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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 19:19

Quand la vérité jaillit au détour d'une phrase

A quelques jours des élections en République Fédérale Allemande, Yves Calvi avait mis à l'antenne sur la 5 une émission sur la situation en Allemagne.

Ses invités, triés sur le volet, "spécialistes reconnus" comme de bien entendu discouraient d'une façon très urbaine des avantages de la politique menée par ses dirigeants qu'ils soient de droite ou de gauche. Mettant en exergue la confiance des Allemands dans leurs dirigeants, affirmant d'une façon péremptoire qu'il y avait pour la France bien des leçons à prendre Outre-Rhin... et oubliant, bien entendu, de citer l'explosion des bas salaires, l'absence de salaire minimum, le développement de la misère pour des couches de plus en plus nombreuses de la population et l'envol de la précarité.

Dans la dernière partie de l'émission la question d'un téléspectateur fut posée aux différents intervenants : "compte-tenu des différences de positions entre la France et l'Allemagne n'y a-t-il pas un risque de quitter le couple Français-Allemand et une tentation de rapprochement entre l'Allemagne et l'Angleterre ?"

Après quelques minutes de silence l'un des politologues asséna une réponse sans réplique : la question n'avait pas de sens vu que dans l'état actuel de la construction européenne l'accord franco-allemand était une absolue nécessité. Quelles que soient leurs différences les dirigeants des deux pays étaient obligés de trouver un accord.  Etonnamment aucun invité n'a réagi à cette déclaration d'importance.

Si cette analyse est exacte une question vient immédiatement à l'esprit : "Dans ces conditions pourquoi François Hollande s'est-il couché devant les exigences d'Angela Merkel au sujet du dernier traité européen ?

Après avoir "roulé les mécaniques" pendant toute sa campagne électorale en déclarant qu'il était hors de question de signer ce traité en l'état, pourquoi a-t-il paraphé sans la moindre modification, au mot et à la virgule près, le texte concocté par Merkel et Sarkozy ? N'y avait-il pas, dès le départ une acceptation sans combattre de ce texte qu'il n'a pas osé présenter au peuple français ?

N''est il pas temps d'instaurer une VIème République où la souveraineté du peuple sera enfin respectée et où "démocratie" ne rimera plus avec tromperie et délégation de pouvoir ?

POSER LA QUESTION C'EST APPORTER LA REPONSE

Alain DAVID
le 3.10.2013

 
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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 19:00

Parti Communiste Français

Membre du Front de Gauche Section de Morlaix

2 Petite Rue Callac 29600 MORLAIX

– tel : 02 98 88 30 35 Mel : pcfmorlaix@wanadoo.fr

Blog : http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/

 

Mercredi 2 Octobre 2013 (18 h) : Comité de Section Local de la section (2 Petite Rue Callac – Morlaix)

 

Introduction au débat : Daniel RAVASIO, secrétaire de section

 

Lors de notre dernière AG j’avais posé la question : pour cette rentrée y a-t-il du nouveau allant dans le bon sens ? Le gouvernement et le président de la République ont-ils décidé d’écouter enfin le peuple de gauche ? Ont-ils décidé de s’attaquer véritablement au monde de la finance désignée comme ennemi lors de la campagne électorale ? Ont-ils décidé de répondre aux attentes des français d’une vie meilleure ? Nous avions tous répondu Non à cette question. Nous constatons chaque jour qu’ils ont décidé de poursuivre la politique d’austérité engagée depuis l’entrée en fonction de François Hollande, de s’engager dans une politique répondant aux attentes du patronat au nom de la nécessaire compétitivité des entreprises françaises, de s’attaquer aux systèmes solidaires des retraites.

 

Deux « nouveautés » viennent appuyer ce constat :

 

Budget de l’Etat pour 2014

Pour complaire à Bruxelles et au Medef, le projet de loi de finances 2014 taille, comme jamais auparavant, dans les dépenses publiques et allège considérablement la contribution des entreprises.

Les Français paieront une facture alourdie, avec la hausse de la très injuste TVA.

 

Budget de la Sécurité sociale pour 2014

Dans son projet de loi de budget le gouvernement prévoit un tour de vis sans précédent sur les dépenses de santé correspondant à une véritable saignée.

 

Budget de l’Etat pour 2014

Présentant le projet de budget Pierre Moscovici se targue d’opérer des réductions de dépenses « sans précédent » plutôt que d’augmenter les impôts.

Les réductions de dépenses sont en effet importantes mettant en cause au bout du compte les services publics et les personnels mais aussi la politique sociale au service des personnes les plus en difficultés :

L’emploi public est mis à mal 13 123 postes sont supprimés dans les Ministères dit non prioritaires (dont 7 881 à la défense, 2 564 à l’économie et aux finances) pour 10 979 créations annoncées (essentiellement Éducation Nationale)

Les ministères devront fonctionner avec en moyenne un budget rogné de 2%.

Si certains budget augmentent (Éducation nationale et Emploi par exemple) cela n’est pas au niveau du nécessaire d’autres stagnent (La justice par exemple ce qui se traduira par la réduction de l’aide juridictionnel) ou baissent (-2,5% pour la culture).

Les fonctionnaires vont voir leurs traitements bloqués (gel du point d’indice) pour la 4ème année consécutive.

Ce n’est pas la petite mesure pour les catégories les moins payés qui répondra aux attentes.

Les collectivités territoriales ainsi qu’une série d’opérateurs publics (agence de l’eau ; centre national du cinéma ; …) verront la dotation versée par l’État baisser fortement (3,3 milliards d’Euros au total) mettant nombre d’entre elles face à de grandes difficultés alors que des dépenses supplémentaires leurs sont imposés (réforme des rythmes scolaires par exemple).

 

A regarder ce projet on constate qu’il y a bien une pause fiscale mais … elle est pour les entreprises alors que la fiscalité sera fortement alourdie pour de nombreux ménages.

Impôts pour chacun d’entre nous : pas de pause Impôts sur le revenu : Son produit va augmenter : 59,5 milliard d’Euros en 2012 ; 71,9 milliard d’Euros en 2013 ; 75,3 milliard d’Euros en 2014

 

Si les tranches vont être relevées du niveau de l’inflation, la politique de gel des tranches (Sarkozy puis Hollande) s’est traduite par près d’un million de personnes non assujettis à l’impôt qui se sont retrouvés imposables avec des revenus bas. TVA : pour cet impôt particulièrement injuste, l’année 2014 va démarrer avec une hausse touchant le porte-monnaie de chacun et tout particulièrement celui des plus pauvres.

