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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 20:02

bourse

 

L’année 2013 avait déjà été excellente. Mais les actionnaires sont gourmands . Ils empochent une augmentation de leurs dividendes de +30%. Presque autant que le  record de l’année 2007, celle qui a précédée la grande crise financière qui a secouée le monde.

 

La somme ainsi versée atteint les 56 milliards d’euros.

Pour atteindre ces nouveaux sommets, les groupes qui distribuaient 45% de leurs bénéfices ont porté ce chiffre à 50%. En tête du hit parade : LVMH, le géant du luxe 8,7 milliards d’euros pour ses actionnaires marqué à la culotte par l’Oréal, le géant des cosmétiques qui défraie actuellement la chronique judiciaire : 7,7 milliards distribués.  Et le pouvoir continue de les servir avec de nouveaux cadeaux  inclus dans le fameux pacte de responsabilité ou la loi Macron .

Là, est la raison de la crise, l’argent qui s’accumule dans les mains de quelques uns  quand le travail est de moins en moins rémunéré, le travail est détruit, jetant chaque mois des dizaines des milliers de travailleurs au chômage ou dans la précarité et qu un millions de nos concitoyens n’ont plus que les restos du cœur pour survivre. Tant qu’il en sera ainsi l’égalité ne restera qu’ un vain mot .

 

Patrick Le Hyaric

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 08:05

La politique de réduction brutale des moyens des collectivités territoriales affecte leurs capacités à mettre en oeuvre les missions de service public. Outre le gel des grands travaux, leur tentation est grande de recourir aux contrats de partenariat public-privé (PPP) présentés comme la solution miracle. 

Par exemple, le Conseil Général d'Indre-et-Loire estime qu'il doit rénover 6 collèges dans les 4 ans: n'ayant pas les moyens de le faire, il propose un "pack de rénovation" en PPP de 8 collèges, pour un montant de travaux réel estimé à 48 millions d'euros.

Le surcoût financier est indéniable: de 48 millions d'euros TTC, l'investissement initial passe à 64, 35 millions d'euros (soit +34%) dans l'hypothèse du PPP. A ce chiffre s'ajoutent les intérêts estimés à 35,22 millions d'euros, soit 29,7% du loyer total (118,6 millions d'euros) que le Conseil Général devra payer sur 20 ans. La moyenne du loyer total par opération sera de 14,8 millions d'euros, soit deux fois et demie le coût moyen par opération de départ: 6 millions d'euros!

Le contrat de partenariat public privé se revèle d'abord un produit financier: il assure une rentabilité accrue, de l'ordre de 25% (équivalant à celles que permettent les concessions d'autoroutes" pour les opérateurs du BTP. Ceux-ci sont associés à des banques ou fonds de pension et des entreprises de services dans des "sociétés de projet" qui font office d'écran pour les protéger des risques et "donner au contrat le rendement optimal".

Avec de faibles mises dans leur capital, la prise de risques des majors (Vinci, Bouygues, Eiffage, Fayat, etc.) est donc à relativiser. Ils assurent leur "bancabilité" par la qualité de la signature de la personne publique, et se réassurent sur la collectivité en lui faisant payer tous les risques.

Le PPP se généralise dans des conditions plus que douteuses: hôpital Sud-Francilien, Stade Velodrome, stade du Mans, concession de la ligne TGV Tours-Bordeaux, Ecomouv, collèges du Loiret et des Hauts-de-Seine.

Loin d'être une commodité budgétaire, le PPP est le moyen le plus sûr de payer les services rendus plus chers et une charge incompressible qui peut s'avérer insupportable pour les finances publiques, surtout pour les collectivités entrées en zone de turbulences budgétaires et institutionnelles.

 

Synthèse d'une tribune dans l'Humanité des Débats du 6, 7, 8 février de Evelyne Rossignol (syndicat CGT du conseil général d'Indre et Loire), Patrick Hallinger (Convergences services public 37), Maurice Chauvet (observatoire du service public).    

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 08:21

En décembre 2014, il y avait en France 572 000 chômeurs Catégorie A de plus qu'en mai 2012: de 2,923 millions à 3,496 millions de Français actifs. 

En décembre 2014, il y avait en France 900 000 chômeurs chômeurs de plus de Catégorie A, B, et C: de 4,3 millions à 5,2 millions de Français actifs.    

Ou l'on voit que la justification par la création d'emploi et la lutte contre le chômage de la casse du droit du travail et la précarisation des salariés, des cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises et aux actionnaires au nom de la compétivitivité, est soit un échec absolu, soit, et nous penchons pour cette solution, un prétexte pour servir les intérêts du capitalisme contre ceux des travailleurs. 

La politique du PS est injuste et inefficace. Elle est une trahison complète des engagements de 2012. Les électeurs français ne s'y tromperont pas. 

Souhaitons néanmoins que les citoyens français la sanctionnent, non pas pour qu'elle soit aggravée avec la venue au pouvoir de l'UMP ultra-libéral et droitier ou du Front National, mais pour qu'il y ait la possibilité de conduire une politique poursuivant véritablement d'autres objectifs, au service des besoins humains et du progrès social, comme avec la victoire de Syrisa en Grèce.

La solution, c'est le Front de Gauche, qui avait annoncé dès 2011-2012 que cette politique d'austérité conduirait dans le mur et qui avait fait la clarté sur l'identité politique centriste de François Hollande.   

