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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 20:47
La section de la Ligue de  Droits de l'Homme des pays de Morlaix
vous invite à réserver votre soirée du 29 novembre
20h30 à Ti an Oll à Plourin-les-Morlaix
 
pour une conférence-débat animée par Vincent Rebérioux, vice-président de la LDH,
sur le thême du droit de vote des résidents étrangers
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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 16:36

Première introduction au débat  par Ismaël Dupont

Face à la crise sociale en Europe, en France et en Bretagne, quelles réponses politiques ?

 

La crise...

Faut-il parler de crise quand depuis la fin des années 1970, ce terme de « crise » sert à bâtir de la résignation et du renoncement face au recul des droits sociaux, au chômage, et à transformer une évolution du rapport de force entre le capital et le travail, liée à une mondialisation libérale qui est l'effet de choix politiques et économiques, en réalité naturelle fatale contre laquelle on ne pourrait rien mais qui nécessiterait toujours plus d'adaptations, c'est à dire de régressions sociales ?

La crise fait baisser les yeux, fait baisser la tête, décourage la revendication, la lutte sociale... Elle transforme les lions indomptables en moutons apeurés et désorientés...  

On peut penser à l'émission d'inspiration reaganienne de Montand et Tapie, intitulée cyniquement « Vive la crise », qui cherchait à faire accepter des remises en cause du droit social et de l’État-providence au nom du dynamisme économique et de la défense des créateurs de richesse de la libre entreprise.

Si nous sommes au cœur d'une crise, ce n'est pas une crise de la production mais une crise du partage des richesses, au sens la société devient de plus en plus inégalitaire et violente pour les individus et les familles: les souffrances et les privations des plus modestes augmentent, le pouvoir d'achat et les conditions de vie du grand nombre régressent en France et Europe, où les jeunes peinent à avoir du travail, à avoir des contrats en rapport avec leurs qualifications, où le chômage touche de un sixième à un cinquième de la population active.  

S'il y a crise et crise grave...

C'est aussi au sens où notre mode de vie collectif et notre mode de développement économique ne garantissent pas une pérennité de la nature, de notre environnement, et dégradent avec une gravité croissante la qualité des conditions de vie des hommes sur terre, avec le pillage et la raréfaction des ressources naturelles périssables, la pollution, le réchauffement climatique, les catastrophes causées par notre hubris et par les logiques d'ostentation, de consommation excessive et de libre-échange portées par le capitalisme.

C'est enfin au sens où beaucoup de gens autour de nous ont le sentiment de ne plus avoir grand chose à attendre du politique ou de l'action collective (syndicale ou autre) : du fait des renoncements et du sentiment d'impuissance et d'absence de crédibilité donné par les pouvoirs politiques démocratiques, à cause de décennies de défaites sociales, des logiques de division et de ressentiment portées par l'isolement et les nouvelles formes de domination au travail, par la concurrence, les souffrances sociales, le discours des mass médiasau service du capital qui passe leur temps à détourner la colère des gens vers des boucs-émissaires (immigrés, Roms, fonctionnaires, assistés, chômeurs, minorités...) plutôt que vers les vrais responsables et profiteurs d'un système qui les aliène. La progression des idées xénophobes et intolérantes de la droite et de l'extrême-droite est à la fois un effet et un levier de la prise de pouvoir du Capital.

Cette crise protéiforme (économique, sociale, politique, culturelle, environnementale) est donc moins une crise conjoncturelle, un événement soudain, pathologique, et imprévisible, qu'une évolution dramatique, dévastatrice, mais néanmoins normale d'un système capitaliste de plus en plus pur, dominateur, mondialisé et financiarisé, dont les logiques prennent l'ascendant dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, politique, culturelle.

Le capitalisme met les sociétés en crise mais n'est pas en crise  lui-même: il prospère plus que jamais à sa manière naturelle, violente et instable, en absorbant ses marges (les économies et les ressources des états les moins développés aux pouvoirs corrompus, les ressources naturelles, le vivant, la culture, la communication, les systèmes de protection sociale solidaire...) .

Il les met en crise... en produisant la destruction des emplois, des droits sociaux obtenus de haute lutte par les travailleurs (ses 60 dernières années) , en remplaçant partout des logiques de solidarité et de communauté par des logiques de concurrence et d'individualisme, en réduisant à presque rien la souveraineté des citoyens, bafouée quotidiennement par des hommes politiques et des institutions technocratiques internationales aux ordres de la finance et de la bourgeoisie.

En 2008 pourtant, l'éclatement spectaculaire de la bulle de l'économie spéculative (immobilière et assurancielle notamment) aux Etats-Unis et en Europe ont provoqué, le temps d'un gigantesque hold-up au cours desquels les Etats ont dévalisé les contribuables pour venir en aide aux banques et aux institutions financières, une prise de conscience et un espoir : on allait enfin réduire l'emprise des logiques spéculatives sur l'économie réelle, mettre les banques et la finance au pas, réguler le marché mondial, les mouvements de capitaux, réintroduire la souveraineté du politique sur l'économie... 

Que nenni ? Ce fut un rideau de fumée. Six mois plus tard, les économistes mondains, d'argent et de pouvoir, comme Jacques Attali, reniaient leur reniement de Saint Pierre: ce n'était plus à cause de l'ultra-capitalisme, de la toute-puissance de la finance et des choix politiques libéraux qu'on était en crise, mais à cause de la dette et du manque de compétitivité, eux-mêmes créés par la trop grande « générosité » de notre système social et de nos salaires et protections collectives.

La dette, qui a été multipliée par deux en France à cause des conséquences récessives de la crise financière, qui est structurellement liée aux politiques d'allègement d'impôts pour les riches et les entreprises, et à la nécessité pour l'Etat d'emprunter auprès des banques privées, est devenue une arme de propagande brandie contre la défense et l'amélioration des services publics et des droits sociaux, et pour faire accepter le recul des solidarités.

 

En France, la population s'est tout de même rendu compte, comme elle l'a montré notamment en 2010 à l'occasion de la réforme des retraites, qu'il y avait maldonne, qu'on tentait de lui faire prendre des vessies pour des lanternes.

Grâce au Front de Gauche, la campagne présidentielle de 2012 s'est joué essentiellement sur le thème de l'égalité, de la justice sociale, de la lutte contre la toute-puissance de la finance et les dérives oligarchiques.

Même si nous savons que notre projet dans cette élection était le seul susceptible d'ouvrir un espoir de sortie de la crise sociale et européenne actuelle, nous avons pu percevoir en même temps, que même si nos idées et analyses étaient en résonance avec les préoccupations et l'expérience des citoyens, il nous reste beaucoup de chemin à faire pour convaincre qu'on était en capacité, nous, de faire bouger les choses dans le bon sens.

Les gens ont choisi en préférant Hollande et le PS à Mélenchon et le Front de gauche le moindre mal contre la plus haute espérance. Ils avaient aussi des doutes sur la faisabilité de nos (re)conquêtes sociales et politiques au vu des contraintes institutionnelles européennes, et surtout des contraintes économiques internationales liées à la mondialisation.

Le système est mauvais et on en souffre, chacun s'en accorde, mais peut-on réellement en changer ou le changer ? Là, les gens sont davantage dans le doute. En même temps, le sens de la résistance sociale s'est perdu chez beaucoup, du fait des nouveaux modes d'organisation du travail.

Car pour la population, force est de reconnaître qu'il y a peu de contre-modèles, plus de système alternatif aux contours clairs proposé par l'histoire ou une théorie mobilisant les masses. 

Un an et demi après l'élection présidentielle on a le sentiment de n'avoir pas progressé d'un poil, pire d'avoir régressé.

Car le gouvernement socialiste, loin d'offrir des perspectives de progrès social et de mettre en mouvement la population pour conquérir des droits, mène une politique néo-libérale de soumission à la doxa capitaliste de Bruxelles et au service du monde de l'entreprise et de la finance. Cette politique jette des millions d'électeurs dans la désespérance, le dégoût de la politique, et aussi dans les bras du Front National.

En même temps, l'échec des sociaux-démocrates était attendu du côté du Front de Gauche: on savait beaucoup de responsables socialistes très proches du monde de l'argent, convertis au social-libéralisme, et, sans remise en cause globale des logiques du système, sans tentative pour installer un autre rapport de force vis à vis des pouvoirs financiers à base de mobilisation populaire, de rupture avec les traités libéraux de l'UE, de rétablissement de l'égalité par la loi et l'impôt, la gauche d'accommodement se condamne à l'impuissance et à la défaite. Dans ce monde du capitalisme mondialisé, la social-démocratie est un projet dépassé : il n'y a plus vraiment de moyen terme entre une politique pro-capitaliste et une politique de rupture et d'affrontement avec les logiques du capitalisme.  

On en est là ! La droite et l'extrême-droite s'offrent même le luxe de reprendre à leur compte la rhétorique et les symboles de la révolution ou de l'insurrection populaire pour défendre les patrons, le droit de polluer librement, une conception de la famille et de la société réactionnaire. 

Cela nous donne une transition toute trouvée avec les luttes sociales en Bretagne autour des fermetures d'activités et des suppressions de postes qui se succèdent dramatiquement dans l'agro-alimentaire.

Depuis plusieurs mois, les salariés de l'agro-alimentaire qui font face à la destruction programmée de leurs emplois, se battent courageusement pour garder l'activité, convaincre de sa pérennité possible, en travaillant avec les politiques de tous bords, les paysans, les patrons, mais aussi en affrontant clairement leurs employeurs ingrats qui les sacrifient sans état d'âme après les avoir exploité pendant des années pour tirer la plus-value.