Impôt sur les sociétés : toujours Son produit va diminuer : 40,8 milliard d’Euros en 2012 ; 53,5 milliard d’Euros en 2013 ; 36,2 milliard d’Euros en 2014.

 

Rien n’est prévu pour empêcher les sociétés d’optimiser leurs revenus pour payer le moins d’impôts possibles permettant aux grands groupes de payer un impôt très faible (8% en moyenne) voir pas du tout alors que les PME, les artisans doivent s’acquitter d’un impôt réglementaire à 33%.

 

L’aide de 20 milliards pour la compétitivité va fonctionner à plein régime sans aucun contrôle.

 

Budget de la Sécurité sociale pour 2014

 

Régulièrement on nous annonce un budget de la Sécurité Sociale en déficit et l’on nous dit qu’il faut faire des économies … sous entendant ainsi que les Français dépensent sans compter pour se soigner. Bien sûr il peut y avoir des abus et des tricheurs mais cela ne représente qu’une infime partie des dépenses de santé. Mettre cela en avant c’est chercher à nous culpabiliser et maquer les vrais problèmes et les solutions. Le premier problème de la sécurité sociale c’est le manque de recette en raison d’abord de l’explosion du chômage mais aussi de la compensation insuffisante des cadeaux faits aux entreprises. Travailler plus pour gagner moins et en moins bonne santé. Si l’on en croit de le projet de budget de la Sécurité Sociale c’est l’avenir qui est destiné à la France.

Après la réforme des retraites et l’imposition aggravée des salariés, l’austérité étrangle la santé. Un massacre à la tronçonneuse est programmé : 440 millions d’Euros de diminution !

Toutes les occasions de faire payer les salariés son bonnes. Malades, ils perdront des droits à une qualité de soins hospitaliers.

Cotisants, ils perdront l’avantage fiscal dont ils bénéficient sur les contrats complémentaires en entreprise.

Parents, ils perdront sur leur quotient familial au point de payer pour les ménages avec enfants 12% d’impôts supplémentaires, soit 1 milliard d’Euros.

Les entreprises ont une perspective bien différente. Alors qu’elles alimentent le chômage qui prive la Sécu de recettes leurs cotisations familiales vont être allégées. C’est autant de mois en rétribution des salariés et une nouvelle dévalorisation du travail.

 L’impasse budgétaire de la Sécu est due pour l’essentiel à la diminution du coût du travail dont on voit bien qu’elle assèche la croissance sans relancer l’emploi. Elle déverse en revanche des fortunes dans le gouffre des dividendes et des intérêts financiers. Ce ne sont pas les artisans et petits commerçants qui captent les allégements de cotisation et les cadeaux fiscaux : beaucoup connaissent un sort semblable à celui des salariés.

En réalité une petite oligarchie met le pays en coupe réglée. Tous les arguments pour justifier toutes ces attaques tournent autour de l’idée que la France n’est pas compétitive à cause de ses salaires et de ces charges sociales. On veut ainsi masquer que ce qui nous coûte vraiment cher c’est le Coût du Capital.

 

En réalité ce qui pénalisent tous ceux qui veulent investir et créer de l’emploi, c’est le coût du capital qui n’a cessé de progresser depuis 30 ans. Des preuves ?

 

D’après les comptes de la nation 2010, les sociétés non financières (autres que banques et assurances) ont dépensés 145 milliards d’Euros en cotisations sociales et patronales contre 309 milliards d’Euros en intérêts et en dividendes.

 

Le coût du capital est passé de 16% de la richesse crée par le travail en 1981 à 29% en 2012 La masse salariale (salaires + cotisations) est passé de 73% de la richesse crée par le travail en 1981 à 67% en 2012.

 

En 2012 les profits des entreprises du CAC 40 se sont montés à 69,4 milliards d’Euros dont 37,8 pour les dividendes (54,46%). En 2013 les profits des entreprises du CAC 40 devraient se monter à 80,6 milliards d’Euros dont 39,9 pour les dividendes (49,50%).

 

Depuis 1981, alors que les richesses créées par le travail augmentent, la part dédiée aux actionnaires et aux financiers a presque doublé, au détriment de la rémunération des salariés et de l’investissement. A quoi servent les milliards d’argent public déversés sans contrôle en crédit d’impôt et autres allégement des cotisations sociales – environ 220 milliards d’Euros ! – si ce n’est à nourrir cet appétit sans fond des actionnaires ? Et pourquoi les dividendes qui pesaient 5% de la valeur ajoutée il y a 30 ans pèsent désormais 23%.

 

La France mérite une opération vérité pour que les idées alternatives s’expriment, pour repousser chaque jour un peu plus la résignation ambiante. C’est pourquoi le PCF a proposé au Front de Gauche de lancer une vaste campagne sur ce coût du capital.

 

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 18:59

PAUL ARIES sera à MORLAIX pour une conférence au Roudour de Saint Martin des Champs le Jeudi 17 octobre à 20h30 (réservation utile, entrée 5€) dans le cadre du Forum de l'Economie Responsable (FER) organisé par ATTAC, l'ADESS, le CPIE du Pays de Morlaix, le RESAM. Le thème de sa conférence d'ouverture du FER sera:

 

QUELLES ALTERNATIVES ECONOMIQUES? ECOLOGIQUES et SOCIALES?

 

 

JONATHAN BOUCHET-PETERSEN

Libération du 27 SEPTEMBRE 2013

Paul Ariès : «  Il faut un pacte social plus protecteur et émancipateur »

À l’approche des municipales, l’écrivain et politologue Paul Ariès, objecteur de croissance revendiqué, appelle les gauches à réhabiliter la gratuité dans les services publics. Pour un «bien vivre» à la française.Remettre la gratuité au cœur de notre pacte social. Et d’abord à l’échelle municipale. Que cette gratuité concerne les transports publics, les services funéraires, l’eau vitale ou le stationnement urbain. Et qu’elle s’adresse à tous… Politologue et écrivain, Paul Ariès appelle les gauches à s’engager dans ce processus de réappropriation. Directeur du mensuel les Z’indigné(e)s, cet objecteur de croissance revendiqué organise le 26 octobre à Grigny (Rhône) le 3e Forum national de la désobéissance citoyenne sur le thème «Soixante-dix ans après le programme du Conseil national de la Résistance, quels nouveaux jours heureux ?» Il a publié l’an passé le Socialisme gourmand, le bien-vivre, un nouveau projet politique (La Découverte).

