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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 08:34

Le Mouvement de la Paix de Morlaix-Plougasnou a organisé hier soir à la salle Gallouedec de Saint-Martin des Champs, samedi 4 décembre, une conférence-débat sur l'explosion des dépenses d'armement dans le monde, la prolifération du nucléaire militaire, et la responsabilité des puissances occidentales dans le développement des conflits dans les pays du sud. La conférence-débat prenait appui sur un powerpoint et des vidéos commentés par Roland Nivet, vice-président du Mouvement de la paix, et se terminait pas un buffet convivial.

 

Ayant des obligations ailleurs, je n'ai pas pu rester jusqu'au bout de la réunion, mais je veux tout de même faire part de son intérêt extrême et des éléments d'information peu connus que j'en ai retiré et qui méritent d'être portés à l'attention du public comme point de départ d'un grand débat qui mérite d'être mené très largement dans le pays, tant les enjeux en termes de sécurité, de développement, de relations équitables nord-sud, sont importants.

 

En 2010, les dépenses militaires dans le monde représentaient 1650 milliards de dollars: elles sont deux fois plus importante qu'au début du siècle, alors que se préparait la première guerre mondiale. 10% à peine de cette somme suffirait à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement et à réduire par conséquent de moitié la pauvreté dans le monde! Depuis 2001 et les attentats du World Trade Center, la stratégie impérialiste américaine de croisade contre l'islamisme et les ennemis de la domination occidentale a eu pour conséquence une augmentation considérable de ces dépenses militaires. En 2002, 850 milliards de dollars étaient consacrés dans le monde aux budgets militaires: ce chiffre est presque deux fois plus élevé aujourd'hui. Les guerres en Irak, en Afganisthan, en Libye sont passées par là.

 

Ce sont les Etats-Unis qui dépensent le plus pour leur armée et leur armement (2100 dollars par habitant et par an) mais la France est malheureusement en troisième position (1026 dollars par habitant et par an). Les cinq pays membres du Conseil de Sécurité (Etats-Unis, GB, France, Russie, Chine) dépensent à eux seuls 956 milliards de dollars pour leur défense et leur armement, ce qui leur assure les moyens de consolider leur domination. L'ensemble des pays industrialisés dépense 2,5% à 3% de ses richesses (PIB) pour les dépenses d'armement.

 

En France, le budget de la défense était en 2011 de 40,5 milliards d'euros. Cela représente 18% du budget de l'Etat, à comparer au 0,7% consacré par exemple au budget de la culture... Cela en dit long sur les priorités des responsables politiques.

 

N'allons pas croire cependant que les impératifs de sécurité, de défense et d'indépendance nationale soient les seules motivations de ce budget militaire en hausse de 6% cette année et qui représente le deuxième poste budgétaire de l'Etat (1/ 5 de nos impôts y passe). Il y a aussi, c'est certain, le désir de permettre à des groupes de marchands d'armes qui ont grandi en têtant le sein de la République tout en rendant des services aux hommes politiques, d'obtenir des marchés auprès de l'Etat pour développer des nouvelles technologies d'administration de la mort qu'ils vendront ensuite à l'étranger, y compris dans des régions instables, à des Etats dictatoriaux... Il est complètement faux de dire que les dépenses d'armement contribuent à notre sécurité collective.  La guerre en Libye (25000 morts au moins), dirigée contre d'anciens bons clients de notre industrie d'armement mais d'où l'on escompte tirer l'importation à bas coût de 25% du pétrole libyen, a déjà engendré un surcoût de 1,5 milliard par rapport au budget militaire prévu.  

 

20% du budget militaire français est consacré à l'armement nucléaire... et 95% des armes nucléaires se trouveraient sur l'île longue à Brest.  

Un plan de 25 milliards a déjà été mis en place pour équiper notre marine de missiles nucléaires M51: or, dans les 25 dernières années, nous avons déjà dépensé énormement d'argent pour remplacer les sous-marins lanceurs d'engins par des sous-marins lanceurs d'engins de nouvelle génération (non détectables, d'où des collusions possibles, comme cela c'est produit il y a quelques années)  équipés de missiles M 45... Le nucléaire militaire, c'est non seulement ultra-dangeureux- l'équilibre de la terreur n'ayant rien d'éternel et toute arme- même dite de dissuasion- étant faite pour servir un jour- car les régimes démocratiques reposent sur des bases bien précaires et ne sont pas d'ailleurs forcément raisonnables (cf. les Etats-Unis de Bush).... C'est non seulement immoral, du fait de l'importance des victimes innocentes et de la menace de mort sur l'humanité toute entière que produisent les armes atomiques. Mais c'est de plus une option extrêmement coûteuse qui nuit au développement social , aux dépenses de santé, d'éducation, de services publics, de protection sociale...  Aujourd'hui, il y a plusieurs pays qui ont renoncé à l'arme nucléaire alors qu'ils avaient les moyens technologiques de la produire (Afrique du Sud, Argentine, Libye...): il est possible d'en sortir.

 

En Bretagne, nous sommes particulièrement concernés par la prolifération nucléaire avec la base aérienne de Landivisiau et l'île longue: comme l'affirme avec force Roland Nivet, il faut exiger le gel du programme M 51 (aujourd'hui, un seul sous-marin est équipé), premier pas vers une Bretagne dénucléarisée. Cet objectif politique demande a être débattu, défendu publiquement par les candidats aux élections et les responsables politiques, d'autant que la région de Brest a toujours été tournée vers la navale, que beaucoup d'emplois dans des technologies de pointe (électronique) sont liés à la présence des bases militaires et de la Direction Générale de l'Armement... Pour autant, tous ces emplois ne seraient pas supprimés en cas de sortie progressive du nucléaire militaire: des plans de reconversion industrielle sont sur la table des entreprises et des syndicalistes.     

