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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 11:00
Ian Brossat a évoqué les règles et sanctions mises en place à Paris. (Rodolphe Pochet)

Ian Brossat a évoqué les règles et sanctions mises en place à Paris. (Rodolphe Pochet)

Invité par le collectif « Droit à la ville DZ », Ian Brossat, adjoint communiste chargé du logement à Paris, était ce vendredi à la librairie L’Ivraie, pleine à craquer. Il est venu évoquer son combat depuis 2014 contre la plateforme Airbnb, décrit dans le livre « Airbnb ou la ville ubérisée ». Selon lui, les locations d’appartement entier via Airbnb ont d’énormes impacts sur certains quartiers, « qui ne sont plus habités mais seulement visités ». Sans parler de la pénurie de logements et la baisse du nombre d’habitants qui est liée. Même si « les réalités parisiennes ne sont pas celles d’autres territoires », Ian Brossat a échangé avec la salle sur le cas douarneniste. Et dénoncer la force du lobbying d’Airbnb au niveau européen, contre toute législation freinant son développement.
 
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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 16:04
Parti communiste. Ian Brossat le 8 novembre à Douarnenez et Quimper
(Photo DR)

Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste, tête de liste du PCF aux dernières élections européennes, maire adjoint au logement à Paris, sera présent à Douarnenez (29), le vendredi 8 novembre, de 17 h à 19 h, à l’invitation du café-librairie L’ivraie, pour une présentation-débat de son livre « Airbnb la ville ubérisée », sur les conséquences des plateformes de location de vacances pour particuliers sur les prix des logements à Paris et dans les métropoles. À 20 h, il participera à une réunion publique à Quimper, aux halles Saint-François, sur l’enjeu des élections municipales avec d’autres candidats aux municipales du PCF dans le Finistère.

https://www.letelegramme.fr/finistere/douarnenez/parti-communiste-ian-brossat-le-8-novembre-a-douarnenez-et-quimper-04-11-2019-12425175.php

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3 novembre 2019 7 03 /11 /novembre /2019 19:52
Vendredi 8 novembre à 20h - Ian Brossat, porte-parole du PCF - à Quimper, Halles St François: les municipales et leurs enjeux

Ian Brossat, tête de liste du PCF aux dernières élections européennes, maire adjoint au logement à Paris, porte-parole du PCF, président de l'ANECR et auteur de plusieurs livres, dont le dernier "airbnb la ville ubérisée" aux éditions "la ville brûle" sera présent dans le sud-Finistère à Douarnenez le vendredi 8 novembre de 17h à 19h à l'invitation du café-librairie L'ivraie de Douarnenez pour une présentation-débat de son livre sur les dégâts des plateformes de location de vacances pour particuliers sur les prix des logements à Paris et dans les métropoles et plus généralement pour parler de son combat pour une grande ville accessible aux classes populaires et moyennes. 

A 20h, Ian Brossat participera à une réunion publique à Quimper aux Halles Saint François, salle n°1  sur l'enjeu des élections municipales avec d'autres candidats aux municipales du PCF dans le Finistère.

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2 novembre 2019 6 02 /11 /novembre /2019 15:43
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019

Pour nous contacter, apporter votre soutien à notre liste et participer à notre campagne :

morlaixensemble@laposte.net - ou - morlaixensemble@gmail.com

Photos Rodolphe Thirard-Blondel - Jean-Luc Le Calvez - Valérie Scattolin

Ce samedi 2 novembre, de 10h à 13h, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées pour le lancement du comité de soutien de la liste Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique, solidaire au local du 2 petite rue de Callac, liste conduite par Jean-Paul Vermot et soutenue actuellement par Génération.s, le PCF, le PS, et ouverte aux citoyens et à tous les acteurs de la ville de Morlaix.

Les anciens présidents de la communauté d'agglomération Yvon Hervé et Jean-Luc Fichet étaient présents, ainsi que les conseillers régionaux Sylvaine Vulpiani et Gwenegan Bui, et des responsables associatifs de Morlaix, d'anciens élus de gauche de Morlaix, des colistiers et citoyens, des militants du PS, de Génération.s, du PCF.

Jean-Paul Vermot, Catherine Tréanton et Ismaël Dupont ont pris la parole à 10h30:

- Pour évoquer rapidement les blocages et les dimensions très insatisfaisantes du bilan d'Agnès Le Brun: 2000 habitants en moins pour Morlaix, une situation de l'économie et du centre-ville sinistrée, une démarche souvent arrogante avec les autres collectivités, les habitants, le monde associatif, le personnel communal, des délégations d'adjoints dont plusieurs fonctionnent mal, des postures de surplomb et d'isolement, un manque de concertation et d'écoute des habitants. Nous sommes revenus sur l'évacuation du conseil municipal par la police, les salles non accordées aux associations, la brutalité de la conduite vis-à-vis des Bab Singers et de bon nombre d'associations morlaisiennes, la gestion ultra-centralisée et personnalisée, l'absence de cofinancement suffisant de certains projets très coûteux, un abandon du bureau de poste de la Boissière et une absence de défense suffisante du service public hospitalier face à l'ARS et la direction de l'hôpital.

- Mais surtout, pendant une heure pour développer le projet de notre liste de rassemblement à gauche:

- De la démocratie locale et de la participation citoyenne: conseils et régies de quartiers, budgets participatifs, commissions extra-municipales

- Dans le domaine économique: agence de développement économique, mise en valeur de certaines filières (métallurgie, numérique, biotechnologies), conservation et installation de nouveaux services en centre-ville pour redynamiser le commerce, réflexion sur les cheminements piétons, le stationnement, les transports par navettes électriques gratuites

- de l'écologie: Achat groupé produits agricoles bio, halle alimentaire, report vers le transport en commun avec la gratuité (au moins pour les scolaires, et sur des navettes reliant le centre-ville) et une densification du réseau, Société locale coopérative de l'énergie...

- de l'Habitat et du logement: 1000 logements vides entre le commissariat et l'église Saint Matthieu. Nécessité d'organiser une grande conférence de l'habitat avec tous les acteurs de la filière.

- des Transports, mobilité et déplacements: désenclaver certains quartiers du pôle urbain (Pors an Trez, Rue de Callac, Rue Guy Lenormand, quartier du Binigou, changer la taille des bus, expérimenter des petites navettes gratuites,  ...)

- de la défense et de la promotion des services publics (une vraie défense de l'hôpital, des bureaux de poste, la mise en place d'un centre de santé multi-spécialités, en lien avec l'hôpital)

- du Social et de la lutte pour l'accès aux droits, pour le pouvoir d'achat et contre la précarité : une maison des associations, rénovation et mise en accès PMR de la MJC, achats groupés - mutuelle santé, fourniture d'énergie, produits agricoles locaux, bio - , lutte contre le décrochage scolaire, politique d'accès de tous aux droits - sport (bourses pour les inscriptions, tickets sports), loisirs, culture; réflexion sur une nouvelle médiathèque ou une mise en réseau avec celle du Roudour.

- de la Vie quotidienne et de la qualité de vie sur Morlaix qui doit redevenir encore plus qu'elle ne l'est aujourd'hui une ville dynamique, joyeuse, attractive, où il fait bon vivre

- de la construction de synergies et de coopérations mutuellement avantageuses avec les communes voisines, notamment celles du Pôle Urbain, et de Morlaix-Communauté

Plusieurs personnes ont pris la parole sur l'hypothèse d'une fusion de commune (pas sans consultation de la population ni construction préalable de vraies coopérations), le transport en commun à repenser sur le Pôle Urbain, la santé, l'hôpital, le déficit d'aides soignantes, l'aide aux personnes âgées en perte d'autonomie. 

Les participants ont pu mettre leurs idées sur des post-its et des feuilles blanches, ainsi que s'exprimer sur leurs souhaits pour Morlaix.

Prochaine réunion publique: le samedi 9 novembre à 18h

(dans une salle de Morlaix qui reste à déterminer, l'autorisation, 10 jours après la demande d'octroi de salle par nos colistiers, n'étant pas encore revenue de la Mairie)

Avec une réunion du comité d'animation de la campagne à 20h le mercredi 6 novembre.

Yvon Laurans a recueilli les soutiens des participants pour la liste et leurs propositions de participation et suggestions d'éléments de programme.

 

Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019
Lancement du comité de soutien à la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble. Une ville sociale, écologique et solidaire - 2 novembre 2019

Notre projet à cette étape :

 

1. Associer les citoyens aux prises de décision et démocratiser le fonctionnement de la municipalité:

Faire de la démocratie participative et de l'implication des habitants et des acteurs de la ville (associations, etc.) dans les choix de gestion, d'investissement, un des grands axes de notre mandat de gauche pour la ville est une priorité pour nous.

- des conseils de quartiers et des élus référents de quartier

- un conseil municipal des jeunes, un ou des budgets participatifs

- des commissions extra-municipales ouvertes aux associations et citoyens, des commissions municipales qui soient des lieux d'élaboration et de débat

- des assises de la ville avec les citoyens et associations

- une concertation large avant les grands projets et le vote du budget primitif qui pourra donner lieu à un compte rendu de mandat annuel et une projection sur les projets à venir.

- une relation de dialogue et de travail véritable avec les associations et le personnel municipal, les représentants syndicaux qui doivent être considérés comme des vrais partenaires, etc.

Nous voulons étendre cette conception d'une citoyenneté active et d'une démocratie de participation citoyenne et populaire à la communauté d'agglomération elle aussi selon des modalités que l'on devra définir ensemble et avec les autres équipes de gauche de Morlaix-Communauté.

 

2. En lien avec Morlaix-Communauté, redynamiser la situation de l'emploi et de l'économie, travailler à la problématique du logement, des services publics et du bien vivre à Morlaix pour faire revenir et conserver des habitants.

Pour l'économie, nous pouvons envisager la création d'une agence de développement de l'économie dont les objectifs seraient l'animation des filières économiques (métallurgie, biotechnologies, construction, santé et soin, transition écologique, numérique, formation, etc.), la communication, le financement des projets, la création d'une ZAC d'activités sur le quartier de la gare pour y favoriser la création d'activités d'avenirs, la mise à disposition de locaux commerciaux pour aider les porteurs de projets, l'émergence de projets internationaux en appui avec la Métropole BMO (Inde, Cornouailles, Allemagne, Afrique), la reconquête de l'habitat avec un programme de rénovation en utilisant les outils d'achat public (Foncière de CDC Habitat ou outil propre).