 

Sous Nicolas Sarkozy, vous pointiez une société de la peur. Est-elle en recul avec le retour de la gauche au pouvoir ?

Cette société de la peur est beaucoup plus qu’une affaire de personne. On a peur aujourd’hui à l’échelle mondiale : pour soi, pour ses enfants, pour ses petits-enfants. On a peur du chômage, du terrorisme, de la malbouffe, de la fin du pétrole, des étrangers, etc. Toutes ces peurs ne s’équivalent pas, mais elles se conjuguent pour nourrir les pires dérives. Le pouvoir a tout à gagner à la peur car il en fait un mode de gouvernement. Le patronat a tout à gagner à la peur car elle suscite la résignation et la régression. Au bout de la peur, il n’y a jamais la révolte, mais la soumission à l’ordre, il y a la haine des autres, le retour des extrêmes droites.

La peur ne recule pas avec les solfériniens au pouvoir. «Hollandréou» ne fait rien pour sécuriser économiquement et socialement les citoyens. Il refuse toute idée d’un revenu même sans emploi et de partager le travail pour travailler tous. Cette fausse gauche est impuissante car elle est une deuxième droite. Elle ne comprend pas qu’il faut en finir avec toute idée de sacrifice. L’Eglise promet le paradis céleste, on a connu l’Inquisition, l’intégrisme, le fondamentalisme. Le stalinisme promettait le paradis terrestre pour après-demain matin, et on a eu le goulag. L’esprit de sacrifice suppose toujours un appareil pour gérer ce sacrifice. Il est temps que les gauches passent des passions tristes aux passions joyeuses et qu’elles rejettent toute idée de sacrifice, de générations sacrifiées. Ce n’est pas en culpabilisant les gens qu’on changera le monde, c’est en leur donnant envie. Pour reprendre la main politiquement, il faut d’abord reprendre espoir.

 

Vous êtes un grand prosélyte de la gratuité, une notion que vous souhaitez voir réhabilitée…

La gratuité est à la fois une réponse à la peur et le fondement d’un nouveau pacte social. On me dit que la gratuité n’existe pas, que l’école gratuite est payée par l’impôt. Je parle bien sûr d’une gratuité construite, économiquement, culturellement, politiquement. J’aime ces maires qui interpellent la population et disent : compte tenu des moyens limités qui sont les nôtres, préférez-vous conserver la gratuité du stationnement pour les voitures ou celle de l’eau, des transports en commun, de la restauration scolaire, des services funéraires, etc. Je suis horrifié d’entendre une partie des gauches dire qu’elles veulent bien de la gratuité, mais pour les naufragés du système, pour les chômeurs. Il y a en fait deux conceptions totalement opposées de la gratuité. Il y a une gratuité d’accompagnement du système, celle pour les pauvres, mais elle ne va jamais sans condescendance : êtes-vous un pauvre méritant ? Elle ne va jamais non plus sans flicage : êtes-vous un vrai demandeur d’emploi ou un salaud de fainéant ? Il y a aussi une gratuité d’émancipation : ce qui est beau avec l’école publique, c’est qu’on ne demande pas au gamin s’il est gosse de riches ou de pauvres, il est admis en tant qu’enfant. Pourquoi ce qui est vrai pour l’éducation ne serait-il pas possible pour les quatre autres grands piliers qui permettent de vivre : la santé, le logement, l’alimentation, l’énergie ?

 

Quel bilan tirer des premières réappropriations locales de services publics ?

Depuis l’organisation du premier Forum national de la gratuité, en 2009, les choses ont beaucoup progressé. Ce débat a aujourd’hui droit de cité dans toutes les familles de pensée des gauches et de l’écologie. Certaines villes de droite y sont même venues par réalisme social et économique. Je peux vous assurer que les villes qui lancent ce débat remplissent les salles. C’est une façon de faire de la politique autrement, en partant de l’ordinaire, du quotidien des gens. C’est une façon de rendre le sentiment de compétence à ceux qui en ont été privés. La gratuité, ce n’est pas davantage d’irresponsabilité : depuis qu’en 2009, la ville d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) a rendu ses transports publics gratuits, jamais les bus n’ont été si pleins et si calmes.Dans la perspective des municipales de 2014, la résistance doit s’organiser : la nouvelle loi de métropolisation est une machine de guerre contre toutes ces expérimentations locales. On sait déjà que la métropole marseillaise s’en prendra à la gratuité des transports à Aubagne. Mais si on supprime la gratuité, on va revoir voler les pavés contre les bus !

 

Une analogie entre la gratuité et le vol est souvent faite quand on parle de l’accès aux biens culturels numériques…

C’est bien la preuve que la gratuité, ce n’est pas ringard, c’est une expérience commune à tous les jeunes du monde, ce sont les systèmes d’échange, ce sont les logiciels libres. La gauche n’est pas à la hauteur de l’histoire en continuant à criminaliser la gratuité sur Internet et à délictualiser toute une génération. La gratuité ne s’oppose d’ailleurs pas à la propriété, mais à son caractère lucratif. La gratuité, c’est ce qui permet de commencer à déséconomiser nos existences, c’est la possibilité d’inventer des transitions en dehors du capitalisme et du productivisme.

 

Comment concilier croissance faible et hausse du plaisir de vivre ?

L’objection de croissance est un constat - ce monde-là est fini - et un appel pour inventer des solutions en dehors de la croissance économique. Nous nous sentons impuissants car le système nous a rendus aveugles. Mettons-nous à l’écoute des pauvres - pas seulement ceux du Sud, mais ceux qui vivent cachés chez nous - et nous redécouvrirons d’autres façons de vivre. Nous acceptons comme allant de soi la définition que les riches donnent des pauvres. Nous définissons toujours les milieux populaires en termes de manque : manque de pouvoir d’achat, d’éducation, de participation politique, de capital social, etc. Tout cela n’est qu’en partie vrai. Il existe aussi une positivité potentielle des milieux populaires, d’autres façons de vivre, de consommer, de concevoir le temps et l’espace. Un pauvre n’est pas un riche à qui il ne manquerait que l’argent. Un pauvre a une autre richesse, d’autres rapports à soi, aux autres. Pour redécouvrir cette altérité, nous devons en finir avec le mensonge sur la société de consommation. Non, elle n’est pas d’abord une société où l’on consomme plus que dans une autre, c’est d’abord la casse des cultures rurales, des cultures populaires. Je fais le pari que ces cultures n’ont pas disparu, mais ont été rendues invisibles. Je fais le pari qu’existent encore des façons de vivre précapitalistes ou postcapitalistes. C’est pourquoi la décroissance, ce n’est pas l’austérité - cette conception est celle des gosses de riches. C’est pourquoi la pauvreté, ce n’est pas la misère.

