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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 06:08

Ouest France n'a jugé opportun de me laisser un droit de réponse au communiqué de Mr Jezéquel de l'association Don Bosco, ce pourquoi j'utilise ce blog pour l'utiliser:  

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Dans le Ouest France du jeudi 16 février, Michel Jézéquel a fait paraître un communiqué qui laisse penser qu'il a perçu une attaque contre Don Bosco dans mon communiqué de la semaine passée appelant au maintien (dans des nouveaux locaux) de la crèche d'entreprise de l'hôpital et, plus généralement, à un effort d'investissement de la communauté d'agglomération de Morlaix pour un service public d'accueil de la petite enfance digne de ce nom.   

A moins qu'ils aient voulu se saisir de l'occasion pour faire de la communication et rappeler au public leurs missions en évitant tout amalgame, ce qui est légitime, il semble que Mr Jézéquel et peut-être d'autres responsables locaux de l'association Don Bosco se soient sentis visés par mon communiqué qui n'est paru que partiellement dans Le Télégramme et le Ouest France, ce qui rend peut-être les formulations plus abruptes.

Dans ce cas, je regrette que mes formulations aient pu porter à équivoque. Mon but n'était pas d'exprimer une opposition à la création de la crèche inter-entreprises gérée par Don Bosco, de délégitimer cette association qui travaille beaucoup et depuis longtemps à Morlaix dans l'insertion ni de décrier le secteur associatif dit d'économie sociale et solidaire en général, capable en effet de remplir des missions d'intérêt général avec un dynamisme, un dévouement et un pouvoir d'invention au service du collectif qui lui font souvent honneur.  

Par contre, la création de la crèche interentreprises ne doit pas exclure pour moi le maintien de la crèche d'entreprise de l'hôpital, la seule du département.

En effet, actuellement il y a 35 places dans la crèche de l'hôpital (avec des délais d'attente pour les parents demandeurs) alors qu'on ouvrirait dans la crèche d'entreprises environ 25 places pour les enfants du personnel de l'hôpital (en réalité, on peut mettre 2 enfants par place, du fait des plages de travail différentes des salariés). L'hôpital a un personnel féminin jeune, pas toujours originaire de la région de Morlaix, et c'est le plus gros employeur de la région: il est légitime qu'il conserve sa crèche d'entreprise avec du personnel qualifié et correctement payé et non pas des personnels recrutés au niveau CAP petite enfance comme dans beaucoup de crèches associatives ou privées et rémunérés au plus juste. Les personnels actuels de la crèche de l'hôpital sont  placés devant un choix inacceptable pour eux: soit un reclassement ne tenant pas compte de leurs compétences, soit un renoncement à leur statut.   La crèche d'entreprise est un avantage pour les personnels de l'hôpital qui n'existe pas dans beaucoup d'endroits mais qui a été conquis très certainement par des luttes et des rapports de force dans le passé: on ne peut pas toujours niveler par le bas.  

On peut craindre par ailleurs que de grosses entreprises comme Le Télégramme ou d'autres n'investissent pas vraiment dans cette crèche inter-entreprises qui ne laisserait que peu de places réservées à d'autres enfants que ceux du personnel de l'Hôpital.

Par ailleurs, il est vrai que la création de cette crèche interentreprises a été voulue par la direction du Centre Hospitalier Public de Morlaix et est pour elle un bon prétexte pour se débarasser d'un certain nombre de frais fixes dans le cadre d'un objectif national de ressèrement des dépenses et de mouvement vers l'auto-financement de l'hôpital au prix d'un plan social continu et progressif qui consiste à externaliser les activités, à accroître la mobilité des personnels pour réduire les effectifs et à casser le statut de toute une partie des salariés de l'hôpital. La vétusteté des locaux de la crèche n'est qu'un prétexte: cette crèche a été installée en 1977 dans les locaux dont on savait déjà à l'époque qu'il faudrait les détruire dans des délais assez courts.

J'ai aussi mis en avant dans mon communiqué, et c'est un point qui fait débat y compris au sein du Front de Gauche, ma préférence actuelle pour une solution de service public pour l'accueil de la petite enfance, ce qui ne voulait pas dire que j'assimilais le projet de Don Bosco à celui d'une crèche privée à but lucratif sous contrôle de capitaux concentrés.

 

Pour moi, Morlaix-Communauté avait les épaules assez larges pour prendre en charge elle-même dans le cadre d'une crèche inter-communale à forte capacité d'accueil, cet accueil des jeunes enfants, non pas seulement des salariés des grandes entreprises de la région de Morlaix, mais aussi des autres. De mon point de vue, l'offre de service public doit être suffisante avant de faire appel au secteur associatif pour la compléter ou rendre possible un choix pour les parents. Le service public offre (ou devrait offrir si l'Etat et les collectivités ne se désengageaient pas par mesure d'économie, par commodité ou idéologie) les meilleures garanties de laïcité, de qualification et de protection salariale du personnel, et de moyens mis au service de l'épanouissement de la petite enfance.

 

Ismaël Dupont.

   

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 08:25
Cet article du blog d'André Chassaigne, signalé par Alain David, pose avec beaucoup de profondeur le diagnostic de la crise démocratique actuelle et des pistes de réflexion pour donner plus de contenu à la démocratie dans notre pays. Cela donne à réfléchir et cela fixe une ambition qu'il ne faut pas perdre de vue dans la bataille électorale et le quotidien de nos organisations politiques.  
Andre-Chassaigne.jpg
 

 

Un constat : la démocratie confisquée

 

 Penser une République solidaire et citoyenne, c’est d’abord partir d’un constat alarmant, celui de l’exclusion du champ politique d’une très grande partie des classes populaires. Cette crise de représentation conduit à l’affaiblissement du débat et de la participation démocratiques avec le rejet grandissant de la politique, et en particulier dans l’expression institutionnelle.

