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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 07:45

Pouvoir permettre à ses enfants d'apprendre la langue bretonne par imprégnation tout en ne les isolant pas des enfants scolarisés à l'école publique ordinaire est à mon sens une chance pour les parents et le signe d'un soutien des pouvoirs publics, dans le cadre d'une défense de la laïcité et du service public national,  à la survie d'une langue régionale plus vieille que le français, héritière de l'ancien gaulois et des dialectes celtiques parents des bretons de Grande Bretagne, qui fut pendant des siècles le véhicule d'une culture populaire extrêmement riche. Dans ce cadre, il était incompréhensible que les parents d'enfants de la filière bilingue du Poan Benn ne résidant pas à Morlaix mais devant y scolariser leurs enfants pour leur permettre d'apprendre très tôt le breton soient contraints, qu'ils soient à l'aise ou juste financièrement, de payer 5,48 € pour la cantine de leurs enfants, et presque autant pour la garderie. Ceux qui avaient deux enfants scolarisés en filière bilingue et qui étaient obligés pour une raison ou pour une autre de les laisser à la garderie le soir ou le matin pouvaient ainsi laisser plus de 20 euros chaque jour pour les frais scolaires annexes... La plupart des parents étaient d'ailleurs tenus de reprendre leur voiture le midi et de quitter la maison ou le travail pour récupérer les enfants afin de les faire déjeuner à bon marché, ce qui privait les enfants de toute une vie sociale, des animations de l'école et des jeux avec leurs camarades.

 

Pendant deux ans, plusieurs parents du Poan Benn  se sont organisés et battus pour abaisser les tarifs scolaires des enfants scolarisés en classe CLIS (classe d'intégration pour des élèves en difficulté scolaire) et des enfants de la filière bilingue mais, l'an passé, considérant sans doute que l'enseignement en breton dans le public a l'école primaire n'était pas un droit mais un luxe qu'il fallait payer, la mairie n'avait reconsidéré ses tarifs que pour les parents d'enfants scolarisés en CLIS, sachant que ces classes adaptées nécessaires pour intégrer des élèves légérèrement handicapés en milieu ordinaire ne pouvaient pas exister dans toutes les communes et qu'il n'y avait aucune raison de pénaliser les parents.  

 

Mais après une ultime médiation d'une délégation de parents de l'école bilingue la semaine dernière, qui a probablement menacé de rentrer dans un rapport de force plus musclé et de plaider pour un transfert de la filière bilingue à Saint Martin des Champs auprès de l'inspection académique, la mairie de Morlaix a accepté sous la pression de baisser d'un euro le prix de la cantine pour les enfants bretonnants des communes de la périphérie morlaisienne sans faire de concessions correspondantes pour les tarifs de garderie.

 

Je crois qu'on peut dire bravo aux parents du Poan Benn pour leur pugnacité et se féliciter que la mairie ait fait ce geste d'apaisement même s'il est vrai que, sur le fond, sa ligne de défense qui consistait à dire que les communes des enfants scolarisés en filière bilingue pouvaient aussi faire un geste pour permettre à des parents qui payaient leurs impôts chez elles d'accéder ailleurs à un service qu'elles n'offraient pas, avait une certaine logique. Seulement, là encore, le manque d'entente entre les élus de la ville-centre et ceux des communes voisines, leur intrinsigeances symétriques, conduisaient à sacrifier les intérêts des habitants du pays de Morlaix en général, qui, même quand ils résident et payent leurs impôts locaux dans une commune de la périphérie morlaisienne, vont souvent travailler et faire leurs achats à Morlaix, ce qui relativise le manque à gagner de la municipalité morlaisienne quand elle subventionne la cantine pour des enfants dont les parents n'habitent pas Morlaix.

 

Cette question soulève aussi plus généralement le problème du poids des tarifs scolaires de restauration scolaire et de garderie à Morlaix: le repas s'élève à 6,72 € pour les instituteurs, à 4,21€ pour les enfants de parents morlaisiens appartenant à la classe moyenne... Ce sont des tarifs beaucoup plus élevés que dans la plupart des autres communes, la municipalité ayant augmenté ces tarifs depuis l'entrée en fonction de la majorité municipale de droite et ayant parallèlement supprimé il y a deux ans le tarif "fréquentation régulière" plus avantageux pour la garderie. Or, dans un contexte où les salaires stagnent, où la précarité gagne du terrain, où le pouvoir d'achat de la majeure partie des français diminue avec la hausse des prix de l'alimentation, de l'énergie, du logement, on pourrait souhaiter une meilleure prise en compte des contraintes financières quotidiennes des morlaisiens.

