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Les 11 salariés employés aux guichets des bureaux de Poste de la région de Morlaix ont décidé ensemble de suspendre leur mouvement de grève le 19 octobre 2011, après 8 jours de grève et de mobilisation collective dans tous les bureaux de poste du pays de Morlaix pour sensibiliser la population et faire signer des pétitions.
Ils venaient d'investir le mardi 18 octobre au matin les locaux de la direction à Quimper et la perspective de voir revenir de vacances des salariés non grévistes et se fissurer peu à peu la belle unité des salariés en grève pour la sauvegarde de leurs missions de service public et la reconnaissance de leurs statuts a fait penché la balance pour cette décision d'arrêt de la grève.
Le préavis de grève mentionnait que celle-ci visait le maintien des 30 heures d'ouverture que l'on prévoyait de supprimer dans les bureaux de la région morlaisienne, la conservation des 2,6 postes que la direction entendait récupérer, pour payer son tribut à un objectif national d'économie en "charges de personnel" qui a coûté 11000 postes en 2010, sacrifiés sur l'autel de la rentabilité immédiate. Ils voulaient aussi assurer réellement leurs heures au guichet, faire le métier pour lequel ils s'étaient engagés et formés, et non être détachés avec des lettres de mission en compléments de service (allant de 7h à 20h par semaine) pour faire du classement, des entretiens téléphoniques de démarchage, du rangement pour les activités bancaires...
Les revendications, pour l'essentiel, n'ont pas été satisfaites. La direction de La Poste Morlaix, avec laquelle il a été quasiment impossible de discuter, a cedé sur deux points seulement, qui ne remettaient pas en question ces objectifs de suppression d'emploi et d'extension des lettres de mission qui permettent de récupérer des postes une fois que les titulaires partent en retraite: à Taulé, le bureau ouvrira à 9h au lieu de 9h 30 comme initialement prévu et à Morlaix-Ville, les positions de guichet seront désormais couvertes quand une partie des personnels sera en pause repas, ce qui représente 5h15 d'occupation de poste de gagné par semaine.
Ce n'est sans doute pas grand chose par rapport aux ambitions des postiers et à l'ampleur des sacrifices financiers accomplis pour faire cette grève. En même temps, ces salariés grévistes savaient sur quel terrain ils s'engageaient. Depuis la suppression du statut des PTT en 1990 par le gouvernement Rocard et Paul Quilès, la séparation de la Poste et de France Télécom en 1996, puis la transformation de la Poste en société anonyme en 2010, la direction de la Poste applique nationalement un mode de management néo-libéral intégré par les cadres venus de la base qu'elle forme dans un moule accordé à ses ambitions de productivité, de rentabilité, d'auto-financement, mais non à la nature de ce que devrait être un service public financé en partie par l'impôt.
Une des grévistes morlaisiennes nous a confié qu'il est quasiment interdit désormais aux employés des guichets de bureaux de poste de délivrer de l'argent en espèces contre signature de bordereaux, même quand La Poste n'a pas installé de distributeurs automatiques, et encore plus d'aider des gens âgés ou en situation précaire à remplir leurs papiers... Aller vite, se concentrer sur les opérations rentables plutôt que sur l'humain, aborder le client avec un script de communication préétabli en lien avec les objectifs commerciaux du moment de l'entreprise: voilà ce qui donne aux salariés le sentiment de ne plus pouvoir être des fonctionnaires au service de l'intérêt général et des missions de service public autrefois promues.
Parallèlement, la Poste est décidé à fermer de plus en plus de bureaux ruraux, faisant prévaloir l'objectif de 1 bureau de poste tous les 30 km pour accroître sa rentabilité. Et tant pis pour les personnes âgées, tant pis pour l'environnement que l'on maltraite avec nos circulations de voitures incessantes....