 

Le Telegramme 28.01.15 (1)  

 

Et 2 embauches sur 3 en CDD: voir article du Ouest France

Chômage. Une hausse de 5,7 % en 2014, comme en 2013
http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/chomage-hausse-57-2014-comme-2013-27-01-2015-189096

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 06:00
Comment les Français ont-ils vécu les attentats de janvier, puis la mobilisation citoyenne qui s’ensuivit ? Cette séquence a-t-elle modifié notre regard sur l’islam, et sur notre société en général ? Quelles mesures prendre pour lutter contre l’extrémisme religieux ?
Pour évoquer ces questions, un sondage Ipsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1 a été réalisé auprès de 1 003 personnes, qui ont été interrogées par Internet les 21 et 22 janvier ; soit deux semaines après le début des tueries, et dix jours après la marche républicaine. En voici les principaux enseignements.
 
  • « Guerre » ou pas guerre : les Français partagés

Une assez courte majorité de Français (53 %) estime que « oui, il s’agit vraiment d’une guerre ». 47 % jugent au contraire que ce terme est « exagéré ». 84 % de ceux qui affirment que notre pays est en guerre pensent que celle-ci est dirigée contre « le terrorisme djihadiste uniquement » ; 16 % contre « l’islam en général » (6 % des sympathisants PS, 16 % de ceux de l’UMP et 42 % de ceux du FN). Près des deux tiers (63 %) de ceux qui affirment que notre pays est en guerre considèrent que nous la « gagnerons », 36 % sont d’un avis contraire.
 
  • L’islam jugé plus « compatible » avec la société française qu’auparavant
Les attentats commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly n’ont pas rejailli sur l’acceptation croissante de l’islam par la société française. Certes, une petite majorité (51 %) des personnes interrogées considère que la religion musulmane « n’est pas compatible avec les valeurs de la société française ». Mais c’est 12 points de moins qu’en janvier 2014 et 23 points de moins qu’en janvier 2013. Ceux qui jugent l’islam « compatible » avec ces valeurs sont, eux, 47 %, contre 37 % il y a un an et 26 % il y a deux ans. L’écart reste cependant important avec la religion catholique, jugée « compatible » par 93 %, et la religion juive (81 %). La tolérance des femmes vis-à-vis de l’islam (50,3 %) est supérieure à celle des hommes (43,5 %). L’acceptation de l’islam est très dépendante de l’orientation politique. Si 66 % des sympathisants de gauche jugent cette religion « compatible avec les valeurs de la société française », ils ne sont que 39 % parmi ceux de l’UMP et 12 % parmi les proches du Front national.
 
  • Une religion « aussi pacifiste que les autres » pour les deux tiers des Français

66 % des personnes interrogées (81 % des sympathisants de gauche, 53 % des proches de l’UMP, 39 % des sympathisants du FN) jugent que l’islam est « une religion aussi pacifiste que les autres », et que « le djihadisme est une perversion de cette religion ». A contrario, 33 % considèrent que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d’intolérance ». Les femmes sont plus nombreuses que les hommes (70,5 % contre 61,5 %) à être bien disposées à l’égard de cette religion.
 
  • Les représentants musulmans ont été entendus
Les condamnations des attentats par les responsables de l’islam en France ont été entendues : 65 % des personnes interrogées ont jugé ces représentants « assez présents », et 60 % ont été « convaincus ». Une majorité de Français (58 %) juge qu’on a « raison de leur demander de condamner ces attaques, ce n’est que comme cela que l’on évitera les amalgames entre musulmans en général et extrémistes djihadistes en particulier ». 35 % craignent cependant qu’« à force de trop insister, on risque de créer un malaise au sein de la communauté musulmane qui va se sentir de plus en plus stigmatisée ».
 
  • Amplifier l’engagement militaire de la France à l’étranger

Les attentats commis en région parisienne ont manifestement conduit les Français à approuver l’engagement militaire de leur pays contre le djihadisme. « Là où la France est déjà présente (Mali, Sahel, Irak…) », 50 % des personnes interrogées considèrent qu’elle doit « augmenter » son engagement, 40 % le maintenir à son niveau actuel ; seuls 9 % souhaiteraient le voir diminuer. S’agissant spécifiquement de la Syrie, 65 % des personnes interrogées seraient favorables à ce que la France y « intervienne plus directement, dans le cadre d’une coalition internationale contre le djihadisme islamique » ; 34 % sont d’un avis contraire.
 
  • Contre l’extrémisme religieux : la sécurité, au détriment de la liberté

Dans l’éternel débat entre partisans de la sécurité et défenseurs des libertés, la balance penche nettement en faveur des premiers. A la suite des attentats, une écrasante majorité des Français est favorable à la mise en œuvre de différentes mesures qui leur sont suggérées « pour lutter contre l’extrémisme religieux ». Y compris celles qui empiéteraient nettement sur les libertés individuelles. « Généraliser les écoutes téléphoniques sans accord préalable d’un magistrat » ? 71 % des personnes interrogées y sont favorables. « Pouvoir perquisitionner des domiciles sans accord préalable d’un magistrat » ? 67 % approuvent. « Pouvoir mener des interrogatoires de suspects sans l’assistance d’un avocat » ? D’accord à 61 %. Sur ces trois mesures, les sympathisants de gauche sont respectivement 60 %, 58 % et 46 % à se dire favorables à leur mise en œuvre.
 
