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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 05:26

Idées préconçues, discriminations... A l'heure de la crise des réfugiés, le Défenseur des droits Jacques Toubon déplore, lundi 9 mai, dans un rapport une "logique de suspicion" envers les étrangers, qui guide le contrôle de l'immigration et pèse sur la vie quotidienne. Ce rapport publié lundi, qui s'appuie sur un recensement des actions juridiques menées par le Défenseur, veut "pointer l'ensemble des obstacles qui entravent l'accès des étrangers aux droits fondamentaux", et mesurer "l'écart entre les droits proclamés et les droits effectivement exercés".

Une "logique de suspicion irrigue l'ensemble du droit français applicable aux étrangers (...) et va jusqu'à 'contaminer' des droits aussi fondamentaux que ceux de la protection de l'enfance ou de la santé", dénonce-t-il. Soulignant que les règles de droit consacrées aux étrangers sont autant de choix "qui reposent parfois sur des considérations subjectives, fluctuantes, empreintes de protectionnisme, voire de méfiance", il note que "c'est dans ce contexte que se développent des idées préconçues, des mythes".

L'immigration, "consubstantielle à la construction de la France"

Parmi ces présupposés à "déconstruire", Jacques Toubon cite la crainte de "l'appel d'air", ou celle d'une remise en cause de "l'identité française": l'immigration est un fait "consubstantiel à la construction de la France" et"aucune période de l'histoire de l'immigration, aussi intense soit-elle, n'a modifié le socle des valeurs républicaines communes", selon le Défenseur des droits. Une première partie consacrée à l'entrée des étrangers fait état d'"atteintes au droit dans la délivrance des visas", notamment pour les parents de Français sur le motif du "risque migratoire". Le Défenseur déplore que "la France tend(e) à réduire les voies d'immigration légales, alors même que la situation en Syrie accroit la pression migratoire".

Réitérant des réticences déjà exprimées sur l'accord UE-Turquie visant à dissuader les migrants et à faire face à la crise des réfugiés, il note qu'en France, "l'objectif de 'sécurisation' des frontières" n'est "en rien dissuasif, les exilés ayant derrière eux un parcours migratoire déjà semé d'obstacles et de prises de risques". Pour ceux qui atteignent le territoire français, le rapport pointe "des entraves au droit de demander l'asile à la frontière" et "le maintien en zone d'attente, source de privation des droits".

Des contrôles d'identité qui servent "à cibler des étrangers"

La deuxième partie du rapport, consacrée aux étrangers déjà présents en France, parle d'"une égalité de traitement avec les nationaux mise à rude épreuve". "Entraves à l'accès au droit" en matière de prestations familiales,"discriminations" pour certains minimas sociaux... Le Défenseur s'inquiète aussi de "restrictions d'accès à l'emploi", notamment pour les métiers en tension qui font l'objet d'une autorisation, ou pour les demandeurs d'asile. Il souligne combien les contrôles d'identité servent souvent "à cibler des étrangers" dans une logique de contrôle migratoire.

Jacques Toubon revient longuement sur le sort des mineurs non accompagnés, l'un de ses sujets d'inquiétude récurrents. Accès aux droits et à la justice "défaillant", conditions de prises en charge "inquiétantes", absence de procédure spécifique pour la demande d'asile... Pendant l'évaluation de leur situation, "ces enfants devraient être protégés de manière inconditionnelle, ce qui n'est pas toujours le cas".

Réitérant des réticences déjà exprimées sur l'accord UE-Turquie visant à dissuader les migrants et à faire face à la crise des réfugiés, il note qu'en France, "l'objectif de 'sécurisation' des frontières" n'est "en rien dissuasif, les exilés ayant derrière eux un parcours migratoire déjà semé d'obstacles et de prises de risques". Pour ceux qui atteignent le territoire français, le rapport pointe "des entraves au droit de demander l'asile à la frontière" et "le maintien en zone d'attente, source de privation des droits".