L'urgence est à la sécurisation de ces emplois en Bretagne. Le gouvernement doit s'engager plus qu'il ne le fait. Il ne doit pas céder devant les forces de marché, alimenter le laisser-faire, livrer l'agriculture et l'agro-alimentaire breton à la concurrence très faussée au niveau mondial.

 

En même temps, il y a devant nous le vaste chantier de la réorientation du modèle agricole et agro-alimentaire breton, pour produire une alimentation de qualité pour tous, destinée prioritairement au marché national, s'affranchissant des logiques ultra-productivistes tout en continuant à créer de l'emploi.

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:45

Paul Ariès*

au Roudour de Saint Martin des Champs, à l'invitation d'Attac, de l'ADESS, du CPIE, du RESAM

en ouverture du FER, FORUM DE L'ECONOMIE RESPONSABLE le jeudi 17 octobre 2013:

 

paul_aries2.jpg

 

* Théoricien de la décroissance, fondateur du Sarkophage, soutien de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche aux élections présidentielles de 2012.

 

" La Bretagne peut être le laboratoire des transitions économiques, sociales, écologiques pour sortir par le haut de cette crise du modèle agro-alimentaire.

J'ai travaillé par le passé dans le centre Europe-Tiers Monde cherchant à imposer l'idée qu'il n'y a pas deux mondes -un monde développé au nord et un monde sous-développé au sud - mais un seul monde, mal développé. Pendant 12 ans, j'ai été membre de la commission inter-ministérielle des sectes. J'ai considéré les sectes comme un miroir grossissant de ce qui ne va pas dans le monde, tout comme la malbouffe, les nouveaux modes de management, que j'ai aussi étudié.

 

J'ai une mauvaise nouvelle et une bonne nouvelle à vous annoncer: la mauvaise nouvelle, c'est que nous traversons bien une crise systémique: économique, sociale, du politique, environnementale. Notre société a totalement sombré dans l'hubris, la demesure. Réchauffement climatique, inégalité des ressources, explosion obsène des inégalités sociales, tout cela est dû au fantasme de toute-puissance, à la recherche l'illimité nourris par le système capitaliste: ce n'est qu'en faisant prévaloir la culture qu'on peut se protéger contre cela.

La crise sociale atteint le développement des classes moyennes, nées de l'avènement de la société de consommation. La casse des cultures rurales traditionnelles a été un effet de la modernisation. On a transformé les cultures populaires en sous-produit de la culture dominante: à des cultures différenciées et porteuses de lien collectif s'est substitué une culture de masse, avec des variantes de classe. Le phénomène majeur aujourd'hui, c'est celui de la dé-moyennisation de la société, de la fin programmée des classes moyennes. Le bac +5 à moins de 1000€, ce n'est pas qu'un phénomène conjoncturel.

L'autre grande crise est la crise écologique: la possibilité même de poursuivre l'aventure humaine dans de bonnes conditions se trouve posée. Si on transforme toutes nos activités en équivalent carbone, force est de constater qu'on consomme comme ressource et produit comme déchets et pollutions le double de ce que la terre peut supporter. C'est dire l'urgence du changement à initier et son ampleur. La solution, ce ne peut être simplement de "faire la même chose en moins". La prise en compte sérieuse de cette crise environnementale rejoint la question sociale et la volonté de lutter contre les inégalités.

Aujourd'hui, 20% des humains s'approprient 86% du gâteau planétaire. Le gâteau planétaire peut-il croître démesurément, indéfiniment? Non. Donc il faut partager et il faut que dans les pays riches, on vive plus sobrement. Pour absorber les standards de vie d'un Européen, il faudrait trois planètes Terre. Et pour absorber ceux d'un Américain du Nord, il en faudrait sept. Il y a assurément d'autres façons de satisfaire l'humanité qui les recettes qui nous ont conduit dans le mur.

A l'échelle européenne, partout les extrême-droites font entre 15 et 20%, c'est une autre dimension extrêmement inquiétante de la crise multiforme que nous vivons. C'est lié à l'absence actuelle de grand projet, qui fédère et donne envie, qui porte vers le haut.

Le "capitalisme vert", c'est la volonté d'adapter la planète au besoin du toujours plus. Tout sera tenté plutôt que de remettre en cause les logiques de rentabilité par l'exploitation sans retenue des ressources et l'idéologie dominante. Si on regarde les champs de recherche les plus financés aujourd'hui, on a: filtrer la lumière solaire, piéger et stocker des puits de carbone... Derrière, il y a l'idée que la science aura réponse à tout: qu'on peut continuer à développer l'économie dans la même logique productiviste et ultra-capitaliste: la science saura réparer les dégâts causés par ce modèle, trouver des alternatives. Cette idée est folle car elle nourrit une fuite en avant perpétuelle.

Dans la même veine, on a le "transhumanisme" promu par des gens tels que Alain Madelin, l'introducteur de l'ultra-libéralisme en France, ou Jacques Attali, le conseiller des présidents quelqu'ils soient. Les promotteurs du "trans-humanisme" envisagent une modification de l'homme pour le rendre plus performant, adapté aux logiques de l'économie et du système. On est dans le "fantasme de passer à l'humain augmenté" (Jacques Testart), par exemple en agissant sur le cerveau par des voies chimiques. "Sous quelle échéance est-ce possible?" est une question moins importante quelque part que cette autre "Est-ce ce monde que nous voulons léguer à nos enfants et petits enfants?".

L'ONU calcule qu'il faudrait 40 milliards de dollars supplémentaires par an pour régler en 25 ans le problème de la faim dans le monde et 80 milliards par an pour régler le problème de la pauvreté. A titre de comparaison, le marché publicitaire mondial, c'est 800 milliards de dollars par an, le gaspillage alimentaire aux Etats-Unis, 100 milliards de dollars par an. Le marché de l'armement, plus des milliards de dollars par an... Il faut qu'on se pose la question: qu'est-ce qu'on produit? Pourquoi? Pour qui? On choisit de produire ce qui remplit les tiroirs caisse, et non plus les ventres. C'est ça le problème. Il faut clairement plus de justice sociale, plus de justice climatique et économique.

 

Une bonne nouvelle, c'est que dans les pays du Sud s'inventent des alternatives. La recherche d'une "vie équilibrée", du "buen vivir", l'anti extractivisme en Amérique Latine (Equateur, Bolivie, Uruguay). Clairement, pour ces responsables politiques et syndicaux de la gauche de transformation, la solution n'est plus dans la logique productiviste, capitaliste.

Au Brésil, le questionnement sur le pillage des ressources naturelles (en l'occurence en eau) est venue des paysans les plus pauvres, des paysans sans terre qui s'opposaient à la multiplication des barrages électriques non pas parce qu'ils étaient contre l'énergie hydrolique mais parce qu'ils avaient besoin de terre et d'eau pour celles-ci et qu'ils posaient la question de savoir à qui profite l'énergie. L'énergie pour qui? Pour faire quoi? Pour ceux qui ont besoin de toujours plus: les riches. C'est aussi en Amérique Latine, dans ces théories politiques de gauche et écologiques portées par les classes populaires que l'on peut faire pièce à l'idée que l'écologie serait bonne pour les gens qui ont les moyens, un truc de bobos, un supplément d'âme qu'il faut mettre au placard devant les dures réalités de la crise. Cela nous donne une inspiration pour lutter contre les grands projets inutiles et imposés comme Notre-Dame des Landes.

La défense de la Terre Mère, le "Pachamamisme" des Indiens, loin d'être une mystique new-age, est aussi en prise avec les enjeux de notre temps. Aujourd'hui, ce système capitaliste et productiviste soumet la nature aux lois de l'économie. A l'inverse, il faut soumettre l'économie aux lois du vivant.

En Inde aussi, on observe une écologie des pauvres, portée par les basses castes, les femmes, notamment à travers la notion d'hydro-pirates qui a servi contre des usines de fermeture de bouteille de Coca-Cola qui utilisaient et polluaient des millions d'hectolitres d'eau potable.

En Afrique, on trouve une sorte d'équivalent à la sobriété heureuse du "buen vivir" sud-américain dans la philosophie négro-africaine du "plus vivre". Le "bien vivre", ce n'est pas le bien être au sens de la société d'hyperconsommation. C'est le fait de revoir nos rapports aux autres, au temps, à la nature, en se concentrant sur l'être, et sur l'être en relation, plus que sur l'avoir.

Ces exemples montrent qu'il y a une capacité à mobiliser largement sur des thèmes écologiques en condition d'avoir une approche positive et populaire.

Justement, cela suppose de changer notre regard sur la pauvreté. Souvent, elle est définie en termes négatifs: manque de pouvoir d'achat, d'éducation, de participation politique. La positivité potentielle des modes de vie populaires, de la culture rurale traditionnelle est occultée. Moi, je suis pour qu'on rende visible l'invisible, qu'on prenne conscience des multitudes d'alternatives qui existent, y compris en prenant appui sur des modes de vie populaires traditionnels. Il y a des alternatives en souffrance qui ne demandent qu'à faire école, une société post-capitaliste et post-productiviste en souffrance.

 

On ne changera pas les choses en culpabilisant, en appelant à la responsabilité, mais en donnant envie. 

 

Ce qui me chagrine, c'est que la gauche a choisi de casser le mouvement coopératif, le syndicalisme multi-carte, le socialisme ou le communisme municipal, qui étaient de vraies voies d'émancipation fondée sur la participation. On doit pouvoir reconstruire des voies semblables.

Il faut multiplier les pas de côté, l'un après l'autre, mais jusqu'à l'extase. Il y a une nécessité d'inverser les logiques dominantes.

 

Le capitalisme, c'est trois choses:

- l'exploitation du travail: à ce titre, on oublie souvent que le mode de vie actuel de l'occident est aussi tributaire de siècles d'esclavagisme, de colonialisme et de néo-colonialisme.

