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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 08:45

Douzième réunion publique de notre campagne de l'après-présidentielle, la trentième depuis que nous avons lancé la campagne du Front de Gauche en novembre, ce meeting de fin de campagne qui a réuni une cinquantaine de personnes fut assurément un moment très fort de cette belle dynamique citoyenne que nous avons construite ensemble. Pierre Zarka, député pendant deux législatures à partir de 1978, ancien secrétaire national des Jeunesses Communistes, ancien directeur de l'Humanité jusqu'en 2001, responsable national de la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique et un des intellectuels du Front de Gauche, était notre invité. Le discours de Pierre, d'une intelligence lumineuse, nous a ouvert des perspectives sur le sens de notre action et les objectifs essentiels que l'on doit se donner, au Front de Gauche. Il ne faut pas restreindre nos ambitions. Il faut se dire que la lutte ne se ménera pas qu'à l'échelle nationale ni sur le terrain institutionnel et qu'elle ne se jouera pas que dans les partis mais dans leur capacité à stimuler et à s'articuler à un mouvement social qui peut surgir à un moment inattendu. Au-delà du soutien aux combats syndicaux, de l'ambition de peser sur le PS et de faire des bons résultats aux élections pour augmenter notre influence sur les décisions prises, nous devons viser les retrouvailles du social et du politique, la reconstruction d'une culture politique émancipatrice, débarassée des références idéologiques du capitalisme, et ouverte sur la perspective de son dépassement. Marie Huon et moi, nous avons exposé en préambule tous les motifs de satisfaction et d'espoir qui ressortent de la campagne que nous avons mené collectivement depuis 8 mois et ce que nous percevions comme étant les enjeux de ces législatives.   

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 05:59

Dans le cadre de la campagne législative, le Front de Gauche organise une réunion publique à Plouegat-Guerrand, la commune qui avait donné le meilleur résultat de la circonscription à Jean-Luc Mélenchon le 22 avril dernier (21% en deuxième position). Cette assemblée citoyenne organisée par Yann Guéméné et introduite par Ismaël Dupont et Marie Huon portera sur tous les enjeux politiques, sociaux et démocratiques de cette élection législative. Venez nombreux pour faire partager vos analyses et prendre connaissance des propositions du Front de Gauche! La réunion aura lieu à 20h ce vendredi 1er juin à la salle du Mille Club près du stade de football de Plouegat-Guerrand.

bandeau Front De Gauche

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 07:24

 

 

                        François Longérinas

(membre de la direction nationale du Parti de Gauche, ancien élu vert de Paris ayant rejoint le Front de Gauche avec Martine Billard) 

 

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animera une réunion publique cantonale - assemblée citoyenne

 

sur l'écologie et les perspectives actuelles pour la gauche de transformation sociale

 

 

dans le cadre de la campagne législative du Front de Gauche

en présence de Ismaël Dupont et Marie Huon

candidats dans la circonscription de Morlaix,

 

 

A Lanmeur, salle Steredenn

 

le jeudi 31 MAI à 20H

 

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 09:33

 Réunion publique cantonale -  Débat

 

FRONT DE GAUCHE

L’HUMAIN D’ABORD

 

EGALITE FEMMES/HOMMES

 

 

 

 

Avec

 

Laurence COHEN

Sénatrice communiste

Responsable nationale « Droits des Femmes »

 

Ismaël DUPONT Marie HUON

Candidats aux législatives

 

 

 

 

Réunion publique

Mardi 22 mai à 20H

Salle de Saint-Eutrope

PLOUGONVEN

 

 

Imp. Spéc.PCF.

 

 

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Société égalitaire ou Société d’ordre sexué ? Laurence Cohen*

le 14 novembre 2011

Société égalitaire ou Société d’ordre sexué ? Laurence Cohen*

La bataille idéologique fait rage, dans une situation de crise systémique, les conquêtes des femmes sont remises en cause au nom du « libre choix ». 

En 2011, n’est-il pas paradoxal de devoir écrire un article justifiant l’importante et incontournable place des femmes dans la vie des institutions publiques et politiques ?
Faut-il rappeler l’héritage de la révolution française et notamment l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui proclame « Tous les citoyens étant égaux aux yeux de la loi sont également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités et sans autre distinction que celles de leurs vertus et de leurs talents ». Ces droits universels sont en réalité des droits  essentiellement masculins. Et pourtant, certains philosophes « des Lumières », comme Condorcet, posent la question des femmes dans la sphère publique. Olympe de Gouges prête sa voix aux femmes dans une déclaration des droits de la femme. D’autres femmes sont dans la rue pour exiger du pain ! Mais la révolution les exclut de l’expression formalisée, institutionnalisée de la vie politique.

Le conservatisme de la société française a maintenu les femmes dans une situation d’infériorité juridique durant des décennies. Quelques rappels pour mémoire : les filles ne sont accueillies à l’école publique qu’en 1878, ce n’est qu’en 1944 que les femmes ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité ; jusqu’en 1946, les réductions des salaires féminins étaient légalement autorisés ; jusqu’en 1965, les femmes n’avaient pas le droit de travailler sans demander l’autorisation de leur mari ; jusqu’en 1967, les moyens de contraception médicale, notamment la pilule, étaient interdits ; la dépénalisation (sous conditions) de l’IVG, n’a été adoptée définitivement qu’en 1979…Ainsi, outre les différentes formes de pressions culturelles ou religieuses, les institutions républicaines de notre pays joueront un rôle important dans l’existence et le maintien des dominations masculines sur les femmes.

 

Ce sont les luttes des femmes qui permettront qu’elles soient reconnues comme des citoyennes à part entière !
Mais la bataille idéologique fait rage et dans une situation de crise systémique, les conquêtes des femmes sont remises en cause au nom du « libre choix ». Parler de liberté de choix dans une société capitaliste est un leurre qui peut conduire à des positions fausses et dangereuses. Pour n’en rester qu’au sujet de la place des femmes dans les institutions, notre rôle de parti révolutionnaire n’est-il pas de créer les conditions favorisant la prise de pouvoir des femmes ?

On ne peut, en effet, en rester à ce constat accablant : les femmes occupent une portion congrue dans la sphère politique, même après le vote de la loi sur la parité le 6 juin 2000. Cette loi qui fait toujours débat au sein de la société française, jusque dans nos rangs : «  La parité serait une affaire de quotas, elle institutionnaliserait la différence des sexes, elle obligerait les femmes à assumer des responsabilités alors qu’elles ne sont pas prêtes ou pas capables… Une femme pour une femme, c’est un non sens. » Il est intéressant de noter qu’on ne s’interroge jamais sur les capacités réelles des hommes, elles sont « naturelles».

La bataille de la parité

 

Ces blocages, que l’on retrouve dans tous les partis politiques y compris au sein du PCF, ne sont-ils pas dus, pour une part, au fait que s’attaquer aux pouvoirs politiques, c’est aussi remettre en cause les comportements individuels, intimes qui touchent la sphère privée ?

Pourtant, au-delà des controverses concernant la parité, cette loi nous invite à construire de nouvelles avancées démocratiques. La parité n’est pas une fin en soi, il s’agit d’un levier, d’un outil permettant de remettre en cause l’exclusivité du pouvoir masculin et d’obtenir la reconnaissance de l’égalité des droits dans le domaine politique. Mais cette loi doit être modifiée, enrichie pour obtenir enfin le partage des pouvoirs. Les mesures financières ne sont pas suffisantes, elles sont même inefficaces. Les grands partis paient les pénalités, et rien ne change sur le fond. Mettons en place un bilan des candidatures et au-dessous des 50% de représentation des femmes, le parti concerné serait frappé par une interdiction administrative de concourir à telle ou telle élection. Ainsi, il serait pénalisé dans la représentation de tous ses candidats qu’ils soient hommes ou femmes. N’y aurait-il pas également besoin de mesures coercitives comme l’arrêt des modes de scrutins uninominaux au profit des scrutins de liste ? A titre d’exemple, les femmes ne sont que 107 femmes députées soit 18,7% à l’assemblée nationale, alors qu’elles sont 48,8% dans les conseils régionaux.

L’exemple de la réforme des collectivités territoriales illustre parfaitement combien le combat contre les discriminations de sexe reste un enjeu démocratique. Si cette loi n’est pas abrogée, de nombreux conseillers seront supprimés et remplacés par des conseillers territoriaux siégeant à la fois dans les conseils généraux et les conseils régionaux avec un titulaire et un suppléant. Il y a fort à parier que les titulaires seront des hommes, les suppléantes des femmes, ce que nous venons de vivre aux dernières cantonales ! Les choix des candidatures pour les élections législatives de 2012 étant en cours, il nous faut être particulièrement attentives à la représentation des candidates. Quand on se bat pour la pleine égalité entre les femmes et les hommes, on se bat pour faire évoluer la société tout entière. Ainsi, notre engagement va de pair avec celui en faveur de la proportionnelle, indispensable pour sortir du poids de la notoriété des sortants, permettant un vrai renouvellement, donc plus de femmes et de jeunes. Enfin pour donner un sens nouveau aux institutions il est indispensable de permettre aux hommes et aux femmes de toutes conditions sociales de participer aux affaires du pays, ce qui nécessite de mettre en place un statut de l’élu.

 

La situation des femmes, leurs conquêtes sont un baromètre de la civilisation, à nous de mener le combat ensemble pour faire en sorte que la société fasse un bond en avant en obtenant l’égalité politique.
 
*Laurence Cohen est responsable du secteur Droits des femmes/féminisme du PCF.

ÉGALITÉ FEMMES/HOMMES : DES DIFFéRENCES À L’INDIFFéRENCE ! Laurence Cohen, Elisabeth Ackermann, Francine Perrot*

le 08 mars 2012

ÉGALITÉ FEMMES/HOMMES : DES DIFFéRENCES À L’INDIFFéRENCE ! Laurence Cohen, Elisabeth Ackermann, Francine Perrot*

Le mouvement féministe a, en quelque sorte, obligé nos sociétés à s’interroger sur les questions de domination. L’histoire, la sociologie, l’anthropologie ainsi que les sciences politiques se sont alors penchées sur la question de genre.

Que recouvre cette terminologie de genre ? N’est-ce pas une traduction un peu hâtive de gender qui nous vient des pays anglo-saxons ? Apparu à la moitié du XXe siècle, ce concept a été employé par des médecins américains qui voulaient témoigner d’un « hiatus » entre corps et identité.

