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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 05:57
Audit de la dette en Bretagne : un espoir en mouvement !

C'est à l’été 2011 que des associations, des syndicats et des partis politiques ont créé en France le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (CAC, cf www.audit-citoyen.org ). Un texte de référence a été rédigé et proposé à la signature. Cet appel pour un audit a été signé par plus de 58 000 personnes six mois plus tard. 

© Collectif d'Audit Citoyen

Une démarche rapidement reprise au niveau local

Lancée au niveau national, cette revendication de l’audit a donc très vite été portée par de nombreux citoyens sur l’ensemble du territoire. Des dizaines de comités locaux se sont spontanément mis en place sans qu’il s’agisse d’une démarche « venue d’en haut ». La volonté de lancer cet audit a rencontré les inquiétudes des citoyens français et leur besoin d’agir au moment où les peuples de l’Union européenne subissent des rafales d’austérité au prétexte de la dette publique.

La Grèce constitue pour beaucoup de nos citoyens un laboratoire social, un test qui risque fort de se généraliser si nous ne construisons pas la riposte unie des populations européennes. Du local au national et du national à l’international, la mobilisation est toute à construire et les collectifs locaux s’y emploient.

Si on décide de payer, on veut savoir pourquoi. Nous voulons décider ce que nous acceptons de rembourser et ce qu’il n’est ni acceptable ni légitime de payer. L’audit est le passage obligé dans ce but.
 

Une dynamique alimentée par de nombreux supports d’éducation populaire, vidéo et audio

Le film documentaire « Debtocracy » diffusé sur internet rencontre depuis des mois un large public en appelant les Grecs à se débarrasser de leur “odieuse” dette, suivant l’exemple de l’Equateur.
En décembre 2011, l’émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet, sur France Inter, intitulée « La dette ou la vie » autour des activités du CADTM, et l’initiative d’audit citoyen a connu un grand succès.
Fin décembre, la vidéo La dette c’est chouette, par Joris Clerté, Clémentine Autain, Cédric Durand, Razmig Keucheyan et Stéphane Lavignotte, connaît elle-aussi un succès considérable sur les réseaux sociaux.
Les organisations politiques et syndicales ne sont pas en reste, avec Leur dette nous ne la paierons pas de Solidaires, La dette mythe ou réalité ? par la CGT, La crise financière, par le Front de gauche.
Les collectifs locaux ne sont pas en reste, comme le montre les clips sur la crise du collectif local du Havre et les nombreuses productions des autres CAC locaux.
 

Un succès dépassant les espérances, signe que "quelque chose de prometteur se passe"

Le 14 janvier 2012, le CAC a organisé sa première journée d’activités à Paris, à destination des comités locaux qui étaient très demandeurs d’informations et de pistes d’actions. Une cinquantaine de personnes étaient attendues, elles furent plus de 120. C’était la confirmation que quelque chose de prometteur se passait. Les sollicitations d’intervenants pour venir lancer tel comité local ou apporter telle expertise ont augmenté de manière exponentielle.

Le lendemain, à l’initiative d’Attac et de Médiapart, à l’Espace Reuilly à Paris, plus de 1100 personnes sont venues réfléchir sur le thème « Leur dette, notre démocratie ». Une conférence a même été improvisée sur le trottoir devant l’Espace Reuilly car la salle ne contenait que 700 places… Une nouvelle étape était franchie.

Début mars 2012, plus de 110 collectifs locaux sont créés. Souvent, des sous-groupes de travail permettent de développer l’information sur l’analyse globale ou de commencer les travaux pour un audit local des dettes des collectivités territoriales, des hôpitaux et des organismes de logement social. D’autres préparent des actions de rue ou analysent l’impact des politiques d’austérité à l’échelle locale.

Une délégation d’organisations signataires du CAC national s’est rendue récemment à Athènes pour débattre des solidarités de lutte à construire. Une rencontre Europe méditerranée des initiatives d’audit aura lieu début avril à Bruxelles. Une manifestation européenne à Francfort, devant le siège de la BCE est prévue le week-end des 17, 18 et 19 mai prochain.
 

7 collectifs rien que pour la Bretagne

En Bretagne, il existe aujourd’hui 7 collectifs d’audit citoyens (à St-Brieuc, Lannion, Brest, Quimper, St-Malo, Rennes et Vannes) qui multiplient les initiatives (projections de films et débats, conférences, formations, adresses aux collectivités locales, manifestations de rue, soutien aux luttes des hôpitaux endettés auprès de Dexia, actions d’éducation populaire, etc. Une rencontre régionale de ces collectifs est prévue en avril …

Les énergies sont mobilisées, la structure se met en place, l’offensive a commencé. Elle est essentielle pour se réapproprier démocratiquement le pouvoir de décision confisqué par les créanciers et les marchés financiers. Pour rompre enfin le tabou sur la question du remboursement de la dette publique.


Pascal Franchet (CADTM) et Frédéric Lemaire (Attac)

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 08:50
Jeudi 19 avril 2012, discours de Jean-Luc Mélenchon au grand meeting Front de Gauche au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris devant 60 000 personnes.
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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 19:33
"Chères amies, chers amis,

Il me tient à cœur de vous expliquer pour quelles raisons je vais voter pour Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche au premier tour de la présidentielle le 22 avril prochain, et peut-être, je l'espère, au second tour. J'espère que mes raisons, si elles ne vous convainquent pas, vous feront au moins réfléchir. Si certains sont convaincus par mon e-mail, n'hésitez pas à le partager autour de vous.

Tout d’abord, comprenez que je souhaite que le Front de Gauche dépasse le Front National au premier tour. La peur d'une Marine Le Pen présente au second tour reste dans tous les esprits, cela verrouille le système de la Ve République et pousse la plupart des électeurs de gauche, qui se sentiraient enclin à voter Mélenchon, à préférer voter Hollande, sans véritable conviction. Et il pourrait être élu président par défaut . A tous ceux qui seraient dans cette configuration de pensée, rappelez vous qu'il y a cinq ans, Le Pen avait été largement surestimé (16/17%) alors que son score final fût de 10,5%. Par ailleurs, comme l’a montré l'histoire : plus la gauche est forte au premier tour, c'est à dire l'association gauche de transformation sociale et gauche sociale-libérale, plus le candidat de gauche du second tour peut facilement l'emporter. Ce fut par exemple le cas en 1981, le PCF faisait 15,8% et Mitterrand arrivait deuxième au 1er tour : cela ne l'a pourtant pas empêché de remporter l'élection présidentielle devant Giscard. En effet, comme les sondages le montrent : plus le Front de Gauche monte, plus la gauche gagne largement au second tour. Pour conclure ma première démonstration : un bon score du Front de Gauche n'empêchera sûrement pas la victoire de la gauche contre l'UMP, mais bien au contraire la rend maintenant très probable, et de plus en plus "confortable". (57/43% récemment, même si nous ne devons pas nous laisser influencer par les sondages les  changement d'orientations sont sensibles). Hollande sera immanquablement au second tour, la droite sarkozyste ramasse déjà les gaules, et les désertions s'accumulent, de  très nombreuses personnalités de droite appelant à voter Hollande: anciens ministres, droite chiraquienne, etc...

