Plusieurs Ignaciens se sont émus, à juste titre, à la lecture de la dernière livraison du journal municipal l'Ignacien, distribué dans les boîtes aux lettres en fin de semaine dernière et en début de cette semaine.
Dans un article en rubrique « Société », l'auteur, de la majorité municipale, dans des analyses et commentaires qui n'engagent que lui, fait état qu'une « croissance exponentielle de la population africaine, inéluctable...va entraîner une émigration de plus en plus importante...vers les pays perçus comme les plus favorisés».
Il indique, toujours selon lui, qu'une seule alternative est dès lors possible :
- soit les plus favorisés (nous en France sous-entendu, ndlr) acceptent la situation au risque « d'être sinon totalement envahis tout au moins de subir une immigration massive...quitte à perdre leur propre identité » ;
- soit « la défense de l'identité constitue-t-elle un devoir sacré, au titre de la préservation de l'hérédité, de la descendance, de la culture ? Quitte à condamner à l'errance sinon à la mort, les candidats à l'immigration ? »
Il ajoute ensuite qu'il faut trancher cette question.
En premier lieu poser le problème de la sorte, de façon binaire où il ne nous est présenté qu'une seule alternative comme possible, dans une analyse pseudo scientifique qui n'engage que son auteur, est totalement irrecevable.
Clairement, une telle présentation des problèmes démographiques n'a pour autre but que faire peur. Comme par hasard cette présentation est faite dans un contexte où le problème des migrants, fuyant les guerres, la misère et le chaos, est posé avec une grande acuité (la photo du petit Alan figure d'ailleurs dans l'article de l'Ignacien). En réalité tout ça n'a pour autre but que faire peur, et provoquer des réflexes sécuritaires, identitaires, de relpi sur soi, visant au rejet des populations immigrées dans leur ensemble.
Clairement aussi, ces propos ne peuvent qu'être rapprochés de ceux tenus il y a un an tout juste lors de la cérémonie des vœux par Mme le Maire de Plouigneau quand elle indiquait à propos des événements du 7 janvier 2015 « ...Peut-on faire cohabiter pacifiquement deux populations se comptant par millions d'individus (5 ou 6 pour les uns, 50 à 55 pour les autres) aux pratiques et aux conceptions culturelles si différentes, et parfois si opposées. »
Tout cela participe du rejet de l'autre, de la cristallisation des problèmes autour de la question de l'immigration, favoriser les réflexes xénophobes.
Cela vient alimenter tout ce qui est véhiculé par une droite de plus en plus droitisée et une extrême droite à l'affût, et pour qui, finalement, tout ça est pain bénit.
Au plan national ces expressions réitérées influent aussi sur les positions de plus en plus frileuses de la France, évoluant dans une direction de plus en plus sécuritaire imprimée par notre gouvernement Valls/Macron. En effet, la politique d'immigration et d'asile de Hollande et de Manuel Valls ne diffère pas significativement de celle de Nicolas Sarkozy.
Comment ne pas voir aussi, pour la question des migrants, la responsabilité des gouvernements successifs de la France, et sa part de responsabilité, à travers ses interventions militaires directes, ses ventes d'armes, son soutien à des régimes autoritaires, ses politiques néo-coloniales de domination, dans la déstabilisation de régions musulmanes, arabes et africaines dont viennent une grande partie des réfugiés aujourd'hui. Tout comme l'Union européenne et les États membres devraient s'interroger sur leurs propres responsabilités dans ce qui a conduit ces hommes et ces femmes à fuir leur pays devant la violence et la pauvreté. Il en est ainsi des conflits qui ensanglantent l'Afghanistan, l'Irak, la Libye où l'OTAN, les USA et plusieurs états européens comme la France sont directement impliqués.
La Syrie où, depuis des années, les freins mis à la recherche d'une solution politique, ont conduit à la fuite de centaines de milliers de Syriens qui s'ajoutent aux millions déjà déplacés ou réfugiés dans les pays voisins.
Mais il y a aussi les conséquences des accords de libre-échange entre l'UE et des pays africains qui ont imposé des politiques libérales prédatrices, déstructurant des économies déjà fragiles et poussant à l'exode de populations, notamment jeune et féminine, vers une Europe porteuse d'espoirs
Toutes choses que l'auteur de l'article se garde bien de développer et qui constitue pourtant l'essence des problèmes qui poussent des populations à fuir la misère et la guerre, et toutes politiques qu'il se garde bien de critiquer.
Mais non , l'auteur n'y voit que menaces sur notre identité (Nadine Morano avait parlé de son côté de race blanche).
Mais, au fond, qu'est-ce qu'une identité nationale, sinon le produit de l'apport de toutes celles et de tous ceux qui ont fait l'histoire sociale et économique de notre pays, quelle que soient leurs origines et la couleur de leur peau. Tous, français d’origine ou d’adoption appartiennent à notre identité nationale. Depuis les Celtes, pour ne remonter que jusque là, notre identité s’est en effet forgée de multiples origines, de multiples cultures, de multiples richesses. Pour n'en citer que quelques uns, Manoukian et ses camarades du FTP-MOI, n'ont pas hésité à prendre les armes et à entrer dans la Résistance pour défendre les valeurs d'un pays dont ils n'avaient même pas la nationalité et sont morts sous les balles de l'occupant nazi pour que les français puissent plus tard manger leur pain blanc en toute sérénité (ce pain que viendraient soi-disant manger les immigrés). Beaucoup d'autres, d'origine étrangère, naturalisés ont fait la fierté de notre pays et ont contribué à forger notre identité sociale. Car en fait nous n'avons qu'un dénominateur commun, c’est notre identité humaine. C’est celle-là que nous devons revendiquer.