Cette dérive tient essentiellement aux mécanismes d’annexion des moyens et des capacités de réflexion des classes populaires par la classe dominante. L’appropriation des intelligences individuelles et collectives conduit à la confiscation par les institutions de la parole publique sur les choix politiques et de société. N’est-ce-pas Rousseau qui écrivait, dans le Contrat social (1762), que le peuple (anglais) « pense être libre » alors qu’il ne l’est que durant l’élection des membres du Parlement : « Sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien »?

 

Toutes les formes de domination qu’entretient la classe dominante visent en effet à maintenir ou à développer, le plus souvent par consentement plutôt que par la force publique, une idéologie conservatrice, fondée sur les supposés dons et mérites individuels.

Ainsi, la pratique politique se restreint à une « fabrique à consentement» s’appuyant sur une logique de délégation et de personnalisation des pouvoirs, devenue le fondement de la démocratie institutionnelle, et fortement médiatisée. D’autant plus que la constitution de la 5ème République a sanctuarisé cette personnalisation au sommet de l’Etat avec l’élection du Président de la république.

Derrière les grands principes républicains, et parfois au corps défendant de ceux qui les promeuvent, se cachent en réalité des processus profondément contraires à l’idéal républicain de participation de tous à la construction de l’intérêt général.

Comme le résume Jean-Paul Jouary, dans une tribune récente parue dans L’Humanité, « dans les démocraties représentatives, dont la France, le suffrage universel ne conduit pas à choisir une politique mais une personnalité ou un groupe d’élus, non pas chargés d’appliquer une politique, mais soudain dépositaires d’un véritable pouvoir face auquel les citoyens n’ont plus aucun moyen réel autre que les diverses formes de luttes sociales. Entre deux votes, le peuple n’est donc « plus rien », selon l’expression de Jean-Jacques Rousseau. Ainsi un nouveau président peut-il - comme c’est le cas en France depuis tant d’années – pratiquer une politique sans rapport avec les discours qui avaient conduit les citoyens à lui confier ce pouvoir, sans que rien dans les institutions ne leur permette de le reprendre. (…) Dès lors, on finit, comme ne cesse de l’entendre ces jours-ci, par nommer « courage politique » le fait d’imposer une politique que le peuple désapprouve, et « populisme » toute aspiration à ce que les citoyens participent activement aux décisions. »


Au niveau local, la décentralisation a reproduit avec les collectivités territoriales les mêmes dérives que la 5ème République. Le poids des élus s’est renforcé, mais ils se sont progressivement repliés sur leur territoire dans des logiques de fief électoral.

La personnalisation du pouvoir pousse à une sacralisation par le suffrage universel, avec des responsables des grandes collectivités demandant toujours plus de reconnaissance et de pouvoir, en surévaluant par exemple leurs possibilités et leurs capacités d’intervention, s’inscrivant dans des logiques de compétition et de concurrence territoriales, allant jusqu’à la dépendance aux agences de notation, voire leur instrumentalisation pour valoriser sa propre gestion.

 Au sein des grandes collectivités - conseils régionaux, conseils généraux, métropoles - de nombreux moyens sont mobilisés pour affirmer sur les territoires cette représentation personnelle des présidents, plutôt qu’à la construction d’outils démocratiques nouveaux.


 

 Pour une démocratie active

 

Un des enjeux démocratiques de nos sociétés est donc de pouvoir donner tous les moyens de réinvestir le débat et la prise de décision à ceux qui en sont privés par les logiques de domination à l’œuvre. La vitalité démocratique, indispensable à toute perspective de transformation sociale, est à ce prix. Mais cette tâche nécessite des efforts considérables et de profonds changements dans les pratiques à tous les niveaux : Etat, collectivités territoriales, entreprises, services publics…

 Dans beaucoup de collectivités qui construisent des démarches participatives, cette participation des citoyens se limite à des instants très encadrés de consultation volontaire, sur des sujets déterminés. Citons par exemple les grands projets d’aménagement ou les investissements importants. Quand aux démarches plus volontaires comme les budgets participatifs ou les dispositifs participatifs sur des compétences politiques de collectivités, elles sont souvent portées par les élus communistes ou apparentés, témoignant ainsi d’une prise de conscience réelle des limites qu’implique la délégation par la représentation. Il n’en demeure pas moins que nous constatons, dans les caractéristiques sociologiques des participants, une sous représentation des classes populaires, notamment des ouvriers et des personnes sans qualification.

Cela doit nous conduire à mettre des moyens importants, humains et financiers, pour essayer de renforcer concrètement la participation de ceux qui ne participent pas. C’est une composante essentielle de notre projet politique qui vise à la considération et à l’émancipation de tous, et pas seulement de ceux qui disposeraient déjà des « capitaux » suffisants pour s’inscrire dans le champ politique comme « citoyen agissant ».

Le meilleur moyen d’affirmer cette volonté est de l’expérimenter, avec de nouveaux mécanismes, à toutes les échelles territoriales, quartier, commune, canton, département ou région, et en valorisant toujours la parole de ceux qui en sont privés. Les conventions de citoyens en sont un exemple parmi bien d’autres. Ce doit être aussi le cœur de notre nouvelle pratique parlementaire avec les ateliers législatifs qui devront être pérennisés avec les élus Front de gauche du Sénat et de la nouvelle Assemblée nationale.

 En mettant l’imagination au pouvoir, le champ des possibilités est immense. Notre sensibilité particulière à cet égard est un premier atout dans la construction de ce renouveau démocratique. N’ayons pas peur de tâtonner et d’expérimenter, car nous donnons ainsi à voir d’autres pratiques politiques qui ne se limitent pas à de l’information et à de la consultation épisodique « Essayer. Rater. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux » disait Samuel Beckett.