Un sondage récent (jeudi dernier) créditait Jean-Luc Mélenchon de 17%, à deux points de Marine Le Pen. Un tel résultat sondagier montre le mouvement qu'a su créer le Front de Gauche ("crédité" de 5% il y a 6 mois) dans l'opinion publique, en associant plusieurs partis à la gauche du P."S" (PCF, PG, Gauche Unitaire, la Fase...) et des citoyens engagés. Pourquoi et comment un tel regroupement a t-il pu créer ce mouvement, alors qu'on disait la gauche de la gauche, ou la gauche du P."S" morte de sa belle mort, vouée aux gémonies, parce que trop archaïque etc....?

En premier lieu, le Front de Gauche propose un vrai programme, et non pas une succession de propositions. Autrement dit, le programme "L'Humain d'abord" définit un véritable projet de société, holistique et cohérent. A tel point qu'on a vu au cours de cette campagne, l'ensemble des partis de droite comme de gauche, s'appuyer et "emprunter" dans notre programme pour modifier leurs propositions, ce qui nous a ravi, bien sûr. Malheureusement, prendre une par une les propositions symboliques du programme, comme le font la plupart des journalistes, n'a aucune utilité. C'est regarder par le petit bout de la lorgnette, alors qu'il faut au contraire s'extraire du contingent pour avoir un œil nouveau. C'est la vision d'une société nouvelle construite qui a généré les démonstrations de force de la Bastille, de Toulouse et de Marseille, pas seulement la personnalité ou les qualités d'orateur de Jean-Luc Mélenchon.

L'Humain d'abord part du constat suivant : la crise économique que traversent l'Europe et la France - la pire depuis les années 1930 - n'est pas ordinaire, elle n'est pas "normale". c'est une crise de système. Cette crise a déjà eu des conséquences terribles pour des peuples voisins (en Grèce, au Portugal, en Espagne...). Si la gauche française n'engage pas un véritable changement de cap, nous serons très probablement le prochain pays à souffrir des conséquences des plans d' "austérité". Le calendrier électoral français fait de l'élection présidentielle la première d'une longue série en Europe. C'est une occasion unique de montrer l'exemple et de mettre un coup d'arrêt brutal au rouleau compresseur du libéralisme.

Le Front de Gauche est le seul parti en France qui se donne les moyens pour que le politique dompte la finance : mais comment ? Il préconise un véritable changement politique, écologique, économique et social par une relance de l'économie, un véritable partage des richesses, la planification écologique, une nouvelle construction de l'Europe et une refonte des institutions en créant la VIe République.

Relance de l'économie :

C'est en faisant respirer l'économie (et non en la contractant) que le pays renouera avec le cercle vertueux de la croissance :

- Retraite à 60 ans
- Smic à 1700 euros
- Diminution du temps de travail hebdomadaire
- Réglementation des stages
- Arrêt immédiat de la RGPP.

Redistribution des richesses :

C'est par la fiscalité que la société organise l'égalité de ses membres : l'impôt juste est celui qui corrige les inégalités entre les différents revenus des citoyens en prenant aux riches pour redistribuer aux pauvres. Le Front de Gauche veut bloquer la spéculation et la financiarisation de l'économie en réglementant et en taxant les banques et les individus qui s'arrogent des richesses communes :

- Création d'un pôle public financier
- Placement sous contrôle social des banques privées
- Suppression du bouclier fiscal
- Mise en place d'un impôt sur le revenu "réellement progressif" (14 tranches, dont la dernière, au dessus de 20 fois le salaire médian, soit 360 000 par an, à 100%)
- Arrêt du démantèlement de la fiscalité du patrimoine
- Augmentation du rendement de l'ISF et de l'impôt sur les revenus du capital
- Imposition des exilés fiscaux
- Taxation des revenus financiers des entreprises
- Rétablissement d'une égalité de l'impôt sur les sociétés entre les PME et les grandes entreprises.

Planification écologique

Le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité et l'épuisement rapide des ressources naturelles sont le résultat des logiques de profit maximal à court terme. Le Front de Gauche propose la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d'échange en fonction de l'intérêt général de l'humanité et de l'impact de l'activité économique sur l'écosystème :

- Moratoire sur toutes les politiques de déréglementation de l'énergie.
- Création d'un pôle 100% public de l'énergie comprenant EDF, GDF, Areva et Total renationalisé.
- Réferendum sur la sortie du nucléaire après débat public national.
- Constitution d'un grand service public de l'eau et de l'assainissement (ayant pour objectif que les dépenses d'eau par famille n'excèdent pas 3% de leurs ressources).
- Mise en place d'un plan de transition écologique (promouvant des investissements publics conditionnés à des critères écologiques, sociaux et démocratiques).
- Mise en place d'un plan de financement pour la sobriété et l'efficacité énergétiques et pour la diversification des sources d'énergie.
- Lancement d'un réseau de géothermie profonde.
- Lancement d'un grand plan de ferroutage.
- Plan national de transition écologique de l'agriculture.
- Interdiction des OGM en plein champ et de la vente libre de pesticides et herbicides chimiques nocifs pour la santé.
- Lutte contre la privatisation du vivant, les brevets sur les semences
- Soutien à l'installation des jeunes agriculteurs et à une agriculture responsable.
- Création d'emplois en agriculture (révision du mandat des Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) et du Code des marchés publics, droit de préemption systématique des terres libérées en faveur de l'installation d'agriculteurs).
- Encadrement des pratiques de la grande distribution (prix minimums aux producteurs, coefficients multiplicateurs maximums).
- Inscription de toutes les politiques publiques dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Une nouvelle Europe

Le traité de Lisbonne et les politiques qu'ils favorisent encouragent le libre-échange au détriment de l'environnement et de la justice sociale. L'Europe n'est pas seulement un marché, c'est d'abord une alliance fraternelle entre des peuples :