- le pillage de la nature.

C'est, c'est la définition couramment retenue à gauche et dans le marxisme.

Ce qu'on met moins en avant, c'est la troisième dimension: celle de l'aliénation de l'individu transformé pour satisfaire les logiques du système (production/ consommation). En 1963, Benoît Frachon, le secrétaire national de la CGT, disait: si nous acceptons la civilisation de la voiture, nous aurons le mode de vie des Américains. On est en plein dans la confirmation de sa prophétie mais aujourd'hui, on aurait plus de peine à trouver un syndicaliste pour remettre en cause le progrès technique, la consommation de nouveaux biens d'agrément matériels par une augmentation du pouvoir d'achat. Qu'est-ce qui fait que le capitalisme peut modéler l'individu selon ses besoins de rentabilité en producteur/consommateur compulsif? C'est qu'il donne des réponses pratiques à nos angoisses existentielles, à la peur de mourir, à la finitude, en nous proposant des divertissements, au sens pascalien. Le capitalisme, c'est un fait, il nous fait jouir. Mais ce n'est qu'une jouissance d'accumulation, de possession et il est nécessaire d'inventer d'autres dissolvants d'angoisse existentielle que ceux du "toujours plus".

 

Quelles réponses politiques peut-on développer face aux défis qu'on a mentionnés?   

 

1° la défense et l'affrondissement des services publics, des biens communs, qui sont la richesse des pauvres.

2° la recherche et l'extension de la gratuité, politiquement construite. Gratuité de l'eau vitale, des abonnements services publics (bibliothèque), de la restauration scolaire, des transports en commun urbains, des services funéraires. J'aime bien cette idée de remettre la mort au centre de la vie, d'en refaire un objet politique: non pas pour être morbide, mais pour être jouisseurs. Soyons au moins égaux devant la mort. Attention: il y a des gratuités d'accompagnement du système, celles, plus ou moins stigmatisantes, liés à des situations sociales reconnues comme précaires, et des gratuités d'émancipation: la santé, l'éducation vont parti de ces biens largement reconnus comme devant faire l'objet d'une gratuité financée par l'impôt. Pourquoi pas le transport en commun, l'alimentation? Une étude a montré qu'il faudrait 60 millions d'euros pour rendre gratuit l'accès à une alimentation saine pour tous les Français: cela ne représente que quatre fois le budget de l'armée. Il faut que nous mettions au coeur de notre réflexion cette question de la gratuité.

3° relocalisation de nos activités, développement des circuits courts. La restauration sociale (restaurants scolaires, de services publics, d'entreprise) peut être un levier pour transformer l'alimentation et l'agriculture. On peut nourrir 9, 10, 11, 12 milliards d'humains, mais pas avec l'agriculture locale. Les monnaies locales (comme le Grignero à Grigny) peuvent servir à développer les circuits courts, par exemple en reversant une partie des aides sociales sous cette forme. 

4° Il faut promouvoir une économie sociale et solidaire de rupture avec les logiques dominantes. En Martinique, où j'étais ces dernières semaines, comme ailleurs, la solution, c'est de développer l'autonomie alimentaire, économique, la pharmacopée locale. L'économie sociale et solidaire doit être le principal levier de l'économie. Cela serait mieux que Montebourg en stakhanoviste de la relance économique.

 

Gratuité, relocalisation, valorisation de l'économie coopérative, voilà des solutions. Il faut réaffirmer le droit au beau. Le monde capitaliste ne fait plus société. Etre forçat du travail et de la consommation: quel sens cela peut-il avoir?

J'ai participé avec Emmaüs à un forum mondial de la pauvreté auquel ont participé 20000 personnes. Nous avons réfléchi à ce que peuvent nous apprendre les pauvres. En convenant que bien souvent, il faut faire le deuil de la réinsertion possible dans le système ordinaire, qui n'est pas si humain, normal et idéal que cela. Peut-être qu'on a aussi à apprendre de leur mode d'être au monde. Avec eux, il faut multiplier les pas de côtés: comme construire un éco-village où le beau est présent.

 

Enfin, ce qui est important, c'est de ne pas reproduire les modes de fonctionnement de la société que l'on combat dans nos organisations. Il nous faut une politique fraternelle, une politique de l'amitié, une manière populaire et vivante de faire de la politique".

 

Déclarations lors des questions/ réponses         

           

"La notion d'économie sociale et solidaire est parfois un mot poison, dont la valorisation spontanée recouvre des réalités différentes et dont les acteurs peuvent être digérés par les logiques dominantes. Il faut un renouveau de l'idée coopérative, de production, de consommation, d'habitation. L'idée c'est aussi de changer la finalité du travail, de faire des choses socialement utiles. Plus de 60% des Français disent ne pas aimer ce qu'ils font au travail. C'est grave. Ils ne comprennent pas l'utilité de leur travail. Au "Forum mondial de la désobéissance" que nous organisons à Grigny dans le Rhône le 26 octobre, nous avons invité des postiers désobéisseurs qui refusent d'être transformés en VRP de l'entreprise Poste. Dans un service public, une coopérative, la question du pouvoir dans l'entreprise se pose differemment. Il faut en finir avec l'idéologie managériale, y compris dans les collectivités".

 

" Il faut rompre avec l'idéologie consumériste, penser une économie du bonheur se soustrayant à la dictature des normes comptables et économiques".

 

" Il faut un revenu minimum garanti pour tous même sans emploi, un revenu minimum inconditionnel, et un revenu maximum autorisé. Nous devons aussi reprendre le combat historique pour la baisse du temps de travail et ne pas transiger sur le droit à la retraite à 60 ans. Rappelons nous qu'il y a quelques temps les organisations syndicales réclamaient la retraite à 55 ans. Si le temps de travail était porté à 30h par semaine, il pourrait y avoir une réduction significative du chômage".

 

"Il ne faut pas opposer les formes de résistance au système dominant. Il y a plusieurs manières d'être acteur du changement: 1) faire le choix de la simplicité volontaire. Avoir ici et maintenant un mode de vie qui se conforme à nos valeurs plutôt que de prévoir changer nos modes de vie à l'issue du grand soir. Tout ce qu'on peut faire tout de suite, il faut le faire. On se sent acteur de cette société qui a des facettes belles et d'autres plus noires: en tant que consommateur, on se sent également citoyen. On se remet en question, en cause personnellement. On cherche à avoir une attitude exemplaire par rapport à ses valeurs. 2) il serait insuffisant et dangereux de se limiter à la simplicité volontaire. A quoi cela servirait d'être un certain nombre à se faire plaisir. Il ne faut pas jouer les "cathares", les "purs": cela fait fuir autour de soi et dessert nos idées comme notre joie. Par contre, il y a tout un travail collectif à faire dans les SEL, les AMAP, les pédagogies alternatives, autour de l'idée de coopérative. Le futur s'invente dans les marges, les franges. 3) le système peut parvenir à digérer des comportements alternatifs, c'est le cas par exemple pour la culture biologique. Le bio qui se développe aujourd'hui, c'est la bio-industrie. C'est pourquoi nous avons besoin d'engagement politique collectif, de construire un nouveau projet politique, orienté par exemple sur l'idée de "bien vivre", de "buen vivir". Quels nouveaux jours heureux? Quel bien vivre à la française? Ces problématiques, on les retrouve jusque dans les congrès de la fédération national des centres sociaux. Oui, on peut recommencer à espérer: ce qui fait l'efficacité d'un rateau, c'est d'avoir toutes ses dents. Ne nous opposons pas les uns aux autres. Ne sur-idéologisons pas nos débats, dépassons les sectarismes. On ne pourra pas changer ce monde d'un coup de baguette magique, mais rien ne pourra nous dissuader d'en construire un autre".    

 

Compte rendu réalisé par Ismaël Dupont le 22 octobre 2013   

 

http://paularies.canalblog.com/

 

 

 

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 06:05

Hier soir, les députés viennent de voter l'allongement de la durée de cotisation. Tout cela a été vite expédié. De notre côté, nous avions demandé une rencontre à Gwenegan Bui, notre député, pour lui expliquer pourquoi il ne fallait pas voter cette réforme des retraites, et on nous propose comme date de rencontre le 5 novembre, soit un mois après le vote de l'Assemblée Nationale sur ces réformes des retraites exigée par la Commission Européenne dans le cadre de ses nouvelles prérogatives accordées par la signature par Hollande du Traité Merkel-Sarkozy, le TSCG, en septembre 2012...  

 

Données générales à connaître:

 

La différence d'espérance de vie entre un retraité et un cadre: 7 ans.

Moyenne des années validées actuellement : 37 ans. A partir de 55 ans, les 2/3 des retraités sont licenciés, inaptes ou au chômage. La moitié des français seulement est dans l'emploi au moment de prendre sa retraite.

Aujourd'hui, c'est environ 13,5 % des richesses produites qui sont consacrées aux retraites (salaire socialisé, pour la solidarité, retiré au cycle du profit financier et de la consommation immédiate ou de l'épargne individualiste).

Retraite moyenne: 1256€/ mois (en 2011)

Aujourd'hui, la pension moyenne des retraitées est de 930 euros contre 1600 euros pour les hommes. 58 % de celles des hommes. Rançon, pour une part, de carrières plus courtes, mais aussi et surtout de salaires plus bas (moins 27% par rapport aux salaires des hommes).

La précarité d'une partie des personnes âgées est une réalité qui interpelle:

Minimun vieillesse trop bas: 782€ par mois.

A l'heure actuelle, 40% des retraites liquidées le sont au minimum contributif: 629€/mois.