Gender renvoyant à la dimension culturelle de la sexuation du monde, ne faut-il pas plutôt parler « des genres » ce qui englobe à la fois la notion « de sexe biologique » et celle « de sexe culturel, social » ? D’après, l'historienne Joan W. Scott, l'une des pionnières de la théorie du genre : « le genre est un élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon première de signifier des rapports de pouvoir ».
Le mouvement féministe a, en quelque sorte, obligé nos sociétés à s’interroger sur les questions de domination. L’histoire, la sociologie, l’anthropologie ainsi que les sciences politiques se sont alors penchées sur la question de genre.

La main d’œuvre féminine au cœur de l’exploitation
Pourtant, on a l’impression, quand on mène des batailles féministes et qu’on s’adresse aux progressistes, militant-e-s syndicaux/ales et politiques, d’être plongé-e-s dans une sorte de schizophrénie ! La tendance consiste, en effet, à diluer les luttes spécifiques des femmes dans les exigences globales du mouvement social avec une exacerbation en période de crise.

 

Le patronat, lui, a bien intégré la notion de genre, et il utilise le travail féminin comme une sorte de laboratoire d’expérimentation lui permettant de généraliser précarité et flexibilité à l’ensemble du monde du travail. La main-d’œuvre féminine est une des catégories de main-d’œuvre qui modèle depuis 20 ans l’évolution du marché du travail et son aliénation est au cœur du rapport salarial d’exploitation.
Prenons l’exemple des femmes immigrées, très représentées dans les entreprises de nettoyage, mais aussi de services à la personne, elles ont en quelque sorte, été les expérimentatrices involontaires de normes d’insertion voulues par les patrons : il s’agit d’une insertion « individuelle », avec mise en concurrence féroce des individus sur des critères de plus en plus subjectifs, entraînant une fragilisation sociale et psychique accrue.
Mais ne perdons pas de vue ce paradoxe : le travail, même difficile et dévalorisé, constitue une émancipation pour les femmes, le rejet d’un ordre social qui réduit l’activité féminine à l’espace domestique. Si les femmes sont en première ligne des attaques, elles le sont aussi dans les luttes : ouvrières de Lejaby contre la fermeture de leur entreprise, salariées de ED à Créteil ou de DIA (ex ED) en Isère contre le travail dominical…

 

Aux pratiques patronales discriminatoires, s’ajoutent les politiques publiques longtemps pro-familiales et pro-natalistes, qui ont renforcé les inégalités de sexe et conforté les mentalités en confinant les femmes dans un rôle exclusif de procréation.

Le féminisme, vecteur de toute émancipation humaine

 

L’égalité pleine et entière est loin d’être gagnée, l’obscurantisme veille et pas seulement loin de chez nous. Rappelons-nous, récemment, la montée en première ligne de Christine Boutin, contre le nouveau programme des classes de Première L et ES en Sciences de la vie et de la terre. La présidente du Parti chrétien démocrate, relayant la position du Vatican, préconisait ni plus ni moins de censurer les travaux scientifiques sur « le genre », les accusant de parti pris idéologique. Démonstration supplémentaire que le féminisme reste une lutte sulfureuse et subversive, confortant notre analyse, à savoir qu’il n’est pas possible de transformer la société sans placer le féminisme comme vecteur de toute émancipation humaine.

L’exemple du travail ou des programmes scolaires résume bien la façon dont les institutions, au sens large, traitent des questions de genre et de sexualité, dans un schéma de référence unique : patriarcal et hétéronormé. Les média pourraient jouer un rôle dans la vulgarisation des recherches sur ces questions, au lieu de reproduire à l’envi des stéréotypes sexistes. Quant à la représentation des femmes en politique, il est inquiétant de constater que les progrès sont très lents et que la loi sur la parité ne peut être utilisée dans les scrutins uninominaux !

Soyons de celles et de ceux qui révolutionnent toutes ces pratiques d’un autre âge et qui imposent le respect de la dignité des femmes dans tous les domaines. Luttons contre les préjugés, déconstruisons les représentations qui enferment dans un modèle. à quelques semaines du premier tour de la présidentielle, notre discours ne doit pas
être globalisant mais « sexué». Il doit prendre réellement en compte les femmes/citoyennes dans leur quête d’égalité, 70 ans après leur conquête du  droit de vote. C’est la seule façon de changer la donne, de modifier le rapport de forces et de gagner. Comme Jean-Luc Mélenchon le fait dans les meetings ou encore face à Marine Le Pen pour dénoncer la réalité de son programme réactionnaire et xénophobe, les candidates et les candidats aux législatives du Front de Gauche auront à cœur de porter haut et fort les exigences des femmes.
Ce sont elles qui façonnent  le projet de société que nous voulons bâtir ensemble pour une société de progrès, de justice sociale, de respect mutuel, du mieux vivre ensemble, de l’égalité.

 
 Les exigences des femmes


• l’autonomie financière, pour laquelle no us proposons la publication des bilans d’égalité des entreprises précisant les résultats réels en matière d’égalité dans  l’embauche, les  salaires,  la formation, la reconnaissance des équivalences des métiers ; la formation d’un corps d’inspecteurs pour veiller à l’application réelle de l’égalité professionnelle ; l’attribution de fonds publics aux entreprises qui respectent l’égalité  salariale. Le temps de travail partiel imposé ne sera plus la norme. Le SMIC sera  porté à 1 700 euros et les droits à la retraite  rétablis à 60 ans à taux plein. Des politiques pour déconstruire les représentations sexuées des métiers seront menées. Un  pacte pour le développement des services publics sera signé ainsi que la création d’un service public de la petite enfance.

• la liberté de pouvoir disposer de son corps. Dans cet esprit, seront organisées des campagnes d’information  et de prévention concernant  la contraception et  l’avortement avec prise en charge à 100%. La loi HPST sera abrogée, les ARS supprimées. Les centres IVG seront maintenus et développés en milieu hospitalier.

 

La Revue du Projet, n° 15, mars 2012

 

• le partage des pouvoirs par l’exercice de toutes les responsabilités politiques et électives à égalité.
Et enfin pour veiller à l’application réelle de cette politique, nous remettrons en place un ministère « droits des femmes » dont le rôle sera transversal avec des pouvoirs et des moyens réels. 

*Laurence Cohen, Elisabeth Ackermann, Francine Perrot sont membres du secteur Droits des femmes/féminisme du PCF

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 14:22

Il y avait environ 120 personnes hier à la salle du Cheval Blanc de Plourin les Morlaix pour assister et participer au débat de la gauche organisé à l'initiative du Front de Gauche, principalement des sympathisants de l'une ou l'autre des organisations représentées (Front de Gauche, EELV, PS, NPA). Nous remercions Claude Bonnard d'avoir bien voulu animer le débat et de l'avoir fait avec tact et maîtrise.

 

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J'ai mis en avant lors de mes 10 mn d'intervention liminaire le fait que grâce au travail et à la dynamique actuelle du Front de Gauche, qui a pesé lourd dans l'absence de progression du FN, aujourd'hui incapable de se trouver au second tour, la gauche toute entière est renforcée et en mesure de dégager Sarkozy et sa droite anti-sociale, réactionnaire et xénophobe. C'est une priorité que de battre Sarkozy.

J'ai rappelé en quoi le Front de Gauche, avec sa dimension citoyenne affirmée, était une force nouvelle ayant l'ambition de refonder toute la gauche et d'en éviter la dérive centriste, force ouverte qui réunit le meilleur de la tradition socialiste, communiste, trotskiste, écologique, alternative, altermondialiste, c'est à dire différentes courants de pensée, organisations et sensibilités, réunies par des diagnostics, des analyses et des objectifs communs.

Constat- d'abord- du caractère systémique de la crise du capitalisme et de l'absence de réponse appropriée de la social-démocratie compromise depuis 25 ou 30 ans dans l'essor d'une financiarisation, d'une regression des droits sociaux et d'une dérèglementation qui sont à l'origine de la crise financière.

Crise du capitalisme qui se traduit par la montée de l'insécurité sociale, de la précarité, des inégalités (1/3 de travailleurs précaires, 9 millions d'emplois au SMIC, 8,2 millions de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, 5 millions de chômeurs au moins en France). Mais aussi, au-delà, par des crises démocratiques (montée de l'abstention, de l'extrême droite, de l'autoritarisme libéral en Europe) et écologiques extrêmement dangereuses. J'ai rappelé que cette crise financière que l'on cherche aujourd'hui à faire payer aux peuples par le chantage à la dette était liée à une répartition de plus en plus inéquitable des revenus et des richesses produites par les travailleurs, les profits étant de plus en plus accaparés par les actionnaires, les rentiers, les patrons et cadres dirigeants, et de moins en moins redistribués aux salariés et à l'ensemble des citoyens sous la forme d'une hausse des salaires, d'une réduction du temps de travail, d'une protection sociale et de services publics de qualité.

Face à ce constat d'une société de castes et d'inégalités renforcée, d'une précarisation du grand nombre, d'une domination tyrannique de la finance sur les pouvoirs publics, face à des élites politiques de plus en plus oligarchiques, nous affirmons la nécessité d'une rupture complète avec le néo-libéralisme qui maintient toute l'Europe dans la spirale dans la régression sociale et d'une rupture avec la simple gestion sans ambition du système par la gauche de gouvernement, au nom d'un prétendu réalisme économique qui cache souvent le manque d'audace et de courage.

J'ai rappelé notre résolution à remettre en cause les traités européens portés par des gouvernements réactionnaires et anti-sociaux: Traité de Lisbonne, Mécanisme Européen de Stabilité, Pacte de de gouvernance, de responsabilité et de stabilité pour l'euro.

Nous ne pouvons non plus nous accommoder d'une prétendue rigueur de gauche qui consisterait à donner raison à la "pégagogie de la soumission" consistant à dire que les citoyens vivent au-dessus de leurs moyens et ont bénéficié d'un Etat trop généreux alors qu'ils n'ont au contraire pas profité significativement des gains de productivité réalisés ces 30 dernières années. C'est là une manière de refuser de remettre en question les privilèges et les pouvoirs exhorbitants de la finance. J'ai mis en avant les grandes priorités du Front de Gauche:

- 1. Partager les richesses pour lutter contre la précarité et l'insécurité sociale.