Il est des combats perdus d'avance à court terme qui doivent quand même être menés pour manifester sa dignité, son sens de l'intérêt général, en particulier contre la loi du profit. Celui des grévistes de La Poste de la région de Morlaix en était et leur a permis de conquérir le respect, sinon de la population qui les estimait déjà, du moins de la direction qui les dédaignera moins. Il a permis de sensibiliser la population et les élus ont été obligés de se positionner.
Le PS ne prévoit cependant pas dans son projet de revenir sur la transformation de la poste en société anonyme et les suppressions de poste effectuées depuis 5 ans. Agnès Le Brun, par intérêt électoral et pour ne pas se mettre à dos les élus de la communauté de commune, a fait finalement voter, après avoir jugé positive la réorganisation dans les bureaux de poste morlaisiens, un voeu du Conseil Municipal pour un maintien des heures d'ouverture des bureaux de Poste des communes environnant Morlaix et pour une ouverture le midi du bureau de La Boissière, tout en continuant à approuver la transformation de La Poste en société anonyme et les normes libérales qui sous-tendent sa politique actuelle de chasse aux postes et de course à la productivité.
Les élus de la région morlaisienne (principalement socialistes), quand ils se sont réunis à Plougonven en présence de Mme Le Branchu et Mr Fichet pour défendre le service public de proximité de La Poste et s'opposer aux suppressions d'heures d'ouverture, n'avaient pas prévu au départ d'inviter les salariés de La Poste en grève - leurs conditions de travail quotidiennes n'étaient pas à l'ordre du jour... Il a fallu que nos valeureuses postières accompagné du seul homme gréviste s'invitent eux-mêmes à cette manifestation d'élus hautement médiatisée pour évoquer les conséquences en interne de la transformation du statut et des missions de La Poste et mêler un peu de drapeaux rouges de SUD et de CGT aux tranquilles écharpes tricolores.
On aimerait qu'au-delà des affichages et des protestations d'opportunité, il y ait dans la gauche gestionnaire une réelle ambition de renforcer les services publics et d'aller à rebours de 15 ans au moins de démentèlement néo-libéral du service public: quand à son poids, son extension, mais aussi sa définition profonde, battue en brèche par son alignement sur l'entreprise privée.
On peut toutefois se féliciter que l'opposition de gauche représentée au Conseil Municipal de Morlaix (PS, Idées) ait unanimement décidée de voter un voeu qui indique clairement les responsabilités de la situation actuelle de fragilisation du service public postal dans la région morlaisienne.
Comme nous ne pouvons qu'approuver cette démarche, je me permets ici de citer le voeu voté par la seule opposition.
Ismaël Dupont.
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Voeu rédigé par Sylvain Espitalier (PS) et voté par l'opposition de gauche au Conseil Municipal de Morlaix du 21 octobre 2011 pour le maintien du service public postal:
La Direction Départementale de La Poste envisage de réorganiser les horaires des bureaux du Pays de Morlaix. Les communes de Morlaix, Plouezoc'h, Plougonven, Taulé, Plourin-lès-Morlaix, Plougasnou, Locquirec, Guerlesquin et Plouigneau sont ainsi concernées. A Morlaix, l’ouverture matinale du bureau de poste serait reculée d’une demi-heure et une fermeture entre 12h et 13h30 est envisagée. Le bureau de La Boissière fermerait un quart d’heure plus tôt.
Les bureaux de postes seront par conséquent moins accessibles partout sur le territoire. Ces difficultés d’accessibilité sont de nature à réduire la fréquentation et à justifier, pour la direction, d’autres restrictions encore. La Poste poursuit ainsi sa recherche de productivité à la distribution et aux guichets, conséquence du changement de statut rejeté par 2243 Morlaisiens lors de la votation citoyenne organisée le 3 octobre 2009.
Cette réorganisation, loin d’être positive, représente un recul du service public de proximité, en contradiction totale avec la volonté des élus de réaliser un aménagement équilibré du territoire. Ce recul généralisé des services publics à l’image de la fermeture du Tribunal de Grande Instance ou de la réduction des effectifs de l’Education Nationale affaiblit l’attractivité du pays de Morlaix.