600 000 retraités avec le minimum retraite. 1,6 millions sous le seuil de pauvreté.

 

 

Une nouvelle réforme de régression qui accrédite les arguments de la droite et du MEDEF, qui frappe durement les jeunes et les femmes

 

… et ne règle pas les problèmes de fond du manque de cotisations patronales et salariales, de contribution du capital, du partage du temps de travail et de l'affectation des gains de productivité aux salariés.

 

Pour la première fois, un gouvernement de gauche impose un allongement de la durée de cotisation et un recul de l'âge où chacun pourra, dans des conditions financières décentes, prendre sa retraite.

Pourtant, cela fait depuis 20 ans (les décrets Balladur de 1993) que l'on durcit les conditions d'accès à la retraite et que l'on fragilise notre système par répartition sans pour autant résoudre le déséquilibre financier du système.

A chaque fois, on comble les trous financiers creusés par la crise et le chômage, et les politiques d'exonérations de charges patronales et de laisser-faire face à l'explosion des prélèvements financiers et des revenus du capital par de nouveaux reculs des droits.

De 2001 à 2011, l'âge de la retraite a reculé de 2,1 ans en France (1,6 en moyenne européenne).

 

Le projet du gouvernement non seulement ne remet pas en cause les aspects les plus régressifs de la réforme Sarkozy-Fillon de 2010 (41,5 ans de cotisation et recul de l'âge légal de départ à 62 ans) mais confirme que dorénavant, il faudra cotiser 43 ans à l'horizon 2035 – ce qui touchera la génération née en 1973 et les suivantes: à partir de ceux qui partent en retraites à l'horizon 2020 (55 ans aujourd'hui) la durée de cotisation augmentera d'un trimestre tous les 3 ans.

 

Tous les salariés de moins de 55 ans seront donc frappés par l'allongement progressif de la durée de cotisation. Les salariés qui ont actuellement 40 ans devront cotiser 43 ans! Et dire que la jeunesse était censée être la priorité du candidat Hollande...  

 

L'allongement couplé à la décote, c'est une double peine pour les jeunes: baisse des pensions, nécessité de travailler plus longtemps, difficulté à s'insérer dans le travail. Encouragement à la capitalisation.

 

Avec 43 ans de cotisation requis (172 trimestres), il sera impossible au plus grand nombre de partir à partir de l'âge légal d'ouverture du droit qui reste fixé à 62 ans. A moins d'accepter une pension très largement diminuée par la décote, qui s'applique lorsque des trimestres de cotisation manquent (une baisse de 5% par année manquante). La décote est une pénalité inique qui veut qu'un salarié avec une retraite incomplète voit sa pension amputée plus que proportionnellement aux années de cotisation qui lui manquent.

A l'heure actuelle, en moyenne, une carrière dure 35 ans (source Eurostat). En 2012, les salariés qui ont liquidé leur retraite l'ont fait avec 151 trimestres au compteur.

Pour les jeunes générations, qui n'ont, en moyenne, pas plus de 30 trimestres cotisées à l'âge de de 30 ans, le départ sera difficilement envisageable avant 66 ans. Beaucoup devront attendre 67 ans (âge de la garantie du taux plein, quelle que soit la durée de cotisation) pour pouvoir partir avec une pension complète.

 

Qu'est-ce qu'on aurait pu mettre en place comme réforme de progrès à la place de celle-ci, d'inspiration libérale, pro-austéritaire et pro-patronale?

 

Principes généraux à rappeler:

Le but de la vie en société, ce n'est la compétitivité, ni même la croissance, la hausse des profits pour une petite minorité, et de l'autre l'austérité et le travail à vie, la précarité ou le chômage pour le peuple.

Les années les plus dures du travail se situent entre 60 et 65 ans. Ce sont aussi les meilleures années de la retraite, car après la santé et l'énergie ne sont plus les mêmes et vont décroissants.

Le partage du travail, le partage du temps de vie entre travail et activités non rémunérées mais socialement et individuellement fructueuses, la qualité de vie des vieux sont des enjeux de civilisation fondamentaux : des réponses à la hauteur demandent une meilleure répartition des richesses produites par le travail.

« On vit plus longtemps donc on doit travailler plus longtemps ». C'est au contraire parce que l'on travaille moins longtemps que l'on vit plus longtemps.

 


Revendications sur lesquelles il ne faut pas céder:

  • Le retour au droit à la retraite à 60 ans, avec 75% minimum du salaire d'activité (calculé sur les dix meilleures années). Limiter le décrochage entre la période d'activité et la retraite.

  • Les pensions doivent évoluer comme le salaire moyen.

  • Validation des années d'études. L'élévation du niveau d'études, de qualification est un investissement collectif répondant aux exigences des entreprises. Elle doit être reconnue et ne pas pénaliser les jeunes dans leurs droits à la retraite. L'âge du 1er emploi chez les jeunes est en moyenne 24 ans, et de 27 ans chez les très diplômés.

  • Reconnaissance de la pénibilité par des départs anticipés: ici la prise en compte de la pénibilité est très restrictive (deux ans maximum d'anticipation pour 25 ans d'exposition... soit au mieux un départ à 60 ans).

  • Garantir l'égalité professionnelle hommes/ femmes: en allongeant la durée de cotisation obligatoire, on sanctionne encore plus durement les femmes aux carrières incomplètes. Nécessité d'un vrai combat pour l'égalité professionnelle. Une étude a été réalisée à la demande de la CGT par la Caisse nationale d'assurance vieillesse sur l'impact d'une convergence des salaires des femmes sur ceux des hommes. Résultat: l'égalité salariale générerait à l'horizon 2050 18,5 milliards de cotisations supplémentaires pour le régime général et entraînerait une hausse moyenne de 20% des pensions féminines. Au final, l'égalité améliorerait le financement des retraites de 5 milliards net.

  • Tous les éléments de rémunération (intéressement, participation, primes des fonctionnaires...) doivent être soumis à cotisations et constituer des droits.

 

Les vraies solutions de financement du système des retraites :

 

Le problème n'est pas technique mais politique : il est de l'ordre du rapport de force à reconstruire, des fausses évidences à déconstruire, d'une population à remobiliser pour qu'elle sache reconnaître et combattre les politiques au service du capital.

Une politique qui affronte les logiques capitalistes et la finance, qui repartisse mieux les richesses produites par le travail.

 

  • « On vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps », c'est faux car la richesse produite par le travail augmente et la productivité aussi. D'ici à 2035 (22 ans), avec une croissance de 3 %, la masse de richesse produite peut doubler (comme elle a doublé entre 1980 et 2010). Aujourd'hui, un salarié travaille 2 fois moins mais produit 16 fois plus qu'au 19e siècle. Avec l'augmentation de la productivité, un nombre d'actifs décroissants peut financer les pensions d'un nombre croissant de retraités.

  • Politique de soutien au pouvoir d'achat de la classe populaire (relancer la consommation et l'activité économique par l'augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux). Dans notre pays, la somme des richesses produite repose pour 57% sur la consommation des ménages. En 2012, le pouvoir d'achat a reculé pour la première fois depuis la dernière guerre. La France compte 5 millions de chômeurs qui ne demandent qu'à cotiser et plus de 8 millions de pauvres.

  • La part des salaires dans les richesses créées est plus faible qu'à la sortie de la guerre alors que depuis 30 ans, la part des dividendes versés aux actionnaires est passée de 5 à 25%. Entre 1981 et 2012, en 30 ans, la part du coût du capital (intérêts plus dividendes) sur la richesse produite est passée de 16% à 29%, celle de la Masse salariale (salaires+ cotisations employeurs) de 73% à 67%.

  • Lutter contre l'évasion et la fraude fiscale : il y a 590 milliards d'avoirs français dans les paradis fiscaux et 60 à 80 milliards sont soustraits aux caisses de solidarité et au budget de l'Etat chaque année par la fraude fiscale.

  • Augmenter les revenus de la richesse produite. Revoir les exonérations et exemptions de cotisations: 200 milliards d'euros sont pris sur le budget de l'Etat chaque année pour des exonérations fiscales et sociales sans effet sur l'emploi, l'investissement.

  • 20 milliards d'euros: c'est ce que rapporterait la mise à contribution des revenus financiers des entreprises à la même hauteur que les salariés. Les prélèvements financiers représentent chaque année de 94 à 130 milliards d'euros.

  • Revoir le calcul de la cotisation employeur en fonction de la politique salariale et d'emploi et de la part des salaires dans la valeur ajoutée de l'entreprise.

front de Gauche Morlaix

 

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 15:20

Le Front de Gauche et Europe Ecologie les Verts de Plougasnou organisent une réunion citoyenne à la salle des associations vendredi 28 juin à 20h30 afin d'établir avec les habitants de la commune intéressés un projet et de définir la stratégie à adopter en vue des municipales de mars prochain.

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 06:24

réunion publique agro guerlesquin 1

Halles de Guerlesquin, 17h30-20h le vendredi 7 juin 2013, 50 personnes dont plusieurs salariés de l'agro-alimentaire et syndicalistes.

 

Ismaël Dupont (membre du secrétariat de section PCF, candidat aux législatives du Front de gauche en 2012 dans la circonscription de Morlaix):

 

La section PCF de Morlaix est très heureuse de pouvoir organiser cette réunion de débat, de réflexion et de mobilisation sur l'avenir de l'agro-alimentaire breton, une réunion qui intervient dans un contexte très particulier et inquiétant.

1er élément du contexte: un pouvoir social libéral et bien plus libéral que social.