 

En 2005-2009, les ventes d'armes dans le monde ont été supérieures de 22% par rapport à la période 2000-2004. La France vend 760 millions d'euros d'armes dans les pays en voie de développement. Avec les résultats que l'on sait en Afrique et dans le monde arabe. N'oublions, comme le rappelle Roland Nivet, qu'il y a deux ans, pour conclure de juteux contrats d'armement, ces mêmes militaires syriens qui massacrent leur peuple en révolte défilaient sur les Champs Elysées à Paris le 14 juillet...     

 

Ismaël Dupont.  

 

 

 

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 19:39

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 13:20

Voici un communiqué (réalisé à partir de l'article d'Alain David et approuvé par le secrétariat) envoyé à la presse le lundi 21 novembre mais non publié à ce jour par Le Télégramme et le Ouest France:

 

STATIONNEMENT : UN NOUVEAU MAUVAIS COUP !

 

 

La mise en place du PEM (pôle d’échange multi modal) de la gare pouvait être l’occasion d’une réflexion globale sur le stationnement, la circulation et le transport à Morlaix (parkings de dissuasion, navettes gratuites, transports en commun, liaison mécanique avec la gare, stationnement, …). La municipalité a choisi de s’en tenir à une réflexion étriquée sur la privatisation du stationnement. Ce choix a été uniquement guidé par des considérations financières de courte vue. Certes le budget municipal sera alimenté de 358 000 euros supplémentaires. Mais ce sont les usagers qui paieront ces recettes qui sont une sorte d'impôt déguisé par la suppression de 193 places gratuites et de la gratuité du lundi alors qu'il n'y a aucun problème de stationnement ce jour là. Nous aurions préféré que l'on organise la rotation des voitures sur les espaces de stationnement par des zones bleues mais il fallait que la multinationale Vinci réalise son retour sur investissement... Comme elle prend en charge le salaire des agents de surveillance de la voie publique on peut penser qu’il leur sera demandé de faire preuve d’une extrême rigueur. Suivant une pratique maintenant bien établie à la ville de Morlaix, la population n’a pas été consultée. Comme la durée du contrat est de 8 ans, cette décision inacceptable engage non seulement cette municipalité mais aussi la suivante qui, dans ce domaine, sera pieds et poings liés pendant la quasi-totalité de son mandat.

 

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 18:19

 

STATIONNEMENT : UN NOUVEAU MAUVAIS COUP !

 

stationnement-payant-Morlaix.jpg 

 

Une occasion manquée

 

La mise en place du PEM (pôle d’échange multi-modal) de la gare pouvait être l’occasion d’une réflexion globale sur le stationnement, la circulation et le transport à Morlaix (parkings de dissuasion, navettes gratuites, transports en commun, liaison mécanique avec la gare, stationnement, …)

 

La municipalité a choisi de s’en tenir à une réflexion étriquée sur la privatisation du stationnement.

Un choix uniquement guidé par des considérations financières

 

Au bénéfice de l’exploitant privé

 

  • La rotation du stationnement au centre-ville est une nécessité. Personne ne le conteste. Mais pourquoi ne pas avoir étudié, comme le font de nombreuses villes, la possibilité d’une zone bleue avec un contrôle sérieux ?

  • Pourquoi avoir rejeté la possibilité d’une gestion municipale ? Une mise sous barrière n’implique pas le recours au privé .

  • Avec la suppression de 193 places gratuites

  • Avec la suppression de la gratuité des places latérales de Charles de Gaulle au Viaduc. Pour ne pas faire concurrence à l’exploitant sans doute !

  • Avec la suppression de la gratuité du lundi alors qu’il n’y a ce jour-là aucun problème de stationnement… donc aucune justification à le rendre payant.

 

On voit bien que la clef de compréhension est la ressource qu’il faut assurer à l’exploitant

 

Au bénéfice de la ville ? des usagers ?

 

Certes le budget municipal sera alimenté de 358 000 euros supplémentaires.

 

Mais ce sont les usagers qui paieront

 

Par la suppression des places gratuites

Par la suppression de la gratuité du lundi.

Sans compter que Vinci prenant en charge le salaire des agents de surveillance de la voie publique on peut penser qu’il leur sera demandé de faire preuve d’une extrême rigueur… mais il est vrai que le mot est à la mode.

 

De toute façon la société Vinci n’étant pas devenue une philanthrope il est évident que cette « gestion » lui dégagera des profits qu’elle espère juteux. Sans compter les pressions pour se voir aussi attribuer la gare !

 

En bafouant la démocratie

 

Suivant une pratique maintenant bien établie à la ville de Morlaix, la population n’a bien entendu, pas été consultée… des fois qu’elle ne serait pas d’accord !

 

Mais, cerise sur le gâteau, la durée du contrat est de 8 ans. Ce qui veut dire que cette mauvaise décision engage non seulement cette municipalité mais aussi la suivante qui, dans ce domaine, sera pieds et poings liés pendant la quasi-totalité de son mandat.

 

Pour des raisons idéologiques et financières, c’est un nouveau mauvais coup de l’équipe d’Agnès Le Brun… que la population devra payer.

 

 

Alain DAVID

Ancien maire-adjoint à l’urbanisme

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 17:00

Cet après-midi, un documentaire accablant dénonçant l'insertion de l'agriculture dans la mondialisation financière et les logiques d'appropriation capitaliste des ressources naturelles a été projeté à La Salamandre avec un accès gratuit à l'occasion de la Semaine de la Solidarité Internationale et à l'initiative de l'association "Peuples Solidaires".

