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8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 06:33

Le chômage est un problème économique, social et politique. Mais aussi « un problème majeur de santé publique « , tient à alerter le Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans un projet d’avis présenté par Jacqueline Farache du
groupe CGT, et adopté à l’unanimité.
Derrière les statistiques, il ne faut pas oublier qu’il y a des personnes. Aujourd’hui, en France, « 10.000 à 14.000 décès par an sont imputables au chômage », dénonce le Cese, citant une étude de l’Inserm (2015). La perte d’un emploi va bien au-
delà d’un salaire : anxiété, stress, hypertension, mal être, dépressions, addictions au tabac et à l’alcool, rechute de cancer, maladies chroniques…

Pour détruire le chômage organisé par le pouvoir et faire réellement vivre le droit au travail, la CGT a des propositions : d’abord s’organiser dans ses Comités chômeurs et précaires ! Et par la lutte avec tous les travailleurs, créer vraiment des emplois par des reconquêtes industrielles et des services publics au moyen de nationalisations démocratiques !

14 000 décès par an imputables au chômage! (Cese / Inserm)
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8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 06:21

Suite à la réaction d’Osez le féminisme 35, et à notre communiqué publié dans la journée, ainsi qu’aux relais médiatiques qu’eurent ceux-ci et à la mobilisation d'internautes féministes, l’AAEMR - Association Amicale des Étudiants en Médecine de Rennes a décidé d’annuler sa soirée, prévue ce mercredi.

La soirée « Plombier VS Chaudières » avait en effet reçu une pluie de critiques sur facebook, faisant écho à la description de l’événement, invitant - entre autre - les plombiers à « injecter leur liquide de refroidissement dans les parties les plus inaccessibles » des fameuses chaudières.

Après avoir contacté l’ Université de Rennes 1, celle-ci a réagi à notre communiqué par un court message, se désolidarisant de l’événement : « L'Université de Rennes 1 tient à faire savoir qu'elle dénonce vigoureusement toute communication empreinte de stéréotypes, qui puisse porter atteinte à la dignité des personnes. L’établissement est engagé pour l'égalité et dans la lutte contre les discriminations et mène en effet depuis 2012 une politique active de promotion de la parité en direction des étudiant.e.s, personnels et membres de la communauté universitaire. Si l'université encourage les initiatives étudiantes, celles-ci doivent se dérouler en conformité avec les valeurs de l'université. Cela fait l'objet d'un rappel chaque année à la rentrée, notamment concernant la prévention et la lutte contre le bizutage.» Les soirées étudiantes corporatives, véhiculant à travers leur communication des stéréotypes dégradants, à l’origine de graves discriminations et violences, sont des endroits propices aux agressions sexuelles et aux viols. Ce ne sont pas des phénomènes propres aux Etats-Unis, c’est aussi une réalité sur les campus français. C’est pourquoi nous tenons à saluer la réaction de l’Association des étudiants en médecine, qui, après s’être défendue derrière des arguments vides et d’une grande immaturité, a finalement présenté ses excuses et fait part de sa volonté de « prévoir des ateliers et conférences sur ce sujet afin qu'à l'avenir chaque étudiant soit sensibilisé à cette problématique », reconnaissant qu’ « En tant que futurs professionnels de santé, les étudiants en médecine sont [devraient être] en première ligne face aux dérives actuelles de la société. Ils sont nombreux, au niveau individuel, associatif ou universitaire, à s’engager pour défendre la condition humaine, homme comme femme. »

Les Étudiant.e.s Communistes de Rennes

Victoire: l'association des étudiants en Médécine annule sa fête étudiante à l'annonce et à l'affiche machiste "Plombiers Vs chaudières" dénoncée par "Osez le féminisme!" et "l'Union des Etudiants communistes"
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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 18:04
La candidature de Nicolas Sarkozy inquiète... les services de renseignement

7 OCTOBRE 2016 | PAR MATTHIEU SUC ET ELLEN SALVI

Que ce soit à la DGSI, ce « FBI à la française » qu’il a créé, ou dans les autres services de renseignement, les espions craignent de voir Nicolas Sarkozy redevenir président de la République. Ils lui reprochent son action passée, comme la suppression des Renseignements généraux. Surtout, son programme et son comportement les inquiètent dans la perspective de la lutte contre le terrorisme.

Le scénario s’est répété. À l'identique. À la rentrée, nous rencontrions des officiers des différents services de renseignement pour faire le point sur divers dossiers en cours, pour parler des attentats déjoués, ceux qui n’ont pas été évités. Et puis, rendus sur le pas de la porte, sur le point de se séparer, la conversation file. La présidentielle de 2017 est évoquée. Un nom revient. Toujours le même. Celui dont on ne veut pas. Une fois, deux fois, trois fois.

Alors nous avons fini par nous dire que nous tenions là un sujet. Nous sommes retournés voir nos interlocuteurs. Nous en avons interrogé d’autres. Sans leur annoncer le but de l’entretien, pour mieux vérifier la tendance. Quel que soit le service, quelles que soient les opinions politiques, toujours le même résultat : les officiers de renseignement craignent le retour de Nicolas Sarkozy.

C’est à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, l’ex-DCRI), ce fameux « FBI à la française » créé par l’ex-chef de l’État, que l’opposition est la plus forte. « Je n’ai pas entendu un seul commentaire favorable à Sarko dans ma boutique, confie un gradé. À l’heure actuelle règne même le “tout sauf Sarkozy”. On s’en fiche un peu de qui sera élu du moment que ce n’est pas lui. » Sans préciser ce que lui-même fera, un second officier – a priori, ne connaissant pas le premier – confirme : « Beaucoup d’entre nous sont prêts à payer deux euros [le prix de la participation à la primaire novembre – ndlr] pour être sûrs de le sortir. Ce sera un vote par dépit mais l’essentiel, c’est tout sauf lui. »

Pourquoi ? « Tout nous fait peur chez lui... », résume, lapidaire, le premier agent. « On a été échaudés, complète une collègue de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). On l’a eu comme ministre, comme président, il nous a fait beaucoup de promesses. Et au final, il nous a tellement fait de mal... »

Tous adressent le même reproche : sa réforme du renseignement réalisée en 2008. Le péché originel – à les entendre – des ratés actuels dans la lutte contre le terrorisme. Cette année-là, Nicolas Sarkozy, qui les vouait aux gémonies, tua les Renseignements généraux (RG) pour dissoudre l’essentiel de leurs effectifs dans sa DCRI naissante, pas encore devenue DGSI. Le reliquat fut reversé dans une entité créée pour l’occasion et sans réels moyens, la Sous-Direction de l’information générale (SDIG). Durant quatre ans, les dinosaures des RG ont eu l’impression d’être méprisés par le pouvoir alors en place.

La SDIG était le parent très pauvre de la communauté du renseignement, au rang de laquelle elle ne figurait d’ailleurs même pas officiellement. « Nous travaillons avec des bouts de ficelle, du sang et des larmes », confiait l’un de ses représentants aux députés Jean-Jacques Urvoas et Patrice Verchère, dans le rapport qu’ils consacrèrent en 2013 à l’évaluation du cadre juridique applicable aux services de renseignement.

À la décharge de l’ancien président, en 2008, seul le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) s’était opposé à sa réforme. Sinon, tout le monde applaudissait des deux mains ce qui devait conduire à la fin de la guerre des polices entre la DST et les RG. Mais cette réforme a été faite à toute allure – annoncée en septembre 2007, elle se concrétisait dix mois plus tard – et sans concertation. Des implantations locales furent fermées à la va-vite et le maillage territorial, assuré par les RG, balayé d’un revers de la main.

« 2008 a été une année noire dont on ne s’est pas encore relevé, se souvient l’officier de la DRPP. On a cru qu’on allait fermer [les renseignements généraux de Paris étaient distincts des RG au plan national, ils ont été transformés in extremis en DRPP – ndlr], on commençait à faire nos cartons. On a dû vider nos casiers, détruire nos archives… À cette occasion, on a perdu des masses de renseignements, de savoir-faire. Depuis on rame… » « Il nous a broyés », se souvient, amer, un ancien RG, travaillant lui dans la grande couronne, qui ne décolère pas depuis huit ans et regrette le lustre de son service d’antan.

Plus étonnant même : ceux présentés comme les gagnants de la réforme de 2008, les anciens de la DST, à la tête aujourd’hui de la DGSI, regrettent la disparition des rivaux des RG. « On reproche à Sarkozy la perte de 60 % de notre capacité de renseignement dans les banlieues [le rôle dévolu auparavant aux Renseignements généraux – ndlr], condense un de ces vétérans de la DST. En gros, tout ce qui nous manque aujourd’hui, toutes ces failles que les médias pointent après chaque attentat, cela vient de là ! »

Et n’allez pas rappeler aux agents du renseignement intérieur que leur service, c’est à Nicolas Sarkozy qu’ils le doivent. « Son bébé, la DGSI ? Le bébé est mal en point, s’époumone l’un des officiers précités. La baisse des effectifs dans le renseignement, c’est lui. Il a bousillé notre outil. Depuis Charlie Hebdo, certes le ministère de l’intérieur réembauche, complète les effectifs, mais cela prend du temps pour former les gens. Un jeune qui arrive ne remplace jamais un ancien. »

À propos de cette réforme de 2008, même Alliance, syndicat des gardiens de la paix, ancré à droite et réputé proche des sarkozystes, avait dressé dans un rapport datant du printemps 2015 le constat que « la volonté d’une plus grande lisibilité du renseignement sur le territoire français est à l’évidence un flop ». Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir Alliance critiquer implicitement une réforme portée par leur champion.« La réforme était utile, avait tenté de pondérer Jean-Claude Delage, le secrétaire général d’Alliance alors interrogé par un des auteurs. Mais la réalité, c’est que les dysfonctionnements demeurent. Rien n’a été fait depuis. »

Toujours est-il qu’au sein de la DGSI, le constat est implacable. « Pour nous, Sarko, c’est du passé », assure l’un. « Ce serait un bond en arrière », considère un autre qui craint qu’une victoire du candidat Sarkozy à la présidentielle « ne ramène les mêmes patrons de la police que ceux qui nous ont conduits à la situation actuelle ». En disant cela, il ne vise pas Bernard Squarcini, le premier directeur du renseignement intérieur. S’il a quelques ennemis au sein du service qu’il a dirigé, celui qu’un livre avait présenté comme L'Espion du président (Christophe Labbé, Didier Hassoux et Olivia Recasens, Éd. Robert Laffont, 2012) jouit encore d’une réputation d’excellent professionnel (les entretiens ont été réalisés avant sa mise en examen pour « trafic d’influence », « violation du secret de l’enquête », « compromission » ou encore « entrave aux investigations »).

« Sarkozy méprise les règles de droit »

Hormis Squarcini, la perspective de voir revenir les autres « grands flics » de la Sarkozie qui occupaient les premiers rôles lors de son mandat et se sont reconvertis dans le privé en attendant le retour de leur poulain n’enchante guère ceux qui traquent les islamistes radicaux sur le terrain. Sans compter les hommes politiques qui se poussent du col dans l’entourage de l’ancien président, en lorgnant sur la place Beauvau. « Parfois, à la machine à café, pour se faire peur on se dit qu’on aura Christian Estrosi ou Éric Ciotti comme ministre de l’intérieur », plaisante à moitié un analyste de la DGSI.

Surtout les propositions, comme les commentaires du candidat Sarkozy et de son entourage, sur les sujets touchant de près ou de loin à la lutte contre le terrorisme sont loin de les rassurer. Tout comme le procureur de la République François Molins qui, dans un entretien au Monde début septembre, avait brocardé le placement en rétention des personnes fichées S préconisé par l’ancien président – « C’est absolument impossible. Il ne peut y avoir de détention préventive en dehors d’une procédure pénale. […] On ne peut pas détenir quelqu’un avant qu’il ait commis une infraction », avait rappelé le magistrat –, les hommes et les femmes qui travaillent dans les services ne veulent pas entendre parler de détention pour les 10 000 fichés S en raison de leurs liens présumés avec la mouvance islamiste.