Une politique du gouvernement qui tourne le dos aux attentes qu'une majorité de français avait formulées en faveur d'une politique de justice sociale réduisant les inégalités et rompant avec l'ultra-libéralisme des années précédentes. Cela se traduit, en bref et dans le désordre:

- par le refus d'opposer l'arme de la nationalisation, de l'interdiction des licenciements boursiers ou du moratoire sur les licenciements. Dès lors, difficile de contrecarrer des plans sociaux massifs, de sauver des activités d'intérêt général, de dissuader les capitalistes de brader l'outil de travail et de le délocaliser.

- on subit toujours une politique compatible avec les instructions les plus réactionnaires de Bruxelles et de Merkel, instructions qui favorisent les intérêts du patronat et du capital en remettant en cause les droits acquis des salariés. Ce gouvernement ne soutient pas le pouvoir d'achat des salariés et citoyens (refus d'augmenter le SMIC et les minima sociaux, de réduire par la loi l'usage au temps partiels imposés ou aux CDD) et n'engage pas réellement la lutte contre le chômage, laquelle ne peut que passer par la renonciation à l'austérité.

- on peut citer la signature du pacte budgétaire européen, le fameux pacte Merkozy qui fait de la réduction des déficits l'alpha et l'omega de nos obligations et prévoit que les Parlements ne pourront plus décider souverainement du budget national. La hausse de la TVA et les cadeaux fiscaux de 20 milliards d'€ en crédit d'impôt faits aux entreprises. L'ANI, signé par le MEDEF et des syndicats minoritaires, qui se revèlera très vite être une véritable machine inefernale susceptible de faire exploser le code du travail. C'est une loi que les socialistes ont voté majoritairement avec la droite malgré l'opposition farouche du monde syndical, de nombreux salariés et du Front de Gauche.

- Et maintenant, on nous vante une nouvelle contre-réforme des retraites , qui entend une nouvelle fois revenir sur des acquis sociaux fondamentaux, reculer l'âge de départ en retraite et diminuer les pensions, alors même que c'est le chômage de masse, les bas salaires, le non paiement des cotisations patronales qui expliquent le déficit des caisses de retraite et de protection sociale.

Face à cette politique de régression sociale qui laisse planer le risque d'un discrédit durable frappant toute la gauche, d'un retour en force de la droite radicalisée et de l'extrême-droite, le PCF et le Front de Gauche incarnent et construisent une alternative progressiste, dont le succès passe par la construction d'un nouveau Front du Peuple, d'un nouveau Front populaire, bien au-delà des limites actuelles du Front de Gauche, pour sortir de l'impasse actuelle.

Quelle est la nature de cette impasse?

- 5ème République très peu démocratique qui donne un pouvoir incroyable au Président de la république et à ses conseillers, installe une culture de l'oligarchie et de la délégation de pouvoir.

- domination sans partage des milieux financiers avec la complicité de dirigeants politiques qui ont perdu le sens de la réalité et ne raisonnent plus qu'en termes comptables, et non plus en prenant en compte la dimension humaine des choses.

Pour sortir de cette impasse, nous devons unir et rassembler tous ceux qui souhaitent en finir avec l'austérité et la domination de la finance, en tendant la main aux syndicalistes, aux militants de gauche, aux citoyens et militants qui ne sont pas ou pas encore dans le Front de Gauche. En Amérique Latine, c'est toujours de larges coalitions où était présent le monde syndical qui ont permis de reprendre le pouvoir à la droite réactionnaire et bourgeoise. C'est le rôle d'une réunion comme celle-ci ou encore des Assises Nationales du Front de Gauche du 16 juin de faire un premier pas en ce sens.  

2ème élément du contexte: une casse sociale accélérée dans l'agriculture et l'agro-alimentaire breton.  

Depuis plusieurs mois, le thermomètre s'affole dans notre région: 1000 emplois supprimés à Doux dans le sud-Finistère et le Morbihan, 150 emplois en passe d'être supprimés à Boutet-Nicolas à Rosporden (CECAB), 400 emplois supprimés à Marine Harvest à Poullaouen, et autour de 900 emplois sur la sellette à Lampaul Guimiliau. Mais on peut parler aussi de plusieurs centaines de suppression d'emplois dans l'agro dans la Manche, l'Ile et Vilaine, les Côtes d'Armor. Parallèlement, 5 exploitations agricoles disparaissent chaque jour en Bretagne et les suicides se multiplient chez les agriculteurs comme l'a montré une récente étude de la Mutualité agricole. La situation sociale de l'agro-alimentaire breton, en dehors de ces menaces sur les emplois ou de ces destructions d'emplois, c'est aussi des conditions de travail souvent dures et dégradées en raison des contraintes de productivité.

Le rôle de cette réunion sera:

a) identifier les causes de ces difficultés économiques, de ces désastres sociaux:

- responsabilité des directions d'entreprises

- spéculation sur les matières premières agricoles, coût de l'aliment

- pression des marges scandaleuses de la grande distribution

- mise en concurrence des travailleurs à l'échelle européenne

- absence de préparation et d'anticipation par rapport à l'évolution nécessaire du modèle productiviste.

b) voir comment, filière par filière (dans la filière porcine et avicole principalement), on peut envisager des portes de sortie, travailler à améliorer les choses.

c) voir comment on peut coordonner l'action politique, syndicale, paysanne et citoyenne pour mener une lutte efficace afin de sauver les emplois dans l'agro-alimentaire breton, car nous ne pouvons tolérer leur destruction, le saccage de territoires ruraux, de vies humaines et familiales guettées par le chômage, la pauvreté et le désespoir.

d) il nous faut aussi tracer des pistes pour construire un nouveau modèle agricole et agro-alimentaire breton en se plaçant dans une perspective de long terme. 

Au meeting du Front de Gauche à Rennes mercredi dernier (le 5 juin), Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ont tous les deux exprimé une volonté de réorienter l'agriculture et l'agro-alimentaire pour atteindre plusieurs objectifs: proposer une alimentation de qualité pour tous. Rompre avec la domination sans partage du modèle productiviste. Mieux rémunérer le travail des agriculteurs et des ouvriers de l'agro-alimentaire. Encadrer et limiter les marges de la grande distribution. Relocaliser tout ce qui peut l'être pour réduire lm'empreinte écologique et créer de l'emploi dans les territoires. Rompre avec le dumping social, la course au moins-disant en terme de coût du travail, si besoin en, rétablissant des protections douanières, justifiés notamment par le coût écologique et énergétique des délocalisations d'activités.   

 

Corinne Nicole (représentante CGT à Tilly-Sapco Guerlesquin) 

  

Dépôt de bilan et fermeture de sîtes chez Doux, fragilisation de la filière avicole avec la décision de la Commission européenne de supprimer les restitutions pour l'exportation de poulet congelé au Moyen-Orient, des aides qui représentaient 20% du produit des exportations et permettaient de réduire le prix de vente pour être concurrentiels face aux industries agro-alimentaires brésiliennes, américaines, thaïlandaises, vietnamiennes, moins sourcilleuses sur les règles environnementales et le bien-être animal et faisant travailler des salariés moins bien payés: va t-on vers une catastrophe économique et sociale de grande ampleur touchant tout le secteur agro-alimentaire breton, comparable peut-être en termes de conséquences humaines dramatiques à la desindustrialisation du nord-est de la France dans les années 1980?     

Dans ce contexte très tendu, il peut apparaître irresponsable de la part de la Commission Européenne de supprimer brutalement les restitutions qui permettent à Tilly-Sapco et Sauvaget, engagés depuis longue date dans l'export de volaille congelée, de réduire le différentiel de compétitivité avec leurs concurrents non-européens. En octobre 2012, on est passé de 32,5€ de restitutions pour 100 kg exportés à 21,70€ et en janvier de 21,70€ à 10,85€/ 100kg, avec une suppression annoncée de ces aides à l'exportation dans quelques mois.  

La pression mise sur les abattoirs peut se répercuter, en particulier pour les pourvoyeurs de Doux, par une baisse drastique des contrats passés avec les éleveurs, qui craignent de vendre des poulets à un prix inférieur au prix de revient.  

Certains peuvent se féliciter de cette suppression des aides à l'exportation.

Les libéraux puisqu'elle a fait l'objet d'un accord au nom de la "concurrence libre et non faussée" dans un sommet de l'OMC en 2005 entre l'UE, les Etats-Unis, le Japon, qu'elle va dans le sens de la refonte de la PAC et des économies budgétaires (70 millions à 80 millions d'euros par an y étaient consacrés).

Quand on est préoccupé d'écologie et de progression d'une agriculture paysanne et biologique relocalisé, on peut se dire que ça affaiblit et oblige à réorienter un "modèle" agricole breton productiviste, hyper-concentré, tourné vers le quantitatif, le bas de gamme, les marchés extérieurs, coûteux pour l'environnement, l'agriculture vivrière des pays du sud, voire la santé publique.

Petit bémol toutefois: les poulets entiers congelés Tilly ou Doux font l'objet d'une traçabilité et de contrôles dont ne peuvent se prévaloir les morceaux de poulet destinés à la restauration collective et aux plats préparés que commercialisent à moindre coût les Allemands, les Belges et les Néerlandais. Le Moyen-Orient ne bénéficie pas de conditions écologiques et climatiques pour produire lui-même ses poulets: et quasiment toute la production à l'export de Doux et Tilly y est destinée. Ce sont les concurrents américains ou asiatiques de Tilly et Doux qui prendront le marché si les entreprises bretonnes n'ont plus les moyens d'offrir des prix attractifs... Et ces industries concurrentes ne sont pas plus vertueuses écologiquement et socialement.   