 

Le manque de considération de la société à l’égard des pauvres, ça vous énerve !

J’en ai assez d’entendre dire que les pauvres abusent alors qu’on sait que le montant des fraudes est largement inférieur à celui des droits non utilisés en matière d’aides sociales. C’est un scandale politico-juridique, car cela signifie que ce système n’est plus capable de faire appliquer les droits, donc les normes qu’il s’est données au lendemain de la Libération. C’est aussi un scandale social et écologique, car ce sont des millions de pauvres qui sont obligés de vivre mal, de consommer de la malbouffe, de mal se soigner. J’en ai assez aussi d’entendre dire qu’il faudrait être assez riche pour commencer à se préoccuper d’écologie. L’écologie des pauvres existe dans le monde entier. Je pense au «buen vivir» sud-américain, au «plus vivre» de la philosophie négro-africaine de l’existence, à l’écologie sociale en Inde. On se préoccupe plus d’écologie à Emmaüs qu’au Medef. Notre pacte social arrive à bout de souffle, alors que jamais la France n’a été aussi riche. Nous devons donc reconstruire un nouveau pacte, comme on en fait tous les demi-siècles. Il doit être plus protecteur et plus émancipateur.

 

L’écologie est-elle soluble dans le capitalisme ?

On ne peut avoir de système capitaliste sans croissance et sans profit. Ce n’est donc pas par méchanceté que les capitalistes bousillent la planète, c’est simplement parce qu’ils ne peuvent s’arrêter un seul instant de pédaler, c’est-à-dire de produire toujours plus, sinon le système se casse la figure. Rien n’est pire qu’une société capitaliste sans croissance, car c’est la misère ! C’est le devenir grec de l’Europe si une vraie gauche objectrice de croissance ne se développe pas ! L’écologie n’est donc pas soluble dans le capitalisme, mais dire cela ne suffit pas, car j’ai bien peur qu’après le capitalisme nous ayons un hypercapitalisme. Les gauches ne prennent pas assez au sérieux ce qu’on nomme le capitalisme vert, qui n’a rien d’écologique. On aimerait croire que ce n’est que du greenwashingalors qu’il s’agit de la volonté d’adapter la planète et l’humanité elle-même aux besoins du productivisme. Il n’y aura pas d’effondrement spontané du capitalisme à l’échelle de nos vies.

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 08:30
Lundi 4 novembre: réunion de bureau du Front de Gauche du Pays de Morlaix (ouverte à tous). Organisation pratique (Rencontres FDG, militantisme, ...).
 
Mardi 5 novembre 18h: 3ème réunion de l'"Atelier Culture, éducation populaire" (2, petite rue de Callac à Morlaix) 
 
Jeudi 7 novembre:
à 18h00: réunion de préparation du journal n°3 du Front de Gauche Morlaix (L'humain d'abord/ An dud da Genta) -réunion du comité de rédaction ouverte à tous
à 19h30: Assemblée Générale du Front de Gauche  (2, petite rue de Callac) - ouverte à tous.
Mardi 12 novembre: réunion de l'atelier "Démocratie locale et rapport avec les associations" chez Michèle Abramovicz à Morlaix (18H30)
 
Jeudi 14 novembre, 18h (2, petite rue de Callac): réunion pilotage campagne municipales à Morlaix (bilan des premières rencontres avec les acteurs socio-économiques, les associations, les acteurs des services publics, organisation du tractage et du porte-à-porte, de la communication).
 
Samedi 16 novembre (13h30 - minuit): Rencontres du Front de Gauche du pays de Morlaix à la salle de Ploujean: Débats, Repas, Concerts et Convivialité.
 
Lundi 25 novembre (20h), 2 petite rue de Callac à Morlaix: réunion de débat et de travail sur le programme des municipales à Morlaix. Compte rendus des ateliers thématiques
 
femme front de gauche morlaix
 
 
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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 10:38
Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré
http://www.france-palestine.org/Georges-Ibrahim-Abdallah-doit-etre


Georges Ibrahim Abdallah entamera le 24 octobre sa 30ème année dans les prisons fran­çaises. Empri­sonné depuis 1984, il a été condamné à la réclusion à per­pé­tuité en 1987, à la suite d’une mani­pu­lation des ser­vices français l’impliquant pour son enga­gement au sein des Forces Armées Révo­lu­tion­naires Liba­naises dans des faits pos­té­rieurs à sa détention.

Ayant effectué la totalité de sa peine de sûreté, il est libérable depuis 1999.

Après plu­sieurs rejets de ses demandes de libé­ration, il a obtenu le 21 novembre 2012 un avis favo­rable à sa demande de libé­ration, assorti d’une inter­diction de séjour sur le ter­ri­toire français. Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, malgré la demande du Premier ministre libanais, s’est refusé à signer l’arrêté d’expulsion, empê­chant déli­bé­rément sa libération.

Les auto­rités fran­çaises se sont ainsi une nou­velle fois sou­mises aux injonc­tions américano-​​israéliennes.

L’AFPS dénonce l’acharnement dont Georges Ibrahim Abdallah est victime.

Elle appelle au ras­sem­blement de soutien qui se tiendra à Lan­ne­mezan le 26 octobre pro­chain. (voir http://www.france-palestine.org/Rassemblement-pour-la-liberation,22272)

Georges Ibrahim Abdallah ne peut être indé­fi­niment maintenu en prison. Il doit être libéré sans délai ni conditions !
logo AFPS


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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 07:46

Manuel, souviens-t-en...

Manuel, souviens-t-en...

"Quand on est de gauche, on n’a pas la matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un fils de «brigadiste» qui se rappelle à toi. Souviens-t’en: «Celui qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir.» Par Jean-Claude Lefort, Député honoraire, Fils de Manouche.

