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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 21:53

Bonne année 2015.

La formule rituelle peut paraître un vœu pieu, une incantation stérile, d'autant plus si elle est à visée universelle. C'est aussi évidemment, quand elle est destinée à certaines personnes en particulier, une attention bienveillante, une manière de se soucier d'eux, de leur démontrer que leur sort nous importe. Un acte de générosité. Un pari par lequel on brave la mauvaise fortune en une forme de conjuration superstitieuse. Demain, il fera toujours beau. On rasera gratis. La maladie, la mort, l'accident seront oubliés.

Cela ne mange pas de pain, cela trahit aussi notre vulnérabilité à tous face à la malchance et aux affres de notre condition.

Chacun connaît l'état du monde, les innombrables causes de souffrance et d'affliction qu'affrontent les hommes, du fait d'autres hommes, de la guerre, de la dictature, de l'inégalité, de la nature.

Dans un monde où beaucoup d'hommes sont à la peine, vivent dans la crainte, la privation, la perte, la violence, il est toujours possible à certaines conditions pour l'individu d'être heureux et de jouir de la beauté de la vie qui apparaît à chaque instant quand on a l'esprit et le cœur exercés à la recevoir, quand les circonstances ne nous accablent pas, qu'on aime et qu'on est aimé. Être heureux est aussi une responsabilité que l'on a vis à vis de soi-même car la vie est courte et il s'agit de ne pas gâcher dans la morosité ou les préoccupations accessoires ce temps précieux qui nous appartient déjà si peu.

 

L'année 2015 ne s'annonce guère plus réjouissante que l'année 2014 du point de vue des espoirs que nous pouvons placer dans l'humanité, dans une amélioration de l'état du monde et de la société humaine, permettant aux hommes d'exprimer leurs dispositions natives au bonheur, à la fraternité, au don et à l'échange, à la création et à la compréhension intelligente du monde.

 

Ce n'est pas les raisons d'être inquiet, triste, en colère, désespéré qui manquent.

Un million de gens à vivre en dessous du seuil de pauvreté en plus en France depuis 2012. 850 000 personnes de part le monde qui ne mangent pas à leur faim.

Nos frères palestiniens, irakiens, syriens, libyens, et tant d'autres peuples, qui vivent un quotidien d'horreur, de violence, de peur et d'absence d'avenir.

Des réfugiés qui subissent un véritable calvaire pour gagner l'Europe, et en Europe même aussi souvent. Avec pour principale réponse de notre belle Europe chrétienne et donneuse de leçons, le rejet, la répression.

Des démocraties qui en Europe sont de plus en plus formelles, abîmées par la domination brutale du capitalisme et du libéralisme, servi par des élites égoïstes, irresponsables et cyniques qui bien souvent méprisent le peuple, son droit à se gouverner lui-même et ses intérêts.

Une exaspération et un sentiment d'abandon, de déclassement, qui bien souvent nourrissent le vote d'extrême-droite plus que la remise en cause progressiste du système.

Un effacement de l'espoir de progrès, de l'espoir placé en la noblesse et en l'efficacité de l'action politique.

Une perte de la conscience de classe, de l'esprit de solidarité et de lutte, une montée de la défiance, de la haine de soi et du voisin, de l'intolérance et de l'imbécillité que nourrit aussi la dégradation des conditions de travail et de vie sociale, les mass médias, la société du spectacle et de consommation qui tendent ringardiser des valeurs humaines fondamentales que l'on retrouve pourtant heureusement toujours incarnées et vivantes dans l'engagement associatif, la famille, les relations d'amitié.

Une montée des périls écologiques, climatiques. Notre environnement menacé et gravement détérioré déjà compromet la confiance que l'on peut placer en l'avenir de l'homme lui-même. Les défis à relever pour préserver les équilibres écologiques nécessaires à la préservation d'une vie bonne sur terre paraissent parfois insurmontables tant les raisonnements des décideurs sont basés sur le court-terme, le profit, et la préoccupation dominante de l'économie. Tant les peuples sont nombreux à entrer dans une phase de consommation et de modernisation alors qu'ils ont été jusqu'ici tenus à l'écart du développement matériel.

Face à ces menaces, à ces régressions, il est parfois difficile de garder la foi en l'homme, la volonté d'agir ou de réagir. Même la révolte peut céder la place au fatalisme quand les raisons de s'indigner sont trop nombreuses et les issues trop peu perçues.

Le pessimisme et l'accablement peuvent nous gagner, le repli sur ses petites affaires aussi.

Pourtant, en ce début d'année, ce qu'on peut nous souhaiter, c'est d'abord et avant tout de faire bon usage de ce qui dépend de nous : notre volonté, notre pouvoir d'action, même limité, notre intelligence critique.

Nous sommes à chaque fois libres de nous positionner en spectateurs chagrinés mais passifs, en serviteurs du système ne se posant pas trop de questions, en donneurs de leçons peu enclin à agir concrètement, en égoïstes à demi indifférents aux misères humaines pour pouvoir ménager leur plaisir, en profiteurs, exploitateurs, amoureux du pouvoir, de la richesse, de la domination. A chaque positionnement éthique ses valeurs, ses justifications, ses faux-semblants.

 

Nous, militant au Parti communiste et au Front de Gauche, humbles héritiers d'une longue histoire conflictuelle, faite de dévouements, de sacrifices, de conquêtes arrachées dans la douleur, d'illusions et de défaites cuisantes aussi, nous avons choisi de consacrer une part de notre énergie et de nos efforts à la cause du bien public, en travaillant à convaincre de la possibilité et de la nécessité de changer la société pour la rendre plus humaine, fraternelle, égalitaire, pacifique, tolérante et respectueuse de la liberté et de l'égalité des hommes, afin que les chances de l'épanouissement individuel soient mieux partagées.

Nous sommes des idéalistes. Nous croyons que l'homme n'a pas épuisé les possibilités de sa nature, qu'il peut vivre des relations plus justes et plus harmonieuses avec ses semblables, qu'il n'est pas fondamentalement, définitivement, un être égoïste, cupide, brutal, stupide. C'est une société mal organisée qui l'empêche d'être meilleur, plus riche intérieurement, plus capable de bonheur. Pour l'élever à la hauteur de sa vocation, il faut un changement des structures sociales et économiques.

Pour nous , la politique a une dimension morale, elle vise de hautes fins : ce n'est pas le règne de l'ambition, de l'arrivisme, des egos, du goût du pouvoir et des prébendes, et de la simple gestion du système rivée à un agenda réformateur et technicien.