Sur un plan politique, on peut condamner les restitutions en disant que c'est une manière de rémunérer des capitalistes sans contrepartie exigée sur le plan social et écologique et, en effet, pendant des dizaine d'années, la fortune de Charles Doux ou de Tilly s'est nourrie de ces aides publiques européennes. Pourtant, dans le contexte actuel, la fin des restitutions risque de fragiliser dangereusement, voir de condamner les abattoirs de volaille bretons, les éleveurs, les transporteurs et tous les emplois corrélés à cette filière. Avec combien de salariés et de travailleurs sur le carreau? Et quelles solutions de rechange pour eux?     

Le problème est complexe. Mais il y a une urgence humaine qu'il faut prendre en compte.   

Ces restitutions ne sont pas des subventions pour maintenir des emplois mais des aides versées aux industriels qui exportent de la volaille congelée pour qu'ils soient compétitifs et puissent maintenir des prix attractifs par rapport à la concurrence brésilienne, américaine, vietnamienne, chinoise, en particulier sur les marchés arabes.

En Europe, seuls deux industriels, finistériens tous deux, Doux et Tilly, exportent du poulet congelé, ouvrant droit jusqu'ici à restitution. A l'origine, ces restitutions étaient des moyens pour compenser le prix élevé des céréales payés pour nourrir les animaux en Europe. Aujourd'hui, seule l'exportation de volaille congelée vendue entière en bénéficie, à l'exclusion de la volaille congelée de nos concurrents européens intégrée dans des produits transformés, qui gagne sans cesse des parts de marché en Europe, à tel point que la France, qui n'importait que 10% de ses poulets consommés il y a quelques années, en importe aujourd'hui 40%.

Actuellement, ces restitutions sont vitales pour que leurs activités ne soient pas déficitaires. En 2010, Tilly présentait des comptes à l'équilibre (sans bénéfice) avec des restitutions à 320€ la tonne. Depuis le 18 janvier dernier, elles ont été réduites à 108€ la tonne et elles seront nulles dans quelques mois.

Pourtant, ces deux industriels du poulet congelé destiné à l'exportation qui touchaient 80 millions d'€ d'aides publiques européennes via les restitutions génèrent 5000 emplois directs dans la région tandis que les céréaliers français, qui représentent 36000 emplois, touchent 6 milliards d'euros d'aides européennes. Au prorata montant des aides/ emplois maintenus: il faudrait que les céréaliers génèrent 600 000 emplois en France pour avoir le même rendement en termes d'emplois associés que les aides à l'exportation à destination de la filière avicole.

Si une entreprise comme Doux s'écroule complètement, c'est 3400 emplois salariés qui sont directement menacés, et 15 000 emplois induits en Bretagne (transporteurs, éleveurs, manutentionnaires) qui sont touchés... Les exportations de Doux représentent 30% du trafic du port de Brest.   

A Tilly, il y a actuellement 350 emplois en CDI, 30 intérimaires et depuis 2006, après le dépôt de bilan d'UNICOPA assorti de 250 suppressions de postes, le repreneur Daniel Sauvaget a fait un vrai effort pour employer les restitutions et les bénéfices à mieux payer les salariés, à mieux les former, à maintenir des emplois. 12 millions d'euros ont été consacrés à cela. Et l'entreprise a prévu d'engager encore 20 millions d'euros dans les années à venir pour accroître la compétitivité et la rentabilité. La conditionnalité obtenue par les représentants du personnel du Conseil Régional des abandons de créances contractées du temps d'Unicopa a permis ce résultat que les bénéfices servent depuis 2006 à l'investissement, au plan de formation, au relèvement du pouvoir d'achat des salariés, à la sécurisation de l'emploi. Les conditions de travail en abattoir ne sont toujours pas faciles mais elles se sont améliorées depuis 2006, semble t-il.  

Qu'est-ce qui a joué contre le maintien des restitutions?

Les Allemands qui produisent de la volaille fraîche très compétitive en aidant indirectement l'exportation par des abaissements de TVA et en employant de la main d'œuvre sous-payée se félicitent de fragiliser ainsi par la baisse des aides publiques européennes la filière avicole française, alors que la France importe actuellement 40% de sa volaille.

Peut-être qu'avec moins de libre-échange, plus de protectionnisme, il y aurait une demande intérieure pour faire tourner nos élevages et nos abattoirs bretons. Actuellement, ils sont naturellement en difficulté face à la concurrence mondiale quand on sait que le salarié brésilien est payé 4 fois moins cher que le salarié français et que leurs industries agro-alimentaires exportatrices sont aidées par l'État qui dispose en outre d'une réserve de terres quasi infinie pour la production des aliments d'élevage.

En France, des hommes politiques de gauche et des écologistes condamnent avec raison le gâchis et l'immoralité des aides publiques absorbés par les profits financiers des industriels et des actionnaires sans contrepartie au niveau de l'investissement, de l'emploi, des salaires. Doux est dans ce cas, qui ferme des activités au moment même où il continue à goinfrer ses actionnaires (la banque Barclays entre autre) d'aides publiques européennes en se vantant de produire pour produire et toucher davantage d'aides à l'exportation. La mauvaise politique du groupe Doux, son irresponsabilité, aura sans doute été ce qui a précipité la remise en cause sans délai du système des restitutions, qui existe depuis une trentaine d'années dans le cadre de la PAC.

Seulement, dans le contexte actuel, sans restitutions, ces abattoirs, les éleveurs qui les alimentent, les transporteurs, les emplois induits s'écroulent. A Tilly, on passe de 20 millions d'euros d'aides environ à 400 000 euros de crédit d'impôt compensatoire à la fin des restitutions de l'État. Des clopinettes....

L'avenir de l'emploi sur place est donc menacé, quand on sait qu'aux 380 emplois directs sont aussi associés à des emplois induits (deux à trois fois plus). Or, la situation économique de la région est loin d'être rose. Les salariés de Tilly, qui ont 47 ans en moyenne, n'ont pas beaucoup de qualifications, même si la formation professionnelle s'est améliorée, sont usés physiquement par la dureté des conditions de travail dans l'agro-alimentaire, vont-ils facilement retrouver un job dans le Finistère où les Côtes d'Armor dans le contexte actuel, avec 15% de chômeurs? Et on pourrait en dire autant des salariés de GAD, très inquiets sur leur avenir, et bien sûr de ceux de Doux.

Ce système des restitutions était insatisfaisant puisqu'il ne s'accompagnait pas d'exigences en retour par rapport aux salaires, à l'emploi, à la formation, à l'investissement, ni de droit de contrôle des salariés, qu'il ne concernait que les industriels et non tous les acteurs de la filière. 

Pour exemple, à Doux, les salaires sont gelés depuis 5 ans et on continue à distribuer de l'argent aux actionnaires alors que tout va mal.  

Il perpétuait les inconvénients de l'agriculture productiviste et surtout de son hyper-concentration en Bretagne.

Mais en même temps, la Bretagne s'est construite et développée avec l'élevage hors-sol souvent par défaut, faute d'autre développement agricole ou industriel possible dans les années 60-70, et grâce à l'atout de ses ports, et aujourd'hui, on a pas de solutions alternatives immédiates à proposer aux salariés menacés de perdre leur emploi.

Au-delà de la construction souhaitable d'un nouveau modèle économique et agricole plus vertueux socialement et écologiquement,  il y a  la réalité de milliers de personnes travaillant dans la filière aux emplois menacés à prendre en compte de manière prioritaire.

Préparer l'avenir certes, par une planification écologique, une relocalisation progressive, une diversification agricole et le développement d'une agriculture de meilleure qualité. Par une refonte des filières, une meilleure protection contre le dumping social et la concurrence internationale.

Mais aussi penser aux ouvriers, éleveurs et salariés d'aujourd'hui que la crise de l'agro-alimentaire breton plonge dans le désarroi et l'incertitude du lendemain, qui vont être des milliers à perdre leur gagne-pain.

 

Olivier Le Bras     (salarié de GAD, délégué syndical central FO, le syndicat majoritaire à Lampaul-Guimiliau, représentant des salariés de GAD pendant le redressement judiciaire).

Extraits de l'intervention: " Gad a été créé à Lampaul en 1956, au départ avec un petit noyau de salariés. L'entreprise a pris très vite le pli du développement de l'agro-alimentaire et du productivisme hors norme. On y a gagné beaucoup d'argent. Pour l'actionnariat, ce qui comptait, c'étaient les dividendes. On a laissé l'outil partir progressivement. Nous sommes aussi victimes de la financiarisation de l'économie. La grande distribution et ses plateformes d'achat compriment un maximum de nos marges. De l'autre côté du Rhin, on fait à peu près le même boulot pour 6€ de l'heure. L'esclavage est installé au coeur de l'Europe. Avec des salariés que l'on fait dormir dans des baraquements. 850 emplois sont directement menacés sur l'outil de Lampaul. Actuellement, du côté des décideurs, on manque clairement de courage politique. On a affaire à des gens déconnectés de la réalité: je l'ai dit quand j'ai rencontré le ministre Garreau et son secrétaire" .

 

Xavier Compain (agriculteur, syndicaliste agricole dans le 22, membre du Conseil National du PCF en charge de l'agriculture et de la pêche)

Extraits de l'intervention: La Bretagne est la première région agricole de France mais l'avant-dernière en terme de revenu paysan. 5 fermes disparaissent chaque jour en Bretagne. La PAC ne fait rien pour enrayer ce processus: on est dans la même configuration que pour la politique commune de la pêche. On a préféré financer la destruction des bateaux plutôt que de maintenir la pêche artisanale. Jusqu'à présent, ce qui a fait l'attractivité de la Bretagne pour l'agro, c'est une main d'oeuvre à pas cher, la proximité des ports. Aujourd'hui, c'est difficile de tenir dans un contexte d'hyper-concurrence et de dérégulation: pour les paysans, les salariés, ce qui prévaut, c'est le prix mondial.