« En disant cela, Sarkozy méprise les règles de droit », s’énerve l’enquêtrice de la DRPP.« C’est contre-productif, estime un agent de la DGSI. Proposer d’interner les fichés S, c’est méconnaître profondément la nature de ces fiches : un signal d’alerte qui nous permet d’obtenir des renseignements en amont. Enfermer les fichés S ne nous aidera pas à empêcher des attentats, bien au contraire. » Cet été, la polémique sur le burkini, alimentée par des soutiens sarkozystes, les a également fait bouillir. « On perd notre temps avec ça, continue le dernier agent cité. Entre nous, on se dit que ça va encore donner du grain à moudre à la propagande djihadiste, ils vont s’en servir pour dire que c’est bien la preuve que notre société rejette les musulmans. C’est d’autant plus bête que les islamistes sont eux-mêmes contre le burkini… »

Des positions contre-productives, ou inutilement polémiques, qui rappellent de mauvais souvenirs à certains gradés. À l’image de ces réunions à la DCRI durant lesquelles les meilleurs analystes exposaient le problème rencontré et la solution qui leur semblait la plus appropriée, tandis que Bernard Squarcini les écoutait en dodelinant de la tête. À la fin de l’exposé, le patron du renseignement intérieur prenait la parole. « Oui, d’accord, mais IL m’a appelé, expliquait-il à ses hommes en pointant son index vers le ciel. IL ne veut pas que l’on procède comme ça. Donc, on va faire comme IL le souhaite. » Les solutions alors adoptées étaient loin de faire l’unanimité au sein de l’équipe.

Le scénario s’est répété. À l'identique. À la rentrée, nous rencontrions des officiers des différents services de renseignement pour faire le point sur divers dossiers en cours, pour parler des attentats déjoués, ceux qui n’ont pas été évités. Et puis, rendus sur le pas de la porte, sur le point de se séparer, la conversation file. La présidentielle de 2017 est évoquée. Un nom revient. Toujours le même. Celui dont on ne veut pas. Une fois, deux fois, trois fois.

Alors nous avons fini par nous dire que nous tenions là un sujet. Nous sommes retournés voir nos interlocuteurs. Nous en avons interrogé d’autres. Sans leur annoncer le but de l’entretien, pour mieux vérifier la tendance. Quel que soit le service, quelles que soient les opinions politiques, toujours le même résultat : les officiers de renseignement craignent le retour de Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy, le 6 septembre 2016. © Reuters

C’est à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, l’ex-DCRI), ce fameux « FBI à la française » créé par l’ex-chef de l’État, que l’opposition est la plus forte. « Je n’ai pas entendu un seul commentaire favorable à Sarko dans ma boutique, confie un gradé. À l’heure actuelle règne même le “tout sauf Sarkozy”. On s’en fiche un peu de qui sera élu du moment que ce n’est pas lui. » Sans préciser ce que lui-même fera, un second officier – a priori, ne connaissant pas le premier – confirme : « Beaucoup d’entre nous sont prêts à payer deux euros [le prix de la participation à la primaire novembre – ndlr] pour être sûrs de le sortir. Ce sera un vote par dépit mais l’essentiel, c’est tout sauf lui. »

Pourquoi ? « Tout nous fait peur chez lui... », résume, lapidaire, le premier agent. « On a été échaudés, complète une collègue de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). On l’a eu comme ministre, comme président, il nous a fait beaucoup de promesses. Et au final, il nous a tellement fait de mal... »

Tous adressent le même reproche : sa réforme du renseignement réalisée en 2008. Le péché originel – à les entendre – des ratés actuels dans la lutte contre le terrorisme. Cette année-là, Nicolas Sarkozy, qui les vouait aux gémonies, tua les Renseignements généraux (RG) pour dissoudre l’essentiel de leurs effectifs dans sa DCRI naissante, pas encore devenue DGSI. Le reliquat fut reversé dans une entité créée pour l’occasion et sans réels moyens, la Sous-Direction de l’information générale (SDIG). Durant quatre ans, les dinosaures des RG ont eu l’impression d’être méprisés par le pouvoir alors en place.

La SDIG était le parent très pauvre de la communauté du renseignement, au rang de laquelle elle ne figurait d’ailleurs même pas officiellement. « Nous travaillons avec des bouts de ficelle, du sang et des larmes », confiait l’un de ses représentants aux députés Jean-Jacques Urvoas et Patrice Verchère, dans le rapport qu’ils consacrèrent en 2013 à l’évaluation du cadre juridique applicable aux services de renseignement.

Siège de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). © Reuters

À la décharge de l’ancien président, en 2008, seul le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) s’était opposé à sa réforme. Sinon, tout le monde applaudissait des deux mains ce qui devait conduire à la fin de la guerre des polices entre la DST et les RG. Mais cette réforme a été faite à toute allure – annoncée en septembre 2007, elle se concrétisait dix mois plus tard – et sans concertation. Des implantations locales furent fermées à la va-vite et le maillage territorial, assuré par les RG, balayé d’un revers de la main.

« 2008 a été une année noire dont on ne s’est pas encore relevé, se souvient l’officier de la DRPP. On a cru qu’on allait fermer [les renseignements généraux de Paris étaient distincts des RG au plan national, ils ont été transformés in extremis en DRPP – ndlr], on commençait à faire nos cartons. On a dû vider nos casiers, détruire nos archives… À cette occasion, on a perdu des masses de renseignements, de savoir-faire. Depuis on rame… » « Il nous a broyés », se souvient, amer, un ancien RG, travaillant lui dans la grande couronne, qui ne décolère pas depuis huit ans et regrette le lustre de son service d’antan.

Plus étonnant même : ceux présentés comme les gagnants de la réforme de 2008, les anciens de la DST, à la tête aujourd’hui de la DGSI, regrettent la disparition des rivaux des RG. « On reproche à Sarkozy la perte de 60 % de notre capacité de renseignement dans les banlieues [le rôle dévolu auparavant aux Renseignements généraux – ndlr], condense un de ces vétérans de la DST. En gros, tout ce qui nous manque aujourd’hui, toutes ces failles que les médias pointent après chaque attentat, cela vient de là ! »

Et n’allez pas rappeler aux agents du renseignement intérieur que leur service, c’est à Nicolas Sarkozy qu’ils le doivent. « Son bébé, la DGSI ? Le bébé est mal en point, s’époumone l’un des officiers précités. La baisse des effectifs dans le renseignement, c’est lui. Il a bousillé notre outil. Depuis Charlie Hebdo, certes le ministère de l’intérieur réembauche, complète les effectifs, mais cela prend du temps pour former les gens. Un jeune qui arrive ne remplace jamais un ancien. »

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À propos de cette réforme de 2008, même Alliance, syndicat des gardiens de la paix, ancré à droite et réputé proche des sarkozystes, avait dressé dans un rapport datant du printemps 2015 le constat que « la volonté d’une plus grande lisibilité du renseignement sur le territoire français est à l’évidence un flop ». Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir Alliance critiquer implicitement une réforme portée par leur champion.« La réforme était utile, avait tenté de pondérer Jean-Claude Delage, le secrétaire général d’Alliance alors interrogé par un des auteurs. Mais la réalité, c’est que les dysfonctionnements demeurent. Rien n’a été fait depuis. »

Toujours est-il qu’au sein de la DGSI, le constat est implacable. « Pour nous, Sarko, c’est du passé », assure l’un. « Ce serait un bond en arrière », considère un autre qui craint qu’une victoire du candidat Sarkozy à la présidentielle « ne ramène les mêmes patrons de la police que ceux qui nous ont conduits à la situation actuelle ». En disant cela, il ne vise pas Bernard Squarcini, le premier directeur du renseignement intérieur. S’il a quelques ennemis au sein du service qu’il a dirigé, celui qu’un livre avait présenté comme L'Espion du président (Christophe Labbé, Didier Hassoux et Olivia Recasens, Éd. Robert Laffont, 2012) jouit encore d’une réputation d’excellent professionnel (les entretiens ont été réalisés avant sa mise en examen pour « trafic d’influence », « violation du secret de l’enquête », « compromission » ou encore « entrave aux investigations »).

« Sarkozy méprise les règles de droit »

Hormis Squarcini, la perspective de voir revenir les autres « grands flics » de la Sarkozie qui occupaient les premiers rôles lors de son mandat et se sont reconvertis dans le privé en attendant le retour de leur poulain n’enchante guère ceux qui traquent les islamistes radicaux sur le terrain. Sans compter les hommes politiques qui se poussent du col dans l’entourage de l’ancien président, en lorgnant sur la place Beauvau. « Parfois, à la machine à café, pour se faire peur on se dit qu’on aura Christian Estrosi ou Éric Ciotti comme ministre de l’intérieur », plaisante à moitié un analyste de la DGSI.

Éric Ciotti, Christian Estrosi et Nicolas Sarkozy, le 15 juillet, à Nice. © Reuters

Surtout les propositions, comme les commentaires du candidat Sarkozy et de son entourage, sur les sujets touchant de près ou de loin à la lutte contre le terrorisme sont loin de les rassurer. Tout comme le procureur de la République François Molins qui, dans un entretien au Monde début septembre, avait brocardé le placement en rétention des personnes fichées S préconisé par l’ancien président – « C’est absolument impossible. Il ne peut y avoir de détention préventive en dehors d’une procédure pénale. […] On ne peut pas détenir quelqu’un avant qu’il ait commis une infraction », avait rappelé le magistrat –, les hommes et les femmes qui travaillent dans les services ne veulent pas entendre parler de détention pour les 10 000 fichés S en raison de leurs liens présumés avec la mouvance islamiste.

« En disant cela, Sarkozy méprise les règles de droit », s’énerve l’enquêtrice de la DRPP.« C’est contre-productif, estime un agent de la DGSI. Proposer d’interner les fichés S, c’est méconnaître profondément la nature de ces fiches : un signal d’alerte qui nous permet d’obtenir des renseignements en amont. Enfermer les fichés S ne nous aidera pas à empêcher des attentats, bien au contraire. » Cet été, la polémique sur le burkini, alimentée par des soutiens sarkozystes, les a également fait bouillir. « On perd notre temps avec ça, continue le dernier agent cité. Entre nous, on se dit que ça va encore donner du grain à moudre à la propagande djihadiste, ils vont s’en servir pour dire que c’est bien la preuve que notre société rejette les musulmans. C’est d’autant plus bête que les islamistes sont eux-mêmes contre le burkini… »

Des positions contre-productives, ou inutilement polémiques, qui rappellent de mauvais souvenirs à certains gradés. À l’image de ces réunions à la DCRI durant lesquelles les meilleurs analystes exposaient le problème rencontré et la solution qui leur semblait la plus appropriée, tandis que Bernard Squarcini les écoutait en dodelinant de la tête. À la fin de l’exposé, le patron du renseignement intérieur prenait la parole. « Oui, d’accord, mais IL m’a appelé, expliquait-il à ses hommes en pointant son index vers le ciel. IL ne veut pas que l’on procède comme ça. Donc, on va faire comme IL le souhaite. » Les solutions alors adoptées étaient loin de faire l’unanimité au sein de l’équipe.

Bernard Squarcini © Reuters

Interrogé sur le manque de soutien de la communauté du renseignement, le député Éric Ciotti, souvent présenté comme le “Monsieur sécurité” du candidat Sarkozy, élude en usant de détours alambiqués. « Ce qui ressort de nos rares contacts avec les services : personne ne semble se préoccuper vraiment de la primaire, dit-il. Globalement, ils sont agacés de ce qu’ils entendent, mais pas plus que ça. Le monde du renseignement est divers, il évolue comme le débat. Ils sont par exemple conscients que la question des fiches S ne peut pas rester comme avant. »

Les autres candidats à la primaire de la droite et du centre indiffèrent plutôt les officiers de renseignement, sans susciter la même répulsion que le candidat Sarkozy. Certains à la DGSI ont même noté avec satisfaction que François Fillon, qui n’avait jusqu’alors jamais témoigné d’un intérêt particulier pour les questions de sécurité, s’était prononcé à plusieurs reprises ces derniers mois pour le rattachement de leur service à la Direction générale de la police nationale, dont l’avait sorti la réforme du renseignement intérieur de Manuel Valls en 2014.

Cela n’a l’air de rien, une tambouille administrative de plus ; sauf que les agents de la DGSI sont, pour beaucoup, attachés à leur statut de policiers et se montrent réticents à toute idée d’ouverture vers le monde extérieur et notamment les universitaires, alors que dans leur rapport d’analyse sur l’affaire Merah, en date du 19 octobre 2012, l’inspecteur général Jérôme Léonnet et le contrôleur général Guy Desprats préconisaient« la participation d’experts extérieurs [qui] peut permettre une appréciation plus fine »de l’évaluation de la radicalisation des individus.

Dans une réponse au rapport sur les moyens des services de renseignement du sénateur LR Philippe Dominati, rendu le 7 octobre 2015, la DGSI expliquait que les effectifs des analystes issus du monde universitaire et les techniciens ingénieurs avaient été limités au maximum à 15 % des effectifs totaux du service. Et ce afin de « garantir l’identité policière du service ». Dans ce contexte, les propos de François Fillon résonnent agréablement aux oreilles des espions.