- 2. Lutter efficacement contre la financiarisation de l'économie et les pouvoirs mortifères des banques et des marchés en changeant les statuts de la BCE, développant une autre politique de crédit aux Etats et aux entreprises, reprenant en main le secteur bancaire et assurantiel.

- 3. Assurer la transition écologique de la société par une planification écologique.

- 4. Mettre en place une Assemblée Constituante qui légifère sur les institutions d'une 6ème République qui en finirait avec la monarchie présidentielle, le cumul des mandats, le bipartisme, la culture de la délégation de pouvoir.      

 

J'ai souligné et critiqué le choix du PS de laisser adopter (par son abstention, y compris au Sénat où il aurait pu rejeter le texte), le mécanisme de stabilité et de refuser de faire ratifier par référendum le pacte qui prévoit d'instituer la règle d'or et l'austérité budgétaire partout en Europe, en remettant en cause la souveraineté des peuples et des parlements dans la définition de leurs politiques et sociales.

J'ai rappelé que les écologistes avaient aussi voté pour ces textes (du moins pour le MES qui incluait l'autre pacte) au Parlement Européen. J'ai dénoncé comme dangereuse pour l'économie et la simple préservation des services publics et de la protection sociale la volonté de Hollande de revenir à l'équilibre budgétaire en 2017 alors que nous avons cette année 4,5% de déficit: l'austérité généralisée en Europe ne peut conduire qu'à la récession.

Le NPA, par l'intermédiaire de son porte-parole, Laurent Baudry, a passé beaucoup de temps à nous critiquer, aussi bien sur le plan local que national (manque d'indépendance vis à vis du PS, Front de Gauche "auberge espagnole", prétendue parti-pris pro-industrie de l'armement de Mélenchon...), tout en avouant avoir de nombreux points de convergences avec le programme du Front de Gauche et il a affirmé de manière peu cohérente à mon avis une ambition unitaire dans les luttes en ne cessant de se démarquer des autres et de les stigmatiser en leur faisant des procès d'intention.

 

Après les interventions préalables, Gwenegan Bui (PS), Dominique Guizien (EELV), Laurent Baudry (NPA) et moi avons répondu à des questions portant sur:

- notre position par rapport au nucléaire et aux questions énergétiques en général.

- notre position par rapport au poids des dépenses d'armement dans le budget et au nucléaire militaire.

- notre position par rapport à la ratification des traités européens qui imposent l'austérité et le libéralisme.

- notre position sur les moyens de réduire la dette et sur le rôle de l'argument de la dette publique pour imposer des politiques néo-libérales.  

- notre position par rapport au financement de la protection sociale et aux réformes fiscales à entreprendre pour assurer plus de redistribution des richesses, la pérénnité et la qualité de la protection sociale.    

 

Compte-rendu réalisé par Ismaël Dupont.  

 

 

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 14:20

Nos deux dernières assemblées citoyennes thématiques (l'agriculture à Saint Pol de Léon avec Xavier Compain le 9 mars; l'école avec Gérard Aschieri le 21 mars) ont réuni chacune 30 et près de 60 personnes et étaient chacune d'un excellent niveau.

Il faudra une bonne mobilisation pour ce qui sera peut-être notre dernière assemblée citoyenne thématique dans la région de Morlaix avant les présidentielles avec un très bon orateur, l'économiste Nicolas Béniès, qui a déjà animé une assemblée citoyenne très nourrissante à Pont Labbé devant 100 personnes il y a deux mois.

 

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 06:48

Mercredi 21 mars

Assemblée citoyenne sur l'école avec Gérard Aschieri

organisée par le collectif citoyen du Front de Gauche Morlaix à Saint Martin des Champs.

 

Invité par le Front de Gauche Morlaix grâce à Daniel Crassin et Daniel Ravasio, l'ancien secrétaire national de la FSU, premier syndicat dans le milieu enseignant, Gerard Aschieri, avec un mélange de simplicité, d'humanisme, de souci de vérité, de sens de la complexité et des nuances, nous a proposé une réflexion extrêment intéressante sur l'école au cours de sa première intervention de 30 mn et dans le riche débat qui a suivi. Entre 55 et 60 personnes étaient présentes à cette neuvième assemblée citoyenne du Front de Gauche Morlaix depuis novembre, tout aussi passionnante que celle sur l'agriculture avec Xavier Compain 15 jours plus tôt.     

 

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Introduction au débat par Gérard Aschieri 

Le Front de Gauche permet à des gens qui ne sont pas membres d'un parti de travailler ensemble. De manière autogérée, nous nous sommes constitués en groupe école avec des chercheurs, des enseignants, des politiques, des associations de parents d'élèves pour enrichir, préciser et débattre le programme du Front de Gauche. Il y a depuis 5 ans en permanence des luttes autour de l'école- luttes nationales et luttes locales. Cela s'explique par des suppressions de postes continues: on n'en est plus à enlever la mauvaise graisse, à alléger le mammouth, pour reprendre les fameuses et élégantes formules de Allègre et d'un premier ministre. On s'attaque maintenant à l'os lui-même. Mais qu'on le comprenne bien, les suppressions de postes ne sont pas seulement effectuées pour faire des économies: elles sont en liaison avec une orientation politique dangereuse. Elles touchent d'abord les lieux où on avait mis des moyens pour compenser les handicaps de publics et d'élèves qui avaient davantage besoin d'encadrement humain: élèves défavorisés des quartiers, Rased... Le gouvernement a renoncé à toute ambition pour la masse des jeunes, il a renoncé à réduire les inégalités.

On nous dit que les moyens ne font pas tout et que les évaluations internationales PISA n'attestent pas de l'efficacité de notre système scolaire. Quand on les lit attentivement, toutefois, qu'est-ce qui fait que la France est mal située? Nos meilleurs élèves ont des niveaux tout à fait comparables à ceux des pays les mieux classés. Mais la France est un des pays qui corrige le moins les inégalités dans son système éducatif. Les inégalités sociales qui reproduisent souvent des inégalités familiales trouvent un prolongement dans des inégalités scolaires par une sorte de fatalité qu'il faut briser. On a développé plus qu'ailleurs en France une école fondée sur la mise en concurrence des élèves, des établissements, parfois même des personnels. Il y a aujourd'hui moins de mixité sociale dans les écoles qu'auparavant: or, la mixité sociale est une condition de la réussite de tous. Dans les zones où il y a le plus de ségrégation, montrent les sociologues et les chercheurs en éducation, les résultats sont moins bons qu'ailleurs. Cette ségrégation croissante s'explique par quoi? La desectorisation partielle, l'abandon de la politique d'éducation prioritaire (les ZEP), l'avantage donné au privé qui n'a pas les mêmes obligations que le public (accueillir tous les élèves) et qui lui impose une concurrence déloyale.

Le thème de l'égalité des chances que met en avant le gouvernement est une supercherie. On va créer des internats d'excellence, une discrimination positive, des desectorisations visant à extraire d'établissements difficiles pour les tout meilleurs élèves des quartiers populaires et tous les autres, on les abandonne. Cette idée de favoriser l'égalité des chances se figure par une image de la course, de la compétition, qui ne correspond pas à nos attentes pour les jeunes car malheur au perdant... Elle responsabilise l'élève en le rendant coupable de ses échecs plutôt qu'elle n'invite à une réflexion critique sur le système et ses ratés. A l'égalité des chances nous voulons substituer l'égalité des droits. Le thème de l'égalité des chances est une manière de ne pas traiter l'égalité des droits. Le Front de Gauche pour l'école a écrit un texte sur "L'Ecole de l'égalité" où l'on défend l'égalité d'accès à une école de qualité et on l'on entend que l'on affiche pour tous les enfants des objectifs ambitieux. Nous nous retrouvons tout à fait dans les objectifs émancipateurs du plan Langevin-Wallon pour l'éducation conçu dans l'après-guerre: former l'homme, le travailleur, le citoyen. Porter la scolarité à 18 ans. Former des jeunes pour se situer dans un monde complexe, faire face aux défis de notre époque, tel que celui de la transition écologique. Rendre l'accès au droit à la culture effectif par l'éveil précoce de la curiosité, la levée des inhibitions et des interdits liés au milieu social. Rendre effectif l'accès à l'information pour avoir des citoyens conscients et réfléchis. 

Quand on connait la situation de l'école aujourd'hui, on peut dire: on n'y arrivera pas. Est-ce qu'on est fou de dire "il faut la scolarité jusqu'à 18 ans"? Si on le croit, c'est une prophétie auto-réalisatrice. Si on ne le fait pas, tous collectivement, on en paiera le prix. Nous, nous pensons qu'il y a la possibilité de faire un autre pari: "Tous capables!". 

Notre démarche sera de concevoir l'école, ses programmes, ses méthodes, à l'aune des enfants qui n'ont que l'école, ce qui s'oppose à l'externalisation de l'éducation qui deviendrait la norme par défaut de dispositif adapté dans le service public d'éducation (cf. boîtes privées d'aides aux devoirs, mairies et secteur associatif prenant en charge les difficultés des élèves). C'est à l'école qu'il doit y avoir la prise en charge de l'échec scolaire. L'école doit être son propre remède. 

Evidemment, il faut des postes: l'éducation, c'est de l'humain qui travaille sur de l'humain. Il y a un besoin de personnels. Il faut des moyens, y compris pour travailler differemment. Il faudrait plus d'adultes bien formés qui puissent prendre en charge collectivement et complémentairement les enfants, en croisant des regards différents. Il faut de la formation: on a supprimé la formation initiale, la formation continue n'existe pratiquement plus, la recherche en éducation est presque au point mort faute d'encouragement public. Or, il s'agit là de donner des instruments, d'abord intellectuels, pour que les enseignants s'occupent bien des enfants. 

Il faut aussi poser la question de la place et du rôle des parents. Etablir un statut pour les délégués parents. S'il n'y a pas de lien entre les familles et les enseignants, s'il n'y a pas de la confiance, cela rend plus difficile la réussite des enfants.

 

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Le débat. 

 

Un intervenant met en avant le fait que les Zones d'Education Prioritaire (ZEP) aujourd'hui enterrées par le gouvernement n'ont pas connu la réussite escomptée du fait des déficits culturels des populations des quartiers populaires, insuffisamment compensés par un effort de démocratisation passant par les collectivités locales, les maisons de la culture...