Nous sommes aussi matérialistes et réalistes : nous ne pensons pas qu'on puisse penser l'histoire indépendamment des phénomènes sociaux et économiques de longue portée, que l'on puisse juger les individus sans tenir compte de leur ancrage social. Que l'on puisse être complètement dupes des professions de foi progressistes émanant de la bourgeoisie et de ses représentants politiques. Nous pensons que le progrès n'est pas affaire que de bonne volonté, que le changement doit se construire à partir d'une analyse du réel, en travaillant à transformer un rapport de force, un état de fait qu'il faut bien connaître dans ses contradictions et sa dynamique immanente.

Nous sommes aussi à ce titre confrontés au paradoxe d'un capitalisme producteur de crises de plus en plus violentes du fait de sa domination de plus en plus forte sur le monde et tous les champs de l'activité humaine, qui est en même temps de plus en plus vulnérable en soi du fait de ses tendances auto-destructrices, et de moins en moins perçu comme combattable, de moins en moins identifié et ciblé à travers les forces sociales qui le dirigent.

La conscience sociale et politique, les idéaux d'émancipation, paraissent reculer aujourd'hui dans la « working class », la classe laborieuse, même si à la faveur de l'aggravation de certaines crises et des assauts impérialistes de la finance contre la souveraineté et les intérêts vitaux des peuples, comme en Grèce et en Espagne aujourd'hui, en Argentine ou dans d'autres pays d'Amérique Latine depuis des années, lorsque le capitalisme paraît vouloir se passer tout à fait de la démocratie, on observe des sursauts populaires salutaires et enthousiasmants qui manifestent que les idées de la gauche de transformation sociale, les idées révolutionnaires, n'appartiennent pas au passé (comment le pourraient t-elle puisqu'elles sont des aspirations fondamentales de la raison humaine?), qu'elles ont toujours une force d'entraînement quand le grand nombre recommence à croire en sa force et en sa capacité d'auto-détermination.

C'est aussi dans ces exemples, celui de la Bolivie, de l'Uruguay, de l'Equateur, et peut-être demain de la Grèce si elle se rebelle avec Syrisa contre l'Europe du capital, que se nourrit notre espoir que monte à nouveau en puissance, chez nous aussi, la vraie gauche, celle qui s'attaque aux privilèges, approfondit la démocratie et l'égalité des droits, musèle comme elle le peut les féodalités financières, veut changer la vie des gens, et pas qu'à la marge. Nous avons besoin d'expériences de luttes menées jusqu'à la victoire, de contre-modèles, même avec leurs limites, leurs échecs, leurs impuissances persistantes car l'ambition politique doit viser loin mais s'engage toujours dans un réseau de contraintes.

Et même si les espoirs restent pondérés, mesurés, assortis de craintes et de scepticisme, car cette entreprise s'engage dans un contexte très difficile, et que la vie politique, à travers ses contradictions, le poids des institutions présidentielles et du mode de scrutin, des bouleversements en cours, crée aussi ses crises internes, il y d'autres moteurs de l'engagement et de l'action, telle cette révolte que suscite dans la conscience humaine l'indécence des puissants autistes à l'aggravation de la pauvreté et des inégalités, qui détruisent des conquêtes sociales extraordinaires issues d'années de combats sociaux, l'indécence des riches qui en demandent toujours plus, qui cachent leur fortune pour ne pas contribuer à la solidarité nationale, qui veulent démolir encore et toujours le droit du travail afin de renforcer l'exploitation tout en exigeant des « retraites chapeaux » équivalent à des centaines d'années de salaires pour un SMICARD.

 

 

Transformer la colère en espoir, l'exigence ressentie en mode opératoire efficace, le chemin est long, mais il n'y a qu'en se réunissant qu'on pourra le parcourir.     

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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 08:15

Pierre Joxe lors de notre émission. Dans un entretien à Mediapart, Pierre Joxe, plusieurs fois ministre de Mitterrand et grande figure socialiste, n'a pas de mots assez durs pour dénoncer le gouvernement et le projet de loi dit Macron. Il dénonce une entreprise de « déconstruction du droit social », des dispositions « ahurissantes », fait le parallèle avec la fin de la SFIO – « En 1956, on a voté Mendès France, on a eu Guy Mollet » –, et estime que « l’espérance est en danger ».

 

« Éberlué », « stupéfait », « ahurissant ». Pierre Joxe, animal politique au sang-froid, a rarement usé d'autant d'adjectifs que dans l'entretien qu'il nous a accordé dans le cadre de notre émission « En direct de Mediapart », jeudi 18 décembre. Plusieurs fois ministre de François Mitterrand, ancien président de la Cour des comptes, ancien membre du Conseil constitutionnel (2001 à 2010), Pierre Joxe (ici sa fiche Wikipedia) s'était gardé jusqu'alors d'évaluer en détail la politique conduite par François Hollande et Manuel Valls. Le projet de loi Macron, adopté ce mois-ci en conseil des ministres et dont l'examen doit débuter au Parlement le 26 janvier prochain, l'a visiblement incité à sortir du bois.

«La gauche dans son programme n’a jamais envisagé des réformes du droit du travail du genre de celles qui sont aujourd’hui à l’ordre du jour (...) Aujourd’hui, on est à contre-emploi de notre histoire. Cette phase éberlue n’importe qui.», dit Pierre Joxe. L'ancien ministre dénonce une entreprise de « déconstruction du droit social », des dispositions « ahurissantes », fait le parallèle avec la fin de la SFIO – «En 1956, on a voté Mendès France, on a eu Guy Mollet » –, et estime que« l’espérance est en danger ».

Voici une retranscription écrite de l'interview vidéo. 

 

 

Quand nous vous avons présenté le thème de cet entretien, « le travail en miettes », vous nous avez dit : « C’est surtout le code du travail qui est en miettes. » Pourquoi ?

Le droit du travail est en miettes car le mouvement qui a lieu en ce moment en France, et pas seulement en France, est un mouvement de déconstruction du droit du travail. Il faut comprendre que le droit du travail est un droit d’exception : c’est un droit qui dit non au code civil, qui dit non au droit du libéralisme, qui dit « non, la liberté n’est pas complète », on ne peut pas embaucher des enfants dans les usines, en 1834, etc. Et c’est un droit qui repose sur une action collective puisque tout le droit du travail a progressé sous la pression de l’action syndicale. En France, les lois progressistes ont toujours suivi les grandes manifestations syndicales. Même le repos hebdomadaire ! Cela a culminé avec le Front populaire, la Libération et, en quelques occasions auxquelles j’ai d’ailleurs participé, par exemple avec les lois Auroux.