Nous pensons aussi développer la formation aux nouveaux métiers du numérique et de l'informatique, gisement d'emplois importants, travailler tout particulièrement sur l'insertion des jeunes dans le travail en nous donnant des objectifs dont le niveau de satisfaction serait mesurable et en ne craignant pas d'expérimenter des dispositifs novateurs.

Nous examinons en ce moment la possibilité et les avantages d'une inscription dans la démarche « Zéro chômeur de Longue Durée », comme Saint Thégonnec-Loc Eguiner, et voulons d'une participation beaucoup plus active et revendiquée de la ville au service public de l'emploi, à l'insertion des jeunes dans la vie professionnelle, à la lutte contre le chômage de longue durée.

Des expérimentations ont été faites ailleurs qui peuvent être tentées ici, il y a aussi à innover localement pour faire reculer le chômage, la précarité et la pauvreté dans un des bassins d'emplois les plus sinistrés de Bretagne. Nous nous donnerons des objectifs et nos politiques en matière de réduction du chômage feront l'objet d'une évaluation régulière.

Nous renforcerons les mesures de prévention contre le risque inondation à Morlaix.

Ces objectifs fondamentaux pour l'avenir de la ville impliquent de travailler en étroite collaboration avec Morlaix Communauté dans le cadre d'une majorité de gauche, et donc de mettre notre projet en débat au niveau du groupe de gauche communautaire et de tenir compte aussi du travail communautaire en cours dans les différentes équipes de gauche des communes avoisinantes.

Nous voulons travailler à renforcer nos coopérations. Avant même de parler de fusion ou de grand Morlaix, on peut développer les projets, actions et achats communs, proposer la conférence du pôle aggloméré associant Saint-Martin-des-Champs, Plourin-les-Morlaix et Sainte-Sève, pour y développer toutes les collaborations possibles. Travailler aussi à avoir une relation plus confiante, franche et apaisée avec Morlaix-Communauté, en évitant les postures politiciennes qui sont celles de la majorité morlaisienne actuelle.

 

3. L'indispensable transition écologique est un moteur de développement économique en même temps que de qualité de vie et d'exemplarité pour faire face aux enjeux vitaux de la crise écologique et climatique.

Nous voulons le développement des circuits courts alimentaires sur la cuisine centrale et la commande publique, le Bio en commun (appui municipal dans l'accessibilité de tous au bio local), le développement des potagers, des arbres fruitiers et de la végétalisation, une halle des circuits courts alimentaires au centre-ville, un choix du « Zéro pesticide », le développement de la ville vers la promotion des déambulations et trajets piétons et cyclistes, le développement du transport en commun et de l'usage des bus par la gratuité du transport.

Nous voulons expérimenter l'extension du secteur piétonnier du centre-ville.

Nous veillerons à ce que nos espaces publics, rues, venelles ou trottoirs, parcs et jardins permettent à toutes et tous, valides ou handicapés, de se déplacer, se promener ou se rencontrer en toute quiétude, de jour comme de nuit. Il s'agira de veiller à la qualité des lieux, des revêtements, de l'éclairage et de l'accessibilité.

Un audit énergétique du patrimoine de la ville, couplé à un plan pluriannuel de travaux d'économies d'énergie sur les bâtiments municipaux, sont nécessaires.

Nous voulons également que notre liste défende la gratuité du transport en commun sur le pôle urbain et travaille dessus pour argumenter auprès des autres élus de Morlaix-Communauté, dans le cadre d'un contrat de majorité et d'un projet communautaire à construire ensemble, quitte à y aller progressivement (en commençant par exemple par la gratuité pour les – 26 ans par exemple, et gratuité de navettes haute fréquence dans le centre-ville reliées à des parkings). 

Il faut aussi travailler pour favoriser les mobilités et le désenclavement des quartiers sur les horaires, l'accès au transport en commun le dimanche, les dessertes des quartiers. Tout le plan de circulation sur Morlaix est à repenser.

 

4. Défense des services publics

Nous défendons la reprise en gestion publique du Transport en commun et une densification des offres de transport en commun sur le réseau péri-urbain, avec de nouvelles lignes et des fréquences et dessertes améliorées. C'est aussi une condition pour que les autres majorités en place à Morlaix Communauté acceptent de financer la gratuité du transport en commun.

Nous soutenons la création de la régie publique de l'eau de Morlaix-Communauté, outil nécessaire pour améliorer la qualité de l'eau, des réseaux, et préserver la ressource.

La qualité de vie à Morlaix passe aussi par la défense des services publics et de vrais moyens pour leur fonctionnement, comme à l'hôpital, la Poste, dans les écoles publiques, pour les liaisons ferroviaires pour le fret et les personnes et la relance de la ligne Morlaix-Roscoff, les Finances Publiques (notre majorité municipale devra résister aux politiques néo-libérales et d'austérité), mais aussi par la construction de nouveaux services publics.

En lien avec la médecine de ville et l'hôpital public, nous voulons étendre l'accès aux soins des Morlaisiens en envisageant la réalisation d'un centre de santé public multi-spécialités pouvant salarier des professionnels de santé. Ce centre de santé permettrait de sédentariser sur Morlaix et sa région des spécialistes et de lutter contre la raréfaction de certaines offres de soins tout en s'adaptant aux évolutions des métiers et des aspirations en terme de temps de travail et de manière de travailler des professionnels de santé.

 

5. Vie associative, jeunesse et sports

Nous voulons avancer rapidement sur le chantier d'une maison des associations. Trop d'associations peinent à obtenir des locaux pour exercer leurs activités, se réunir. Or, la richesse du tissu associatif est une des vraies forces de notre ville et un facteur de qualité de vie essentiel. Dans nos choix d'investissements, la création d'une maison des associations est fondamentale, qui pourrait comporter un accueil en lien avec le Resam et/ou les services de la ville permettant une mise à disposition de services et d'information pour les associations.

Nous voulons aussi une politique plus dynamique, participative ambitieuse pour la Jeunesse, son accès à la citoyenneté, aux loisirs, aux arts à la culture et aux sports : à réfléchir, des Tickets Sports à dynamiser avec des moyens supplémentaires (découvertes des sports et des arts avec les élèves), chèques vacances pour les jeunes (pour l'accès aux loisirs et à la culture), colos et camps de découverte sportive, culturelle, touristique à tarifs accessibles pour les familles.

Il nous semble prioritaire aussi de se pencher sur une rénovation en profondeur des locaux de la MJC pour accompagner le développement de ses activités, et son caractère central pour l'éducation populaire, la politique de mixité et d'accompagnement de la jeunesse vers le bien-être et l'émancipation dans la ville. Nous voulons construire avec MAJ, la MJC, Carré d'As, les services jeunesse de Morlaix Communauté, le 2 D, une politique jeunesse visant à la réussite, l'accès à la culture et aux loisirs, à une mixité respectueuse, l'apprentissage citoyen et l'émancipation des jeunes.

Dans le domaine de la politique sportive, il y a beaucoup à faire :

  • Au niveau de la promotion du sport (et de la santé), aider les associations à adapter leur système tarifaire pour permettre l’accès à la pratique au plus grand nombre. Encourager les clubs sportifs à mettre en place des opérations de type « tickets sport » pendant les congés scolaires. Possibilité à étudier de bourses en fonction du quotient familial pour encourager les pratiques sportives des jeunes.

  • Au niveau de l’initiation, renforcer les liens entre l’école et les clubs pendant le temps scolaire (intervenants extérieurs qualifiés), entre les accueils périscolaires, les accueils de loisirs et les clubs hors temps scolaire.

  • Au niveau des investissements, adapter et améliorer les infrastructures des pratiques sportives collectives en extérieur (terrains en herbe ou synthétique). Envisager un agrandissement et une rénovation de la piscine de la Boissière.

  • Au niveau de la relation entre la mairie et les clubs sportifs, installer (réinstaller ?) un dialogue facilité, direct (office des sports) qui permette une consultation régulière des acteurs locaux du sport.

 

6. Politique sociale, personnes âgées

A l'EHPAD de la Boissière, à Belizal, et dans les autres structures, nous voulons travailler à améliorer la qualité de la prise en charge des personnes âgées, à contenir ou réduire le prix du séjour, à favoriser le lien et la mixité intergénérationnelle, améliorer la formation des intervenants et des professionnels, l'accès aux droits et aux bien-être des personnes âgées en perte d'autonomie. C'est aussi pour cela que nous nous engageons par exemple à soutenir fortement les missions de l'ORPAM, à travailler sur la problématique de lutte contre l'isolement et d'accès aux services des personnes âgées. Nous réfléchissons à une mise en place à Morlaix de forme d'habitats partagés, en particulier pour les seniors.

Il nous paraît aussi important dans le domaine social de reprendre la réflexion sur l'épicerie sociale et sur d'autres dispositifs de lutte contre l'exclusion et la pauvreté. Il y a un projet global à définir, l'accumulation actuelle de dispositifs non coordonnés n'est pas satisfaisante.

De poursuivre, en concertation avec les habitants et en prenant en compte leurs points de vue, la réhabilitation de l'habitat locatif, HLM ou privé mais fréquenté par des habitants ayant des bas revenus. Oeuvrer pour la transition écologique de l'habitat social. De construire avec les acteurs publics et associatifs concernés un projet permettant de travailler à des dispositifs innovants et concertés pour lutter contre la pauvreté, l'exclusion.

Pour faire gagner du pouvoir d'achat aux citoyens morlaisiens, nous envisageons une démarche d'achat en commun et de négociation par la mairie de biens et de services utiles à la population.

 

7. La culture, un des atouts forts de Morlaix

Dans le domaine de la culture, on ne part pas de rien. Loin de là... La culture est le point fort de Morlaix, un de ses atouts essentiels en terme de qualité de vie, de richesse humaine, d'image et d'attractivité.

Le Théâtre du Pays de Morlaix connaît un vrai succès de fréquentation et d'estime, le projet SEW à la Manu est extrêmement ambitieux et prometteur, l'Espace des Sciences peut être un très bel outil de transmission et diffusion d'une culture technique et scientifique, en lien avec les enjeux écologiques contemporains. Le chantier de rénovation du musée est un projet qu'il faudra continuer à suivre de près pour faire en sorte que la ville tire le meilleur parti de ses investissements importants décidés par la majorité actuelle.