Des contrôles d'identité qui servent "à cibler des étrangers"

La deuxième partie du rapport, consacrée aux étrangers déjà présents en France, parle d'"une égalité de traitement avec les nationaux mise à rude épreuve". "Entraves à l'accès au droit" en matière de prestations familiales,"discriminations" pour certains minimas sociaux... Le Défenseur s'inquiète aussi de "restrictions d'accès à l'emploi", notamment pour les métiers en tension qui font l'objet d'une autorisation, ou pour les demandeurs d'asile. Il souligne combien les contrôles d'identité servent souvent "à cibler des étrangers" dans une logique de contrôle migratoire.

Jacques Toubon revient longuement sur le sort des mineurs non accompagnés, l'un de ses sujets d'inquiétude récurrents. Accès aux droits et à la justice "défaillant", conditions de prises en charge "inquiétantes", absence de procédure spécifique pour la demande d'asile... Pendant l'évaluation de leur situation, "ces enfants devraient être protégés de manière inconditionnelle, ce qui n'est pas toujours le cas".

Et sur le site internet de Libération, la possibilité d'accès au rapport sur "Les droits fondamentaux des étrangers en France":

Discriminations, inégalités de traitement, préjugés, méfiance : à l’heure de la crise des réfugiés, le Défenseur des droits Jacques Toubon déplore dans un rapport rendu public ce lundi une «logique de suspicion» envers les étrangers, et pointe «l’ensemble des obstacles qui entravent l’accès des étrangers aux droits fondamentaux» comme la scolarisation ou la santé.

Intitulé «Les droits fondamentaux des étrangers en France», ce rapport de 305 pages (accessible en ligne ici) s’appuie sur un recensement des actions juridiques menées par le Défenseur des droits, et mesure «l’écart entre les droits proclamés et les droits effectivement exercés» par les extra-nationaux. Le texte pointe notamment la banalisation de la discrimination à l'égard des étrangers sur le territoire française : «L’idée de traiter différemment les personnes n’ayant pas la nationalité française, de leur accorder moins de droits qu’aux nationaux est si usuelle et convenue qu’elle laisserait croire que la question de la légitimité d’une telle distinction est dépourvue de toute utilité et de tout intérêt», écrit le Défenseur des droits.

Jacques Toubon appelle notamment à «déconstruire» les «idées préconçues» et les «mythes» qui circulent sur le sujet, comme la crainte de l'«appel d’air», ou celle d’une remise en cause de «l’identité française» ou de «grand remplacement». «Aucune période de l’histoire de l’immigration, aussi intense soit-elle, n’a modifié le socle des valeurs républicaines communes», peut-on lire dans le rapport, qui va également à l'encontre d'un supposé «tourisme social», idée véhiculée par l'extrême droite.

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 20:25

Violences policières - Question de Pierre Laurent à Bernard Cazeneuve

Engagé dans une fuite en avant pour tenter d'imposer sa loi de casse du code du travail, le gouvernement utilise les vieilles ficelles réactionnaires : provocations et violences policières se multiplient. Plutôt que de rétablir le dialogue, tous les motifs sont bons pour s'en prendre aux syndicats, criminaliser les luttes, faire taire toute contradiction.

Lors des questions au gouvernement, Pierre Laurent, sénateur de Paris et secrétaire national du Parti communiste français interpelle le ministre de l'Intérieur sur cette stratégie de la tension et les violences policières qui l'accompagnent.

"Depuis maintenant deux mois, les manifestations se succèdent contre la loi travail très majoritairement rejetée dans l’opinion publique.

Ces manifestations ont toute légitimité à se poursuivre puisque le gouvernement s’obstine sur ce qui fonde la contestation. Vous êtes sans majorité pour faire voter ce texte, prêt à utiliser une nouvelle fois l’arme anti-démocratique du 49-3. Le retrait du texte serait la seule issue raisonnable.

C’est dans ce contexte que des questions lourdes sont soulevées sur les consignes données aux forces de l’ordre face aux mobilisations.

Depuis le 9 mars, un scénario identique se répète. Dans les cortèges, on constate la présence inhabituelle des forces de police – en tenue ou en civil- au contact direct des manifestants, provoquant des tensions croissantes, des violences et des arrestations qui visent, non pas des casseurs, mais des jeunes manifestants et des syndicalistes. Les témoignages s’accumulent.