Aujourd’hui, on assiste à une déconstruction. Ce n’est pas une démolition, c’est un effritement. Il y a une accélération récente et je pense qu’on va en parler avec cette loi (Macron – ndlr). Elle concerne souvent le droit du travail mais n’associe même pas le ministre du travail ! C’est une situation juridique étrange ! Le droit du travail est un droit qui ne donne pas la priorité au contrat mais qui dit que la loi s’impose au contrat : c’est la loi qui protège car le contrat peut asservir, sauf justement s’il respecte la loi. Or nous assistons à un autre mouvement, un mouvement inverse qui veut rendre au contrat la place qui a justement été conquise par le droit du travail et les mobilisations sociales.

Alors parlons de cette loi Macron, faite par le ministre de l’économie et qui n’associe pas le ministre du travail…

Je vous interromps : on parle d’une loi – loi Aubry, loi Auroux – lorsqu’elle a été votée. Pour le moment, il y a un projet de loi qui s’appelle, imprudemment peut-être...

Vous voulez dire que M. Macron n’est pas encore rentré dans l’histoire ?

Oh si, sûrement, parce qu’il ressemble un peu à Emmanuelli… Tous les deux étaient chez Rothschild, tous les deux sont entrés au gouvernement.

Pourquoi la gauche qui est au pouvoir accompagne-t-elle cette régression ?

Je ne sais pas. Il y a eu des éléments précurseurs. On aurait dû s’alarmer lorsqu’on a lu dans un journal, il y a un an, signé par un certain nombre de députés socialistes, dont Le Guen qui est aujourd’hui ministre des relations avec le Parlement, ce texte que je cite : « Il faudra que Hollande s’attaque à un redoutable tabou national, celui des rigidités d’un code du travail qui est devenu un puissant répulsif de l’emploi. » Qu’une dizaine de députés socialistes puissent signer, un siècle après la création par Clemenceau du premier ministère du travail, un siècle après le premier code du travail, un siècle après la première loi sur le repos hebdomadaire, un texte expliquant que le code du travail est un puissant répulsif, c’est stupéfiant !

Il se trouve que quand Me Parisot était présidente du Medef, elle disait ceci : « Nous préconisons une réforme de la constitution afin de reconnaître le droit à la négociation et de permettre aux représentants des employeurs et des salariés de fixer les modalités des principes fondamentaux du droit du travail, du droit syndical et du droit à la sécurité sociale. »

Donc c'est toujours cette idée qu’il faut retirer au règne de la loi, et aux représentants de la souveraineté nationale, la responsabilité de fixer les règles dans le monde du travail. C’est une idée qui chemine depuis longtemps.

Alors évidemment, elle éclot avec cette nouvelle loi et on est d’autant plus stupéfait qu’on y trouve des choses ahurissantes. Par exemple, la pénalisation de l’entrave. Vous savez que le délit d’entrave, c’est empêcher les délégués syndicaux ou les représentants du personnel de remplir leurs missions. C’est un délit du droit pénal du travail. Eh bien, l’article 85 de ce projet de loi (Macron - ndlr) prévoit que par ordonnances (donc, en évitant le débat public) le gouvernement pourrait réviser la nature et le montant des peines applicables en cas de délit d’entrave. C’est-à-dire qu’on envisage de revoir cela alors que ni la loi d’amnistie de 1981 (celle de Mitterrand), ni la loi d’amnistie de la droite en 1995, ni la loi d’amnistie de 2002, n’a porté atteinte à cette règle un peu mythique mais qui consiste à dire que si un employeur viole la loi et fait entrave, il peut être condamné au pénal…

Moi, je ne comprends pas. Je pense que le débat aura lieu mais là, comme c’est prévu par ordonnances, cela veut dire qu’on veut fuir le débat. Or je pense que ce débat doit être porté très largement.

Vous évoquiez d’autres mesures, lesquelles ?

Quand j’étais au Conseil constitutionnel… J’ai beaucoup souffert au Conseil constitutionnel, j’étais très seul, pendant quelque temps il y avait mon ami Colliard (ndlr) et on avait à peu près les mêmes opinions, mais par la suite les conservateurs et les réactionnaires étaient tellement majoritaires que moi j’étais finalement solitaire. J’ai donc vu les saisines de mes amis du groupe socialiste et je vous en ai apporté une, signée Sapin, Ayrault, Hollande, Leroux, Valls, Cambadélis, Bartolone. C’est la décision DC2008568 du Conseil constitutionnel qui attaque une disposition du projet de loi dit de « rénovation de la démocratie sociale » – vous imaginez ce qu’il pouvait y avoir dedans. Mes amis socialistes ont attaqué, à juste titre, en rappelant que « la loi doit déterminer elle-même les principes fondamentaux du droit du travail et encadrer le champ ouvert à la négociation collective ». C’est-à-dire que cette saisine par le groupe socialiste rappelle le principe sacré que c’est la loi qui fixe les principes du droit du travail et qu’on ne doit pas les laisser à la négociation collective, où finalement le patronat est toujours plus fort que les organisations syndicales, sauf dans les grandes périodes de crise type Front populaire ou Libération

Donc, ce qui est exactement l’inverse de ce qu’on appelle l’ANI, l’Accord national interprofessionnel…

Oui, l’ANI, c’était l’année dernière. Et donc, sur cette saisine, le Conseil constitutionnel avait dit que les dispositions contestées – c’était à propos des contreparties obligatoires sur les questions du repos dominical et des heures supplémentaires – l’étaient à juste titre et les avait censurées.

Et cela concernait déjà le travail du dimanche.

Oui, et les heures supplémentaires. Donc, c’est absolument ahurissant.

Que pensez-vous du débat sur le travail du dimanche, êtes-vous d’accord avec la tribune de Martine Aubry ?