 

La tribune:

Manuel, tu as déclaré hier soir, sur BFMTV, que la situation était très différente pour toi, relativement à celle des Roms, car ta famille espagnole était venue en France pour fuir le franquisme.

Tu as été naturalisé français en 1982. Franco est mort en 1975. Sept ans avant ta naturalisation. Quand tu es devenu français, il n’y avait donc plus de dictature en Espagne. Tu avais donc «vocation», selon tes mots, à retourner dans ton pays de naissance, en Espagne. Tu ne l’as pas fait et je comprends parfaitement, de même que je comprends totalement ton souhait de devenir français. Cela sans l’ombre d’un doute.

Tu avais «vocation» à retourner à Barcelone, en Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui concernaient uniquement les Roms. Celui qui t’écrit, en ce moment, est un Français d’origine manouche par son père.

Mon père, manouche et français, est allé en 1936 en
 Espagne pour combattre le franquisme, les armes à la main, dans les Brigades internationales. Pour la liberté de ton pays de naissance, et donc celle de ta famille. Il en est mort, Manuel. Des suites des blessures infligées par les franquistes sur le front de la Jarama, en 1937. Je ne te demande aucun remerciement, ni certainement pas la moindre compassion. Je la récuse par avance. Je suis honoré en vérité qu’il ait fait ce choix, quand bien même il a privé ma famille de sa présence alors que je n’avais que neuf ans et ma sœur, dix-huit.

La guerre mondiale est venue. Et les camps nazis se sont aussi ouverts aux Tziganes. Tu le sais. Mais un nombre énorme de Manouches, de Gitans et d’Espagnols se sont engagés dans la Résistance sur le sol français. Ton père aurait pu en être. Il en avait l’âge puisque il est né en 1923. Georges Séguy et d’autres sont entrés en résistance à seize ans. Je ne lui reproche aucunement de ne pas l’avoir fait, bien évidemment. Mais je te demande le respect absolu pour celles et ceux qui se sont engagés dans la Résistance contre le franquisme, puis ensuite contre le nazisme et le fascisme. Contre ceux qui avaient fait Guernica. Et pourtant, à te suivre, ils avaient «vocation» à retourner ou à rester dans leur pays d’origine, ces «étrangers, et nos frères pourtant»…

Manuel, «on» a accueilli la Roumanie et la Bulgarie dans l’Union européenne alors que ces pays ne respectaient pas, et ne respectent toujours pas, un des fondamentaux pour
devenir ou être membre de l’Union européenne: 
le respect des minorités nationales. Sensible à cette question pour des raisons évidentes, je m’en étais fortement inquiété à l’époque. En tant que député, je suis allé à Bruxelles, auprès de la Commission, pour prouver et dire que ces pays ne respectaient pas cette clause fondamentale. On m’a souri au nez, figure-toi.

Et aujourd’hui, dans ces pays, la situation des Roms s’est encore aggravée. Pas améliorée, je dis bien «aggravée». Et ils ont «vocation» à rester dans leurs pays ou à y revenir? C’est donc, pour toi, une espèce humaine particulière qui pourrait, elle, supporter les brimades, les discriminations et les humiliations de toutes sortes? Ces pays d’origine ne sont pas des dictatures, c’est certain. Mais ce ne sont pas des démocraties pleines et entières pour autant. Alors toi, l’Espagnol devenu français, tu ne comprends pas? Fuir son pays, tu ne comprends pas? Toi, tu ne comprends pas que personne n’a «vocation» à rester ou revenir dans son pays? Sauf si tu es adepte de conceptions très spéciales, à savoir que ce qui vaudrait pour un Roumain ne vaudrait pas pour un Espagnol. Tu sais pourtant que le mot «race» va disparaître de nos lois. À juste titre car il n’y a pas de races, juste une espèce humaine. Et les Roms en sont.

La fermeté doit s’exercer là où se trouvent les responsabilités. Pas sur de pauvres individus qui n’en peuvent plus. Savoir accueillir et savoir faire respecter nos lois ne sont pas deux concepts antagoniques. Mais quand on est de gauche, on n’a pas la matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un fils de «brigadiste» qui se rappelle à toi. Souviens-t’en: «Celui qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir.»

Pour l’heure, Manuel, j’ai la nausée. Tes propos me font gerber, même pire. Nos pères auraient donc fait tout ça pour rien ou pour «ça»?

Ils sont morts pour la France, Manuel. Pour que vive la France. Inclus «ces étrangers, et nos frères pourtant».

Jean-Claude Lefort
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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 19:39

Déclaration du Parti Communiste, dimanche 29 septembre:  

Ce dimanche, les magasins Castorama et Leroy Merlin ont ouvert leurs portes en Ile-de-France malgré l'interdiction de travail dominical imposée par le tribunal de commerce. Ce délit est une violation inacceptable du droit du travail et du commerce. C’est un véritable chantage à l’emploi que mènent ces deux enseignes dont le propriétaire de Leroy Merlin, le groupe Mulliez, est notoirement connu pour déployer des trésors d’imagination quand il s’agit d'échapper à l’impôt français.

L’interdiction du travail du dimanche a été et reste une conquête sociale majeure. Son autorisation nous ramènerait au 19eme siècle. Ce n'est pas en revenant sur cette avancée sociale, que l'on pourra faire face à la crise économique actuelle, conséquence des politiques d'austérité, de précarisation des emplois et de baisse des salaires.

Ce n'est pas par la dérégulation du temps de travail (remise en cause de la durée légale comme des limites imposées à la durée quotidienne par le travail au forfait) que l'on pourra faire face à l'avènement nécessaire d'un développement humain, durable, centré sur les connaissances et compétences des salariés, l'accès de tous à la culture, la démocratie et le progrès social.

 

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 19:25

 Vingt ans après Oslo, regard rétrospectif


Michel Warchawski, militant anti-colonialiste israélien. Co-fondateur du Centre d’Information Alternative (Jérusalem/Bethlehem) Journaliste et auteur de nombreux livres sur Israël et le conflit israélo-arabe

Publié le 20/09/2013 sur Médiapart

 

Le treize septembre 2013 marque les 20 ans du processus d’Oslo. Il nous a semblé que cela devrait être l’occasion d’une véritable réflexion politique non seulement sur le bilan de ces vingt longues années, mais aussi sur les différentes perspectives d’avenir que l’échec des promesses de ce processus ouvre pour la région. Nous avons demandé à plusieurs personnalités de contribuer par leur analyse à ce petit brainstorming. L’Agence Média Palestine, en partenariat avec l’Alternative information Center, publiera ces tribunes durant ce mois, sur l’espace club de Médiapart. (tiré de mediapart.fr)

Oslo est mort, tout le monde le reconnaît, alors pourquoi consacrer, vingt ans après, du temps et de l’énergie pour étudier son cadavre pourri ? C’est qu’en fait, le débat public et les initiatives diplomatiques régionales continuent à se servir de ses paramètres, y compris chez la plupart de ceux qui jurent dur comme fer qu’ils n’ont plus aucune pertinence.

