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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 20:52

Elections présidentielles

Déclaration de la CGT
vendredi 24 mars 2017

La CGT vote pour le progrès social

A l’approche des élections présidentielles, la CGT souhaite continuer de porter des exigences économiques, sociales et environnementales durant cette campagne. C’est plus que jamais l’enjeu de la période et l’exigence des salariés, des retraités, des privés d’emploi et de la jeunesse. Cette campagne électorale s’éloigne trop régulièrement de ces attentes et des vrais problèmes, minée par des affaires ou des débats bien loin du quotidien et de la réalité du monde du travail.

Nous nous félicitons que les luttes de centaines de milliers de salariés, permettent qu’aujourd’hui, les questions du travail, de la précarité, de la protection sociale, de l’égalité femmes-hommes, des salaires, de l’industrie, des services publics, et de paix trouvent une place dans le débat public. Elles doivent s’imposer dans cette campagne politique.

Depuis plusieurs mois, la CGT porte des propositions alternatives économiques et sociales en adéquation avec les exigences, les possibilités de notre époque et les aspirations des travailleurs, retraités, privés d’emplois. 
Elle porte au cœur de sa démarche, la question du travail. Derrière ce mot, nous parlons de son organisation, du paiement des qualifications et de l’expérience, de la formation initiale et continue, des souffrances qu’il peut générer sur la santé.

Il est insupportable que certains perdent leur vie au travail, pendant que d’autres la perdent parce qu’ils n’en n’ont pas.

C’est pourquoi, nous revendiquons notamment une augmentation des salaires et des pensions avec, comme référence, le SMIC à 1800 euros, une réduction du temps de travail avec, comme référence, une durée de 32 heures hebdomadaire, un nouveau statut du travail et une sécurité sociale professionnelle, une protection sociale de haut niveau, des moyens supplémentaires pour les services publics, comme par exemple la santé, la culture et l’éducation, et la construction d’une véritable Europe sociale.

Nous nous félicitons que, pour une part, ces propositions soient reprises par certains candidats.

Dans un pays où les 40 plus grandes entreprises viennent de dégager 75 milliards d’euros de bénéfices et de verser à leurs actionnaires près de 500 milliards en 10 ans, les moyens existent.

Nous alertons le monde du travail contre ceux, à l’extrême droite, dont le FN est l’un des porte-drapeaux, qui prônent la division des travailleurs du fait de leur origine, leur statut ou leur situation sociale. Diviser pour mieux régner, c’est un vieux dicton toujours d’actualité aux yeux de certains. C’est aussi une façon de ménager et de servir les véritables responsables de la crise qui continuent de s’enrichir de façon insolente. Alors qu’au contraire les salariés ont besoin d’être unis.

Ceux qui veulent faire porter au syndicalisme la responsabilité des problèmes de notre pays, jouent à un jeu dangereux. Restreindre le rôle et la place du syndicalisme en imposant de nouvelles règles de démocratie sociale, en favorisant la création de pseudo syndicats ou d’associations pour accompagner les décisions patronales ou gouvernementales, ce n’est pas un signe de modernité et cela dessert l’intérêt des salariés.

Il faut d’abord renforcer le rôle et la place des syndicats en faisant respecter une liberté essentielle, le droit de se syndiquer, de militer et de revendiquer sans peur des représailles.

La liberté syndicale fait partie des droits fondamentaux.

Voter est un droit dont beaucoup de citoyens dans le monde, sont privés. C’est la marque de la démocratie, les travailleurs doivent s’en saisir. Les exigences et les choix du peuple doivent être respectés avant, pendant et après les élections. Les salariés doivent être entendus lorsqu’ils se mobilisent, lorsqu’ils revendiquent et qu’ils proposent des alternatives.

Nous refusons d’avoir le choix entre le pire et le moins pire. Nous voulons le meilleur.

Montreuil, le 24 mars 2017

Elections présidentielles: déclaration de la CGT, 24 mars 2017
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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 20:26
Le Luxembourg est le paradis fiscal préféré de proches de Macron
 PAR MATHIEU MAGNAUDEIX ET ANTTON ROUGET

Le programme d’Emmanuel Macron est assez taiseux en matière de lutte contre les paradis fiscaux. Est-ce parce qu’il connaît trop bien la « grammaire des affaires » ? Plusieurs de ses proches – membres de la campagne, conseillers ou soutiens – ont eu, en qualité de dirigeant d’entreprise ou pour leur propre compte, des activités transitant par le Luxembourg, paradis fiscal au cœur de l’Europe.

 

Emmanuel Macron a bâti toute sa candidature à la présidentielle sur un principe : ne pas faire de promesses qu'il sait ne pas pouvoir tenir. L'ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée, chargé du programme économique de François Hollande en 2012, sait trop combien la promesse du Bourget, non tenue, de domestiquer la « finance » a plombé le quinquennat qui s'achève. Sur ce sujet précis, le programme libéral de l'ancien banquier d'affaires, présenté le 2 mars, alterne entre laisser-faire et modestes intentions régulatrices.

La question de la lutte contre les paradis fiscaux, par exemple, n'occupe que quelques petites lignes dans son programme. L'ancien ministre de l'économie promet d'« alourdir les sanctions » contre la fraude fiscale. Il souhaite faire de la lutte contre l’« optimisation fiscale » des « grands groupes de l’Internet » comme Amazon ou Google, une « priorité » de sa politique européenne.

En réponse à une question posée par Mediapart lors de la conférence de presse organisée pour la présentation de son projet, le fondateur d’En Marche ! a ajouté qu'il n'accepterait « aucun accord commercial qui ne s’accompagne d’un accord d’harmonisation fiscale et de lutte » contre la finance offshore et a indiqué qu'il pousserait « tous les pays membres de l’Europe et a fortiori de la zone euro à éradiquer les traités bilatéraux avec des paradis fiscaux ». Des propositions déjà énoncées en décembre dans Révolution, son livre-programme.

Macron, qui se targue de connaître mieux que les autres la « grammaire des affaires », porte son « pragmatisme » en bandoulière. Il est d'ailleurs bien placé pour savoir que la vie des affaires s'accommode et profite chaque jour de l'existence de règles juridiques et fiscales différentes selon les États. Comme l'attestent plusieurs documents consultés par Mediapart, cinq de ses proches – membres de la campagne, conseillers ou soutiens – ont eu, en qualité de dirigeant d'entreprise ou pour leur propre compte, des activités transitant par le Luxembourg, qui reste malgré la levée du secret bancaire un paradis fiscal au cœur même de l'Union européenne.

Le banquier Christian Dargnat, chargé de la collecte des fonds de la campagne, mais aussi une déléguée nationale d'En Marche !, Françoise Holder, sont concernés. De même que le financier Bernard Mourad et le lobbyiste Mathieu Laine, amis et conseillers d'Emmanuel Macron. Ou le fondateur du site de rencontres Meetic, Marc Simoncini, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, prêt à l'aider « financièrement et médiatiquement » tout en dirigeant une holding dans le Grand-Duché.

Ces activités, si elles sont déclarées au fisc français (ce qui est le cas selon En Marche !), n’ont rien d’illégal. Depuis que le secret bancaire a été levé, le 1er janvier 2015, le Grand-Duché n’est d’ailleurs plus le grand coffre secret permettant l’évasion des riches fortunes. Il reste cependant un point de passage incontournable pour l’optimisation fiscale des entreprises et des entrepreneurs. En 2014, l’affaire LuxLeaks, fruit des révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les « tax rulings » (rescrits fiscaux) pour le compte de 343 multinationales, a démontré le dumping fiscal exercé par le Luxembourg au détriment de ses partenaires européens.

Chargé de la collecte des fonds – plus de 8 millions d'euros déjà recueillis auprès de donateurs anonymes –, mais aussi de la négociation du prêt de plusieurs millions d'euros qu'Emmanuel Macron est en train de contracter en vue du premier tour, Christian Dargnat est un personnage clé de la campagne. Président (bénévole) de l'association de financement d’En Marche !, il a administré pendant six ans un fonds d’investissement au Luxembourg dans le cadre de ses responsabilités à la BNP. Le 25 septembre 2015, Dargnat, alors directeur général de la branche « gestion d’actifs » de la BNP (« BNP Asset management »), a été renouvelé pour un an dans sa fonction d’administrateur de ce fonds d’investissement, « InstiCash », une des plus grosses sicav françaises. Il a démissionné de cette fonction en novembre 2015, avant de rejoindre son champion.