Daniel Crassin met lui en avant le problème des moyens: comment allons-nous financer les 70000 postes au moins qu'il faudrait créer pour compenser les suppressions de poste de la droite et nous donner les moyens de répondre à nos objectifs ambitieux? Comment trouve t-on l'argent?

Alain David rappelle qu'il y a une attente forte de la population: virer Sarkozy. Mais on ne se pose pas toujours la question: pour faire quoi. Les problèmes de l'enseignement, des suppressions de postes, dfes fermetures de classes, de filières, d'options, des classes surchargées, c'est ce sur quoi les gens réagissent le plus et ce qui a alimenté une série de luttes locales depuis 2002. En même temps, il sera bientôt possible de répondre à la question: est-ce que les prises de position contre les suppressions de poste des socialistes dans l'opposition étaient des convictions ou des postures électoralistes? Est-ce que l'on va rétablir les postes supprimés? Est-ce que la loi Carle qui remet en cause le principe de laïcité va être supprimée? Est-ce que l'on va rompre avec une logique de guettoïsation croissante permise par la destectorisation?

 

Réponses de Gérard Aschieri: Depuis 5 ou 6 ans, il y a de fait un abandon de l'éducation prioritaire sous prétexte qu'on aurait mis des moyens dans les quartiers populaires pour compenser les handicaps et que cela ne marcherait pas. Mais pour moi et pour nous, il ne s'agit pas de mettre plus de moyens mais de mettre beaucoup plus de moyens dans les écoles des quartiers défavorisés. Il faut franchir un palier, monter d'un cran dans le volontarisme. On ne peut pas dire qu'il y a un échec des ZEP: cela aurait été pire sans. Aujourd'hui, ce qui les remplace, c'est le dispositif d'établissements dits Eclair, établissements fondés sur la dérèglementation. Dans ces écoles, il y a une réduction des ambitions pour le commun des enfants, avec le socle commun de compétences qui devient le seul objectif à l'exclusion de l'accès à une culture générale de bon niveau. Ces écoles ont également une approche sécuritaire prééminente de l'éducation. On veut revenir à des ZEP: sur zones, avec des critères sociaux. Les moyens, il ne faudra pas les soupoudrer: il faudra les mettre dans les zones les plus difficiles. Mais tout n'est pas qu'une question de moyens: les écoles doivent travailler avec les associations, les collectivités, les maisons de la culture. 

Quand Hollande affiche l'ambition de recréer 60000 postes dans l'Education Nationale, c'est effectivement une rupture avec la politique de Sarkozy: ce n'est pas négligeable. Mais la fondation Terra Nova proche du PS souligne elle-même qu'on a supprimé 77000 postes ces dernières années. L'éducation représente la moitié des effectifs de la fonction publique d'Etat: je ne vois pas bien où l'on va chercher les postes de fonctionnaires superflus à supprimer pour en recréer dans l'éducation puisque Hollande et le PS veulent travailler à moyens constants et qu'il n'est pas question de faire des coupes sombres dans l'armée, la police, la justice, et que tous les secteurs de la fonction publique sont déjà étranglés par l'application de la RGPP. Hollande va t-il s'attaquer au Trésor Public, au service public des impôts, alors qu'il veut lutter contre les fraudes fiscales, l'évasion fiscale? Le problème est de se donner les moyens de prendre l'argent où il est: la baisse de la TVA dans la restauration est par exemple une mesure imbécile qui coûte 3,5 milliards d'euros à l'Etat par an: j'avais calculé à l'époque que la suspension de cette mesure aurait permis de recréer à budget constant 40000 postes dans l'éducation. A cause des suppressions de moyens de la droite, le métier d'enseignant est devenu plus difficile et il y a une vraie crise des vocations: de moins en moins d'étudiants se présentent aux concours. Dans certains secteurs, il n'y a plus que deux candidats pour un poste. Cette crise du recrutement va poser des problèmes techniques pour créer 60000 postes dans l'Education Nationale. Il va falloir se préoccuper de cela en organisant un principe de pré-recrutement des enseignants au niveau bac +4 permettant une professionnalisation progressive remunérée et garantissant plus d'hétérogénéité sociale des jeunes enseignants. Il va falloir mieux payer les enseignants.  

Pour ce qui est de la loi Carle, les maires ont l'obligation de prendre en charge les frais d'externat dans le privé si il n'y a pas d'enseignement privé dans leur commune. Cette loi provient d'abord d'un amendement de Michel Charasse, pourtant réputé laïc, qui obligeait les maires à payer y compris pour les enfants qui vont dans le privé à l'extérieur de leur commune. C'est un pas de plus dans un système où on considère que le privé, c'est la même chose que le public. C'est une concurrence déloyale car le privé n'a pas les mêmes obligations -notamment celle d'accueillir tous les élèves- et la fondation Terra Nova a montré par ailleurs que le privé a perdu moins de postes que le public ces cinq dernières années, sauf cette année

 

Une intervenante: le pluralisme de l'enseignement n'est-il pas source d'évolution et d'amélioration qualitative?

 

Gérard Aschieri: La liberté d'enseignement est constitutionnelle: il ne s'agit pas de la remettre en cause. Le problème est dans le financement. Le public et le privé n'ont pas les mêmes obligations et le financement des uns et des autres doit tenir compte de cela. Actuellement, la règle de répartition des crédits publics, c'est 20% pour le privé, 80% pour le public, ce qui correspond à peu près à la proportion d'élèves scolarisés dans chaque système. Mais, si on attribuait les moyens en tenant compte de la mixité sociale, on n'aurait pas tout à fait les mêmes résultats. En Avignon, on a fait l'expérience il y a quelques années d'un redécoupage de la carte scolaire pour rassembler les enfants de milieux plutôt aisés et bien dotés culturellement et les enfants de milieux populaires: les enfants des collèges périphériques d'Avigon pouvaient aller vers le centre-ville. Résultat: les bourgeois ont mis leurs enfants dans le privé pour éviter que leurs rejetons se retrouvent avec les autres. Le privé aboutit à créer dans le public une réduction de la mixité sociale. Nous sommes de plus dans une région où il y a des endroits où il y a de l'école privée mais pas d'école publique. Il s'agit d'une anomalie à corriger. Sur le fond, cela me pose tout de même problème que Hollande défende la loi Carle: on est dans une république laïque et on finance tout de même des établissements confessionnels. 

 

Roland Porcher: Je suis d'accord avec l'idée de pré-recrutement permettant aux jeunes de rentrer vraiment dans l'enseignement par choix sans être découragés par l'aléa des concours et les difficultés financières des études qui s'éternisent. Mais ne pourrait-on pas aussi introduire dans ces pré-recrutements de la discrimination positive? Mettre dans des écoles des profs qui ont connu les difficultés des élèves. La question de l'accès aux métiers de l'éducation des jeunes issus de milieux populaires se pose, et si certains élèves ne se retrouvent plus dans l'école, c'est peut-être aussi qu'ils ne sont pas compris par un corps enseignant où il y a de plus en plus d'homogénéité sociale. 

 

Gérard Aschieri: C'est vrai qu'il y a eu des études faites en Seine Saint-Denis par Patrick Braïmi qui montraient que les élèves avaient plus de chance de réussir avec des profs issus de quartiers populaires eux aussi, les comprenant mieux et ayant peut-être une motivation plus forte encore pour leur permettre de grandir par l'école. Mais plutôt qu'en termes de catégories sociales ou techniques, je préfererais faire de la discrimination positive en terme de zones. Les inégalités sociales sont très territorialisées en France. 

 

Un intervenant, ancien professeur à Tristan Corbière dans l'enseignement technique: les filières STI ont été saccagées, complètement détournées des mises en oeuvre pratiques, des métiers, du rapport aux machines. Ces machines dans lesquels les collectivités ont investi des millions sont aujourd'hui bradées, données ou jetées. A partir des années 1995, on a vu que les moyens de l'enseignement technique étaient retirés petit à petit, on a réduit aussi les programmes: il y a un gachis monstre dans l'enseignement technique qui nous éloigne des besoins des entreprises. Quand Sarkozy parlait de lutte contre la désindustrialisation, nous avions raison de parler de la baisse des moyens dans le technique. 

 

Gérard Aschieri: On peut lier la question de l'enseignement technique et celle de l'enseignement professionnel. De plus en plus, on va oublier les pratiques, la mise en oeuvre. A un moment, on disait: le gouvernement veut changer l'enseignement technique au profit de l'enseignement professionnel. Ce n'est plus le cas: les deux sont touchés. L'enseignement professionnel, dont le coût est élevé du fait du taux d'encadrement et des besoins en matériel, est ciblé particulièrement en termes de réduction de postes. Le substitut dangereux à grande échelle que l'on trouve à cette bonne formation professionnelle et générale: c'est l'apprentissage. Or, un tiers seulement des salariés français travaillent dans la profession pour laquelle ils ont été formés. Tout le monde le dit: il y a une nécessité d'une transférabilité des méthodes, des ressources intellectuelles, qui suppose une formation initiale généraliste solide. Or, c'est tout l'inverse que propose Sarkozy. L'apprentissage n'est pas à rejeter en bloc: tout dépend du niveau où se fait la formation par apprentissage. L'apprentissage conçu pour les élèves en échec scolaire au sortir de la 4ème ou de la 3ème, cela ne marche pas en général: 30% des gosses ne vont pas jusqu'au bout. On peut trouver des solutions individualisées qui n'écartent pas de la poursuite d'études. Ce qui est déterminant dans la réussite scolaire des enfants, c'est d'abord essentiellement les premières années. Il ne devrait y avoir aucun élève qui arrive en CP et que l'on dise a priori voué à l'échec.

 

Alain David: Depuis quelques années, on a complètement délaissé la formation complémentaire pour les salariés alors que c'est une nécessité pour les adapter y compris aux mutations de l'économie et leur permettre d'évoluer et de s'épanouir dans leur travail. Est-ce qu'il ne serait pas intéressant que l'éducation nationale prenne une place beaucoup plus importante dans la formation continue? Actuellement, on voit que quand la formation professionnelle est assurée par le privé, il peut même y avoir des risques de dérives sectaires. Il faut remettre du service public là-dedans.