« Les politiques posent des questions, mais n’écoutent pas nos réponses »

Parmi tous les candidats à la primaire de la droite et du centre, celui qui recueille le plus de suffrages au sein de la communauté du renseignement est sans conteste le favori des sondages. Alain Juppé les séduit par la stature d’homme d’État qu’ils lui prêtent, mais surtout par le pedigree de son équipe sur ces questions de contre-terrorisme. Malgré les rivalités récurrentes qui les opposent, certains au renseignement intérieur (DGSI) sont rassurés de constater que le candidat Juppé a su s’entourer d’anciens du renseignement extérieur (DGSE). Au premier rang desquels Arnaud Danjean, député européen LR, mais surtout ex-spécialiste des Balkans à la DGSE, où il a officié durant dix ans.

L’élu a rejoint l’équipe de campagne de Juppé en janvier 2015. Il y côtoie notamment Philippe Hayez, qui anime pour sa part un groupe de travail sur les questions de défense. Actuellement conseiller à la Cour des comptes, cet homme discret a occupé le poste de directeur adjoint du Renseignement à la DGSE au début des années 2000. À la DRPP, certains parlent également d’officiers du service, et d’autres de la DGSI, qui alimenteraient en notes l’équipe du maire de Bordeaux. Nous n’avons pu identifier ces agents, ni quantifier leur nombre. Rencontré mi-septembre, Arnaud Danjean se veut modeste, mais constate : « C’est vrai, nous avons des offres de service. Alain Juppé suscite une certaine sympathie. Sa sobriété convient mieux dans l’univers feutré du renseignement. »

L’équipe “AJ pour la France” ne ménage pas ses efforts. À la fois officier de renseignement au service départemental des renseignements territoriaux des Yvelines et secrétaire général de la fédération CGT-Police, Alexandre Langlois constate que « son staff a déjà invité l’ensemble des syndicats de police ». Ce qui se remarque d’autant plus, à l’heure de la défiance généralisée vis-à-vis de la politique dans laquelle baignent les services de renseignement. « Est-ce que les candidats de droite comme de gauche nous font rêver ? Non », considère un agent de la DGSI qui refuse de développer davantage.« Aucun d’entre eux n’est capable de dire au moins la vérité sur la vague d’attentats, déplore un de ses collègues. C’est-à-dire que c’est un échec. En tout cas, pour nous, ça l’est. »

Un troisième dénonce la force d’inertie du monde politique : « Certains d’entre nous sont contents que notre maison, la DGSI, se fasse critiquer dans la presse. Nous venons d’encaisser plusieurs échecs de suite, c’est une réalité. On lit les articles de Mediapart[sic] et personne ne morfle. Rien ne bouge. Les politiques sont incapables de tirer les conséquences de ces drames. » L’enquêtrice de la DRPP recommande aux candidats« qu’ils se posent, qu’ils réfléchissent, ils sont trop déconnectés de notre réalité ».

« Quand nos chefs continuent de leur dire que tout va bien, ils les croient. Aucun homme politique n’a pris la mesure du problème djihadiste. À part apeurer la population et créer des scissions dans la société, aucun ne formule de proposition. Ah si, nous armer de lance-roquettes... », ajoute-t-elle. Allusion aux propos du député LR Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy qui, au lendemain de l’attentat de Nice, avait préconisé de munir chaque policier d’un bazooka afin d’arrêter le prochain terroriste projetant un poids lourd sur une foule…

Dans ce contexte de fortes tensions induites au sein de la société par les attentats, c’est encore une fois l’ex-chef de l’État que les espions redoutent le plus. « Lorsqu’il était au pouvoir, Nicolas Sarkozy a monté la population contre nous. Il est trop clivant, surtout dans la période actuelle. Alors arrêtons le feuilleton, arrêtons cette surenchère », conclut l’officier de la DRPP. Maigre lot de consolation pour l’ancien président : la gauche n’est pas épargnée, elle non plus. Certains critiquent la personnalité du ministre de l’intérieur. « Bernard Cazeneuve donne une image lisse à la télé, martèle qu’il est respectueux du droit. Si les gens le voyaient en réunion avec nous… il pique des colères noires », assure un témoin de ces emportements ministériels.

Beaucoup se disent aussi déçus par Jean-Jacques Urvoas. L’actuel garde des Sceaux est sans doute l’homme politique connaissant le mieux la police et le renseignement intérieur. Même s’il n’aura en définitive jamais été en poste à Beauvau durant le quinquennat de François Hollande, les policiers reprochent les lenteurs du gouvernement Valls à celui qui, longtemps au parti socialiste, a été leur seul interlocuteur. « Aucun candidat ne semble relever le niveau et être en mesure d’appréhender le terrorisme actuel que l'on associe à une pensée unique, avec beaucoup de clichés, d'amalgames et que personne ne comprend vraiment », déplore Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa-Police.

À la fois ancien des services et homme politique, Arnaud Danjean avoue : « La fonction renseignement reste un objet non identifié. Aujourd’hui, les hommes politiques s’y intéressent mais de manière superficielle. Les services vivent mal d’être incompris par la classe politique, ils en ont ras-le-bol d’être instrumentalisés par le gouvernement comme par l’opposition dans des débats à courte vue. » Un officier de la DGSI regrette : « Les hommes politiques posent des questions, mais n’écoutent pas nos réponses... »

En début d’année, on nous avait raconté la visite d’une délégation parlementaire à Levallois-Perret, le siège de la DGSI. Les élus se font ouvrir les portes de la cellule Allât, du nom de la divinité préislamique et qui réunit tous les principaux services de renseignement français dans une même salle afin de traiter en temps réel les alertes liées au djihad. Un exposé est fait sur les récents attentats du 13-Novembre. Est évoqué Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur présumé des commandos qui avait trouvé la mort lors de l’assaut du RAID à Saint-Denis. À l’issue de l’exposé, un député supposé être au fait des questions de renseignement demande : « Et maintenant, est-ce que vous savez où il se trouve cet Abaaoud ? »

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 06:24
Pierre Laurent (photo Humanité, Nicolas Tavernier)

Pierre Laurent (photo Humanité, Nicolas Tavernier)

Pierre Laurent. « Si on s’unit, le vote utile, ce sera nous »

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SÉBASTIEN CRÉPEL ET JULIA HAMLAOUI

MARDI, 4 OCTOBRE, 2016

L'HUMANITÉ

« Il n’est pas trop tard pour additionner les énergies pour 2017 », déclare Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui lancera un appel, samedi, à rendre incontournable le rassemblement de la gauche critique. Entretien.

Samedi, les résultats de la consultation citoyenne menée par le PCF pour un projet de gauche pour 2017 seront présentés. Quel enseignement en tirez-vous ?

PIERRE LAURENT C’est un événement majeur. Écouter le peuple, lui donner la parole, tout le monde en parle mais qui le fait vraiment ? Nous estimons avoir rencontré 400 000 citoyens. 65 000 d’entre eux ont rempli intégralement la consultation. Les résultats, auxquels nous avons travaillé avec l’institut ViaVoice, montrent la profondeur des exigences populaires, celles d’une France protectrice et solidaire face à l’urgence sociale. Le 8 octobre, nous réaliserons en direct sur Internet une grande émission en présence de plusieurs centaines de ces participants. En conclusion, je présenterai les axes pour un projet populaire possiblement commun à toutes les forces de gauche et citoyennes que nous voulons rassembler. Puis nous entrerons en campagne sur ces axes en continuant à interpeller toutes ces forces sur la construction d’un cadre commun.

Vous avez appelé à la rédaction d’un « pacte d’engagements commun », n’est-il pas trop tard alors que chacun des candidats déclarés à la présidentielle déroule son propre programme ?

PIERRE LAURENT Pourquoi serait-il trop tard pour additionner les idées et les énergies ? Au contraire, puisque chacun a travaillé, le temps est venu de confronter nos idées pour rendre plus pertinent le projet commun. À sept mois de la présidentielle, l’heure n’est pas à se résigner à la défaite que nous promettent chaque jour les enquêtes d’opinion si le paysage des candidatures reste ce qu’il est aujourd’hui. Rien ne nous fera renoncer.

En vue de la conférence nationale du 5 novembre, le Conseil national du PCF a défini trois hypothèses à examiner pour la présidentielle : décider du candidat plus tard, soutenir Jean-Luc Mélenchon ou investir un candidat communiste. Depuis votre congrès en juin, de nouveaux éléments permettent-ils d’éclairer le choix à faire ?

PIERRE LAURENT Je veux être précis sur les décisions prises lors de notre Conseil national. Notre première décision, la plus fondamentale, est de tout faire dans la durée pour rassembler les forces de progrès autour d’un projet commun. Ces forces sont nombreuses. Elles se sont mobilisées contre la loi travail, ont mis en échec le projet de déchéance de nationalité, et elles défendent tous les jours les services publics. Mais le quinquennat de François Hollande en a jeté une grande part dans le désarroi et la désunion politique. Nous voulons donc reconstruire l’unité de ces forces pour un projet de gauche en rupture avec le libéralisme. Sinon, nous assisterons à la qualification des seules forces de droite et d’extrême droite qui canaliseront la colère populaire contre le pouvoir actuel, et le résultat sera gravissime. A-t-on vraiment conscience de ce qui nous attend ? Ce ne serait pas la simple répétition de 2002, mais la victoire conjuguée de forces de droite et d’extrême droite décidées à miner les fondamentaux d’égalité et de liberté de la République. Jamais les communistes ne prendront la responsabilité de banaliser une telle perspective. Notre deuxième décision découle de ce choix fondamental. Il s’agit d’instruire les options en débat chez les communistes, en discutant des conditions dans lesquelles elles pourront nous permettre d’avancer vers l’objectif que je viens d’énoncer. Ces hypothèses ne sont pas à prendre ou à laisser, elles peuvent être enrichies par le débat, complétées, et c’est la conférence nationale qui formulera à l’issue de ce débat les choix qui seront soumis aux communistes, pour répondre aux trois questions : comment construire le rassemblement nécessaire, quelle candidature à la présidentielle et quelle campagne pour les législatives.

Le premier objectif qu’affiche le PCF pour 2017 est de battre la droite et l’extrême droite. Cela est-il possible alors que, dans la meilleure configuration, il y aura aussi un candidat social-libéral ?

PIERRE LAURENT Justement, le danger de division n’en est que plus grand. Or, j’insiste : le danger qui menace n’est pas celui d’une alternance banale. Si nous sommes devant ce danger, c’est à cause de la faillite du projet social-libéral. Je crois qu’un large rassemblement des forces de gauche prêtes à rompre avec cette dérive isolerait une telle candidature et relancerait l’espoir populaire. Nous ne serions plus dans la situation de se partager un électoral de gauche en recul, mais devant la possibilité de remobiliser des millions d’électeurs qui retrouveraient confiance et espoir dans l’avenir.

Pour vous, le danger que représente la droite est-il le même quel que soit le vainqueur de sa primaire ?

PIERRE LAURENT Oui, bien sûr, car, que ce soit Sarkozy, Juppé, Fillon ou Le Maire, chacun porte les mêmes programmes d’offensive antisociale et ultralibérale. Il y a des différences au sein de la droite sur le thème de l’identité nationale que je ne néglige pas, mais les candidatures s’additionneront et le poids de l’extrême droite restera là.

La direction du PS pointe aussi le danger d’une droite radicalisée. Ne craignez-vous pas que l’appel au « vote utile » soit le plus fort ?

PIERRE LAURENT Si nous atteignons notre objectif, le vote utile, ce sera nous.

N’est-ce pas tard pour entrer en campagne, quand d’autres n’ont pas attendu ?

PIERRE LAURENT En œuvrant pour le rassemblement, en consultant les citoyens, nous sommes en campagne. Beaucoup apprécient notre démarche. Les forces dominantes veulent imposer un scénario dont le pays n’a aucune envie. La majorité des gens que nous rencontrons ne se reconnaissent pas dans les candidatures telles qu’elles se présentent. Au contraire, l’aspiration à voir converger les forces de gauche qui ont refusé la dérive gouvernementale est très présente. Mais tout est fait pour anesthésier cette exigence et l’empêcher d’émerger. Nous voulons permettre aux forces de la gauche populaire et sociale de retrouver du pouvoir sur les choix de 2017, alors qu’on veut les réduire à un choix par défaut.

Vous souhaitez entrer en campagne pour les législatives, comment cela est-il possible sans décision définitive pour la présidentielle ?

PIERRE LAURENT La présidentielle et les législatives sont deux élections différentes même si, par la nature des institutions, elles sont désormais liées. Mais quel est ce lien, si ce n’est la dévalorisation des législatives, ravalées au rang de sous-élection présidentielle ? On intime aux électeurs de ne répondre qu’à une seule question : de quel député le président élu a-t-il besoin ? Nous voulons faire réfléchir à une autre question, bien plus démocratique : de quel député avez-vous besoin pour porter vos exigences ? Il faut rétablir le lien direct entre l’Assemblée nationale qui vote les lois et le peuple, qui a été rompu par la présidentialisation.

Jean-Luc Mélenchon se dit convaincu que la direction du PCF a fait le choix de ne pas le soutenir à la présidentielle. La porte est-elle encore ouverte de votre côté ?