  • L’attitude de l’exécutif saluée
Confirmation : les Français approuvent largement la façon dont l’exécutif a géré cette période. Le premier ministre, Manuel Valls, sort premier d’une liste de neuf personnalités politiques : 86 % des personnes interrogées (94 % des sympathisants du PS, 91 % de ceux de l’UMP) estiment qu’il « a eu l’attitude qui convenait lors de ces événements ». Le président de la République, François Hollande (83 %), et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve (81 %) le suivent de près sur le podium. Dans ce contexte sécuritaire, la ministre de la justice, Christiane Taubira, est nettement moins bien perçue : seules 50 % des personnes interrogées (33 % des sympathisants de l’UMP) jugent qu’elle « a eu l’attitude qui convenait ».
 
  • Marine Le Pen désapprouvée, y compris chez les siens
69 % des personnes interrogées désapprouvent l’attitude de Marine Le Pen qui, leur était-il rappelé, « n’a pas participé au rassemblement national des 10 et 11 janvier ». La présidente du Front national s’était alors rendue à Beaucaire (Gard), ville FN dirigée par Julien Sanchez, pour un hommage aux victimes des attentats qui s’était transformé en meeting politique. Signe que cette séquence, en tout cas à court terme, ne lui a pas été favorable : un tiers des sympathisants du FN désapprouvent également l’attitude de Mme Le Pen : 24 % la « désapprouvent plutôt », 9 % la « désapprouvent tout à fait ».
 
  • Les Français partagés sur les caricatures

Seules 9 % des personnes interrogées se disent opposées à « la publication dans la presse de caricatures satiriques se moquant des religions ». Cette option mise à part, le débat reste ouvert, chacun dosant à sa façon convictions personnelles et liberté d’expression. 53 % de l’échantillon (65 % des sympathisants de gauche) se rangent derrière l’opinion suivante : « vous approuvez la publication de ces caricatures car il est normal qu’en démocratie on puisse dire ce que l’on veut ». 38 % (45 % des sympathisants de l’UMP) se retrouvent plutôt dans cette formulation : « vous désapprouvez d’un point de vue personnel ce type de caricatures mais vous considérez néanmoins qu’il est nécessaire qu’en démocratie on puisse dire et publier ce que l’on veut ».
 
  • Revigorés, les Français se sont eux-mêmes surpris
 
Invités à se retourner pour regarder leur propre comportement dans les deux semaines qui ont suivi le début des attentats, les Français, pas peu fiers, n’en reviennent pas. « Finalement, après ces attaques terroristes et la mobilisation du 11 janvier », 93 % jugent qu’ils « sont prêts à se mobiliser massivement quand les valeurs du pays sont menacées ». Ce simple constat engendre des surprises : 89 % trouvent que « les Français sont plus attachés à leur pays qu’on ne le pensait », 81 % qu’ils « sont plus unis qu’on ne le pensait », 67 % que leur pays « est plus aimé à l’étranger qu’on ne le pensait ». Un essai qui reste à transformer : une courte majorité des personnes interrogées (51 %) refuse d’en déduire qu’« on peut être plus confiant qu’avant quand on pense à l’avenir du pays et de sa société ».
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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 10:49

Communiqué du Front de Gauche pays de Morlaix: 

 

La loi Macron, c'est la régression sociale taille patron 


Ce lundi 26 janvier, les 160 articles de la loi Macron, véritable bréviaire du libéralisme économique, vont être présentés à l'Assemblée Nationale.

A cette occasion, le Front de Gauche du pays de Morlaix appelle les citoyens à se joindre aux syndicats lors du rassemblement à midi devant la sous-préfecture de Morlaix afin de dire non à la loi Macron, à cette nouvelle dérive vers un système économique et social à l'anglo-saxonne. 

Emmanuel Macron reprend les dispositions du rapport Attali que Sarkozy n'avait pas pu réaliser: nouvelles déréglementations du droit du travail, casse du service public de transport, vente des aéroports et barrages publics aux spéculateurs, élargissement du travail du dimanche... 

La liberté dont les socialistes chantent aujourd'hui les louanges au nom de la compétitivité et de la croissance, c'est celle des multinationales et des patrons, la fameuse liberté du renard dans le poulailler.

 Avec la loi Macron, applaudie par le Medef, Hollande et son gouvernement continuent à détruire les conquêtes de 1945-1946, liés au programme du Conseil National de la Résistance... et ceci afin d'acculturer la France dont ils ne respectent pas le modèle social et républicain.

 Pourtant, l'essor d'une alternative politique de progrès social en Grèce, avec la montée en puissance de Syrisa, et l'effondrement du PS dans les sondages et les dernières élections, devraient indiquer que cette voie du néo-libéralisme est une impasse politique complète. 

 

bandeau Front De Gauche

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 08:27

Loi Macron : libérale et liberticide

 

Le ministre de l’Économie du gouvernement Valls/Hollande défend une loi fourre-tout de près de 160 articles déréglementant le code du travail, cassant le service public du transport, vendant les aéroports et les barrages publics aux spéculateurs, élargissant le travail du dimanche… Sarkozy en a été empêché, Macron le fait. Décidément quand ce gouvernement socialiste dit Liberté, il choisit celle des multinationales contre celle des travailleurs et des usagers. Le projet de loi Macron « pour la croissance et l’activité », est, sous prétexte de satisfaire les dogmes libéraux défendus par Berlin et Bruxelles en menant toute la zone Euro en déflation, une imposture économique et un danger social.