 

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Une soixantaine de personnes ont pu découvrir ce documentaire pédagogique et poignant d'Alexis Marant (diffusé préalablement sur Arte en avril 2010, 90 mn) qui nous a fait voyagé de la bourse de Chicago et du congrès de l'agro-business dans un hôtel de luxe à New-York aux campagnes éthiopiennes, uruguayennes, argentines, en voie de bouleversement profond, en passant par les salons ministériels d'Adis Adeba, d'Arabie Saoudite, et les bureaux parisiens de gestionnaires de fortune sans scrupules.  

 

On y voit comment après la crise des subprimes et les secousses financières de 2007-2008, les matières premières agricoles ont fait l'objet de toutes les convoitises des spéculateurs, ce qui a amené de gros entrepreneurs  à se positionner pour acheter des centaines de milliers d'hectares de terres cultivables dans les pays en voie de développement afin d'y déployer une agriculture intensive polluante visant l'exportation, en négociant des contrats hyper avantageux avec des Etats faibles, corrompus, et dirigés par des élites acquises au néo-libéralisme, quitte au passage à exproprier les paysans ou à bafouer le droit coutumier qui accordait la jouissance de terre pour leurs élevages, leur culture, leur vie ou leurs cultes, aux populations locales.

 

Le capitalisme a fait son entrée remarquée sur la scène historique en Angleterre au XVIème siècle avec le phénomène des enclosures dénoncé par Thomas More dans son Utopia, ce mouvement d'expropriation des paysans par les bourgeois ou nobles devenus gros propriétaires terriens en brisant la proprité collective traditionnelle. Par la suite, le capitalisme a toujours renforcé sa domination sur l'ensemble des pans de la vie humaine en absorbant ses marges, les zones de l'économie rustique ou de propriétés traditionnelles qui l'ignoraient. Ce mouvement historique atteint aujourd'hui un stade tragique pour les hommes et l'environnement avec la destruction programmée de l'agriculture paysanne vivrière auto-centrée par la décentralisation du néo-colonialisme, jusqu'ici l'apanage des occidentaux. La concurrence mondiale des économies et les objectifs d'augmentation de la production alimentaire justifient ces acquisitions agressives des entrepreneurs internationaux du foncier des pays pauvres.  

 

Comme ceux du Nord, les investisseurs des pays du sud parient actuellement sur le renchérissement des denrées alimentaires et de la terre liés aux coûts croissants des énergies, au développement des agro-carburants, à l'épuisement des capacités des sols et à l'augmentation de la population mondiale, en annexant des parties entières de pays qui comptent encore 60 à 80% de paysans, souvent déjà mal nourris, qui n'ont plus d'autres ressources que de travailler à la tâche pour des salaires de misère afin d'augmenter les profits d'investisseurs lointains ou de s'exiler en ville où ils auront le plus grand mal à acheter les denrées alimentaires importées ou vendues au prix du marché mondial.

 

On voit ainsi dans ce documentaire un gros capitaliste indien sans état d'âme qui produit dans de grandes serres en Ethiopie des centaines de milliers de roses pour le marché européen et se positionne également en louant des régions entières pour produire de l'huile de palme ou de riz basmati qui seront exportés jusqu'à des ports soudanais et stockés en attendant qu'ils aient acquis des prix intéressants sur les marchés mondiaux. Ces concessions sont accordées de manière gratuite les premières années par un gouvernement qui réprime les contestations des paysans-éleveurs et villageois et entend jouer à fond la carte de l'ouverture au libre-échange et aux investisseurs étrangers pour posséder (dit-il, mais on peut aussi penser à des dessous de table qui fluidifient les relations avec les investisseurs...) le capital et l'innovation technique nécessaires à l'industrialisation du pays.

 

L'Ethiopie, comme le Rwanda ou d'autres pays d'Afrique de l'est,  va jusqu'à répondre aux convocations sur son territoire des princes et hommes d'affaire saoudiens qui entendent s'approprier ses terres pour faire face à l'épuisement des nappes phréatiques en Arabie Saoudite du fait d'une agriculture utilisant des techniques d'irrigation intensives. Des gestionnaires de portefeuilles financiers en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique, au Japon, en Australie, en Chine, et dans bien d'autres pays riches encore, achètent des propriétés immenses en Amérique du Sud pour y produire, avec des plantes transgéniques et une utilisation des sols qui les épuisent à court terme, quand elle ne conduit pas à de la déforestation massive, des aliments d'élevage (soja, maïs), mouvement d'acquisition foncière qui fait monter les loyers de la terre pour les agriculteurs locaux et les met au chômage du fait du court massif à la mécanisation.  

 

Ce business est logique, froid, rationnel, comme les hommes qui s'en servent pour s'enrichir: il conduit à l'exode rural, à la desespérance et à l'appauvrissement des ruraux des pays pauvres, comme à une insertion toujours plus grande des circuits alimentaires occidentaux dans les échanges mondiaux qui se fait au détriment des agriculteurs tout en dégradant de manière irréversible les écosystèmes. La souveraineté et la sécurité alimentaires des peuples sont bafouées dès lors que la moindre variation du marché mondial des matières premières les met à la merci des famines. L'augmentation des capacités de production n'est en aucun cas orienté vers les besoins des hommes les plus nécessiteux de cette planète.   