Et au-delà, il nous faudra accompagner et soutenir (parfois mieux qu'aujourd'hui) les associations culturelles, conventionnées ou non, particulièrement nombreuses, talentueuses et actives à Morlaix, être facilitateurs pour leurs initiatives, travailler sur la mise en cohérence. La ville doit être aussi moteur et initiatrice de projets pour des actions culturelles ambitieuses, faisant la place à la création, la culture vivante à volonté émancipatrice, donnant les moyens aux citoyens de penser et de rêver leurs vies. Une politique culturelle locale reste à définir avec ses priorités et une approche claire en termes d'objectifs car on ne peut pas faire que soutenir le réseau local, même si le terreau est important.

Nous souhaiterions donner plus d'exposition et de visibilité à nos artistes locaux, davantage valoriser les pratiques amateur (salon des artistes amateur l'été, participation des jeunes musiciens et musiciens amateur à des animations estivales, des vitrines pour les artistes.

Il pourrait être intéressant par exemple de continuer à valoriser l'image artistique de la ville autour du Street Art et de la Poésie, de mieux mettre en avant son patrimoine, son histoire maritime et commerçante.

Nous mettrons l'accent sur la démocratisation de l'accès à la culture (revenir à la gratuité du musée pour les Morlaisiens par exemple, s'intéresser à l'offre de transport pour l'accès aux évènements culturels), sur le fait que nous puissions aussi avoir des offres culturelles qui touchent toutes les couches de la population et les quartiers, et aux pratiques artistiques (pratiques tarifaires attractives).

Nous soutiendrons la création de l'école inter-communale de musique avec le souhait de nouveaux espaces d'accueil et souhaitons travailler à la baisse significative des tarifs du Patio et à l'augmentation de la capacité d'accueil pour l'enseignement musical et artistique.

 

8. Faire toute sa place à la culture bretonne et bretonnante à Morlaix

C'est à la fois un héritage à préserver, une réalité des pratiques en devenir porteuse d'identité et d'attractivité pour notre ouest breton (maison d'édition Skol Vreizh, Diwan, classes bilingues, KLT, pratiques des cours de breton, etc) et un vecteur de lien social. Nous voulons réaffirmer avec force l'identité bretonne de Morlaix car la spécificité et les différences d'un territoire sont porteuses de lien social et de richesse humaine, y compris dans les échanges et l'ouverture aux autres, à l'opposé d'une mondialisation économique qui appauvrit en homogénéisant. La richesse du tissu associatif lié à la langue et la culture bretonne dans la région de Morlaix, son implantation ancienne et sa vitalité en termes de pratiques et de productions, justifierait qu'on se penche à l'échelle de Morlaix-Communauté sur une « maison de la culture bretonne » (Ti Ar Vro), pouvant fédérer un certain nombre d'associations, mettre en commun des salariés, des services et des espaces.

 

9 - Droits de l'homme et solidarité internationale

Nous voulons aussi une municipalité qui organise l'accueil des réfugiés et migrants, conformément à sa tradition de solidarité, et qui promeuve la solidarité internationale, l'ouverture à l'international en partant des partenariats et projets existants et en les valorisant davantage (Palestine, Inde, Burkina Faso, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne...).

La défense des droits de l'homme nous semble essentielle comme valeur à défendre par notre municipalité de gauche.

 

10- Une pratique municipale des élus basée sur la proximité, l'écoute, la discussion, la bienveillance vis-à-vis des habitants, en vue d'une vie collective plus fraternelle et respectueuse de chacun.

Il ne s'agit là de pistes de politique municipale encore à préciser dans leur mise en œuvre que nous vous soumettons à la population morlaisienne en échangeant avec les habitants de Morlaix sur leurs attentes vis à vis de la nouvelle municipalité qui gèrera la ville en 2020 jusqu'en 2026.

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2 novembre 2019 6 02 /11 /novembre /2019 15:26
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018
Leïla Shahid, représentante de la Palestine en France pendant des années - en conversation publique avec Claude Léostic, ex-présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine de 2011 à 2018

Leïla Shahid avec Claude Léostic et François Rippe de l'AFPS pour sa conférence à deux voix avec Claude Léostic à Brest, fac Ségalen, jeudi 31 octobre 2019, devant 140 personnes.

J'étais jeudi soir à Brest pour l'invitation de Leïla Shahid en conversation avec Claude Léostic, ancienne présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine, par l'AFPS, la LDH, l'université européenne de la paix, et les Amis du Monde Diplomatique. C'était un merveilleux moment malgré la brutalité de la situation palestinienne et mondiale tant, avec son expérience, sa lucidité, son courage, son humour, son indépendance d'esprit, Leïla Shahid, une femme admirable à tout point de vue, sait trouver les mots pour espérer et lutter, avec notamment une confiance vis à vis de la jeunesse qui, en Palestine, au Liban, en Egypte, en Algérie, au Soudan, comme en Syrie il y a quelques années, entre en révolution contre les cadres éculés du vieux monde marqué par le confessionnalisme, la dictature, la corruption et les compromissions.

Paroles de Leïla Shahid:

"L'histoire des peuples n'est pas linéaire, il y a des hauts, des bas, des cycles, des retours de résistance et d'insurrection, surtout quand la cause est juste, que l'injustice est flagrante. Je ne suis pas pessimiste. La population palestinienne n'existe que par la résistance à l'occupation depuis 70 ans. En Algérie, au Liban, au Soudan, au Chili aujourd'hui, comme il y a quelques années en Egypte et en Syrie, en Tunisie, les jeunesses montrent qu'elles sont prêtes à sortir des schémas du passé et à s'unir pour s'inventer un autre avenir... En politique, il n'y a jamais de fatalité... Partout, la révolution redevient à l'ordre du jour dans ce monde livré au chaos, où il n'y a plus de règles du jeu".

"700 000 palestiniens sont passés par la case prison, il y a toujours aujourd'hui 7 000 prisonniers politiques"

" Il faut garder le contact avec la gauche anti-colonialiste israélienne. Ce sont nos amis. L'existence de cette gauche en Israël, même affaiblie, est importante pour nous, dans une société qui devient de plus en plus raciste"

Photos et commentaire Ismaël Dupont

 

Compte rendu de l'AFPS pays de Morlaix par François Rippe

LEÏLA SHAHID et CLAUDE LEOSTIC en CONVERSATION PUBLIQUE A BREST SUR L'AVENIR DE LA PALESTINE...

Une soirée organisée par l'Afps de Brest et du Pays de Morlaix avec la LDH, les Amis du Monde Diplomatique et l'Université Européenne de la Paix.

Plus de 140 personnes ont fait le déplacement à la fac Segalen pour écouter et participer au débat provoqué pas les questions de Claude Léostic, Présidente de l'AFPS de Brest, auxquelles Leïla Shahid a pris grand soin de répondre avec précision et pédagogie comme à son habitude.

Dans le contexte actuel des fortes mobilisations populaires qui font descendre des millions de personnes, en particulier les jeunes, dans les rues de Santiago, de Hong Kong, d'Alger, du Soudan, en Irak ou au Liban que Leïla Shahid connait bien, elle insiste pour que la situation de la Palestine occupée soit abordée aussi dans ce contexte. Elle nous invite à une évaluation la plus précise possible des rapports de forces internationaux en jeu dans cette période. Elle reste persuadée que ce qu’on appelle « le conflit » demeure au centre des équilibres bousculés du Proche-Orient. Même si, l’aggravation de la situation du peuple palestinien face à la répression et à la colonisation israélienne ne fait pas toujours la une des médias internationaux.

Partant de la situation libanaise, la question des réfugiés palestiniens est l’occasion pour Leïla Shahid de rappeler combien le droit au retour reste une revendication majeure pour eux. Bien que les différences d’accueil dans les différents pays voisins de la Palestine soient fortes. Entre la Jordanie qui offre une nationalité et une égalité des droits à près de 2 millions de Palestiniens et le Liban, où l’accès à plus de 70 métiers leur demeure interdit et où les conditions de vie se sont terriblement dégradées.

Concernant la Palestine dans sa globalité, l’ancienne ambassadrice souligne qu’une certaine « candeur » a conduit les dirigeants palestiniens à entretenir l’illusion après l’assassinat de Rabin que les accords d’Oslo pouvaient être appliqués si les Palestiniens respectaient coûte que coûte leur part d’engagements. Alors même qu’en face aucun dirigeant israélien n’a eu le moindre désir de faire la même chose. Bien au contraire ! Et de reprocher au Président Abbas son manque de pugnacité face aux chantage permanent de l’occupant et aux pressions internationales (notamment européennes). Alors que l’heure est à revendiquer plus que jamais les droits légitimes du peuple Palestinien et qu’ils devraient être respectés et défendus par les instances internationales…

A partir des questions du public, le débat s’est poursuivi pendant plus d’une heure pour aborder les actions possibles de solidarité (BDS, missions de solidarité, interpellation des élu-e-s à tous les échelons, lutte contre l’amalgame antisionisme/antisémitisme…).

En lançant les invitations à cette initiative, nous disions "A coup sûr, une soirée à ne pas louper pour les ami-e-s de la Palestine", nous avons pu mesurer dans les échanges de sortie de la salle combien nous avions raison... 
 
François Rippe Afps Pays de Morlaix
 
 
 

Leïla Shahid, déléguée générale de l’Autorité palestinienne en France, de 1994 à 2005, puis ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, de 2005 à 2015, était à Brest, ce jeudi soir. À 70 ans, elle se passionne pour l’évolution du monde, au-delà de la cause palestinienne.

Où en est la cause palestinienne ? Elle semble ne jamais vraiment avancer…
« Avec les accords d’Oslo en 1993, nous avons eu l’illusion, la candeur pathétique de croire que tous les dirigeants israéliens étaient comme Yitzhak Rabin. Après sa mort, en 1995, tous ont tout fait pour détruire ces accords. Nous aurions dû avoir un État en 1999, il y a vingt ans déjà ! La situation a empiré… On continue à nous mettre à la porte. Le Hamas (mouvement islamiste palestinien, ndlr) a gagné les élections palestiniennes mais cela n’a pas été reconnu. C’était une erreur : cela en a fait des héros »

Vous êtes née et vous vivez au Liban, dont le Premier ministre a démissionné, il y a quelques jours…

« C’est une première victoire pour les manifestants. Si, demain, le Hezbollah tue des gens comme à Bagdad, peut-être que ce sera fini… Mais quelque chose se passe. Avec les réseaux sociaux, on a vu des gens comme sortir de terre. Un million le premier week-end, puis deux le week-end dernier, dans un pays de quatre millions d’habitants ! A Khartoum (Soudan), les gens ont gagné, mais aussi à Hong Kong, face à la grande puissance chinoise ! Il y a le Chili et d’autres… Il y a dix ans, on nous disait que les jeunes ne s’intéressaient plus à la politique et on s’est trompés. Cela fait tache d’huile avec internet. Ces jeunes, je les adore. Ils ne sont pas nationalistes comme leurs parents. Moi-même, je suis aujourd’hui citoyenne du monde ».