En conséquence, les élus du Conseil Municipal de Morlaix :
rappellent le rôle essentiel des services publics pour l’attractivité du territoire
dénoncent la recherche de la rentabilité au détriment du service rendu aux usagers
exigent le maintien des horaires actuels des bureaux de poste de Morlaix
La responsabilité des élus de la République est de rendre possible l'expression du pluralisme politique et du débat public dans les communes afin que les citoyens aient envie et soient en capacité d'exercer pleinement leur rôle.
Mais, la droite craint comme la peste les réunions publiques qui pourraient démasquer les tenants et aboutissants de sa gestion du pays et contribuer à repolitiser la population.
Dans cette logique, le maire de Morlaix a décidé au mois de mai dernier de revoir les conventions signées avec Morlaix Animation Jeunesse et la MJC pour empêcher la tenue de réunions publiques à caractère politique dans leurs locaux. Les participants de la réunion publique du Front de Gauche, suivis par l'opposition de gauche au Conseil Municipal, ont vivement protesté en juin contre le caractère exigu, mal placé et difficile d'accès des deux seules salles qui nous étaient attribuées gratuitement ainsi qu'à toutes les forces politiques ou syndicales: une salle de classe de 50 places maximum dans l'ancien lycée de Kernégues ou une autre petite salle à l'école de Troudousten.
Le vendredi 14 octobre, une délégation du PCF Morlaix a rencontré le premier adjoint Monsieur Fleury, représentant de Mme Le Brun qui n'a pas daigné nous accorder la rencontre demandée par lettre trois semaines auparavant, et la majorité municipale a opposé son inflexibilité à nos arguments, nous apprenant même que nous ne pourrions plus désormais louer la salle de Ploujean ni disposer de la salle des conférences de la Mairie pour la venue le 29 octobre 2011 de Marie-George Buffet, pourtant ministre pendant plus de quatre ans.
Ces décisions dictées par le seul calcul d'intérêt partisan ne nous surprennent pas venant d'un Maire pour qui Morlaix est un moins un sacerdoce qu'un marche-pied. Déjà parlementaire européen et responsable départemental des élections à l'UMP, Mme Le Brun voit depuis des mois plus loin que son début de carrière déjà bien lancé dans le parti sarkozyste. Mais est-il normal que le Front de Gauche ou le PCF soient désormais contraints d'organiser toutes leurs réunions dans des salles à Plourin les Morlaix ou à Saint Martin des Champs où les municipalités sont beaucoup plus soucieuses de la vitalité de la démocratie? Quoiqu'il en soit, nous ne sommes pas décidés à nous laisser faire et nous riposterons à ce déni de démocratie.
Ce jeudi 13 octobre à Morlaix, nous étions une quarantaine de personnes présentes à la réunion de création du collectif citoyen du Front de Gauche: citoyens impatients d'un vrai changement à gauche, militants politiques, associatifs, syndicaux. Ensemble, nous avons décidé de mener une campagne de terrain populaire et dynamique pour convaincre de l'utilité du vote pour un meilleur partage des richesses, une reprise de contrôle des pouvoirs financiers, une remise à l'honneur des services publics et de la protection sociale solidaire, une démocratisation des institutions françaises et européennes et une planification écologique. Les richesses sont là pour permettre à tous de bien vivre mais elles sont aujourd'hui accaparées par quelques uns ou utilisées pour remettre à flot les banques et leurs actionnaires avant de demander au citoyen de se serrer la ceinture encore et toujours. La crise du capitalisme financier produite par des décennies de politiques libérales nous met dans l'obligation de changer ce système producteur de toujours plus d'inégalités et de mal-être social et nous donne en même temps une formidable opportunité pour inventer autre chose. Distribution de programmes partagés du Front de Gauche dans les marchés et les quartiers, réunions publiques thématiques à petite et grande échelle, évènements festifs et militants...etc., ce ne sont pas les idées qui ont manqué pour faire grandir l'exigence de transformation sociale dans la population en lui donnant accès à nos propositions alternatives crédibles et à la hauteur des enjeux de ce moment historique qui peut accoucher du meilleur comme du pire. Le mercredi 26 octobre aura lieu à 18h (2 petite rue de Callac à Morlaix) la deuxième réunion publique ouverte à tous de ce collectif citoyen du Front de Gauche. Rejoignez-nous nombreux pour être acteurs du changement!