 

« Il ne s’agit pas d’optimisation fiscale mais de flexibilité juridique : le droit luxembourgeois est plus souple, argumente En Marche !. Christian Dargnat était administrateur au titre de ses fonctions, il ne touchait pas de jetons de présence et n’a pas investi un euro dans cette sicav. »

À l’instar de ses concurrents, la BNP ne s’est jamais cachée d’avoir pris la direction du Grand-Duché, par lequel transite de fait une grande partie de l’assurance vie européenne : le Luxembourg offre un réel savoir-faire et une souplesse juridique certaine en termes de conception de fonds d’investissement. Mais il a aussi le mérite de ne quasiment pas taxer les actifs financiers. Comme les révélations Lux Leaks l'ont démontré, le Luxembourg est, grâce aux « tax rulings », un paradis fiscal pour certaines entreprises qui obtiennent du gouvernement des réductions des taux d’imposition sur les revenus de prestations de service de leurs sociétés de gestion de fonds. Ce fut notamment le cas, d'après les documents publiés par l’ICIJ, de la BNP Paribas en 2009 et 2010. Époque pendant laquelle Christian Dargnat occupait déjà des responsabilités au sein de la banque.

Ami d'Emmanuel Macron, Bernard Mourad, ancien numéro deux du groupe Altice dirigé par Patrick Drahi, se retrouve dans une situation assez similaire. Cet ancien de la banque Morgan Stanley se présente comme« conseiller spécial auprès d'Emmanuel Macron » – même si curieusement, En Marche ! assure qu'il n'a pas de rôle officiel dans la campagne.

Bernard Mourad était chargé de l’opération de rachat de SFR par Drahi en 2014. Parmi la myriade de sociétés de télécommunications, câblo-opérateurs et médias du groupe, la holding luxembourgeoise Altice Media Group est chargée des investissements dans la presse. En décembre 2015, lors de l’entrée de la holding de Bruno Ledoux (coactionnaire du quotidien Libération) dans le capital d’Altice Media Group, Bernard Mourad a pris une part dans cette société.

« Il était cadre dirigeant et on lui a proposé de devenir actionnaire du groupe, or les holdings d’Altice sont au Luxembourg, comme c’est souvent le cas dans le cas de LBO[« achat par effet de levier », un type de montage financier très prisé par Patrick Drahi – ndlr], explique En Marche !. Tous ses dividendes ont été intégralement fiscalisés en France. » Bernard Mourad a-t-il cédé cette participation depuis ? Oui, répond l’équipe du candidat, même si les documents luxembourgeois consultés par Mediapart n'ont pas encore été actualisés.

Optimisation

D’autres membres de l’entourage d’Emmanuel Macron ont utilisé la légendaire souplesse juridique luxembourgeoise dans le cadre de la gestion de leurs affaires. C’est notamment le cas de Françoise Holder, déléguée nationale du parti En Marche !, ancienne responsable nationale du Medef et nommée coprésidente du « Conseil de la simplification » lorsque Emmanuel Macron était ministre de l’économie.

Cofondatrice du groupe de boulangeries Paul, elle a participé avec son mari, Francis Holder, au développement de H’Corp, une société anonyme de droit luxembourgeois. Cette holding est une des actionnaires du roi du macaron Ladurée, racheté par le groupe Holder en 1992, et dirigé par son fils David – qui n’est plus résident fiscal français. 

Pour augmenter le capital de H’Corp, Françoise Holder y a investi l’équivalent de 6,3 millions d’euros en 2010, au moyen d'un apport en nature consistant en l’usufruit de 57 444 actions de la SAS Holder qu’elle dirige en France. Des actions quasi instantanément rétrocédées à son fils. Quel est le but de la manœuvre ? Cette question reste sans réponse. « Françoise Holder n’a aucune part dans H’Corp qui appartient à un de ses enfants, s’est contenté d’expliquer En Marche !, malgré nos relances (lire en Boîte noire). Elle ou son ancien mari ne sont impliqués dans aucun schéma d’optimisation fiscale et ne détiennent aucun compte à l’étranger. »

Autre proche d’Emmanuel Macron – il affirme échanger« quotidiennement » avec lui –, Mathieu Laine a lui aussi pris la direction du Luxembourg. Cet économiste et essayiste très libéral, ancien conseiller d’Alain Madelin,prônait il y a quelques mois encore une alliance entre François Fillon et Emmanuel Macron. Propriétaire des cabinets de conseil Altermind et Altermind UK à Paris et Londres, il a fondé en 2013 la holding « Altermind Group » dans le Grand-Duché. Dotée d’un capital de 2,78 millions d’euros, cette dernière a vocation, dit-il, à« faciliter l’internationalisation » de ses activités « dans un environnement juridique et fiscal stable et incitatif  ».

Ce montage permet-il de drainer vers le Luxembourg une partie de ses revenus tirés de ses activités dans l’Hexagone ? « Altermind France paie évidemment tous les impôts liés à son activité en France », répond l’économiste. Résident fiscal au Royaume-Uni depuis 2013, il juge que « la structure de [ses] sociétés n’implique aucune optimisation fiscale particulière au regard de la fiscalité française ».

Il est aussi question de millions d’euros avec Marc Simoncini. Le patron du site de rencontres Meetic, tête de proue de la French Tech tant vantée par Emmanuel Macron, est un fervent supporter de l’ancien ministre, qu’il a promis de soutenir « au maximum», « financièrement et médiatiquement ».

Simoncini dirige dans le Grand-Duché la société « Oxley Properties » depuis 2010. En avril 2011, son mandat d’administrateur a été renouvelé pour six ans. Cette coquille, rapatriée des îles Vierges britanniques vers le Luxembourg, est en réalité la maison mère du célèbre opérateur français de poker en ligne Winamax, que Simoncini a racheté en 2010 avec Alexandre Roos et Christophe Schaming, deux des fondateurs de la messagerie Caramail chère aux internautes de la fin des années 1990. Joueur de poker réputé, le chanteur Patrick Bruel a lui aussi investi dans la holding, comme l’avait révélé L’Express en 2012. « En soi, cette localisation n’est pas illégale, mais ses bénéficiaires peuvent ainsi échapper à l’impôt français », écrivait alors l’hebdomadaire, estimant que « ce montage a déjà permis à Bruel et à ses associés de placer jusqu’à 1,14 million deuros au Luxembourg ».

 

Interrogé à l’époque par l’AFP, le président de Winamax, Alexandre Roos, avait assuré :« Nous payons tous nos impôts [sur le revenu et ISF] en France, où nous vivons. »Avec 400 000 joueurs et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, la plate-forme de poker en ligne est aujourd’hui le leader incontesté du marché français. Soucieux de se diversifier, Winamax a également investi le marché des paris sportifs en juin 2014.« Winamax a été créée à l’époque où le poker en ligne n’était pas encore légal en France », explique En Marche ! pour justifier l’activité de la holding luxembourgeoise. Mais force est de constater qu’« Oxley Properties » existe toujours…

Pour toutes ces activités, l’équipe d’En Marche ! rappelle leur caractère légal et déclaré. Elle réfute le terme d’« optimisation fiscale », préférant parler du Luxembourg comme d’une place financière où règnent sécurité juridique et stabilité fiscale. L’argument paraît recevable pour les fonds type sicav – la situation de Christian Dargnat –, mais il l’est moins dans le cas de holdings personnelles : si le Grand-Duché n’est plus la boîte noire qu’il fut, il reste fiscalement avantageux d’y localiser des montages financiers. « Le maintien d’une certaine compétitivité, loyale, entre les États dans le domaine fiscal est indispensable », justifiait d’ailleurs Pierre Gramegna, le ministre des finances luxembourgeois, au moment des LuxLeaks. Cette tradition, Emmanuel Macron ne semble guère pressé de la bousculer.