Ce texte sera une espèce d’auto-critique combinée à une lecture du tournant global qu’a connu le monde au moment même où devaient être mises en œuvre les différentes clauses de ce qu’on a appelé « les accords d’Oslo ».

Au moment où le Premier Ministre norvégien annonçait, en Septembre 1993, la signature par les représentants de l’OLP et de l’État d’Israël d’une « Déclaration de Principes » dans la capitale de son pays, rare ont été les indifférents : si la grande majorité du public, y compris palestinien, vivait ce moment comme une grande fête, ou en tout cas, comme le début de la fin d’un conflit centenaire, une minorité se déclarait dès le départ hostile à ce qu’elle considérait comme une trahison, à la fois chez les Palestiniens et chez les Israéliens.

Le Centre d’Information Alternative, organisation palestino-israélienne dont j’étais alors le directeur, a connu à ce moment-là une de ses crises les plus aiguës, frisant même la scission entre « pro-Oslo » et « anti-Oslo ». Pro-Oslo – le mot est exagéré, car nous étions tous conscients qu’il s’agissait d’un mauvais compromis dans lequel les Palestiniens perdaient beaucoup. Mais que fallait-il faire, alors que le mouvement national palestinien se déclarait prêt à un compromis historique avec le mouvement colonial qui l’avait spolié de ses droits et de sa patrie ?

Pour les anti-Oslo, l’accord était un diktat que l’impérialisme américain pouvait imposer aux Palestiniens qui « avaient misé sur le mauvais cheval » (George W Bush) en s’alliant à Saddam Hussein, diktat qui les obligeait à renoncer à une grande partie de leurs droits (entre autres le droit au retour des réfugiés) et de leur terre (plus de 70% de la Palestine mandataire où se trouve l’Etat d’Israël reconnu, et donc accepté par l’OLP). Pour les dits pro-Oslo, au contraire, la « reconnaissance mutuelle » était un acquis pour les Palestiniens, et l’engagement pris par Israël de se retirer des territoires occupés en Juin 1967, le résultat de la lutte héroïque des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza au cours de l’Intifada (1987-1990).

En arrière-fond de ce débat, un moment historique très particulier, celui du basculement de l’ère de la décolonisation à celle de la guerre (globale permanente et préventive) de recolonisation du monde menée par les Etats-Unis et leurs alliés. L’ouverture du processus d’Oslo se fait dans le cadre global de la décolonisation, mais il échoue sous les coups de boutoir de l’offensive recolonisatrice des USA et de leurs alliés dont le Moyen-Orient est à la fois le laboratoire et la ligne de front.

Qu’attendaient la direction de l’OLP et ceux, dans le mouvement de solidarité qui se sont alignés sur sa position, de la Déclaration de Principes d’Oslo ? À la fois peu et beaucoup : la reconnaissance du fait national palestinien d’une part, et, de l’autre, l’ouverture d’un processus de retrait israélien des territoires occupés en 1967 qui, à terme, mènerait à la constitution d’un État palestinien indépendant sur 22% de la Palestine mandataire.

La reconnaissance a été obtenue, c’est incontestable. Quant à la décolonisation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, elle a effectivement débuté avec le retrait de Gaza et de Jéricho ainsi que le transfert progressif de l’administration des territoires occupés à une Autorité Nationale Palestinienne. Une force armée palestinienne s’est également mise en place avec le retrait des forces d’occupation israéliennes des villes de Cisjordanie et de la grande majorité de la Bande de Gaza.

Pourtant, dès le début, il y avait lieu de s’inquiéter des vraies intentions israéliennes : le calendrier n’a pas été respecté (Rabin : « il n’y a pas de dates sacrées ») et le passage garanti entre Gaza et las Cisjordanie n’a jamais vu le jour. En outre, et c’est un cas unique dans des négociations de paix, des milliers de détenus politiques n’ont pas été libérés, et les organisations palestiniennes – y compris celles avec lesquelles Israël menait les négociations – sont restées illégales.

Le pire est l’absence de contrôle de l’Autorité Palestinienne sur ses frontières. Or, il ne saurait y avoir de souveraineté sans contrôle de ses propres frontières.

Si on ne peut pas parler de souveraineté, on est alors obligé de reconnaître que l’issue du processus d’Oslo a été la mise en place d’un protectorat auto-administré mais pas indépendant, même si, depuis un an, l’immense majorité des pays du monde le reconnaissent comme État.

L’an 2000, est celui de la recolonisation, et de la reconquête par Barak et Sharon des maigres acquis matériels, territoriaux et symboliques d’Oslo. Le sort de Yasser Arafat en est le symbole, et ce n’est que grâce à Jacques Chirac qu’il n’a pas ete assassiné dans son quartier général de Ramallah. En ce sens, si, en 1993, Oslo a été le dernier avatar de la décolonisation, la reconquête de 2000 est à la fois le symbole de la recolonisation du monde et sa ligne de front. Les accords d’Oslo n’ont pas mis fin au processus de colonisation sioniste mais permis, au contraire, de l’accélérer, sans plus avoir à gérer le quotidien de près de quatre millions de Palestiniens et en déléguant une partie de la politique sécuritaire à des milices indigènes. La « lecture pessimiste » des Accords d’Oslo s’est avérée être la juste. En ce sens, vingt ans après, Oslo, comme avancée vers une indépendance palestinienne est bel et bien mort.

Le centre de gravité de la subversion au Moyen Orient n’est plus en Palestine, mais au Caire et à Damas. À présent, c’est l’avenir de la Révolution Arabe, prise comme processus long, avec ses avancées et ses reculs, ses périodes de démocratisation et ses restaurations, qui déterminera non seulement le destin du Peuple Palestinien mais la pérennité du projet colonial israélien.