 Des exemples concrets d’assemblées de quartier ou de canton montrent qu’il est possible de ne pas se réduire à parler de la vie du quartier ou du canton. Les enjeux locaux conduisant toujours à s’interroger sur la politique à mener à tous les niveaux. Essayons donc de renforcer, dans un premier temps, un vrai va-et-vient politique lorsque les responsabilités que nous assurons nous le permettent. Encore faut-il pour cela savoir s’extraire des contingences temporelles que nous imposent trop souvent les fonctions institutionnalisées par notre participation aux exécutifs !

 Attachons-nous aussi à soutenir et à développer, comme je l’ai souligné dans le dernier chapitre de « Pour une Terre commune » , les expériences de gestion collective des biens communs (eau, énergie…) ou de biens et services fondamentaux (alimentation, transport, entraide…) en assurant, grâce à l’appui des collectivités, la participation et la prise de décision dans les orientations de gestion de ceux qui en bénéficient.


 

 D’autres lieux de partage du pouvoir. Dans l’entreprise…

 

 Bien sûr, la démocratie sociale doit également s’imposer au niveau de l’entreprise. La question de la propriété publique, mais surtout de l’appropriation sociale, redevient un enjeu central à la lumière des conséquences du fonctionnement du système capitaliste mondialisé.

Depuis 1982, le développement des droits des salariés comme acteurs des entreprises est au point mort. Or, en 30 ans, les logiques de rentabilité se sont imposées partout dans les orientations stratégiques et les investissements des grandes entreprises, mais aussi des PME, en particulier par la sous-traitance. Elles conduisent inévitablement à pénaliser l’emploi, la formation et les perspectives de long terme. Face à ces choix, les salariés aspirent à davantage de démocratie. Les représentants du personnel sont de plus en plus forces de proposition pour relancer les entreprises ou réorienter les productions. Ne sont-ils pas en effet les mieux placés pour réfléchir à la stratégie et aux nécessaires mutations, proposer et décider ?

 Nous devons donner un nouveau souffle à cette socialisation de l’activité économique, d’une part parce que les salariés disposent d’une excellente connaissance de leur outil de travail, de l’autre parce qu’ils privilégient toujours des critères économiques, sociaux et environnementaux aux seuls critères de rentabilité. Cette dynamique est déterminante si l’on veut réorienter profondément nos modes de production et de consommation, en lien avec notre proposition de planification écologique. Mais elle relève d’abord d’une impulsion législative nouvelle à construire avec le monde du travail.

En revanche, nous pouvons d’ores et déjà donner aux salariés, à leurs comités d’entreprise, à leurs représentants syndicaux, une vraie place dans la décision des collectivités concernant leur activité économique. Les régions par exemple, sollicitées avant tout par les entreprises pour leur implantation ou leur développement, ont une vision beaucoup trop « experte » du développement économique, limitée à une forme de « pré carré technique ».

Les choix politiques et la prise de décision se font généralement sans concertation avec la vision salariale des entreprises. Elles contribuent ainsi à reproduire les mêmes erreurs, en encourageant la compétition territoriale au détriment d’un développement alliant l’économie, le social et l’écologie.

Dans le domaine économique et social, un nouvel espace de démocratie se développe avec des formes alternatives qui se multiplient sur tous les territoires : coopératives, AMAP, commerce équitable, entreprises d’insertion, tourisme social et associatif, création culturelle, services de proximité… Nous nous devons d’apporter un soutien appuyé à ces constructions sociales innovantes qui ouvrent le chemin d’un dépassement du système dominant.

 

 

… Et dans les services publics.

 

 Le renouveau démocratique s’impose aussi dans une nouvelle vision des services publics, non pas conçus comme des outils d’intervention de la puissance à travers une logique de délégation, mais aussi comme des lieux de construction collective des réponses aux besoins fondamentaux.

 Anicet Le Pors affirmait récemment : « le développement de biens communs au XXIème siècle porte une nécessité de services publics jusqu’au niveau mondial qui entraîne une exigence de même niveau concernant la propriété publique face à laquelle la constitution de « pôles » (…) fussent-ils publics m’apparaît bien dérisoire. La question de la propriété publique, plus généralement de l’appropriation sociale est toujours à l’ordre du jour car il reste vrai, tant au niveau national que local, que « là où est la propriété, là est le pouvoir ».

 La question du pouvoir, et de son partage, est en effet essentielle.

 Ainsi quand nous identifions clairement le besoin d’un « pôle financier public », seul capable de réorienter la politique du crédit de manière sélective, pour promouvoir l’emploi, la formation et des productions durables, nous faisons aussi la proposition que ces orientations soient décidées collectivement avec les citoyens et les représentants des salariés dans l’entreprise, en lien avec les collectivités territoriales, notamment par des fonds régionaux de développement.

 Cela implique un véritable renversement du fonctionnement des grands services publics nationaux que nous avons connus jusqu’alors, avec des entreprises nationales qui déléguaient l’essentiel des pouvoirs de décision à des grands cadres de l’Etat. Ne nous limitons pas à pousser à la nationalisation de certaines activités, ou de prôner la constitution de pôles publics. Il est indispensable, dans le même temps, de traduire nos exigences démocratiques nouvelles dans un fonctionnement de ces services « socialisé », mais aussi au plus près des territoires de vie.

 

 C’est donc bien d’une révision en profondeur de nos institutions dont il est question, bien au-delà de la simple démocratie locale. Mais déjà, pour les élus que nous sommes, le dépassement de « la bonne vieille représentation » ne doit pas être que des mots…

 

André Chassaigne, le 14 février 2012.

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 08:11

Ahurissant d'arrogance et d'impudence! : le vrai visage de l'adversaire auto-proclamé de la finance!

 

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Traduction de l'interview télévisé de Hollande au Guardian

 

François Hollande tente de rassurer le Royaume Uni et la City de Londres. Le candidat en tête de l’élection présidentielle française a déclaré qu’il voulait le retour du Royaume Uni au cœur de l’Europe et que le secteur de la finance ne devait pas craindre de nouvelles réglementations.