 

                      Une imposture

Souvenez-vous, durant l’été on vous parlait d’un projet de loi sur « la croissance et le pouvoir d’achat » ce devait être pour vous « restituer 6 milliards de pouvoir d’achat ». A l’arrivée, un texte uniquement tourné vers les exigences de « déréglementation ». Et, pour stimuler la croissance, il n’y a rien. Même la députée socialiste Karine Berger reconnaît que « la baisse de 5% du tarif réglementé des notaires équivaut à construire en France 8 petits immeubles de 25 logements par an » ! Si le gouvernement voulait faire un acte fort pour le pouvoir d’achat, il déciderait une revalorisation substantielle du SMIC au 1er janvier pour relancer l'économie.

 

                      Barrages et aéroports bradés !

La loi Macron envisage la vente de participation de l’État pour 5 à 10 milliards pour le désendetter. D'abord, on voit mal en quoi cela relancera la croissance et l'activité. Dans la liste des entreprises publiques à liquider, le ministre évoque notamment les barrages hydrauliques et les aéroports de Nice et Lyon après celui de Toulouse. C'est donc une attaque en règle contre les services publics pour répondre aux injonctions de la Commission européenne. Déjà, sous Sarkozy, les mêmes arguments avaient conduit à la privatisation du gaz et de l'électricité. On connaît le résultat : perte d'emplois, pression sur les salaires dans l'entreprise, augmentation des tarifs pour les usagers afin de satisfaire les dividendes des actionnaires.

 

                                                Les pauvres prendront le car

La loi prévoit aussi de libéraliser complètement le transport par autocar jusqu'à présent soumis à autorisation. Emmanuel Macron déclare : « Les français sont trop pauvres pour prendre le train . » Quel cynisme ! Pourquoi le gouvernement se refuse à l'augmentation du SMIC, de l'ensemble des salaires et des minimas ?

A coup sûr, cette mesure accompagnera la volonté de la SNCF de supprimer encore des lignes ou des gares pas assez rentables au détriment de l'aménagement du territoire.

 

                      Yes week-end !

Beaucoup a déjà été dit sur l’inanité de l'extension du travail du dimanche, ce recul social, la conception marchande du temps de vivre, le non respect des familles, un volontariat des salariés concernés qui est largement un mythe.

Rappelons-nous ! Après un grand chantage dans les années 1990, Virgin Megastore avait obtenu le droit d’ouvrir 7 jours sur 7. Depuis 2012, Virgin a mis la clé sous la porte et tous les salariés sont au chômage… Outre que 12 dimanches annuels travaillés ne peuvent constituer un plan de lutte contre la pauvreté et la précarité, pensons aux salarié-e-s, le travail du dimanche sert les grandes enseignes au détriment du petit commerce et des nombreux emplois qu'il porte. Beaucoup de petits commerçants et artisans sont contre : le président de l'Union professionnelle artisanale parle même d'un perdant-perdant. Il y a d’autres sujets de reculs sociaux dans les chapitres ouverts par le projet de loi : suppression de la pénalisation du « délit d’entrave », la libéralisation des professions réglementées, la possibilité de ventes à la découpe de logements publics, des modifications des règles de la justice prud’homale...

 

                      Le MEDEF ne cache pas sa joie

L’engagement de tout l’exécutif derrière ce projet de loi, applaudi du Medef, et que le député UMP Mariton n’exclut pas de voter, à un double sens : amplifier l’ancrage libéral de la politique gouvernementale, donner des gages à la Commission Européenne. Un MEDEF soutien officiel du gouvernement mais qui ne lâche pas les commandes, quand, tout en félicitant le Premier ministre, il demande des "corrections" sur le dispositif pénibilité, de "rester cohérent dans la stratégie de baisse des charges", de continuer les démarches en faveur de la "simplification", et de "corriger les errements sur le temps partiel (24h) qui détruisent actuellement de l'emploi". Fidèle à lui même, il mène sa lutte des classes en attaquant toujours plus fort les intérêts, les droits et protections des salariés.

 

A l'évidence, la Loi Macron va cristalliser un grand débat politique, un vrai débat de société, un débat sur "la direction à prendre".  Nous savons qui va la soutenir ou la faire passer, de la droite au Parti socialiste. Des forces considérables, politiques, associatives, syndicales et citoyennes, n'en voudront pas et peuvent mettre en échec le gouvernement tout en ouvrant une perspective positive.

 

PCF Front de Gauche

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 08:24

C'était le 7 janvier...

 

Dans une interview aux Échos, Emmanuel Macron, en déplacement à Las Vegas, estime que « les jeunes Français doivent avoir envie de devenir milliardaires ». Comment interpréter cette déclaration ? De quoi est-elle le nom ?

 

D'abord du cynisme du ministre de l’Économie dont la politique enfonce et écrase les jeunes de notre pays dans une précarité toujours plus grande alors que ces années devrait être tout au contraire celles de l'autonomie et de la construction d'un projet de vie. La question que se posent aujourd'hui l’écrasante majorité de ces jeunes n'est pas de voir apparaître leur nom dans le prochain tableau des nouvelles fortunes de « Challenges » mais de se tirer d'affaires, d'obtenir enfin un CDI correctement rémunéré. Quand les jeunes Français doivent subir de telles difficultés et un chômage record, quand un étudiant sur deux renonce aux soins, quand l'ambition présidentielle de faire de la jeunesse la grande priorité de ce quinquennat se résume à la proposition d'un service civique de deux ou trois mois non rémunéré, quand de très nombreux spécialistes de ces questions alertent sur l'état psychique d'un très grand nombre de jeunes n'en pouvant plus, alors les propos d'Emmanuel Macron sont tout simplement misérables quand bien même parle-t-il de fortune.