Pourtant, dans l'agriculture et l'agro-alimentaire, on peut recréer de l'emploi pourvu que l'on cherche à développer une alimentation de qualité pour tous. 

Il faut construire une autre politique agricole commune. Or, ce qu'on nous propose, c'est le libéralisme, toujours plus de libéralisme. Depuis 1992, les Tony Blair, les Aznar, les Sarkozy ont construit une politique agricole libérale en démantelant des outils de régulation (restitutions, droits de douane, soutiens publics). La question posée, c'est celle de la souveraineté alimentaire au niveau international. Avec les aides publiques, on dispose d'un pouvoir d'orientation. La question, c'est: ces aides publiques, on fait quoi avec?  

Ce qu'il faut dire aussi c'est qu'hors aides ou subventions compensatrices, le salaire des paysans a été divisé par deux depuis 1992. La répartition des aides est à revoir: certains, les plus gros céréaliers par exemple, sont gavés et regavés.

L'objectif essentiel, c'est l'alimentation saine et accessible: le choix de société, c'est que tout à chacun puisse se nourrir bien avec les signes de qualité qu'on s'est choisi.

Un obstacle: le faible niveau du revenu paysan dû aux marges de la grande distribution, lequel encourage à faire au plus productif et au moins qualitatif. Tous les gouvernements successifs de droite et de gauche (plurielle) ont calé devant la grande distribution. Cela suffit. Il faut encadrer les marges de la grande distribution. Cela existait jusqu'en 1986: cela a été supprimé quand on a placé l'agriculture dans le GATT. La loi des coefficients multiplicateurs a été supprimée avec la libéralisation des prix agricoles et agro-alimentaires. Nous voulons la rétablir. La majorité de gauche au sénat a presque voté pour avant la victoire de Hollande, pour en tout cas la création d'un observatoire des prix et des marges et des négociations annuelles imposées à la grande distribution et incluant une large palette de syndicats, associations d'usagers... Nous attendons que ces bonnes intentions soient suivies d'effet. Pour les grandes surfaces, le taux de rémunération pour les fruits et légumes est de l'ordre de 400%: c'est inacceptable. La première chose, c'est d'avancer avec courage pour réduire l'accaparement de valeur auquel se livre la grande distribution. Sur 100€ d'achat agro-alimentaire, seulement 7% va dans la poche du producteur. Il n'y a pas de négociation agricole mais des rapports de prix fixes imposés par la grande distribution.

Nous intégrons aussi la question agricole dans le cadre d'un amènagement équilibré du territoire: celui repose sur 2 piliers. Assurer la rémunération des salariés et des paysans dans le monde rural, maintenir des services publics de proximité.

 

Un intervenant (ancien contrôleur sanitaire dans les abattoirs): Pour que tout ça se fasse, il faudrait une politique européenne qui soit la même pour tout le monde. Ce n'est pas le cas. Par exemple, il y a des pesticides interdits en France qui peuvent être autorisés en Espagne. Les normes sanitaires et sociales sont différentes d'un pays à l'autre. Les primes PAC, les petits agriculteurs en profitent très peu, ce sont les céréaliers qui en profitent. Actuellement, on observe des phénomènes de spéculation sur les prix du blé, des céréales, et les petits éleveurs sont étranglés. En Europe, il semble que ce ne sont plus les politiques qui décident, mais des technocrates. Par rapport aux normes, c'est bien de se préoccuper du bien-être animal, mais qui songe au bien-être des salariés de l'agro?  

 

réunion publique agro 2

 

Jean-Victor Gruat (maire de Brennilis, ancien membre de l'Organisation Internationale du Travail): ne serait-il pas possible de saisir des instances juridiques internationales, l'OIT, sur les conditions de travail en Allemagne? Est-ce qu'on a joué le jeu avec la confédération européenne des syndicats?

 

réunion publique agro guerlesquin 3

 

Olivier Le Bras Il y a déjà des ministres belges qui se sont plaint pour distorsion de concurrence, FO l'a fait aussi par rapport aux pratiques des abattoirs allemands. C'est en cours de traitement. C'est scandaleux qu'au niveau de l'UE en établisse des normes sur le "bien-être animal" et qu'au niveau de la défense du "bien-être humain", on ait rien. L'esclavage qui se pratique en Allemagne, cela ne gêne personne.  

 

Un intervenant (salarié d'un abattoir de porcs à Briec, syndicaliste): dans les abattoirs allemands, 91% des salariés viennent de l'étranger. Là-bas, ils appliquent la loi Bolkenstein. Sur un potentiel de 6000 cochons dans le grand ouest, un tiers part en Allemagne. C'est aussi 3000 bovins élevés en France qui partent se faire abattre en Turquie. On marche sur la tête.

 

réunion publique agro alimentaire 5

 

une intervenante: est-ce qu'on va les laisser longtemps tranquille ces gens de la grande distribution qui font la pluie et le beau temps, casse les prix des producteurs, rançonnent les consommateurs, exploitent les salariés? Comment les gens font pour vivre quand ils sont au chômage, en situation de précarité, avec cette vie chère entretenenue? Quand est-ce qu'on ira affirmer les droits de la vie en allant se servir dans les grands magasins? A un moment, la nécessité fait loi: il faut prendre conscience que nous ne sommes pas obligés de crever la dalle devant quelques-uns qui vivent dans l'abondance.  

 

Xavier Compain:

Il faut se rassembler bien au-delà de nos corporations et de nos métiers. Trouver des alternatives à l'austérité qu'ils nous vendent tous. Le dimanche 16 juin, il y a les Assises de la refondation sociale organisées par le Front de gauche: le CCFD y sera, la confédération paysanne... En Bretagne, le PCF souhaite être à l'origine d'une conférence ou d'un forum sur l'emploi agricole et agro-alimentaire où on inviterait tous les acteurs (syndicats, entreprises, salariés, banques, associations d'usagers, paysans...): sur 15 propositions mises en débat, si on se met d'accord sur cinq d'entre elles, ce sera déjà un progrès.  

L'alimentation de qualité à la portée de tous est la bonne porte d'entrée. Un enfant sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. La demande alimentaire dans 30 ans sera encore plus forte. Le continent africain va devoir multiplier par cinq sa production. Un grand pays comme la Chine doit trouver des solutions, avec ses 1,3 milliards d'habitants et ses 10% de terres cultivables. Aujourd'hui, il est inacceptable que l'agro-business puisse faire du fric en spéculant sur la famine, via les matières premières agricoles ou les terres cultivables. Nous pouvons très bien nous joindre à des campagnes contre la spéculation sur la ressource alimentaire telles que celle conduite par OXFAM. Des banques françaises comme le Crédit Agricole, BNP Paribas versent dans la spéculation alimentaire. Une action intelligente ciblant les vrais responsables consisterait à demander des comptes dans l'agence du coin. Bien sûr on ne propose pas ces produits spéculatifs au désargenté mais uniquement aux gros et bien nourris dont l'argent va fructifier en spéculant sur l'orge, le blé, l'avoine. Des banques allemandes comme Deutschbank, Allianz pratiquent aussi allégrement cette spéculation. Si on avait le manche, on prendrait des mesures pour la non-spéculation financière sur les biens alimentaires. On leur dirait: votre capitalisme, il ne nous convient pas, mais avant même de pouvoir y mettre fin, on vous propose une auto-limitation: une convention internationale sur la non-spéculation sur les biens alimentaires. Il y a aussi la nécessité de prendre en compte le besoin de restaurer nos stocks alimentaires: la FAO disait qu'il fallait au moins 60 jours de stock. En France, on en est plutôt à 15 jours de stock. Les stocks de sécurité alimentaire en France et en Europe sont insuffisants. Ces propositions sont euro-compatibles.

 

Patrick Le Goas  (salarié de GAD, représentant syndical FO): Il faut que l'on repense ce modèle qui dévaste la nature et les hommes en mettant en concurrence les agricultures. A Almeiria, les sols sont pollués de manière irrémédiable. En Espagne, la xénophobie vis à vis des étrangers se développe.

N'attendons pas que tout nous vienne de la politique d'en haut. Prenons nos destin en main ici et maintenant. Il y a actuellement un accord de principe entre éleveurs et salariés de l'agro-alimentaire pour se battrent ensemble pour éviter cette casse sociale effroyable dans l'agro... Or, allons-y. Il y a des opportunités révolutionnaires quand les gens perdent tout. Pourquoi est-ce que nous nous censurerions? Ce qui s'est passé en Guadeloupe, avec un large front révolutionnaire pour affirmer le droit à vivre convenablement et faire baisser les prix de la grande distribution tenue par des anciens colons en situation de monopole, pourrait nous servir d'exemple? Comment obtenir la redistribution des richesses quand le pouvoir est confisqué par des élites égoïstes et sourdes aux besoins de la population sinon en montrant notre force collective et en cessant d'être dociles? Les terres de la Guadeloupe, de la Martinique, sont irrémédiablement pollués par les produits chimiques pour traiter les bananes, et les cueilleurs ont attrapé toute sorte de maladies: la violence, elle est là, dans cette indifférence à l'humain des capitalistes.

 

Ismaël Dupont: C'est vrai qu'il est inacceptable que l'UE se soit penché sur la question du bien-être animal dans l'élevage et les abattoirs sans dénoncer les conditions de travail pour les salariés et exiger des améliorations. Mais je ne pense pas qu'il faille opposer ces deux considérations: les bêtes sont des êtres sensibles et pas que des machines à produire de la viande. On les mange soit, mais assurons-leur une vie un tant soit peu digne du vivant et de l'animal. C'est aussi un devoir de civilisation. Cela ne signifie pas que l'on doive négliger le bien-être des travailleurs. J'aimerais aussi que Xavier compain nous dise comment on peut développer le bio et l'agriculture paysanne pour réorienter le modèle dominant en agriculture, et si les pouvoirs publics (UE, gouvernement, région) se donnent vraiment les moyens actuellement de poursuivre cet objectif.