  

« Nous avons besoin que la Grande Bretagne se sente partie prenante de l’Europe", a dit François Hollande aux représentants de la presse dans la perspective d’une visite de premier rang à Londres la semaine prochaine. Mais il a ajouté que la France n’aurait jamais pu accepter la tentative de David Cameron de faire de la City de Londres, dans le cadre d’un nouveau traité européen, un « sanctuaire » à l’écart de la régulation financière.

  

Hollande a écarté les craintes exprimées à Londres par la droite selon lesquelles il serait dangereux pour la City. Il a dit qu’il n’était pas du genre « agressif », et qu’on ne le considérait pas en France comme un homme très à gauche, quant à son intention de réguler la finance elle s’apparentait aux notes à la clé de Barack Obama lors de son discours devant le Congrès. « On peut dire qu’Obama et moi avons les mêmes conseillers ». Il a dit que son attitude vis-à-vis des futures mesures de régulation dans le secteur financier était en ligne avec «l’opinion publique » en Europe et similaire à celle des autres prétendants à l’élection présidentielle, y compris le candidat de droite Nicolas Sarkozy.


Hollande, un député rural consensuel qui a dirigé le PS pendant 11 ans, est considéré comme le favori de la présidentielle française en mai. Quand il a désigné récemment, lors d’un récent voyage, le « monde de la finance» comme son principal « adversaire », c’était un illustration de la très large rhétorique de campagne adoptée par tous les candidats, y compris ceux de droite. Son programme veut imposer davantage les très riches, ceux qui ont le plus largement profité des allégement fiscaux. Mais il est considéré comme un homme du centre-gauche, un social-démocrate modéré dont les mains sont liées par la dette française et le déficit grandissant de l’Etat français.

Son projet est le plus modeste de tous les candidats socialistes avant lui et ne contient aucune des promesses traditionnelles comme l’augmentation du SMIC ou des salaires, mais se propose de réduire le déficit public. Sa mesure la plus concrète concernant les banques – une loi pour séparer leurs activités de dépôts et leurs activités de spéculations – ont déjà été prises en considération par le Royaume Uni et les Etats-Unis, et Sarkozy a court-circuité Hollande en annonçant une taxe sur les transaction en France, la fameuse taxe Tobin ou taxe Robin Hood.

Mais les louanges appuyées de Hollande à Tony Blair mettent en évidence ses propres orientations politiques et sa manière potentielle de gouverner la France. Pendant des années, le New Labour et la troisième voie ont été une hérésie pour la plupart des socialistes français. Hollande a déclaré que Blair était un homme agréable et, «si intelligent qu’il n’avait pas à être arrogant ». il a ajouté : « La première leçon que nous donne Blair c’est la durée de ses mandats… Secundo, il a été capable, après une longue période de thatchérisme, de relancer l’éducation, la santé et le secteur public… Ensuite il a succombé à l’idée dominante que les marchés pouvaient se réguler tout seuls et à la notion que le marché et le libéralisme (économique) pouvaient être un facteur suffisant de croissance… et nous en voyons les conséquences. »

Hollande a écarté les allusions qui font de lui un idéologue de gauche et a relativisé les comparaisons avec les peurs initiales qui ont accompagné l’élection de Mitterrand en 1981. « Les années 80 étaient radicalement différentes. Les gens ont dit que les chars soviétiques allaient défiler sur la place de la Concorde. Cette ère est révolue. Nous sortions de 23 ans de règne de la droite, il y avait la guerre froide et Mitterrand a nommé des ministres communistes. Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France… La gauche a été au pouvoir pendant 15 ans pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a absolument rien à craindre. »

Il a ensuite réitéré sa demande au long cours d’un changement dans le traité européen sur l’intégration économique, mais il a écarté l’idée d’une renégociation globale, préférant insister sur l’ajout de clauses concernant la croissance économique, à l’intérieur et à l’extérieur du traité. Il a dit aussi que c’était au parlement français de ratifier le traité après les élections et il a écarté l’idée d’enregistrer cette ratification par un référendum. »


Contrairement à Sarkozy, Hollande a dit qu’il parlait l’anglais « comme un Français , avec un accent, mais qu’il le parlait. » Il a conclut en disant qu’il connaissait l’Angleterre et n’avait « aucune appréhension ni préjugé » à son sujet.

 

 

Réactions:

 

"Les génuflexions de François Hollande devant la City font du mal à la gauche.

A la lecture du Guardian, on apprend beaucoup de choses de la part de François Hollande. Selon le candidat socialiste à la présidentielle, « aujourd'hui, il n'y a plus de communiste en France ». Les 132 000 adhérents* du PCF et ses 10 000 élus seront contents de l'apprendre. Ses propos sur les marchés financiers méritent aussi le détour : « La gauche a été au pouvoir pendant 15 ans, au cours desquels nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a rien à craindre ». Cela a le mérite d'être clair, les électeurs de gauche apprécieront. François Hollande dénonce comme son principale adversaire le monde de la finance mais ses génuflexions devant la City font du mal à la gauche

Olivier Dartigolles porte parole du PCF et co-directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon"

 

* Le PS compte lui environ 200.000 adhérents selon ses déclarations, dont 65.000 environ à jour de leurs cotisations.  