Ce sont eux, photographiés par JL Le Calvez au petit matin, qui ont servi les croissants et le petit dej aux plus valeureux des 700 manifestants du 11 octobre. Bravo pour cette initiative innovante!
Ces photos de JL Le Calvez ont été prises le mardi 11 octobre, premier jour de grève et de piquet de grève devant les bureaux provisoires de la rue de Paris, tôt le matin avant le rassemblement et la manif contre les politiques d'austérité à 10h30. Aux guichets des postes de Plourin, la Boissière, Morlaix Centre, Taulé, Saint Martin, 90% des salariés hors cadres faisaient grève et lancaient dans la bonne humeur et la détermination leur mouvement de grève illimitée en faisant signer des pétitions. Nous avons fait savoir dans la presse, sur ce blog, et dans un tract distribué lors de la manif du 11 octobre que nous les soutenions à 100% dans leur lutte pour le maintien de l'emploi, des horaires d'ouverture des bureaux, de la qualité du service, et de conditions de travail conformes à leur qualification et à leur sens du service public à l'opposé du management néo-libéral et des objectifs de rendement auxquels on les soumet aujourd'hui. Aujourd'hui, mercredi, ces salariés ont déplacé le piquet de grève vers d'autres bureaux pour rencontrer la population et faire signer leur pétition. Demain, ils ont un rendez-vous avec la direction qui jusqu'à présent se défausse de ses responsabilités en disant que ces décisions de fermetures de bureau et de suppressions d'emploi résultent d'accord nationaux entre la direction de La Poste et l'association des maires de France. A Plougonven, les facteurs étaient également en grève aujourd'hui pour s'opposer à un plan de restructuration de la distribution de courrier prévoyant la suppression d'une tournée sur les huit existantes. Les élus locaux de Guerlesquin, Plougonven, comme notre député Mme Lebranchu, et notre sénateur, Mr Fichet, ont été ou vont être alertés par les salariés de La Poste et les syndicats. Leur engagement ferme et résolu à leur côté peut changer la donne, comme cela s'est vu ailleurs grâce à la mobilisation des élus et de la population. Il faut exiger que la direction recule pour le maintien d'une offre de service public de proximité de qualité et il serait souhaitable d'organiser une manif des citoyens et des élus si la direction ne revenait pas sur son plan demain en début de soirée.
Le principe de cette journée de mobilisation interprofessionnelle décidée par l'intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa, a été décidé après l'annonce par François Fillon d'un plan de réduction des déficits portant sur 11 milliards d'euros porté à hauteur de 3 milliards au moins par les salariés.
On peut rappeler quelques mesures emblématiques de ce plan de rigueur:
- une dérisoire taxe provisoire (jusqu'à ce que la France revienne à 3% du PIB de déficit) de 3% sur les revenus supérieurs à 500000 euros qui ne devait rapporter que 200 millions là où un retour au taux d'imposition sur le revenu de 2002 aurait rapporté 10 milliards par an. tandis qu'une annulation de la suppression de l'ISF aurait ramené 2 milliards dans les caisses de l'Etat.
- une multiplication par deux, de 3,5% à 7%, de la taxe sur les contrats "solidaires et responsables" des mutuelles.
- une augmentation de la TVA sur des produits "mauvais" pour la santé pour financer la Sécu.