- Remise en cause du pacte pour l'Euro+ qui impose l'austérité aux peuples
- Création d'un Fonds de développement social, écologique et solidaire européen
- Refonte des statuts et mission de la BCE pour mettre fin à l'indépendance dont elle jouit à l'égard des instances démocratiques européennes et nationales
- Affranchir l'Europe du Traité de Lisbonne et mener la bataille politique et diplomatique pour un nouveau traité européen
- Convocation d'Etats généraux de la refondation européenne mobilisant toutes les forces sociales et politiques disponible
- Remise en cause, par référendum, du Pacte de stabilité qui impose l'austérité aux peuples
- Financement direct par la BCE (et les banques centrales) du Fonds de développement social, solidaire et écologique européen par création monétaire
- Refus d'appliquer les directives européennes qui libéralisent les services publics
- Harmonisation fiscale pour empêcher le dumping social entre pays membres de l'UE
- Harmonisation des droits sociaux et politiques européens (SMIC européen)
- Adoption d'une nouvelle Politique Agricole Commune fondée sur l'objectif de souveraineté alimentaire et centrant la production sur les besoins intérieurs
- Institution d'une coopération euro-méditerranéenne de progrès social, écologique et de codéveloppement en direction des pays du Maghreb, du Machrek, d'Afrique noire et du MoyenOrient.

Pour une VIe République

Les institutions actuelles ont éloigné le pouvoir du peuple, provoquant une grave crise démocratique. La vie politique tend à se réduire à une compétition présidentielle opposant tous les cinq ans des candidats qui se distinguent avant tout par leurs styles personnels. C'est l'oligarchie qui gouverne. Pour restaurer une démocratie véritable, il est temps de fonder une nouvelle République :

- Convocation d'une assemblée Constituante visant à fonder une sixième République sociale, parlementaire et participative dont l'adoption sera soumise au référendum populaire.
- Inscription du droit à l'emploi et au travail, à la santé, à l'éducation, à la protection sociale dans la Constitution.
- Garantie de l'indépendance des médias à l'égard des puissances d'argent et du pouvoir politique par la création d'un Conseil national des médias.
- Adoption du scrutin proportionnel pour l'ensemble des élections.
- mise en place d'une "règle verte" (en lieu et place d'une "règle d'or") visant à rembourser la dette écologique de la France vis-à-vis du reste du monde et de nos enfants.
- Remplacement du Conseil Constitutionnel par une nouvelle instance nationale pluraliste chargée du contrôle de constitutionnalité, pouvant être saisie par les citoyens.
- Inscription dans la Constitution du droit des citoyens à intervenir dans le développement de la recherche.
- Garantie des statuts de l'élu(e) et du bénévole dans toutes les collectivités (communes, départements, régions, assemblées nationale et européenne).
- Renforcement du rôle de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (HALDE).
- Rétablissement notamment de la fonction de Défenseur des enfants.
-Création d'un Ministère de l'Éducation populaire et des libertés associatives.
-Abrogation de la réforme de 2010 des collectivités territoriales.

Voilà quelques propositions centrales du Front de Gauche. Elle sont nécessaire car nous sommes à un de ces moment-clefs de l'histoire... Évidemment ce n'est pas à la une du "télégramme" ;-) mais nous sommes en limites : Limites écologiques, limites sociales, limite du système néolibéral, limites du modèle de construction européen. Ces éléments sont tous "imbriqués" les uns avec les autres et doivent tous être maîtriser et réorienter en même temps, pour être cohérents. Seul le programme du front de gauche les intègre comme un tout, afin d'éviter les chaos qui nous menacent à court terme. D'autre part, et au fond de vous vous le sentez, l'austérité prônée par tous les candidats en dehors de Jean-Luc Mélenchon, entraine la récession, et une entrée en crise profonde comme en Grèce, au Portugal, ou en Espagne... Si on laisse les néolibéraux faire, ils vont tenter de diminuer encore la valeur de votre travail pour augmenter leurs profits, en s’appuyant sur le TESF (traité européen de stabilité financière) comme le montrent tous les éléments dans ne vous parlent pas les médias, mais que vous trouverez facilement sur le site placeaupeuple2012.fr ou sur la page facebook du Front De Gauche Morlaix, par exemple. Par contre des pays comme l'Argentine, ou l'Islande, qui ont dit fermement non à la finance, sont sorti de la crise et sont en pleine période de relance et de développement. L'Islande par exemple, va faire trois fois plus de croissance que l'Europe en ayant refuser de rembourser un seul centime de sa dette... En fait, la finance n'a pas de morale, ni dans un sens, ni dans l'autre... Et en ce moment, elle finance et réinvesti dans le développement de L'Islande. C'est sain, et fiable... Tout le paradoxe de la finance... Si vous lui laissez une faille, elle s'y engage, et vous mange la main et le reste ensuite, si vous lui tenez tête elle vous mange dans la main ! Il faut simplement ne pas en avoir peur... Le capitalisme, (et le néolibéralisme actuel d'autant plus) n'a pas de système de pensée sinon le profit immédiat ! Réfléchissez-y et acceptez ce qui peut vous apparaître comme un défi, car tout autre chemin nous mènera à une exploitation encore plus forte...

Ne dispersez pas les forces de la vraie gauche. Votez Front de gauche, c'est faire reculer le front national, écraser Sarkozy, (en attendant son emprisonnement), et assurer une très large victoire de la gauche...Ainsi, montrer la voie aux autres pays européens qui voteront prochainement, et ré-orienter l'Europe vers son dessein original: L'Europe des peuples et des Nations, pas celle de la finance et du néolibéralisme.

J'espère que ce courrier vous aura aider à faire votre choix. Salutations fraternelles à toutes et tous, et bon week-end !


                                                                                                                                                                                                                                                        Patrick
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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 18:59

Réaction par rapport à l'article paru dans les pages départementales de Ouest France le jeudi 17 avril accusant une nouvelle fois Mélenchon de "démagogie", d'être contre les langues régionales, de s'allier à des communistes jugés infréquentables car pro-nucléaires et ayant des élus locaux qui votent avec des majorités PS pour l'aéroport de Notre-Dame des Landes ou pour la centrale à gaz bretonne.  Hier, c'est Eva Joly qui qualifiait le Front de Gauche de "gauche folle". La diabolisation et la stigmatisation, ça suffit! On se croirait revenu au temps de la guerre froide et du péril rouge... Occupez-vous donc de travailler la popularisation de votre projet et l'efficacité de vos stratégies au lieu de consacrer l'essentiel de votre énergie à nous discréditer avec les mêmes arguments que les médias libéraux et de droite. Les mauvais esprits diront que comme vous n'êtes guère utiles au PS en termes de report de voix, vous cherchez à miner la progression de la gauche de gauche en embuscade: on aurait aimé vous voir assumer un rôle plus glorieux et utile au pays que celui de "porte-flingues" du PS ...    