 

 

"HOLLANDE RASSURE LA CITY PAS LA GAUCHE

On aimerait pouvoir concentrer nos critiques sur l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, mais décidément François Hollande fait fort. Après avoir salué les plans d’austérité en Grèce dimanche, voilà qu’il fait tout pour rassurer “la city” dans un interview au Guardian le 13 février. Résultat : il inquiète un peu plus la gauche. Pensait-il que les électeurs de gauche ne savaient pas lire l’anglais ? En tous les cas, ses propos, s’ils ne les désavouent pas, sont désespérants. Se référant à Tony Blair, François Hollande explique qu’on pouvait comprendre les craintes en 1981 lorsqu’en pleine guerre froide François Mitterrand avait nommé des ministres communistes au gouvernement. Mais, ouf, aujourd’hui “il n’y a plus de communistes en France”. Mieux “la gauche a gouverné pendant 15 ans pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation”. Il s’en vante alors que c’est cette politique qui entraine aujourd’hui l’Europe à la catastrophe.“There is no big fear” conclut le candidat du PS. Avec de telles ambitions, c’est sûr que la finance peut être rassurée... On peut se demander s’il y a bien encore un candidat socialiste dans cette campagne. On aura en tous les cas compris qu’il n’est qu’une assurance pour une politique de gauche : le bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon."
Communiqué de Eric Coquerel, conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon 
 

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 09:54

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le 13 février devant l'entreprise Tilly à Guerlesquin avec les copains de Plouigneau, de Plougonven, de Guerlesquin.

 

Photos Guerlesquin 004

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 19:34

Oui, ont-ils seulement le droit de survivre ? C’est à cette question qu’il nous faut répondre. Car les anciens agriculteurs et leurs familles, et tout particulièrement les femmes d’anciens exploitants figurent parmi les plus faibles niveaux de vie nationaux. Tout le monde le sait, tout le monde s’en émeut l’espace de la période électorale… pour s’en désintéresser lamentablement quelques mois plus tard. Le diagnostic, partagé, est on ne peut plus clair : le niveau moyen des retraites paysannes est aujourd’hui de 400 € par mois, très en dessous des 959 € du seuil de pauvreté.

 

 Les Germaine, les Marie, les Pierre… je les rencontre chaque semaine sur le territoire du Livradois - Forez. Derrière leurs visages, leur gentillesse, leur attention pour les mots de réconfort, je sais qu’il y a une souffrance, celle de continuer à vivre, avec les difficultés de l’âge dans une pauvreté de plus en plus pesante et l’angoisse de la dépendance aux enfants, amplifiée par la perspective de financer la maison de retraite.

 

 Cette injustice, rendue invisible par une société où l’humain est rejeté, ou cachée par dignité par ceux qui ont servi toute leur vie à nourrir le pays, me révolte. Et je me pose toujours cette question : est-ce parce que ces hommes et ces femmes ont le courage d’affronter avec dignité la vieillesse dans l’isolement, avec des services publics toujours plus éloignés d’eux, qu’il est si facile de prolonger leur attente et leur détresse ?

 

 Je sais aussi que beaucoup d’entre eux luttent déjà contre cette injustice qui a trop duré, comme les militants ou sympathisants de l’ANRAF , dont le combat pour des pensions de retraite dignes pour tous a été exemplaire ces dernières années.

 Le Président de la République a eu beau jeu de verser des larmes de crocodile en 2007 sur le caractère « indigne » du niveau de leurs pensions. En cinq ans, son Gouvernement et sa majorité leur aura en tout et pour tout octroyé 30 euros de revalorisation moyenne. Et voilà qu’il s’apprête, avec la hausse de la TVA à 21,2 %, à leur reprendre plus qu’il ne leur a donné. Ce dernier coup de force, imposé aux plus pauvres, est symbolique du mépris affiché pour l’humain.

 

 Face à tant d’injustices, pour nos aînés, pour ces milliers de femmes souvent seules, au courage du quotidien, il faut des réponses claires. Oui, nous devons leur assurer dès demain une vie meilleure avec une retraite qui ne soit pas inférieure à 85 % du SMIC. Cette mesure, c’est une simple exigence d’humanité. Ce doit être une exigence incontournable d’une société qui place l’humain d’abord.

 Cela suppose d’aborder le fond du financement de ce régime pour garantir sa pérennité en visant l’instauration d’une cotisation nouvelle sur les revenus financiers et institutions financières du secteur agricole et agroalimentaire.

 C’est une mesure de justice quand certaines transnationales de la distribution ou certains géants du secteur bancaire et assurantiel réalisent des milliards d’euros de bénéfices nets annuels, grâce aux efforts passés des retraités, ou sur le dos des agriculteurs actuels.

 

 

Chronique publiée dans le journal La Terre du 7 au 14 février 2012

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 20:40
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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 20:23

 Une société civilisée se doit d'assurer à chacun de ses membres la possibilité de vivre dignement à tous les âges de la vie. C'est loin d'être le cas aujourd'hui, du fait des béances criantes du service public et de la sécurité sociale en matière de prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgées. Pallier à ces insuffisances révoltantes ne pose qu'un problème de partage des richesses et de volontarisme.

Le premier garant d'une prise en charge de qualité des personnes âgées en perte d'autonomie, ce sont de bonnes conditions de travail, de formation et de rémunération proposés aux salariés du secteur de l'aide à l'autonomie.

Or, qu'observe t-on actuellement?

Un sous-investissement de l'Etat, une tendance de plus en plus affirmée à se reposer sur l'épargne des familles et le développement du secteur assurantiel privé, à asphyxier financièrement les collectivités locales par des transfets de charges non compensés et à mettre sur orbite les entreprises privées d'aide à la personne plutôt que d'ouvrir de nouveaux champs d'application à la Sécurité Sociale solidaire et au service public.

Cela conduit à la dégradation de la qualité de la prise en charge des personnes âgées, liée à un mal-être au travail des professionnels de l'aide à la dépendance et à des difficultés dramatiques de financement et de survie pour les structures associatives.

De ce fait, la pénurie et la précarité des personnels, les bas salaires, l'exigence de rentabilité et de rapidité, sont malheureusement bien installés dans la gestion des salariés des associations locales de l'ADMR. De même, les personnels de la fédération ADMR 29 ont eu à juste titre le sentiment de n'être pas assez reconnus dans leur professionnalisme et leurs compétences en étant jetés comme des kleenex par leur direction dans le cadre du plan de redressement des comptes.