 

Cette déclaration est aussi un éclairage saisissant sur les valeurs du ministre de l’Économie, celles de l'argent roi. Un projet de société privé d'imaginaire, réducteur, où l'humain est évalué à sa capacité à faire du cash. Macron devrait lire le discours de Jaurès à la jeunesse : « Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c'est de garder dans les lassitudes inévitables l'habitude du travail et de l'action. Le courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c'est de choisir un métier et de le bien faire ». Emmanuel Macron devrait s'occuper de l'économie française qui n'est plus la cinquième économie du monde. Et bien le faire. En terme de déclarations publiques, après ses propos sur les « illettrés » de Gad, E.Macron reste dans le peloton de tête au grand prix du mépris et du cynisme.

 

Macron Le Figaro

 

Que cache l'homme aux dents blanches? La vulgarité de notre époque 

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 07:11
CONSTRUIRE ENSEMBLE LE « CHEZ TOUS » par Roger Martelli
Une contribution aux réflexions issues de la situation après le 7 janvier 2015 (Humanité du 13 janvier 2015)
Une marée humaine exceptionnelle a dit non à l’inhumain. Mais les monstres ne naissent pas de rien. Haïr le monstre, c’est combattre ce qui l’enfante. La violence qui tue ? Depuis la fin de la guerre froide, on veut nous faire intérioriser que nous sommes, non plus dans un conflit de classes, mais dans une guerre des civilisations. Or, avec la guerre contre le terrorisme, la métaphore originelle se mue en guerre tout court, partout et toujours, où le heurt des États laisse la place à la guerre civile, religieuse ou ethnique. La peur devient un mode de vie, l’État d’exception la norme et le repli, une tentation. C’est l’engrenage sans fin de la violence et de la contre-violence.
Guerre des civilisations, d’un côté ; inflation de l’identité, de l’autre. Dans un monde où la polarité est la règle et le partage une incongruité, l’individu n’aurait plus d’avenir que s’il se referme sur une identité protectrice, une communauté où il est « chez soi », où les autres ne viennent pas empiéter sur son espace. Dans une société où la concurrence se redouble de la méfiance, pas d’autre choix pour les communautés que de se clôturer et de s’affronter. Finies les solidarités sociales d’hier : désormais, le peuple (immigré et coloré) de la « banlieue » s’oppose au peuple (autochtone et blanc) de la « périphérie », nous suggère le géographe Guilluy. En cela, l’enfermement communautariste est une plaie. Mais si l’enfermement est une impasse, la non-reconnaissance des spécificités est un enlisement. Quand l’inégalité constitutive des sociétés de classe fonctionne à la discrimination massive des minorités, un universalisme mal compris apparaît trop souvent comme un déni de dignité. Une France républicaine n’est pas une France de l’uniformité mais de l’égalité, une égalité non pas de semblables mais de différents. On ne peut pas, comme autrefois, demander aux individus d’oublier ce qu’ils sont quand ils entrent dans l’espace public. Une spécificité non acceptée, donc discriminée, débouche sur une différence qui isole, qui oppose et qui ferme ainsi la voie au commun.
La guerre des communautés se nourrit de la rétraction de l’espace public. Quand la norme privative et marchande domine tout, quand la dépense publique devient donc un coût qu’il faut réduire, la concurrence fait rage entre ceux qui doivent bénéficier de ses ressources. Si l’État providence n’a plus les moyens, pas d’autre solution que de retirer aux uns pour donner aux autres. Moins aux nouveaux venus, plus aux autochtones… Le public qui se rétracte, la solidarité (la fraternité) qui s’épuise ? La cohérence sélective et discriminatoire est alors du côté du Front national.
Face à la violence produite par notre monde, la solution n’est pas dans la défense de l’identité, mais dans la conquête de l’égalité, couplée à la liberté et soutenue par la solidarité. « On n’est plus chez nous », entend-on souvent. Je ne dis pas que cette phrase conduit fatalement au Front national. Mais elle lui ouvre la voie. Si nous ne voulons pas de lui, opposons une autre phase : construisons ensemble le « chez tous » de l’égalité et de la dignité. Le socle de la tolérance n’est ni l’uniformité qui éradique ni la différence qui éparpille ; le commun est notre horizon.
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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 07:10
*Lettre à la France / 20 janvier 2015 / Par Edwy Plenel
 
Les attentats des 7, 8 et 9 janvier nous obligent au sursaut. Non pas celui des politiques de la peur qui voudraient nous mettre en guerre. Mais celui de l’égalité, des politiques démocratiques et sociales qui, seules, pourront faire reculer la nécrose de l’espérance dont se nourrit la guerre des identités.
 
Il est des épreuves qui révèlent une nation à elle-même. C’est ce qui se joue pour tous ceux qui habitent ce pays, le nôtre, depuis les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris. Saurons-nous reconnaître la France telle qu’elle est, vit et travaille, telle qu’elle souffre et s’impatiente, telle qu’elle s’invente et se rêve, telle qu’elle se redresse et se rassemble ? Ou allons-nous continuer à l’ignorer en la dénigrant et en la dépréciant ? À la rabaisser, à l’affoler et à la paniquer en l’entraînant dans cette haine de soi pavée d’identité malheureuse, de suicide français et de soumission fantasmée où macèrent aigreurs, amertumes et ressentiments ?
 