Les moyens de cette politique conduite quasiment mondialement qui condamne à la malnutrition un sixième des hommes sont l'impérialisme des Etats les plus puissants internationalement qui défendent à l'OMC ou dans des négociations bilatérales leurs investisseurs par les moyens d'une sacralisation du libre-échange et d'une condamnation sans appel de la protection des marchés intérieurs et de la défense de l'agriculture paysanne.  

 

On peut en retirer de ce film et de l'intéressant débat qui lui a succédé, animé par des bénévoles de peuples Solidaires, quelques réflexions:  

 

-dans le contexte actuel de domination des logiques capitalistes dans les Etats occidentaux ou les économies émergentes du sud (Chine, Inde, Brésil...), il semble illusoire d'attendre d'accords mondiaux, de conventions internationales, une protection de l'agriculture vivrière des pays pauvres et des intérêts des populations les plus déshéritées de la planète au nom de la lutte contre la faim. Ainsi, au sommet de Rome en 2009, organisé par la FAO et financé par l'Arabie Saoudite, le seul chef d'Etat du G20 présent était celui du pays hôte, et c'est à Khadafi qu'il est revenu de dénoncer le nouvel âge, agricole, de l'impérialisme... Bien nourrir la population mondiale ne nécessiterait pourtant en soutien à la recherche et aide publique qu'à peine 10% (si je me souvient bien de la proportion indiquée dans le film, mais c'est peut-être moins encore) des dépenses d'armement mondiales actuelles. 

 

L'aide humanitaire, la sensibilisation du consommateur et la promotion du commerce équitable, s'ils ne s'accompagnent pas de mesures contraignantes pour le développement des circuits courts, d'une agriculture écologique et relocalisée, et d'une régulation moins inéquitable du commerce des denrées agricoles, ne seront pas non plus d'une efficacité globale garantie. En particulier, les consommateurs ont tendance, surtout avec la crise, à aller toujours vers les produits à bas coût. Dès lors, seuls à mon sens les combats de lutte des classes (mais les paysans ont souvent du mal à s'organiser contre les élites urbaines pour faire valoir efficacement leurs intérêts ) et la défense politique des intérêts du grand nombre dans chaque pays, avec pour mot d'ordre le droit au partage de la terre et à la sécurité alimentaire, peuvent permettre de résister à cette annexion des biens publics pour le profit des investisseurs et des entrepreneurs de l'agro-business mondialisé. Dans des pays d'Amérique latine comme la Bolivie, le peuple a pu mettre dehors des gouvernements au service de l'oligarchie nationale et mondiale: c'est donc possible, et cela provoque des effets de contagion. Autre exemple: à Madagascar, en pleine période d'émeutes de la faim, le précédent président est tombé parce qu'il avait vendu pour une bouchée de pain (mais de grosses sommes d'argent virées sur son compte en banque par derrière) presque un tiers des surfaces cultivables du pays au groupe coréen Dawoo...   

 

L'enjeu de la terre et de l'alimentation peut donc amener les populations à se révolter contre des gouvernements n'ayant que peu ou pas du tout de sens de l'intérêt général.  

 

Remercions en tous cas la Salamandre et les bénévoles de l'association  Peuples Solidaires de Morlaix-Saint Pol de Léon pour avoir oeuvré à la prise de conscience de ce phénomène  d'accaparement des terres au niveau mondial, par le jeu d'un vaste monopoly financier qui ne fait que commencer, phénomène qui rappelle l'exigence de la lutte - et sa portée mondiale- contre ce système inhumain qui fait passer l'argent avant les besoins humains et les solidarités indispensables.

 

 

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 12:26

Communiqué du collectif Eau publique Morlaix-Saint Martin des Champs (dont le PCF Morlaix est membre).  

 

Face au mouvement de plus en plus large vers des collectivités vers la régie publique et à la sensibilisation accrue des citoyens à des décennies de pratiques opaques d'accaparement des entreprises à qui l'on avait délégué la gestion de l'assainissement et de la distribution d'eau, les " marchands d'eau " annoncent ces derniers temps des rabais extrêmement importants par rapport aux contrats précédents.
Avec la baisse du tarif de l'eau pour l'usager de 20% environ à Morlaix, de 25% à Saint Pol de Léon, les majorités municipales des villes concernées se félicitent de l'impact d'une concurrence inédite entre multinationales sur la baisse des tarifs de l'eau. Pourtant, parce qu'elles excluaient d'emblée une réappropriation sociale de la gestion de l'eau qui aurait permis d'affecter toutes les recettes de ces activités à l'amélioration du service, à la baisse de la facture pour l'usager et à un meilleur entretien des réseaux, elles n'ont vu aucune objection à faire confiance à nouveau à des entreprises - Véolia et La Lyonnaise des Eaux - qui pendant plusieurs décennies ont vraisemblablement gonflé leurs frais de fonctionnement pour justifier des tarifs très élevés pour l'usager.
Or l'importance de ces " rabais " justifiait une suspicion légitime sur la sincérité des comptes précédents. Les collectivités seraient donc fondées à leur demander des comptes ... et des réparations. Comme ces groupes ne sont pas devenus entre temps des philantropes on peut penser que leurs nouvelles offres, même si elles limitent les marges à condition d'être maintenues sur la durée, leur permettront encore de dégager des profits pour leurs actionnaires au détriment de la qualité de l'emploi et du service proposé aux usagers.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 07:15
Communiqué du PCF Morlaix envoyé à la presse le 11 novembre (mais non publié à ce jour à ma connaissance):  
 