 

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 19:41
Macron et Hollande

Macron et Hollande

Étroitement associé à la politique économique du président François Hollande, le candidat du mouvement En marche ! se présente pourtant comme un homme « hors système », loin des partis et des coteries. Cautionnée par la presse, la métamorphose de M. Emmanuel Macron en évangéliste politique masque mal la trajectoire banale d’un technocrate dont l’entregent lui a permis de brûler les étapes.

 
Michel Herreria. — « L’Os de la parole », 2009

Ce 17 mars 2015, l’agenda de M. Emmanuel Macron s’annonce chargé. À 7 h 45, la revue Politique internationale attend le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique pour un petit déjeuner-débat. Au menu : exposé face à un aréopage de patrons, de diplomates et de responsables politiques. Une heure plus tard, direction Bercy. Le ministre participe à l’ouverture d’une conférence sur les dispositifs publics de soutien à l’exportation, où se mêlent hauts fonctionnaires et dirigeants du privé, avant de s’entretenir avec les sénateurs socialistes au sujet de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.

Vers 13 h 15, il retrouve les convives du Cercle Turgot pour un déjeuner-débat. Le président en exercice de ce think tank, M. François Pérol, patron du groupe Banque populaire – Caisse d’épargne (BPCE), l’accueille : « Bienvenue, Emmanuel. Tu arrives juste du Sénat. Y a-t-il trop d’articles à ton projet de loi ? Comme on disait en d’autres temps, trop de notes s’agissant de la musique de Mozart ? » Pareil hommage tient en partie de l’autocélébration, tant la carrière de M. Macron ressemble à celle de M. Pérol : fils de médecin, énarque, passé par l’inspection des finances, par la banque Rothschild et par les services de l’Élysée. Le ministre a vite fait d’emballer financiers, journalistes et autres cadres, qui l’intronisent membre d’honneur de leur cercle. Après les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, M. Macron s’attarde pour un long entretien avec M. Pierre Gattaz, président du Mouvement des entreprises de France (Medef). Puis, Saint-Patrick oblige, il reçoit M. Richard Bruton, son homologue irlandais.

Une succession d’apparitions brèves dans les sphères du pouvoir, avec la volonté de faire forte impression à défaut de laisser une empreinte profonde : ce 17 mars 2015 résume à bien des égards la trajectoire du candidat à l’élection présidentielle française.

Il se rêvait normalien, il atterrit à Sciences Po. Là, l’historien François Dosse le présente en 1999 au philosophe Paul Ricœur, qui cherche une petite main pour achever le manuscrit de La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli (1). Cette collaboration ouvre à l’étudiant les portes d’Esprit, revue intellectuelle française proche de la « deuxième gauche » qui soutint par exemple le plan de réforme de la Sécurité sociale du premier ministre Alain Juppé en 1995. Il y théorise sa conception de l’exercice du pouvoir : « Le discours comme l’action politique ne peuvent plus s’inscrire dans un programme qu’on proposerait au vote et qu’on appliquerait durant les cinq années du mandat (2).  » Au politique, il faudrait, selon lui, un horizon plutôt qu’un catalogue de mesures. C’est auprès de piliers de la « deuxième gauche » qu’il trouve l’idéologie donnant sens à son engagement.

Sous le fouet de la sainte concurrence

Énarque stagiaire dans l’Oise à l’automne 2002, M. Macron se lie d’amitié avec Henry Hermand. Enrichi dans l’immobilier commercial, l’homme d’affaires (décédé en 2016) a été l’une des figures tutélaires et nourricières d’une gauche chrétienne et « anti » : anticommuniste, anticolonialiste et antijacobine (3). Puis, en 2007, le chef de l’inspection des finances, M. Jean-Pierre Jouyet, débauché par M. Nicolas Sarkozy pour le secrétariat d’État chargé des affaires européennes, présente ce jeune homme prometteur à M. Jacques Attali.


L’ancien conseiller de François Mitterrand, qui préside la commission pour la libération de la croissance, le nomme rapporteur général adjoint. On discerne en sourdine dans le document final cette volonté de dépasser des clivages ordinaires que le candidat vocifère désormais sur toutes les estrades. « Ceci n’est ni un rapport, ni une étude, mais un mode d’emploi pour des réformes urgentes et fondatrices. Il n’est ni partisan ni bipartisan : il est non partisan. » Les « non-partisans » de la commission pourfendent « la rente (…) triomphante : dans les fortunes foncières, dans la collusion des privilégiés, dans le recrutement des élites » (4) et défendent un projet de société fondé sur la concurrence et la déréglementation.

Ces esprits inspirés ne se contentent pas de recommander la réorientation massive de l’épargne des Français vers les marchés d’actions six mois avant l’effondrement financier de 2008. La mise en concurrence généralisée revient à opposer entre elles des fractions des classes populaires : fonctionnaires et salariés du privé, artisans taxis contre chauffeurs Uber. Une telle vision du monde sied bien à un fringant inspecteur des finances qui, outre le comité de rédaction d’Esprit, qu’il intègre, fréquente des cénacles sociaux-libéraux et partisans de la construction européenne telle qu’elle se fait, comme En temps réel ou les Gracques. Le premier se présente comme un « lieu de rencontre entre acteurs publics et privés soucieux de confronter leurs expériences et analyses, (…) dédié à la construction de puissantes bases intellectuelles d’un agenda réformiste ». Le second proclame que le marché « est le moyen de remettre en cause les situations acquises, les privilèges et les rentes ».

La rente sociale de M. Macron, elle, reste à l’abri des grands vents de la « modernité ». En 2008, M. Xavier Fontanet, alors président d’Essilor, M. Serge Weinberg, ancien conseiller de M. Laurent Fabius, président du fonds Weinberg Capital Partners, M. Jean-Michel Darrois, avocat d’affaires, et M. Alain Minc — le seul à ne pas avoir été membre de la commission Attali — le recommandent auprès de la banque Rothschild. Son ascension y sera fulgurante, grâce à un marché conclu en 2012 pour le compte de Nestlé, dont le président, M. Peter Brabeck-Letmathe, avait participé à ladite commission.


M. Attali a présenté M. Macron à M. François Hollande en 2010, lorsque celui-ci ne dirigeait plus le Parti socialiste (PS) et que M. Dominique Strauss-Kahn ou Mme Martine Aubry semblaient assurés de jouer les premiers rôles aux primaires de 2011. Le jeune trentenaire coordonne pour le futur président le travail d’économistes comme Philippe Aghion (encore un membre de la commission Attali). Après la victoire de 2012, M. Attali et M. Jouyet — revenu de son aventure sarkozyste et à nouveau intime de M. Hollande — appuient sa candidature au poste de secrétaire général adjoint de l’Élysée, chargé des questions économiques.

En 2014, c’est encore M. Jouyet qui, en sa qualité de secrétaire général de l’Élysée, annonce la nomination de son protégé au ministère de l’économie. « C’est quand même exaltant, à cet âge-là, d’avoir en charge l’économie, les entreprises, l’industrie, tout ça, lui explique-t-il au téléphone juste après l’annonce du remaniement. Tu te rends compte, le numérique, tout ce que j’aurais aimé faire ! Je pensais, quand même, à l’inspection des finances, être le maître, maintenant, c’est toi qui vas être le maître (5).  » Le nom du jeune prodige sera vite associé à une loi qui promeut le bus plutôt que le train, à l’ouverture dominicale des commerces et au travail de nuit. Il assouplit les règles des licenciements collectifs et hâte la privatisation de la gestion d’aéroports régionaux.


À ce stade d’une trajectoire de météore, on distingue déjà l’épure d’un style : être introduit dans une institution de pouvoir par un influent pygmalion, n’y passer que le temps nécessaire à la constitution d’un dense réseau de relations, puis recommencer à un poste d’un prestige supérieur. M. Macron ne restera pas plus longtemps à Bercy qu’à l’inspection des finances, chez Rothschild ou au secrétariat de la présidence : moins de trois ans. Quand il lance à 38 ans, en avril 2016, son mouvement En marche !, il mobilise les contacts accumulés à chaque étape de sa carrière.