Le vrai visage de la France est celui de celles et ceux qui sont morts en ces trois journées d’attentat à nos libertés. Trois jours de crime contre un journal, d’exécution de policiers, de meurtre contre des juifs. D’assassinat du droit de vivre, de penser et de s’exprimer en sécurité, dans la diversité de nos opinions et de nos origines, de nos convictions et de nos croyances. Chrétiens, juifs, musulmans, francs-maçons, athées, agnostiques, venus d’ici et d’ailleurs, ceux qui ont été tués par les trois terroristes sont l’image même de notre pays : divers et pluriel, multiculturel et multiconfessionnel, fait de proche et de lointain. Une nation nourrie de son incessant dialogue avec le monde où s’inventent ces identités tissées de relations, d’échanges et de partages qui fondent des causes communes.
 
Dans l’épreuve, notre France a eu ce visage-là, sans frontières ni murs. Celui des couplets de L’Internationale, ce chant des prolétaires parisiens qui, après avoir si longtemps fait le tour du monde, a accompagné le cercueil de Charb, le directeur de Charlie Hebdo, lors de ses obsèques à Pontoise. « Le genre humain… ; pas de sauveurs suprêmes… ; sauvons-nous nous-mêmes… ; décrétons le salut commun… ; la terre n’appartient qu’aux hommes… ; l’égalité veut d’autres lois… » L’humanité comme exigence commune, sans distinction d’origine, d’apparence et de croyance, dans le respect mutuel de nos héritages et appartenances.
 
Signe du destin, celui qui, dans l’instant meurtrier, fut ce portrait véridique de la France, généreuse et courageuse, travailleuse et audacieuse, n’était pas français de nationalité avant de le devenir, depuis, par le miracle de son geste. Il s’agit de ce jeune sauveur d’otages de l’hypermarché casher, malien d’origine, musulman de foi, noir de peau, travailleur immigré, hier menacé d’expulsion, aujourd’hui citoyen de plein droit… Comme si le monde était soudain venu à notre secours. Ce monde qui, depuis des siècles, fait la France, façonne son peuple, contribue à sa richesse.
Lassana Bathily, qui a sauvé des otages de l'HyperCacher, va être naturalisé français mardi 20 janvierLassana Bathily, qui a sauvé des otages de l'HyperCacher, va être naturalisé français mardi 20 janvier
 
Un héros musulman, donc, et aussi deux musulmans, de culture ou de croyance, parmi les morts de Charlie Hebdo – un correcteur et un policier, deux gardiens en somme, l’un de la langue, l’autre de la paix. De la langue française, de la paix française. Si je le souligne, ce n’est évidemment pas pour les distinguer des autres victimes, mais pour simplement énoncer cette simple vérité : l’islam appartient à la France, comme l’a dit la chancelière Angela Merkel à propos de son pays, l’Allemagne, face aux manifestants racistes qui réclament une Europe sans musulmans, amputée d’un morceau d’elle-même, débarrassée d’une partie de son humanité.
 
Cette vérité, il faut la dire, plus que jamais. Car, déjà malmenée, elle est menacée. Par les terroristes d’abord, qui servent toujours la politique du pire. Par la faute, donc, de ces trois assassins et de l’idéologie meurtrière et délirante qui a armé leurs bras. Par le poids de leurs crimes commis au nom de cette religion, l’islam, alors même qu’ils la trahissaient et la défiguraient, la caricaturant plus sauvagement et plus douloureusement que n’importe quelle caricature de papier, inoffensive et innocente. Bref, par cette négation de leur propre humanité que signifiait le meurtre froid et prémédité d’autres humains à cause de leurs idées, de leurs origines ou de leurs croyances.
 
Au spectacle de leurs actes, dont ils sont comptables et qu’ils ont payé de leur vie, on pense à ce qu’écrivait Charles Péguy, ce républicain chrétien, indocile dans les deux registres, à propos du « parti dévot », ces sectaires en religion, quelle qu’elle soit : « Parce qu’ils n’ont pas le courage d’être du monde, ils croient qu’ils sont de Dieu. Parce qu’ils n’ont pas le courage d’être d’un des partis de l’homme, ils croient qu’ils sont du parti de Dieu. Parce qu’ils ne sont pas de l’homme, ils croient qu’ils sont de Dieu. Parce qu’ils n’aiment personne, ils croient qu’ils aiment Dieu. » « Mais Jésus-Christ même a été de l’homme », leur opposait Péguy, et l’on pourrait en dire autant de Moïse ou de Mahomet.
 
«Comment guérir le mal si l’on ne sonde pas les plaies ?»
 
« Il ne suffit point d’abaisser le temporel pour s’élever dans la catégorie de l’éternel… Il ne suffit point d’abaisser le monde pour monter dans la catégorie de Dieu… Nul ne sera diminué pour que les autres paraissent plus grands… », ajoutait le dreyfusard Péguy dans son style inimitable où la prose rejoint l’homélie. Or ces lignes furent écrites quelques semaines avant qu’il aille se faire tuer, le 5 septembre 1914, dans l’emballement aveuglément guerrier d’une Europe sombrant dans la guerre sans fin des nations et des civilisations, jusqu’à la barbarie finale du crime contre l’humanité. Alors même qu’en 2014, pour son centenaire, nous nous sommes remémorés, avec lucidité, cette erreur tragique, ses unions sacrées désastreuses et ses propagandes mensongères, saurons-nous éviter sa répétition, entre Orient et Occident ?
 