 

Xavier Compain  Il faut préserver la terre agricole, privilégier le foncier agricole sur les parkings de supermarché. Lors des municipales, on pourra affirmer haut et fort la proposition de relocaliser notre alimentation. Les cantines du coin (école, maison de retraite) doivent acheter local, et si possible agriculture bio ou raisonnée. Il faut remplacer la surface minimum d'installation par une surface maximale afin de privilégier l'installation des petits et des moyens et l'emploi, de lutter contre l'hyper-concentration dans l'agriculture.  Il faut dire halte aux pesticides, un scandale sans doute plus meurtrier que celui de l'amiante. Pour changer les pratiques paysannes, la clef, c'est la rémunération du travail. Pour sortir du pesticide, il faut proposer des voies de reconversion aux usines chimiques: c'est parfaitement possible.

 

Olivier Le Bras:  Il faut transformer notre colère en luttes pour enfin changer les choses.

 

Corinne Nicole:  S'il y a une urgence, c'est de sortir de la culture de la délégation de pouvoir. C'est nous le nombre, la force: prenons notre destin en main.

 

Compte-rendu partiel terminé le 18 juin.

Par Ismaël Dupont.

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 05:06

MARDI 11 JUIN 2013- 20H30

à Ti An Oll, Plourin-les-Morlaix, entrée gratuite

Inscription au 02 98 72 54 27 ou tianoll2@wanadoo.fr

 

Conférence de Jean-Pierre Dubois

"Pour une démocratie fondée sur les Droits de l'Homme"

  jean-Pierre-Dubois.jpg

 

Jean-Pierre Dubois est le Président d'Honneur de la Ligue des Droits de l'Homme.

 

Propos des organisateurs:

 

Le Centre Social Ti an Oll et la section du pays de Morlaix de la Ligue des Droits de l'Homme reçoivent Jean-Pierre Dubois, l'un des présidents d'honneur de la LDH.

Alors que la crise s'accentue un peu plus chaque jour, elle renforce encore le pouvoir du libéralisme économique qui exige des gouvernements qu'ils portent atteinte aux droits sociaux. Elle ouvre la voie à de graves régressions démocratiques.

C'est cette double régression des droits- sociaux et démocratiques - qui est à l'oeuvre en Grèce, au Portugal et en Espagne. Elle se traduit par une explosion de pauvreté, un regain d'exclusion, des limitations portées à la délibération démocratique. Elle conduit de surcroît à une impasse économique, et accroît les risques de dérives politiques. 

L'égalité des droits se dispute- parfois violemment - dans les rues des pays occidentaux. La question des sans-papiers n'est toujours pas réglée. La confiance des citoyens votants dans la démocratie représentative s'amenuise de plus en plus.

Pourtant, Jean-Pierre Dubois nous dit que l'Europe dispose d'"atouts considérables en tant qu'espaces de démocratie, de respect des droits de l'homme et de protection sociale très supérieure à la moyenne mondiale". 

 

Aujourd'hui, quel portrait pouvons-nous faire de la France? Toujours la patrie des droits de l'Homme?  

 

 

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 10:19
Le site internet du journal Ouest-France L'avenir de l'agroalimentaire en débat le 7 - Morlaix

lundi 03 juin 2013

Roger Héré, membre du PCF du pays de Morlaix, Ismaël Dupont, responsable du Front de gauche du pays de Morlaix, Patrick Le Goas, représentant syndical FO, délégué du personnel à Gad Lampaul-Guimiliau et Xavier Compain, membre du conseil national du PCF en charge de l'agriculture. Daniel Ravasio, membre du PCF du pays de Morlaix, Ismaël Dupont, responsable du Front de gauche du pays de Morlaix, Patrick Le Goas, représentant syndical FO, délégué du personnel à Gad Lampaul-Guimiliau et Xavier Compain, membre du conseil national du PCF en charge de l'agriculture.

Dans le cadre d'un travail régional sur l'agriculture et l'agroalimentaire, le PCF organise un débat à Guerlesquin.

« Quel avenir pour l'agroalimentaire breton ? » Telle est la question sur laquelle le Parti communiste du pays de Morlaix appelle à débattre lors d'une soirée organisée sous les halles de Guerlesquin, le vendredi 7 juin, à partir de 17 h 30.

En pleine mutation de l'agriculture et l'agroalimentaire breton en plein marasme avec les fermetures d'unité chez Doux, et les menaces sur le groupe Gad, entre autres, le Parti communiste organise cette réunion publique « pour réfléchir aux moyens de préserver les emplois dans l'agriculture bretonne nécessaire pour notre territoire ». Mais aussi de « préserver notre souveraineté alimentaire tout en améliorant les conditions de travail des salariés, en réorientant l'activité pour répondre aux besoins sociaux en matière de santé publique, de qualité de l'alimentation, de préservation de l'environnement », avance Xavier Compain, membre du conseil national, responsable Agriculture, pêche, forêt.

Il rappelle que la filière, principal employeur en Bretagne, traverse une grave crise et que pas moins de cinq exploitations agricoles disparaissent chaque jour du paysage breton. « Nous ne sommes pas pour la désindustrialisation de la Bretagne. » Lors de cette soirée, le responsable politique souhaite « croiser la parole syndicale et politique pour repenser la filière agroalimentaire préservant les emplois tout en dénonçant et luttant contre le dumping social allemand dans l'industrie agroalimentaire » estimant que la rémunération des employés de l'agroalimentaire, mais aussi des agriculteurs, est « au coeur du débat ».

Et sur la question sociétale, « pourquoi aller chercher à l'autre bout du monde ce que l'on peut faire ici ». Tout en visant la grande distribution « en recadrant ses marges, ce qu'aucun gouvernement, de droite ou de gauche, n'a fait depuis vingt ans ».

Interviendront lors de la soirée du 7 juin (entrée libre), Xavier Compain, membre du conseil national du PCF en charge de l'agriculture, Corinne Nicole, salariée et déléguée syndicale chez Tilly-Sabco à Guerlesquin, Olivier Le Bras, délégué syndical central FO, représentant des salariés de Gad SAS pendant le redressement syndical et Patrick Le Goas, représentant syndicale, délégué du personnel à Gad Lampaul-Guimiliau.

http://www.ouest-france.fr/2013/06/03/morlaix/L-avenir-de-l-agroalimentaire-en-debat-le-7--65277819.html

 


4 juin 2013 article Le Télégramme

Le Parti communiste et le Front de gauche organisent une réunion publique sur le thème « Quel avenir pour l'agroalimentaire breton ? », vendredi, à Guerlesquin. Dans le contexte de crise que vit la filière en Bretagne, Ismaël Dupont (membre du Parti communiste et du Front de gauche morlaisien) et Xavier Compain (Costarmoricain, membre du conseil national du PCF) expliquent les raisons de cette réunion.

Dans quel cadre la prochaine réunion publique de Guerlesquin est-elle programmée ?

Ismaël Dupont. Nous voulons exprimer notre solidarité vis-à-vis des salariés de l' agroalimentaire, qui connaissent des conditions de travail très dures et des conditions de rémunérations révoltantes, alors que la filière agroalimentaire (principal employeur en Bretagne) connaît une crise très grave. Il faut absolument mettre en oeuvre toutes les réflexions possibles, pour éviter que la région ne connaisse la même désindustrialisation que la Lorraine avec la sidérurgie.

Qui souhaitez-vous mettre autour de la table ?
L'idée est de lancer une plateforme de discussion entre le monde syndical (avec des représentants syndicaux CGT de chez Tilly ou FO de chez Gad), le monde agricole et le monde politique. On ne peut pas occulter que les difficultés actuelles de la branche sont aussi le fruit d'une politique européenne, qui a favorisé le dumping économique et social.

Le PCF est-il, face à ces bouleversements et ces coups de massue annoncés sur l'emploi, force de proposition ?
Xavier Compain. Cette conférence n'est pas un coup politique. Elle a pour objectif de trouver comment recréer de la valeur ajoutée sur le territoire breton, dans les dix prochaines années. Nos propositions concrètes portent, en la matière, sur la réappropriation rapide, par le marché local, de l'alimentation. Pourquoi aller chercher au bout du monde ce que l'on peut produire et consommer ici ? Pour y arriver et renverser la chute, jugée irrémédiable (nous y croyons !), du nombre d'agriculteurs en France, nous préconisons aussi la création d'un pôle public bancaire, qui apporterait, au niveau régional, des fonds pour refinancer les activités locales. En clair : ou on subit, ou on se retrousse les manches. Au PCF, nous préconisons la deuxième solution.

 

Pratique Aux Halles de Guerlesquin, vendredi, à 17 h 30. Entrée libre.

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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 06:00

Mercredi 29 Mai 2013 de 18h00 à 20h30 au Faou : réunion débat organisée par le collectif du pays de Daoulas sur les langues régionales

avec Marie-Jeanne Verny (PCF) et Fanch Broudig

 

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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 05:57

Dans le cadre du suivi de la marche du 5 mai et de la préparation des assises du 16 juin 2013, l’Alliance FdG du Pays de Châteauneuf et du Poher organise une assemblée citoyenne le vendredi 14 juin à Carhaix sur le thème "2014: Une année de choix".
Participation annoncée des secrétaires départementaux du PCF et du PG.
Information sur site en signature et en pièce jointe.

http://www.frontdegauche-chateauneufpoher.fr

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