Cela vous fait-il penser au printemps arabe ?
« Oui mais c’était uniquement les pays arabes. C’était le premier chapitre du livre. Là, c’est le deuxième, un mouvement tectonique, plus universel ».

Comme en 1989, en Chine, en Europe de l’Est, puis à Berlin où le mur est tombé ?
« Il y a des moments clés où l’Histoire ne nous demande pas la permission. On est suspendu : je ne rate rien, je ne lis plus de roman… Le nombre fait la force, c’est le seul moyen, par exemple, face à la Chine ! Durant la Guerre froide, qui osait se lever ? Il y avait deux super puissances. Les pays non alignés n’avaient pas de moyens militaires importants. La chute du Mur de Berlin et l’arrivée de Bush fils, et surtout Trump, ont chamboulé le monde. On nous promettait un nouvel ordre mondial mais c’est le désordre. Le monde a perdu la boussole : le meilleur allié de Trump semble être la Russie. Saoudiens et Israéliens semblent s’allier contre l’Iran, le Qatar contre l’Arabie Saoudite… »

Et la Palestine, dans tout cela ? Elle qui s’estimait victime dans l’équilibre précédent doit-elle espérer dans ce déséquilibre ?

« C’est un moment très intéressant et c’est porteur d’espoir. Elle doit revendiquer ses droits, rappeler aux États et aux opinions que nous n’avons jamais eu ce qu’on nous a promis. Dire : coucou, on est là ! »
 
Le Télégramme du 31 octobre 2019
 
 
 
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20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 13:05
Jeudi 31 octobre - Quel avenir pour la Palestine? - Leïla Shahid et Claude Léostic à la fac Ségalen de Brest à 18h30

Invitation de l'AFPS de Brest

Après le Festival du Livre de Bretagne de Carhaix, LEILA SHAHID restera pour quelque jours en Finistère. Celles et ceux qui n'auront pas pu l'écouter  (ce qui est toujours passionnant !) à Carhaix, pourront se rattraper le JEUDI 31 OCTOBRE à BREST où, elle est invitée par les Groupes AFPS de Brest et Morlaix pour une "conversation publique" sur l'avenir de la Palestine. Un échange qui se fera à la fois avec le public et notre amie CLAUDE LEOSTIC, présidente de l'AFPS de Brest. Un rendez-vous à ne surtout pas manquer pour lequel nous organiserons un covoiturage à partir de Morlaix.

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17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 18:35
PCF Section Pays de Morlaix
 
La section du Pays de Morlaix du PCF se joint à l'appel à se rassembler comme samedi dernier, samedi 19 octobre à 12h au Kiosque place des Otages devant la Mairie de Morlaix.
 
Un rassemblement a également lieu place de la liberté à BREST à 14h30 le samedi 19 octobre soutenu par le PCF pays de Brest par cet appel.

Pour que vive le Rojava: Stop Erdogan!

La situation du Rojava est catastrophique. Les combats ont atteint un niveau de brutalité exceptionnel comme en témoignent le nombre de victimes civils et militaires et l'exode des 160 000 déplacés dont 70 000 enfants annoncés par l'ONU. Le Rojava pacifiste, féministe, démocratique et progressiste agonise entraînant dans sa chute une nouvelle phase de violence en Syrie, au Moyen-Orient mais aussi dans le monde.

Les Etats-Unis de D. Trump parachèvent depuis le 13 octobre leur désengagement, livrant les populations et les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) au feu de l'armée turque et à la sauvagerie de ses supplétifs djihadistes. Des villageois sont exécutés froidement alors qu'une dirigeante kurde a subi le martyr avant de succomber. Certains djihadistes sont parvenus à s'enfuir des camps de rétention sous contrôle kurde et s'engagent déjà aux côtés d'Ankara ou rejoignent les cellules de Daesh.

Face à cette situation, les FDS et le commandement des YPG ont dû faire appel, sous les auspices de la Russie, au régime syrien qui a dépêché l'envoi de contingents à la frontière turque.

Pour les Kurdes, contraints et forcés, l'objectif de cet accord est d'empêcher la transformation du Rojava en djihadistan et "de sauver la vie de millions de Kurdes. Il s'agit d'un compromis douloureux mais entre le compromis et le génocide du peuple kurde nous choisissons la vie".

Bachar al-Assad se frotte les mains et capitalise ainsi l'affaiblissement des Kurdes qu'il qualifiait voici peu de "traîtres". Le tyran de son peuple entend briser l'expérience d'autonomie démocratique en rétablissant sa féroce autorité dont les Kurdes ont déjà payé un lourd tribut.

L'engrenage guerrier s'amplifie et peut dégénérer à tout instant.

Si les protestations internationales d'ampleur sont à souligner, elles demeureront inefficaces si elles en restent là. R.T. Erdogan continuera à avoir les mains libres. Il faut donc tout faire pour stopper cette offensive criminelle en tenant compte du rapport de force mouvant pour imposer un cessez-le-feu, l'arrêt des combats et le départ de la Turquie du sol syrien.

Notre mobilisation doit répondre avant tout aux demandes des Kurdes exprimées par Ilham Ahmed, co-présidente du Conseil démocratique syrien. Pour elle "seule l'ONU peut empêcher que notre précieux projet de démocratie ne soit réduit en poussière" (The Independant, 11 octobre 2019).

Les Kurdes exigent l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne sachant que, pour l'instant, seuls les Etats-Unis, qui ont les trahis, sont en capacité de l'imposer alors qu'ils sont sur le retrait.

La France et l'Union européenne doivent poursuivre leur aide aux Kurdes mais aussi:

  • retourner devant le Conseil de Sécurité de l'ONU pour faire reconnaître le rôle des Kurdes dans la lutte contre Daesh et entériner l'autonomie démocratique en les plaçant sous protection internationale.
  • établir un dialogue avec la Russie dans la perspective d'une paix durable dans laquelle les droits des Kurdes seront préservés.
  • frapper la Turquie par des sanctions radicales et cela commence par un véritable embargo sur les armes, y compris celles dont les commandes sont déjà enregistrées, et l'inscrire dans la durée. Tous les contrats et accords de coopération doivent être rompus.
  • geler les avoirs personnels d'Erdogan.
  • avec le HCR protéger les réfugiés qui fuient les combats en aidant les pays d'accueil (Liban, Irak) et leur garantir un accueil digne en Europe s'ils le souhaitent.

La situation appelle à une grande responsabilité. La No Fly Zone oui mais en aucun cas un engagement militaire qui ne ferait qu'ajouter la guerre à la guerre. L'urgence est de rassembler les pays qui expriment leur opposition à l'intervention turque mais aussi avec la Russie.

Le désastre actuel réside également dans les capitulations successives de la France et des pays de l'Union européenne face à l'arrogance et à la dictature de R.T. Erdogan. Externaliser et confier le sort des migrants à la Turquie a justifié toutes les bassesses et les turpitudes. Personne n'ignorait la volonté de R.T. Erdogan de "dé-kurdifier" l'est de l'Euphrate et de procéder à un nettoyage ethnique comme cela a été le cas à Afrin. Comment prétendre méconnaître le mépris de la justice, du droit, des institutions et la destruction de la démocratie quand des milliers de démocrates croupissent dans les prisons turques dont le leader kurde S. Demirtas? Comment donner du crédit au président R.T. Erdogan honni par une frange croissante de sa population et sanctionné par les urnes?

Il est temps qu'un vaste débat s'ouvre dans le pays et au Parlement sur la politique internationale et de défense de la France, mais aussi sur son rôle et sa place au sein de l'OTAN. Que fait la France au sein du Commandement intégré de cette organisation?

Le Parti communiste français (PCF) ne ménagera pas ses efforts de solidarité avec le peuple kurde, avec la population de Rojava. Il est à leurs côtés, indéfectiblement, pour mettre un terme à la guerre, épargner les souffrances des populations, imposer leurs droits légitimes, l'intégrité souveraine d'une Syrie démocratisée.

Pour que vive le Rojava: Stop Erdogan! - le PCF Pays de Morlaix se joint à l'appel à se rassembler au kiosque à Morlaix samedi 19 octobre à 12h
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13 août 2019 2 13 /08 /août /2019 06:53

Conférence des mardis de l’éducation populaire du PCF Morlaix le mardi 14 mai à Morlaix. L’historien douarneniste Jean-Paul Sénéchal a décortiqué et raconté avec maestria les logiques de bloc sociaux et politiques du Finistère du Front Populaire (1934-1938), s’inspirant de la méthode marxiste de Gramsci et s’appuyant sur le travail d’années de recherche dans les archives, y compris sur le monde paysan.  Passionnant !  37 personnes ont suivi sa conférence débat au local du PCF Morlaix.  Mikaël Theng de l'équipe communication du PCF Finistère a filmé cette conférence-débat qui a rencontré un vif succès. Vous trouverez-ci joint la vidéo de ce mardi de l'éducation populaire consacré à l'histoire.

Mardi de l'éducation populaire, 14 mai 2019 - au local du PCF Morlaix, l'historien douarneniste Jean-Paul Sénéchal raconte le Front Populaire dans le Finistère et la société finistérienne au temps du Front Populaire

Le Front Populaire dans le Finistère: C'était 1936, le Front Populaire vu de Bretagne

Mardi de l'éducation populaire, PCF Morlaix: vidéo de la conférence de l'historien Jean-Paul Sénéchal sur le Finistère du Front Populaire (14 mai 2019)
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3 juillet 2019 3 03 /07 /juillet /2019 05:50
Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Ismaël Dupont

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Ismaël Dupont

Mardi de l'éducation populaire avec Bérénice Manach, 1er juillet 2019 au local du PCF Morlaix: voyage dans l'Italie fasciste, la France des immigrés italiens des années 30, l'URSS du stalinisme, et la plus belle histoire et triste d'amour entre Nella, 16 ans et demi, et Emilio, le beau communiste italien déporté par Staline et exécuté en 1938, quand Nella rejoint Emilio à Pinega, où il est déporté au niveau du cercle polaire, pour des mois de vie d'amour et d'eau chaude, sans quasiment rien à manger, avant qu'Emilio soit déporté en Sibérie et que Nella ne rentre en Italie, à Turin, pour en France où elle commence à vivre avec l'ami d'Emilio, Etienne Manac'h, ancien militant et agent communiste, professeur de philosophie, futur diplomate, qui la fait venir à Istanbul où il travaille au lycée de Galatasaray tout en étant missionné par la France Libre. 