Ainsi posée, la question n’est pas alarmiste, juste lucide. Les contextes ont beau être différents, nous connaissons, de récente expérience internationale, le piège qui nous est tendu. Celui des politiques de la peur qui, s’aveuglant aux causes pour frapper les effets, ne font qu’accroître les périls et les menaces. Ce fut la dramatique faute nord-américaine après le 11 Septembre 2001 dont nous payons aujourd’hui le prix : non seulement l’emblématique discrédit moral d’une démocratie, portant atteinte à ses propres libertés et aux droits humains fondamentaux, au point de faire droit à la torture, mais surtout l’erreur stratégique de l’invasion de l’Irak qui a offert un terreau supplémentaire, celui de la décomposition meurtrière de ce pays et de ses institutions, aux idéologies totalitaires dont l’État islamique est désormais le drapeau.
George W. Bush, président des Etats-Unis au moment de l'adoption du Patriot ActGeorge W. Bush, président des Etats-Unis au moment de l'adoption du Patriot Act © Reuters
 
C’est avoir le souci de la France, de sa sécurité et de son bien-être, que de nous mettre ainsi en garde. Face aux désordres nés des injustices et des misères, des ressentiments et des humiliations, les politiques sans hauteur se précipitent sur des raccourcis sécuritaires et autoritaires, empressées de proclamer qu’elles feront cesser le trouble, serait-ce au prix de nouvelles injustices. Elles sont de courte vue et de courte durée, ne solutionnant rien au fond et ne bâtissant que de provisoires protections derrière lesquelles, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les adversaires de la démocratie et de la liberté trouveront de nouveaux arguments et de nouvelles recrues.
 
À l’inverse, les politiques responsables chercheront toujours l’injustice qui est cause du désordre. À l’identifier, à la penser, à la réduire, à la résoudre. Avoir le véritable souci de la sécurité de son peuple et, plus largement, de l’humanité, c’est agir ainsi, en profondeur, sur la durée. Prendre ce risque d’inviter à réfléchir au-delà de l’émotion et, par conséquent, à comprendre que cette violence totalitaire qui nous a frappés non seulement ne cessera pas mais s’aggravera si nous ne nous élevons pas à la hauteur du défi qu’elle nous lance : affronter les injustices, inégalités, misères et humiliations, qui l’ont produite, que ce soit à l’échelle du monde ou de notre pays.
 
Un monde qui accepte que les 1 % les plus riches détiennent bientôt plus de la moitié du patrimoine mondial court à sa perte, c’est-à-dire à cette violence sans fin, sans frontières et sans territoires, qui est la nouvelle figure de la guerre. Et les premiers à le savoir, car ils la subissent depuis si longtemps, ce sont les peuples du monde arabe, de culture majoritairement musulmane. Des peuples si durablement confrontés à des pouvoirs prévaricateurs et corrompus, indifférents à la misère et à la pauvreté, n’offrant aucun horizon d’espérance à leur jeunesse et laissant ainsi libre champ à la terreur. Comment ne pas s’interroger sur notre responsabilité française dans cette impasse quand notre propre État se félicite, en 2014, d’une très forte augmentation de nos ventes d’armes qui fait du royaume religieux obscurantiste d’Arabie saoudite le premier client de la France ?
 
Mais le désespoir n’est pas qu’au lointain, et nous ne pouvons plus faire semblant de l’ignorer, détournant le regard au spectacle de la misère dans nos rues, sur nos trottoirs, ou faisant en sorte de ne jamais voir la pauvreté, reléguée dans ce qu’une vulgate officielle nomme des « quartiers » comme l’on dirait des réserves. Faut-il que nous soyons devenus aveugles à nous-mêmes pour qu’il soit si difficile de regarder en face cette réalité : tout comme leurs deux prédécesseurs des crimes antisémites de Toulouse et de Bruxelles, les trois terroristes de ce sinistre mois de janvier 2015 sont les enfants de notre société, de notre nation, de notre République. Nés Français, ils ne sont pas venus d’ailleurs, mais d’ici.
 
Ces assassins sont de notre peuple. Le rappeler, ce n’est en rien excuser leurs actes, mais tout simplement être républicain. Vraiment républicain. Pas de posture, mais d’exigence. Républicain comme l’était Victor Hugo, prenant conscience de l’urgence de la question sociale, lors de son fameux discours de 1849 sur la misère : « Comment veut-on guérir le mal si l’on ne sonde pas les plaies ? » « Vous n’avez rien fait, lançait-il à l’assemblée conservatrice qu’il essayait d’ébranler, tant que l’esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique ! Vous n’avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l’homme méchant a pour collaborateur l’homme malheureux ! » Et de conclure : « Messieurs, songez-y, c’est l’anarchie qui ouvre les abîmes, mais c’est la misère qui les creuse. »

«À force de montrer un épouvantail, on crée le monstre réel»
Le ressentiment est le moteur aigre de l’Histoire. Il est fait de blessures non guéries, d’affronts non digérés, de violences subies, d’humiliations accumulées, de traumatismes anciens dont l’héritage pèse sourdement. De souffrances en somme qui se heurtent à une nécrose de l’espérance, un sentiment d’impasse totale, de futur impossible, d’avenir impensable. Dès lors, le ressentiment détruit la politique comme bien commun et cité partagée. Se complaisant dans la victimisation, ceux qui y succombent chercheront sans cesse des boucs émissaires à leur désespoir. Leur plainte se heurtera à tant de murs qu’ils n’imagineront y échapper que par la destruction, jusqu’à assumer de nier l’humanité qu’on leur a déniée. Et ce d’autant plus aisément que notre monde interconnecté, d’espace réduit et de temps immédiat, leur offrira à portée d’ordinateur l’idéologie nihiliste qui remplira ce vide existentiel.
 