 

Ismaël Dupont: Je voudrais vous entendre Gérard Aschieri sur les transformations actuelles du mode de gestion des établissements, des personnels et des élèves qui tendent à convertir l'école au modèle de l'entreprise pour les besoins de l'entreprise. Je pense à la gestion des établissements par une pénurie organisée qui met les disciplines, les filières et les options en concurrence les unes avec les autres, dans le cadre d'une autonomie accrue qui permet aux collèges et lycées de tout miser sur des secteurs compétitifs (améliorant l'image de marque de l'établissement) au détriment du reste des fonctions ordinaires de l'éducation. Une autonomie des établissements qui ne part pas de la liberté pédagogique des enseignants mais de la répartition par le chef d'établissement de crédits publics en baisse dans le cadre d'un contexte de mise en concurrence et de restrictions budgétaires toujours plus impossibles à gérer sur le terrain. Je pense aussi aux nouvelles techniques de soumission qui s'installent dans l'éducation: pouvoirs accrus des chefs d'établissement, nécessité constante d'évaluer et de s'auto-évaluer, contrats d'objectifs, notation individuelle, augmentations de salaire à la discrétion des chefs d'établissement. A ce management infantilisant qui part du principe qu'on ne travaille efficacement que sous la pression ou avec l'appât d'un bénéfice matériel personnel s'ajoute une modification même du contenu de l'enseignement sous la forme du socle commun de connaissances et de compétences diffusé de la primaire au collège, et bientôt au lycée. Ce nouveau mode d'évaluation réclamant une situation d'évaluation constante et des obligations de paperasseries épuisantes pour les profs rentre souvent en contradiction avec la logique des programmes et des examens plus traditionnels et instaure de nouvelles prescriptions qui tendent à favoriser un partage inégalitaire entre deux niveaux d'enseignement: un enseignement "light", au rabais, pour les enfants des écoles populaires, un enseignement plus ambitieux et exigeant pour les autres. Cette réforme vise en outre, même si elle bénéficie au départ du soutien de certains milieux pédagogistes favorable à la disparition des notes hiérarchisantes, à l'innovation,  à la trans-disciplinarité, et à la mise en situation d'autonomie de l'élève, à adapter les jeunes à des modes de contrôle et de mise en action prévalant dans le monde de l'entreprise. Ce n'est pas pour rien que l'OCDE cherche à l'imposer partout en Europe au détriment de l'enseignement d'inspiration humaniste ou républicaine.

 

Gérard Aschieri: la question du mode d'organisation et de management de l'éducation est un sujet de divergence important entre les socialistes, qui peuvent dépendre des recettes néo-libérales au nom de l'efficacité et de l'économie, et nous. Stephane Baudry, un intellectuel du PCF membre du groupe éducation, fait remarquer que le patronat veut avoir des gens qualifiés mais ne veut pas les payer. Le néo-libéralisme à l'école se traduit par deux choses complémentaires: la marchandisation des savoirs qui doivent être utilitaires et donner lieu à des exploitations économiques. A ce titre, les compétences, c'est bien plus rentable que les qualifications. Ce néo-libéralisme se traduit aussi par l'introduction à l'école des modes du management qui nous viennent du privé et qui nous sont souvent présentés comme "techniquement neutres", moyens d'une gestion efficace: ce qui compte, ce ne sont plus les procédures mais les résultats. Les élèves, les personnels, les établissements, deviennent des unités autonomes et concurrentes et on évalue a posteriori les résultats. C'est le modèle dominant qui traverse toute la réforme de l'Etat: pour plus d'efficacité, on met en concurrence les hôpitaux, les écoles, les personnels, les utilisateurs entre eux. Les conséquences de ces modes de gestion, ce sont des inégalités et une perte d'unité du service public.

Tout le service public doit avoir une mission qui est l'intérêt général. Or, ce modèle néo-libéral fait prédominer l'intérêt particulier, seul mobile des actions humaines pour les libéraux: ainsi, si un établissement, des enseignants, veulent avoir de bons résultats de leurs élèves au baccalauréat pour être bien évalués, bien notés, avoir davantage de sous ou de candidatures: ils vont trier, sélectionner en amont. Dans les pays anglo-saxons où le modèle d'éducation néo-libérale est bien installé, on parle de "teaching for the test": on n'enseigne plus que pour avoir des bons résultats aux tests, car les primes ou les dotations en dépendent. 

Pour ce qui est du socle commun de connaissances et de compétences: c'est quelque chose qui peut apparaître bien a priori que de définir un objectif commun de transmission à l'école. Le hic, c'est que le socle ne vise pas ce qu'il semble viser. Sa grande caractéristique est de déterminer un certain nombre de choses qui apparaissent comme essentielles. Du coup, toutes les autres, toutes les connaissances émancipatrices, de culture générale et scientifique, non mentionnées par le socle, apparaissent comme du luxe, ce à quoi certains ne peuvent prétendre au vu de leurs difficultés ou de leur manque de prédispositions. Il s'agit de faire le partage entre ce qui est offert à tout le monde et ce qui est offert à quelques uns. Derrière il y a le partage des élèves et des établissements en deux, partage qui reproduit des frontières sociales. Philippe Merrieu, le pédagogue, a eu cette bonne formule dont je partage l'idée à propos du "socle commun": "il y en a qui auront le socle, d'autres qui auront le socle et la statue". Dans notre texte "Pour une école de l'égalité", on parle de "culture commune". La notion de socle est une notion fermée, qui s'oppose à des savoirs vivants et non pas figés. 

 

Un intervenant: Pourquoi ne reparlons nous pas tout simplement de nationalisation de l'enseignement? 

 

Gérard Aschieri: Il faut déjà commencer par revenir sur la concurrence déloyale entre privé et public. Ce ne sera pas facile. On a des familles qui pensent qu'elles n'ont qu'à donner à leurs enfants une bonne éducation et qui croient que, parce qu'elles pourront choisir, elles donneront une bonne éducation. Elles se trompent, certes, mais on est bien obligé de composer avec la réalité des attentes sociales. 

 

D'autres intervenants ont interpellé notre invité sur le statut réservé aux langues régionales dans le projet éducatif du Front de Gauche, sur l'intégration de l'éducation dans les projets de marchandisation de l'OMC, sur la casse des Rased.  

 

Gérard Aschieri: Dans le programme éducatif du Front de Gauche il n'y a pas de position nettemment affirmée sur la question de l'enseignement des langues régionales mais, personnellement, je suis depuis les projets de Lang pour l'intégration de Diwan dans le service public. Pour ce qui est de l'assaut néo-libéral sur l'école, rappelons les objectifs de Lisbonne en 2000: augmenter les qualifications pour 50% d'une classe âge (les 50% restants, la future main d'oeuvre peu qualifiée, est laissée de côté), imposer partout le nouveau management public. Pourtant, les pays les mieux dotés dans les classements PISA sont ceux qui n'ont pas suivi ces orientations néo-libérales. Un des enjeux du vote Front de Gauche, c'est de mener la bataille au niveau européen contre le néo-libéralisme. 

 

Jean-Marc Rouault a analysé la casse en cours de l'enseignement technique avec des conséquences dramatiques pour les élèves qui ne peuvent suivre des contenus de formation beaucoup plus théoriques et abstraits qu'avant et des profs qui sont obligés de se reclasser très rapidement. Il n'y a pas que la filière STI de touchée: les filières tertiaires et ST2S (santé, social) sont aussi maintenant dans la ligne de mire. 

 

Roland Porcher a posé une question sur la possibilité de faire vivre au sein des personnels de l'école le débat démocratique.

 

Ismaël Dupont: Qu'y a t-il dans le projet éducatif du Front de Gauche sur l'évolution de l'enseignement supérieur? Quel est notre position par rapport à la LRU, cette loi dite de la Liberté et de la Responsabilité pour les Universités votée par la droite en 2008 et qui prévoit la mise en concurrence des universités, leur autonomie grandissante favorisant les inégalités et les variations territoriales, l'attribution de moyens en fonction de projets et d'une excellence dans des domaines de recherche rentables, la réduction des pouvoirs démocratiques des personnels et des étudiants, l'installation d'une logique d'entreprise à l'université? Il ne semble pas là encore que les socialistes soient prêts à mettre en cause fondamentalement cette loi d'inspiration néo-libérale. Que proposons-nous pour que les étudiants en fac aient plus de moyens pour travailler et s'instruire dans de bonnes conditions? Avons-nous un projet de remise à plat de l'enseignement supérieur remettant en cause les privilèges des classes prépa et des grandes écoles pour aller vers une amélioration des conditions d'enseignement pour la majorité des jeunes étudiants? Je porte d'autant plus d'intérêt à cette question que Marie Huon, notre candidate suppléante, a commencé à s'engager en combattant la LRU avec son syndicat étudiant à la fac de Brest.

 

Gérard Aschieri: L'évidence, c'est qu'il faut abroger la LRU et ce qui va avec: le rôle de l'AERS, la distribution des moyens en fonction de projets compétitifs. La LRU, c'est l'autonomie, la mise en concurrence, moins de démocratie dans l'université. Celui qui a le pouvoir, c'est celui qui distribue les moyens, en l'occurence l'Etat qui fait passer ses objectifs d'économie et de rentabilité financière en premier par une logique de contractualisation. Une dizaine d'universités qui se trouvent déjà en déficit voient leur gestion confiée à des recteurs. La recherche perd son indépendance et sa vocation désintéressée. Il y a dans notre pays un sous-investissement de l'Etat dans les universités. L'étudiant en Université (en comptant les IUT qui font augmenter le coût moyen) coûte 9000 € à la société, l'étudiant en classe prépa aux grandes écoles, 14000€. Mais ne nous y trompons pas: déshabiller Paul n'habillera pas Pierre car il n'y a que 9000 étudiants en classe prépa par an. Il faut en tout cas augmenter les passerelles, les échanges d'enseignants, entre la fac, les prépas, les grandes écoles.

 

Conclusion de G. Aschieri: Ce qu'on propose au Front de Gauche, c'est quelque chose d'ambitieux. On ne vous dira pas que c'est facile à mettre en oeuvre. On ne dit pas: votez pour nous, on s'occupera du reste. Nous on dit: on se battra avec vous mais il faudra vous battre. Quelque soit le résultat des élections, il y aura des batailles d'idées, des batailles sociales à mener.