Le développement du transport collectif pour les liaisons domicile-travail est une nécessité pour réduire les émissions de CO2 et atténuer les factures d'énergie des citoyens. Or, autour de la gare de Morlaix, il se pratique une véritable chasse au stationnement de fortune à coup de verbalisations intransigeantes. L'inadaptation de l'offre de stationnement existante devrait au contraire inciter à une certaine tolérance et encourager la mairie à signer, sans attendre la fin de l'aménagement du pôle gare, une convention avec la SNCF ou avec Reseau Ferré de France afin d'aménager un nouveau parking sécurisé à l'arrière de la gare. Il s'agit en effet d'accueillir les habitants de Lanmeur, Plougasnou, Pleyber, Plouigneau et consorts, actuellement pénalisés par l'absence ou l'irrégularité des arrêts TER dans leurs communes. L'extension de l'offre de stationnement à la gare peut être perçue aussi comme un moyen de dissuasion pour la circulation en centre-ville à condition de s'accompagner d'une liaison piétonne, mécanique ou non, avec le centre-ville.  Par ailleurs, nous regrettons que la mairie se dessaisisse de ses instruments de souveraineté en privatisant la gestion du stationnement payant, ce qui risque d'aboutir à une multiplication des PV, à une accessibilité moindre du centre de Morlaix pour les habitants des communes voisines et à une réduction et un éloignement de l'offre de stationnement gratuit.
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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 22:38

 A l'initiative de l'ADESS (Association de Développement de l'Economie Sociale et Solidaire), du cinéma associatif La Salamandre et d'Attac Morlaix, un excellent documentaire politique du réalisateur canadien Richard Brouillette sorti en 2008 a pu être découvert ou revu ce dimanche 6 novembre par 76 spectateurs, une affluence remarquable par rapport à l'exigence et l'austérité du documentaire et son absence de notoriété en dehors des cercles militants.

 

Le film, intitulé L'encerclement. La démocratie dans les rets du néo-libéralisme est constitué de dix parties consacrées à pénétrer l'histoire et la logique profonde de cette idéologie au caractère totalitaire qui s'est emparée des esprits des élites dirigeantes des États un peu partout dans le monde à partir du début 1980. Il est façonné à partir d'entretiens réalisés avec des propagateurs de l'idéologie néo-libérale au Quebec et des intellectuels de la gauche critique – Noam Chomsky, Ignacio Ramonet (ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique), Susan George (co-fondatrice d'Attac), Normand Baillargeon (prof en sciences de l'éducation au Quebec), Omar Atkouf (professeur d'économie à Montréal), Michel Chossudovsky (directeur du centre de recherche sur la mondialisation), Bernard Maris (économiste et chroniqueur à Charlie Hebdo et France Inter). Qu'apprend t-on dans ce film?

 

 Avant d'être une technique de transformation du social au service des milieux de l'entreprise et de la finance, le néo-libéralisme est une idéologie qui a commencé à se former dans les années 1930-1940 autour d'économistes au profil généraliste et à l'ambition prescriptive tels que ceux de l'école autrichienne, Friedrich Hayek et Ludwig Von Mises, fortement conservateurs, anti-égalitaristes, élitistes, et d'autres intellectuels polyvalents partisans d'une démocratie neutralisée dans ses tendances à la surenchère sociale et dirigiste, gérée par un gouvernement des élites rationnelles, des technocrates soucieux de ne pas tomber dans « les travers » du socialisme, du dirigisme et du planisme d'état alors très en vogue du fait de la crise de 1929 (et du discrédit du libéralisme classique qui s'en est suivit), des progrès des mouvements ouvriers et de l'économie de guerre en voie de constitution.

 

 On peut citer à ce titre les participants du colloque fondateur du néo-libéralisme, le colloque Walter Lippmann de 1938 à Paris: outre Walter Lippmann, brillant intellectuel conservateur, juif germanophone émigré aux Etats-Unis, les deux économistes autrichiens précédemment cités, Jacques Rueff, le philosophe français Louis Rougier, les sociologues allemands von Rustow et Röpke, pères de l'ordo-libéralisme qui aura tant d'influence sur la construction de l'UE (et les statuts de la Deutschbank, puis de la BCE) et qui, avant cela, servira de base pour reconstruire le système économique allemand dans l'après-guerre.

 

Ces intellectuels sont unis par une méfiance profonde vis à vis de la démocratie, censée donner le pouvoir à une foule ignorante et incapable par manque de temps, d'intérêt, ou de lumières de saisir les enjeux des choix de gestion politique, une foule aisément manipulable qui tend à faire prévaloir les intérêts immédiats de la masse des pauvres et des classes moyennes en exerçant si besoin un pouvoir tyrannique sur les minorités plus aisées et les entreprises. Ils croient au pouvoir des cercles d'élites sociales pensantes mutuellement cooptées qui peuvent grâce à un travail d'influence idéologique au sein des institutions renverser les présupposés anti-libéraux des élites dirigeantes de cette époque.

 

 En même temps, ces gens-là veulent réformer et rénover la théorie du libéralisme classique basée selon eux sur une idée fausse, à savoir que le marché pourrait donner la pleine mesure de son efficacité en l'absence d'intervention étatique. Pour eux, il faut au contraire que le libéralisme s'appuie sur un volontarisme politique et une action publique prolongée pour adapter les sociétés au règne du marché et de la concurrence libre et non faussée des acteurs privés, défaire les entraves politiques, juridiques et sociales issues des traditions, de l'histoire, qui s'opposent à la domination nationale, puis mondiale du marché.

 

 Ce néo-libéralisme entend également s'appuyer sur un travail de conversion idéologique pour donner sa pleine mesure à l'efficacité du capitalisme et discréditer les projets de société qui prennent appui sur l'intervention étatique dans le champ économique et social et la redistribution des richesses par la loi et l'impôt.