Un moment riche et poignant!

Bérénice Manach a dédicacé ensuite "Le livre de Nella" (publié chez skol vreizh) l''histoire belle, triste, passionnée de sa mère, de son premier amour, communiste italien victime du stalinisme, et de son combat pour la vérité. Elle nous a présenté des photos et des documents de l'URSS ou des partis communistes italiens, suisses et français des années d'une valeur extraordinaire.

 

"Le livre de Nella - Des vies d'exil" (Skol Vreizh, 2019, 22€)

Nella, la mère de Bérénice, est la fille de Teresa et Constante, ouvriers du Frioul en Italie du Nord contraints à se refugier en Europe car Constante Masutti, cadre du parti communiste, a tué un dirigeant du milice fasciste en 1921 dans un réflexe de légitime défense.  La famille va émigrer en Suisse, puis en France, avant de partir vivre en URSS où Nella passe une grande partie de sa jeunesse et de son adolescence, et tombe amoureuse d'Emilio, un autre italien communiste de la région de Turin, réfugié en URSS, mais qui, trop indépendant, sera bientôt victime de la répression stalinienne, déporté puis liquidé par le NKVD en 1938. Nella vivra plusieurs mois de déportation avec Emilio. Pendant la guerre, Nella s'unit à un ami d'Emilio, Etienne, un breton de Plouigneau émigré à Paris dans sa jeunesse, ancien militant communiste, passé à la France Libre au début de la guerre, profitant de son poste de professeur de philosophie à Istanbul. Ensemble, ils vont avoir à gérer le tempérament d'Etienne, Don Juan égocentrique, et le souvenir d'Emilio et une vie de diplomates en Europe de l'est. A la fin de sa vie, Nella, qui s'est éloignée d'Etienne, va faire la vérité sur la fin de vie d'Emilio, victime de la terreur stalinienne comme bien d'autres communistes italiens réfugiés en URSS.   

" Ce livre n'est ni un manuel d'Histoire ni un roman. Il tient pourtant de l'un et de l'autre. Il raconte l'histoire d'une famille ouvrière d'origine italienne écartelée entre plusieurs pays et plusieurs langues. C'est une histoire d'exils, de départs, de retours, qui se mêle plus ou moins étroitement à bien des drames que l'Europe a vécus au cours du 20e siècle. Les gens simples ont rarement été là pour dire ce qu'ils ont vécu. Ce récite retrace la vie de ces témoins et leur donne la parole, de l'Italie fasciste à l'immigration clandestine en région parisienne, de l'expatriation à Moscou sous la terreur stalinienne au retour en France.."

A la découverte des destins extraordinaires de Nella, Emilio, Costante, Etienne, marqués par le communisme et les tragédies du XXe siècle - photos de la conférence de Bérénice Manac'h pour les Mardis de l'éducation populaire le 1er juillet 2019
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30 juin 2019 7 30 /06 /juin /2019 20:04
Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

Mardi de l'éducation populaire - Littérature et histoire

Le livre de Nella,  Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

Le mardi 2 juillet, à 18h, au local du PCF Morlaix, 2 petite rue de Callac, nous aurons la chance d'accueillir Bérénice Manac'h, qui publie chez Skol Vreizh en 2019 (dans une édition avec une riche iconographie de photos qui sont souvent des témoignages exceptionnels) un magnifique récit sur l'histoire extraordinaire de sa mère et de la famille Masutti: 

"Le livre de Nella - Des vies d'exil" (Skol Vreizh, 2019, 22€)

Conférence-débat de 2h ouverte à tous, gratuite - suivie d'un apéritif convivial.

Bérénice Manac'h pourra dédicacer "Le livre de Nella" et "Le journal Intime d'Etienne Manac'h", un chef d’œuvre méconnu et un un témoignage exceptionnel qu'elle a édité avec Skol Vreizh, au terme d'un énorme travail de tri et de documentation.

Nella, la mère de Bérénice, est la fille de Teresa et Constante, ouvriers du Frioul en Italie du Nord contraints à se refugier en Europe car Constante Masutti, cadre du parti communiste, a tué un dirigeant du milice fasciste en 1921 dans un réflexe de légitime défense.  La famille va émigrer en Suisse, puis en France, avant de partir vivre en URSS où Nella passe une grande partie de sa jeunesse et de son adolescence, et tombe amoureuse d'Emilio, un autre italien communiste de la région de Turin, réfugié en URSS, mais qui, trop indépendant, sera bientôt victime de la répression stalinienne, déporté puis liquidé par le NKVD en 1938. Nella vivra plusieurs mois de déportation avec Emilio. Pendant la guerre, Nella s'unit à un ami d'Emilio, Etienne, un breton de Plouigneau émigré à Paris dans sa jeunesse, ancien militant communiste, passé à la France Libre au début de la guerre, profitant de son poste de professeur de philosophie à Istanbul. Ensemble, ils vont avoir à gérer le tempérament d'Etienne, Don Juan égocentrique, et le souvenir d'Emilio et une vie de diplomates en Europe de l'est. A la fin de sa vie, Nella, qui s'est éloignée d'Etienne, va faire la vérité sur la fin de vie d'Emilio, victime de la terreur stalinienne comme bien d'autres communistes italiens réfugiés en URSS.         

 

 

 

" Ce livre n'est ni un manuel d'Histoire ni un roman. Il tient pourtant de l'un et de l'autre. Il raconte l'histoire d'une famille ouvrière d'origine italienne écartelée entre plusieurs pays et plusieurs langues. C'est une histoire d'exils, de départs, de retours, qui se mêle plus ou moins étroitement à bien des drames que l'Europe a vécus au cours du 20e siècle. Les gens simples ont rarement été là pour dire ce qu'ils ont vécu. Ce récite retrace la vie de ces témoins et leur donne la parole, de l'Italie fasciste à l'immigration clandestine en région parisienne, de l'expatriation à Moscou sous la terreur stalinienne au retour en France.."

Ce livre est aussi celui de Nella, qui a grandi en URSS, déchirée entre deux amours, Emilio, militant communiste italien victime des purges staliniennes, et Etienne Manach, le récit de sa vie, tout entière sous le signe des tourments de la mémoire, de la trahison commise et subie, du remords et du combat pour la vérité au sujet de la disparition d'Emilio en Sibérie.

Après avoir assisté a sa passionnante présentation à la presse mercredi dernier, 22 mai, dans les locaux des éditions Skol Vreizh à Morlaix, avec Paolig Combot, Jean-René Le Queau, Jean-Luc Cloarec, et l'écrivain bretonnant Goulc'han Kervella (qui présentait "Il n'y a guère d'amour heureux" la version française d'un roman breton à succès, l'histoire vraie d'une passion amoureuse entre deux jeunes hommes sur un tournage de cinéma a Molène au début du vingtième siècle), je lis avec passion le récit du destin incroyable de Nella, racontée par sa fille, Bérénice Manach, à qui l'on doit déjà la publication du magnifique journal intime de son père en deux tomes chez Skol Vreizh, Etienne Manach. 

Étienne, fils de paysans ignaciens, collégien a Morlaix puis exilé a Paris, quartier Montparnasse, militant communiste ardent dans les années 30 et jusqu'au pacte germano-soviétique, plus ou moins agent communiste en Allemagne Nazie, en Espagne, puis passé à la France libre à Istanbul où il traite avec les soviétiques et fait venir Nella, l'amoureuse et la compagne d'un militant communiste italien victime des déportations et des assassinats de Staline, grandie elle-même en URSS où avait fui son père, ouvrier communiste du Frioul qui avait tué par légitime défense un dirigeant de loups noirs fascistes en 1921... Une histoire belle cruelle et tragique, avec l'amour et le courage en personnages principaux que je recommande a tous. Bérénice Manach s'est déplacée sur les lieux de déportation et d'exécution du premier fiancé de sa mère en Sibérie, elle a consulté les archives soviétiques et de l'état fasciste italien, et des centaines de lettres, journaux intimes de sa famille italienne pour construire ce récit soucieux de recoupement et d'éviter les travestissements de la mémoire. - Ismaël Dupont "

 

Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle
Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

Journal intime d'Etienne Manac'h:

D'une enfance bretonne traditionnelle à une studieuse adolescence parisienne, de Paris à Prague, Berlin, Moscou, Barcelone, Istanbul ; de l'école communale de Plouigneau à la prestigieuse Sorbonne ; de Vera la Tchèque à Nella l’Italienne... Le journal intime d’Étienne Manac’h se lit comme un roman d'apprentissage. Ce document brut révèle la camaraderie et l'amitié, les jouissances et les souffrances de l'amour, l'engagement politique dans une France agitée de mille courants contraires, dans une Europe en proie aux totalitarismes.

Il s’agit de la première partie d’un journal tenu tout au long de sa vie par ce fils de maçon qui, nommé ambassadeur par de Gaulle, représentera la France à Pékin en pleine Révolution culturelle...

700 p. ; reliure intégra ; 16 x 24 cm.

Livre relié, couv. couleurs, imp. noir. sur papier bouffant. Cahier de documents, Illustrations NB.

De très nombreuses photographies inédites de l’auteur ponctuent son journal intime : des documents exceptionnels.

Articles de presse :

Le Télégramme 24/11/2008

Ouest-France 25/11/2008

Du même auteur :
- Compagnons d’Europe. Roman / Hervé Kerven (pseudonyme). Paris : Julliard, 1949.
- Mémoires d’extrême Asie. La face cachée du monde. Paris : Fayard, 1977.
- La Chine. Mémoires d’extrême Asie 2. Paris : Fayard, 1980.
- Une terre traversée de puissances invisibles. Chine-Indochine 1972-1973. Mémoires d’extrême Asie 3. Paris : Fayard, 1982.
- Emilio. Récit à voix basse. - Paris : Plon, 1990

 

Article écrit en 2012 sur le premier tome du journal intime d'Etienne Manach:

Les éditions Skol Vreizh de Morlaix ont déniché il y a quatre ans une pépite inconnue et inépuisable, le « Journal intime » d'Etienne Manach, récupéré dans des circonstances rocambolesques par la fille de l'ambassadeur de France en Chine de 1969 à 1975, Bérénice Manach.