PIERRE LAURENT Toutes les portes sont ouvertes. Notre unique boussole est la construction d’un mouvement majoritaire pour un changement de gauche. La thèse d’un choix caché de la direction du PCF est une lubie. Notre seule décision jusqu’ici, et c’est un choix politique, a consisté à ne pas mettre un candidat dans la discussion pour donner toutes ses chances au rassemblement le plus large. Cela nous honore, et j’ai senti à la Fête de l’Humanité l’écho et le respect que cela suscite. Mais, si nous n’avons pas de candidat, nous avons des idées, un projet et une pratique de rassemblement sans lesquels une victoire de gauche est impossible en 2017. Pour construire du commun, il faut un cadre acceptable par tous. Nous en avions construit un, le Front de gauche. La France insoumise est un autre projet, celui d’un mouvement politique unique s’imposant aux partis. Nous respectons le choix de nos partenaires potentiels qui s’y engagent, mais ils doivent accepter de travailler avec les forces qui ne se reconnaissent pas dans ce cadre : le Parti communiste, d’autres composantes du Front de gauche et des forces écologistes, socialistes, citoyennes d’accord pour faire route commune. J’espère que nous avancerons dans les semaines à venir.

D’autres candidats, au PS et chez Europe Écologie-les Verts (EELV), sont engagés dans la primaire de leur parti. L’exigence d’un rassemblement peut-elle encore trouver de l’écho de ce côté ?

PIERRE LAURENT Rien n’est joué pour 2017. Je suis convaincu qu’elle peut s’imposer au-delà des logiques des primaires propres à chaque parti. Les blocages sont liés à la logique présidentialiste qui fait de la construction du projet la question seconde, après la désignation du candidat. Dans un mois, EELV aura désigné son candidat, et rien ne sera réglé : la discussion devra reprendre. Au PS, ceux qui ne veulent plus de François Hollande restent plongés dans l’incertitude sur l’issue de leur primaire. Il faut donc continuer l’effort dans la durée et, d’ici là, faire entendre le plus fortement possible les exigences communes. C’est le sens de notre consultation citoyenne. Cela doit maintenant se poursuivre par des appels, des pétitions, des réunions locales. J’encouragerai toutes ces initiatives et le 8 octobre je lancerai un nouvel appel en ce sens.

Pensez-vous que de nouvelles personnalités puissent s’engager pour faciliter ce rassemblement ?

PIERRE LAURENT Je rencontre tous les jours des personnalités de toute la gauche sociale, politique, citoyenne, qui s’inquiètent de la situation actuelle. Certaines étaient à la Fête de l’Humanité, beaucoup sont réunies dans l’Appel des cent, et puis il y a des syndicalistes, des artistes, et aussi des socialistes qui n’osent pas toujours s’exprimer publiquement. Les conditions existent pour que ces personnalités prennent des initiatives nouvelles, j’en parle avec elles.

Des communistes ont déjà fait savoir leur préférence pour la présidentielle. N’y a-t-il pas un risque de division ?

PIERRE LAURENT Il y a très naturellement dans notre parti des opinions diverses qui s’expriment. Mais j’entends la très grande volonté d’unité des communistes. Ce que nous avons à décider, ce n’est pas seulement d’un nom, c’est une démarche globale. Je suis certain que la discussion fera progresser l’immense majorité des communistes vers une position qui les rassemble. Une fois de plus, ceux qui croient nous diviser seront déçus.

Quelle que soit l’option pour la présidentielle, le PCF aura-t-il un apport propre à faire valoir ?

PIERRE LAURENT C’est évident. Le Parti communiste est une grande force politique qui compte des dizaines de milliers de militants actifs tous les jours sur le terrain, des milliers d’élus locaux, près de trente parlementaires. Notre voix et nos propositions sont indispensables à la crédibilité d’un projet de gauche, notamment dans la lutte contre la finance, qui sera la clé de voûte de notre projet.

Sur l’Europe, si la rupture avec les dogmes libéraux et l’austérité sont partagées à gauche, les moyens pour y parvenir font débat. Une entente est-elle possible ?

PIERRE LAURENT L’Union européenne est dans l’impasse. Elle se disloque sous la pression conjuguée des forces libérales et des forces nationalistes et xénophobes. Si la France veut retrouver une politique de progrès social, de relance productive, agricole, de transition écologique, elle doit engager la bataille pour changer les règles internationales, redéfinir son engagement en Europe en se battant pour un nouveau projet. Le débat sur ce nouveau mandat européen de la France devrait être mené avec tous les Français en 2017. Au-delà, nous proposons l’écriture citoyenne d’un nouveau traité en vue des élections européennes de 2019. Cet objectif peut devenir commun à tous.

Pour nombre de candidats à gauche, la question du « made in France » est déterminante. Est-elle la réponse à la désindustrialisation ?

PIERRE LAURENT Elle est une part indispensable de la réponse, mais elle n’épuise pas notre vision industrielle. Je visiterai demain l’entreprise Ecopla à Grenoble. Elle possède un savoir-faire unique en France et elle est abandonnée par les pouvoirs publics, pillée par ses actionnaires. La défense de notre savoir-faire productif est un enjeu central. Mais nos atouts doivent être mis au service de deux objectifs : produire mieux et autrement, et produire en coopération avec d’autres à travers le monde, en partageant les savoir-faire au lieu de se piller dans la guerre économique.

Les idées rétrogrades de repli autour d’une identité fantasmée ont le vent en poupe. Comment y faire face ?

PIERRE LAURENT La France est angoissée. Et cette peur de l’avenir est instrumentalisée. L’identité présumée à laquelle certains se réfèrent est redéfinie de manière rabougrie en travestissant l’histoire de notre pays, de ses racines multiples. Cette rhétorique n’est que le masque d’un projet de division des Français entre eux, et plus généralement des travailleurs de tous les pays, pour imposer la discrimination, le dumping social, la sous-citoyenneté comme on le voit avec les campagnes indignes contre les musulmans de France ou contre des réfugiés venus chercher asile chez nous. Ceux qui portent ces projets mettent en cause la France, ils ne la défendent pas. En 2017, portons le projet d’une France qui aborde avec audace son ouverture au monde et son histoire.

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 06:13
Un statut social pour les jeunes: questionnaire des jeunes communistes

Notre génération souffre de l'absence de perspective, du chômage, de la précarité, des divisions et des inégalités. Pourtant nous partageons tous la même aspiration à s'émanciper et à vivre dignement. Il est temps de relever la tête et d'en finir avec les humiliations: nous voulons être reconnus et protégé. Les jeunes communistes revendiquent la création d'un statut social pour les jeunes.

Alors donne ton avis et remplis le questionnaire!

https://docs.google.com/forms/d/1zY1I0gQNprXKLeOGW_CsxLuVTvdwuwVkVk97a2LJ-6g/viewform?edit_requested=true

Un statut social pour les jeunes: questionnaire des jeunes communistes
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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 04:47
Fermeture de bureaux de poste: Marie-France Beaufils, sénatrice communiste, interpelle le gouvernement

Fermeture des bureaux de Poste

Marie France Beaufils interpelle le gouvernement

jeudi 6 octobre 2016

"Nous sommes aux côtés des usagers et des personnels"

Restructurations en cascade, fermetures de bureau, réductions d’horaires d’ouverture, suppressions d’emplois, recours massif aux automates, nous assistons à une accélération de la réduction du réseau postal et ce en tout point du territoire. Cette offensive se traduit aussi par la précarisation de l’emploi et des techniques managériales fragilisant les personnels.

Nous n’évoquerons ni le cas de cette employée dont l’AVC fut ignoré par sa direction, ni la mise à pied du collègue qui lui a porté secours.

La Poste a bénéficié en 2015 de plus de 350 millions d’euros de CICE, ce levier pour l’emploi aux dires du gouvernement. Cela n’a pas empêché la suppression de 7200 emplois en 2015.

Qu’il s’agisse du service universel de la distribution du courrier, de l’accessibilité bancaire, de la présence postale sur l’ensemble du territoire, ces missions de La Poste sont fondamentales dans un contexte d’explosion de la pauvreté, de besoins de proximité et de qualité de service pour tous : habitants, comme acteurs économiques.
Pourtant ces missions de service public sont aujourd’hui directement menacées par des logiques de rentabilité financière de court terme.

En effet au nom de « l’adaptation du réseau aux contraintes économiques », la fermeture de très nombreux bureaux de poste s’accélère dans le monde rural et concerne maintenant les villes.

La Poste passerait ainsi d’un réseau où les bureaux de poste étaient largement majoritaires à un réseau largement dominé par les « partenariats » où les bureaux de poste seront en forte régression.

M. le Ministre alors que le contrat de présence postale territoriale pour les 3 ans à venir, est en cours de discussion, que va faire l’Etat actionnaire pour mettre un terme à la fermeture de ces bureaux ?

Lire aussi, ces témoignages de l'implication des communistes, militants et élus, dans la défense du service public de la Poste:

Défense des bureaux de poste: communiqué des élus communistes de Brest Métropole

A Rennes, les militants communistes recueillent 3500 signatures pour le maintien des bureaux de poste de la ville (Ouest-france)

Appel pour préserver l'avenir du service public de la Poste lancé à la fête de l'Humanité par des communistes et syndicalistes

Appel : zéro fermeture de bureau de poste

MERCREDI, 21 SEPTEMBRE, 2016

L'HUMANITE

Nous sommes usagers, syndicalistes, élus locaux, réunis à la Fête de l’humanité, ce jour du 10 septembre 2016, nous lançons un appel à toutes nos concitoyennes et concitoyens pour défendre et développer le service public de la Poste. Pour participer au débat et signer la pétition installer La Cerise sur votre smartphone :http://bit.ly/2cNd0tr

L’objectif principal du contrat de présence postale territoriale pour les 3 ans à venir, en cours de discussion entre la poste, le gouvernement et l’Association des Maires de France, au nom de « l’adaptation du réseau aux contraintes économiques », est la fermeture de très nombreux bureaux de poste, en continuant les fermetures dans le monde rural et en les accélérant dans les villes. Il s’agit de passer d’un réseau où les bureaux de poste étaient largement majoritaires encore en 2014 (54 % aujourd’hui) à un réseau largement dominés par les « partenariats » où les bureaux de poste seront en forte régression. Évidement La poste annonce que le nombre de points de contact (17 000) restera inchangé puisque les bureaux de poste seront transformés en agences postales communales ou en relais commerçants. Pour imposer cette régression, La Poste veut lever l’obstacle de l’opposition des élus, de l’action des usagers et des syndicalistes dans les territoires. Il est donc créé 3 sortes de points de contacts différents : ceux qui relèvent du fonds de péréquation gérés par les CDPPT où il y a encore besoin de l’accord du maire et du conseil municipal, ceux qui ne relèvent pas du fonds de péréquation dans les communes où il y a un seul bureau postal, il y aura toujours un diagnostic partagé et un accord préalable du maire mais pas de la CDPPT ni du conseil municipal, et tous les autres où il n’y aura plus de diagnostic partagé ni d’accord préalable du maire et du conseil municipal pour fermer le bureau de poste.

Or, aucun bureau de poste ne doit évoluer sans l’accord préalable du conseil municipal et des CDPPT.

Cette politique s’accompagnera de la création de maisons de services au public, et des facteurs guichetiers. L’objectif rejoint celui des missions nouvelles confiées aux facteurs pour compenser la régression des services publics sociaux et de santé, missions financées par les habitants concernés.

La poste deviendrait la béquille de cette régression généralisée du service public.

Il est possible de mener un combat offensif pour faire des véritables maisons de services publics , en posant des conditions de créations d’emplois en nombre suffisant, de formation des salariés concernés, de gestion démocratique et participative.

La poste doit orienter sa politique vers ce qui est sa mission : le service public, et non pas empocher le CICE (300 millions par an) pour supprimer des emplois et privilégier la rentabilité financière.

Nous appelons nos concitoyens à :

1. Refuser l’orientation adoptée pour ce nouveau contrat de présence postale pour 2017-2019.

2. Se battre partout, pied à pied, pour empêcher toute fermeture d’un bureau de poste, « Objectif : zéro fermeture de bureau de poste ! »

3. Demander que les CDPPT soient élargies aux associations d’usagers et organisations syndicales représentatives du personnel et qu’elles soient consultées sur l’ensemble des évolutions en cours au sein du réseau postal local ou sur les réorganisations de services qui impactent les conditions de travail et le service rendu aux usagers.

4. Demander la hausse des ressources du fonds de péréquation qui permettent de financer les rénovations et accompagnements du public dans les bureaux de postes et que ce périmètre soit élargi au-delà des quartiers en politique de la ville.