Roger Héré au Conseil Municipal de Plouigneau, assis au centre avec Dominique Guizien (EELV) à sa gauche: c'était déjà, après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, lors d'une protestation publique contre des propos inspirés des discours anti-immigration et du choc des civilisations tenus par le maire de Plouigneau lors de la cérémonie des vœux de 2015
150 à 200 parents, enfants des écoles publiques de Morlaix, et des citoyens indignés que l'on puisse supprimer les alternatives prévues ponctuellement pour les enfants ne mangeant pas de porc et végétariens, et se faire un coup de communication politique au détriment de la qualité des repas des enfants, du caractère accueillant et intégrateur de l'école publique, de la reconnaissance mutuelle de tous les citoyens morlaisiens, dans leur diversité.
Un rassemblement fraternel et joyeux, malgré la colère et l'incompréhension face à la décision autoritaire, sans débat, information préalable ni concertation d'Agnès Le Brun, où tout le monde discutait avec tout le monde, en se promettant de ne pas en rester là.
A la rentrée, nous redonnons rendez-vous aux parents des écoles publiques de Morlaix pour la signature d'une pétition contre cette mesure clivante et purement politicienne qui se fait au préjudice du sentiment des musulmans et des populations issues de l'immigration, mais aussi des végétariens, d'être respectés et reconnus.
Pour rappel, voici le communiqué des 8 élus de l'opposition de gauche (Front de Gauche et Coopérative citoyenne):
Inacceptable: Agnès Le Brun remet en cause de manière autoritaire, sans débat ni concertation, les alternatives aux menus avec porc et avec viande.
La cuisine centrale de Morlaix jusqu'à présent proposait des menus sans porc et des menus végétariens avec des compléments en protéine pour les enfants suivant un régime alimentaire particulier en raison de considérations culturelles, religieuses, de choix familiaux.
Nous apprenons aujourd'hui avec stupéfaction que les écoles de Morlaix (mais non pour l'instant les parents en tant que tels) sont avisés à la veille des vacances d'un passage au Menu Unique à partir du 22 février 2016.
Pourtant, un nouveau règlement des cantines scolaires a été pris effet en janvier 2016, discuté en Conseil Municipal et dans les conseils d'école en décembre.
Au cours de ces débats, à aucun moment les menus de substitution n'ont été remis en cause. Cela ne posait aucun problème à Morlaix: ce n'était pas un enjeu de polémiques.
10% environ des enfants des écoles publiques primaires et maternelles de Morlaix bénéficiaient d'un repas sans porc, avec un choix de substitution une fois par semaine ou tous les quinze jours. Les enfants végétariens avaient eu aussi la possibilité d'avoir une alternative à la viande plus régulièrement.
L'école de la République se doit d'être accueillante pour tous les enfants, toutes les familles, et la laïcité est un principe de neutralité de l'Etat. Cela n'a jamais voulu dire l'installation d'un rapport conflictuel aux religions et à certaines origines culturelles.
Cette décision a été prise sans concertation avec les familles, les conseils d'école, sans discussion en Conseil Municipal ou en Commission d'enseignement. C'est le fait du prince.
Cela nous apparaît aussi et surtout comme un coup politicien très malvenu visant à relancer au plus mauvais moment, alors que l'intolérance et la xénophobie sont grandissants, le pseudo débat sur les menus des cantines à partir d'une conception restrictive et excluante de la laïcité.
L'enjeu à Morlaix, où la diversité culturelle des habitants est une richesse et se vit très bien, est plutôt de continuer à construire une commune et une école pour tous les habitants, en incluant chacun, dans le respect des familles.
Que gagnera Madame Le Maire de Morlaix si dans certaines écoles les parents sont angoissés à l'idée de faire manger leurs enfants à la cantine ou si ces enfants n'ont plus de repas équilibrés?
Si par conséquence les parents préfèrent faire manger leurs enfants à la maison, ces enfants seront privés sur le temps du midi de la camaraderie à l'école et des activités péri-scolaires. Est-ce que cela ne va pas inciter aussi certains parents à envoyer leurs enfants dans des écoles confessionnelles?
Les élus d'opposition au Conseil Municipal de Morlaix (Coopérative citoyenne et Front de Gauche)
Lien avec les photos de nos actions militantes menées ensemble avec Serge: Pierre-Yvon Boisnard.
https://www.flickr.com/photos/pyb29/16039313177/in/album-72157649766892858/
https://www.flickr.com/photos/pyb29/8986807018/in/album-72157634003132547/
https://www.flickr.com/photos/pyb29/18152306955/in/album-72157653122754718/
https://www.flickr.com/photos/pyb29/17529752634/in/album-72157653122754718/