 

A la soupe !
 
       En réponse à ce que vous appelez " un billet d'humeur", mais qui est en réalité la ènième attaque contre le Front de Gauche.
 C'est un peu recuit et lassant de voir les Verts - cette fois par la voix de JP BIGORGNE- se poser, une nouvelle fois, en chevaliers blancs de la politique-  ou en arbitres des élégances-,  en épinglant régulièrement le Front de Gauche.
         Rappelons-lui qu'un " front" n'est pas un parti monolithique (on nous l'a tant reproché); qu'il est traversé de débats et d'échanges  ; et que sa diversité est source de richesse ; qu'il y trouvera la différence entre "démagogie" et " démocratie".
       Rappelons-lui aussi que le Front de Gauche n'a pas vendu son âme contre un plat de lentilles ( fussent-elles vertes) dans lequel il risque de trouver quelques cailloux. Le Front de Gauche n'a rien à vendre.
       Rappelons-lui enfin que, pendant la campagne des Législatives, je tiendrai deux réunions publiques sur les transports ( mercredi 16 mai, aux Halles Saint François) et sur les problèmes énergétiques ( mercredi 30 mai, à Briec) ; qu'il est cordialement invité à venir entendre la parole du candidat du Front de Gauche sur ces deux questions et à en débattre.
       Je suis frappé de la constance d'EELV à se rendre si facilement à la soupe et à se tromper si souvent d'adversaire ( au point qu'on arrive à penser qu'il ne se trompe pas , mais qu'ils " roulent" pour le camp adverse).  Pour ma part, pendant que JPB jetait son venin, je manifestais à Morlaix contre la venue de Sarkozy ; chacun son combat.

                                                                                                                                                                André BERNARD

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 07:07

photo-manife-Dede-Le-Gac.jpg

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 12:49

I. Quelques causes des difficultés de l'euro

 

1. L'Europe est essentiellement un espace économique où les états sont en guerre économique. "La concurrence libre et non faussée", principe inscrit dans les traités, entraîne, dans chaque pays, des politiques anti-sociales: il faut produire moins cher que le voisin pour exporter plus que le voisin. La seule façon, pour les capitalistes, de produire moins cher est de réduire le coût du travail: baisse des salaires, mise à mal de ce qui protège comme la sécurité sociale ou les retraites.

 

2. L'Europe est un ensemble de pays très inégaux sur le plan économique et social. L'absence de solidarité et de coopération évoqué ci-dessus aggrave les différences: les déséquilibres commerciaux entre états s'accentuent. L'Allemagne vend beaucoup à ses voisins européens. L'excédent de sa balance commerciale est de l'ordre de 100 milliards d'euros pour l'année 2011. Par contre, la France, qui se désindustrialise, a un déficit de 60 milliards pour la même année. A ces déséquilibres commerciaux s'ajoutent les déséquilibres financiers: l'écart entre les pays les moins endettés et les plus endettés ne cesse de grandir. Tout cela destabilise la monnaie unique.

 

II. Les fausses solutions: sortir de l'euro

 

1. Le retour des frontières est une solution populiste (démagogique). Le repli sur soi caractérise le Front National dont le nationalisme étriqué, réactionnaire et dangereux est en cohérence avec d'autres thèmes racistes: fermer les frontières pour se protéger de la menace extérieure, expulser tous les étrangers, des ennemis potentiels et des parasites.

 

2. L'Europe, le bon niveau pour régler certains problèmes:

 

a) Sortir de l'Euro, ce serait faire exploser l'Europe à un moment où la réponse aux questions liées à la mondialisation passe par la constitution d'ensembles plus grands.

 

b) même très imparfaite, l'Europe a su trouver des solutions immédiates à la crise: la banque centrale européenne (BCE), en renflouant les banques, les a sauvées de la faillite qui nous aurait plongés dans le chaos.

 

c) sortir de l'euro aggraverait les logiques désastreuses du chacun pour soi. En plus de la concurrence qui pousse chaque pays à s'attaquer aux acquis sociaux, nous connaîtrions à nouveau la spéculation sur les monnaies nationales et la guerre entre elles. Chaque pays pourra utiliser l'arme de la dévaluation qui donne un avantage en faisant baisser le prix des produits exportés. On vend alors plus que le concurrent. La contrepartie est douloureuse: le retour de l'inflation causée par l'augmentation des produits importées et la baisse du pouvoir d'achat.

 

3. Le retour au Franc non seulement ne règlerait pas la question du pouvoir d'achat mais aurait encore des conséquences très négatives:

a) obstacle aux déplacements en Europe.

b) dévaluation très importante du Franc, monnaie moins forte que l'euro. Cela entraînera de l'inflation et un alourdissement de plusieurs milliards de la dette française.

c) augmentation des taux d'intérêt (ceux-ci déterminés actuellement par la BCE sont plus bas que du temps du franc): ralentissement de l'activité économique (emprunter coûte cher) et donc une augmentation du chômage.

 

III. Les vraies solutions: changer l'Europe

 

Puisque l'Europe est un cadre à maintenir, il faut construire de l'intérieur de l'Europe une Europe des peuples et non de la finance et des marchés.

 

1. l'Euro doit devenir un outil de coopération entre pays et non être au service des rentiers et de l'Allemagne, grande exportatrice, qui impose à tous un € fort. Il faut donc harmoniser:

- les politiques économiques pour éviter les disparités évoquées plus haut.

- les politiques sociales, par le haut et non par le bas, par exemple établir, par étapes, un SMIC européen qui empêche la concurrence inacceptable fondée sur l'exploitation des travailleurs.

 

2. D'une manière plus générale, l'Europe doit mettre en place des mécanismes de solidarité entre Etats et non livrer ceux-ci en pâture aux marchés privés comme les banques par exemple. Il faut, en particulier, revoir les missions de la BCE (donc le Traité de Lisbonne): celle-ci actuellement ne peut pas financer directement les Etats, ce que revendique le Front de Gauche. Elle finance les banques privées à des taux avantageux. Celles-ci prêtent ensuite- ou ne prêtent pas-  aux Etats à des taux qui peuvent être très élevés: les banques s'enrichissent, ainsi que les spéculateurs, les Etats s'appauvrissent (le montant des intérêts de la dette française égale 40 milliards d'€ en 2012).