À Sciences Po, où il enseigna à sa sortie de l’École nationale d’administration (ENA), M. Macron se lie d’amitié avec M. Laurent Bigorgne. C’est à l’adresse privée de ce dernier qu’il domiciliera En marche ! Fin 2010, M. Bigorgne devient directeur général de l’Institut Montaigne. Du très libéral institut, le candidat débauchera Mme Françoise Holder, codirectrice du groupe du même nom (boulangeries Paul et pâtisseries Ladurée), et recourra un temps aux services de l’agence de communication, Little Wing. Il ne boude pas pour autant les think tanks de l’autre bord politique : il est proche de M. Thierry Pech, ancien cadre de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et directeur général de la fondation Terra Nova, proche du Parti socialiste.

D’anciens membres de la commission Attali se mettent aussi « en marche ». L’essayiste Erik Orsenna était au premier rang pour le lancement du mouvement à la Mutualité (La Tribune, 31 août 2016). La rapporteuse de la commission, Mme Josseline de Clausade, passée du Conseil d’État à la direction du groupe Casino, M. Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT désormais consultant en stratégies sociales, M. Darrois ainsi que M. Stéphane Boujnah, président d’Euronext, la société qui gère les Bourses d’Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Paris, ont fait le déplacement pour le premier grand meeting de campagne, le 10 décembre 2016, à la porte de Versailles. C’est d’ailleurs M. Boujnah, ancien « DSK boy », vice-président d’En temps réel, qui aurait présenté à M. Macron l’homme qui désormais lève des fonds pour sa campagne présidentielle : M. Christian Dargnat. Cet ancien patron de la gestion d’actifs de BNP Paribas et du Crédit agricole a également présidé le comité « Monnaies et système monétaire international » du Medef de 2010 à 2013. Le patron du cabinet de conseil Accenture, M. Pierre Nanterme, autre ancien de la commission Attali et de la direction du Medef — sous la présidence de Mme Laurence Parisot —, a déclaré avoir versé 7 500 euros (le plafond autorisé) à En marche ! (Les Échos, 27 janvier 2017).

Côté syndical, outre M. Kaspar, la connexion macronienne se nomme Pierre Ferracci. L’homme a transformé le cabinet d’expertise Secafi, proche de la Confédération générale du travail (CGT), en un groupe spécialisé dans le conseil aux syndicats, aux représentants du personnel et aux directions d’entreprise, le groupe Alpha. Son fils Marc et sa belle-fille Sophie occupent une place importante dans la garde rapprochée du candidat. Témoin de mariage du couple Macron, le premier est professeur d’économie, chercheur associé à la chaire « Sécurisation des parcours professionnels » que cofinancent à Sciences Po le groupe Alpha, la société de travail intérimaire Randstad, Pôle emploi et le ministère du travail. Avocate d’affaires, la seconde fut cheffe de cabinet du ministre à Bercy avant d’intégrer son équipe de campagne.

D’autres anciens membres du cabinet ministériel ont rallié En marche ! Son directeur (6), M. Alexis Kohler, qui a rejoint la direction financière du deuxième armateur mondial, MSC, continue de conseiller M. Macron, quand son adjoint, M. Julien Denormandie, se consacre à temps plein à la campagne. Tous deux sont passés par le cabinet de M. Pierre Moscovici, aujourd’hui commissaire européen.

Le conseiller chargé de la communication et des affaires stratégiques de M. Macron à Bercy, M. Ismaël Emelien, fait appel à des entreprises spécialisées dans la collecte et l’analyse de données de masse afin de caler l’« offre » politique sur les desiderata des électeurs (Le Monde, 19 décembre 2016). Le porte-parole d’En marche !, M. Benjamin Griveaux, ne faisait pas partie de son cabinet ministériel, mais il cumule les propriétés de ses jeunes membres : surdiplômé — École des hautes études commerciales (HEC) de Paris, Sciences Po —, formé au sein de la droite du PS (auprès de MM. Strauss-Kahn et Moscovici), passé par un cabinet ministériel (celui de Mme Marisol Touraine). En outre, il a exercé des mandats électoraux (à Chalon-sur-Saône et dans le département de Saône-et-Loire), tout comme le secrétaire général d’En marche !, le député et conseiller régional du Finistère Richard Ferrand, ancien directeur général des Mutuelles de Bretagne.

Héritier de la noblesse d’État

Ainsi l’homme qui se présente comme neuf, sans passé et sans attache incarne-t-il, tant personnellement que par son entourage, l’héritage cumulé de la noblesse d’État (Bercy), de l’expertise et de la haute finance : le noyau du « système », en somme, que sanctionne son appartenance au club Le Siècle.

Trente ans après que M. Hollande, M. Jouyet et quelques autres caciques socialistes ont proclamé que « la gauche bouge (7)  », la vieille garde et les Jeunes-Turcs de M. Macron rejouent l’éternelle histoire du modernisme : un homme situé au-dessus des partis qui agrège les bonnes volontés, les compétences techniques et les méthodes dernier cri pour piloter le pays. Dès lors, l’essentiel n’est pas d’avoir un programme. C’est de rassembler, de la droite de la gauche (par exemple M. Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, connu pour sa sollicitude envers la hiérarchie catholique) à la gauche de la droite (comme la députée européenne Sylvie Goulard, auteure de l’inénarrable L’Europe pour les nuls).


C’est surtout de pouvoir compter sur l’appui d’individus influents, tel M. Jean Pisani-Ferry, ancien commissaire général à la stratégie et à la prospective, et sur les nombreux experts qu’il draine dans son sillage. Cet ancien conseiller de M. Strauss-Kahn et de M. Jouyet sait pourtant l’inconvénient d’un tel positionnement. Peu après le « Brexit », il constatait : « Nous sommes les experts, ceux que 52 % des Britanniques détestent » (Le Figaro, 4 juillet 2016). Il faudra à M. Macron beaucoup de charisme pour maintenir l’illusion qu’il appartient à l’autre camp. Lui suffira-t-il de croiser le mythe pompidolien du banquier lettré sachant conduire les affaires avec le fantasme giscardien du jeune homme progressiste ?


François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

Sociologues. Auteurs de l’ouvrage Le Concert des puissants, Raisons d’agir, Paris, 2016.

[Source : Le Monde Diplomatique]


(1) Marc Endeweld, L’Ambigu Monsieur Macron, Flammarion, Paris, 2015.

(2) Emmanuel Macron, « Les labyrinthes du politique. Que peut-on attendre pour 2012 et après ? », Esprit, Paris, mars-avril 2011.

(3) Vincent Duclert, « La deuxième gauche », dans Jean-Jacques Becker et Gilles Candar (sous la dir. de), Histoire des gauches en France, vol. 2, XXe siècle : à l’épreuve de l’histoire, La Découverte, Paris, 2004.

(4) Commission pour la libération de la croissance française présidée par Jacques Attali, 300 décisions pour changer la France, XO Éditions – La Documentation française, Paris, 2008.

(5) Yves Jeuland, À l’Élysée, un temps de président, documentaire diffusé sur France 3 le 28 septembre 2015.

(6) Les rôles de directeur et de chef de cabinet ne se confondent pas, le second assumant plutôt des fonctions d’organisation.


(7) Jean-François Trans (pseudonyme collectif), La gauche bouge, Jean-Claude Lattès, Paris, 1985.

 
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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 16:20

Hamon-Mélenchon: une victoire, pas deux défaites! Ne laissons pas MACRON, FILLON OU LE PEN gagner! 

Frédéric Boccara

Face au blitzkrieg des droites,
Union – action – plate-forme commune

Chacune des trois droites (F. Fillon, M. Le Pen, E. Macron) programme un blitzkrieg pour recomposer notre pays en phase avec le nouvel ordre que cherche  le capital financier et qu’il n’arrive toujours pas à trouver. Référendum dans la foulée pour l’une, ordonnances en quelques mois pour les deux autres (avec plus de flou chez Macron). Dans tous les cas : profiter d’une tétanisation post-élection pour assommer le mouvement populaire et engager une révolution conservatrice.