Depuis quelques mois, je confesse que ces écrits d'une grande force littéraire d'un fort caractère épris d'amour, de beauté et d'action politique rendent beaucoup de mes soirées passionnantes et me rapprochent des passions complexes d'une époque tourmentée et grosse d'une nouvelle nuée d'orage, pour paraphraser Jaurès, celle qui va du milieu des années 20 à l'avant-guerre. Comme le premier tome du Journal Intime d'Etienne Manac'h, peu remarqué par les journalistes de la presse nationale malgré son intérêt historique extraordinaire et ses qualités littéraires peu communes, ne s'est vendu qu'à un peu plus de sept cent exemplaires, et que le second tome, parcourant les années de guerre jusqu'en 1951, a connu une moins bonne fortune éditoriale encore, je me permets de vanter avec chaleur ces ouvrages magnifiquement mis en page à l'attention des lecteurs intéressés par l'histoire du XXème siècle, les milieux intellectuels parisiens de l'entre-deux guerres, les ressorts intimes de l'engagement communiste, et l'écriture de soi.

Un journal intime, c'est un moyen de saisir les espoirs, les conflits et l'état d'esprit d'une époque sur un mode subjectif. En l'occurence, il s'agit d'une époque héroïque,  partagée entre un optimisme historique  porté par les succès des mobilisations sociales et l'histoire en marche à l'est, inquiétude vis à vis de la montée du fascisme et du national-socialisme, un grand dégoût  vis à vis de la société bourgeoise et de ses valeurs conventionnelles discréditées par la grande guerre, une époque qui allait basculer dans la tragédie.

Ce journal intime, c'est aussi le moyen d'appréhender la construction d'une personnalité qui fait le clair en elle, n'est pas dupe de ses mensonges, de ses cruautés, de ses passions, de saisir ses évolutions et ses constantes au contact des évènements intimes et historiques. Ces derniers sont toujours à l'arrière-plan: c'est la passion amoureuse, la description du quotidien, des personnes et des lieux, particulièrement en voyage, et la discussion avec soi qui occupe le devant de la scène.

Ce Journal Intime ne s'apparente ni à des Confessions, écrites pour se justifier, ni à des Mémoires, écrites pour glorifier son rôle historique ou analyser une suite d'évènements et une époque d'un point de vue particulier, dans une volonté de témoignage. Etienne Manach n'écrit pas sur lui, me semble t-il, pour se faire connaître, se mettre en scène, s'exhiber, se pourfendre ou se réhabiliter  devant des lecteurs. L'écriture est tantôt "un exutoire authentique à ses émotions les plus intimes" (introduction de Bérénice Manac'h), une catharsis qui lui permet de se soulager à déchargeant ses inquiétudes, ses souffrances, sa nostalgie, tantôt un moyen de s'élever lui-même en prenant conscience de ce qu'il est et de ce qu'il pourrait et devrait être, tantôt un moyen de vivre deux fois et de manière peut-être plus approfondie encore dans les mots que dans la vie le plaisir de désirer et d'aimer, tantôt un moyen de faire le clair en lui-même, un point d'épape sur ses sentiments et sa vie.

C'est toujours l'individualité singulière qui est mise en avant, sans orgueil excessif (Etienne ne prétend pas à l'unicité comme Jean-Jacques Rousseau), et non l'expérience de soi et le développement de ses pensées personnelles au travers d'un dialogue solitaire comme moyen d'approcher une sagesse et une connaissance de soi valable pour tous les hommes, comme dans les Essais de Montaigne.  

Ce Journal Intime répond aussi à une vocation littéraire ressentie dès l'adolescence par ce fou de lecture, à un besoin de s'exprimer, et de le faire avec un souci du style et de la beauté de la langue qui ne trouve pas forcément à se traduire dans l'écriture d'oeuvres romanesques tant la vie d'Etienne Manach fut, par volonté ou contrainte des circonstances, dédiée à l'action et à l'amour.     

Bérénice Manac'h a accompli un travail de fourmi pour trouver des photos correspondant aux relations et aux évènements décrits par son père et pour documenter les notices biographiques de tous les connaissances auxquelles il fait référence au jour le jour dans son journal intime. On découvre au travers de ces notes, d 'abord les personnalités obscures mais rayonnantes qui ont accompagné ses premières années à Plouigneau, puis les intellectuels (Barbuse, Merleau-Ponty, Vernant, Maitron) et militants politiques anti-fascistes, communistes français, espagnols, italiens, russes qui ont été les camarades de combat d'Etienne Manac'h pendant une dizaine d'années avant qu'il ne quitte le Parti Communiste suite au pacte germano-soviétique.

A l'entame du premier tome publié de ce journal intime, un gros volume de plus de six cent pages qui se lit comme un roman même si la réalité, passée au filtre d'une sensibilité extrêmement riche et d'un talent de conteur et de portraitiste, y est souvent plus surprenante et fascinante que dans bien des fictions historiques, Bérénice Manac'h présente sans complaisance excessive son père dans une très belle introduction dont je voudrais citer quelques passages tant ces lignes éclairent sur le sujet du livre tout en laissant entier le mystère de la personnalité de ce grand écrivain romantique méconnu, qui ne cesse lui-même de chercher à s'élucider à mesure qu'il s'étonne de ce qu'il est, doué pour la joie folle, l'action enthousiaste et le plaisir, mais rattrapé sans cesse aussi par la mélancolie, le sentiment de l'échec, de l'inachevé, de l'insincérité.

 

« Ce livre, écrit Bérénice Manac'h, reproduit les premiers cahiers du journal d'un jeune Breton à travers l'époque de l'entre-deux guerres. Arraché à sa Bretagne natale en pleine adolescence, épris de littérature et rêvant lui-même d'être écrivain, passionné et révolté par les remous politiques de son temps, aimant éperdument les femmes, il décrit sa vie intérieure, ses émotions, ses désespoirs. De ses nombreux voyages à travers l'Europe, il ne rapporte pas une analyse politique, mais un portrait vivant: il n'est pas le chroniqueur de son époque et le lecteur sera déçu s'il cherche une relation précise des évènements de ce temps. Il s'agit véritablement d'un journal intime, où l'auteur se livre à l'analyse de ses sentiments. Orgueilleux mais sensible, souvent de mauvaise foi, parfois cruel sans comprendre lui-même les forces qui le poussent, il cherche à se justifier à ses propres yeux lorsqu'il se trouve odieux. Solitaire, il n'a que les pages de son journal pour épancher son désarroi et sa douleur, avouer ses faiblesses. Le souvenir de sa chère Bretagne vient souvent le consoler lorsqu'il ne sait plus vers quoi tourner son cœur trop plein.

Etienne Manac'h, mon père, est né le 3 février 1910 dans un foyer très modeste du Trégor finistérien, dans le bourg de Plouigneau. Il était le second enfant d'une famille qui en comptera cinq. Sa mère, Françoise Colleter, était « tricoteuse ». Née en 1884, elle ne savait pas écrire, contrairement à ses frères et sœurs plus jeunes. Le père, Jean François Marie Manac'h, comme le grand-père paternel, tous deux maçons, écrivaient assez bien le français. Mais la langue parlée en famille était naturellement le breton et c'est seulement à l'école que le petit Etienne apprendra le français. En 1916, Jean François Marie Manac'h meurt en Champagne, quatre mois avant que son jeune frère ne soit tué à son tour à Verdun ».

 

Cette mort absurde et cruelle du père tué loin de chez lui, alors que Etienne avait tout juste six ans, a été déterminante dans la révolte du jeune homme face à la société bourgeoise, au militarisme, qui le conduira à adhérer au mouvement communiste après en avoir été longtemps un compagnon de route alors qu'il était étudiant. Âgé de 16 ans, alors qu'il écrit les premières pages de son journal intime lors de vacances en forme de pèlerinage nostalgique et douloureux à Plouigneau, Etienne évoque ainsi de manière poignante en imaginant ses pensées à l'aune de connaissances acquises par la suite les derniers moments qu'il a passés avec son père et que l'oubli ne lui a pas ravis:

« Le dernier souvenir que j'aie, concernant mon père, se place en pleine Grande Guerre, au début de 1916, alors qu'il était en permission de vingt jours au village. Ce fut sa dernière permission... Je vois papa, lisant, auprès de la fenêtre, les nouvelles du front, avec de légers hochements de tête. Dehors, c'est le soleil pâle d'une froide journée de janvier, une journée rude, sèche et comme sonore dans sa calme lucidité.

Papa lit...Il est en costume demi-militaire, une veste de soldat, un pantalon de civil, un képi à la visière presque cassée, de pacifiques pantoufles, un menton noir de barbe. Papa lit... Il fait bon dans la salle; la cheminée flamboie; là-bas, au front, on se bat. Il doit faire mauvais, en ce moment, à la Haute-Chevauchée là-bas, en Argonne! Terrible tout de même: deux ans de mitraille, de boue, de tranchées, de bombe, de morts, et pas encore fini! Du moins, s'il n'y avait pas d' »embusqués »! Pourquoi reste t-il chez lui, aussi, ce notaire? Quelle ironie! Est-ce pour régler le testament de ceux qui tombent, là-bas, au froid, parmi les croix de bois? Terrible tout de même! Ce qu'il doit faire noir, sous les nuages de l'Argonne! … Tiens! Voilà la cloche du village qui sonne! C'est sans doute un baptême... Ah! les pauvres copains, ce qu'ils doivent mourir à cette heure! Ont-ils changé de tranchées? Oh! Ces embusqués...! Tout de même, ce qu'il fait bon ici parmi la tendresse des enfants et du village... Voilà la soupe qui chante dans la marmite! Comme ça sent bon!... Qu'est-ce qu'ils doivent manger, à c'te heure, là-bas, en Argonne, les pauvres copains! C'est terrible tout de même!

Soudain entrent dans la maison deux graves personnages, vêtus de noir. Le maire, le secrétaire de mairie! Pendant que mon père parlemente avec eux, j'opère une prudente retraite vers ma maire: c'est peut-être pour nous arrêter qu'on vient! Mais non! Papa vient vers nous en souriant, donne quelques graves explications à maman, auxquelles je ne comprends rien; puis il court dans la pièce contiguë, en revient cinq minutes après avec son resplendissant uniforme bleu horizon et sort enfin, encadré des deux mêmes personnages graves et noirs.