 

3. l'Euro doit exclusivement servir les besoins de la population. Il doit donc favoriser l'investissement qui modernise les entreprises, le progrès social, l'augmentation des salaires, par exemple, la recherche. Comment? En instituant un crédit sélectif: crédits à taux zéro pour les dépenses utiles, crédits très chers pour les spéculateurs.

 

Conclusion

 

La monnaie n'est qu'un outil. La question essentielle est donc celle de son utilisation. Retour au franc? Mais pour faire quoi? Une politique libérale? Sociale?

L'Europe et l'euro ne sont pas la propriété des technocrates, souvent non élus, de Bruxelles, et qui agissent pourtant au sein d'institutions sans légitimité. Il faut donc "prendre le pouvoir" selon le slogan de l'affiche du Front de Gauche. Cela veut dire imposer d'autres logiques que celles du capitalisme: la préoccupation principale ne doit pas être le profit mais l'humain. "L'Humain d'abord" est le sous-titre de notre programme. Cela veut dire démocratiser l'Europe: donner plus de pouvoir au Parlement et tenir compte du résultat des référendums afin qu'elle évolue selon les désirs des peuples".

 

Roland Porcher

Avril 2012  

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 10:41
  • Eva Joly, la candidate d'EELV qui soutenait Bayrou en 2007, a estimé samedi 14 avril sur TF1 que le programme de Jean-Luc Mélenchon, c'est "en réalité le programme commun de 1981". Interrogée sur le candidat du Front de Gauche, Mme Joly a estimé que "Jean-Luc Mélenchon parle avec ses tripes, il parle aux tripes de la populations. Cela risque de générer une grande déception parce qu'il se base sur le passé, il évoque des évènements historiques, cela est très agréable à entendre". "Mais en ce qui concerne les projets, ils ne sont pas réalisables, c'est en réalité le programme commun de 1981", d'après elle. "Il crée beaucoup d'espoir qu'il ne pourra pas remplir". Pour l'ex-magistrate, "il n'est pas écologiste, il est allié au Parti communiste", une formation "pro-nucléaire"...
  • Pour François de Rugy, député EELV de Nantes, la planification écologique n'évoque que la centralisation étatique et bureaucratique: "Je ne suis pas certain que c'est en ressortant de la naphtaline un vocabulaire que l'histoire s'est chargée de discréditer qu'on réussira vraiment à convaincre de la nécessité de la transformation écologique". 
  • Conclusion:  Chez EELV, on passe bien plus de temps à tirer sur le Front de Gauche qu'à remettre en cause les partis-pris pro-croissance ou nucléaire de Hollande et du PS ou à critiquer son choix d'une politique d'austérité et de soumission à la règle d'or budgétaire voulue par le pacte Merkel-Sarkozy. C'est en effet que dans ce parti la préservation des intérêts électoraux, comme l'a montré l'accord avec le PS, rentre en concurrence ou du moins en tension avec le désir de faire aboutir des combats pour la préservation de l'environnement et de la santé publique. EELV s'approprie l'écologie comme une marque déposée et n'a pas l'honnêteté de se féliciter que d'autres organisations politiques - et le Parti Communiste en fait partie- évoluent de manière positive dans la prise en compte de la nécessité de la transition écologique de la société. Beaucoup d'écologistes sont viscéralement anti-communistes par tradition - un combat anti-nucléaire à connotation quasi religieuse, un terreau militant fait d'"anarchisme individualiste" et de "deuxième gauche" chrétienne -  et aussi, osons-nous dire, du fait d'un socle sociologique de sympathisants à esprit ou intérêts "petit-bourgeois" effrayés par la tradition révolutionnaire et les principes de confrontation sociale. Les dirigeants EELV sont en majorité  des socio-démocrates hostiles au marxisme et au discours de rapport de force entre classes sociales aux intérêts contradictoires, Dominique Guizien, candidat EELV aux législatives à Morlaix,  l'a rappelé l'autre jour au débat de la gauche à Plourin les Morlaix. Ils ne prennent pas réellement en charge les aspirations des précaires, des chômeurs, des salariés au bas salaires, à un volontarisme de l'Etat qui impose un vrai partage des richesses et une garantie de droits sociaux permettant à tous la vie bonne et l'émancipation. L'Europe fédérale est leur horizon ultime et pour avancer vers cet idéal, ils sont prêts à être des alliés objectifs des ultra-libéraux qui renforcent les limitations de souveraineté des Etats et des Parlements nationaux au nom des impératifs d'austérité budgétaire. Comme ces néo-libéraux, ils rêvent d'une politique post-moderne libérée du conflit et basée sur le consensus des hommes compétents, éclairés par la science, s'imposant aux masses populaires conduites par leurs seuls appétits matériels. Comme ces néo-libéraux, ils caricaturent comme archaïques et passéistes les propositions et combats d'une gauche de transformation sociale qui remet en cause fondamentalement les règles du capitalisme, ne renie pas son lien avec l'héritage ouvrier et populaire de la gauche, remet à l'honneur l'Etat, la loi, l'insurrection citoyenne, la planification contre la toute-puissance des marchés... Leur refus de remettre en cause de manière fondamentale le capitalisme financiarisé et mondialisé, le libre-échange dans l'UE et les règles d'ouverture à la concurrence des services publics, rend leur volonté de préservation de l'éco-système partiellement inefficace ou réduite à des combats partiels ou symboliques. Enfin, il y a chez beaucoup de dirigeants et peut-être de militants écolos un mépris du peuple qui se traduit bien par les références dédaigneuses d'Eva Joly sur les "tripes de la population" qui seraient remuées par la voix de Mélenchon, elle-même moins porteuse d'une réflexion intellectuelle valable que d'une colère ou d'une passion, quand elle-même ne parlerait qu'aux plus intelligents et conscients des citoyens...  
  • Heureusement, ce tableau ne concerne pas, loin de là, tous les électeurs de sensibilité écologiste, qui pour beaucoup se retrouvent dans la démarche et le projet du Front de Gauche et militent ou votent pour lui, et c'est bien ce qui explique les attaques systématiques, outrancières et malhonnêtes dont nous faisons l'objet vis à vis de dirigeants "verts de rage".  


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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 07:15

Au moment où la fine fleur de la chiraquie et Jacques Chirac lui-même appellent à voter Hollande, comme d'autres ministres de la droite tels que Fabela Amarra, Martin Hirsch, Corinne Lepage (...etc), il est un autre candidat qui séduit moins les opportunistes et les hommes du centre-droit espérant un "gouvernement d'ouverture" que les femmes et les hommes de conviction, d'intelligence et de générosité, c'est Jean-Luc Mélenchon.