Tous les trois cherchent, de façon différente, à répondre aux défis nouveaux révolution informationnelle et numérique, nouvelle phase de la mondialisation (Trump, Chine, Brexit, migrations, militarisation), crise écologique au service du capital financier. F. Fillon s’appuie sur une base sociale traditionnelle, ultra-conservatrice sur les « valeurs » qu’il utilise pour rassurer certains sur le « sociétal », il programme un choc de compétitivité anti-social au service des profits et un enrôlement renforcé dans la guerre économique avec une intégration politique et économique accrue autour de la zone euro au sein d’un pôle eurasien, et avec une militarisation accentuée. M. Le Pen utilise le prétendu « coût de l’immigré » pour masquer le coût du capital, détourner la colère populaire face à l’insuffisance des services publics, aux délocalisations et au chômage, et faire l’Union sacrée nationale derrière le patronat pour une guerre économique renforcée. E. Macron conjugue un appui sur le grand capital et sur les couches moyennes supérieures (cadres supérieurs et aspirants patrons) par un discours chatoyant sur l’entreprise et sur la modernité technologique et sociétale (lui pourtant si ambivalent sur les étrangers vivant en France), pour effectuer lui aussi un choc de compétitivité anti-social, mais dans une fuite en avant fédéraliste vers une intégration européenne atlantiste et un condominium européen de quelques gouvernements au service des grandes multinationales financières.

Face à cela, les enjeux d’une gauche de contenus sont aigus, fondamentaux, pour relever les défis objectifs que le capital financier prétend relever. Mais comment s’attaquer à ces enjeux si, à la présidentielle, la gauche est éliminée dès le premier tour ?

M. Valls battu, cela change la donne. Une plateforme politique est encore possible. On peut partir d’un certain nombre d’objectifs sociaux et écologiques qui sont communs : le rejet de la loi El Khomri, un revenu pour chacun, une émancipation du travail, une nouvelle culture écologique pour une nouvelle production et une nouvelle consommation, le développement des services publics et sortir de l’austérité jusqu’au niveau européen, l’antiracisme et le refus du rejet de l’Autre. L’accord affirmerait que l’enjeu consiste en la conquête de nouveaux pouvoirs sur des moyens financiers au service de ces objectifs, qui doivent être eux-mêmes suffisamment ambitieux. C’est le triptyque fondamental objectifs sociaux et écologiques/moyens sur l’argent/pouvoirs nouveaux qu’a toujours rencontré la gauche ; soit lors de ses échecs (le « Mur de l’argent » durant le cartel des gauches, les « 200 familles » de la Banque de France lors du Front populaire, la « dictature de la finance » depuis 1982-83) ; soit lorsqu’elle a réussi en les affrontant victorieusement (notamment à la Libération).

Ce type d’accord serait une base donnant sens à une unité pour la présidentielle, avec une pluralité de candidatures aux législatives et une conception de l’union pluraliste, reposant sur l’autonomie d’action créatrice de ses composantes et la primauté à l’intervention populaire.

Cette unité est possible dans un débat à gauche, avec des propositions précises. Le débat de la Bellevilloise du 28 février l’a montré. Intitulé La finance est (toujours) notre ennemi, il a rassemblé les 5 formations de gauche pour cette présidentielle (Verts, PS, France insoumise, Ensemble, PCF) ... Parallèlement, un appel à l’unité a été signé en quelques jours par plus de 5 000 personnes. Intitulé Rassemblement à gauche : urgence, il est initié par des citoyens aux engagements différents (syndicalistes, intellectuels, artistes, responsables du PS, responsables du PCF, nationaux et fédéraux, élus...). Il propose 8 points précis avec des éléments de convergence et de débat : Emploi, travail, salaires ; Protection sociale ; Services publics ; Écologie ; Argent ; Europe ; Démocratie ; Egalité et Justice.

Rien n’est donc joué. Il est encore possible de conjurer la catastrophe. Nous refusons la « politique du pire ». C’est la ligne constante des communistes français depuis 1934, qu’ils ont réaffirmée à 94 % pour cette présidentielle en continuant « d’agir jusqu’au bout pour parvenir à une candidature commune et empêcher la victoire de la droite et de l’extrême droite ». Car s’unir, ce serait lancer une dynamique nouvelle, qui peut mener loin.

Il est indispensable de porter des contenus précis dans les deux campagnes : présidentielle et législatives. C’est le moyen de tenir la gauche debout, avec des idées communistes debout et renouvelées, un parti communiste debout en cette année 2017. C’est le moyen de contrer les idées de renonciation, de collaboration avec le grand capital financier ou de rejet de l’Autre. Et ceci, en prenant au sérieux les défis de nouveauté portés par les révolutions informationnelle, écologique, monétaire, démographique et militaire.

C’est le moyen d’unir le plus largement ceux qui souffrent, jusqu’aux élections législatives où peut se manifester une union d’un type nouveau à gauche pour appuyer des candidats présentés par le PCF dans une démarche ouverte, pour battre aussi bien l’extrême droite et la droite que la gauche de renonciation ou que le gauchisme. Ce dernier tend à stériliser la radicalité, à l’enfermer et à conforter ainsi la division, donc la pôle position de Macron, en refusant au nom du « tout ou rien » tout type d’alliance à gauche.

Pourtant, la radicalité est plus nécessaire que jamais. Car ce qui est à l’ordre du jour, ce n’est pas de mettre des digues ou des barrières au capitalisme hyper-financiarisé actuel, mais bien d’engager concrètement le dépassement du capitalisme et du néolibéralisme, pour aller vers une civilisation de partages pour chacun.e, commune à toute l’humanité. Bref, une radicalité en prise sur le réel et non de simple posture. Farfelu ? Loin de là. La social-démocratie est profondément en crise parce que l’ordre du jour est de dépasser le capitalisme. Les gens le sentent bien. C’est pourquoi il serait fou de parier sur une recomposition sociale-démocrate de la gauche, vers une sorte de parti socialiste d’avant 1914, même avec un courant communiste ou marxiste. La recomposition de la gauche se fera sur des idées, et avec une grande dose de communisme autogestionnaire, pour chacun.e. Elle demande un PCF épanoui, autonome, ressourcé dans les luttes du monde du travail et de la société. Un PCF moderne, qui n’a pas peur d’être lui-même. Ce ne sera pas facile, mais nous n’avons pas le choix.

En économie politique, dépasser le capitalisme, c’est relever le défi d’une nouvelle efficacité et se libérer, pour cela, de la domination du capital financier. C’est ce que partagent différents amis d’Économie & Politique à l’étranger que nous avons pu rencontrer ces derniers mois dans leur pays ou en France : Chinois, Russes, Italiens, Brésiliens, équatoriens ou Cubains.

Cette approche peut permettre de construire des majorités autour d’idées, de propositions radicales et réalistes à la fois. La dernière en date s’est formée au Conseil économique social et environnemental autour de l’avis adopté pour « Le financement des PME/TPE au service de l’emploi et de l’efficacité », avis que j’ai présenté. Seul le MEDEF l’a rejeté, avec son satellite CGPME, tandis que la CFDT s’abstenait et que tous les autres groupes l’ont appuyé par un vote positif, toutes les autres confédérations syndicales mais aussi les artisans ou les professions libérales.

Alors portons l’unité et les contenus indissociables, avec un Parti communiste debout et des idées communistes dans la présidentielle et les législatives, pour ouvrir une nouvelle voie, desserrer l’étau, et surtout être utiles à tous et à notre monde. Nous vivons des « temps déraisonnables » où l’on prend « les loups pour des chiens », mais « quand les blés sont sous la grêle / fou qui fait le délicat / fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat ».

Fréderic Boccara

Frederic Boccara

Frederic Boccara

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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 20:27

 Rassemblement Paris
http://www.humanite.fr/videos/les-collectifs-anti-linky-interpellent-les-candidats-la-presidentielle-633741

Et on va leur faire confiance .... ?????
https://blogs.mediapart.fr/andre-locussol/blog/220317/engie-condamne-refuser-linky

https://reporterre.net/Face-aux-methodes-brutales-pour-imposer-le-compteur-Linky-la-resistance-grandit

 

Lire aussi sur le Chiffon Rouge: 

Un déploiement des compteurs Linky qui pose de sérieuses questions et suscite des oppositions fondées

Compteurs Linky: voeu présenté par l'opposition de gauche à Morlaix au Conseil Municipal du jeudi 16 mars 2017 à 18h30

Et le voeu présenté par l'opposition de gauche à Morlaix à l'initiative de Ismaël Dupont, voté par 9 élus (les 8 élus de gauche plus une élue de la majorité d'Agnès Le Brun): 

Voeu présenté au Conseil Municipal de Morlaix du jeudi 16 mars 2017 par Jean-Philippe Bapcérès Elisabeth Binaisse, , Jean-Pierre Cloarec, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Sarah Noll, Valérie Scattolin, Jean-Paul Vermot

Des compteurs Linky qui interrogent et inquiètent: la nécessité d'une information du citoyen et d'un débat contradictoire.