Source : http://blogs.mediapart.fr/edition/accords-doslo-20-ans-apres/article/160913/michel-warchawski-vingt-ans-apres-oslo-regard-retrospectif

 

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 19:25

 

20 ans après Oslo, il faut imposer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien

Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et associations membres - LA CROIX, samedi 28 septembre 2013

 

un drapeau pour Gaza...à Morlaix

Négocié en secret en Norvège et endossé par les États-Unis, l’accord devait ouvrir la voie à la paix entre les peuples israélien et palestinien, une paix fondée sur la coexistence entre deux États, la négociation devant porter sur les modalités d’application du droit international, dans un calendrier limité à cinq ans au plus.

Vingt ans plus tard, les Palestiniens ont certes célébré l’adhésion de l’État de Palestine aux Nations unies, mais en tant que simple État observateur, non-membre. Et la Palestine vit toujours sous occupation ; la colonisation israélienne s’y intensifie en toute arrogance et en toute impunité ; une ceinture de colonies sépare Jérusalem de son arrière-pays palestinien morcelé ; un réseau de murs annexe de facto à Israël une partie substantielle de la Cisjordanie, de ses terres, de ses ressources en eau en dépit des condamnations, jamais contraignantes, des Nations unies ; le contrôle israélien du territoire palestinien et des mouvements de population enclave les villes et villages, asphyxie toute vie économique et entrave toute vie sociale ou culturelle palestinienne ; la bande de Gaza survit sous blocus ; les bombardements et les morts parmi la population civile se succèdent ; les réfugiés palestiniens le demeurent, génération après génération.

La détention de plusieurs milliers de prisonniers politiques se poursuit dans les geôles israéliennes, otages d’une négociation à durée indéterminée. En Israël même, plusieurs dizaines de milliers de Bédouins palestiniens, citoyens israéliens, sont victimes d’un transfert forcé. Si l’occupation militaire reste la première préoccupation de la population palestinienne, le conflit intra palestinien entre le Fatah et le Hamas, qui se traduit par une division de la société, est une nouvelle source de difficultés.

Vingt ans après Oslo, le peuple palestinien s’enfonce dans un profond sentiment de désespoir et d’injustices, qui le condamne à poursuivre sa résistance contre la violation quotidienne de ses droits, à commencer par le principal, son droit à l’autodétermination.

Voici près de vingt ans, peu après la signature de cet accord intérimaire, plusieurs associations, en France, décidaient de faire converger leurs efforts pour contribuer, à côté de la résistance de la société palestinienne et des militants anticolonialistes israéliens, au rapport de force nécessaire à l’aboutissement des négociations.

Ensemble, dans la diversité de leurs vocations, de leurs histoires, de leurs cultures, de leurs pratiques, elles revendiquaient pour leur démarche commune une triple dimension : la défense du droit international, appelant le gouvernement et les élus de la République à mettre en œuvre les principes dont se réclame notre diplomatie ; la défense des droits de la personne humaine ; l’aide sinon au développement, du moins à la sortie du développement imposé par des décennies de confiscation et d’occupation. La Plate­forme des ONG françaises pour la Palestine était née.

Ses deux premières campagnes ont fondé son orientation. La première : obtenir une contribution financière de l’État français pour des projets dans trois domaines - l’agriculture, la santé et l’éducation -, en lien avec la plate­forme des ONG palestiniennes, PNGO, mais aussi les institutions de l’État palestinien se construisant sous occupation. La seconde : refuser l’impunité, obstacle majeur à la paix, en exigeant du gouvernement français qu’il respecte ses principes et renonce à accorder à l’économie d’occupation israélienne les bénéfices d’un accord d’association fondé sur le respect du droit international et des droits de la personne humaine, tant qu’Israël violerait ce droit.

Depuis, le monde a changé. Les États dits émergents ébrèchent la vision unipolaire de Washington, dont les stratèges militaires eux-mêmes reconnaissent que la pérennisation de l’occupation de la Palestine perturbe les ambitions régionales. Les peuples arabes se soulèvent contre des régimes dictatoriaux pour faire prévaloir la liberté et la justice. Un mouvement de solidarité interna­tional avec la Palestine se développe, autour de campagnes “Boycott, désinvestissement, sanction” (BDS) diversement déclinées.

Alors que l’Europe élargie à vingt-huit membres, condamne l’occupation et les pratiques israéliennes, elle continue de manière incohérente à donner des gages d’un soutien aux dirigeants successifs de Tel-Aviv. Ainsi, la politique européenne de voisinage (PEV) fait d’Israël depuis 2005 un quasi État européen bénéficiant de privilèges dans tous les domaines : commercial, économique scientifique, technologique, stratégique…

Nos gouvernements en appellent avec hypocrisie à la reprise d’une négociation directe, c’est-à-dire dans le seul tête-à- tête israélo-palestinien dont ces vingt dernières années ont montré qu’elle soumettait le droit du peuple palestinien au bon vouloir de la puissance occupante. Or, de la tribune des Nations unies à celle du Congrès américain comme sur le terrain, les dirigeants israéliens refusent un État palestinien dans les frontières de 1967, refusent le démantèlement des colonies et de l’ensemble des infrastructures coloniales qu’ils entendent annexer, refusent de restituer à Jérusalem son histoire plurielle et rejettent tout partage de souveraineté politique faisant de la Ville trois fois sainte la capitale des deux États, refusent toute reconnaissance de l’expulsion de 1947-1949 des Palestiniens devenus et restés réfugiés, et toute reconnaissance de leur droit au retour et à l’indemnisation.

Il est temps de sortir de ce cercle vicieux. Il est temps de mettre un terme à l’impunité et d’imposer le droit. L’Europe a décidé de rendre ses accords commer­ciaux conformes au droit international, en excluant les colonies israéliennes illégales des subventions, bourses et instruments financés par l’UE, en conformité avec le droit international et la législation de l’UE. C’est un premier pas dont nous nous félicitons. Mais pour rendre la paix possible, il faut conditionner la mise en œuvre de la politique européenne vis-à-vis d’Israël au respect par Tel-Aviv de ses engagements internationaux et du droit international. Il ne suffit pas de se déclarer “disponible” pour aider “le moment venu” l’État palestinien indépendant. Il faut faire advenir ce moment.

Pour sa part, c’est ce combat, celui du droit, celui de la paix, celui de la justice et de la liberté, que la Plate­forme des ONG françaises pour la Palestine entend continuer aujourd’hui, avec le soutien des citoyens français.