 

Ecoutons ces belles voix qui incarnent la belle France rebelle, à qui l'Humanité du mardi 17 avril donne la parole:  

 

On n'en peut plus de l'allégeance aux riches

Annie Ernaux, une des plus grande romancière française vivante, auteur de La Place  

"Depuis des mois, des années, on n'en peut plus de l'injustice sociale, de la dégradation des services publics, de l'argent donné aux banques, du mépris du gouvernement à l'égard du travail, de la culture, de l'éducation, et de son allégeance aux riches comme jamais. Les gens ont dit "non" à l'Europe libérale, ils sont descendus dans la rue contre des lois qui démantèlent le système des retraites, l'université, contre les fermetures d'usines. Il monte depuis des mois l'attente d'un changement en profondeur que les discours d'impuissance, dans le même temps, s'acharnent à déraciner. Dans cette élection présidentielle, je ne vois que Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche répondre à cette attente par leur programme, lequel comporte, entre autres, la proposition fondamentale d'une VIème République. Le vote utile, utile pour notre avenir, celui de nos enfants, d'un pays plus juste, c'est celui-là"

 

L'aurore d'un monde meilleur

Ignacio Ramonet, essayiste, directeur du Monde diplomatique

"Dans l'actuelle atmosphère d'angoisse sociale, Jean-Luc Mélenchon est le président dont le peuple a besoin. Il rassemble toutes les sensibilités de la gauche. Renoue avec l'histoire populaire de la France. Porte les espérances des mouvements sociaux. Annonce une révolution citoyenne. Replace la volonté politique au coeur de l'action gouvernementale. Entend rétablir la souveraineté de la France. Veut répartir la richesse et abolir l'insécurité sociale. Promet d'arracher le pouvoir aux banques et aux marchés financiers. Préconise une planification écologique. Prône la convocation d'une Assemblée constituante pour aller vers une VIème République. Propose de briser le carcan du traité de Lisbonne et de construire une nouvelle Union européenne. Encourage enfin la démondialisation...Toutes ces propositions soulèvent une nouvelle ferveur populaire. Jean-Luc Mélenchon redonne de l'espoir aux Français, aussi bien aux militants vétérans qu'à la multitude des jeunes Indignés. Il revivifie une démocratie en crise et remobilise des citoyens qui avaient cessé de croire à la politique et aux élections... Dans une Europe désorientée, Mélenchon annonce l'aurore d'un monde meilleur". 

 

Un candidat qui assume la lutte des classes 

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, sociologues, auteurs du Président des riches

"Pour nous, il s'agit d'exprimer le choix d'un changement radical, devant un système économique et social qui enrichit les spéculateurs et appauvrit les travailleurs, quand ils ont du travail. Un système irréparable, qui a fait la preuve de sa malfaisance. Il faut donc un candidat qui assume la lutte des classes et qui ne se réfugie pas dans la recherche d'un consensus, qui est le meilleur moyen de tromper et de pressurer le peuple. Un candidat qui ne fasse pas porter la responsabilité du chômage aux travailleurs immigrés mais qui mette en cause la recherche du profit maximal, raison principale des délocalisations. Un candidat qui ait à coeur de défendre les acquis sociaux et les services publics en donnant la priorité à la solidarité sur le chacun pour soi des systèmes privés de prévoyance. L'avenir n'est pas dans la lutte de tous contre tous pour l'accumulation sans limites. L'avenir est dans la construction d'une internationale des forces vives pour un monde apaisé et tourné vers d'autres valeurs que l'argent".

 

Sa campagne réinvente la politique tout en renouant avec les sources de la démocratie.

Christian Salmon, philosophe, auteur de Storytelling, de Kate Moss Machine, président du parlement des écrivains

" L'histoire des peuples connaît, comme la vie amoureuse des individus, des moments d'inégale intensité. Il y a des périodes de bas voltage où la vie s'assombrit. Et puis, il y a ces moments de haut voltage que les cyniques qualifient d'irrationnels et que nous appelons avec Deleuze "devenirs révolutionnaires" des moments qui n'apportent pas des solutions toutes faites qui qui libèrent des champs de possibles. Les révolutions sont des coups de foudre qu'on peut toujours taxer après coup d'illusoires, mais qui transforment en profondeur nos perceptions. Comme l'homme mûr se surprend à acheter un bouquet de fleurs à sa bien-aimée, le peuple français périodiquement retrouve le chemin du fleuriste. Soudain, il est d'humeur printanière. Il descend dans les rues, il envahit les places. Revoilà le citoyen qui avait disparu des campagnes électorales soumises à la bêtise narrative, celles qui nous font choisir un candidat comme une marque, dans un mouvement de sympathie dévoyée....Oui, j'appelle à voter Mélenchon, car sa campagne réinvente la politique tout en renouant avec les sources de la démocratie. Sur le plan technique, elle réconcilie trois âges de la communication, les trois T: la tribune, la télévision, la Toile. La campagne du Front de Gauche a créé son réseau, mais pas n'importe quel réseau: un réseau éduqué, conscient, comme aime à le dire Mélenchon, un "réseau pensant". Les rassemblements de la Bastille, du Capitole et du Prado ont surpassé, en nombre de participants et en puissance de contagion, le grand rassemblement démocrate du stade de Denvers en août 2008, lors de la nomination d'Obama (80000 personnes). Mais ce n'est pas tout, la campagne du Front de gauche opère un triple déplacement du débat public. Primo, de la scène du souverain et de ses rivaux vers la scène du forum, de la place publique. Secundo, elle milite pour un changement social mais aussi pour un changement de perception. Tertio, elle rend contagieux un certain état d'esprit: le renversement ironique du haut et du bas, l'esprit carnavalesque qui préside aux périodes de grand bouleversement. C'est à l'émergence d'une langue nouvelle qu'on repère un changement social. Le droit de nommer les choses autrement, d'abattre les murs rhétoriques, d'enrichir la langue commune. Faire acclamer les mots de "partage", de "solidarité", et même d'"amour" par des assemblées citoyennes (des assemblées et non pas des foules imbéciles qui acclament un leader), c'est ce qu'a réussi Mélenchon, un renversement syntaxique, un décadrage discursif. C'est une forme d'alchimie qui fait qu'un ensemble de causes irrationnelles trouvent à un moment donné une expression politique adéquate, c'est à dire une syntaxe et un récit dans lesquels une majorité se reconnaît. C'est cela, la politique. Et nous n'avons pas d'autres raisons de l'aimer".

