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«Amazon encaisse ici, il doit payer ici. » L’affiche accrochée au pupitre a donné le ton, avant même son lancement, de la conférence de presse des députés communistes, mercredi, à l’Assemblée nationale. À deux jours du Black Friday et alors que les petits commerces souffrent du confinement, les parlementaires PCF ont présenté leur proposition de loi « visant l’équité fiscale entre les entreprises par la mise à contribution des géants du numérique et du e-commerce ». « D’un côté, nous vivons une flambée sans précédent de la pauvreté depuis la Seconde Guerre mondiale, avec un million de personnes supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté. De l’autre, une poignée de multinationales et de gros actionnaires s’enrichissent éhontément sur le dos de cette pandémie », a plaidé le député du Nord Fabien Roussel, pointant notamment les « 14 milliards de bénéfices dégagés par Amazon sur les 3 premiers trimestres de 2020 » et l’augmentation de « 37 % de ses ventes ». « Les petits commerçants, artisans et TPE paient leurs impôts, des taxes et surtout le prix fort du confinement, tandis qu’Amazon et les Gafa paient 3 à 4 fois moins d’impôts », a-t-il poursuivi.
Pour y faire face, les parlementaires communistes proposent une « taxe coronavirus » exceptionnelle de 15 %, applicable uniquement en 2021 aux entreprises du e-commerce réalisant plus de 750 millions de chiffre d’affaires dans le monde et 25 millions en France. « Elle pourrait rapporter 1 milliard d’euros », estime le secrétaire national du PCF. La somme servirait à abonder un fonds de solidarité avec l’objectif que les petites entreprises soient indemnisées à 100 % de leurs pertes liées à la crise sanitaire. « On ne peut pas simplement implorer et compter sur le civisme de ces grands groupes comme le fait Bruno Le Maire », insiste le député Jean-Paul Dufrègne.
Au-delà du dispositif exceptionnel, le texte s’attaque aussi à l’évasion fiscale. « Les entreprises du numérique ne paient pas d’impôts ici car elles profitent d’un vide juridique, leur activité s’exerçant sur Internet, elle est donc sans frontières », détaille Fabien Roussel. C’est ce à quoi les députés du groupe GDR entendent riposter, d’abord en proposant une nouvelle définition de la notion « d’établissement stable », à la base de l’imposition, pour les y inclure. Serait alors concernée « toute entreprise qui a plus de 3 000 contrats et plus de 100 000 utilisateurs en France ». Le deuxième « outil » défendu par la proposition de loi communiste porte sur la transparence, avec l’obligation pour les entreprises de détailler pays par pays leurs « chiffre d’affaires, bénéfices, les impôts payés et (le nombre de) salariés ».
« Sur la justice fiscale, un arc politique républicain sait se mettre d’accord, mais nous faisons face au blocage de la majorité présidentielle », regrette Fabien Roussel. Une tribune publiée le 16 décembre, demandant « une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise », a ainsi réuni plus de 100 militants d’ONG, syndicalistes et élus. Le lendemain, un appel pour « Un noël sans Amazon » a, à son tour, rassemblé de nombreuses personnalités politiques, associations, organisations et entreprises. Également signataire de ce dernier texte, le député communiste Sébastien Jumel juge que ces initiatives ont « vocation à s’additionner pour faire monter une prise de conscience dans l’opinion publique qu’on ne peut pas pénaliser l’économie réelle et laisser l’économie virtuelle faire de l’argent impunément ».
Adhérer au PCF, le choix de l'Humain d'abord
Les enjeux sont énormes: on le voit avec la casse de l'hôpital public, la domination des logiques de privatisation et de rentabilité financière sur le secteur du médicament, l'aide sélective aux entreprises pour les gros du CAC 40, le niveau d'absence de planification des mesures de prévention et de protection sur la crise du coronavirus, l'incurie de l’État pour sauver nos vies, après qu'il soit passé en force pour les durcir considérablement avec la réforme des retraites, de l'assurance chômage, du droit du travail.
Combattre Macron et les forces capitalistes qu'il représente, opposer une alternative à la progression des idées de l'extrême-droite et au rejet de la politique, exigent un parti communiste fort, plus fort, actif, plus actif, en prise avec les attentes de la population.
Pour la deuxième année consécutive, selon la commission nationale des comptes de campagne et des comptes des partis politiques, le PCF est le premier parti de France en nombre d'adhérents cotisants.
Nous nous en réjouissons même si cela traduit plus l'effondrement militant des autres partis qu'une progression du nôtre en terme de nombre d'adhérents. En tout cas, nous ne reculons pas trop. Nos militants sont fidèles et de nouveaux adhérents arrivent, de tous les horizons, les âges, les milieux, prêts à s'investir. Dans le Finistère, nous comptons 870 adhérents, une vingtaine de sections, et 50 élus adhérents ou sympathisants.