Rappelons ce que chacun sait: que cette rigueur s'ajoutait à de la rigueur: suppression d'un poste de fonctionnaire sur 2 consécutif à un départ en retraite, assèchement des crédits de l'hôpital public et démentèlement de la protection sociale, stagnation des minima sociaux, allongement de la durée de cotisation et de l'âge minimal de départ pour la retraite...
Ce nouveau tour de vis budgétaire a été dicté par une seule considération, ne pas déplaire aux pouvoirs financiers: rassurer les marchés en se conformant à un agenda européen de l'austérité dont la ligne directrice est fixée par le pacte de stabilité pour l'euro, ne pas perdre la note maximale AAA attribuée par les agences de notation, se donner des marges de manoeuvre pour recapitaliser les banques et socialiser leurs pertes. Etant contradictoire avec l'objectif d'une relance de la consommation et de l'activité, d'une baisse du chômage, ce budget de rigueur qui va être discuté la semaine prochaine à l'Assemblée Nationale a toute chance, comme les plans d'austérité plus drastiques encore imposés en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Irlande et en Grande-Bretagne, de nous plonger durablement dans la récession et d'accroître le poids de la dette: celui-ci a déjà été doublé sous la présidence Sarkozy, passant à 6,7% du PIB.
Cette journée de grève et de mobilisation est donc une journée de riposte qui vise à montrer que les salariés ne sont pas dupes sur le casse du siècle que sont en train de réaliser les banques et les organismes financiers, sur la dictature de la finance qui est en train de s'installer en Europe, et qu'ils exigent que leur gouvernement, y compris et surtout un gouvernement de gauche à l'horizon 2012 (car de la mafia sarkozyste, plus personne n'attend plus rien) réoriente à 180 degrés cette politique.
Cela supposerait d'imposer une autre utilisation de l'argent public au niveau européen, au profit de l'emploi, de l'activité et de la croissance, prenant pour point d'appui une fiscalité réellement redistributive et limitant les revenus financiers et les revenus du patrimoine qui gonflent le poids de cette économie financière qui destabilise nos sociétés, mais aussi un contrôle démocratique de la Banque Centrale Européenne et une transformation de ses missions lui permettant de venir assister directement les Etats endettés.
On peut être sceptique sur l'efficacité immédiate de cette mobilisation interprofessionnelle d'un jour, d'autant que seules la CGT, SUD et la FSU appelaient réellement à la grève, la CFDT et l'UNSA prêchant simplant pour des rassemblements et des actions symboliques, mais il est néanmoins très important de réussir cette mobilisation pour rappeler les exigences non négociables du monde du travail vis à vis des acteurs politiques afin qu'une possible victoire de la gauche en 2012 ne coïncide avec de nouvelles abdications, de nouvelles déceptions.
Or, on peut avoir de vrais inquiétudes quand on voit François Hollande, partisan déclaré d'une politique de rigueur depuis plusieurs mois malgré quelques promesses intéressées de générosité inaccoutumée vis à vis de l'école, se donner pour priorité de revenir à 3% du PIB de déficit d'ici 2013 et placer son action sous l'égide du respect des engagements du pacte de stabilité pour l'euro.
Demain, les communistes seront donc présents à Morlaix pour la manifestation de 10h30 au côté des salariés, des chômeurs, des jeunes et des retraités en colère contre les mesures d'austérité du gouvernement français et des gouvernements européens, en attente d'une autre politique économique et sociale au service de l'emploi, des salaires et d'un meilleur partage des richesses.
Ils apporteront également leur soutien aux salariés de La Poste qui devraient lancer un mouvement de grève illimitée dès le lendemain pour protester contre la gestion néo-libérale de leur entreprise, les suppressions de postes et d'heures d'ouverture dans les bureaux de la région morlaisienne.