 

 

Quelques noms de célébrités qui soutiennent publiquement Mélenchon et le Front de Gauche:

 

Editorialistes et journalistes, intellectuels engagés: Bernard Cassen, journaliste au Monde diplomatique; Serge Halimi, rédacteur en chef du Monde diplomatique; Paul Ariès, rédacteur en chef du Sarkophage et théoricien de la "décroissance" ; François Rufin, auteur de la Guerre des Classes, du Journal de mes pulsions protectionnistes, rédacteur en chef de Fakir; Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, auteur du Pacte des rapaces; Raoul Marc Jennar; Laurent Mauduit (Médiapart).  

 

Philosophes: Regis Debray, Denis Collin, Henri Pena-Ruiz, Christian Salmon, Yvon Quiniou, Patrick Tort, Philippe Dardot et Christian Laval, Benoît Schneckenburger...

 

Scientifique: Jacques Testard, Albert Jacquard 

 

Sociologues: Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, Bertrand Geay, Bernard Friot, Gérard Mauger, Alain Accordo... 

 

Economistes: Michel Husson, Dominique Plihon, Jacques Généreux, Frédéric Boccara, Philippe Légé, Jean-Christophe Le Duigou, Jean-Marie Harribey, Nicolas Béniès, Denis Durrand, Yves Dimicoli...

 

Historiens: Michel Vovelle, Serge Wolikow... 

 

Psychaniste: Gérard Miller

 

Ecrivains: Annie Ernaux, Pierre Bergounioux, Edmonde Charles-Roux, Gérard Mordillat, Patrick Chamoiseau, Didier Daeninckx, Patrick Raynal, Marcus Malte, Caryl Ferey+100 auteurs de Polars

 

Dessinateurs: Alexandre Courtelis, Charb

 

Musiciens et chanteurs: Bernard Laviliers, Sansévérino, HK et les Saltimbanks, Ridan.

 

Réalisateurs: Robert Guédiguian, ...

 

Comédiens:Ariane Ascharide, Anémone, Yvon Le Bolloch...  

 

Hommes et femmes de théâtre: Ariane Mouschkine, Jacques Weber...

 

Humoriste: Guy Bedos, Didier Porte...

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 19:42

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Remerciements à Pierre-Yvon Boisnard pour ses photos.

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 17:59

Jean-Luc Mélenchon a accordé une interview exclusive à Reporterre, centrée sur les questions écologiques.

Dans les trois séquences qui suivent, il s’explique d’abord sur son cheminement intellectuel vers l’écologie, puis sur la planification écologique et la règle verte, et enfin sur le nucléaire, l’énergie, et l’étalement urbain.

Il reconnait sa dette théorique à l’égard des Verts. Pour lui, "l’écologie politique a été un choc intellectuel".

Il rappelle sa position sur la sortie de l’énergie nucléaire, mais souligne le "défi extraordinaire" que représente la sortie des énergies carbonées.

Et il prend ses distances d’avec la croissance comme aucun responsable politique ne l’a jamais fait.

Le candidat du Front de Gauche indique qu’il n’a pendant longtemps pas prêté beaucoup d’attention à l’environnement, pour lequel il n’avait qu’une « sensibilité purement superficielle  » (0’34"). Il a évolué, notamment en constatant « les angles morts » du marxisme, d’autre part sous l’influence des Verts, envers qui il « reconnait tout à fait notre dette » (2’15"), parce qu’ils « ont mis le sujet sur la table ». D’Alain Lipietz, il a retenu « l’idée que l’écologie politique est le nouveau paradigme organisateur de la gauche ».

L’écologie politique « a été pour moi le même choc intellectuel que lorsqu’à vingt ans, j’ai lu ‘L’idéologie allemande’, le livre de Marx m’a fait l’effet d’une espèce de révélation intellectuelle » (2’42"). Pour lui, dans la foulée de Marx, la nature est comme «  le corps inorganique de l’homme » (3’58") et l’homme est « un épisode de la nature elle-même » (4’35"), il est « partie prenante de la nature, il en est un moment, liée par la même loi du hasard et de la nécessité que tout autre réalité vivante » (5’05").

Cela a conduit à abandonner « l’aveuglement » (5’57") de l’ancienne gauche « productiviste ». « Et puis surtout, le problème était l’adoption du standard de vie des riches. Ce que les riches voulaient était donc bon, et donc il en fallait pour tout le monde. Et c’est à ça qu’il faut renoncer. Parce que la richesse est synonyme d’irresponsabilité, dans les modes de consommation. Dans la mesure où elle n’a pas à se poser pas les problèmes de la masse, le problème de la responsabilité qu’elle prend, parce que comme elle pense qu’ils sont peu nombreux, tout va bien pour eux. Je me souviens de la période où on disait, ‘Une Mercedes pour tout le monde’. On voulait dire, ‘Ce que les riches ont, alors tous les autres doivent l’avoir’. On avait un regard a-critique sur la consommation » (6’37").

« L’écologie permet de refonder l’ensemble des paradigmes de la pensée de gauche »

Selon Jean-Luc Mélenchon, « l’écologie a permis de régler des problèmes théoriques. » En effet, toute l’idée progressiste repose sur l’égalité. Mais c’est une vue de l’esprit, tous les hommes ne sont pas vraiment égaux dans l’état de nature (10’30"). Et donc, tous les régimes égalitaires sont par nature totalitaires, parce qu’ils contraignent l’état de nature. « L’écologie politique clot cette discussion. Pourquoi ? Parce qu’elle dit qu’il n’y a qu’un écosystème compatible avec la vie humaine. Donc tous les êtres humains sont semblables en ceci que si cet écosystème disparaît, ils disparaissent tous en même temps. Donc ils sont bien semblables, et égaux, devant la contrainte de cet écosystème. De là, tout le reste vient, qui se trouve fondé objectivement. Si nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et que nous sommes tous semblables, il y a donc un intérêt général humain. L’intérêt général, dont on avait entendu dire pendant des années – et j’ai fait partie de ceux qui disaient ça – ‘l’intérêt général est une construction idéologique, intérêt général égale intérêt du capital’. Ben non, pas du tout, il y a un intérêt général humain. S’il y a un intérêt général, comment le connaître ? En en discutant » (10’40").

La discussion permet deux idées fondamentales. Il n’y a pas de vérité révélée : « Un, nous ne sommes jamais dans la certitude » (11’50"). Et deux, « nous sommes plus intelligents à plusieurs qu’à un seul, donc, comment allons-nous trancher ? C’est la démocratie. D’après quelle règle ? Ce qui est bon pour tous. Et qu’est-ce qui est bon pour tous ? Ce qui nous rend davantage égaux et davantage en osmose avec notre écosystème. Et donc au terme, on voit qu’on arrive à avoir refondé l’ensemble des paradigmes organisateurs de la pensée de gauche, le socialisme, l’humanisme, les Lumières, la République, et la démocratie, et nous n’avons rien abandonné en route » (11’54").