Alors, je vais peut-être vous étonner, je n’ai pas lu la tribune de Martine Aubry mais je n’ai pas besoin de la lire pour savoir ce qu’elle en pense. Martine Aubry a été l’excellente collaboratrice de Jean Auroux, puis ministre du travail. Comme tous les gens qui ont un peu d’expérience dans ce domaine, elle sait très bien que l’existence du travail du dimanche est nécessaire : il y a les hôpitaux, les transports en commun, la police, etc. Mais le développement du travail du dimanche dans le commerce – et c’est la grande activité dans laquelle il y a aujourd’hui les salariés les plus faibles, les moins qualifiés, les plus remplaçables –, ce développement est exclusivement destiné aux intérêts des groupes de la grande distribution. Je ne dis pas principalement, je dis exclusivement ! Et là je ne comprends pas très bien.

Dans votre livre Soif de justice, vous dites : quand la gauche reviendra au pouvoir il faudra « désarkozyfier ». Aujourd’hui on a plutôt l’impression de marcher sur sa lancée. Quel effet cela fait de se dire que la gauche au pouvoir va plus loin que le président qu’elle a remplacé ?

D’abord ce n’est pas la gauche qui a remplacé un président. Il y a un élu par la gauche qui a remplacé un président élu par la droite. Les conditions dans lesquelles fonctionne le gouvernement actuel sont surprenantes, puisque le PS avait choisi un candidat parmi trois. Il y en avait un seul qui avait eu un résultat très faible dans l’investiture primaire, c’était Manuel Valls avec 5 %. Évidemment, deux ans après, quand il gouverne la France, beaucoup de gens sont surpris…

La gauche dans son programme n’a jamais envisagé des réformes du droit du travail du genre de celles qui sont aujourd’hui à l’ordre du jour. Il y a donc un problème interne non pas à la gauche ou au PS, mais interne au groupe socialiste. La démocratie libérale n’aime pas le droit social, et la France a progressé dans la voie du droit social avec Jaurès, Clemenceau – qui a créé le ministère du travail et les assurances sociales –, le Front populaire… C’est une construction continue qui va dans le sens d’un progrès. Aujourd’hui, on est à contre-emploi de notre histoire. Cette phase éberlue n’importe qui.

La gauche n’a pas été élue pour faire une politique aussi surprenante qui ne va pas du tout dans le sens de l’histoire de la gauche, et je pense que c’est quelque chose qui va se débattre dans les mois qui viennent.

Vous avez dit : « Nous sommes éberlués. » Est-ce que cela veut dire que vous qui avez été président du groupe socialiste, figure de l’alternance, vous êtes comme nous tous, tétanisés et vous donnez votre langue au chat ? Comment nous donner l’explication de ce qui se passe ?

Je ne suis pas tétanisé, d’ailleurs je suis vacciné contre le tétanos. Je ne donne pas non plus ma langue au chat mais je n’ai pas d’explication sur ce qui se passe en ce moment. Une grande partie des Français ne comprennent pas ce qui se passe. La situation dans laquelle nous nous trouvons est assez comparable à celle du référendum sur l’Europe en 2005. Ce référendum a divisé la gauche. J’étais de ceux qui étaient contre, certains nous ridiculisaient en nous disant que l’on était à contre-courant de l’histoire, mais les Français ont voté non. Ils ont voté non mais personne n’en a tenu compte, particulièrement le parti socialiste.

C’est aujourd’hui une situation qui me fait penser à la guerre d’Algérie. En 1956, les Français ont voté pour Mendès France, c’est-à-dire contre les guerres coloniales. Sauf que ce n’est pas Mendès que Coty a appelé, c’est Guy Mollet, et on a eu l’inverse. La situation actuelle a quelque chose de commun avec ces périodes de balancement.

Je pense qu’il va y avoir une profonde réflexion sur la prise de pouvoir par la gauche socialiste. Nous avons pris le pouvoir en 1981 après une victoire de l’union de la gauche. C’était déjà le pouvoir de ce que Jospin appellera plus tard la gauche plurielle. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir en France ou ailleurs une victoire de la gauche sans qu’il y ait un rassemblement avec toutes les forces de gauche. Je le répète, nous sommes dans une période de réflexion qui commence seulement, en particulier avec ces lois qui sont tellement à contre-courant de l’histoire de notre droit social.

Vous êtes toujours membre du parti socialiste, c’est votre famille ?

C’est ma famille. J’ai fondé le parti socialiste, j’ai participé à sa création, c’est même la première fois que j’ai adhéré à un parti. Mais comme beaucoup au parti socialiste, cette famille est devenue un peu théorique.

Que répondez-vous aux gens qui sont très durs en ce moment ? On lit souvent : ce qu’est en train de faire la gauche, la droite n’aurait jamais osé le faire parce qu’elle aurait mis la gauche dans la rue…

Ce n’est pas vrai que la droite n’aurait pas osé le faire, elle l’a fait. Il y a eu la loi Borloo, il y a eu d’autres lois antérieures plus ou moins avancées. Là n’est pas le problème. Le problème, c’est ce qu’il y a devant nous en Europe. Ce mouvement de déconstruction du droit du travail n’est pas particulier à la France : il est beaucoup plus avancé en Angleterre, on ne sait pas ce qu’il va se passer en Italie. Ce qui est devant nous, c’est ce que l’opinion française va faire. Toutes les personnes qui sont dans les tribunaux, devant les juridictions sociales de base, ce ne sont que des gens pauvres ou très pauvres et en plus en situation de faiblesse économique, sociale, culturelle, personnelle…

Et là je pense qu’il y a quand même un certain danger dans la montée du Front national. La problématique qui est devant nous est : comment va évoluer la gauche, l’extrême droite, et comment les uns vont évoluer par rapport aux autres ?

Forcément, l’année 2015 va être celle d’une profonde réflexion à gauche, chez la population française mais aussi chez ceux qui ne sont classés politiquement ni à gauche ni à droite et qui se demandent où on va. La sécurité sociale, le droit du travail, les délégués du personnel, correspondent à des institutions qui ont été cristallisées à la Libération. Or la Libération est une période où la France est optimiste. La France se reconstruit avec espérance, avec un système social qui est aujourd’hui encore là, qui a été élargi par certaines mesures, en particulier Aubry, et abîmé par certaines réformes, mais il est encore là. Le problème qui se pose quand on regarde ce qui se passe en Angleterre ou aux États-Unis c’est, est-ce qu’il sera encore là dans vingt ans ?