 

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 06:33

 

Assemblée citoyenne de Saint Pol de Léon sur l'agriculture: vendredi 9 mars 2012

 

Cela a été un grand moment de réflexion politique partagée et d'éducation populaire sur un thème si important pour la région et le Léon. 30 personnes étaient venues assister à cette huitième Assemblée Citoyenne du Front de Gauche organisée dans le cadre de la campagne législative et présidentielle depuis le mois d'octobre: elles ne l'ont certainement pas regretté tant l'intervention de Xavier Compain et le débat auquel elle a donné lieu ont été instructifs et stimulants.

 

J'ai ouvert la réunion par une courte intervention pour rappeler la logique des Assemblées Citoyennes, me féciliter de la dynamique de la campagne militante du Front de Gauche qui porte ses fruits aujourd'hui dans notre rapport à la population et dans les intentions de vote, et j'ai aussi mis en avant le caractère central de la question de l'agriculture dans les problèmes politiques de la région en rappelant qu'on était confronté aux effets pervers de l'agriculture productiviste et hyper-concentrée tels que les algues vertes ou la pollution du Guillec et de la baie de Mogueriec aux pesticides en octobre 2010.

 

Jean-Jacques Labous, syndicaliste à Saint Pol de Léon, a ensuite exposé les particularités de la Bretagne au niveau agricole, puisqu'il s'agit de la première région agricole de France, et, à l'intérieur de la Bretagne, de la région léonarde, le marché de légumes le plus important au niveau de la quantité et de la diversité.

 

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Xavier Compain, responsable national du PCF en charge des secteurs de l'agriculture et de la pêche, ancien responsable du MODEF, et éleveur de vaches laitières dans les Côtes d'Armor, a ensuite exposé pendant 40 mn les orientations du Front de Gauche et les actions du PCF dans les assemblées en matière d'alimentation et d'agriculture.

 

Voici les grandes idées qui se dégagent de son intervention:

 

L'agriculture n'est pas une affaire de paysans seulement, et le Front de Gauche le montre très bien depuis 2 ans à travers la multiplicité des réunions publiques qu'il consacre à ce thème. Il s'agit d'un enjeu citoyen sur lequel il ne faut pas hésiter à bousculer le professionnel.

 

Le Front de Gauche met dans le débat public quatre grands engagements en matière d'agriculture:

1) Recréer 300.000 emplois dans l'agriculture alors que tous ceux qui se succèdent depuis 20 ans ont accéléré le démantèlement du milieu agricole. Ce chiffre est crédible: il consiste à recréer les emplois qui ont été liquidés depuis le dernier recensement agricole. La condition pour y parvenir, c'est d'arriver à une meilleure rémunération du travail.

 

2) Tout le monde doit avoir accès une alimentation saine, de qualité.

 

3) Il faut initier la transition écologique de l'agriculture. C'est là sans doute une formulation d'objectif qui doit beaucoup à nos partenaires du Front de Gauche. On est capable de ne pas être d'accord sur tout mais de cheminer ensemble. L'apport des communistes, c'est de dire que c'est le cochon à 2 euros qui fait de la réduction des tailles d'exploitation. Ceci dit la première victime des pesticides, par exemple, ce sont les paysans. Il s'agit d'un scandale plus important que l'amiante: la mutualité agricole n'indemnise pas ou très mal les victimes des pesticides.

 

4) Un développement équilibré du territoire. Le pilier fondamental de la ruralité, ce sont des activités primaires telles que l'agriculture, la pêche, la pisciculture, activités où il faut préserver et étendre l'emploi. Après il y a toute une bataille à mener sur le maintien des services publics au niveau rural.

 

 Le programme agricole du Front de Gauche est un des plus poussés, des plus travaillés. Il implique par exemple:

 

1) De sortir l'agriculture et l'alimentation de l'OMC. Il ne s'agit pas que d'une déclaration mais d'une bataille politique à mener réellement et c'est que nous demanderons, s'ils reviennent au pouvoir, aux socialistes, et au très libéral Stephane Le Foll, déjà annoncé ministre de l'agriculture. Ce qui concerne les estomacs des êtres humains ne doit pas être l'apanage de l'OMC. Après, il y a tout un débat sur la PAC que l'on mène au sein du Parti de la Gauche Européenne au Parlement Européen pour faire face aux défis alimentaires et démographiques qui nous forcent à multiplier par deux la production alimentaire. Il faut définir une politique de sécurité et d'auto-suffisance alimentaire au niveau des grandes régions: cela passe par une régulation et une protection des producteurs locaux. La FAO doit être le grand arbitre international et faire en sorte réellement qu'il y ait des échanges mutuellement avantageux sur les produits alimentaires. Nous ne sommes pas pour autant des inconditionnels du protectionnisme, contrairement aux caricatures: on ne s'interdit pas de commercer du cacao et du café, mais on commerce sans dumping social, environnemental. Il faut à l'échelle nationale ou au moins continentale une planification agricole et alimentaire: le marché ne doit pas tout contrôler.

2) Il faut réorienter les fonds de coopération au développement: plutôt que d'envoyer du riz FAO dans les situations d'urgence simplement, il faut investir dans des outils de prouction et de conservation des biens alimentaires (frigos, silos...) qui permettront aux pays en voie de développement d'être davantage auto-suffisants.

3) Nous ne tolérerons pas que les accords bilatéraux de libre-échange laminent nos emplois agricoles. Actuellement, l'Europe importe 450000 tonnes de viande bovine par an: c'est de la viande à moins de 1€ le kilo comme celle qui vient d'Argentine. Les accords du Mercosur nous en imposeraient 500000 tonnes de plus. Dès lors, la messe est dite sur la production bovine française. La même chose s'est produite il y a 30 ans au niveau du mouton. Résultat: aujourd'hui, 7 agneaux sur 10 sont importés.

4) Il faut en finir avec le discours lénifiant sur les « montagnes de beurre, les fleuves de lait ». Bruno Lemerre, le paysan de Neuilly, nous dit qu'il ne reste que 15 jours de stocks de céréales en France. Au niveau international, c'est 60 jours. La FAO recommande au moins 75 jours de stocks pour assurer la sécurité alimentaire. C'est la pauvreté de ces stocks alimentaires qui rend les peuples plus vulnérables aux aléas climatiques, aux aléas du marché et à la spéculation. Martine, la voisine de Xavier Compain, a un théorème infaillible pour dénoncer cette situation: si ceux qui sont aux mannettes des politiques agricoles s'occupaient d'un troupeau de vaches, cela ferait bien longtemps qu'ils l'auraient fait crever par imprévoyance et étourderie.

5) Assurer la transition écologique de l'agriculture, c'est resemer et produire nos protéines végétales sur le territoire européen. Actuellement, 75% de l'aliment d'élevage est importé (soja, manioc) et si la Bretagne a de beaux porcs, c'est d'abord parce qu'elle a de beaux ports pour faciliter ces importations. Il faut un accompagnement financier pour produire à nouveau sur notre sol des protéines végétales pour nos élevages: ces aides pourraient être associées à une taxation des importations sur des critères environnementaux (coût en émission de gaz carbonique, normes de production) et sociaux, alimentant un fonds destiné à la transition écologique de l'agriculture.

C'est dans l'air du temps de soutenir verbalement les filières labélisées, les circuits courts, le bio: pour nous, c'est un objectif essentiel, et c'est pour cela que des électeurs Verts rejoignent la gauche de transformation sociale et écologiste que nous représentons. Mais le bio exclusif, il faut en avoir conscience, cela ne représente que 3% de la consommation au niveau national. Pour ce qui est des circuits-courts actuellement, on bute sur l'organisation du capitalisme, il faut le dire! Pour développer ces modes de production et de consommation, ce qui est indispensable afin qu'ils ne bénéficient pas qu'à une minorité de la population, il faut faire sauter les verrous du code des marchés publics. Actuellement, rappelons-le et c'est inadmissible, les paysans qui font du bio sont les derniers payés de la PAC et les plus contrôlés. De plus, il y a bio et bio: il suffit d'aller dans un rayon bio d'un supermarché et de voir que tous les fruits et légumes bio sont d'importation, sauf les betteraves. Un producteur qui fait du bio et qui commence à mettre la main dans la grande distribution se fait vite bouffer le bras. La grande distribution n'est pas notre alliée mais l'adversaire des solutions progressistes en matière de consommation et de rémunération des producteurs, n'ayons pas peur de le dire.

Le troisième grand axe de notre transition écologique concerne l'accès au foncier. Je pense à l'accaparement des terres cultivables chez nous par les habitations et les promoteurs ou les plus gros exploitants, au Sud par des spéculateurs qui font du business sur la famine. Ainsi, par exemple, la Somalie produit de l'oignon blanc bio à la pelle mais importe du riz FAO. Dans le même ordre d'idée, on peut parler de la honteuse vente forcée de leurs quotas de pêche par les pays pauvres ou du pillage des eaux territoriales du Sud de l'Afrique par des navires russes ou japonais. Et au Kenya, croyez-vous qu'il y a beaucoup de gens qui mangent des fleurs? L'objectif inconditionnel que l'on se donne, c'est que la terre aille à l'agriculture et à l'alimentation. En France, dès maintenant, il faut agir pour changer la gouvernance des SAFER: tout ça grenouille actuellement dans les mains non désintéressées des copains du syndicalisme majoritaire. Il faut y mettre de « l'ingrédient public », nos élus dans leur diversité. Il faut aller vers l'élargissement syndical dans les Safer et SBAFER et intégrer même des citoyens à leur gestion selon nos principes d'une 6ème République impliquant les citoyens dans les décisions. De la même manière qu'il existe actuellement une SMI, surface minimale d'exploitation, il faut aller vers une surface maximale d'exploitation, pour s'opposer au devenir industriel de l'agriculture et à son hyper-concentration destructrice d'emplois. Il faudrait respecter effectivement la règle existant actuellement suivant laquelle quand une terre se libère, on consulte d'abord les petits, puis les moyens exploitants pour son rachat. Mais le meilleur rempart contre la course au productivisme et à l'agrandissement, c'est la rémunération du travail. Les paysans ont perdus 50% sur le litre de lait ces dernières années. Aujourd'hui, la contractualisation les oblige à des contrats hypothétiques. Ce que nous disons nous, et nous sommes entendus des exploitants, c'est qu'en dessous de 320 € les 1000 litres, on ne rémunère pas le litre de lait. Un bon niveau de rémunération se situerait à 400 € les 1000 litres. Actuellement, seulement 7% du prix d'un pot de yaourt revient au producteur de lait. De la même manière, les producteurs de fruits et légumes crèvent la bouche ouverte depuis 15 ans à cause du dumping social et environnemental des importations.