 

Ismaël Dupont.  

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 09:46

 

Après une lecture soporifique et peu pédagogique du bilan financier de l'année 2010 par l'adjoint aux finances Jean Fleury qui a consisté en un exercice feutré d'auto-félicitation (dette de la ville en baisse de 25% par rapport en 2007, s'élevant tout de même toujours à plus de 15 millions d'euros, section d'investissement qui dégage un solde positif de 1700000 euros, excédent basculé dans le fonds de roulement...), Gwenegan Bui a ouvert les hostilités pour présenter les interrogations et les critiques du groupe d'opposition PS:

« La présentation du compte administratif est un moment important, un moment de vérité. Entre 2009 et 2010, la ville dégage 4,570 millions d'excédent budgétaire si l'on fait le différentiel entre les dépenses et les recettes. Cela veut que cette année, la ville se constitue une cagnotte de 1,7 millions d'euros. Même si on pouvait estimer de garder une épargne de précaution de 700000 euros avec cela, on fait encore pas mal de choses avec un million... Or, à chaque échéance budgétaire, on voit que votre politique se résume à diminuer les investissements et à augmenter les impôts. De plus, à chaque conseil municipal, vous nous dîtes que la ville est en grave difficulté financière et on vote avec vous pour plus de justice dans l'attribution des aides et la répartition des moyens communautaires: or, si à la fin de l'année on revient les poches pleines, comment justifier cet appel larmoyant à la solidarité communautaire?... En 2007, vous avez voté une augmentation de taxes et d'impôts locaux de 1,4 millions d'euros supplémentaires demandés aux morlaisiens jusqu'en 2011, visant notamment à compenser la baisse de 700000 euros de dotation l'État. Vous rendez-vous compte du poids de votre politique pour les classes moyennes? Par ailleurs, avez-vous fait le bilan financier de la fermeture des deux écoles en début de mandat? Quel en a été le bénéfice réel? Y avait-il une urgence cette année à augmenter les tarifs des piscines et du musée des Jacobins sous couvert de « dynamiser les services » comme vous le dites pudiquement. La question que je me pose, c'est: qu'allez-vous faire de ces 1,7 millions d'excédent budgétaire? »

 

Sylvain Espitalier (PS) a complété, dans un discours que l'on ne peut qu'approuver dans ses grandes lignes, le réquisitoire de Gwenagan Bui fondé sur une critique de la politique d'austérité dure aux classes moyennes et sans vision de long terme de la droite morlaisienne: « Les déséquilibres structurels de la communauté de la Baie de Morlaix ne sont pas réglés. Il est temps de desserrer l'étau qui enserre les associations, les personnels, les ménages. De reprendre le fil des investissements d'avenir.

Ainsi, tandis que les associations sont toutes touchées par la crise économique, le désengagement des partenaires (Etat, Région, Conseils généraux, DRAC...), il faut rappeler que vous avez réduit de 15% en début de mandat les subventions aux associations, ce qui se traduit notamment par 310.000 euros retirées aux associations culturelles. Nous revendiquons une ligne de crédit supllémentaire de 100000 euros pour les associations morlaisiennes. Par ailleurs, au Garage, en Cuisine Centrale, les services de fonctionnent pas correctement car ils sont en sous-effectifs. Il faut embaucher et revaloriser les salaires des agents qui perdent beaucoup dans la réforme des retraites. Votre politique se traduit aussi par une augmentation de la fiscalité très lourde pour les classes moyennes, avec en plus des tarifs très élevés qui pèsent sur les familles qui ont des enfants scolarisés dans le premier degré pour les garderies, la restauration scolaire. Les tarifications publiques ont augmenté très fortement. Or, il faut prendre en compte les difficultés des ménages confrontés à la crise économique et sociale et ne pas engraisser la ville inutilement au terme de politique de rigueur implacable sauf s'il s'agit de financer des investissements d'avenir. Une salle de sport en 3 ans, même si nous nous félicitons qu'elle ait pu voir le jour car c'était un projet populaire et consensuel, cela fait un peu court.