5. Agir pour mettre en place de vraies maisons de services publics, ce qui implique des objectifs en termes de créations d’emplois, de formation, de gestion démocratique …

6. Créer partout des collectifs locaux et départementaux avec le triptyque gagnant usagers-syndicalistes- élus et partis politiques. Une coordination nationale impulsera ce mouvement en lien avec la « convergence des services publics ».

Participez au débat et signez la pétition en installabr La Cerise sur votre smartphone : http://bit.ly/2cNd0tr

Les premiers signataires :

Les premiers signataires :

Paulette AGNEL, conseillère municipale de Velleron

François AUGUSTE, collectif départemental 38

Marie-Christine BASTIEN, collectif départemental 54

Sylvie BAYLE, secrétaire générale CGT postaux de Paris

Gérard BEAUSSAINT, postier retraité PCF 13

Claude BELLEC, Délégué au logement social de Brest

Nicolas BONNET OULADJ, président du groupe PCF-FDG au Conseil de Paris

Ian BROSSAT, Adjoint à la Maire de Paris

Jean Claude CHAILLEY, Secrétaire général de résistance sociale

Jean-Paul DESSAUX, fédération Sud PTT

Hélène DIAZ, postière retraitée PCF 13

Ismaël DUPONT, élu à Morlaix et communauté

Denis ESTEVE, ancien secrétaire de la CGT poste des Bouches-du-Rhône

Francis FOURNIER, responsable des postiers communistes des Bouches-du-Rhône

Nicolas GALEPIDES, syndicaliste, fédération Sud PTT

Jean-Philippe GILLET, militant CGT, secrétaire de la section PCF poste paris

Eric GUELLEC, Vice-Président de Brest Métropole

Jacqueline HERE, Présidente du groupe des élu-e-s communistes, Maire Adjoint de Brest

François JACQUART, conseiller régional auvergne Rhône alpes

Michel JALLAMION, Conseiller régional Ile-de-France, président convergence des services publics

Michel LANNEZ, postier syndicaliste CGT

Gilles LE PROUST Maire d’Allones, membre du bureau de l’AMF

Didier LE RESTE, Conseil de Paris du 10e

Daniel LINOSSIER, comité vigilance : mettre la poste sous protection citoyenne

Joël MARSEILLE, adjoint au maire de TENCIN 38

Isabelle MATHURIN, membre du conseil national du PCF

Eliette MAUTREFF, postière retraité 13

Isabelle MAZELIN, Adjointe à la culture du Releck Kerhuon

Jean Claude MERY, cadre retraité de la Poste, ancien responsable départemental UFCCGT 13

Marc MINNI, Syndicaliste Portuaire Saint-Malo

Martial PASSY, Maire de Givors vice-président métropole de Lyon

Georges PISSON, postier retraité 13

Claude PONDEMER, militant PCF

Jacquy RIVOALAN, militant PCF Rennes

Alain VINATIER, postier retraité 13 PCF

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 04:02
photo Ouest-France

photo Ouest-France

Partie de la Pointe du Van, leur caravane roule vers Athènes- Ouest-France

C’est sous le ciel gris de la pointe du Van que la caravane solidaire avec les Grecs a fait son départ symbolique, ce mardi 4 octobre, à 12 h, avant de rallier Douarnenez afin de mobiliser les gens face aux problèmes rencontrés par le peuple grec.

Un tiers de la population grecque n’a plus de couverture sociale, 20 % manquent de ressources pour se soigner et sont pris en charge dans la centaine de dispensaires autogérés.

Soixante dispensaires

« Nous avons la certitude que le matériel et les produits d’hygiène envoyés dans 60 dispensaires que nous contrôlons sont bien pris en charge », assure René Touriguine, coordonnateur régional de l’association Bretagne-Grèce Solidarité Santé.

Ce mardi 4 octobre, sa caravane solidaire est partie de la Pointe du Van, commune de Cléden-Cap-Sizun, pour promouvoir les actions de résistance des dispensaires grecs autogérés, mobiliser « face aux problèmes du peuple grec » et mettre le cap sur la Grèce.

4 038 km plus loin

Outre les dons financiers, la caravane collecte les produits médicaux (dans leur emballaged'origine et non-périmés) ainsi que les matériels qui ne servent plus.

C’est sous le ciel gris de la pointe du Van que la Caravane solidaire avec les Grecs a fait sondépart symbolique ce mardi midi, avant de rallier Douarnenez, ce midi, puis Quimper dans l'après-midi.

Ce mardi 4 octobre, la Caravane de la Solidarité avec la Grèce s'est arrêtée sur le parking des HLM de Pouldavid vers 13 h 30, et sur le parking de Ty-Marhic, en face de l’Hôtel des impôts, vers 15 h. Avant de prendre la direction de Quimper.

Mercredi, à Concarneau et Quimperlé

Mercredi 5 octobre, la Caravane solidaire avec la Grèce sera à Concarneau, de 10 h 30 à 12 h 30, place Jean-Jaurès, devant les halles.

Puis, à Quimperlé, de 13 h 30 à 15 h 30, devant la clinique psychiatrique de Kerglanchard.

Jeudi 6 octobre, elle sera à Lorient-Port-Louis, avant Auray et Vannes. Vendredi 7, à Baud etPontivy.

À Rennes, samedi

Samedi 8, un rassemblement régional est prévu à la maison de quartier de Villejean, à Rennes.

Samedi 15, toutes les caravanes de l’Hexagone se retrouveront à Lyon, pour rejoindre la Grèce, le 18 octobre, donc.

Des membres d'association et de collectif de soutien au peuple grec récoltent du matériel médical qu'ils achemineront, avec un fourgon, jusqu'en Grèce. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/douarnenez/solidarite-la-caravane-pour-la-grece-est-partie (Le Télégramme)

Des membres d'association et de collectif de soutien au peuple grec récoltent du matériel médical qu'ils achemineront, avec un fourgon, jusqu'en Grèce. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/douarnenez/solidarite-la-caravane-pour-la-grece-est-partie (Le Télégramme)

Le Télégramme:

Parti ce matin de la Pointe du Raz, le fourgon affrété par l'association Bretagne-Grèce solidarité santé et tous les collectifs locaux de soutien au peuple grec s'est arrêté hier, devant l'Ehpad de Ty Marhic. « Nous récoltons le matériel médical lors de nos différentes haltes jusqu'à l'arrivée en Grèce, le 18 octobre », explique Pascal Franchet, président de l'association. Le projet est soutenu par la Coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité et son antenne douarneniste, ainsi que la CGT du centre hospitalier : « Depuis la politique d'austérité, un tiers des Grecs n'a plus de sécurité sociale et les dispensaires solidaires tentent de pallier le manque d'hôpitaux. Un aperçu du danger qui nous guette si l'on continue à supprimer des emplois et à fermer des services médicaux de proximité », constate Yves Jardin du comité des usagers de l'hôpital. Le fourgon breton rejoindra, le 15 octobre, à Vénissieux (69), d'autres convois partis de toute la France avant l'arrivée en Grèce.

Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
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Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
Caravane solidaire Grèce Bretagne Solidarité (reportage vidéo à Concarneau de Tebeo, dossier de presse et photos des étapes finistériennes)
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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 20:26
Soviets irlandais : expériences autogestionnaires dans l’Irlande révolutionnaire (1918-1923) (1/2) par Olivier Coquelin

Lu sur le site internet

http://www.autogestion.asso.fr/?p=6320

... et signalé par des camarades d'Ensemble, cet excellent article historique de notre camarade du Front de Gauche Pays Bigouden Olivier Coquelin, universitaire.

À propos de Olivier Coquelin

Maître de conférences en histoire moderne et contemporaine et en études anglophones, enseignant à l'Université de Caen et chercheur associé au Centre d'éudes Irlandaises de l’Université de Rennes 2.

Des travailleurs expulsant les dirigeants de leurs usines, s’emparant de la gestion de domaines agraires, organisant des collectivités locales en faisant fi des autorités légales, hissant le drapeau rouge et s’érigeant en « soviets », sont des faits que l’on peine à associer à l’histoire de l’Irlande. Le concept même de « soviet » paraît tellement étranger aux problématiques consubstantielles au pays que l’historien Charles Townshend va jusqu’à les qualifier de « manifestations exotiques 1 ». Et pourtant, c’est bel et bien au sein de cette Irlande conservatrice, rurale et peu industrialisée, en proie aux conflits politiques et ethnico-confessionnels séculaires, qu’une centaine d’expériences autogestionnaires virent le jour, pratiquement toutes sous l’appellation de « soviet », entre 1918 et 1923 ‒ c’est-à-dire au cours d’une Révolution irlandaise de 1916-23, censée avoir soudé les différentes couches sociales de la communauté nationaliste en vue de bouter l’ennemi britannique hors du pays.

Première partie sur 2.

L’histoire iconoclaste des soviets irlandais, cet article se propose donc de la relater, au travers notamment des questions suivantes : comment un pays d’essence conservatrice a-t-il pu voir éclore, en l’espace de cinq ans, une centaine d’expériences socialement subversives dans leur mode de fonctionnement autogéré, voire dans leurs desseins ? Dans quels secteurs en particulier se sont-elles développées? Quelles étaient les véritables motivations de leurs protagonistes? Pourquoi ont-elles échoué et n’ont-elles pas ouvert la voie, au sein des deux entités de l’île, à des forces politiques ou socio-économiques idéologiquement progressistes, susceptibles de contraindre quelque peu l’exercice de pouvoirs, établis sur une dialectique autre que socio-économique 2 ? Mais avant d’y répondre, il conviendra d’abord de replacer les soviets irlandais dans leur contexte historique, tant national qu’international.

Troubles politiques et sociaux en Irlande et en Europe dans les années d’après-guerre

L’organisation en soviets d’un certain nombre de travailleurs irlandais eut lieu au cours de la période historique connue comme la Révolution irlandaise de 1916-1923, laquelle fut l’aboutissement d’une longue histoire de domination coloniale (de l’Angleterre puis de la Grande-Bretagne sur l’Irlande), de dépossession terrienne (au profit des colons anglais et écossais de confession protestante), de conflits ethnico-confessionnels (entre protestants de culture anglo-saxonne et catholiques d’origine celtique ou anglo-normande) et de rébellions politiques (pour l’autonomie ou l’indépendance de l’Irlande, conduites d’abord par les nationalistes « coloniaux » majoritairement protestants puis par les nationalistes « autochtones » majoritairement catholiques), qui débuta dès le 12e siècle.

En règle générale, les historiens s’accordent pour faire remonter le point de départ de la Révolution irlandaise à l’insurrection avortée de Pâques 1916, laquelle avait été essentiellement l’œuvre de certains dirigeants de l’Irish Republican Brotherhood(Fraternité républicaine irlandaise) ou IRB, 3 à la tête de la frange la plus radicale des Irish Volunteers (Volontaires irlandais) 4, alliés au bataillon ouvrier du socialiste et syndicaliste James Connolly, l’Irish Citizen Army (Armée des citoyens irlandais) 5. Une insurrection qui, à défaut d’avoir détruit l’édifice impérial, devait néanmoins ouvrir la voie à la Guerre d’indépendance de 1919-1921, orchestrée à nouveau par les Irish Volunteers – baptisésIrish Republican Army (Armée républicaine irlandaise) ou IRA, à partir de 1919 – et sa vitrine politique, le Sinn Féin (Nous seuls), grand vainqueur en Irlande des élections législatives de décembre 1918 et porteur d’une stratégie de « désobéissance civile 6 » fondée sur la mise en place d’institutions « autochtones » – telle l’assemblée nationale d’Irlande (la Dail Eireann) – destinées à rendre caduque toute ingérence britannique dans les affaires irlandaises. Avec pour dénouement, la signature en décembre 1921 du traité anglo-irlandais à l’origine d’une guerre civile au sein des forces indépendantistes, de 1922 à 1923, qui aboutit à la victoire des partisans d’un accord de paix impliquant notamment la partition de l’île en deux entités distinctes, à savoir : d’un côté l’État libre d’Irlande, formé des 26 comtés du Sud à dominante nationaliste et catholique, et membre d’un Commonwealth qu’il allait quitter en 1949 pour devenir la République d’Irlande ; et d’un autre, l’Irlande du Nord, constituée des six comtés de l’Ulster à majorité protestante et unioniste, maintenus dans le Royaume-Uni.

Cependant, bien que les nationalistes révolutionnaires ne s’étaient assignés pour but exclusif que l’indépendance politique de l’Irlande – autour de laquelle ils comptaient fédérer les différentes catégories sociales, conformément à leur traditionnelle conception interclassiste de la libération nationale –, un nombre considérable de troubles sociaux, qu’ils fussent industriels ou agraires, balaya le pays progressivement à partir de 1917. La forte croissance de la demande mondiale en denrées alimentaires et en matières premières, engendrée par l’effort de guerre, avait apporté une certaine prospérité intérieure dont ne bénéficièrent guère les travailleurs industriels et agricoles, contrairement à nombre de dirigeants industriels, de commerçants et de gros exploitants agricoles. Le boom économique de l’après-guerre constitua donc l’occasion pour les différentes couches salariales d’en revendiquer radicalement leur juste part. Et ils le firent via une vague de grèves sans précédent qui coïncida avec une recrudescence du militantisme syndical 7.