Le projet de restructuration dans les bureaux de Poste de Morlaix que nous avions dénoncé en juillet dernier se précise: Morlaix va perdre 10h45 heures d'ouverture de guichet et l'ensemble des bureaux du secteur (Morlaix, Plouezoch, Plougonven, Saint Martin des Champs, Taulé, Plourin) voient leur ouverture au public diminuer de 31h45, ce qui entraîne la suppression de 3 postes à temps plein. Ce projet traduit la décision de sacrifier l'emploi, les besoins des usagers et la qualité du service dans les bureaux de Poste à des objectifs de rentabilité accrue. La section PCF de Morlaix exprime donc son soutien total et sa solidarité aux salariés de la Poste qui vont se mettre en grève illimitée à l'appel de la CGT et de SUD à partir du mercredi 12 octobre et appelle l'ensemble de la population de la région morlaisienne à soutenir massivement le mouvement. Depuis que le gouvernement l'a transformé en Société Anonyme, la Poste est devenue une entreprise comme les autres, préoccupée d'une seule et unique chose: encore plus de rendement, encore plus de profits.
Le maire de Morlaix, dans un entretien du 17 septembre 2011 paru dans Le Télégramme où il prétendait avec un sens prononcé du paradoxe « ne pas faire de politique partisane », s'est à l'inverse félicité de la réorganisation des horaires à La Poste sur Morlaix, qui n'est, selon lui, « en rien une régression ».
Avec esprit de suite, Mme Le Brun soutenait ainsi jusque dans ses dernières conséquences la décision exécutée en mars 2010 par le gouvernement UMP de transformer la Poste en société anonyme malgré l'opposition de 2 millions de français qui se sont déplacé lors de la votation citoyenne d'octobre 2009 pour dire non à ce changement de statut. Après avoir jugé cette réorganisation des horaires à La Poste positive en conseil communautaire, elle a pourtant voté apparemment pour la motion de Morlaix Communauté condamnant ces restructurations: la cohérence a cédé le pas à l'intérêt électoral sans doute.
Renonçant progressivement à sa mission de service public, la Poste fait payer très cher aux communes et donc aux contribuables le maintien des agences postales en milieu rural, tout en diminuant sa présence en personnel dans ces zones qui ont tant besoin du maintien d'une offre de service public de proximité, pour les personnes vieillissantes notamment. Elle différencie de plus en plus ses tarifs-courrier, privilégie les activités bancaires plus rentables et l'automatisation sans tenir compte des besoins des publics les plus âgés et défavorisés.
Les 784 millions de bénéfices obtenus en 2010 sont le résultat de 11694 suppressions d'emplois à temps complet cette année là, de prestations de plus en plus chèrement facturés aux clients-usagers et d'une productivité accrue réclamée au personnel qui contredit sa culture du service public au service de l'intérêt général. Éclatée désormais en plusieurs filiales, la Poste a actuellement pour actionnaire principal l'État, avant que la Caisse des Dépôts et Consignations rentre dans son capital et réclame un retour sur investissement et donc des profits de 15% par an.
Or, c'est cette même Caisse des dépôts et Consignations qui sera chargée de recapitaliser Dexia, la banque franco-belge plombée par ses achats d'actifs toxiques et ses emprunts faits à des collectivités endettées jusqu'au cou: par un système de vases communicants monté pour socialiser les pertes du capital et remettre à flot les actionnaires de Dexia, le contribuable qui finance la Poste, son usager et l'employé, seront les vaches à traire qui permettront de sauver la banque.
On n'a pas fini de réclamer des plans d'économie à La Poste si on continue sur cette voie là. Il faut donc que les citoyens de la région morlaisienne viennent soutenir massivement les personnels grévistes dès l'ouverture de la poste et du piquet de grève rue de Paris à Morlaix le mardi 11 octobre à 8h15. Caisse de solidarité, pétition, manifestation au côté des personnels, collectif de soutien: tout sera bon pour peser dans la balance et faire reculer la direction locale dans des négociations qui sont actuellement au point mort.