 Louis Rougier, cité dans La nouvelle raison du monde. Essai sur la société libérale de Pierre Dardot et Christian Laval (La découverte, 2000), formule ainsi la conception remodelée à la sauce néo-libérale de ce que devrait être une démocratie délivrée des risques de la souveraineté du peuple: « Il faut que les démocraties se reforment constitutionnellement de façon à ce que ceux auxquels elles confient les responsabilités du pouvoir se considèrent non comme les représentants des intérêts économiques et des appétits populaires, mais comme des garants de l'intérêt général contre les intérêts particuliers (c'est à dire les intérêts matériels immédiats de la majorité de la population); non comme les instigateurs des surenchères électorales, mais comme les modérateurs des revendications syndicales; se donnant pour tâche de faire respecter par tous les règles communes des compétitions individuelles et des ententes collectives; empêchant que les minorités agissantes ou les majorités illuminées ne faussent en leur faveur la loyauté du combat qui doit assurer, pour le bienfait de tous, la sélection des élites. Il faut qu'elles inculquent aux masses, par la voix de nouveaux instituteurs, le respect des compétences, l'honneur de collaborer à une oeuvre commune (Les mystiques économiques) ».

 

 Le deuxième moment fondateur de la formation du néo-libéralisme est, au sortir de la guerre, en 1947, la création en Suisse de la Société du Mont Pèlerin autour d'Hayek et de 13 autres intellectuels et technocrates influents comme Bertrand de Jouvenel, Robert Marjolin (un des futurs concepteurs de l'Union Europénne), société à laquelle se joint Milton Friedman, le futur pape de l'école de Chicago, conseiller de Reagan et de Pinochet. Ce mouvement organisé ultra-élitiste défend une idéologie minoritaire à cette époque qui affirme la capacité de l'économie à s'auto-réguler, la nécessité de s'opposer aux nationalisations, monopoles publics, politiques d'assistance sociale, de réglementation de l'économie qui dénaturent la compétition économique des acteurs privés et en entravent ses effets positifs au niveau de la production des richesses.

 Les tenants les plus radicaux de cette idéologie néo-libérale qui va asseoir son audience au fil du temps grâce à ses courroies de transmission dans les différents Etats occidentaux, des « think tanks » financés par le patronat réunissant universitaires, patrons, hommes politiques, journalistes, sont les libertariens, adeptes de l'Etat minimal, l'état veilleur de nuit n'exerçant de pouvoir de coercition que pour protéger la propriété privée et l'indépendance des individus contre toute vélléité tyrannique du collectif. Dans le documentaire de Richard Brouillette, les deux intellectuels libertariens interrogés dévoilent tout à fait tranquillement et sans fards les tenants et aboutissants de leur idéologie extrémiste: les politiques de redistribution sont inefficaces en fait, l'aide aux pauvres entretenant les pauvres dans leur attitude d'assistés, et illégitime en droit car les biens publics n'existent pas et la seule justice sociale, c'est le respect de la propriété individuelle. Pour eux, la démocratie, c'est à dire la souveraineté du peuple, est essentiellement perçue comme un danger pour la seule valeur qui importe: la liberté de l'individu et son droit de jouir comme il l'entend de ses biens.

 

 Cette idéologie néo-libérale a valorisé dans les années 1960-1970 une conception de l'économie pensée comme science dure parfaitement neutre, formalisée et mathématisée à l'extrême, ne résolvant de manière définitive que des questions partielles et complètement dépourvue d'ambition d'une compréhension globale du monde sociale et des finalités de la production des richesses. En cela, souligne Omar Atkouf, les nouveaux économistes raisonnant à partir de modèles économiques abstraits sans penser l'économie à partir des finalités humaines et du social, comme le voulait l'étymologie du mot économie (Oikos et nomos: la loi de la maison, les règles qui régissent la production des biens à l'intérieur d'une société), mais en ne s'intéressant qu'à ce qu'Aristote appelait la chrématistique (du mot grec « chréma »-argent : l'art de la production de l'argent) et ce que nous appellerions aujourd'hui la finance, les moyens de faire fructifier l'argent, ont joué un rôle essentiel pour faire passer des préconisations politiques pro-capitalistes pour des réalités ou des lois économiques naturelles, intangibles, avec lesquelles il faut de toute manière composer.

 

Le propre de cette idéologie qui devient dominante à partir de la contre-révolution libérale rampante dans les années 60-70 (on se souvient de Pompidou et de Giscard défaisant l'héritage étatiste et social du gaullisme) et qui se manifeste dans tout son éclat en prenant le pouvoir sous une forme décomplexée et extrémiste au début des années 1980 avec Reagan et Tatcher est ainsi de faire passer ses partis-pris pour des évidences, qui s'imposent d'autant plus qu'elle est à peu près la seule à s'exprimer dans l'espace public, du fait de la conversion des élites, venant des mêmes milieux favorisés et formés dans les mêmes écoles sous l'influence de cette doxa, ainsi que du financement capitaliste des médias.