Comment ne pas exprimer notre solidarité aux salariés de l'ADMR 29 qui, à travers leur mouvement de grève prolongé ces dernières semaines, ont manifesté le droit au respect et leur refus du plan de licenciement expéditif de 78 salariés assorti d'indemnisations insultantes?

Plus largement, nous dénonçons les suppressions d'emplois massives (plus de 20000 en 2010 et 2011) dans le secteur de l'aide aux personnes en perte d'autonomie malgré la croissance des besoins et la promesse de début de mandat de Sarkozy de faire du financement de la dépendance un des grands chantiers sociaux de sa présidence, avec certes l'arrière-pensée de battre en brèche les principes de la Sécurité Sociale.   

Nous ne comprenons pas non plus l'attentisme du Conseil Général face à la descente aux enfers de la fédération ADMR alors qu'en tant que premier financeur, il aurait pu intervenir pour éviter certaines dérives de la direction, exiger la transparence des comptes et encourager à plus de solidarités entre les associations locales de l'ADMR, attentisme qui se double malheureusement d'une forme de résignation à la rigueur qui se traduit par une réduction des heures d'aide à domicile et des degrés de dépendance financés par l'APA et par un sous-investissement pour créer de nouvelles places en maison de retraite.

 

L'aide au maintien à domicile devrait impliquer la création de pôles publics de l'autonomie à l'échelle départementale, financés nationalement dans le cadre d'une Sécurité Sociale étendue, qui piloteraient étroitement l'aide à la personne en garantisssant le professionalisme et la présence en nombre suffisant des intervenants tout en excluant le recours à la gestion marchande de la dépendance et en associant gestion publique directe (dans le cadre des CCAS) et prise en charge d'associations sans but lucratif. Il faut veiller par des coordinations à l'échelle nationale et départementale à réduire les différences territoriales dans la prise en charge des personnes âgées.  Ceci implique un recrutement massif et un effort considérable de formation de bon niveau pour tous les personnels.

 

J'invite toutes les personnes de la région de Morlaix qui se sentent concernées par le problème de l'aide à l'autonomie, la défense des principes de solidarité et d'une société pour tous les âges, à venir à l'Assemblée Citoyenne thématique organisée par Alain David, ancien adjoint au maire de Morlaix, et nos amis de Plouigneau, aura lieu le samedi 18 février à 15h, à la salle des mariages de la mairie à Plouigneau, en présence de la spécialiste des questions de Santé et de Sécurité Sociale, Christiane Caro, et je l'espère, de plusieurs professionnels et usagers du secteur.

 

Le programme du Front de Gauche, l'Humain d'abord, qui fixe les objectifs d'une amélioration du secteur de l'aide à l'autonomie, mais non ses modalités, est encore à enrichir sur ce sujet.

 

L'objectif: Gagner partout et pour tous le droit de bien vieillir.

 

Ismaël Dupont.

Candidat du Front de Gauche aux législatives à Morlaix.  

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 07:18

Grece-au-bord-du-Gouffre-Fevrier-2012.jpg

 

 

Deux jours de grève générale et une grande manifestation auprès du Parlement d'Athènes ont été décidés par les syndicats pour lesquels les nouvelles mesures d'austérité, imposées par le couple Merkel-Sarkozy, la commission européenne et la BCE en échange d'un nouveau déblocage de fonds, et scandaleusement approuvées par la coalition contre-nature qui collabore avec les artisans de ce dépecage des droits sociaux des grecs, coalition qui associe, faut-il le rappeler, Parti Socialiste, Droite Libérale et réactionnaire et Extrême-Droite.

La Grèce est depuis trois ans le laboratoire européen de la nouvelle gouvernance autoritaire et impérialiste néo-libérale. Va t-elle être le point de départ de l'insurrection contre cette tyrannie des intérêts financiers?

Ce n'est pas le scénario le plus probable car le choc social désarçonne souvent plus qu'il ne renforce la combattivité même si, dans les sondages l'opposition de la gauche anti-libérale, affaiblie par ses divisions, représenterait actuellement 40% des intentions de vote en Grèce (les communistes comptabilisant environ 18% des intentions de vote). 

Cela traduit un climat. Mais précisément, on ne vote plus en Grèce, comme au bon vieux temps des dictatures ultra-libérales d'Amérique Latine...  Et malheureusement, la désespérance gagne du terrain, ainsi que la désaffection syndicale et politique, comme les grecs ne voient pas d'issue à la spirale de récession et de déclin dans laquelle ils s'enfoncent.

Comme le  rappelle Serge Halimi dans un article du Monde diplomatique daté de novembre 2011, la députée socialiste grecque Elena Panaritis a osé recourir à une référence renversante pour plaider la cause de Papendréou : "Il a fallu onze ans à Margaret Thatcher pour mener à bien ses réformes dans un pays qui avait des problèmes structurels moins importants. Notre programme a été mis en place en seulement quelques mois".  

En novembre dernier, sentant bien que la situation sentait la poudre, en l'absence de légitimité démocratique et d'acceptation des mesures d'hyper-austérité (privatisations, baisses des salaires et des pensions, hausse des impôts pour les plus modestes, affaiblissement des services publics et de la protection sociale) traduisant la mise sous tutelle européenne de la Grèce, Papendréou avait bien "dans un moment de faiblesse" décidé de soumettre l'obéissance aux nouvelles exigences du Sommet des chefs d'Etat européens  à un référendum donnant le choix très ouvert entre le recul des droits sociaux d'un côté (accélération des privitatisations, taxes plus élevées, diminution des salaires et des emplois publics), et la sortie de la zone euro et la faillite de l'autre.

Mais devant le tollé provoqué dans sa classe politique comme en Europe chez les élites libérales par son appel irresponsable à la souveraineté du peuple, forcément irresponsable et irrationnel, dans un moment si critique, Papendréou a dû renoncer à sa décision puis quitter le pouvoir par la petite porte pour laisser la place à une coalition moins hésitante...