Vu l’article L. 2121-29 du code général des collectivités territoriales ;

Vu l’article L. 2122-21 du code général des collectivités territoriales ;

Vu l’article L. 1321-1 du code général des collectivités territoriales ;

 

ENEDIS a entrepris en décembre 2015 l'installation sur le territoire national des compteurs « Linky » dits compteurs communicants parce qu'ils possèdent la faculté de transmettre à distance les relevés de consommation. Le remplacement des compteurs actuels est inscrit dans la loi de transition énergétique du 18 août 2015, transposition en droit français d'une directive européenne (2009/72/CE). D'ici à 2021, plus de 80 % des abonnés pourraient être équipés du « Linky ».

À Morlaixdes usagers ont été informés que leur mise en place pourrait se faire à compter du deuxième semestre de cette année.

Le remplacement du parc sur l'ensemble du territoire représente une dépense de 5 milliards d'euros pour 35 millions de compteurs installés, avec une durée de vie très limitée (7 à 15 ans). En considération du coût énorme d'une telle entreprise, l'Allemagne a fait le choix de renoncer à l'adoption systématique de ce système (l'obligation n'est applicable qu'aux gros consommateurs d'électricité), suivant les conclusions d'une étude qui indique que l'adoption massive des nouveaux compteurs n'est pas dans l'intérêt du consommateur allemand.

En France un nombre croissant de communes, prenant appui sur leur statut d'autorité organisatrice de distribution d'électricité, contestent la nécessité du remplacement des compteurs existants. À ce jour plus de 300 collectivités, pour des motifs économiques, sociaux, environnementaux et éthiques, ont pris position par un vote de leur assemblée délibérante contre l'installation des compteurs « Linky ».

Nous proposons d'adopter nous aussi un vœu contre le déploiement àMorlaix des compteurs connectés « Linky » en lieu et place des équipements existants .

Considérant que les compteurs électriques relèvent du domaine public de la commune,

Considérant que les communes ont pour vocation de servir l'intérêt général, et que le programme de compteurs communicants, au contraire, s'insère dans une logique de dérégulation de la fourniture d'électricité et vise à favoriser les intérêts privés ;

Considérant que l'exploitation de ces compteurs conduira à la suppression de plusieurs milliers d'emplois (4000 à 6000 selon les études), principalement d'ingénieurs et de techniciens chez ENEDIS, mais également dans les PME sous-traitantes ;

Considérant qu'il est économiquement et écologiquement non justifié de se débarrasser des compteurs actuels alors qu'ils fonctionnent et ont une durée de vie importante, que le coût de cette opération, exorbitant au regard du service rendu, sera à terme répercuté sur la facture de l'usager ;

Considérant que le compteur « Linky » rend possible la coupure de courant à distance et la réduction de puissance, comme l'augmentation automatique des tarifs de l'abonnement si constat d'une consommation supérieure, sans contact humain avec l'usager ;

Considérant que Linky émet un rayonnement électromagnétique du courant porteur en ligne (CPL) et que le Centre international sur le cancer a classé les ondes des radiofréquences comme « cancérigènes possible », de sorte que le principe de précaution devrait s'appliquer ;

Considérant que ce système fait peser un risque sur la confidentialité des données et donc sur la protection de la vie privée ;

Considérant que le compteur communicant n'apporte pas d'avantage significatif du point de vue du service rendu à l'usager, qu'il ne lui permet pas d'évaluer sa consommation énergétique poste par poste, et donc de mettre en œuvre une véritable démarche d'économie d'énergie ;

Considérant que le modèle « Linky » est déjà dépassé, qu'il existe, par exemple, des dispositifs connectés permettant de piloter des appareils électriques ;

Considérant que la dépense générée par ce programme à l'échelle nationale, pourrait être consacrée plus utilement à d'autres investissements, notamment dans le développement des énergies renouvelables ;

Considérant l'article L.322-4 du code de l'énergie qui dispose que les ouvrages et réseaux publics de distribution appartiennent aux Autorités Organisatrices de Distribution (AOD) ;

Le Conseil Municipal, après en avoir délibéré, et avant de se prononcer sur le bien fondé de l'installation des compteurs « Linky » sur le territoire de la commune de MORLAIX et du déclassement des compteurs électriques existants, appelle à l’organisation d’un débat contradictoire afin que chaque citoyen puisse se faire un avis éclairé .

 

Agnès Le Brun sur les compteurs Linky: "on ne peut pas s'opposer à leur installation" (Le Télégramme, samedi 18 mars)

 

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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:27
Ensemble, construisons une majorité de progrès social! La France en Commun: clip de campagne des candidats PCF-Front de Gauche: en 2017, l'Humain d'abord!
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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:24
On apprend que Bruno Le Roux aurait fait 24 CDD pour un montant de 55 000 euros à ses filles. Le népotisme est devenu un fait banal en politique. Bruno Le Roux a disposé pendant son dernier mandat de 1,2 million d’euros de réserve parlementaire et a décidé tout seul de l’attribution de cet argent !!! Il faut que tout cela cesse !!!

 

Jusqu’au bout, un quinquennat marqué par les affaires
 PAR LÉNAÏG BREDOUX

Ce n’est pas le moindre des paradoxes du quinquennat de François Hollande : jusqu’aux dernières semaines avant son départ, le chantre de la « République exemplaire » a été confronté à une série de mises en cause de proches et de ministres, de Jérôme Cahuzac à Bruno Le Roux, qui a démissionné mardi.

 

« Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire. » C’était il y a cinq ans. François Hollande était en campagne et promettait une rupture morale et éthique après le quinquennat de Nicolas Sarkozy. De fait, il n’a jamais été mis en cause dans la moindre affaire judiciaire. Mais son mandat a été marqué par une série de révélations sur ses proches, des aveux de Jérôme Cahuzac à la démission mardi du ministre de l’intérieur Bruno Le Roux.

Le Parquet national financier a annoncé mardi en début d’après-midi l’ouverture d’une enquête préliminaire à la suite des révélations de l’émission de Yann Barthès diffusée sur TMC. Elle portera sur de possibles faits de détournements de fonds publics et recel. Au même moment, Bruno Le Roux a été reçu à l'Élysée par François Hollande, en présence du premier ministre Bernard Cazeneuve. En fin de journée, le ministre de l'intérieur, dont la position était devenue intenable, a annoncé sa démission pour« préserver l'action gouvernementale ».

D’après les informations recueillies par la journaliste Valentine Oberti, les filles de Bruno Le Roux, âgées aujourd’hui de 20 et 23 ans, ont respectivement signé 10 et 14 contrats à durée déterminée (CDD) avec leur père entre 2009 et 2016, d’abord quand il était député de Seine-Saint-Denis, puis patron du groupe PS à l’Assemblée nationale (jusqu’à sa nomination place Beauvau le 6 décembre 2016). Elles auraient ainsi engrangé 55 000 euros d’argent public à elles deux.

La « République exemplaire », déjà bien amochée, aura donc pris un ultime coup à un mois de la présidentielle, alors que François Hollande s’est lancé dans une tournée d’adieux après avoir renoncé à se représenter. Jusqu’au bout, il aura donc été confronté aux erreurs, aux mensonges, aux manquements éthiques et moraux, et aux délits, parfois, de certains de ses camarades de parti et de ses proches. Tous ceux qui ont été mis en cause depuis le début du quinquennat ont dû démissionner. Sauf un, toujours membre du gouvernement : Jean-Marie Le Guen.

La liste est longue. Elle commence par un nom, le plus célèbre, celui du ministre du budget qui promettait de lutter contre la fraude fiscale : Jérôme Cahuzac. Les révélations de Mediapart en décembre 2012 n’avaient pas suffi à convaincre François Hollande de s’en séparer. Il a fallu attendre le 19 mars 2013 pour que le ministre démissionne. En fin d’année 2016, l’ancien député a été condamné à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment. Il a fait appel du jugement.