 

André Chassaigne a élaboré un projet de loi pour le revenu paysan qui a été approuvé par l'ensemble des représentants de la profession consultés (FNSEA, Confédération Paysanne, Jeunes Agriculteurs...) et par les associations de consommateurs (CLCV, familles de France, CGT) et les associations humanitaires (secours catholique, restos du coeur). Celui-ci prévoit d'abord d'encadrer les marges de la grande distribution par des coefficients multiplicateurs. En 1986, les taux de marges oscillaient entre 25 et 30%: ils peuvent maintenant atteindre 400%, comme sur la pêche-nectarine l'été dernier! Parce que Leclerc est le grand financeur du PS, tous ne s'en émeuvent pas à gauche. Nous, nous sommes sur un positionnement de classe: évidemment, nous n'aurons jamais d'amis dans la grande distribution.

La deuxième idée, ce sont les prix indicatifs.

Le troisième outil, une conférence annuelle sur les rémunérations dans l'agriculture: nous vivons sur un mythe, il n'y a jamais eu de négociation dans le monde agricole. Depuis la réforme de la PAC de 1992, les agriculteurs se prennent surtout des coûts de trique par les technocrates qui les ont mis à merci de la concurrence mondiale et de la grande distribution. Nous plaidons aussi pour qu'il y ait des restrictions à l'importation quand nos primeurs arrivent à maturité et suffisent à satisfaire la demande nationale. Quand on est à l'initiative dans les institutions, il y a toujours des choses qui bougent: le PS a voté pour ce projet, revu et amendé, à l'Assemblée et au Sénat. Comment nos amis socialistes diront non dans ce printemps fleuri après avoir dit oui dans cet hiver bien triste?

Pour les élections professionnelles, nous réclamons la proportionnelle.

Le dernier engagement du projet de loi PCF concocté par Chassaigne et la commission agriculture concerne les retraites agricoles. La gauche plurielle les a fait passé de 350 € à 500€ pour les conjoints, à 700€ pour les chefs d'exploitations. Mais la moyenne des retraites agricoles se situe encore autour de 400€. La proposition que nous faisons, et qui reprend les revendications syndicales, c'est d'instaurer une retraite à 1000€. C'est qu'il faut prendre en compte le problème de la dépendance en milieu rural, le coût des maisons de retraite.Pour lutter contre la spéculation et assurer notre sécurité alimentaire contre les variations climatiques, l'engagement communiste, c'est de créer des stocks de sécurité alimentaire au niveau européen.

 

 Le débat

- Jean-Jacques Labous souligne l'inquiétude des salariés des dépôts de légume menacés de fermeture avec la création du grand entrepôt robotisé de la SICA. La Sica nous parle de requalification, de formation professionnelle. Mais il y a une difficulté évidente de réadaptation pour des salariés qui ont 50 ans, qui ont travaillé 30 ans comme manutentionnaires ou embaleurs... De plus, il y a le problème des saisonniers qui vont se trouver sans emploi. Nous craignons que la direction de la Sica fasse traîner les choses et ne revèle qu'au dernier moment les conséquences sociales de son projet pour que les salariés ne se mobilisent pas. Ces milliers d'emplois induits par la construction des nouveaux dépôts pharaoniques dont nous parle Le Guen, le député de Landivisiau, on ne sait pas où il va les trouver. Auparavant il y avait 600 embaleurs dans la zone légumière, aujourd'hui il n'y en a quasiment plus. 

 

- Un intervenant qui travaille lui-même comme saisonnier dans l'agriculture et comme Johny's, Olivier, met en avant les conditions d'exploitation des travailleurs dans les serres de tomates, les champs d'échalottes. Les salaires dans l'agro-alimentaire sont souvent dérisoires pour ceux qui n'ont pas d'exploitation. Avant, on avait le SMIC, maintenant, le salaire, c'est une aumône. Les jeunes iraient bien bosser s'ils étaient payés correctement. Dans le Haut-Léon, entre Saint Pol et Lesneven, c'est l'apocalypse. Dans la région de Brest, grâce à des coopératives du type SAVEOC qui écoutent les revendications des employeurs et des salariés, c'est un peu mieux. Dans le Sud-Finistère c'est encore mieux. Mais chez nous, les agriculteurs sont vraiment prêts de leurs sous et payent leurs saisonniers au lance-pierre. Cela se traduit par une SICA qui a des fonds exhorbitants pour s'acheter des danseuses, dont cette compagnie de fret ferroviaire rivale de la filiale de la SNCF, Novatrans, concurrente du service public, Combiwest, dont le président est le vice-président de la SICA. Qu'est-ce que vont faire les agriculteurs dans cette galère? A chacun son métier. Comment se féliciter que la SICA s'engouffre dans la dérégulation et la privatisation du rail? Elle va maintenant profiter d'un dépôt- d'une plateforme rail-route construite à Saint Martin des Champs avec des deniers publics, mais que la SNCF n'a jamais pu exploiter faute de volonté politique. Là encore, on socialise les pertes et on privatise les profits. 

 

- Joël Helary (CGT) rappelle que parmi les salariés de l'agriculture, il y a 4 coefficients sur 8 en-dessous du SMIC: le coefficient le plus bas représente 9,22€/jour - 1€ de l'heure! Quand on négocie avec la FNSEA, il nous tienne le même discours que le MEDEF: "on vous comprend, on voudrait bien vous donner plus, mais on ne peut pas! On ne pas faire autrement"...

 

- Pour Gaby Le Gall, conseiller municipal communiste à Roscoff, il y a des gens qui assurément s'en mettent "plein les fouilles": Auchan, Leclerc. La plateforme de fret à Saint Martin des Champs a été construite avec nos impôts. Maintenant, la Sica récupère cet outil. C'est inacceptable qu'elle s'engage ainsi dans la dérégulation du fret. Pour laisser passer Combiwest et d'autres compagnies privées, on met en danger des transports de voyageurs et il y a failli avoir de graves accidents à plusieurs reprises suite à une saturation des voies. Par ailleurs, un des moyens de défendre le revenu paysan, c'est la coopérative que le Front de Gauche doit promouvoir et encourager. Dans le Languedoc-Roussillon des producteurs de lait se sont associés en coopérative: il y a quelques années, Lactalis leur donnait 27 centimes pour le litre de lait, maintenant, ils obtiennent 90 centimes du litre de lait. C'est ça les mérites de l'organisation coopérative: créer un rapport de force pour négocier des prix rémunérateurs auprès des intermédiaires et de la grande distribution. La Sica au départ avait ce type de mérites, mais elle devient une organisation capitaliste. Beaucoup d'agriculteurs d'ailleurs sortent de la Sica aujourd'hui. Oui il y a des bastilles à reprendre: je pense à ces banques qui créent des filiales d'assurances pour spéculer sur la misère des gens. 

 

- Pour Xavier Compain, il y a des possibles à réouvrir. Les coopératives doivent vendre elles-mêmes leurs productions. Or, actuellement, 80% de celles-ci passent par la grande distribution. Il faut une volonté politique pour promouvoir la vente par les coopératives elles-mêmes. 

 

- Alain David met en avant le fait que la nourriture n'est pas une marchandise comme une autre, que c'est vital pour les individus, pour les pays. Il faut donc raisonner en termes de filières: de la production jusqu'à la consommation, on doit sortir de la domination de la finance. 

 

- Ismaël Dupont affirme que pour lui, il ne faut pas hésiter à affirmer son idéalisme et critiquer radicalement les principes du système ou du modèle agricole mondial et européen actuel. 1,3 milliards de personnes, 43% des actifs dans le monde sont des agriculteurs- dans les pays en voie de développement, cela représente 60 à 70% des actifs. Nous sommes donc loin d'être passés à un monde d'économie tertiaire post-agricole. Mais 70% de ceux qui vivent dans l'indigence et qui souffrent de la faim sont des paysans. Pourquoi? En particulier parce que dans les années 1970-1980-1990, le FMI a profité du moyen de chantage que constituait la dette publique pour forcer les pays du Sud à ouvrir leurs marchés aux importations de produits agricoles occidentaux plus compétitifs (car subventionnés en amont et protégés par des prix garantis surtout à l'époque) et pour les encourager à se spécialiser dans des monocultures d'exporation dont les travailleurs sont des salariés et des demi-esclaves plutôt que de poursuivre une l'agriculture vivrière indépendante leur assurant de manger à leur faim. Aujourd'hui, en Afrique, dans les pays arabes, cela coûte moins cher d'acheter du poulet breton que du poulet local... Ces pays en voie de développement ont été rendus trop dépendants des importations et les recettes que leur apporte leur culture d'exportation, comme les cours mondiaux sont contrôlés par les économies les plus puissantes et soumis à toutes les spéculations et variations de la production, sont insuffisantes pour compenser le déficit de la balance commerciale. Il faut donc permettre à ces pays du Sud d'organiser leur sécurité alimentaire par grandes régions sinon par pays et de protéger leurs marchés intérieurs et leurs producteurs. Il faut les aider à se développer techniquement pour avoir une agriculture plus efficace plutôt que de leur vendre des armes, des autoroutes ou des aéroports pour les dictateurs. L'autre volet de ce contre-modèle agricole qui marche sur la tête, c'est l'agriculture industrielle, productiviste, hyperconcentrée et polluante, qui remunère de moins en moins la moyenne des agriculteurs, dans nos pays occidentaux. Est-il normal que la Bretagne produise chaque année 14 millions de porcs, (60% des porcs français), 40% des volailles en France? A côté de cela, nous ne sommes que la vingt-et-unième région française sur vingt-deux pour le montant du revenu paysan. Ce modèle de développement agricole basé sur la dérégulation des prix compensée par des subventions qui donnent toujours une prime à l'agrandissement, l'investissement dans le matériel, basé sur l'endettement privé, l'emprise de la grande distribution et de l'agro-alimentaire, des fabricants d'aliment pour élevage et de pesticides, sur l'hyper-spécialisation et l'élevage hors sol, c'est un contre-modèle qu'il faut repenser, remettre à plat, car il est responsable, sinon d'une surproduction, du moins de prix des denrées ne suffisant pas à faire vivre les producteurs (le prix du porc tombe souvent à 1,10€ le kilo ces derniers mois, alors qu'il faudrait qu'il soit à 1,60€ le kilo pour faire vivre les éleveurs en dehors des subventions compensatoires). Un des moyens de préserver et d'augmenter l'emploi agricole, c'est de revenir à une agriculture paysanne d'intérêt général soucieuse de l'environnement et de la santé publique, pouvant se développer grâce à une protection des prix, un soutien public dans l'accès à la terre, une relation plus directe au consommateur... Rendons-nous compte que le nombre d'agriculteurs a été divisé par 10 en 100 ans: jusqu'où se perpétuera l'hémorragie si on continue à valoriser la production industrielle, l'hyper-spécialisation? L'argent serait mieux employé à défendre une agriculture paysanne qu'à soutenir les grands intérêts agro-alimentaires: en 2009, Doux touchait 200 à 300 euros de l'Union Européenne pour la tonne de poulets abattus. Il faut revoir le mode d'attributions des subventions de la PAC, non pour laisser faire les mécanisme de lutte pour l'existence et la compétitivité maximale du marché non faussé, mais au contraire pour soutenir davantage les petites exploitations, l'agriculture bio et écologiquement responsable. 