Vous le savez nous rejetons la violence de quelques casseurs qui dessert les mouvements.

Nous savons aussi la fatigue des policiers et la dangerosité de l’exécution d’ordres qui mettent en cause leur sécurité, comme celle des manifestants.

Mais les comportements inadmissibles formellement constatés se multiplient, ainsi qu’un usage disproportionné de la force avec l’utilisation massive de gaz lacrymogène et, plus grave, des nouveaux lanceurs de balles de défense qui ont fait perdre un œil à un jeune étudiant en géographie de 21 ans.

Faut-il rappeler ce qu’écrivait le préfet de police Grimaud le 29 mars 1968 : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. »

M. le Ministre, allez-vous enfin renoncer à l’intimidation et à la stratégie de la tension pour faire respecter le droit constitutionnel de manifester ?

Allez-vous interdire l’utilisation des lanceurs de balles de défense dans les manifestations, comme le recommande le Défenseur des droits, l’usage de ces armes ayant provoqué 39 blessés graves et un mort entre 2014 et 2015 ?

Plutôt que répondre aux questions posées, Bernard Cazeneuve choisit l'outrance et l'amalgame. Face à la stratégie de tension du gouvernement nous resterons calmes et déterminés dans notre combat pour le retrait de la loi El Khormi et pour le droit de manifester.

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 20:22

Loi Travail: « Non au 49-3 ! » : Appel d'Eliane Assassi, André Chassaigne et Pierre Laurent

Le débat sur la loi Travail est très mal engagé. L'examen du texte est en cours à l'Assemblée nationale alors que l'opposition à son contenu reste majoritaire dans le pays et que les mobilisations se poursuivent pour exiger son retrait. Le gouvernement se dit prêt à accepter des modifications, dont on ne sait d'ailleurs pas ce qu'elles deviendraient après un examen du texte au Sénat, mais il refuse de mettre en cause des points clé qui fondent la contestation, notamment sur l'inversion de la hiérarchie des normes. Dans ces conditions, il est de moins en moins probable que le texte obtienne une majorité. Si nous parvenions à cette impasse, la conséquence logique devrait être l'abandon du texte et l'ouverture d'une nouvelle discussion avec les syndicats sur des bases différentes. Des propositions existent pour cela.

A l'opposé de cette solution démocratique et raisonnable, le gouvernement envisagerait le recours au 49-3. Certains présentent l'utilisation du 49-3 comme la conséquence de l'absence de majorité, voire d'une obstruction parlementaire. Nous récusons cette analyse et la banalisation de cet usage. Si un texte n'a pas de majorité, le gouvernement doit en abandonner l'examen et reprendre une nouvelle discussion s'il le juge nécessaire. C'est la démocratie .

Le 49-3, dont nous demandons la suppression dans la Constitution, est au contraire une disposition anti-démocratique et anti-parlementaire. Il a toujours été utilisé pour permettre à un gouvernement le passage en force.

Nous appelons les parlementaires, tous les citoyens, ceux qui sont engagés dans les mobilisations contre cette loi, comme ceux qui ne le sont pas mais sont eux aussi concernés par le respect de la démocratie et des droits du Parlement, à exiger du gouvernement qu'il renonce à utiliser le 49-3 pour imposer la loi Travail.

Ensemble, refusons ce déni de démocratie!

Éliane ASSASSI, présidente au sénat du groupe CRC

André CHASSAIGNE, président à l'Assemblée nationale du groupe GDR

Pierre LAURENT, secrétaire national du PCF

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 18:30

Le système Dassault arrive devant les assises de l'Essonne


"Serge Dassault, 90 ans, patron du groupe Dassault, sénateur LR et ancien maire de Corbeil-Essonnes (1995-2009) © Reuters Un homme de main de Serge Dassault est jugé à partir du 10 mai à Évry (Essonne) pour tentative d’assassinat sur un boxeur qui avait piégé le milliardaire au sujet de la corruption électorale présumée à Corbeil-Essonnes. Le « système » mis en place par l’ancien maire et sénateur LR, convoqué comme témoin, sera au cœur des débats."