Dans la foulée de ces aveux, il y a quatre ans, le président de la République avait initié plusieurs textes de moralisation de la vie politique, conduisant notamment à la création du Parquet national financier (PNF) et de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), à l’origine de plusieurs des affaires suivantes, même si la presse s’est bien souvent montrée plus efficace à enquêter.  

C’est par exemple le cas de Yamina Benguigui, ministre déléguée à la francophonie au début du quinquennat. Le 31 mars 2014, la HATVP avait inauguré ses nouveaux pouvoirs en signalant son cas à la justice : elle la soupçonnait d’avoir sciemment dissimulé, par trois fois quand elle était ministre, les parts qu’elle possédait dans une société belge. Le 27 septembre 2016, Benguigui a été condamnée en appel à un an d’inéligibilité, deux mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour des omissions dans ses déclarations de patrimoine et d’intérêts.

Le 17 avril 2014, c’est au tour d’un des plus proches conseillers de François Hollande,Aquilino Morelle, d’être au cœur de la tourmente : Mediapart révèle les conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques quand il était en poste à l’IGAS, l’Inspection générale des affaires sociales, et son attitude à l’Élysée, symbolisée par le« cirage de chaussures ». Dès le lendemain, il est contraint de démissionner. S’il n’a jamais été condamné par la justice (voir notre article expliquant pourquoi l'affaire a été classée sans suite), le conflit d’intérêts était lui avéré.

Dix jours plus tard, le 27 juin, c’est au tour d’un secrétaire d’État, Jean-Marie Le Guen, d’être épinglé par la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique. À l’époque chargé des relations avec le Parlement, ce proche de Manuel Valls a minoré la valeur de ses propriétés immobilières auprès de l'administration fiscale d’environ 700 000 euros, pendant plusieurs années. Mediapart révélait à l'époque qu'il était sous la menace d'un redressement de 50 000 euros sur son ISF (impôt de solidarité sur la fortune), rien que sur l'année 2013.

Depuis, il a également été mis en cause dans un livre des journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, Nos très chers émirs. L'ancien député de Paris est accusé notamment de vouloir minimiser, par le biais d'une agence de communication, les déclarations parlementaires critiques vis-à-vis de la pétromonarchie. Une polémique« honteuse », selon Le Guen, qui a annoncé avoir porté plainte en diffamation et qui est toujours au gouvernement. En décembre dernier, il a même quitté les relations avec le Parlement pour… le Quai d’Orsay, où il est chargé du développement et de la francophonie.

«Aucune protection apportée à qui que ce soit»

Le 4 septembre 2014, François Hollande et Manuel Valls viennent de remanier le gouvernement : fait alors son entrée un jeune député prometteur, promu à Bercy,Thomas Thévenoud. Il ne restera que quelques jours pour avoir omis de déclarer ses revenus en 2012 et pour l’avoir fait avec retard pendant plusieurs années (2009, 2010, 2011 et 2013). Dans un livre paru en mars dernier, il confiait sa conviction d'avoir été viré parce que Mediapart détenait « l’intégralité de son dossier fiscal » et s’apprêtait à le publier. En tout cas, nous enquêtions sur ses manquements. Thomas Thévenoud sera finalement jugé le 19 avril prochain, quatre jours avant le premier tour, pour fraude fiscale.

Deux mois et demi plus tard, le 21 novembre 2014, c’est un proche de François Hollande,Kader Arif, qui est contraint de quitter le gouvernement. La veille, Mediapart a révéléque les bureaux du secrétaire d'État aux anciens combattants avaient été perquisitionnés quelques jours plus tôt, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en septembre sur des marchés publics attribués par le conseil régional de Midi-Pyrénées à des parents de Kader Arif.

L’entourage du président de la République est encore mis à rude épreuve le 3 décembre 2014. Un de ses conseillers à l’Élysée, Faouzi Lamdaoui, doit à son tour démissionneralors qu’il est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d'abus de biens sociaux ». Des accusations ayant trait à la gestion de deux sociétés, auxquelles il était lié avant son arrivée à l’Élysée. En première instance, la procédure a été annulée mais le parquet a fait appel. La date du nouveau procès a été repoussée, en raison d’un nouvel imbroglio lié à la disparition des notes de la première audience.

La liste se conclut, du moins provisoirement, par le nom de Bruno Le Roux, encore un proche de François Hollande depuis de longues années, contraint à quitter le gouvernement moins de quatre mois après avoir intégré la place Beauvau.

Là encore, l’Élysée pourra plaider que le président de la République n’est pour rien dans cette affaire, qu’il n’était pas au courant (c’est même très vraisemblable) et qu’avant l’affaire Fillon, personne, ou presque, ne s’émouvait de la pratique très répandue des emplois familiaux à l'Assemblée nationale et au Sénat. François Hollande pourra aussi rappeler qu’il a fait voter deux lois sur la transparence, parfois contre l’avis de son propre camp, et qu’il n’a jamais jusque-là été mis en cause directement dans la moindre procédure. Ses amis pourront aussi souligner que les affaires visant Nicolas Sarkozy, François Fillon, le Front national et Marine Le Pen sont souvent autrement plus graves. Qu’ils n’ont démissionné d’aucune fonction, et que deux d’entre eux sont même candidats à l’élection présidentielle.

Dans Un président ne devrait pas dire ça… (Stock, 2016), Hollande le disait lui-même :« D’abord, il n’y a aucun système, rien qui soit un mécanisme de financement politique ou électoral, ou personnel. Deuxièmement, il n’y a aucune protection qui soit apportée à qui que ce soit. Troisièmement, la justice et la presse font leur travail jusqu’au bout. Quatrièmement, quand un individu est approché par la justice, il est remercié. »Ajoutant, pour mieux se dédouaner : « Moi, président de la République, je n’ai jamais été mis en examen… Je n’ai jamais espionné un juge, je n’ai jamais rien demandé à un juge, je n’ai jamais été financé par la Libye… »

Il n’empêche : toutes ces affaires resteront comme une tache indélébile sur son quinquennat, renvoyant l’image d’une classe politique déconnectée, parfois tellement sûre de ses privilèges qu’elle en oublie de distinguer argent public et argent privé. Elles sont finalement venues rappeler une évidence : la « République exemplaire » ne se décrète pas, surtout pas depuis l’Élysée, symbole d’une Ve République carbonisée.

 

 
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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:17
Débat télévisé : Mélenchon a marqué des points
JULIA HAMLAOUI
MARDI, 21 MARS, 2017
HUMANITE.FR
Photo Eliot Blondet / AFP
 