A l’époque, le mouvement ouvrier irlandais était incarné par l’Irish Trade Union Congress(Congrès des syndicats irlandais) – créé en 1894 afin de fédérer à l’échelle nationale des syndicats irlandais jusque-là affiliés au British Trade Union Congress (Congrès des syndicats britanniques) –, dont le nombre d’adhérents monta jusqu’à près de 300 000 en 1921 8. Cette hausse spectaculaire de ses effectifs, la confédération irlandaise la devait principalement à la campagne d’adhésions menée par son syndicat le plus puissant et le plus radical, l’Irish Transport and General Workers’ Union (Syndicat des transporteurs et des travailleurs irlandais). Fondé en 1908 par James Larkin, au lendemain de la grève générale de Belfast en 1907 – et fer de lance en Irlande du principe du « One Big Union » visant à organiser tous les travailleurs au sein d’une grande centrale, en vue de contrôler l’ensemble des moyens de productions –, le Syndicat des transporteurs compta dans ses rangs autour de 130 000 membres en 1920, dont 40 000 dans le secteur agricole 9. Ce qui signifie qu’en sus du secteur industriel, le syndicat des transporteurs s’était aussi activement impliqué dans des luttes agraires en regain constant depuis 1917, organisant ainsi quelques dizaines de milliers d’ouvriers agricoles et un millier de petits exploitants propriétaires et non propriétaires, en moins de quatre ans. Toutefois, pendant la période révolutionnaire, les modes d’action et les desseins de la paysannerie différèrent selon les réalités socio-géographiques du pays. Pour résumer : à l’est, les grèves organisées dans les grands domaines par des ouvriers agricoles syndiqués, avec l’appui de certains petits fermiers, reposaient sur des revendications essentiellement salariales ; à l’ouest, les méthodes comme le boycott, le cattle driving 10 et l’occupation de propriétés agricoles auxquelles eurent recours des petits exploitants – non bénéficiaires des lois agraires de 1903 et 1909 11 –, avec l’appui de certains ouvriers agricoles, visaient la redistribution équitable des grands pâturages.

En fait, tous ces conflits sociaux se produisirent dans un contexte de troubles généralisés à l’échelle européenne. Grèves générales, manifestations monstres, occupations d’usines et de domaines agricoles, etc. émaillèrent le continent en cette période tourmentée et de transition. Le souvenir des massacres de masse et de l’enfer des tranchées que laissaient quatre années de guerre mondiale avait fait naître l’espoir de meilleures conditions de vie (augmentation des salaires, journée de huit heures, réforme agraire …), voire d’une société nouvelle à jamais purifiée des scories de l’ancien monde. Dans le sillage de la Révolution russe, certains mouvements prirent ainsi une orientation des plus subversives, notamment via l’établissement de républiques des conseils, ou soviétiques, en Bavière (avril-mai 1919), en Hongrie (avril-août 1919) et dans le sud-est de la Slovaquie (juin-juillet 1919) ; de communes agricoles d’inspiration communiste libertaire dans certaines régions de l’Ukraine (1918-1921) ; ou encore de conseils d’usine dans le nord de l’Italie au cours des « Biennio Rosso » (« Les deux années rouges ») de 1919-1920 12… Pareil phénomène n’épargna pas l’Irlande, où une centaine d’organisations de type « soviétique » virent le jour à partir de novembre 1918. Loin d’avoir subverti politiquement tout un pays ou des régions entières, c’est donc avec leurs pendants italiens qu’elles présentèrent le plus de similitudes. En premier lieu parce qu’aucun des deux mouvements ne dépassa le stade de l’expérimentation en l’absence de structures fédératives, que l’indécision et l’attentisme des directions syndicales et socialistes des deux pays empêchèrent pour partie d’établir. Deux aspects les différenciaient néanmoins : d’une part, les occupations autogérées italiennes n’adoptèrent jamais le nom de « soviets » ; et d’autre part, les desseins révolutionnaires des travailleurs transalpins ne souffraient d’aucune ambiguïté, au rebours de ceux de leurs homologues irlandais qui usèrent de ce mode de lutte des plus radicaux.

Un mode d’action subversif : le soviet autogéré

Parallèlement aux formes traditionnelles de lutte évoquées plus haut, se propagea en Irlande un modèle organisationnel alternatif, nommé « soviet », auquel recoururent un certain nombre de travailleurs lorsque cessations du travail, négociations ou autres procédés propres au monde agricole s’avérèrent insuffisants pour obtenir pleine satisfaction des revendications. Inspiré du nom russe désignant les divers conseils qui avaient surgi dans le cadre de la Révolution de 1917, ce mode d’action s’appuyait sur la poursuite ou la relance de la gestion et / ou de la production de telle ou telle structure, sous la conduite exclusive de travailleurs en lutte contre une hiérarchie officielle préalablement mise au rebut. Il relevait ainsi de l’autogestion 13 telle que la définissent notamment Henri Lefebvre : « Quand un groupe, au sens large, c’est-à-dire les travailleurs d’une entreprise, mais aussi les gens d’un quartier ou d’une ville, quand ces gens n’acceptent plus passivement les conditions d’existence, quand ils ne restent plus passifs devant ces conditions qu’on leur impose ; lorsqu’ils tentent de les dominer, de les maîtriser, il y a tentative d’autogestion. Et il y a une marche dans et vers l’autogestion 14», ou encore Cornélius Castoriadis : « Est-ce que l’autogestion, est-ce que le fonctionnement et l’existence d’un système social autogéré est compatible avec le maintien de la hiérarchie ? Autant se demander si la suppression du système pénitencier actuel est compatible avec le maintien de gardiens de prisons, de gardiens-chefs et de directeurs de prisons. Mais comme on sait, ce qui va sans dire va encore mieux étant dit. D’autant plus que, depuis des millénaires, on fait pénétrer dans l’esprit des gens depuis leur plus tendre enfance qu’il est “naturel” que les uns commandent et les autres obéissent, que les uns aient trop de superflu et les autres pas assez de nécessaire 15. » Ces pratiques autogestionnaires au sein des soviets irlandais en faisaient donc d’authentiques expériences subversives, comparables aux comités d’usine russes à travers lesquels des ouvriers avaient pris en main la gestion de la production sur leur lieu de travail – ce qui les distinguait des soviets stricto sensu, plus soucieux de questions politiques 16.

Or, contrairement aux comités d’usine russes, justement, les soviets irlandais apparurent aussi dans des domaines autres qu’industriels et à des fins autres qu’économiques et sociales. Ainsi en fut-il du secteur agricole et de divers services (hospitalier, transports et portuaire), auxquels s’ajoutèrent certaines collectivités urbaines où les travailleurs organisés en soviets poursuivirent des visées non plus socio-économiques mais socio-politiques. Ceux qui s’inscrivirent dans cette dernière démarche servirent, en quelque sorte, d’auxiliaires au mouvement indépendantiste, représenté par l’IRA et le Sinn Féin. 17Cela advint par deux fois lors de la Guerre d’indépendance. Ainsi, pendant deux jours, en avril 1920, lorsque maintes villes du pays (Cork, Galway, Tralee, Mitchelstown, Ennis, Nenagh, Charleville…) passèrent sous le contrôle exclusif de travailleurs syndiqués, protestant contre les conditions de détention de prisonniers nationalistes, en grève de la faim dans la prison de Mountjoy à Dublin. Résultat : 87 détenus politiques, membres duSinn Féin, furent libérés et hospitalisés, suite à cette mobilisation massive qui vit les syndicats former des comités ou conseils ad hoc chargés de gérer les affaires communales, en lieu et place des autorités officielles 18. Un an auparavant, la ville de Limerick avait connu un destin plus ou moins similaire, resté depuis dans l’histoire, de par la couverture médiatique internationale dont il avait fait l’objet à l’époque.

Tout débuta le 6 avril 1919. Incarcéré à Limerick depuis plus deux mois, Robert Byrne, syndicaliste membre de l’IRA, réussit à échapper à la vigilance de ses geôliers, non sans l’aide de nationalistes révolutionnaires locaux. L’évasion prit toutefois une mauvaise tournure : Byrne et un policier furent blessés à mort. En conséquence de quoi, les autorités britanniques déclarèrent la ville « zone militaire spéciale ». Chaque citoyen devait désormais détenir un permis pour pouvoir y accéder et en sortir. Face à ce qui fut considéré comme une atteinte à la liberté de circulation, plusieurs voix s’élevèrent et en particulier celle du conseil des syndicats de Limerick qui, le 14 avril, déclencha une grève générale en signe de protestation. Celle-ci, malgré ses visées politiques, n’en était pas moins imprégnée d’une forte saveur sociale, entièrement organisée qu’elle fut par des représentants de la classe ouvrière, avec néanmoins l’appui de la plupart des commerçants et des artisans, des conseillers municipaux majoritaires du Sinn Féin et du clergé catholique local. Le conseil des syndicats nomma ainsi un comité de grève, rapidement désigné comme le « soviet », en charge de la gestion communale, par le biais de sous-comités responsables de la propagande, de l’alimentation, de la sûreté et des finances (pour pallier la pénurie de ressources financières, le soviet en vint même à émettre sa propre monnaie). Tous ces efforts finirent par porter leurs fruits : la hiérarchie militaire leva la loi martiale le 6 mai, soit près d’une semaine après la dissolution du « soviet de Limerick 19 ».

Toutefois, ce furent davantage des questions socio-économiques qui motivèrent l’instauration de soviets, que ce fût lors de conflits industriels, agraires ou dans les services où naquit l’un des premiers soviets, une semaine à peine après le déclenchement de la Guerre d’indépendance, le 21 janvier 1919. Deux jours plus tard, donc, le personnel soignant et encadrant de l’asile d’aliénés de Monaghan débrayait pour obtenir une hausse des salaires et de meilleurs conditions de travail. A la tête du mouvement figurait Peadar O’Donnell, responsable local du Syndicat des transporteurs et futur officier de l’IRA. Le 28 janvier, les rumeurs d’une intervention policière ou militaire pour faire évacuer l’établissement occupé incitèrent la centaine de grévistes à s’en emparer et le faire fonctionner indépendamment de la direction. Les employés barricadèrent ainsi les entrées, hissèrent le drapeau rouge, formèrent un comité « soviétique » et élurent O’Donnell directeur de l’asile. Malgré son caractère radical et subversif, le mouvement reçut le soutien non seulement des internés et de la population locale, mais aussi des clergés, toutes confessions confondues, du Sinn Féin et des unionistes, et même des policiers massivement déployés autour du bâtiment. Au bout de sept jours, la crainte que cet élan de grande sympathie ne se transformât en grève générale amena les dirigeants officiels à céder à toutes les revendications, mettant par là-même un terme à l’expérience « soviétique » de l’asile de Monaghan 20.

D’autres services firent également l’objet d’une expérience « soviétique » autogestionnaire : les transports ferroviaires du comté de Cork, du 10 au 16 février 1922, quand plusieurs centaines de cheminots – en grève depuis le 26 janvier pour protester contre la baisse de leurs salaires – prirent possession de quatre gares et relancèrent eux-mêmes l’exploitation des lignes de chemin de fer jusqu’à la signature d’un compromis 21; les services portuaires de Cork et de Cohb (non loin de Cork) qui, le 6 septembre 1921, de 10h30 à 16h30, passèrent sous le contrôle exclusif d’une centaine d’employés et ouvriers grévistes, avant la conclusion d’un accord garantissant le règlement du conflit salarial par voie d’arbitrage 22. Si ces derniers soviets apparaissent comme les plus éphémères d’entre tous (seulement six heures !), c’est dans le secteur agricole que des organisations autogérées devaient battre des records de longévité (près de dix mois) – à commencer par le soviet de Broadford.