Vous avez évoqué la figure de Mendès France. À l’initiative de votre amie Françoise Seligmann, qui est décédée en 2013 le même jour que Stéphane Hessel deux ans plus tôt, vous rendiez hommage à Mendès France dans un numéro de sa revue Après-demain. Je lis ici la conclusion de cet article. « Trente ans après le décès de Mendès France, un demi-siècle avec la mort de la IVe République, on sait de quoi les républiques peuvent être malades, à en mourir quand elles bafouent les libertés et renient le droit. Le souvenir de Mendès France est comme un fantôme qui hante notre histoire contemporaine, le fantôme de la clairvoyance et du courage politique, hélas tous les fantômes ne sont pas des revenants. »Le numéro de cette revue s’appelait « La République est en danger ». Aujourd’hui, pensez-vous que la République est en danger ?

La France a une chance, c’est qu’elle a une tradition historique de lutte politique très forte, ça peut la protéger plus que d’autres pays. Je suis plus inquiet quand je vois certaines tendances en Italie, même en Allemagne. Je ne pense pas que la République soit en danger, ou alors elle est toujours en danger. Ce qui est en danger, c’est l’espérance.

Elle est en danger si on ne s’occupe pas de l’espérance ? Si on ne s’engage pas, si on ne résiste pas ?

Non, c’est l’espérance qui est en danger. Parce que la France est une République sociale. La Constitution dit quoi ? Que la République n’est pas seulement la loi de la majorité, que la majorité ne peut pas opprimer. Elle dit que la République a pour fonction d’élaborer une société où les chances des enfants, où les possibilités des hommes et des femmes tendent vers l’égalité. Ce n’est pas l’égalitarisme, c’est aller vers l’égalité. Et ça, c’est une espérance, c’était l’espérance très forte de la Libération, l’espérance très forte de la Révolution, de 1848, de la Commune de Paris, du Front populaire. Et celle de certains moments de l’histoire, avec Mendès, avec Mitterrand aussi. Et cette espérance-là, il ne faut pas qu’elle meure.

Vous avez écrit ce livre, Soif de justice, au secours des juridictions sociales. Avez-vous été surpris par l'état de grande misère de l’ensemble de ces juridictions sociales, de ce que vous appelez la justice des pauvres ?

C’est vrai que j’ai commencé à faire un reportage sur les juridictions sociales comme je l’avais fait pour les juridictions pour enfants. Comme beaucoup de gens, je ne connaissais pratiquement pas les juridictions sociales, à part les prud’hommes. Les gens ne connaissent pas du tout, par exemple, les tribunaux de Sécurité sociale, etc. Or l’ensemble de ces juridictions, du droit du travail et de la protection sociale, rendent 500 000 décisions par an, 500 000 décisions au fond ! Il y a trois millions de décisions par an dans la justice française, 2 millions pour les affaires civiles, 500 000 dans la justice pénale et 500 000 dans les juridictions sociales. Cela fait 2 000 décisions tous les jours dans ces juridictions largement inconnues. Et elles concernent essentiellement des gens pauvres, très pauvres, précaires ; beaucoup de mères célibataires, des gens à l’abandon. Et ce qui est terrible, c’est que la pauvreté de la justice en général en France est encore accentuée dans ces juridictions sociales qui ne tiennent que par le dévouement de magistrats et d’avocats.

Et en plus avec des délais effrayants le plus souvent…

Oui, des délais incroyables et d’autant plus incroyables que je suis allé visiter ce qui se passe en Belgique, en Suisse, en Allemagne… En Suisse, les conseils des prud’hommes quand ils ont un mois de retard, tout le monde en est malade. En Belgique, il y a ce qu’on appelle le tribunal du travail : il regroupe les prud’hommes, les tribunaux des affaires de sécurité sociale, les tribunaux du contentieux de la capacité. Eh bien, en Belgique, non seulement c’est à l’heure, cela fonctionne, mais en plus ce sont les meilleurs magistrats, ils font les carrières les plus brillantes. Et, en plus, dans ce tribunal, il y a ce qu’on appelle le parquet social, c’est un représentant de l’État…

Donc quand on regarde ce qui se passe en Allemagne depuis un siècle, en Belgique depuis trente ans, en Suisse depuis toujours, on se demande comment la France, qui était tout de même à l’origine le pays où le droit social était en avance, peut avoir une justice sociale aussi en retard. En 2013, l’État a été condamné 17 fois à des dizaines de milliers d’euros pour déni de justice, c’est-à-dire pour ne pas avoir rendu de décision dans les délais. Moi-même, je suis éberlué par ce que j’ai vu, comme je suis éberlué de voir que plus de deux ans après le changement de gouvernement, aucune mesure n’a été prise pour améliorer cela, sauf maintenant une réforme des prud’hommes qui ne me paraît pas de la meilleure inspiration.

 

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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 06:56

bandeau Front De Gauche

 

Déclaration du Front de gauche sur les départementales

Les élections départementales de mars 2015 seront un test politique important.

Elles interviendront dans un contexte d'aggravation de la politique libérale conduite par le président de la République et son gouvernement, une politique au service du MEDEF dont  le cours autoritaire face aux luttes populaires renforce le discrédit sans précédent de l’exécutif.

La crise politique s’aggrave de jour en jour, la base sociale du président et de son premier ministre ne cesse de se réduire. Ce pouvoir est aujourd'hui minoritaire dans le cœur de celles et ceux qui restent attachés aux valeurs de la gauche. Minoritaire dans le peuple, sans majorité absolue à l’Assemblée Nationale, battu au Sénat, l’exécutif n’a pas la légitimité pour appliquer une politique, contraire à ses engagements électoraux, qui divise et décourage le monde du travail, les classes populaires et la jeunesse. .

Cette crise politique est désormais une crise de régime, celle de cette monarchie présidentielle qu’est la 5ème République.

Pour les populations déjà durement éprouvées, les conséquences sont très lourdes. Les départements sont en effet un maillon essentiel des politiques publiques dans notre pays. Avec 72 milliards d'euros de dépenses chaque année, ils gèrent notamment toutes les politiques sociales : assistantes sociales, versement des allocations de solidarité (RSA, APA, PCH, ...), placement et suivi des mineurs étrangers, politiques en direction de l'enfance en danger, PMI, etc ...

Cette situation est d’autant plus dangereuse qu’elle ouvre la voie au retour d'une droite confortée dans ses choix réactionnaires ; elle permet au Front national en masquant ses véritables objectifs, de se présenter comme une alternative.

Le Front de gauche s'oppose à la fois  à la politique d’austérité menée par le gouvernement et à l’offensive de la droite et de l'extrême droite.