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 17:28

Affaire Baupin : Violences sexistes en politique, la vérité s’impose

La presse révèle ce matin le témoignage de femmes, élues ou collaboratrices, qui affirment avoir été harcelées et agressées sexuellement, par Denis Baupin, député et vice-président de l’Assemblée Nationale qui a quitté EELV il y a quelques semaines.

En respectant naturellement la présomption d’innocence, à laquelle chacun a le droit, si ces faits sont avérés, ils sont extrêmement graves.

Ils témoignent, une nouvelle fois, de la difficile mise en lumière par les victimes de ce genre d’agissements, et de l’existence de comportements sexistes dans le monde politique, comme ailleurs.

Ces femmes ont eu le courage de témoigner pour que cesse enfin la loi du silence. Il est intolérable que de telles pratiques puissent perdurer. Les hommes politiques ne sont pas au-dessus des lois. Comme tout citoyen, ils doivent les faire respecter, d’autant plus qu’ils les élaborent et les votent la main sur le cœur !

Les violences faites aux femmes sont un fléau qui gangrène le vivre ensemble, le respect mutuel et qui empêche tout progrès durable en termes d’égalité entre les femmes et les hommes.

Les militantes et militants communistes se battent, aux côtés des associations féministes, des femmes et des hommes de progrès pour en débarrasser la société.

Pour nous, c'est tolérance zéro à l'égard des violences faites aux femmes.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Laurence Cohen, responsable nationale de la commission féministe du PCF

Lire aussi sur Médiapart:

Des femmes dénoncent les agressions et harcèlements sexuels de Denis Baupin "Denis Baupin © Reuters Mediapart et France Inter ont recueilli des témoignages sur des faits pouvant être qualifiés d’agression et de harcèlement sexuels attribués au député de Paris Denis Baupin. Quatre élues ont décidé de briser l’omerta et parlent à visage découvert. Vice-président de l’Assemblée nationale, Denis Baupin a récemment quitté la formation écologiste EELV."

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 06:13

Hollande ou le marathon des promesses suspendues


"Conférence de presse à l'Elysée le 18 septembre 2014. © Reuters Rester une promesse : c’est le défi de François Hollande s'il veut conserver le pouvoir en 2017. Comme tout homo politicus néolibéral, il doit promettre encore et toujours en sachant très bien qu’il ne peut pas changer grand-chose pour cause de marchés financiers, de mondialisation, de construction européenne. Sa politique ? Une gestion des attentes non satisfaites."

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 05:33

Quatre ans de François Hollande à l'Elysée: la photographie du chômage avant/après

http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/06/hollande-chomage-elysee-presidentielle-2017-emploi_n_9828310.html?ir=France

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 19:16

Décès de Siné : "Mourir, plutôt crever" (Pierre Laurent)

Siné est mort ce matin. C'est un ami, un compagnon qui nous quitte avec le panache du caricaturiste de génie. J'ai bien connu Siné, quand « l'oeil de Siné » égayait chaque semaine les colonnes de l'Humanité Dimanche. Nous adorions sa plume acerbe, son doigté, son humour noir qui faisait grincer les bourgeois.

Siné c'est d'abord une conscience de classe. Il a toujours su de quel coté de la barricade il était et pour quoi il luttait. Son journal était en vente à la manifestation du 1er mai, comme il l'était chaque année au stand de Noisy-le-Sec à la fête de l'Humanité. Il nous laisse des milliers de caricatures, qui vont continuer à nous faire « marrer » parce qu'elles tapent juste, là où çà fait mal.

J'adresse à sa femme, à toute sa famille, à tous ses proches, amis, lectrices et lecteurs du Siné mensuel, de Charlie Hebdo, et de l'Humanité Dimanche mon salut fraternel, ma solidarité dans ce moment de tristesse.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

Décès de Siné: "Mourir, plutôt crever" : hommage de Pierre Laurent
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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 07:32

Sur les circonstances, voir cet article de Médiapart:

Les migrants réfugiés au lycée Jean-Jaurès, à Paris, sont évacués par la force

"L'évacuation du lycée désaffecté Jean-Jaurès, dans le XIXe arrondissement de Paris, a été émaillée de violences, mercredi 4 mai au matin. Le sort réservé aux 300 migrants expulsés restait flou dans l'après-midi. La préfecture de police renoue avec ses pratiques expéditives du printemps dernier quand les réfugiés étaient pourchassés dans les rues de la capitale."