Il y avait un projet d'avenir qui vous tendait les bras, c'était celui du pôle gare, où vous auriez pu notamment installé un équipement de type socio-culturel ou centre social qui aurait pu s'accompagner d'une aide de l'État et de la communauté. Or, à aucun moment, vous n'avez su travailler avec Morlaix Communauté en partenariat pour construire ce pôle gare d'avenir ».

 

Michel Le Saint pour le groupe Idées s'est dit en accord avec les critiques des deux orateurs de l'opposition précédents, insistant sur le manque de projet pour la ville de la majorité de droite, en dehors bien sûr de celui de faire des économies (ce qui lui avait semblé également nécessaire en 2007, rapella t-il, car il était en accord avec Agnès Le Brun pour critiquer la mauvaise gestion financière de la précédente municipalité et s'inquiéter des conséquences de l'ampleur de la dette) : « La hausse des impôts vous a donné des marges de manœuvre substantielle qui auraient pu vous permettre d'investir. Pour l'instant, en dehors de la salle de sport, vous n'avez mené à bien aucun projet d'envergure. Vous dites ne pas être inquiète pour l'avenir de Morlaix. Est-ce que cela traduit un électro-encéphalogramme assez plat?... Il aurait possible d'investir sur des postes générateurs d'économie (faire des économies d'eau au stade, des économies d'électricité dans les bâtiments publics...). Mais vous n'avez accepté de financer aucune étude de prospective financière concernant les économies d'énergie. Il aurait été possible aussi de faire des investissements générateurs de recettes (pôle gare, ascenseur panoramique arrimé au viaduc...), ce que vous n'avez pas fait. Être un bon gestionnaire, c'est faire des études prospectives, et cette qualité là, vous ne l'avez pas ».

 

Agnès Le Brun s'est défendue contre ces reproches en se justifiant sur vigueur de sa politique prioritaire de désendettement et en accusant ses adversaires politiques de sombrer dans la facilité d'un discours du déclin en parlant de l'avenir de Morlaix après le départ du Festival des Arts dans la Rue et de la scène nationale du Théâtre. On notera aussi que le maire de Morlaix se disculpe curieusement de ne pouvoir venir en aide efficacement à une forte proportion de la population morlaisienne en situation de précarité en disant que c'est là le lot de beaucoup de villes bretonnes et que Morlaix n'est pas une exception en ce domaine.

N'est-ce pas là reconnaître que la droite au pouvoir en France depuis 2002 n'a fait qu'aggraver la situation des classes moyennes et populaires en diminuant les impôts pour les plus riches et les grandes sociétés privées, en facilitant le recours aux heures supplémentaires non revalorisées, aux contrats précaires, aux bas salaires exonérés de cotisations patronales, en fragilisant la protection sociale (allocations chômage, dé-remboursements de la sécurité sociale, mise en crise des aides à la perte d'autonomie) et les services publics? N'est-ce pas surtout admettre que l'idéologie libérale qu'Agnès Le Brun défend au Parlement européen comme dans les instances nationales de l'UMP est responsable des conséquences sociales calamiteuses de cette politique européenne de suppression des entraves aux mouvements des capitaux, aux délocalisations, à la spéculation financière, et d'offensive générale contre les droits des salariés et les droits sociaux des citoyens pour servir les intérêts des milieux financiers? Elle est facile la pirouette des élus de droite qui s'exonère de leur impuissance à remédier aux difficultés sociales très fortes des territoires qu'ils administrent en mettant en avant la météo qui tout le monde le voit bien est à la crise... sauf qu'il ne s'agit pas d'un phénomène climatique naturel ou même d'une conséquence d'un processus de mondialisation et d'affaiblissement des réserves d'énergie et de matières premières irréversible, mais bien de la conséquence de choix politiques qui ont consisté à dessaisir les peuples de leurs instruments de souveraineté économique et de politique sociale au profit du pouvoir de la finance.