En dépit de multiples protestations, l'existence même des départements  est menacée.  Manuel Valls  passe en force.

Pourtant  le nouveau découpage des cantons est l'objet de nombreux recours auprès de la justice, le sort réservé aux départements en liaison avec la mise en place des métropoles n'est pas connu et les compétences  des conseillers départementaux n'ont pas encore été clarifiées. 

La réforme territoriale mise en place cherche uniquement à répondre aux impératifs sans fin de compétitivité des grandes entreprises, par la mise en concurrence des territoires, l'éloignement des citoyennes et des citoyens de leurs élu-e-s, la mise en cause des services publics pour  préparer leur externalisation et le transfert de tout ce qui est rentable pour satisfaire aux exigences financières des groupes privés. Elle rompt avec les principes républicains d'égalité et de solidarité territoriale. Le soi-disant « choc de simplification » est une recentralisation qui se fait au détriment du bien commun que constitue la démocratie locale. Il s’agit en réalité d’un processus « dé-constituant » qui mine toujours plus la souveraineté populaire.

Cette réforme s'inscrit dans le cadre des politiques d'austérité qui cherchent à soumettre toute l’Union européenne aux exigences des marchés. Les collectivités territoriales sont sommées de réduire leurs dépenses et leurs effectifs, condamnées à voir leurs dotations drastiquement réduites alors qu'elles assurent 70% de l'investissement public et jouent un rôle indispensable en période de crise pour les populations.

Déjà des coupes budgétaires touchent de nombreux secteurs. Le financement des associations, les politiques culturelles et sportives sont remises en cause.

En supprimant « l’entrave à la concurrence » que constitue la clause de compétence générale des collectivités, le gouvernement est cohérent : il s’inscrit dans le cadre de la négociation du Grand Marché Transatlantique (TAFTA)

 

Il faut ouvrir une autre voie.

Le FdG veut être un outil au service de cet objectif.

Le Front de gauche appelle à susciter la plus large implication citoyenne possible, bien au delà des partis politiques,  de celles et ceux qui opposent la nécessité de politiques alternatives aux choix de ce gouvernement, qu’il s’agisse de syndicalistes, de personnalités de la vie associative ou de simples citoyen-ne-s engagé-e-s.

Mobilisons-nous pour sauvegarder et promouvoir les politiques publiques de solidarité que nos élu-e-s  se sont efforcé-e-s de mettre en œuvre dans de très nombreux territoires, pour faire échec aux politiques d'austérité et à la réforme territoriale.

Mobilisons-nous pour développer une démocratie de proximité, ajustée aux besoins et à l'expérience des citoyens.

Nous les appelons à ne pas traduire leur déception par l’abstention, à contribuer par leur vote à faire émerger une alternative de transformation sociale et écologique dans tout le pays, à faire élire de nombreuses élues et élus qui défendront ces orientations dans les collectivités locales en empêchant la droite et l’extrême-droite de gagner la très grande  majorité des départements.

Au plan national nous entendons prendre appui sur ces élections pour mettre en mouvement une force capable de construire l'alternative nécessaire à gauche, en nous appuyant sur les luttes et les résistances qui s'opposent à la politique suivie et que nous entendons contribuer à développer.

Rien n’est possible sans la mise en mouvement du peuple, sans la mise en mouvement des citoyennes et des citoyens qui aspirent à un renouveau de la politique.

C’est sur ces bases que le FdG entend impulser des candidatures citoyennes dans tout le pays.

Nous n’entendons pas le faire seuls.

C’est pourquoi nous, l’ensemble des composantes du FdG, nous nous adressons à tous nos partenaires potentiels de la gauche et de l’écologie qui refusent la politique du gouvernement. Nous voulons construire ces candidatures avec celles et ceux dont l’engagement associatif ou syndical témoigne de la volonté d’imposer une autre politique.

Ensemble nous pouvons résister à l'austérité, promouvoir la démocratie locale et l'intervention citoyenne, contre la réforme territoriale. Nous voulons gagner des élus prêts à agir sur ces bases pour construire de nouvelles majorités anti-austérité dans les Conseils Départementaux.

Le FdG invite toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche à construire des candidatures de large rassemblement en s’appuyant sur des assemblées citoyennes, au niveau des cantons, pour discuter et décider  dans la concertation du contenu des propositions et des candidatures. Cette démarche contribuera à impulser une  dynamique populaire indispensable pour gagner.

Le FdG propose que l'ensemble de ces candidatures soit identifié nationalement par une appellation et des propositions inscrites dans un document qui fasse référence. Dans chaque département ces candidatures se présenteront comme une alternative à celles des forces qui soutiennent la politique gouvernementale.

Le FdG entend contribuer à cette construction commune en proposant des actions et des mesures permettant de répondre aux urgences sociales et écologiques actuelles.

-Agir contre les politiques d'austérité dans les départements, contre la réduction des dotations aux collectivités locales imposées par le gouvernement, contre les diktats de l'Europe.

-Dans l’esprit de la VIème République à laquelle nous aspirons, combattre la réforme territoriale et donner plus de pouvoirs aux citoyens par une démocratie participative de proximité. Construire une véritable coopération de projets entre les territoires, basée sur la solidarité et non sur la concurrence.

Nos élu-e-s respecteront des principes susceptibles de rétablir la confiance en la politique par de bonnes pratiques de gestion, la transparence des décisions, la participation citoyenne, les compte rendus de mandat, l'exigence de probité, la lutte contre le trafic d'influence, et tendre vers le non cumul des mandats.

-Soutenir les mobilisations contre l’austérité, ainsi que celles qui promeuvent un nouveau type de progrès humain durable, non productiviste, respectueux de la planète, tourné vers la satisfaction des besoins sociaux, l'égalité hommes-femmes.

-Affirmer notre solidarité avec les mouvements sociaux contre la  répression patronale ou gouvernementale et la criminalisation de ces mouvements.

 Définir les grands axes d’une politique alternative à l’échelle des territoires :

 - Réforme globale de la fiscalité locale permettant plus de justice et mettant à contribution les actifs financiers des grandes entreprises.

- Construction entre les départements, les communes et l’État, de politiques  publiques de solidarité et notamment  d'un véritable service public d'aide à la personne dans lequel l'Etat assurerait la responsabilité du financement des allocations sociales en se basant sur la solidarité nationale.