Le PCF condamne l’évacuation des migrants du lycée Jean Jaurès

MERCREDI, 4 MAI, 2016

HUMANITE.FR

Communiqué des élu-e-s communistes Front de gauche au Conseil de Paris sur l'évacuation des migrants du lycée Jean Jaurès dans le 19ème.

Dès 6 heures ce matin, la préfecture d’Île de France ordonnait l’évacuation des migrants du lycée Jean Jaurès (19e). De nombreux soutiens, dont plusieurs élu-es communistes-Front de Gauche, étaient présent sur place et ont pu observer les conséquences désastreuses du manque de préparation d’une opération marquée par la violence de l’intervention des forces de l’ordre. La préfecture a choisi de donner raison à Valérie Pécresse qui demandait l’évacuation des occupants sans aucune considération pour leur situation sociale des plus difficiles.

Depuis une année, la Ville de Paris est résolument engagée aux côtés des services de l’Etat pour définir des méthodes d’intervention bienveillantes et mener des opérations d’éviction comprenant systématiquement la mise à l’abri et l’accompagnement social des migrants (coordination avec les services sociaux, présence de l’OFPRA, présence de traducteurs, etc.).Pourtant, ce matin la préfecture a délibérément écarté la Ville de Paris de cette opération.

Le résultat est sans appel, plusieurs migrants et militants venus les soutenir ont été gazés et violemment repoussé par les forces de police tandis que les conditions de prises en charge restent des plus opaques et génèrent de nombreuses inquiétudes démultipliées par l’absence de traducteurs au moment de l’évacuation.

Les élu-es communistes-Front de Gauche condamnent fermement cette intervention des forces de l’ordre et demandent au Préfet de Paris de renouer le contact avec la Ville de Paris pour éviter à l’avenir ces opérations lamentables, violentes et dépourvues de tout accompagnement social. Les élu-es communistes-Front de Gauche rappellent leur souhait émis depuis plus d’une année de création d’un guichet unique pour l’accueil des migrants, proposition qui a d’ailleurs été récemment reprise par la Maire de Paris.

Le PCF condamne l'évacuation violente des migrants du lycée Jaurès à Paris
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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 06:39
Loi travail: comment le gouvernement a orchestré la violence (L'Humanité, 4 mai 2016)

Mon ami rennais me racontait hier la manif du 28 avril à Rennes: un hélicoptère survolant la manifestation, des dizaines de rues barrées par des grilles comme à Paris, des CRS tirant au flash-ball du haut des toits, une ambiance de guerre civile installée par le pouvoir, et sur la rue Jean Jaurès, tout un symbole, aux pavés retirés par les jeunes sans qu'ils soient envoyer sur les CRS comme en mai 1968, une pancarte de manifestants qui en dit long " loi travail et jeunesse: nous sommes irréconciliables". La jeunesse de gauche éprise d'idéal risque bien en effet d'être irréconciliable avec ce pouvoir et ces dirigeants socialistes qui sont objectivement ses ennemis.

Et ce sera tant mieux, car sur eux pèsent désormais toutes les couleurs de l'infamie. *

Le journal L'Humanité, mercredi 4 mai, hier a produit un dossier courageux et sans concession sur la brutalisation du mouvement et de la contestation sociale par le pouvoir et la police.

Loi travail: comment le gouvernement a orchestré la violence

Après un mois durant lequel les casseurs ont pu faire ce qu'ils voulaient, la violence policière s'est déchaînée depuis jeudi (28 avril), se tournant contre les manifestants au projet de loi travail. Elle a poussé des organisateurs à interrompre des défilés, comme à Toulouse, et lors des défilés du 1er Mai, singulièrement à Paris. L'occasion de lancer une nouvelle campagne contre les syndicats en pointe de cette contestation. Autre cible, les jeunes. Des lycéens, dont une bonne partie de mineurs, sont également visés par ces méthodes d'intimidation. Une vingtaine d'entre eux, dont de nombreux mineurs, ont ainsi été mis en garde à vue à Nanterre, plus d'un mois après un blocage d'établissement et malgré des témoignages favorables de parents d'élèves et d'enseignants présents alors. Des voix s'élèvent contre l'instrumentalisation des forces de l'ordre à des fins politiques et demandent à savoir qui, et à quel niveau, a décidé de cette stratégie de la tension. Coïncidant avec le début de l'examen, hier, à l'Assemblée, du texte, elle n'a pas dissuadé CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunes de maintenir l'expression de leur opposition.