Mais laissons la parole au maire de Morlaix, dont l'emphase, le sens du paradoxe et de la formule publicitaire confinent parfois, comme chez son mentor, le président de la République, au grand guignol ne masqueront pas en tout cas les insuffisances et les dégâts d'une politique de retrait de l'investissement public et du service public au nom d'un objectif général de la dépense publique dans un contexte de crise sociale majeure qui est parfaitement assumé au-delà du vernis compassionnel sur les difficultés des morlaisiens et des services de la ville: « A entendre les conseils municipaux de l'opposition, on pourrait croire qu'on peut être dans le même temps  gras et moribond. Vous passez votre temps dire que la ville meurt et maintenant, il paraît qu'il existe une cagnotte... Mais c'est un projet d'ambition que de vouloir se désendetter. Le projet que nous avons, c'est de nous autoriser à avoir des projets. Nous sommes sur la voie du désendettement. Ce n'est pas très glamour de se désendetter... Mais ce sont ces mesures là qui permettent d'envisager à nouveau des projets d'envergure. Admettez en toute honnêteté que nous avons hérité d'une situation financière catastrophique. Nous avons assumé cet héritage plutôt que de faire l'autruche en continuant à dépenser sans compter et en se disant « Après nous, le déluge... ». Nous avons assumé cet héritage et notre satisfaction, c'est le retour à un équilibre financier... Oui nous sommes gestionnaires, c'est à dire réalistes, clairvoyants et ambitieux. Nous sommes aussi frustrés. Oui, certains services de la ville souffrent, sont en difficulté. Je vous souhaite un jour, vous, élus d'opposition, d'être frustrés de la même manière que nous en face des difficultés à améliorer les choses aussi vite que vous le voudriez. Quand on est en position d'acteur, c'est un positionnement formidable qui oblige à prendre des décisions, à mouiller le maillot, à faire des paris, à apprendre de ses erreurs. Et à être optimiste... Or, quand j'entends cette déploration systématique de votre part, cela m'agace... Bien sûr, il y a à Morlaix beaucoup de chômage, de précarité, de gens qui souffrent. Mais les étrangers de passage nous envient de vivre dans cette ville où il paraît si bon vivre, qui a tant d'atouts? Mais c'est un curieux aspect du tempérament morlaisien de porter un regard si négatif sur cette ville. Mais chaque année de nombreux commerces nouveaux ouvrent leurs portes... Vous dites que nous n'aidons pas les associations qui souffrent... Mais pourquoi voudriez-vous que les associations souffrent moins que les entreprises qui ont elles aussi du mal à payer leurs salariés? L'équité, qui n'est pas l'égalité, c'est la défense de l'intérêt général et la défense des administrés dans leur totalité. Quand nous avons fermé deux écoles en début de mandat, nous voyions la réalité en face, planifions les suppressions de poste dans l'éducation nationale (et cette année, le Finistère doit bien rendre 40 postes dans le premier degré) car la rigueur nécessaire s'applique partout. Dès lors, il fallait anticiper et restructurer pour consolider les positions de la plupart des écoles. Lorsque tout le monde souffre, lorsque tout le monde fait des efforts, pourquoi voudriez-vous que nous fassions exception?... Vous m'avez sans doute trouvé un peu lyrique mais nous sommes à mi-mandats et je voulais montré que nous avons réalisé des projets, et pas seulement la salle omnisports, même si c'est un excellent équipement, et surtout que nous avons fourni un vrai effort de désendettement ».

 

Michel Le Saint n'eut guère de mal ensuite à mettre à confronter le discours du maire de Morlaix à ses responsabilités en tant que responsable politique de l'UMP défendant, sur le plan local comme national, une politique inégalitaire et de casse des services publics:

« Il y a des choses que vous avez dites qu'on ne peut pas laisser passer. Quand vous dites que tout le monde souffre. Non, ce n'est pas vrai, les banquiers se portent très bien. Quand nous disons que les morlaisiens souffrent, ce n'est pas nous qui le disons, ce sont les chiffres. On se demande si vous habitez à Morlaix... Et vous n'êtes pas sans avoir une responsabilité directe dans cette situation de pauvreté alarmante puisque vous avez augmenté la pression fiscale sur les plus défavorisés en baissant le taux d'abattement. Par ailleurs, où est le bilan financier des suppressions des écoles de Troudousten et Emile Zola que nous vous avons demandé? La maison de quartier, qui demande du personnel payé par la mairie contrairement à ce que vous avez prétendu initialement, n'était qu'une compensation vis à vis de la suppression des écoles. Il y a un paradoxe d'ailleurs à faire de cette fermeture d'école un moyen de parer les conséquences négatives des récupérations de poste dans l'éducation nationale, qui se traduisent à Morlaix par la suppression d'un poste à Jean Jaurès, pour des effectifs prévisionnels constants l'an prochain par rapport à cette année. En effet, on est dans un contexte où les regroupements d'école permettent d'accélérer la suppression des postes.