Or, ce ressentiment, nous n’avons cessé de l’alimenter dans une partie de notre peuple, de notre jeunesse. Cette partie qui, au quotidien, ne vit pas une République pour tous. Cette partie qui, depuis des décennies, s’est vue renvoyée à son origine, à son apparence, à sa culture, à sa religion, comme si elle était à part, mise à l’écart, à distance et en défiance. Cette partie issue de la longue projection de la France sur le monde et faisant retour dans cette Amérique de l’Europe qu’est notre pays, dont les classes populaires ont toujours été renouvelées par les vagues et brassages des migrations. Cette partie dont les légitimes attentes démocratiques et sociales ont été si souvent disqualifiées sur des registres ethniques ou sous des prétextes religieux.
 
Tel était le sens de l’alarme que j’ai lancée avec Pour les musulmans. Paru en septembre 2014, ce livre prolongeait mon appel, paru au printemps, à Dire non aux « monstres », que sont le racisme et la xénophobie, la haine et la violence, ces phénomènes morbides des temps de transition et d’incertitude, quand le vieux monde se meurt et que le nouveau tarde à venir. « À force de montrer au peuple un épouvantail, on crée le monstre réel » : en résonance d’une alerte à l’autre, je n’ai cessé, depuis, de décliner cette phrase d’Émile Zola dans son Pour les juifs de 1896 qui fut mon point de départ. En vain, hélas, puisque le paysage éditorial et médiatique, jusqu’aux attentats de janvier, fut encombré de mises en scène islamophobes, désignant nos compatriotes musulmans, dans leur diversité d’origine, de culture ou de croyance, comme les fauteurs de troubles, envahisseurs fourbes et menaçants dont il faudrait envisager rien de moins que l’expulsion de notre pays, le leur.
 
Comment enseigner à notre jeunesse le respect de l’autre, la simple civilité, l’interdit de l’insulte et de l’offense vis-à-vis de l’origine, de l’apparence ou de la croyance, si notre espace public, ses médias, ses politiques, font avec complaisance la pédagogie inverse ? Celle d’une transgression irresponsable, destructrice de tout idéal solidaire, de toute République commune, de toute communauté nationale ? La proclamation de la liberté d’expression, cette défense du droit à la caricature, de ses excès ironiques ou moqueurs, qui accompagne la solidarité avec Charlie Hebdo, n’implique pas que notre vie publique doive s’abaisser et s’égarer dans la détestation d’une partie de notre peuple à raison de son origine, de sa culture ou de sa religion. La haine ne saurait avoir l’excuse de l’humour.
 
Pour les musulmans aurait pu aussi bien s’intituler Pour la France. C’est en effet un appel aux causes communes, à un sursaut de la société pour que toute la République soit enfin pour tous. À emprunter ce chemin d’empathie où, en marchant vers l’autre, on se trouve soi-même. À chercher ensemble cet horizon démocratique et social qui, seul, pourra chasser les nuées et les orages qui menacent. À se rassembler et s’élever collectivement autour de l’exigence d’égalité, cette égalité des droits et des possibles que l’obsession des identités voudrait ruiner, laissant place aux ravages des inégalités, des hiérarchies, des exclusions.
 
« France, réveille-toi, songe à ta gloire », lançait Émile Zola dans sa Lettre à la France de 1898 d’où j’avais extrait cette mise en garde : « La République est envahie par les réactionnaires de tous genres, ils l’adorent d’un brusque et terrible amour, ils l’embrassent pour l’étouffer. » Car l’auteur du si célèbre J’accuse… ! n’imaginait la République qu’en mouvement, invention et création, l’inverse des immobilismes et des conservatismes qui, trop souvent, s’en réclament, cautionnant les rejets, alimentant les peurs. Zola, ce fils d’immigré italien, s’adressait donc à son pays : « Est-ce cela que tu veux, France, la mise en péril de tout ce que tu as si chèrement payé, la tolérance religieuse, la justice égale pour tous, la solidarité fraternelle de tous les citoyens ? »
 
France, à plus d’un siècle de distance, je te pose la même question.
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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 08:32

Ouest-France le 16 janvier 2014, a fait état des statistiques publiées par le ministère de l'intérieur sur l'immigration en 2014: sans surprise, on voit que la politique de Hollande en la matière est très proche de celle de Sarkozy, tout comme celle de Chévenement du temps de la gauche plurielle avait été proche de celle de Pasqua et Debré. Le droit d'asile, la France terre d'accueil, sont des vieux souvenirs... 

En 2014, les expulsions ont augmenté: 15 161 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés (+7,7%). Il s'agit notamment de ressortissants d'Albanie, du Kosovo, et du Maghreb. 

La France a reçu 64 536 demandes d'asile en 2014 et a donné 14 564 réponses favorables (même pas 1/4). Les dossiers de demande d'asile en France sont en baisse, car on n'a pas décidé par exemple d'accueillir des syriens. Dans le même temps, les demandes d'asile en Allemagne et en Suède ont été multipliées par deux. 

Les titres de séjour délivrés - et donc l'immigration régulière- sont en recul de 11,4% en 2014 (de 35 274 en 2013 à 31 265 l'an dernier). La baisse s'explique par le recul des régularisations pour motif familial (-14,5%) et concerne surtout les parents d'enfants scolarisés et des personnes résidant en France depuis plus de dix ans. Les régularisations pour motifs économiques elles, ont augmenté de 9,4%. 

Nationalité française: on compte 77 335 nouveaux Français (+10,9%). La nationalité française a été acquise par décret ou par mariage.  


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