« Ensuite je suis passé à un deuxième niveau : y a-t-il une classe écologique ? » (12’50") « Certains sont par rapport à l’environnement dans une situation particulière. Les travailleurs sont en première ligne. C’est eux qui manipulent les produits pourris. La classe de contact avec la catastrophe écologique, c’est la classe ouvrière. » La classe d’intérêt général est la classe ouvrière.

Ainsi, augmenter le SMIC est une mesure écologique, parce que cela permet de mieux soutenir et donc de soutenir une agriculture paysanne.

………………Deuxième Partie………………….(elle commence à 15’39")

« Je m’interdis le mot croissance »

La planification écologique est l’outil maître de la politique environnementale du Front de gauche. Pourquoi ? Parce que « la production aujourd’hui est entièrement commandée par le court terme » (15’57"). Les entreprises doivent rendre des comptes tous les trois mois. «  On a besoin de temps long pour faire diverger la machine. La planification, c’est ralentir le temps. » (16’35").

« Deuxième point : nous ne sommes plus dans la politique de l’offre » (16’48"). Autrement dit, pas question de soutenir aveuglément la production de n’importe quoi. Il s’agit de mener une politique de la demande. Mais en analysant comment elle devient écologiquement responsable et en s’interrogeant sur les besoins, selon « un impératif commun à toutes les réflexions et à toutes les réorganisations de la production et de l’échange, qui serait la règle verte, c’est-à-dire diminuer l’empreinte écologique de la production, et le faire d’une manière sérieuse et méthodique » (18’08").

Jean-Luc Mélenchon a abandonné le dogme de la croissance : « Le PIB [produit intérieur brut] est un instrument de mesure extrêmement rustique, il n’est pas utile pour ce qu’on a à faire » (19’06"). En fait, il s’agit de « la doxa, c’est la bataille des mots. Quand vous avalez le mot, vous avalez la grammaire avec. Quand vous avalez le mot PIB, vous avalez le mot croissance, et puis vous avalez un mot que vous ne prononcerez jamais, c’est le mot d’irresponsabilité » (19’27").

« Je m’interdis le mot croissance, je dis ‘la relance de l’activité’, je ne parle jamais de croissance dans mes discours. Ce n’est pas que la croissance soit un problème, mais je sais très bien ce qu’on met dedans. Et d’ailleurs, la relance de l’activité implique de la décroissance dans certains domaines » (19’48").

Certaines productions devront croître, comme celles des services à la personne, s’occuper des petits, des personnes dans la dépendance, mais d’autres productions devront décroître.

Pour le candidat du Front de gauche, il y a là « une rupture idéologique de fond avec la social-démocratie : nous ne disons pas que nous allons répartir les fruits de la croissance ! La social-démocratie est organiquement liée au productivisme, quand elle dit ça [répartir les fruits de la croissance], puisqu’elle déclare qu’il n’y a de progrès social que dans le cadre du productivisme. Nous, on pense exactement l’inverse, on pense qu’il n’y a de progrès économique que s’il y a du progrès humain et du progrès social » (20’43").

M. Mélenchon reconnaît que le parti communiste n’est pas arrivé au même point que lui : « les communistes ne proposent pas de partager les fruits de la croissance, ils proposent de partager tout », mais « la discussion n’a pas été très avant… Il y a beaucoup de débat au sein du parti communiste ». « Je veux convaincre mes camarades communistes que l’écologie est la réponse aux questions qu’ils se posent, et non pas quelque chose qui nie leurs préoccupations – c’est leur principale crainte » (22’50").  

Le candidat critique ensuite vivement la publicité : elle « est un impôt privé : on vous conditionne, et vous payez votre conditionnement » (27’40"). « Il faut arrêter l’orgie » (27’23").

………………TROISIEME PARTIE………………….(elle commence à 26’33")

L’océan est la nouvelle frontière

A propos de la sortie du nucléaire, Jean-Luc Mélenchon « demande qu’on ne soit pas hypocrite : ou bien c’est dangereux, et alors c’est à la première centrale que c’est dangereux, ou bien ça ne l’est pas, et alors on prend d’autres dispositions. Mais le mi-chèvre, mi-chou n’a pas de sens dans un domaine comme celui-ci » (27’40"). Sa position ? « Ma conviction personnelle, qui n’est pas celle du Front : Je suis pour qu’on en sorte » (29’38").

Il précise : quoi qu’il arrive, on aura besoin de la recherche nucléaire, notamment pour les déchets, et donc, « on va continuer la recherche fondamentale » (28’18").

Par ailleurs, Mélenchon veut developper deux nouvelles énergies – dans lesquelles les travailleurs du nucléaire pourraient se reconvertir : la géothermie profonde, « qui commande en amont plein d’autres activités, dans la sidérurgie, dans la chimie, et dans l’organisation du territoire » (30’25"), et l’énergie de la mer : « Quand on a le deuxième territoire maritime au monde, on a peut-être quelque chose à dire sur le sujet » (31’10").

Le candidat est réservé à propos de l’énergie solaire, en raison de « l’empreinte écologique des panneaux » (31’40").

Et surtout, il considère que « la sortie des énergies carbonées » représente « un défi extraordinaire » (32’58"), qui devra notamment mobiliser des technologies pointues, y compris dans les nanotechnologies.

Il est moins disert sur les économies d’énergie – mais il est vrai que la durée de la discussion était limitée par un agenda très serré -, évoquant seulement « les process de production » (35’20") et « des milliers d’emplois pour la rénovation thermique ». Quant à la hausse inévitable du prix de l’énergie, il préfère botter en touche : « Nous ne sommes pas crédibles si nous venons avec une dimension punitive » (36’00").

Sur l’étalement urbain, Jean-Luc Mélenchon reconnaît que sa réflexion est limitée : « On n’est pas au point sur l’étalement urbain. La question n’est pas traitée en tant que telle dans notre organisation alors que la situation ne peut plus durer, on a atteint des dégâts sans limite » (41’53"). Il faut cependant « combattre l’archétype enfoncé dans la tête depuis quarante ans » (43’58"), dans lequel tout le monde doit être « propriétaire de sa petite maison ».

Jean-Luc Mélenchon conclut dans l’enthousiasme : il faut « retrouver l’audace des pionniers. Ce monde est beau, il est neuf » (45’00). Et il a une nouvelle frontière, l’océan.

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