 

Sylvain Espitalier, avant de remettre en cause la délégation de service public pour le stationnement payant un peu plus tard, enfonce le clou: « Il y a bien longtemps que les socialistes ne disent plus que Morlaix se meurt...Ce sont les morlaisiens qui sont dans la difficulté. Vous nous dîtes: c'est la rigueur, mais on va essayer qu'elle ne nous touche pas trop. Mais, concernant les écoles, soit vous défendez la politique du gouvernement de récupération des postes, soit vous défendez les postes: il y a une hypocrisie à prendre faire les deux. Vous avez ouvert la maison de quartier parce qu'après la fermeture de 2 écoles, il fallait forcément un équipement pour maintenir le lien social sur la Vierge noire... Il y a semble t-il chez vous une obsession de la dette. Or la dette peut être considérée comme un pôle d'investissement pour investir sur l'avenir. Cela a été le cas du pôle petite enfance financé en fin de mandat précédent qui donne aujourd'hui pleine satisfaction ».

 

Blanche Magarinos pour le groupe Idées a ensuite accentué des idées qui avaient déjà été évoquées tout en insistant sur les conséquences perverses de la pression fiscale à Morlaix qui fait fuir les classes moyennes et supérieures, et s'alimente elle-même en contribuant à la réduction de la proportion de ménages imposables dans la ville, et donc également au nécessaire relèvement des impôts pour faire face aux dépenses incontournables: « Il n'y a aucune fierté à avoir à dégager sur la ville de Morlaix un excédent de 1,7 millions d'euros alors que les morlaisiens sont étranglés par la pression fiscale. La cour des comptes avait déjà remarqué que la pression fiscale était beaucoup plus importante à Morlaix que dans les communes avoisinantes, ce qui contribuait au dépérissement de la ville, et vous ne faites qu'accentuer ce processus pervers. De manière générale, il faut rappeler que le budget présenté par les municipalités n'est absolument pas le reflet des communes et des habitants. Vous vous êtes depuis le début de votre mandat engagée dans une politique de l'autruche. Il n'y a pas lieu de se réjouir tant que cela. De plus, je me demande où est-ce qu'on en est dans les économies d'énergie et le développement du bio dans les cantines ».

 

Sylvain Espitalier s'est aussi étonné que l'on prétende rebasculer sous forme de 25000 euros de subventions complémentaires à l'association qui gère le théâtre une partie des 32000 euros d'indemnités de maire à laquelle a renoncé Agnès Le Brun cette année parce que la loi lui interdisait de cumuler ses indemnités d'élue au-delà de 8231 € et qu'elle reçoit déjà des indemnités d'élu au Parlement européen comme s'il s'agissait d'une faveur et comme d'un acte de générosité privée. : « La ville de Morlaix ne s'est pas vue contrainte de réduire de 200000 euros la subvention au théâtre, comme vous le prétendez dans des documents officiels. Elle a fait le choix de cette décision. Les 25000 euros que vous reversez au théâtre sont le produit de l'isolement dans lequel vous vous êtes mis en renonçant à la subvention complémentaire des partenaires ». Cette aide complémentaire est d'ailleurs parfaitement insuffisante, comme l'exprime Jean-Philippe Bapceres (Idées), que le maire approuve. Enfin, touchant toujours la politique culturelle, Michel Le Saint dénonce l'inanité de la mesure d'économie de bout de chandelle qui consiste à faire payer l'entrée du musée des Jacobins aux morlaisiens, alors qu'elle était gratuite jusque là: « les morlaisiens doivent s'acquitter d'un tarif de 4 euros pour rentrer au musée. Quand on dépense beaucoup d'argent pour avoir un musée digne de ce nom, il est dommage de décourager les morlaisiens d'y aller, d'autant que les recettes qui peuvent être attendues de cette entrée payante seront dérisoires par rapport au coût du musée ».

 

 

En fin de conseil municipal, Michel Le Saint a lu une motion rédigée par lui et lue au préalable à une réunion du collectif eau publique Morlaix-Saint Martin des Champs pour que le conseil municipal demande au SIVOM d'engager une procédure d'enquête judiciaire pour expliquer le curieux décalage entre le prix très bas au m3 proposé par Véolia au SIVOM dans sa nouvelle proposition de contrat en 2011 pour gérer les 8 ou 12 années suivantes la distribution et l'assainissement de l'eau et les bilans financiers des 20 dernières années, curieusement en déficit 18 fois sur 20. Les élus de gauche (4 élus du groupe Idées, 4 élus du PS) votent pour la motion et comme les élus de droite refusent de participer au vote, ne relevant pas selon eux du conseil municipal, la motion est adoptée contre toute attente.