Signataires

Claude Léostic, présidente de la Plate­forme des ONG françaises pour la Palestine

François Picart, président de l’ACAT, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture

Taoufiq Tahani, président de l’AFPS, Association France Palestine solidarité

Salim Arab, président d’Amani, Association franco-palestinienne d’aide et de formation médicale

Guy Aurenche, président du CCFD-Terre Solidaire, Comité catholique contre la faim et pour le développement

André Sirota, président des CEMEA, Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active

Geneviève Jacques, présidente de la Cimade

Louis David, président du Comité Palestine Chateaubriant

Maurice Buttin, président du CVPR PO, Comité de vigilance pour une paix réelle au Proche-Orient

Bernard Salamand, président du CRID, Centre de recherche et d’information pour le développement

Philippe Valls, président d’Enfance réseau monde-services

Pierre Tartakowsky, président de la LDH, Ligue des droits de l’Homme

Régine Minetti, co-présidente du Mouvement de la Paix

Renée Le Mignot, co-présidente du MRAP, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les

Danielle Bidard-Reydet, présidente de l’association « Pour Jérusalem »

Danielle Moreau, présidente de Ritimo

François Soulage, président du Secours Catholique-Caritas France

Janine Forestier, présidente de Terre des Hommes-France

Jean- Guy Greilsamer et Pierre Stambul, coprésidents de l’UJFP, Union juive française pour la Paix

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 18:50

Adresse du congrès de la LDH au président de la République et à la majorité parlementaire

 

Adresse au président de la République et à la majorité parlementaire, adoptée par le congrès de la LDH, à Niort, le 20 mai 2013, pour leur rappeler leurs responsabilités de répondre aux besoins de l’élargissement de la démocratie, et pour la satisfaction des besoins sociaux.

 

Monsieur le président de la République, Mesdames, Messieurs de la majorité parlementaire

 

Monsieur le président de la République, Vous avez incarné l’espoir d’un « changement maintenant » et, à ce jour, il a été déçu.

Vous avez désigné la finance comme votre adversaire, et elle règne toujours.

Vous avez prôné l’emploi et la justice sociale, mais le chômage augmente et le niveau de vie des moins favorisés diminue.

Le gouvernement de votre Premier ministre a su tenir bon face aux manifestations de l’extrême droite alliée à la droite parlementaire, et il a réussi à faire adopter la loi sur le mariage pour tous.

Nous aurions souhaité la même détermination pour les autres réformes. Il a certes beaucoup écouté la société civile mais sans l’avoir, semble-t-il, entendue.

Les grands débats nécessaires à la réussite du changement – sur la politique migratoire et les demandeurs d’asile, la politique de sécurité, les réformes démocratiques, l’avenir de la jeunesse – ont été, jusqu’à ce jour, évacués. Mesdames, Messieurs les parlementaires,

Vous vous êtes présentés pour tourner la page des politiques inégalitaires, injustes et sécuritaires ; les stigmates de l’ancienne législature perdurent. Vous avez voulu incarner l’alternative ; elle peine à se mettre en place. Vous avez souhaité une pratique parlementaire indépendante et exigeante ; votre voix, trop souvent, est étouffée. Vous avez l’honneur d’élaborer et de voter les lois. Cette charge vous engage. Nous en appelons à votre responsabilité de représentants du Peuple souverain.

L’opposition, la frilosité et l’esprit de renoncement seront toujours mobilisés pour faire échec aux réformes de justice et de progrès. Il vous incombe de faire en sorte que l’espoir et les changements se concrétisent. Nous en appelons à cette relation démocratique forte, et à votre courage.

Il est vain de vouloir apprivoiser ou contourner les maux qui découlent des politiques néolibérales ou des réflexes sécuritaires. Assumez les propositions de progrès pour les droits et les libertés du programme sur lequel vous avez été élus ; vous ne lui serez fidèles qu’en défendant des mesures de justice, de lutte contre les inégalités, et de restauration des droits des citoyens bafoués par la législation rétrograde des derniers quinquennats.

Monsieur le président de la République, Mesdames, Messieurs les parlementaires, Vous avez l’honneur et la charge de disputer notre pays aux crises financière, économique et morale qui alimentent chômage, xénophobies et défiance du politique.

Nous avons besoin pour cela de justice et de pragmatisme, d’éthique et de démocratie, de décisions et de détermination. 

Le changement et la justice ne sont pas des concessions accordées par les forces politiques et économiques qui s’y opposent. La justice, la démocratie et le progrès social ont toujours dû être conquis de haute lutte.

Cette vérité est plus que jamais d’actualité. Monsieur le président de la République, Mesdames, Messieurs les parlementaires, Nous, militants de la Ligue des droits de l’Homme réunis en congrès, vous demandons instamment de manifester l’éthique politique, le courage civique et la responsabilité nécessaires pour combattre la crise et promouvoir les valeurs proclamées de la République que sont l’égalité, la liberté et la fraternité.

Nous, militants de la Ligue des droits de l’Homme, répondons toujours présents à l’appel de ces valeurs, et nous nous engageons pour les réformes qu’elles appellent.

Nous continuerons à le faire : - jusqu’à ce que le droit de vote et d’éligibilité de tous les résidents étrangers s’impose car il répond à un impérieux besoin d’élargissement de la démocratie ; - jusqu’à ce que les rapports entre la police et la population, et particulièrement la jeunesse, soient profondément réformés, car cela répond à un profond besoin de sécurité et de sérénité ; - jusqu’à ce que la politique pénale soit rééquilibrée, afin que le tout-carcéral laisse la place à une justice digne et réellement efficace, - jusqu’à ce que les étrangers soient traités dans le respect des droits de l’Homme et des conventions internationales, qu’il s’agisse de nos concitoyens européens que sont les Roms ou de ceux qui vivent parmi nous ou y recherchent un droit effectif à la protection ; - jusqu’à ce que les politiques économiques poursuivent le progrès social plutôt que l’enrichissement inégal.

Monsieur le président de la République, Mesdames, Messieurs les parlementaires, Vous avez, là où vous êtes, là où le peuple vous a placés, d’immenses responsabilités. Il vous revient de ne pas les décevoir, et il nous revient de vous le rappeler.

Croyez en notre détermination, à la hauteur de ce que mérite l’avenir de la République.

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