Nous avons un lien avec le monde syndical et le monde associatif, et nous essayons d'être présents au maximum de nos possibilités dans les luttes pour la défense des services publics, des salariés, des déshérités, tout en offrant des perspectives en terme de solutions de long terme pour construire des alternatives, en tenant aussi une ligne de rassemblement dans la diversité sur de la gauche sur des objectifs de progrès sociaux et démocratiques.
Notre parti va fêter ses cent ans à la fin de l'année, c'est un parti bien vivant et démocratique que beaucoup de jeunes rejoignent pour agir contre la domination capitaliste et patriarcale, contre le racisme et la xénophobie, pour le paix, parce que le communisme est la jeunesse du monde.
L'humain d'abord est inscrit dans notre culture politique à travers nos fêtes de la fraternité comme nos actions concrètes. Des initiatives rassembleuses et porteuses politiquement qui sont progressivement suspendues malheureusement pendant la crise du Covid-19.
Nous avons la culture du militantisme au quotidien et du débat et refusons aussi bien la politique opportuniste, les dérives présidentialistes de personnalisation et de délégation du pouvoir que les stratégies populistes qui cherchent à diviser plutôt qu'à rassembler le camp de ceux qui ont intérêt à un vrai changement de système pour combattre et dépasser le capitalisme.
Adhérer au PCF, c'est se rendre acteur pour changer la société. C'est convertir sa révolte et son refus en action collective, c'est rejoindre le camp des gens qui se mettent debout contre l'injustice !
C'est donner de la force aussi à nos parlementaires qui proposent des alternatives aux politiques néo-libérales, luttent contre elles d'arrache-pied, construire aussi des propositions concrètes, dans un très grand respect de la dignité de leur fonction et des citoyens, se faisant bien souvent les porte-voix des attentes des classes populaires, des organisations syndicales, des partisans de la paix et de la solidarité internationale, ce qui est aussi le cas de nos élus locaux.
Pierre Laurent continue de demander le retrait total de la loi et compte sur le Sénat, dont il est vice-président, pour faire reculer la Macronie.
Entretien.
Pierre Laurent Sénateur PCF, vice-président du Sénat, président du Conseil National du PCF
Les responsables de la majorité ont annoncé une « réécriture complète » de l’article 24. Est-ce satisfaisant ?
Pierre Laurent Pas du tout. Le groupe LaREM, depuis le début de cette affaire, a le faux nez du gouvernement. Et le gouvernement se moque du monde : depuis une semaine il joue au chat et à la souris pour tenter de sauver l’article 24. Or l’exigence de la foule de citoyens mobilisés samedi est absolument claire : le retrait de l’article 24 est demandé, et non sa réécriture. Nous – et toute une partie des forces mobilisées – voulons le retrait pur et simple de cette loi. C’est un tour de passe-passe pour sauver la face du gouvernement et cette disposition liberticide. Il a présenté un projet de loi via le groupe LaREM pour échapper à toute étude d’impact et tout contrôle par le Conseil d’État. Il essaye de faire revenir par la fenêtre une disposition massivement et majoritairement condamnée dans le pays. J’attire l’attention sur le fait qu’il existe, dans la loi « renforçant les principes républicains », l’article 25, qui introduit les mêmes dispositions de l’article 24 de la proposition de loi « sécurité globale ». Il y a donc bel et bien un acharnement gouvernemental à vouloir faire passer, sous une forme ou une autre, cet article.
Christophe Castaner a parlé d’ « incompréhensions » autour du texte. Qu’en pensez-vous ?
Pierre Laurent C’est toujours le même argument méprisant qui consiste à nous dire que, quand nous contestons un projet, nous n’avons pas su le lire. Les citoyens sont adultes. Il y a eu un débat important dans le pays, la presse a correctement expliqué ce qu’il en était : les gens ont parfaitement compris que cette loi présente une restriction gravissime au droit à l’information. Il faut aussi continuer l’information sur les autres articles du projet qui vise une privatisation amplifiée des fonctions régaliennes de sécurité publiques. Tout cela dessine un projet parfaitement inacceptable.
Comment jugez-vous la façon dont le gouvernement a traité le Parlement au cours de cette crise politique ?
Pierre Laurent C’est le mépris que nous connaissons depuis des mois. On aura bientôt vécu une année sous état d’urgence sanitaire. Pendant cette période, le gouvernement a multiplié le recours aux ordonnances pour faire passer ses projets, plus de 200 depuis le début du quinquennat Macron. C’est la plus grave atteinte au Parlement qu’on ait jamais connue depuis la guerre d’Algérie. Nous sommes dans une dérive extrêmement inquiétante.