Sur les cinq candidats à la présidentielle présents hier soir sur le plateau de TF1, Jean-Luc Mélenchon est jugé parmi les plus convaincants avec 20% des sondés qui le placent en tête, selon l'enquête réalisée par Elabe, derrière Emmanuel Macron 29% , 19% pour Marine Le Pen et François Fillon et 11% pour Benoît Hamon.
Comme son équipe de campagne l’avait annoncé, Jean-Luc Mélenchon s’est attaché, lors du débat organisé sur TF1 hier soir, a déroulé son programme sans toutefois se priver de quelques piques qui ont parfois provoqué l’hilarité de la salle et des quatre autres invités. A l’instar du moment où, en conclusion d’un vif échange entre Benoît Hamon et Emmanuel Macron (le premier acculant le second sur les soutiens financiers de sa campagne potentiellement défenseurs d’intérêts privés), les présentateurs rappellent la présence des autres candidats, celui de la France insoumise, soutenu par le PCF, lâche alors : « il faut bien qu’il y ait un débat au PS ».
Invité à dire quel hôte de l’Elysée il serait, en introduction du débat, c’est en « dernier président de la Ve République » que Jean-Luc Mélenchon s’est d’abord dépeint rappelant son projet de Constituante pour en finir avec « la monarchie présidentielle ». Mais il a également affirmé vouloir s’attaquer aux urgences écologique, sociale et être le « président de la paix » plaidant pour « une France insoumise » en Europe et dans le monde.
Alors qu’a parfois été souligné par les journalistes un accord avec Marine Le Pen sur certaines questions, le gouffre qui les sépare s’est particulièrement exprimé sur le thème de l’immigration. Tandis que la candidate d’extrême droite a déroulé une nouvelle fois son antienne sur l’immigration zéro, "à tout propos on agite des fantasmes et on propose toutes sortes d'épuisettes qui ont toutes des trous dedans", a rétorqué Jean-Luc Mélenchon (un argument aussi valable contre les quotas proposés par François Fillon). « Vous les jetez à la mer ? » quand ils sont là, a poursuivi le candidat assurant que « les gens ne partent pas par plaisir » et plaidant une nouvelle fois pour tarir les causes de ces « exil(s) forcé(s) ». A savoir « les traités commerciaux » qui permettent de piller les pays plus pauvres, « les guerres » et le dérèglement climatique.  "Nous devons traiter (les migrants) quand ils sont là comme nous voudrions être traités si c'était nous qui étions chez eux. Si nous étions dans leurs conditions, alors nous partirions aussi ", a-t-il défendu estimant que sa proposition est la « seule solution rationnelle ».
Sur la laïcité, Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour « appliquer strictement la séparation des églises et de l’Etat » et pour le « respect absolu de la liberté de conscience » rappelant au passage que « 60% des Français » se déclarent « non religieux » ou athées et en ont assez qu’on leur parle sans cesse de religion. Le tout en fustigeant ceux qui se servent de la laïcité comme d’un « prétexte pour s’en prendre à une autre religion, pour être clair aux musulmans ». Et de monter au créneau face à Marine Le Pen, avec Benoît Hamon, contre une laïcité à deux vitesses qui ne s’attaque pas au concordat et, à la suite d’Emmanuel Macron, pour dénoncer la posture de la présidente du FN sur le voile. « Vous ne pouvez pas aller jusqu'à établir une police de vêtement dans la rue » et « empêcher les gens qui portent des cheveux verts » ou « ont des jupes trop courtes ou trop longues », a-t-il lancé avant de fustiger sa façon « insupportable » de créer « deux catégories de Français ».
Le candidat s’est aussi démarqué sur les affaires. Invité à s’exprimer sur la question de la sécurité, il s’en est pris, avant de dénoncer la « surenchère sécuritaire » et de défendre le retour à une « logique de gardien de la paix »,  aux 85 milliards euros qui disparaissent du fait « des tricheurs du fisc, de la corruption et des collusions » affirmant vouloir renforcer la police en charge de ces affaires-là pour que « nous récupérions nos biens ». « Quand vous dites que le débat a été pollué par les affaires de certains d'entre nous - pardon, pas moi!", a-t-il aussi déclaré à un autre moment refusant d’être mis dans le “même sac” que les deux seuls concernés, Fillon et Le Pen, et rappelant qu’il avait intégré à son programme toutes les propositions de l'association Anticor. Et d’estimer qu'il n'était "pas interdit aux électeurs, sachant ce qu'ils savent parce qu'ils en savent beaucoup, de récompenser les vertueux et de châtier ceux qui leur paraissent ne pas l'être".
Sur la question sociale, Jean-Luc Mélenchon a défendu son plan d’investissement pour la relance (fustigeant la politique de l’offre conduite par le gouvernement), la retraite à 60 ans avec 40 annuités ("il faut et il suffit que les femmes soient payées comme les hommes et, à partir de là, les cotisations sociales auxquelles ça donnerait lieu équilibreraient le régime") proposant un débat spécifique à Emmanuel Macron sur sa proposition de retraite par points, la sécurité sociale intégrale (avec un remboursement des soins à 100% et l’intégration des complémentaires), l’application des 35 heures. Il a aussi dit son désaccord « à ce stade » avec le revenu universel proposé par Benoît Hamon préférant que les actifs soient payés pour travailler ou être en formation. Il s’est également écharpé avec le candidat d’En marche ! sur l’inversion de la hiérarchie des normes (l’accord de branche ou d’entreprise qui prévaut sur la loi) qu’Emmanuel Macron propose d’appliquer pour la détermination du temps de travail. « Je ne suis pas pour un code du travail par entreprise comme je ne suis pas pour un code de la route par rue », a tancé le député européen avant de rappeler à l’ex-ministre de l’Economie qui plaidait pour le « dialogue social » que celui-ci défend plutôt un « monologue social » puisque « à la base (dans les entreprises, NDLR) il y a un rapport de forces très mauvais pour les travailleurs » prenant l’exemple des Conti, où malgré les sacrifices imposés aux salariés, la fermeture de l’usine de Clairoix a bien été décidée.
Enfin sur la question internationale, le candidat de FI a fait une proposition qu’il avait peu mise en lumière jusqu’à présent, provoquant un désaccord avec Benoît Hamon. « En Europe, la première chose à faire, c'est une conférence de sécurité de l'Atlantique à l'Oural, parce que toutes les tensions viennent du fait que, quand l'empire soviétique s'est écroulé, personne n'a négocié les frontières avec qui que ce soit”, a-t-il exposé estimant que "c'est le moment de négocier les frontières, pas la guerre, la négociation".
 
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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:09

François Fillon a joué l'entremetteur entre le président russe, Vladimir Poutine, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, et le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi, selon les informations du Canard enchaîné, daté du mercredi 22 mars. L'actuel candidat à la présidentielle aurait touché 50 000 dollars (environ 46 000 euros), via sa société 2F Conseil, pour avoir permis des rencontres au profit de la société Future Pipe Industries (FPI), propriété de Fouad Makhzoumi.

Une activité d'intermédiaire via une société

L'élu et le milliardaire se sont rencontrés à la fin de l'année 2014 à Beyrouth, poursuit l'hebdomadaire. En vertu de la convention nouée entre FPI et 2F Conseil, François Fillon s'était engagé à présenter à l'homme d'affaire libanais des dirigeants et des patrons. Ce qu'il parvient à faire le 19 juin 2015, lors du Forum économique international à Saint-Pétersbourg (Russie).

Les deux hommes rencontrent Vladimir Poutine, puis le PDG de Total, au cours de ce sommet international révèle Le Canard. Une autre rencontre, plus longue, aura lieu à Paris. Pour ce travail, FPI a rémunéré François Fillon 50 000 dollars en deux fois. Contacté par Le Canard enchaîné, le porte-parole de Fouad Makhzoumi a invoqué le "secret des affaires" et la"stricte légalité du contrat".

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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 06:00
Le gouvernement doit dissoudre les groupes d'extrême-droite Brigade juive et Ligue de défense juive qui menacent de mort les militants anti-colonialistes (PCF)

Le gouvernement doit dissoudre les groupuscules d'extrême droite LDJ et BJ

Le gouvernement doit dissoudre les groupuscules d'extrême droite LDJ et BJ (PCF)

Des responsables et membres de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), comme l'an passé, et maintenant du MJCF (Mouvement des jeunes communistes de France) reçoivent des menaces d’une rare violence (menaces de mort ou de viol...) d'un groupuscule fascisant la « Brigade juive » (BJ) et relayé entre autres par la Ligue de Défense Juive (LDJ) qui se déclarent les « défenseurs de l’Etat d’Israël ». BJ et LDJ sont les relais, en France, de l'extrême droite colonialiste israélienne et de la politique de l’actuel gouvernement israélien qui a déclaré une sorte de guerre, en y mettant des moyens considérables, à toute association ou individu qui participe à la campagne BDS International. Ces militants sont ainsi désignés publiquement, leurs adresses et téléphones personnels divulgués sur les réseaux sociaux ; et pris pour cibles d'appels à la haine et d'insultes.

Des plaintes ont été déposées mais le gouvernement français, dont le silence n'est pas compréhensible, doit assurer la protection de ces citoyens qui ont choisi, à travers une campagne pacifique, de faire respecter le droit international et de combattre la colonisation des territoires palestiniens occupés, colonisation qui est un obstacle à une paix juste entre deux peuples et que le Conseil de sécurité de l’ONU a condamnée par sa résolution 2334.

Le Parti communiste français, lui aussi engagé dans la campagne BSD International, est pleinement solidaire des militants de l'AFPS et du MJCF pris pour cibles de ces menaces, et redemande avec la plus grande insistance aux autorités françaises de faire preuve de détermination, de ne pas céder aux pressions des autorités israéliennes. La dissolution de ces groupuscules tel la LDJ s’impose.

Parti communiste français,

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