 

- Un intervenant: pour aller dans ton sens: il y avait 400 exploitants il y a 30 ans dans la région de Saint Pol de Léon, il y n'en a aujourd'hui plus que 100. 

 

- Yvon Dissez, de l'association "Peuples Solidaires" annonce la création d'un collectif finistérien "pour la Souveraineté alimentaire dans les pays du Sud et en Europe" et dit que ce qu'il a entendu ce soir se rapproche des vues de ce collectif ouvert aux citoyens, aux associations, aux syndicats mais pas aux partis politiques, collectif qui compte pour l'instant plusieurs organisations signataires: CCFD-Terre Solidaire, Peuples Solidaires de Brest, Landerneau, Lesneven, St-Pol -Morlaix, Confédération Paysanne, Chrétiens dans le Monde Rural, Maison de l'agriculture bio, Ti ar Bed. 

Quelles sont les revendications de ce collectif, sur lesquelles il veut inviter les candidats à s'engager:

- Placer le concept de souveraineté alimentaire au coeur des décisions et des mécanismes et décisions au niveau des Etats et des instances supranationales.

- Inscrire le droit à la protection des marchés agricoles, par pays ou groupe de pays, dans les règles du commerce international.

- Soutenir au nord comme au sud une agriculture paysanne et familiale, soucieuse de la place des femmes, maintenant la mixité des cultures et de l'élevage préservant les écosystèmes et l'accès aux semences paysannes. L'UE doit aussi viser  l'autonomie en protéines et encourager des systèmes de production alternatifs, comme l'agriculture biologique.

- Prononcer un moratoire sur les concessions et acquisitions de terres à grande échelle tant que des cadres juridiques contraignants n'ont pas été adoptés aux plans national et international.

- Mettre fin au soutien public à la production et à la consommation d'agrocarburants.

- Lutter contre la volatilité des prix des matières agricoles et énergétiques.

 

(Contact pour se rapporcher du collectif: yvon.dissez@free.fr)

 

- Tout en regrettant que le collectif ne soit pas ouvert aux organisations politiques en tant que telles, constituées parfois comme chez nous au Front de Gauche  de citoyens tout autant révoltés de la marche du monde et décidés à agir pour le changer que les militants associatifs qui composent ce collectif alter-mondialiste, plusieurs intervenants, dont Xavier Compain et Ismaël Dupont, ont remarqué que la plateforme de revendications exposées par ce "Collectif 29 pour la Souveraineté Alimentaire" rejoignait complètement notre projet et notre programme visant à subordonner le problème de l'agriculture à la question de l'alimentation et de l'auto-suffisance alimentaire et qu'il devait y avoir en cette matière une convergence des luttes car les adversaires, du côté du capital et des thurifaires du libéralisme, sont redoutables et bien organisés. 

 

- Alain David a rappelé que l'agriculture devait continuer à être une histoire d'hommes et ne pas se transformer en pure activité financière, comme il advient quand, comme dans la Somme, on crée une unité de production à la danoise ou à l'Allemande de 2000 vaches laitières (à titre de comparaison, dans la petite exploitantation familiale de Marie Huon, de ses parents et grands-parents, il y a 60 vaches laitières).

 

- Xavier Compain a déclaré qu'il fallait en finir avec le "paysannisme" si hypocritement partagé dans le monde politique et qui s'exprime dans des louanges démagogiques à la ruralité, aux paysans: nous, on ne veut pas des paysans pour les paysans eux-mêmes. Notre première ambition, c'est de nourrir les hommes sainement et suffisamment, et c'est pour cela qu'on a besoin des paysans. La FNSEA se contenterait bien d'une agriculture hyper-concentrée à 10000 acteurs. C'est inacceptable. Nous demandons le maintien des exploitations familiales- leur vertu, c'est d'amortir les baisses de coût- et des prix rémunérateurs pour les éleveurs. Où en est la gauche paysanne? Si notre programme n'est pas si mal, c'est qu'elle est riche de ses diversités (Confédération Paysanne, Modef...) et le PCF et le Front de Gauche discutent avec tout le monde. Mais attention, il y a un bougé inquiétant dans le monde agricole: la coordination rurale pourrait arriver en tête dans les chambres d'agriculture. Il y a aujourd'hui un vote désespéré dans les campagnes: des sondages indiqueraient que 20% des paysans songent à donner leurs voix à Le Pen (contre 4 à 6% pour le Front de Gauche, notre étiage traditionnel).

 

- Patrick Le Nan pose une question à Xavier Compain sur les moyens de lutter contre la spéculation sur les matières premières agricoles. Xavier indique qu'il y a deux types de spéculation: l'accaparement des terres (il faut inclure au niveau de l'ONU une clause de sauvegarde, un outil qui existe dans la PAC) et la spéculation financière. Actuellement, la BNP et le Crédit agricole proposent des produits spéculatifs sur l'agriculture pour les titulaires de comptes bien garnis. Un document interne de la BNP "BNP agroplus 2013" se prononce sur la réforme de la PAC et envisage les opportunités de profit qu'elle génère: les banquiers font de la politique. On vous propose des bouquets financiers 2 tiers/ 1 tiers: 1er tiers pour spéculer sur le blé, le maïs, l'avoine, l'autre partie pour des placements plus sûrs dans Coca-Cola, Nestlé... Autre exemple touchant la distribution en amont: Buffalo Grill, une grande chaîne des restauration qui n'importe que du boeuf argentin à prix cassé- a dans son capital Colony Capital, l'ancien propriétaire du PSG: faut-il croire que les joueurs mangeaient trop de viande nourrie aux hormones pour être de subtils techniciens? Il faut  aller vers la proposition d'une convention internationale sur la non-spéculation sur les biens alimentaires.   

              

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 19:21
bandeau Front De Gauche





Agenda du front de gauche 
 
Lundi 5 mars : Assemblée Citoyenne à Sizun [ 20h - Salle St Ildul ]

 

- Jeudi 8 mars: Assemblée Citoyenne à Plouégat Moysan [ 20h ]

 

- Vendredi 9 mars : Assemblée Citoyenne à Saint Pol de Léon salle de la voûte, manoir de Keroulas ] -           « L’agriculture » animée par Xavier Compain (éleveur de vaches laitières, militant syndical Modef, responsable PCF sur les questions de pêche et d'agriculture), Jean-Jacques Labous (CGT Saint Pol), Joël Helary (CGT Morlaix).

- Mercredi 14 Mars: Pierre Laurent, le secretaire national du PCF, animera une assemblée citoyenne du Front de Gauche à Brest (à la maison des syndicats- Rue de l'Harteloire) à 18h. Auparavant, il sera à Quimperlé à 11h30 pour une rencontre citoyenne et à Douarnenez à 14H30 pour une reconcontre avec les représentants syndicaux et les salariés de Lagassé à Douarnenez.

 

- Dimanche 18 mars: organisation d'un déplacement à Paris ( par bus) pour suivre le meeting du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon place de la Bastille, à l'occasion des 141 ans du déclenchement de l'insurrection citoyenne de la Commune.

 

Mercredi 21 mars : Assemblée Citoyenne à St Martin des Champs [20 h – Salle Gallouedec ] - « L’école» animée par Gérard ASCHIERI (ancien secrétaire général de la FSU) avec nos candidats.

 

- Vendredi 30 mars : Assemblée Citoyenne à Pleyber Christ [ 20h - Salle le Mille Club (à côté de la salle des fêtes) ] - « travail, emploi, salaire » animé par Nicolas BENIES (économiste et syndicaliste) avec nos candidats

   

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 19:36

Mercredi 29 février: après la participation à la manifestation (11h, place de la mairie) au côté des syndicats (CGT, FSU, Solidaires, UNSA dans le cadre d'un mouvement européen de manifestations et de grèves initié par la Confédération Européenne des Syndicats) contre l'austérité imposée de manière autoritaire en Europe, retrouvons-nous à la réunion du collectif citoyen du Front de Gauche de la circonscription de Morlaix à 20h, au local du PCF, 2 petite rue de Callac.

Le collectif Front de Gauche de Morlaix compte maintenant 100 membres: il a encore vocation à s'élargir et à mieux se faire connaître pour créer localement le rapport de force et le rassemblement populaire qui permettra d'inverser le renforcement actuel de la domination tyrannique de la finance et du libéralisme sur toutes les activités humaines.

Au menu de la réunion de mercredi soir: bilan des actions militantes passées (porte-à-porte, présences au contact des salariés, dans les marchés, les quartiers) et des assemblées citoyennes, organisations des prochaines initiatives (organisation du déplacement place de la Bastille le 18 mars pour le meeting du Front de Gauche, de la photo de groupe pour l'affiche des législatives), débat sur les langues régionales et la charte européenne qui favorise leur survie et leur reconnaissance publique ainsi que sur la centrale à gaz.   

 

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