Quel a été le rôle des récentes mobilisations dans la décision de réécrire l’article 24 ?
Pierre Laurent Elles ont fait bouger le gouvernement même s’il essaie de s’en tirer avec un tour de passe-passe qui ne trompera personne. La réaction dans les jours à venir va le montrer. Confiné depuis des mois, le pays a montré qu’il était présent et capable de se mobiliser. C’est réjouissant. Le confinement n’a pas éteint la soif de liberté. Ça nous donne beaucoup de confiance pour mener la bataille au Sénat, où l’enjeu est de stopper le projet. Il ne faut manquer aucune occasion de le faire. Quel que soit le rapport de forces sénatorial avec la présence massive de la droite, il ne faut pas se résigner. À tout moment, il est possible de faire reculer le pouvoir. Avec l’affaire Benalla, le Sénat avait montré qu’il pouvait se mettre en travers d’atteintes à la liberté. J’espère qu’il le fera cette fois-ci.
Ne laissons pas la culture en berne
La fédération du Finistère du PCF apporte son soutien au rassemblement organisé par le SBAM-CGT - (Syndicat de Bretagne des artistes musiciens), le Syndicat Français Artistes CGT et le SYNPTAC CGT (syndicat des techniciens et administratifs des théâtres et établissements d'action culturelle). ce jeudi 3 décembre à 12 h à Quimper place Saint-Corentin.
Les choix opérés par le gouvernement ont provoqué de vives réactions parmi l’ensemble de ses acteurs. Le monde de la culture est particulièrement négligé par les mesures d’accompagnement.
Tous les domaines de l’art, de la création et de la culture, sont meurtris de voir mis sous l’éteignoir tout ce qui nous fait humain, tout ce qui peut nous permettre de résister aux monstruosités des temps présents, tout ce qui peut nous permettre de nous placer en situation de mobilisation plutôt que de passivité.
La mise en perspective de ces choix prête à interprétation : le gouvernement donne le sentiment depuis longtemps que la culture est à ses yeux plutôt un obstacle à la
construction d’une société obéissante et aseptisée. Elle ne saurait être réduite ni à l’état de divertissement plaisant, ni à un objet de la marchandisation.
Le tissu culturel de notre pays est malmené depuis des années, et cela n’est pas sans conséquences sur l’ensemble de la société.
Nous appelons à trouver d’urgence les formes adaptées, dans ce moment de rétractation et de repli qui abîme toute la société, d’une activité culturelle continuée. Les acteurs du monde des arts, de la culture et de l’éducation populaire ont des propositions à faire pour ne pas sacrifier cette dimension essentielle de nos vies.Le gouvernement se doit de les écouter.
En France, l’épidémie de Covid19 a mis en évidence la catastrophe de 30 ans de politiques néolibérales avec la fermeture de 100 000 lits, de 95 services d’urgences et la disparition de la moitié des maternités sur le territoitre en 20 ans.
Aujourd’hui, le droit aux soins et à la santé est sacrifié sur l’autel de la rentabilité et du profit.
Pour gagner contre cette pandémie, il est vital qu’un vaccin soit librement accessible à tous. Face à une pandémie, nous ne pouvons nous permettre de laisser les citoyens sans protection en raison d’obstacles financiers.
Le PCF, avec des citoyens, syndicalistes, associatifs et 12 autres partis politiques au niveau européen est à l’origine de la campagne #Right2Cure #PasdeProfitsurlaPandemie.
Vous pourrez trouver toutes les informations, pétition et présentation de la campagne sur https://www.right2cure.eu/fra
Aujourd’hui, lundi 30 novembre 2020, est le lancement de la campagne européenne visant à rendre le futur vaccin ou traitement accessible à tous !
CONFERENCE DE PRESSE DE LANCEMENT : CAMPAGNE VACCIN ACCESSIBLE A TOUS (en visio) Avec FABIEN ROUSSEL, secrétaire national du PCF - France VERA POLYCARPOU, Présidente AKEL (Parti progressiste des travailleurs) - Chypre THIERRY BODIN (CGT Sanofi) NATHALIE COUTINET, membre des "économistes attérés", COLM GILDERNEW, Député de l'Assemblée législative d'Irlande du Nord, responsable des questions de santé pour le Sinn Féin - Irlande PATRICK PELLOUX, médecin urgentiste à l'Hôpital Necker, MATHILDE EL BAKRI, députée bruxelles PTB et Responsable de Médecine pour le Peuple - Belgique
Pour retrouver confiance dans la police, il faut pouvoir la contrôler. Fabien Roussel était l'invité de BFMTV samedi 28 novembre suite à la mobilisation contre les violences policières