2011 a été une année faste pour les plans d'austérité grecs, devenus une spécialité aussi célèbre que le ouzo, la feta ou le tatziki: chômage technique avec un salaire réduit de 40%, 150000 emplois publics supprimés, en partie par le non-remplacement de neuf départs à la retraite sur dix, flexibilisation des conditions de travail et des contrats dans la fonction publique.

2012 semble aussi un bon cru pour ce qui est de la saignée sociale. Sur quel nouveau plan d'austérité ce sont entendu le Pasok, la ND (Nouvelle Démocratie), et le Laos (Droite Extrême)? Un salaire minimum de 751 euros net qui serait réduit de 22%, des retraites complémentaires baissées de 25%, des coupes budgétaires dans les secteurs de la santé (1,1 milliard), des collectivités locales, 3 milliards de nouvelles taxes, recapitalisation des banques et nouvelle suppression de 15000 postes de fonctionnaires. En attendant, les investissements militaires et les privilèges fiscaux de l'église orthodoxe et des armateurs ou autres grands bourgeois grecs ne sont guère touchés.

Lisons l'analyse du journaliste de L'Humanité Dimanche (9 février 2012), Fabien Perrier: "Le tandem conservateur qui règne en France et en Allemagne fait monter la pression sur le gouvernement pour qu'il accepte toutes les conditions imposées en agitant l'épouvantail du défaut de paiement... et d'une sortie de la zone euro.... Après avoir évoqué l'envoi d'un "super-commissaire" qui gérererait les finances héllènes, Angela Sarkozy et Nicolas Merkel ont demandé à Athènes, lors de leur réunion du 6 février, que "les intérêts de la dette grecque soient versées sur un compte bloqué". La raison? "Ainsi nous serons sûrs que cet argent sera durablement disponible", a affirmé ce même jour Angela Merkel. Placé sous tutelle budgétaire, le pays se voit désormais obligé de consacrer en priorité ses ressources financières au remboursement de la dette. Rassurer les marchés, les satisfaire quitte à appauvrir un peu plus la population: telle est la ligne conductrice du duo et de la troïka. Cet appauvrissement se mesure pourtant au quotidien. Enfants qui tombent d'inanition dans les salles de cours, magasins qui ferment, patients obligés d'apporter leurs propres médicaments, chauffage coupé dans les écoles... Autant de témoignages qui nous parviennent et crient la misère rampante. Les chiffres corroborent ces propos. Le taux de chômage officiel s'élève à 19,2% contre 9,8% en octobre 2009 à l'arrivée de Georges Papendréou au pouvoir. Il atteint même 47,2% chez les moins de 25 ans quand il était de 26,3% en décembre 2008, lorsqu'on éclaté les émeutes de jeunes à Athènes".

Le coût du travail a baissé de 12% en Grèce entre 1995 et 2009, mais la productivité a baissé de 26,8% dans le même temps. Car il est faux bien évidemment que l'on soit plus productif en étant plus inquiet de l'avenir, moins bien soigné, éduqué, nourri.

Où se trouve l'issue?

Dans l'idéal, mais cela demande une inversion peu probable dans l'immédiat (à moins peut-être que le Front de Gauche prenne le pouvoir en France) du rapport de force au niveau européen: une aide directe à 0% de taux d'intérêt de la BCE à l'Etat grec lui permettant de casser la spirale de l'envolée des taux d'intérêt et de relancer son économie;  un non-remboursement d'une partie de la dette, jugée illégitime, car correspondant soit à des privilèges exorbitants accordés à l'église, à l'armée, aux armateurs et hauts revenus grecs, soit à des taux d'intérêts usuraires réclamés par des fonds d'investissement prenant des positions spéculatives en achetant de la dette grecque; une interdiction de spéculer sur un défaut de paiement de la dette grecque à travers les CDS (Credit Défaut Swap) qui permet à des financiers d'avoir intérêt à ce que les perspectives de remboursement de la dette s'amenuisent du fait de l'explosion des taux d'intérêt.

Plus vraisemblement, c'est un défaut de paiement qui permettra à la Grèce de s'en sortir en négociant une forte réduction de sa dette vis à vis des créanciers. Et cela, à condition que l'Europe ne la somme pas de quitter la zone euro, et permette à l'Etat de remettre en ordre de marche un secteur bancaire national pris dans la tourmente et mis en faillite. Ce que craignent les Européens, toutefois, c'est moins le défaut grec en lui-même, car il est anticipé et beaucoup d'acteurs financiers se sont déjà défaussés la dette grecque auprès de la BCE, tandis que les autres seront secourus par le fonds de stabilité européen aux frais du contribuable, mais plutôt la contagion de la défiance qui pourrait faire s'envoler les taux d'intérêt réclamés aux Etats irlandais, portugais, espagnols, italiens, mais aussi ceux de la France et de l'Allemagne. C'est pourquoi la seule solution, en dehors bien sûr d'un réel partage des richesses pour limiter la spéculation, favoriser la consommation populaire, et sortir l'Europe de la récession, c'est une rédéfinition de la politique monétaire et de la politique de financement des Etats qui les rende moins dépendantes des banques et des marchés.

 

Ismaël Dupont.         

 

 

En annexe, vu sur la lettre d'information nationale du collectif citoyen pour un audit de la dette:

 

Appel des indignés grecs à se mobiliser contre le nouveau plan d’austérité

3 jours dans la rue !

Les masques sont finalement tombés. Le FMI, l’Union européenne, et notre « gouvernement » (non-élu, avec un ex-banquier pour premier ministre et des alliés politiques parmi les principaux dirigeants ces 40 dernières années, soit les premiers responsables de cette crise…) ont décidé hier de mettre en œuvre un plan d’austérité de trois ans, encore plus dur et destructeur, qui renverra la Grèce à sa propre situation au lendemain de la deuxième guerre mondiale…

Cet accord ramènera les salaires en moyenne à un niveau d’environ 350 euros, dans un pays où le coût de la vie ne cesse d’augmenter (et notamment le prix de la nourriture, de l’essence, des services). Les coupes dans les salaires durant les 2 dernières années ont diminué de plus de 50% le salaire moyen, et dans le même temps les banques grecques reçoivent des millions, et les grandes corporations payent de moins en moins de taxes.