Pour moi, je m'empresse aussitôt de réclamer à maman des explications. « Ton père, me dit maman en m'embrassant, ton père va tenir le drapeau, pendant que l'on va décorer de la Légion d'honneur un soldat mutilé en face de la mairie ». Je bondis. « Viens donc, criai-je à mon frère Edouard, viens donc! Viens vite voir papa, le drapeau et la légion d'honneur! » Quelle joie! Nous partîmes tous deux en chantant, dans la rue du bourg, bras dessus, bras dessous .(…)

Une semaine plus tard, papa s'en alla de nouveau en Champagne. Nous allâmes tous le conduire jusqu'à mi-chemin de la gare, à travers le bois dans les feuilles jaunies, écrasées par terre en humus, exhalaient encore les senteurs fades et mouillées de l'automne dernier. Papa nous quitte en nous embrassant avec une insouciance affectée, mais, au fond du cœur, avec une angoisse mortelle. Nous montâmes sur un talus de coudriers assez proche de la voie ferrée et lorsque le train passa nous fîmes nos derniers adieux. « Je reviendrai bientôt! » nous cria-t-il.

...Il ne revint que trois ans plus tard, lorsque les trains remportèrent du Nord les convois de cercueils. Je vis quelques os, parmi lesquels trois tibias, et un peu de poussière puante. C'était tout ce qui restait de toute une vie, de tout un cœur vibrant d'amour et de courage et de toute une âme saintement passionnée de l'honneur ».

 

Ces « restes » du père, c'est la mère d'Etienne elle-même, son frère et ses enfants qui sont allés les chercher en Champagne à l'automne 1920, en passant par Paris, sa future résidence qu'Etienne découvrit ainsi en de sinistres circonstances. Etienne raconte à seize ans en une page de désolation hallucinée ce cheminement vers le lieu symbolisant toutes les douleurs de sa jeune vie:

« Nous prîmes le train à la gare de l'Est et nous arrivâmes à Châlons-sur-Marne à deux heures du matin où nous attendîmes quatre ou cinq heures un train de correspondance, dans une salle d'attente encombrée de soldats ivres. Puis nous continuâmes notre route et je me penchai à la portière, au vent froid du matin d'automne. Je revois encore en idée le paysage en ruines, morne, les murs à demi-écroulés, des maisons percées de trous, et, par endroits, dans la plaine désolée, de grands troupeaux de moutons. Ça et là, de petits cimetières blancs, avec des drapeaux tricolores et allemands, et des milliers de petites croix de bois.

A Somme-Suippe, nous descendîmes. Une seule maison restait encore debout, à proximité de la gare: c'était un restaurant, où nous entrâmes tout glacés, pour boire une tasse de café et demander le chemin de Croix. Plus d'une heure à pied par une large route à peu près déserte, défoncée, aux talus encombrés de fils et de poteaux de télégraphe. Par malheur, une averse nous surprit en chemin, une lourde pluie d'automne qui eut tôt fait de détremper le sol... Nous nous réfugiâmes, à la suite de mon oncle, dans une sape profonde qui menaçait ruine, et nous attendîmes là la fin de l'ondée, grelottants de froid... Nous attendîmes une demi-heure, une heure, puis, comme la pluie persistait à tomber, nous résolûmes d'avancer coûte que coûte: le ciel était sombre, orageux. La terre, argileuse, collait à nos pieds et rendait la marche extrêmement pénible. Autour de nous, de tous côtés, la plaine était inculte, sans arbres, sans buissons, creusée par endroits seulement par les obus; ça et là des vestiges de camps: des tranchées, des sapes, d'immenses réservoirs d'eau, cylindriques, un inextricable fouillis de fils de fers barbelés... C'était cela la guerre!

A Croix, ruisselants de pluie, nous trouvâmes, dès l'entrée du bourg, un refuge dans l'église, dont la toiture en partie effondrée laissait voir un coin de ciel noir. Une statue de la Vierge, décapitée, gisait dans une encoignure et cette retraite était toute pleine d'un silence froid et apaisant.

Le cimetière, où le maire du village nous conduisit aussitôt pendant une éclaircie, était un vaste fouillis de tombes, une forêt de grossières croix blanches. Rien n'est funèbre comme ce petit cimetière de campagne sous le vent claquant de l'automne: un sol boueux, blanchâtre, la sale craie de Champagne, molle et glissante; des ruisselets d'eau courant de toutes parts; pas le moindre gazon. Rien que quelques centaines de tertres où gisent dans la boue les os épars de quelques inconnus, avec une étiquette, une plaque de zinc avec un nom écrit en pointillé, patiemment autrefois, avec une pointe; au-dessus de ce champ lugubre, au sommet d'une perche, un vaste drapeau pendant, et les croix, dans le brouillard qui s'étend peu à peu laissant tomber des gouttes d'eau, comme des larmes... Et nous avons cherché la tombe, prenant chacun une file, nous penchant, pour lire sur chaque croix, le nom du soldat enseveli. Et nous l'avons trouvée enfin, dans un coin, cette tombe que nous étions venus chercher de si loin, un tertre de sable lavé, à demi-dispersé dans la pluie; un vieux bouquet de fleurs artificielles et fanées, mis dans une boîte près de la croix, et c'est tout. Mais qui donc a mis ce bouquet? Quel ami inconnu?

Et nous sommes tombés à genoux dans la boue, d'un seul mouvement, pour prier Dieu et pleurer... ».

 

De Dieu, il n'en sera bientôt plus question pour Etienne. Un vicaire de Plouigneau, M. Pape, avait pris Etienne en affection, lui qui lui paraissait déjà intelligent à huit ans et sensible aux livres comme aux choses spirituelles. Etienne dut à des causes triviales et à l'obstination de son instituteur laïque qui avait su, lui aussi, reconnaître les promesses de ce jeune esprit de n'avoir pas eu à quitter l'école publique de Plouigneau pour se former en tant que futur prêtre, carrière ouverte à bien des enfants pauvres forts en thème, au collège du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon. « Après deux ans de... vaines contemplations, écrit-il jeune adulte au scepticisme et l'athéisme déjà bien enracinés, après deux ans de vie irréelle et intérieure, après avoir promené longtemps sous la nef et près de l'autel mon innocence d'enfant de chœur, marchant dans l'ombre du prêtre, vêtu de ma soutane bleue et de mon surplis blanc aux larges manches, après tout cela, je me sentis vaincu, lié, plongé pour jamais dans la molle apathie de l'adoration perpétuelle; j'étais mûr pour l'oubli du monde et du réel, et pour la poursuite toujours inassouvie de l'intangible au-delà. Le vicaire avait su réduire mon cœur malléable par le charme, la magique incantation du rêve, de la poésie, de la nature. Pourquoi ne suis-je pas aujourd'hui prêtre? M. Pape voulut me mener aux collèges des jésuites de Saint-Pol-de-Léon. L'instituteur s'y opposa et me fit passer l'examen des bourses pour le collège municipal de Morlaix. Ma mère mettait en tous mes protecteurs une confiance aveugle et tacite. Pour moi, j'étais trop jeune, trop insouciant, et j'avais coutume de me laisser mener. J'eusse certainement préféré faire mes études à Saint-Pol-de-Léon, mais, à cause des soucis matériels, le laïc l'emporta sur l'ecclésiastique ».

 

Grâce à la confirmation de ses dons scolaires, Etienne est repéré par son directeur d'école de Plouigneau M. Le Fur et commence l'Ecole primaire supérieure de Kernégues à Morlaix (le futur lycée Tristan Corbière) pour préparer l'Ecole Normale de Quimper. Il passe trois années d'internat au collège de Morlaix.

A l'été 1925, sa mère quitte définitivement Plouigneau pour rejoindre son fils aîné, le frère d'Etienne, déjà installé à Paris. La famille comme beaucoup de Bretons s'installe dans le quartier de la gare Montparnasse et Etienne sera scolarisé parmi les bourgeois dans l'établissement d'élite du lycée Buffon. C'est là qu'il fait sa première éducation politique, en méditant sur sa différence d'enfant du peuple au milieu des héritiers. Tenant son journal quasiment au jour le jour, il écrit à 18 ans: " Au lycée, je ne suis guère dans mon "milieu". Je suis seul, cuirassé dans une solitude amère, contre la raillerie, les cris, la continuelle expansion fétide des vices, le bourdonnement confus des craintes, des désirs et des passions morbides. Seul, à quoi bon lutter? Je sens la raison gronder impérieusement en moi, mais, par malheur, mes poings n'ont pas le droit d'obéir à ma raison. A quoi bon chercher à me venger? La vengeance me paraît lâche et m'est odieuse... Le mépris froid est plus beau." 

 Une semaine plus tard, ce sentiment d'humiliation se décline politiquement sous la forme d'une aspiration plus nette à l'égalité: "J'ai lu La Bruyère, voluptueusement allongé sur des coussins, plongé dans une douceur délicieuse à la lecture des fines remarques du moraliste. J'ai évoqué, à grands traits, la figure froide et sereine du penseur, qui a su glaner ses pensées au crépuscule d'un siècle merveilleux, qui a pénétré habilement les dessous de la société, qui a démasqué les financiers, "âmes pétries de boue et d'ordures", les "grands", insolents et vains, et qui a vu avec effroi, par-dessus les murs de paris, "répandus par la campagne, certains animaux farouches, noirs, livides et tout brûlés de soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible" et "qui sont des hommes". Depuis ce temps, la grande roue de l'égalité a continué à rouler, lentement, inexorablement; elle a roulé sur des gens, des choses, des traditions, des cultes, des superstitions; et, calme, la formidable meule avance toujours, incoercible, férocement muette, sans entendre les cris de désespoir ou de rage, écrasant toujours sur son passage les rêves, les vaines fictions, la fausseté et le mal, l'hydre hurlante aux cent bras". 

 

Orgueilleux de caractère, rêveur, mélancolique, tourmenté, secret, mystérieux et impérieux,  Etienne lit beaucoup, avec passion, découvre la musique avec les débuts de la TSF, s'initie au combat ouvrier communiste avec les pièces de théâtre militante d'Upton Sinclair. Son modèle en révolte contre l'iniquité, les faux-semblants et en intégrité morale est Rousseau, qu'il ne supporte pas de voir raillé par des professeurs persifleurs faisant de l'esprit à bon compte: "Aujourd'hui, M.Rolland m'a mis dans l'indignation. Il faisait le cours sur Rousseau et il n'a cessé de raillé Jean-Jacques d'un bout à l'autre: mes camarades ont naturellement ri avec une certaine suffisance et un mépris hantain du pauvre fils d'horloger. Moi, j'ai mis ma tête dans mes mains et, à la barbe de M. Rolland, j'ai lu "La Nouvelle Héloïse" pour ne pas l'écouter. Pour finir, il s'est demandé si Rousseau est le futur, s'il est l'homme de demain. Et pourquoi pas? Les élections législatives, qui font tant de bruit ces jours-ci, ont donné plus d'un million de voix aux communistes. Le géant marche" . (27 avril 1928).