Outre sa durée, donc, ce soviet agraire présentait la particularité d’avoir vu le jour dans une localité rurale de l’ouest du pays – le village de Broadford et ses environs (comté de Clare) – peu réputée pour sa tradition d’action syndicale. Ainsi, en février 1922, un groupe d’agriculteurs non propriétaires et affiliés au Syndicat des transporteurs prit à son compte la gestion du domaine agricole de James Dennison Going, aux dépens des employés qui en avaient eu jusque-là la charge. À cette fin, ils créèrent le « Comité des agriculteurs, des fermiers, des ouvriers et des travailleurs du Syndicat des transporteurs de la propriété Going » (« Committee of Farmers, Tenants, Workers and Transport Union Workers on the Going Estates »), élisant l’un d’entre eux à sa tête. Le nouveau « soviet » se fixait pourtant des objectifs a priori bien modestes : la réduction des loyers et la redistribution des prairies au profit des petits fermiers. Or, face au refus obstiné de l’agent du propriétaire, seule une prise de contrôle effective du domaine pouvait leur permettre d’obtenir satisfaction, via la mise en œuvre de leurs revendications par leurs propres soins. En clair, il s’agissait pour eux non pas d’exproprier le propriétaire à proprement parler, mais entre autres, d’honorer leurs loyers à leurs propres conditions, c’est-à-dire bien en-dessous du montant officiellement requis. Ce qu’ils firent jusqu’en novembre 1922, date à laquelle ils restituèrent le domaine non sans faire l’objet de poursuites judiciaires, qui se prolongèrent au moins jusqu’en avril 1926. Par ailleurs, ils convertirent une partie des terres en pâturages communs, louèrent des parcelles à des paysans « sans terre » de Broadford, nommèrent des responsables chargés de la surveillance des troupeaux et de l’entretien des clôtures et expulsèrent les employés refusant de se plier aux exigences du soviet 23.

A cette expérience en milieu rural s’ajoutèrent d’autres plus ou moins similaires, tels les soviets de Toovahera, de Kilfenora, de Ballyvaughan et celui intégrant plusieurs localités des environs de Crab Island (tous également situés dans le comté de Clare), probablement d’avril 1922 à février 1923 ; ou encore, bien avant cela, la ferme collective de plusieurs milliers d’hectares implantée dans le comté de Galway, au printemps 1920, après expropriation des propriétaires. Là aussi, chaque cas fut l’œuvre de laissés-pour-compte des lois agraires de 1903 et 1909, aspirant notamment à une plus juste répartition des terres et une baisse drastique des loyers, qu’ils imposèrent en s’appropriant la direction des domaines, en lieu et place des propriétaires terriens et de leurs agents 24. Cependant, comme le soulignait déjà en 2005 l’historien Fergus Campbell, 25 l’agitation agraire qui ravagea l’ouest du pays à l’époque révolutionnaire n’a pas encore donné lieu à un examen approfondi susceptible de faire davantage ressortir son caractère socialement subversif – examen approfondi dont ont, en revanche, bénéficié les conflits industriels 26.

Le principe d’autogestion connut ainsi, dans le secteur industriel, un nombre de mises en œuvre tel qu’il serait trop long de toutes les présenter ici, même succinctement. Certaines méritent néanmoins quelque attention. A commencer par le soviet que les mineurs d’Arigna (comté de Leitrim) instituèrent en mai 1921, en vue de relancer la production de l’un des puits fermés par la direction de l’entreprise minière, suite à leur refus d’accepter des réductions de salaire. Les mineurs finirent par restituer le site une fois le conflit résolu, deux mois plus tard. 27 Puis, en septembre de la même année, ce fut le tour d’environ 40 ingénieurs de la fonderie de Drogheda (comté de Louth), également en lutte contre la baisse des salaires – que les salariés durent accepter début novembre, après trois mois de grève –, de s’ériger en soviet sur leur lieu de travail, avant d’en être délogé par la police au bout d’une journée seulement 28. Un sort assez proche attendit les travailleurs de la pêcherie de Castleconnell (comté de Limerick) en novembre : organisés en soviet afin d’obtenir la rémunération de leurs heures supplémentaires, ils eurent finalement gain de cause après avoir été contraints de négocier, sous la menace des armes de l’IRA 29. Les ouvriers des minoteries de Quaterstown (comté de Cork) eurent moins de chance : en grève depuis le 13 janvier 1922 – là aussi pour la défense des salaires –, ils décidèrent d’investir les usines et firent repartir la machine productive jusqu’à leur départ forcé, une semaine plus tard, sur injonction de l’IRA, provoquant par là-même l’échec du mouvement30. Autre soviet encore qui vit l’intervention des forces de l’ordre (en l’occurrence l’armée nationale de l’État libre d’Irlande) : celui de l’usine à gaz de la ville de Tipperary, établi sur fond de conflit salarial, de mars à août 1922 31. Mais le vent de la révolte autogestionnaire souffla surtout sur une industrie laitière et boulangère du sud-ouest du pays, contrôlée par l’entreprise Cleeve.

Cleeve est le nom d’une riche famille protestante qui, à l’époque de la Révolution irlandaise, se trouvait à la tête d’un réseau de plus de cent laiteries, minoteries et usines dédiées à la fabrication de lait condensé et de pain, situées dans les comtés de Limerick, Tipperary et Cork de la province de Munster. Cet empire industriel et commercial employait près de 3 000 personnes et se faisait fournir par environ 5 000 céréaliers et producteurs laitiers. A partir de 1918, l’entreprise Cleeve, comme bien d’autres à travers le pays, fut le théâtre de conflits sociaux portant sur les salaires et les conditions de travail – impliquant principalement le Syndicat des transporteurs –, dont un certain nombre devait tourner à l’expérience « soviétique » autogestionnaire : d’abord, du 15 au 21 mai 1920, dans la laiterie de Knocklong (comté de Limerick) et ses douze branches installées dans des localités voisines, toutes restituées après satisfaction des revendications ; puis, du 15 août au 3 septembre 1921, dans la minoterie et l’usine de fabrication de pain de Bruree (comté de Limerick), rendue à ses propriétaires non sans l’intercession de l’IRA ; et enfin, de mai à juillet-août 1922, dans 39 laiteries et usines de fabrication de lait condensé et de pain des comtés de Limerick, Tipperary et Cork, graduellement mises en échec par le jeu combiné du boycott des céréaliers et des producteurs laitiers, et de l’ingérence de l’armée nationale de l’État libre d’Irlande. Par ailleurs, outre l’emploi du terme « soviet » pour les désigner, les expériences autogestionnaires de Cleeve se caractérisèrent par d’autres symboles subversifs, tel le drapeau rouge hissé sur le toit des établissements ou encore sous la forme de slogans ouvertement anticapitalistes, comme le fameux « Nous faisons du pain pas de profit » (« We make bread not profits ») inscrit sur la façade de l’usine de Bruree 32.

Reste à savoir, à présent, si les protagonistes des soviets irlandais, toutes catégories confondues, entendaient dépasser le stade de la symbolique subversive et de la simple amélioration des conditions existantes.

A bientôt pour la seconde partie.

Notes:

  1. Charles Townshend, « Historiography: Telling the Irish Revolution », dans Joost Augusteijn (dir.), The Irish Revolution, 1913-1923, Basingstoke, Palgrave, 2002, p. 6. Précisons ici que toutes les citations issues d’ouvrages ou d’articles en langue anglaise sont traduites en français par l’auteur du présent chapitre.
  2. Depuis la partition de 1922, les deux entités constitutives de l’île d’Irlande se sont distinguées des autres démocraties d’Europe occidentale, via l’absence en leur sein de clivages idéologico-politiques reposant essentiellement sur des questions socio-économiques avec, pour schématiser, un camp progressiste (situé à « gauche » de l’échiquier politique) et un camp conservateur (situé à « droite »de l’échiquier politique). Ainsi en est-il de l’Irlande du Nord où chacune des deux principales forces antagoniques fonde sa raison d’être sur la défense d’un ordre défini en termes à la fois politique et ethnico-confessionnel. En clair, à chaque communauté ethnico-confessionnelle correspond une étiquette politique particulière : nationaliste pour des catholiques minoritaires, favorables au rattachement du territoire au reste de l’île ; unioniste pour des protestants majoritaires, favorables au maintien du territoire à l’intérieur du Royaume-Uni. Toutefois, cet antagonisme s’est quelque peu estompé depuis le milieu des années 1990 après avoir pourtant atteint son acmé pendant environ trente ans, sous la forme d’un conflit qui aura marqué les esprits par son cortège de violences a priori inextinguibles. Quant à l’État sud-irlandais ‒ connu comme la République d’Irlande depuis 1949 ‒, jusqu’au boom économique des années 1990-2000, il était apparu sous les traits d’un pays idéologiquement conservateur que symbolisaient certes une Église catholique quasi-omnipotente ‒ dont l’affaiblissement, qui accompagna la prospérité évoquée ci-dessus, se traduisit par de profonds changements d’ordre sociétal ‒, mais aussi un système politique bipartisan constitué de deux organisations, le Fianna Fail et le Fine Gael, qui ne pouvaient guère passer pour progressistes. Né au lendemain de la Guerre d’indépendance de 1919-21, ce système se forgea sur fond d’antagonismes à caractère essentiellement constitutionnel (entre partisans et adversaires du traité anglo-irlandais de 1921 qui prévoyait la partition de l’île et la création d’un État semi-indépendant dans sa partie méridionale) et macro-économique (entre partisans du libre-échange et ceux du protectionnisme). Bien que la nature de ces oppositions évolua au fil du temps, la loyauté électorale dont bénéficièrent depuis les deux principaux partis du pays ne devait un tant soit peu se démentir qu’aux élections législatives de 2011. Lesquelles virent la gauche incarnée par un parti travailliste des plus modérés obtenir un score historique en se plaçant en deuxième position avec 19,4 % des voix.
  3. L’Irish Republican Brotherhood est une société secrète, de type maçonnique, fondée en 1858 par des vétérans de la rébellion avortée de 1848. Elle se fixait pour objectif d’établir en Irlande une république indépendante, par voie insurrectionnelle, via la stratégie dite de la « force physique ». Elle échoua une première fois en 1867. Malgré le déclin qui s’ensuivit – au profit du mouvement pour le Home Rule (visant l’autonomie de l’Irlande au sein de l’ensemble britannique), plus modéré et légaliste –, l’organisation devait renaître de ses cendres au début des années 1910.
  4. Les Irish Volunteers est une milice nationaliste créée en 1913, en réplique à la fondation par les unionistes d’une Ulster Volunteer Force (Armée des volontaires d’Ulster), destinée à faire obstacle à l’application du Home Rule (autonomie pour l’Irlande adoptée au parlement de Londres en 1912), les armes à la main si nécessaire.
  5. Créée lors de la grève générale de Dublin en 1913, afin d’assurer la protection des travailleurs contre les violences policières, l’Irish Citizen Army allait par la suite se transformer progressivement en une force offensive et subversive, sous l’impulsion de James Connolly.
  6. On doit l’expression de « désobéissance civile » au philosophe radical américain, Henry David Thoreau (1817-1862). Celle-ci incarne, en règle générale, tout acte de résistance non-violente à des autorités, des lois ou des politiques considérées comme injustes ou pernicieuses pour le bien-être de l’humanité. Elle peut être aussi un moyen de pression en faveur de réformes destinées à faire respecter, notamment, la démocratie, la justice sociale ou les droits de l’homme. Outre Thoreau, Léon Tolstoï (1828-1910), Gandhi (1869-1948) et Martin Luther King (1929-1968) devaient compter parmi les plus grands adeptes de la désobéissance civile.
  7. A titre indicatif : de 1918 à 1921, on comptabilisa 782 grèves – couronnées de succès pour la plupart – rien que dans le secteur industriel. Chiffres donnés par Public Record Office London, strikes and lockouts, 1914-21, Lab 34/14-20, Lab 34/32-39. Cité dans Emmet O’Connor, Syndicalism in Ireland, 1917-23, Cork, Cork University Press, 1988, p.25.
  8. A titre indicatif : ce chiffre correspond à environ 49 % de l’ensemble des ouvriers du pays, eux-mêmes représentant environ un tiers de la population active, pour une population de 4 390 219 habitants, selon le recensement de 1911. Chiffres donnés par Conor Kostick, Revolution in Ireland: Popular Militancy, 1917-23, Londres, Pluto Press, 1996, p.139 ; W. E. Vaughan, A. J. Fitzpatrick (eds), Irish Historical Statistics,Dublin, Royal Irish Academy, 1978, p.3 ; Census of Ireland, 1911, General report, Occupations of the people, 1912-13, Cd.6663, CXVIII, 1, p.xxviii-xxx.
  9. Chiffres donnés par le journal syndical The Watchword of Labour, 26 juin 1920, p.1 ; Desmond Greaves, The Irish Transport and General Workers’ Union: The Formative Years, 1909-1923, Dublin, Gill and Macmillan, 1982, p.259, p.276.
  10. Le cattle driving consistait à faire subrepticement sortir de son enclos le bétail des éleveurs pour ensuite le placer sur la terre d’un fermier du voisinage ou – la plupart du temps – le disperser sur les routes.
  11. La politique d’implantation coloniale menée en Irlande au 17e siècle atteignit un degré de réussite tel qu’en 1703, les catholiques, malgré leur écrasante supériorité numérique, ne possédaient plus que 14 % des terres, contre 90 % cent ans plus tôt ! Ce n’est que suite à la « guerre agraire » de la fin des années 1870 que la paysannerie catholique allait graduellement reprendre possession des terres, principalement en dehors de l’Ulster, via toute une série de réformes agraires, culminant avec les lois Wyndham (1903) et Birrell (1909) qui leur permettaient d’acheter leurs exploitations notamment par voie de prêts remboursables à l’État.
  12. Sur tous ces mouvements, voir notamment Donny Gluckstein, The Western Soviets: Workers’ Councils Versus Parliament, 1915-20, Londres, Bookmarks, 1985 ; Alexandre Skirda, Anarchy’s Cossack: the Struggle for Free Soviets in the Ukraine, 1917-21,Londres, AKPress, 2004 ; Eric Aunoble, Le Communisme, tout de suite ! Le mouvement des Communes en Ukraine soviétique (1919-1920), Paris, Les Nuits rouges, 2008 ; Andrew Janos, William Slottman (dir.), Revolution in Perspective: Essays on the Hungarian Soviet Republic of 1919, Los Angeles, University of California Press, 1971.
  13. Il importe ici de préciser que le terme d’« autogestion » est relativement récent, ses premiers usages ne datant que des années 1950. Ce qui signifie que des expériences autogestionnaires – du moins reconnues comme telles rétrospectivement – eurent lieu avant même la création du concept d’autogestion.
  14. Entretien donné en 1979 à la revue Nouvelle critique. Cité dans Ouvrage collectif, De l’autogestion : théories et pratiques, Paris, Editions CNT-RP, 2013, p.40.
  15. Cornélius Castoriadis, « Autogestion et hiérarchie », Paris, Le Grain de sable, 2012, p.2. Extrait de Le Contenu du socialisme, paru en 1979 aux éditions 10/18. Edition en ligne : http://www.autogestion.asso.fr/?p=1995 (consulté le 14 août 2016).
  16. Sur les soviets et comités d’usine russes, voir Marc Ferro, Des Soviets au communisme bureaucratique, Paris, Gallimard, 1980 ; Oskar Anweiler, The Soviets: The Russian Workers, Peasants, and Soldiers Councils, 1905-1921, New York, Panthéon Books, 1974 (version française : Les Soviets en Russie, 1905-1921, Paris, Gallimard, 1972).
  17. Précisons ici que si les syndicats irlandais ne s’impliquèrent pas officiellement dans la lutte pour l’indépendance, ils ne vécurent pas pour autant entièrement en marge de la Révolution. Ils apportèrent ainsi sporadiquement leur appui à la cause nationale par des actions destinées notamment à entraver l’effort de guerre britannique – à l’instar de celles que menèrent les dockers et les cheminots irlandais, avec l’aval de leurs directions syndicales, de mai à décembre 1920 : les uns refusèrent de décharger les navires transportant du matériel de guerre, les autres d’acheminer les troupes britanniques vers les zones de combat.
  18. Voir les différents compte-rendus de la presse nationale de l’époque, The Freeman’s Journal, 14 avril 1920, p.4 ; The Irish Independent, 14 avril 1920, p.6 ; The Irish Times,14 et 15 avril 1920, p.6 ; The Irish Examiner, 14 et 15 Avril 1920 p.5.
  19. Sur le Soviet de Limerick, voir Liam Cahill, Forgotten Revolution: Limerick Soviet, 1919, A Threat to British Power in Ireland, Dublin, O’Brien Press, 1990. Édition en ligne, 2003: www.limericksoviet.com/Book.html (consulté le 6 février 2013) ; D. R. O’Connor Lysaght, The Story of The Limerick Soviet, April 1919, Limerick Soviet Commemoration Committee, 3rd edition, 2003 (orig. 1979),http://homepage.eircom.net/~paddytheassessor/lim//lysaght.htm (consulté le 6 février 2013).
  20. Voir The Freeman’s Journal, 30 janvier 1919, p. 4, 1er février, p.6, 3 février, p.4, 21 février 1919, p.4 ; The Irish Examiner, 30 janvier 1919, p.4-5, 31 janvier 1919, p.5, 1er février 1919, p.9, 3 février 1919, p.6, 4 février 1919, p.5 ; The Irish Independent, 30 janvier1919, p.2-3, 31 janvier 1919, p.2, 1er février 1919, p.5, 3 février 1919, p.3 ; The Irish Times, 8 février 1919, p.1, 15 février 1919, p.6 ; The Anglo-Celt, 1er février 1919, p.6-7, 8 février 1919, p.3.
  21. Voir notamment The Cork Examiner, 27 janvier 1922, p.5, 28 janvier 1922, p.7, 30 janvier 1922, p.4-5, 1er février 1922, p.4-5, 3 février 1922, p.5, 6 février 1922, p.4-6, 7 février 1922, p.5, 9 février 1922, p.4-6, 11 février 1922, p.5-6, 13 février 1922, p.6, 15 février 1922, p.4-5, 16 février 1922, p.4-7, 17 février 1922, p.4, 18 février 1922, p.8 ; et l’organe du Parti communiste irlandais The Workers’ Republic, 11 et 18 février 1922, p.3.
  22. Voir notamment The Cork Examiner, 3 septembre 1921, p.8, 7 septembre 1921, p.5, p.8, 8 septembre 1921, p.8, 15 octobre 1921, p.7, 20 octobre 1921, p.3.
  23. Sur le Soviet de Broadford, voir Michael McCarthy, « The Broadford Soviet », The Old Limerick Journal, n° 4, 1980, p. 37-40. Version en ligne :www.limerickcity.ie/media/Media,3937,en.pdf (consulté le 8 février 2013).
  24. Sur ces expériences en milieu rural, voir The Freeman’s Journal, 9 mai 1923, p.5, 17 mai 1923, p.6, 25 mai 1923, p.6 ; Kevin O’Shiel, « The Dail land courts », The Irish Times, 14 novembre 1966, p.10.
  25. Fergus Campbell, Land and Revolution, 1890-1921, Oxford, Oxford University Press, 2005, p.226-285.
  26. Voir notamment Emmet O’Connor, Syndicalism in Ireland, 1917-23, op. cit. ; Conor Kostick, Revolution in Ireland: Popular Militancy, 1917-23, op. cit.
  27. Voir The Freeman’s Journal, 28 mai 1921, p.5 ; The Irish Independent, 30 mai 1912, p.6.
  28. Voir The Freeman’s Journal, 15 septembre 1921, p.3, 16 septembre 1921, p.6, 17 septembre 1921, p.5, 3 novembre 1921, p.5 ; The Irish Times, 16 septembre 1921, p.5, 3 novembre 1921, p.6.
  29. Voir l’organe officiel du syndicats des transporteurs The Voice of Labour, 10 décembre 1921, p.4.
  30. Voir The Freeman’s Journal, 16 janvier 1922, p.5, 27 janvier 1922, p.5, 2 février 1922, p.7, 8 février 1922, p.5, 9 février 1922, p.4, 10 février 1922, p.6 ; The Irish Examiner, 27 janvier 1922, p.6, 28 janvier 1922, p.3, 9 février 1922, p.6, 10 février 1922, p.2, 11 février 1922, p.6.
  31. Voir The Voice of Labour, 10 mars 1922, p.2 ; The Freeman’s Journal, 6 mars 1922, p.5, 13 mars 1922, p.5, 22 mars 1922, p.6, 5 août 1922, p.4 ; The Irish Independent, 29 juillet 1922, p.5.
  32. Sur les soviets de l’entreprise Cleeve, voir David Lee, « The Munster Soviets and the fall of the House of Cleeve », dans David Lee, Debbie Jacobs (dir.), Made in Limerick,vol.1, History of Industries, trade and commerce, Limerick Civic Trust, 2003, p.287-306. Version en ligne : www.limerickcity.ie/media/limerick%20soviet%2015.pdf(consulté le 8 février 2013) ; D.R. O’Connor Lysaght, « The Munster Soviet creameries », Irish History Workshop, vol.1, 1981, p.36-49.
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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 20:20
Declan Kearney, dirigeant du Sinn Fein

Declan Kearney, dirigeant du Sinn Fein

« L’idéologie du républicanisme irlandais trouve ses racines dans la Révolution française : liberté, égalité, fraternité. » D’emblée, le décor était planté, le 24 septembre dernier, quand le Président du Sinn Fein, Declan Kearney, prit la parole sous la coupole de la maison du Parti communiste français, où Pierre Laurent venait de lui souhaiter la bienvenue. Heureuse initiative que cette rencontre chaleureuse entre deux forces de la gauche européenne dont beaucoup d’observateurs sous-estiment grandement les convergences de vue politiques tout comme la qualité des rapports humains entre militants ou dirigeants des deux partis.

En France, on connait surtout le Sinn Fein pour sa lutte politique en Irlande du Nord en faveur de la réunification de l’île, et donc pour que soit mis fin à l’occupation anglaise de la partie septentrionale du pays. Quelle expérience , en effet ! Depuis 18 ans, sur la base de l’accord historique et atypique dit « du Vendredi saint », ce parti co-dirige la province…avec la formation politique diamétralement opposée, le DUP, qui représente la droite dure, résolue à obtenir le maintien de la région dans le giron britannique ! L’intelligence politique du Sinn Fein a réussi jusqu’ici à surmonter toutes les tensions et les crises , aussi bien celles provoquées par Londres -qui cherche à limiter l’autonomie de l’Irlande du Nord- que celles suscitées au sein du gouvernement régional de Belfast par les peu coopératifs « partenaires » conservateurs, d’autant plus nerveux qu’ils constatent la popularité croissante du Sinn Fein, tant au Nord de l’île que dans le reste du pays.

Et c’est bien là qu’il faut mesurer la nouvelle donne irlandaise depuis quelques années : le Sinn Fein est devenue l’étoile montante de la scène politique irlandaise dans son ensemble. Aux dernières élections (2016), il est même devenu, avec 14% des suffrages, la troisième force de la République d’Irlande, bousculant le jeu politicien des partis ultra-libéraux qui s’y partageaient le pouvoir jusqu’ici. A côté des leaders emblématiques -en particulier le charismatique Gerry Adams- a émergé une nouvelle génération de dirigeants et de dirigeantes, que représente si bien Mary Lou Mc Donald, mon ancienne collègue du groupe GUE au Parlement européen, aujourd’hui députée au Parlement de Dublin et Vice-présidente de son parti.

La réunification de l’île reste plus que jamais, le coeur du projet du Sinn Fein . Le « Brexit » vient même d’en exacerber l’enjeu en menaçant de ressusciter la frontière entre l’Irlande de Nord -dès lors, en principe, hors de l’Union européenne- et le reste du pays, membre de l’UE. Pas question de « subir le Brexit » a souligné Declan Kearney à Paris : 200 000 emplois sont liés au commerce entre les deux parties de l’île et 10% de l’économie d’Irlande du Nord dépendent de son maintien dans l’Union européenne. « Le Sinn Fein croit que ce contexte représente une opportunité stratégique pour promouvoir la lutte pour mettre fin à la partition du pays ».

Mais cette authentique force de gauche ne se contente pas d’être le fer de lance de la lutte pour la réunification de l’Irlande. Elle est désormais largement reconnue comme le « moteur du changement social et politique » dans l’ensemble du pays, et notamment « la principale force politique contre l’austérité », a insisté le dirigeant irlandais. Pas étonnant que le nombreux public présent à « Fabien » pour cette belle occasion ait manifesté sa solidarité avec ces amis encore trop mal connus alors qu’ils représentent aujourd’hui un acteur majeur de la gauche européenne. La soirée s’est logiquement poursuivie en trinquant à la bière brune et en dansant au rythme endiablé des balades irlandaises…

Lire aussi:

Intervention de Declan Kearney, dirigeant du Sinn Fein, pour la réunification de l'Irlande permise par le Brexit, lors de la rencontre "Solidarité Irlande" du PCF avec le Sinn Fein le 24 septembre à l'occasion des 35 ans de la grève de la faim des prisonniers politiques irlandais

Le 24 septembre, Pierre Laurent et le PCF s'engagent avec le Sinn Fein dans la bataille pour la réunification de l'Irlande

LE SINN FEIN, ACTEUR MAJEUR DE LA GAUCHE EUROPEENNE (Francis Wurtz, L'Humanité Dimanche - 6 octobre 2016)
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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 20:18

Intervention inaugurale de Jean-Marc Cléry (coordinateur FSU Bretagne) - mis en ligne sur sa chaîne You Tube par borchar6031769

La suite du débat en vidéo va suivre bientôt...

Photos Jean-Luc Le Calvez

Photos Jean-Luc Le Calvez

Le débat de la fête de l'Humanité 2016 à l'espace Bretagne le samedi 10 septembre sur "La République et les identités régionales: faire vivre la culture et la langue bretonne" avec Stephanie Stoll, présidente de Diwan, Paolig Combot, président de Ar Falz Skol Vreizh, et Jean-Marc Cléry (FSU Bretagne)
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