Violences policières: "La volonté de marquer les chairs de la jeunesse"

Flash-ball, tonfas, grenades en tous genres... Les manifestants sont confrontés à l'arsenal policier et le nombre de blessés augmente à une vitesse astronomique. A Paris et en province, les militants témoignent d'une volonté de stopper le mouvement social à tout prix.

Des quartiers en état de siège, des manifs survolées par des drones et des hélicos. Et des blessés, d'innombrables blessés. Un nouveau chapitre s'est ouvert dans l'histoire déjà bien chargée des exactions de la police française.

"C'est complètement dingue, estime Pierre, militant nantais. Lors du CPE, Dominique de Villepin s'inquiétait, du moins publiquement, qu'un jeune ne se fasse tuer. Les socialistes font mieux: ils s'en foutent complètement".

Pierre avait 16 ans lors du CPE et un tir de Flash-Ball l'a privé de l'usage de son œil droit. Alors que la chasse semble ouverte et la bride lâchée sur le cou des agents, Pierre redoute un nouveau Remi Fraisse; "C'est parti très fort, dès le début. Et si ça continue comme ça, la police va finir par tuer un manifestant". Pierre Douillard est auteur du livre l'Arme à l’œil, violence d'état et militarisation de la police.

Derrière les techniques d'"encagement" des cortèges et des policiers qui ne retiennent pas leurs coups, il voit "la volonté politique de marquer les chairs de la jeunesse, le corps des gens, pour casser le mouvement à tout prix. La répression et l'antiterrorisme, ce gouvernement n'a plus que cela pour tenir debout, de toute façon".

Difficile de tenir le compte des lycéens qui se font ouvrir le crâne, des artères sectionnées par les tirs de Flas-Ball, des yeux éclatés et des commotions diverses. "Effectivement, c'est un vrai miracle que personne ne soit encore mort" estime Gaspard Glantz, en insistant sur le terme "miracle". Gaspard est le fondateur du site Taranis News, spécialisés dans la vidéo coup de poing filmée en tête de manif. Depuis 2009, il a observé les affrontements lors du contre-sommet de l'OTAN, ceux de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes. "On a franchi un cap par rapport à cette époque. Le niveau de violence policière que j'observais une ou deux fois par an, aujourd'hui, je le vois deux fois par semaine. Et en plein Paris".

Il évoque les tirs tendus de lance-grenades fumigènes Congar, les grenades de désencerclement tirées en l'air alors qu'elles sont censées être utilisées au niveau du sol. "C'est devenu le grand n'importe quoi, explique Gaspard. J'espère qu'il est clair pour tout le monde que la jeunesse de ce pays exprime autre chose que son rejet de la loi travail. Il est temps que le gouvernement entende cela et lâche du lest".

A Paris, la manif du 1er Mai a tourné à la bataille rangée. Juliette, étudiante en anglais, hallucine: "il y avait tellement de lacrymo et de bombes au poivre que même les CRS se sont mis à vomir!"

Dans le trajet entre Bastille et Nation, cinq rangées de policiers ont coupé le défilé en deux, pour séparer le bloc de tête et le reste du cortège. Une fois les gens à peu près immobilisés, ils ont essuyé des tirs de lacrymo et des coups de matraque. "J'ai vu un homme d'une quarantaine d'années s'évanouir au pied des CRS, la police charger les gens assis dans l'herbe à Nation et tirer des grenades lacrymo jusque dans les bouches de métro". Plus tard, à Nuit Debout, Juliette voit "des personnes se faire frapper au sol, dans une atmosphère de guerre civile".