Cette idéologie a eu tendance et à toujours tendance (il suffisait pour s'en convaincre d'entendre ce matin à la radio Rocard louer le bilan de Sarkozy en matière de gestion de la crise financière internationale ou d'écouter Jerôme Cahuzac, le président socialiste de la commission des finances à l'Assemblée, réclamer 4 milliards d'économie supplémentaire par rapport au nouveau plan d'austérité s'ajoutant à celui de septembre à la hauteur de 6 milliards) à vider de contenu l'alternance politique. En effet, comme le rappelle le réalisateur de ce documentaire et les intellectuels qu'il interroge, la gauche social-démocrate ou social-libérale au gouvernement dans les années 80-90 a admis, elle aussi, que les licenciements boursiers étaient des réalités naturelles contre lesquelles on ne pouvait pas plus lutter que contre les aléas météorologiques, a privatisé les services publics et les entreprises publiques et dérégulé les activités financières à tour de bras, fait baisser les impôts redistributifs et ceux qui touchaient les entreprises pour financer la protection sociale au nom du réalisme économique, de la compétitivité, de la création d'emplois, a accepté que partout les normes de l'efficacité économique et de la rentabilité deviennent prévalentes par rapport aux choix collectifs et aux besoins humains. C'est pourquoi un mois avant les présidentielles de 1995 Ignacio Ramonet a pu inventer dans un éditorial du Monde Diplomatique le concept de « pensée unique » promis à une belle destinée et signifiant la réussite de ce travail d'infusion des esprits réalisé par le néo-libéralisme.

Cette « pensée unique » qui vante la mondialisation heureuse, les vertus de la « main invisible » du marché auto-régulé, les effets mutuellement avantageux de la concurrence internationale grâce aux « avantages comparatifs » (chaque société ayant intérêt à se spécialiser dans un production pour laquelle elle dispose de plus d'atouts que les autres), est basée sur les partis-pris anthropologiques du libéralisme économique classique, comme le rappelle Bernard Maris en commentant le concept de « main invisible » chez Adam Smith. Selon cette thèse héritière de l'idée d'une providence exploitant les défauts des hommes pour leur bien, l'homme est naturellement peu altruiste, sujet à entrer en conflit avec ses semblables parce qu'il veut les dominer, les épater, obtenir leur estime ou leur envie, mais le moindre de ses défauts et celui qui est le plus profitable à la société est sa cupidité, son désir de s'enrichir, qui l'amène à entrer dans une concurrence avec ses semblables, concurrence qui favorise les consommateurs et est source de justes rémunérations du travail et qui permet en outre surtout l'émulation et l'innovation productrice de plus de richesses et de productivité du travail. Ce présupposé anthropologique, qui sous-tend par la suite toutes les modélisations de l'économie néo-classique, ne prend pas en compte la place du don, du dévouement dans les différents édifices culturels bâtis par les hommes: il repose sur une conception appauvrissante de l'homme, celle d'un individu abstrait, séparé affectivement et culturellement de ses semblables, indifférent au collectif et à son avenir.

Surtout, le néo-libéralisme ne repose pas du tout sur l'ordre spontané produit par des individus ou des nations entrant dans une compétition mutuellement avantageuse pour s'enrichir. Le néo-libéralisme est en effet ce qui soumet l'ensemble des sociétés humaines aux intérêts de quelques « corporations » (Noam Chomsky), groupes financiers ou multinationales, la plupart ayant leur centre de gravité en Europe ou aux États-Unis, et plus précisément dans une grande bourgeoisie d'héritiers qui s'est gavée avec les mesures de dérèglementation, de défiscalisation, de privatisation des années 1980-2010. Ce néo-libéralisme s'impose dans le monde par la pression, la force, la contrainte, celle des Etats, celles des banques et des investisseurs qui étranglent les États hyper-endettés auprès d'eux et leur imposent avec la complicité des fondés de pouvoir du capital au niveau mondial – Banque Mondiale, FMI- des plans d'austérité radicaux, des mesures de dévaluation de leur monnaie, des privatisations massives, une ouverture aux capitaux et marchandises venus d'Occident, une spécialisation dans des productions d'exportation qui les mettent en concurrence avec d'autres pays pauvres et mettent sur la paille leurs paysans.

L'idéologie de la liberté des acteurs privés, de l'équilibre naturel et de l'efficience des marchés, de la mondialisation pacificatrice, de la supériorité de l'entreprise privée pour réduire la pauvreté, tout en se parant de brevets scientifiques accrédités par le statut de prix Nobel d'économie de bon nombre de ses promoteurs, n'est qu'un faux semblant, un instrument au service de puissants intérêts financiers plus gourmands que jamais qui décident désormais des politiques publiques du monde occidental. Michel Chossudovsky explique ainsi très bien comment les fonds d'investissement privés américains ont creusé considérablement en quelques semaines les dettes de pays comme la Thaïlande et la Corée au début des années 2000 afin de dévaloriser la monnaie de ces États, d'acquérir à vil prix les réserves de leurs Banques Centrales et leurs principaux champions industriels. Susan George explique quant à elle comment à l'OMC, les cycles de négociation multilatéraux de l'ouverture à la concurrence des services et activités économiques et de la suppression graduelle des douanières douanières et des monopoles profite avant tout aux entreprises privées du quatuor États-Unis, Japon, Union Européenne, Canada, les pays pauvres n'ayant pas réellement voix au chapitre, ayant peu de moyens pour se faire représenter par des ambassadeurs et étant soumis à des pressions colossales. Noam Chomsky montre, lui, comment, en particulier du temps des Bush et de Clinton, la guerre est devenu un moyen d'imposer au monde la domination du capitalisme occidental grâce à une importation d'un modèle économique et surtout une appropriation de ressources naturelles stratégiques. Le néo-libéralisme ne serait alors que le visage apparent et lisse d'une réalité plus brutale, qui a accompagné le développement du capitalisme mondial au XVIIIème et XIXème siècle, quand les Anglais et les Français, loin de tout « laisser-faire » libéral, imposaient par la violence l'emprise de leurs groupes financiers privés à la Chine et à l'Inde, notamment pour y organiser légalement le narco-trafic (cf. la guerre des Boers en Chine) ou l'achat forcé du textile britannique, comme à l'ensemble de l'Afrique et de l'Asie. Derrière le néo-libéralisme se cache dès lors l'impérialisme brutal ou le néo-colonialisme à la violence moins manifeste et il est frappant de voir que ses chantres, adeptes de la fin de l'histoire, venus parfois de la « nouvelle philosophie » (c'est une plaisanterie) anti-totalitaire et anti-communiste- les BHL ou les Gluksman par exemple chez nous, se font les apôtres d'un « humanisme militaire » (Noam Chomsky) d'une guerre pour le droit, la démocratie, la liberté, les droits de l'homme, la civilisation.