La dette ne cesse d’augmenter alors que l’économie est paralysée. La politique de l’austérité a mené le pays dans l’impasse. Dans un pays de 10 millions d’habitants, 4000 personnes perdent leurs emplois par jour, le nombre de sans-abris dans les rues d’Athènes a augmenté rapidement les derniers 5-6 mois… Des sans-abri qui jusqu’à récemment avaient une maison et une vie normale…

Nous avons besoin de votre solidarité. Diffusez les informations, ne croyez pas les grands medias… Il y a un appel pour une grève générale de 48h et des manifestations pour les trois jours qui viennent. La Grèce est juste le laboratoire pour un modèle économique qui va se généraliser en Europe.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 20:10
La retraite à 60 ans pour tous, c’est possible !

 

La réalité sociale donne raison aux millions de citoyens qui se sont mobilisés contre la réforme des retraites en 2010. Comme nous l’avions dit, le report de l’âge légal de départ a mécaniquement provoqué la hausse du chômage. Bien au-delà de l’effet lié à la crise, le chômage des plus de 50 ans s’est envolé de 15% en 2011. Il touche près de 100 000 personnes de plus.

Ce qui va donc provisoirement être économisé dans les caisses de retraite sera donc dépensé en allocations chômage supplémentaires. Notre autre grande critique de la réforme Sarkozy visait la fausse évidence selon laquelle il faudrait travailler plus longtemps parce que l’on vit plus longtemps. Nous avons expliqué que c’est justement parce que l’on travaille moins longtemps que l’on vit plus longtemps. Et là encore, la réalité nous donne raison. Le relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans en Allemagne, combiné à la précarisation du travail, a commencé à y faire reculer nettement l’espérance de vie. Enfin, faut-il rappeler que l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 63 ans en France pour les hommes ? Et les femmes, qui subissent le plus fortement la décote avec des retraites inférieures de 38% à celle des hommes, sont les plus durement touchées par le report de 65 à 67 ans de l’âge d’obtention automatique du taux plein.

Pour finir, en infligeant au pays la plus dure réforme des retraites d’Europe, Sarkozy et Fillon n’ont nullement immunisé la France contre la perte du triple A, comme ils le prétendaient pourtant à l’époque. Face à l’échec complet de cette réforme, nous assumons, au Front de gauche, la nécessité de l’abroger.

Nous défendons le droit à la retraite à 60 ans, à taux plein, avec 75% du salaire de référence.

Alors que le pays n’a jamais été aussi 
riche, il n’y a aucune raison pour qu’on ne puisse plus financer aujourd’hui la retraite à 60 ans. Cela devient 
à nouveau possible si l’on rend aux travailleurs la part 
de la richesse qui est passée dans les poches du capital depuis vingt-cinq ans. Cela passe notamment par la taxation des revenus financiers des entreprises, comme le propose la CGT. Depuis 1983 et l’instauration de la retraite à 60 ans, la richesse créée par chaque actif a augmenté de 30% en euros constants.

Cela signifie que deux actifs d’aujourd’hui produisent autant de richesses que trois actifs de 1983. Il est donc non seulement possible de rétablir le droit 
à la retraite à 60 ans pour tous, mais aussi d’améliorer durablement les retraites. Nous proposons de prendre en compte la pénibilité de professions particulières pour donner droit à des départs anticipés avant 60 ans. Nous nous engageons plus largement à revaloriser 
les pensions pour qu’aucun salarié ne touche de retraite inférieure au Smic, ce qui est aujourd’hui 
le cas de 6,5 millions d’entre eux.

Au côté des salariés mobilisés et de leurs syndicats, 
le Front de gauche entend démontrer dans la campagne présidentielle que la retraite à 60 ans pour tous, c’est possible !

 

Jean-Luc Mélenchon, le 31 janvier 2012: pour le journal L'Humanité.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 12:55

Après le 31 janvier 2012, ce n'est plus de cinquante ans mais de près d'un siècle d'histoire politique et sociale que Sarkozy et son gouvernement au service du Medef voudraient nous faire reculer.

Politique anti-sociale, anti-démocratique, sécuritaire, racisme, xénophobie d'Etat ainsi que les affaires (Bettencourt, Karachi, etc...), voilà de bonnes raisons de dégager Sarko et ses copains du Fouquet's.

Pour battre durablement Sarko et sa politique, pour releguer l'extrême-droite dans la poubelle de l'histoire, il nous faut autre chose que "donner du sens à la rigueur", il nous faut une gauche qui soit prête à en découdre avec le système capitaliste, les banques et la finance, une gauche organisatrice dès maintenant de la résistance et de la riposte sur tous les fronts.

Par ailleurs, je m'inquiète du rapport de la cour des comptes, dirigée faut-il le rappeler par Didier Migaud, qui conseille un renforcement de la rigueur et met la pression sur les dépenses dans les services publics. Ainsi, en dépit de sa surenchère anti-sociale le gouvernement n'aurait accompli l'an passé que 10% des efforts d'économies nécessaires pour les experts de la Cour des Comptes, des experts assurément objectifs, indépendants des idéologies politiques et des puissances financières.  

Je rappelle ici que la cour des comptes n'est pas une institution élue au suffrage universel et donc ne peut remplacer la volonté du peuple libre et souverain quand il s'agit de dire quelle politique il lui faut.

C'est pourquoi l'étiquette du président socialiste de la cour des comptes me laisse un goût désagréable tout en sachant qu'il est adepte depuis fort longtemps d'une politique d'austérité.

 

Robert Doré.

 

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