Voici un communiqué du COLLECTIF EAU-PUBLIQUE DU PAYS DE MORLAIX envoyé à la presse datant du 19 juillet:
La presse du Samedi 9 juillet notait que le SIVOM avait reconduit le marché de distribution de l'eau potable et celui de l'assainissement à la société VEOLIA ceci malgré l’opposition des élus de la majorité de St Martin des Champs et de la représentante de l’opposition Morlaisienne.
L'absence du Collectif lors de ce vote a été remarquée…par la presse !
Les représentants du Collectif et des associations avaient été invités le mercredi 6 juillet, à participer aux travaux de la Commission Consultative des Services publics Locaux. Cette réunion avait pour but d'entériner les règlements des services d'affermage de distribution d'eau potable et de l’assainissement.
Ce règlement doit obligatoirement être annexé au contrat d’exploitation.
Constatant la volonté de la direction du SIVOM :
de ne pas répondre aux vœux du Conseil municipal de Morlaix et de celui de St Martin des Champs qui demandaient au Président du SIVOM « d’étudier la possibilité d’engager une action en justice contre VEOLIA pour présentation de comptes inexacts »
de précipiter la décision en ce début de mois de juillet (elle avait été annoncée publiquement pour le mois de Septembre !)
Les représentants du Collectif, en accord avec, les représentants des associations, les élus de la majorité St Martinoise et celle de l’opposition Morlaisienne ont décidé de ne pas participer à cette commission pour protester contre ce passage en force et ce simulacre de démocratie.
Cela s’est d‘ailleurs confirmé dès le 8 Juillet, puisque la Direction du SIVOM n’a pas jugé utile de reporter sa décision.
Les deux contrats (eau potable et assainissement) ont donc été attribués à VEOLIA
Certes le Collectif Eau Publique qui dénonce depuis deux ans, la tarification exorbitante de VEOLIA à Morlaix –Saint Martin (53 % supérieure à Lannion exploitée en Régie publique) ne peut que se satisfaire que les tarifs des usagers vont baisser de l’ordre de 30 %, mais comment conserver la confiance à VEOLIA ? :
qui a présenté aux élus 18 bilans annuels en déficit (déficit affiché de 2.5 millions d’eurossur la durée du contrat !!!)
- sans exiger le remboursement des sommes anormalement versées par les usagers (qui si l’on s’en tient à la proposition actuelle de VEOLIA peuvent être estimées à près de 9 millions d’euros sur la période 1992/2012 !)
Les réponses à ces questions restent une priorité pour le Collectif EAU-PUBLIQUE qui entend poursuivre son action en faveur des usagers pour le service public de l’eau !
Depuis sa transformation en Société Anonyme en mars 2010, combattue auparavant par 2 millions de français qui ont voté contre lors d'un référendum d'initiative populaire, la recherche de rentabilité n'a plus de limite à la Poste.
Dans sa quête aux gains de Productivité, à la distribution, aux guichets, le personnel est la variable d'ajustement et les "usagers-clients" subissent directement cette politique d'abandon du service public.
Dans cette optique, une restructuration qui concerne les bureaux de Morlaix, Plourin, Plougonven, Plouézoch, Taulé, Saint Martin des Champs, La Boissière, se profile pour janvier 2011.
Cette réorganisation, si elle voit le jour en l'état, aura de graves conséquences. Qu'on en juge:
- un tiers d'heures d'ouverture en moins pour Taulé et Plourin
- fermeture tous les après-midi pour Plouezoch et Plougonven
- Avancée d'un quart d'heure de la Fermeture de la Boissière.
-Suppression de trois emplois à temps plein.
-Fermeture du bureau de Morlaix entre 12h et 13h30.
Indignez-vous! faîtes connaître votre refus, manifestez auprès de vos élus, du Directeur de la Poste.
Le PCF sera de toutes les initiatives pour combattre ces projets qui privilégient l'argent avant le bien commun!