Un photographe présent à la manif du 28 avril raconte comment la BAC et les CRS les ont pris pour cible, à coup de grenades lacrymo et de "Alors, on fait moins les malins!". Selon lui, l'objectif était de les neutraliser et de les empêcher de travailler: "Une fois neutralisés, nous ne pouvions plus prendre de photos des violences".

Ce n'est pas beaucoup mieux en province. Alors que l'usage du Flash-Ball reste -relativement - limité à Paris, c'est un véritable festival à Rennes, Bordeaux, Lyon ou Nantes.

Après avoir été lui-même blessé, le militant nantais Pierre Douillard s'est penché sur l'usage du Flash-Ball. L'engin arracheur d’œil a été mis entre les mains des policiers par Nicolas Sarkozy en 2002 mais ce sont les socialistes qui ont fait monter en gamme les agents, en généralisant l'usage du LBD 40. Cette version "fusil" du Flash-Ball, plus puissante et plus précise, fournit actuellement aux hôpitaux le gros des blessés graves.

"Cette arme a réhabitué les policiers à tirer sur la foule et cela n'a rien d'anodin, pointe Pierre. C'est une rupture avec l'ancienne doctrine du maintien de l'ordre qui consistait à faire barrage et à repousser les manifestants. Aujourd'hui, les policiers nous rentrent dedans et font une utilisation industrielle de leur matériel contre toutes les composantes du mouvement social".

Vincent, un tranquille expert-comptable de 66 ans, en a fait les frais alors qu'il défilait à Lyon le 28 avril. Il se croyait pourtant en sécurité, à une trentaine de mètres de la zone de confrontation. "J'ai été touché par un tir de Flash-Ball et une grenade de désencerclement. Une amie a également été touchée et j'ai été demander de l'aide aux policiers". Ce qui lui a valu un coup de matraque d'un policier énervé, calmé de justesse par ses collègues qui l'ont empêché de frapper le sexagénaire..."

Et ça s'appelle les forces de l'ordre. De l'Ordre Nouveau devrait-on dire, celui de la répression systématique des forces sociales qui résistent et combattent les lois et politiques pro-capitalistes et le système politique oligarchique.

A lire aussi, cet interview (dans le même numéro de l'Huma d'hier) du responsable CGT de la police:

http://www.humanite.fr/tout-est-mis-en-place-pour-que-ca-degenere-606373

Entretien. Gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois dénonce une volonté délibérée de « dégoûter les manifestants ». Il raconte les coulisses des violences.

Comment analysez-vous les violences policières qui ont marqué les dernières manifestations contre la loi El Khomri ?

Alexandre Langlois Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont.

Vous parlez d’une « volonté délibérée » que les manifestations dégénèrent. Comment cela se traduit-il pour vous, sur le terrain ?

Alexandre Langlois Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. Mais l’ordre leur est donné par la préfecture de se pousser dans une rue adjacente ! Les collègues leur signalent l’imminence de l’arrivée du groupe de casseurs. Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs…

Au-delà des casseurs, comment expliquez-vous les ruptures de cortèges, l’usage systématique de gaz lacrymogènes, voire les brutalités policières gratuites ?

Alexandre Langlois C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.

Comment les policiers vivent-ils cette situation ?

Alexandre Langlois Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. À la CGT police, nous défendons l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, celle de la déclaration des droits de l’homme de 1789, une « force pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

Et Pierre Laurent sur Europe 1 a dénoncé l'usage abusif de la force par la police:

http://www.europe1.fr/politique/pierre-laurent-pcf-denonce-lutilisation-abusive-de-la-force-de-la-part-de-la-police-2737129

http://www.humanite.fr/tout-est-mis-en-place-pour-que-ca-degenere-606373

Lire aussi sur Médiapart:

Violences policières: des manifestants témoignent
"Manifestation le 1er mai © Reuters Mediapart a recueilli les témoignages de douze manifestants, simples témoins ou eux-mêmes victimes de violences policières lors des manifestations du jeudi 28 avril et du dimanche 1er mai à Paris. Ils évoquent des « scènes de guerre » sur la place de la République et dans les rues adjacentes, « une violence inouïe » de la part de CRS ou encore des stratégies de gestion des foules ayant « mis en danger » les manifestants pacifiques."

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