Le documentaire de Richard Brouillette s'attache aussi à dénoncer les effets catastrophiques de l'emprise grandissante du néo-libéralisme sur l'éducation, celle ne visant plus, en toute indépendance des milieux économiques, à former des personnes autonomes, curieuses et dotées de connaissances nécessaires pour participer à un monde commun transhistorique et penser, des citoyens critiques, mais plutôt des individus « employables », des serviteurs du système. Omar Alkouf, avec une pointe de hauteur désabusée, nous présente le tableau effrayant d'une école occidentale qui a délaissé l'ambition de former des intelligences critiques et créatives par la transmission des humanités ou plus simplement de la culture mais qui ne vise plus, au travers de la transmission de compétences opératoires et utilitaires, qu'à former trois types d'hommes, tous adaptés au besoin du système capitaliste néo-libéral: 1) des technocrates qui ont une intelligence calculatrice, combinatoire pour résoudre des problèmes mais non plus la culture, l'exigence intellectuelle et morale et le sens critique pour les reformuler, poser de nouvelles questions, chercher à comprendre globalement le monde et à s'interroger sur les finalités de l'action humaine: ressortent de ce type d'homme les PDG ou les cadres d'entreprise qui licencient sans état d'âme des milliers de salariés tout en se félicitant des bons chiffres d'affaire de l'entreprise et en s'augmentant. 2) des techniciens spécialisés qui font tourner la machine sans trop se poser de questions non plus 3) une frange de 30% à 40% de manoeuvres « à la limite de l'analphabétisme » dont on nourrit l'absence de vraie formation intellectuelle de peur qu'ils se révoltent et revendiquent des droits.

La démonstration à laquelle se livre ce documentaire a quelque chose d'effrayant tant on a le sentiment que ces croisés du néo-libéralisme ont fabriqué un monde, celui là même, invivable, que nous subissons, dont toutes les parties se tiennent et concourent à nous entretenir dans une passivité qui fortifie les intérêts d'un capitalisme de plus en plus agressif. En même temps, le fait que cet anti-modèle de société se soit imposé par un coup de force politique au succès improbable ou imprévisible au départ et qu'il ne repose en aucun cas sur les intérêts de la démocratie ou du grand nombre, a de quoi nous rassurer car ce triomphe du néo-libéralisme, forgé par les moyens de l'intrigue, de l'argent, et de la politique, n'a rien d'éternel et peut être défait, d'autant que depuis la crise d'une violence inégalée depuis 1929 du capitalisme financier mondial de 2007 - et c'est peut-être la lacune du propos de ce documentaire qu'on ne peut toutefois imputer à la responsabilité du réalisateur - la prise de conscience que ce capitalisme financier dégrade l'existence du grand nombre, le lien social, et la terre, gagne du terrain partout dans le monde et que d'autres voix, affirmant la possibilité et le désir d'une autre société, basée sur la démocratie réelle, la prise en compte prioritaire des besoins humains, de la solidarité, et la préservation de la nature pour une vie digne durable sur terre, se font entendre partout dans le monde et gagnent en pouvoir de persuasion devant l'évidence des faits.

Ismaël Dupont

 

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 21:42

 

Communiqué des candidats du Front de Gauche aux législatives dans la circonscription de Morlaix (visé et approuvé par plusieurs membres du collectif citoyen):   

 

La Sica fait montre depuis un an d'une volonté d'expansion qui interroge quant à ses effets. Cela d'abord été la prise de participation majoritaire dans Combiwest, un opérateur privé de transport-combiné (rail-route), concurrent de la filiale de la SNCF, Novatrans. Si l'option de développer le ferroutage est à saluer pour sa cohérence économique et écologique, on peut regretter que la SICA ait décidé, encouragée peut-être par l'abandon des plans de développement publics du frêt, de s'engouffrer dans la mise en concurrence et la privatisation du rail décidées à l'échelle européenne plutôt que de faire appel à l'opérateur public de frêt ferroviaire. De même, la décision prise par la Sica de créer une gigantesque plateforme agroalimentaire de 7 hectares sur le site de Vilargren à Saint-Pol-de-Léon se substituant aux cinq dépôts implantés actuellement dans le canton a de quoi nourrir l'inquiétude sur le danger d'un trafic incessant de camions et de tracteurs sur les routes conduisant à ce nouveau dépôt pharaonique. Ce projet de modernisation pourrait également, du fait d'un recours plus important à la robotisation, aboutir à la suppression de nombreux emplois au conditionnement et à l'emballage des légumes. La SICA a t-elle réellement prévu une évolution de carrière, des plans de formation et de reconversion satisfaisants pour ses employés au conditionnement qui travaillent pour elle depuis des décennies? Nous craignons qu'ici encore, l'humain soit sacrifié au profit et si c'était le cas, nous serions au côté des salariés des dépôts exposés à la fermeture.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 12:27

Ouest France du 24 octobre 2011

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 Mariegeorgebuffet

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