- Mesures d’urgences pour les collectivités qui sont asphyxiées financièrement, en leur permettant l'accès à des crédits à taux bas, comparables à ceux que la BCE distribue aux banques (0,05%) et en refusant le paiement des emprunts toxiques.

-Engager une transition écologique dans chaque département en matière de transports publics, de soutien à l'agriculture paysanne, de protection de la biodiversité, de gestion naturelle des massifs forestiers, de désobéissance aux règles européennes de libre échange et de privatisation des sous-sols (GMT-TAFTA)... 

-Nous refusons les projets qui ne répondent pas à l’intérêt général et sont écologiquement nuisibles et exigeons le recours au référendum quand un projet  local est contesté.

 

 

Le 17 décembre 2014

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 07:24
Employeurs d'Eric Zemmour : prenez vos responsabilités !
A l'instar des journalistes de RTL qui se sont désolidarisés des propos d'Eric Zemmour, vous dirigeants et investisseurs de  RTL, ITélé, Paris Première et Le Figaro, vous êtes les employeurs d'Eric Zemmour et, de ce fait, lui offrez la légitimité de chacun de vos médias, sans que cela ne puisse être justifié par aucune déontologie. Vous avez d'ailleurs, malgré une condamnation pour incitation à la discrimination raciale prononcée en 2011 et des dérapages de plus en plus prononcés de ce personnage, constamment décidé de poursuivre votre collaboration avec lui.
En tenant des propos violemment antimusulmans le 29 octobre dernier dans le quotidien italien le Corriere della Serra, Eric Zemmour a franchi une nouvelle étape……….....  Lire la suite 

 Signons, diffusons  sur FacebookTwitter et google+ .


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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 12:05
Grèce : nous sommes tous concernés !
Grece-Tsipras-Syriza-1280

La scène de la tragédie grecque montre une nouvelle fois avec éclat à quel point la lutte de l’oligarchie contre les peuples prend une nouvelle ampleur. Confronté à de puissantes mobilisations sociales, le pouvoir de droite, soutenu par les socialistes, pensait s’en tirer en provoquant une élection présidentielle anticipée et en présentant devant le Parlement un ancien commissaire européen, M. Stravos Dimas. Pour être élu, celui-ci doit recueillir aujourd’hui même 200 voix de députés ou 180 aux deux tours suivants prévus la semaine prochaine. A cette heure, il n’en aurait que 154. Voilà qui agite et inquiète au plus haut point les milieux d’affaires internationaux et leurs mandataires de la Commission de Bruxelles. Leur hantise est devenue la démocratie elle-même. En effet, si le candidat de droite n’est pas élu, la Constitution impose de convoquer des élections législatives au mois de février. Ce nouveau parlement élirait un nouveau président pour la Grèce. Tout indique que dans un tel scénario le parti de Syriza pourrait devenir majoritaire.

 

Hypothèse insupportable pour tous ceux qui portent la responsabilité, en Grèce et dans les institutions européennes ou internationales de la crise profonde et durable qui  fait tant souffrir le pays. Ils se déchaînent ! Le nouveau président de la commission européenne, M. Juncker dont il n’est plus besoin de démontrer les liens avec la haute finance internationale s’immisce grossièrement dans la vie politique intérieure grecque en maniant la peur et en appelant à voter à droite. Et, Pierre Moscovici, décidemment préposé aux basses œuvres a été dépêché sur place pour mener campagne. En violation de leur propre traité européen, on se croirait revenu aux sombres années 1960 sous la dictature des colonels, quand l’ambassade des Etats-Unis décidait de presque tout. La panique est sciemment organisée avec les ballotements erratiques des bourses mondiales. On fait croire aux grecs que les distributeurs de billets vont s’assécher. Et on les menace de ne pas verser les 7 milliards d’euros prévus au budget de la Grèce pour le mois de février laissant ainsi croire que le pays  court à la banqueroute. Les mêmes dirigeants européens qui hier voulaient sortir la Grèce de la zone euro accusent aujourd’hui Alexis Tsipras d’en avoir l’objectif alors qu’il défend depuis toujours le contraire. Sa victoire possible en Grèce changerait beaucoup de choses en Europe. Voilà pourquoi les couteaux sont sortis contre la démocratie. Voilà en quoi nous sommes tous concernés. Solidarité avec le peuple grec et Syriza.

 

Patrick Le Hyaric 

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 08:17

Loi Macron : Le MEDEF ne cache plus sa joie (Olivier Dartigolles, PCF)

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Réagissant à l'intervention de Manuel Valls, hier soir sur France 2, Le MEDEF note que “les engagements pris sur un certain nombre de problèmes concernant les entreprises vont dans le bon sens". Ce matin, c'est Thibault Lanxade, membre du comité exécutif du MEDEF, pour qui, la loi Macron, qui sera présentée mercredi en Conseil des ministres, va " véritablement dans la bonne direction".

 

Un MEDEF soutien officiel du gouvernement mais qui ne lâche pas les commandes, quand, tout en félicitant le premier Ministre, il demande des "corrections" sur le dispositif pénibilité, de "rester cohérent dans la stratégie de baisse des charges", de continuer les démarches en faveur de la "simplification", et de "corriger les errements sur le temps partiel (24h) qui détruisent actuellement de l'emploi". Fidèle à lui même, il mène sa lutte des classes en attaquant toujours plus fort les intérêts, les droits et protections des salariés.

 

La MEDEF ne cache plus sa joie. Mais la France n'est pas à la fête tant cette politique provoque dégâts et désolation. A l'évidence, la Loi Macron va cristalliser un grand débat politique, un vrai débat de société, un débat sur "la direction à prendre".  Nous savons qui va la soutenir. Des forces considérables, politiques, associatives, syndicales et citoyennes, n'en voudront pas et peuvent mettre en échec le gouvernement tout en ouvrant une perspective positive.

 

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 07:29

La souffrance de Gattaz : parlons-en !

 

 

Après avoir demandé le droit de licencier sans justification et la suppression de l’Impôt sur la fortune (ISF), Pierre Gattaz organise avec le Medef, une semaine de provocation patronale, du 1er au 5 décembre, pour sangloter et exprimer « la souffrance des patrons ».

Le MEDEF se moque du monde

Depuis 2012, le MEDEF a tout obtenu du gouvernement : multiplication des exonérations, démantèlement du code du travail, précarisation, subventions publiques, recul de l’âge de la retraite... Tout cela en pure perte : le chômage atteint des records historiques, la précarité explose, l’économe est à l’arrêt. L’austérité fait des ravages. Seuls le patronat et les grandes entreprises profitent de cet immense gâchis. Et ils en veulent toujours plus. Pourquoi s’en priver ? Depuis 2012, Hollande et ses gouvernements n’ont cessé de leur servir la soupe !