Les sympathies communistes de Etienne sont nourries, en dehors de l'expérience intime et douloureuse du clivage de classes, par le souvenir de la boucherie de 14-18, de la mort absurde de son père, qui font de lui un anti-militariste convaincu: " Pour moi, je ne demande qu'à ne pas être soldat. L'uniforme me déplaît car il "faut" le porter, car il faut obéir, car il faut accomplir un geste qui vient d'un autre, un geste machinal, odieux. Oh! le beau mépris que je me promets d'avoir pour toutes ces entités belliqueuses, restes d'une "Iliade" en décomposition, monde pourri vivant sur un monde suant, sanglant de pauvres! Je porterai mon fusil sur l'épaule, intact à jamais de poudre malgré les ordres, vinssent-ils même d'un général! Moi tuer, dont le père a été tué! Ironie! Moi avoir de la haine pour ceux qui ont tué mon père! Non! C'est un combat! Pour avoir la paix, il faut que l'un cesse d'abord et je me sens assez plein d'humanité pôur être celui-là! " (1er mai 1928). 

 

A l'été 1928, comme chaque année pendant les grandes vacances, Etienne retrouve la Bretagne, son paradis perdu de Plouigneau où il aide au battage, dont il décrit magnifiquement les journées et retrouvailles familiales, et découvre l'amour charnel.

En 1929, il rentre en classe préparatoire à Louis-le-Grand, se fait arrêté pour la première fois pour participation à une manifestation internationaliste et pacifiste organisée par le Parti Communiste. Il professe l'anticolonialisme à ses camarades, se laisse éblouir par le poète martiniquais René Maran, précurseur de la négritude et de l'anticolonialisme: "Que tout se rebelle! Que l'Inde saute! Que l'Indochine se secoue! ... Les Algériens doivent être des citoyens français"? (21 décembre 1929).

Il voue un amour inquiet, douloureux et inquisiteur à une jeune parisienne d'origine bretonne, Jeanne, avec laquelle il lui est très difficile d'aller plus loin que les déclarations platoniques. "J'ai le coeur en sang, écrit-il le 30 novembre 1929. J'ai maintenant une haine atroce pour moi-même, si faible. Mes vingt ans morbides, rongés de fièvres et de veilles. Je voudrais aller, venir, m'anéantir dans d'immenses espaces, laisser vivre mes sens, et laisser s'apaiser le feu de ma cervelle. La vie de la ville me sera funeste. Je suis rompu. Car j'ai la solitude qui m'est fatale. Nous traduisons Sénèque: la solitude es mauvaise. Libidinem irritat. (...)". (30 novembre 1929). "Fou, triple fou que je suis! Cruel et malhonnête, maladif, le coeur plein d'amour et ne montrant que la méchanceté pour ceux que j'aime! Je m'étonne aujourd'hui de mes vices. D'ailleurs, c'est toujours mon corps qui me conduit, mon pauvre corps torturé, fatigué, plein de désirs qu'il se refuse à assouvir, impatient. Jeanne répondra t-elle?" (fin décembre 1929).   

En 1930, Etienne connaît enfin la joie dans la vie en s'eprenant d'une jolie communiste tchèque aux cheveux courts, indépendante et nullement farouche, Véra Prokopova, à qui il fait découvrir Paris. Pendant un peu moins de deux ans, il va vivre une passion tumultueuse et un peu dyssimétrique avec cette danseuse sensible qui est plus âgée que lui et a connu déjà plusieurs aventures. Elle finira par le quitter pour un amant tchèque alors qu'il est retenu par l'enseignement de la philosophie à Beauvais (avec pour collègue Merleau-Ponty).  Etienne se remettra très difficilement de son abandon par Véra, avec qui il continuera longtemps à entretenir une correspondance pleine de reproches et d'amour contrarié, et il se conduira avec ses différentes futures compagnes avec une cruauté semblable à celle qu'il a lui-même ressenti avec la "trahison" de Véra.

En 1933, Etienne visite pour la première fois l'URSS avec Jean Maitron et raconte par le menu son voyage. Il n'est pas très critique sur ce pays neuf qu'il aime immédiatement pour lui-même et ses habitants et où il voit le monde égalitaire et rationnel de demain en voie de construction mais sa curiosité et sa sociabilité lui font discutter avec les gens et, de fait, il est forcé de remarquer que l'opulence est loin de régner, et que la misère et la famine guettent l'Ukraine en particulier. La peur de la police politique domine aussi, Etienne ne peut qu'y prêter attention.

"Une jeune femme conduit ses deux enfants à l'église. Elle parle français. M. et moi sommes restés un peu à l'écart avec elle et nous avons parlé. Elle était plus heureuse avant la révolution, dit-elle. Elle est dactylographe et gagne 140 R. Son mari est ingénieur à 350 R. Et elle prétend vivre pauvrement. Quelle vie menait-elle donc avant la révolution? Sans doute, d'ancienne famille bourgeoise. Qu'elle sache le français est déjà un signe. En Ukraine, les choses vont mal: beaucoup de morts de misère l'an dernier. Il n'y a pas assez de pain pour les coopératives. Mais, nous dit-elle, cette année la récolte sera bonne et le pain sera à 45 Kc. Pendant que nous parlons, une amie qui l'accompagne s'impatiente, la tire par le bras. Visiblement, elle a peur de nous et fait des efforts pour entraîner son amie. Nous lui avons donné rendez-vous pour ce soir à 16h, rue (...). Elle n'est pas venue. Elle a eu peur du Parti et du GPU. C'est elle aussi qui nous a dit que la famille de la servante est en partie morte, de famine et de misère".  (Kiev en Ukraine, 24 août 1933). Le constat de la misère et de la répression n'ébranle pourtant pas la confiance de Etienne dans le bien-fondé des mesures d'embrigadement et de rééducation idéologique de la population: "Notes: 80000 enfants organisés dans les pionniers. Effort pour embrigader les petits mendiants, les loqueteux, les petits enfants nu-pieds qui vendent des cigarettes. Leur donner la joie, l'amour de l'organisation collective. Ici encore, parmi les enfants de la fête, beaucoup marchaient nu-pieds, mais la majorité est déjà entraînée dans une vie nouvelle qui leur permettra de se donner à leur mesure, de se développer progressivement selon leurs aptitudes".

On ne fait pas de révolution, de société nouvelle, avec des bons sentiments et des scrupules philanthropiques, mais avec des mesures énergiques...

 

Au retour de l'URSS, Etienne Manac'h s'arrête à Berlin en 1933 où il va retrouver Eva, une guide communiste allemande, avec qui il a mission d'envoyer des messages aux communistes disséminés dans la clandestinité pour transmettre des informations ( en particulier sur leurs camarades en camp de concentration) et des directives.    

 

Puis, au mois de septembre, avec Lucienne, sa nouvelle amante parisienne, toujours missionné probablement par l'Internationale, il gagne Barcelone en pleine ébullition politique, en proie à l'agitation anarchiste qui fait anticiper une révolution prochaine: la CNT exerce alors son influence sur un million de membres. Le couple sympathise très vite avec José Balaguer, un cadre, cultivé et bon vivant, du Parti Communiste de Maurin. Les pages sur le mois passé à Barcelone sont passionnantes historiquement - comme celles sur la découverte de l'Allemagne nazie- et magnifiques d'un point de vue littéraire. Aux vacances de Noël 1933-1934, Etienne Manac'h retourne en Allemagne nazie. Pour quoi faire? :

"1°) Faire parvenir à Berlin, aux membres d'une cellule du PC, des documents, huit rouleaux de photo-films; quelques centaines de petites pellicules, filmant des colonnes de journaux communistes allemands de l'immigration (Rundschau, etc.)

2°) Faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que la militante communiste Marie Zielke, parente du député au Riechstag, Koenen, sorte de la prison hitlérienne et, pour cela, voir de nombreuses personnes influentes.

3°) Faire tout ce qui est en mon pouvoir pour ramener de Berlin à Paris le fils de "Ulrich", secrétaire pour l'Europe centrale du Comité mondial contre le fascisme.

4°) Rapporter de l'argent pour Frieda Bohm et un artiste de cinéma, M. Otten, ami et collaborateur de Pabst...".  

 

Etienne passe le nouvel an à Berlin en compagnie d'une connaissance française et de son amie allemande, qu'il décrit admirablement avec un sens de la formule laconique et un cynisme certain, non dénué de misogynie: "C'est un pauvre amour. Peut-être aussi la rudesse de Jean, sa franchise un peu grosse lui déplaisent. Elle est fort surveillée par ses parents, une tante en particulier qui lit toutes ses lettres. Aucun abandon ne serait excusé de sa part si ce n'était celui qui accompagne le mariage. Le père, sorte d'ouvrier des postes, est hitlérien; Théa sympathise fort. Hitler est bon; il a donné du travail aux ouvriers, et il ne veut nullement la guerre; il a relevé l'Allemagne. Théa est maigrement payée: 50 M par mois, et Elli à peine 80. Voilà du bon gibier pour l'hitlérisme. Ces jeunes filles aiment la parade, le café chic, où l'on peut un jour, par chance, trouver un mari nanti d'une profession potable, les promenades en automobile, etc. Ces pauvres petites ouvrières ne sont faites, psychologiquement, que d'une tendance désespérée vers la bourgeoisie. Besoin de parvenir. Et comment? Par l'homme. Leur deuxième trait psychologique, c'est celui du crochet lancé au premier cœur bénévole. Tout le charme puéril de la blonde Théa en est obscurci".

En août 1934, Etienne retourne à Berlin, à nouveau missionné, puis gagne l'URSS pour son second voyage à l'occasion duquel il tombe amoureux d'une guide touristique de Leningrad, Alissa, et fréquente un couple de communistes italiens exilés, Nella et Emilio. Nella deviendra quelques années après sa femme à Istambul (il se marie avec elle en 1943) : c'est la mère de Bérénice Manac'h. Etienne rompt avec le Parti Communiste quelques années plus tard, au moment du Pacte Germano-Soviétique et de l'invasion de la Pologne, mais, toujours engagé et anti-fasciste convaincu, il travaille pendant la guerre au côté de la France Libre et du général de Gaulle dont il devient le délégué auprès de la Turquie et des pays balkaniques.

 

Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

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  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
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