La vérité sur le MEDEF

Il ne faut pas confondre les petites entreprises et celles du CAC 40. Les premières, majoritairement, sont asphyxiées par les banques et subissent la loi des grands groupes. Les secondes représentent une véritable caste. Une centaine de personnes trustent les sièges de leurs conseils d’administration. Gattaz défend bec et ongles les intérêts de cette oligarchie. Aujourd’hui, le gouvernement et le patronat doivent rendre des comptes.

Où va l’argent public versé au patronat ? Où va l’argent prêté aux banques par la BCE à 0,05 % d’intérêt ? Quelles sont les retombées réelles de ces cadeaux sur l’emploi et les salaires ? A ces questions, le MEDEF, le gouvernement et les grands médias se gardent bien d’ap- porter des réponses. Et pour cause ! Le vrai scandale, c’est le coût du capital !

Les vrais assistés sont au MEDEF

Les prestations aux entreprises ? Plus de 200 milliards d’euros, dont 30 d’exonérations de cotisations, 10 de Crédit impôt compétitivité-emploi (CICE), 6 de Crédit Impôt Recherche... Cette politique se poursuit de- puis 30 ans, sans aucune efficacité sur l’emploi. La question dérange. Peu d’entreprises osent donner les chiffres et les services de l’État sont silencieux. Mais nous savons que des grands groupes, tels que Auchan, Orange, PSA ou Sanofi ont encaissé des millions au titre du CICE sans aucune contrepartie.

Proposition : Une modulation du taux des cotisations sociales pa- tronales pour pénaliser les entreprises qui cassent l’emploi, versent des bas salaires, préfèrent les profits financiers.

Les vrais fraudeurs sont au MEDEF

L’argent est là pourtant : la fraude fiscale pour 50 milliards, la fraude aux cotisations sociales patronales pour 20 milliards, l’évasion fiscale entre 60 et 80 milliards d’euros chaque année... Il faut avoir le courage d’aller les chercher.

Proposition : Mettre en œuvre les 61 propositions avancées par la commission parlementaire contre l’évasion fiscale.

Les cadeaux fiscaux, c’est pour le MEDEF

C’est le grand dada du MEDEF, de l’UMP, du FN et du gouvernement : il faut réduire les impôts ! Ce slogan occulte une vraie question : l’injustice aujourd’hui devant l’impôt. Avec la TVA qui rapporte trois fois plus que l’impôt sur le revenu et six fois plus que l’impôt sur les sociétés, on paye tous l’impôt. La vérité c’est que la pression fiscale est plus forte sur les couches moyennes et populaires que sur les plus riches.

Proposition : Une véritable réforme fiscale de gauche pour un impôt juste, utile et éthique.

La cupidité, c’est le MEDEF

Dividendes, rachats d’actions et circuits financiers captent une part crois- sante de la richesse produite. La part des dividendes dans la richesse produite est passé de 2% au début des années 1980 à 14% en 2013.

Les dividendes et rachats d’actions - stériles économiquement : ni emploi, ni investissement - viennent d’atteindre 95% du résultat des entreprises cotées à Wall Street ! En France, pour le CAC 40, ce taux a dépassé 80% en 2013.

Proposition : La mise à contribution des revenus financiers des en- treprises et des banques au même taux que celui de la cotisation so- ciale des salariés.

L’argent des banques, c’est pour le MEDEF

La Banque Centrale Européenne s’apprête à réinjecter 1.000 milliards d’euros en prêtant aux banques commerciales à un taux de 0,05% ! Mais elle ne prête toujours pas aux États, alors qu’un pays comme la France pourrait économiser plusieurs milliards d’euros sur les 45 milliards du « service de la dette » en se refinançant directement auprès de la BCE !

Proposition La BCE doit prêter directement aux États.

 

TENONS TÊTE AU MEDEF !

1. Semaine de mobilisation

Dans chaque département comme au plan national, les communistes organisent du 1er au 5 décembre, une contre-semaine d’actions et de mobilisations face au MEDEF et à la politique gouvernementale d’austérité.

2. Pierre laurent lance un défi au medef

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, lance un défi à Pierre Gattaz, président du MEDEF « Venez débattre avec moi, argument contre argument, de ces questions à la télévision pour que les Françaises et les Français se fassent leur opinion ».

 

L'Humanité des débats du vendredi 12 décembre 2014 rendra compte de la confrontation Pierre Laurent / Pierre Gattaz.

Après notre semaine d'action contre le MEDEF, cette confrontation marquera notre détermination à la riposte aux politiques d'austérité. L'actualité de celle-ci sera d'autant plus marquante qu'elle aura lieu au lendemain du Conseil des ministres sur la loi Macron. 

N'hésite pas à te procurer un exemplaire de cet Humanité des débats qui sera en vente dès Vendredi et durant tout le week-end.

Pierre Laurent interviendra contre le projet de loi Macron jeudi après midi au sénat dans le cadre des questions d'actualités. L'ensemble des questions d'actualités au gouvernement sera retransmis le 11 décembre à partir de 14h45 sur Public Sénat.

Fraternellement,

Jacques CHABALIER
Responsable pôle vie du Parti

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 14:44

Xavier-Compain


Vous trouverez ci-dessous le lien de l'article "Un nouveau modèle  agricole"de Xavier Compain, responsable du secteur Agriculture du Conseil national du PCF, animateur aussi du Front thématique du Front de Gauche sur l'agriculture et n°2 aux Européennes de mai 2014 sur la liste Front de Gauche dans le Grand Ouest derrière Myriam Martin. 

http://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-projet/article/281114/pour-un-nouveau-modele-agricole-xavier-compain

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 06:34
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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 06:01

 

« La souffrance de Gattaz, parlons-en ! », un nouveau tract du PCF pour distribution en direction des entreprises.

Pour Bosch St Thégonnec, la distribution se fera le vendredi 5 décembre (16 h 45).

Nous distribuerons aussi à la Sermetta Morlaix.

  

- Distribution tracts marché de Morlaix

Cette distribution se fera le samedi 6 Décembre (9 h 30 – 11 h 30) avec un tract à tirer « Non au budget Hollande – Medef ».

 

PCF Front de Gauche

  

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