 

La motion déposée par le groupe Idées et votée par le Conseil Municipal de Morlaix:

 

"Opportunité d'un dépôt de plainte contre Véolia Ouest.

Lors du dernier comité syndical, ayant pour objet l'examen de la délibération sur le futur mode de gestion de l'eau et de l'assainissement, le Président du Sivom a indiqué que lesq offres émanant des sociétés privées, dont celle de Véolia Ouest, l'actuel délégataire, conduisaient à un prix de l'eau au m3 inférieur d'au moins un euro par rapport au prix actuel.

Or, pendant les vingt années passées, Véolia a connu 18 exercices déficitaires (eau+ assainissement) et son déficit global sur l'ensemble du contrat avoisine les 2,5 millions d'euros. Il est évidemment aberrant qu'une entreprise en déficit chronique propose de baisser ses tarifs dans de telles proportions (un euro de mois sur le prix du m3 revient pratiquement à diviser par deux la part fermière!).

Cette incompatibilité entre l'offre tarifaire actuelle et les comptes antèrieurs signifie que cette entreprise a présenté à la collectivité des comptes truqués pendant près de 20 ans, ou qu'elle affiche aujourd'hui des prix de dumping, pratique illégale consistant à vendre en dessous du coût de production afin d'évincer la concurrence, les deux options n'étant pas exclusives l'une de l'autr. 

En conséquence, le conseil municipal de Morlaix, réuni le 14/04/2011:

- s'insurge contre la présentation de comptes systématiquement déficitaires par la société Véolia Ouest, délégataire de son service d'eau et d'assainissement, présentation qui a faussé l'appréciation des élus sur la gestion du contrat en cours, notamment lors de la phase de renégociation du contrat à mi-parcours et qui contrevient à l'obligation de transparence et de sincérité qui incombe à tout délégataire d'une mission de service public  

 - demande au Président du Sivom de faire étudier par un conseil juridique indépendant l'opportunité de saisir la justice civile et/ou pénale afin d'obtenir la condamnation de Véolia Ouest et/ou de ses dirigeants pour présentation de comptes truqués, et de recouvrer tout ou partie des sommes indûment perçues par cette société au détriment des usagers des services publics."

 

Compte-rendu réalisé par Ismaël Dupont.  

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 06:52

Parti Communiste Français

Section du Pays de Morlaix

 

Dans le cadre de l’engagement du collectif "un bateau pour gaza" est organisée,  samedi matin  9 avril 11h une conférence de presse au port de Morlaix sur le bateau "vent d'ouest" qui collabore avec le collectif et qui va  monter le drapeau palestinien en haut du mat (tout ça samedi matin en live pour la presse ).

 A l’occasion de cette conférence de presse sera annoncé le fest noz du 22 avril (Salle des fêtes de St Thégonnec), lu un texte de Mme Hessel (femme de Stéphane) qui a accepté d'être la marraine du bateau , on parlera aussi de la campagne nationale " un bateau français pour Gaza".

 
Le collectif souhaite que tous ceux qui le peuvent viennent samedi à 11 h : « ce serait bien qu'on soit un peu nombreux ....... pour créer l'événement sur Morlaix ».

un bateau pour Gaza port de Morlaixun drapeau pour Gaza...à Morlaix

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 07:37

SIVOM 2   SIVOM

 

Le vendredi 25 mars en fin d'après-midi, devant de nombreux citoyens venus leur rappeler la volonté de la population et le sens de l'intérêt général, huit élus de droite siégeant au SIVOM pour suivre les mots d'ordre d'Agnès Le Brun et Gilbert Plassard,  président du Sivom de 1995 à 2008, ont décidé de faire la sourde oreille à la colère de beaucoup de morlaisiens et de saint-martinais devant le mauvais entretien des réseaux par Véolia depuis 1991, le prix élevé de l'eau et les détournements d'argent possibles que laissent présumer des bilans financiers déficitaires 18 années sur 20 précédentes. Bilans annuels peu lisibles pour les élus et vraisemblement mensongers puisque Véolia, sous la pression, se déclare capable aujourd'hui de réduire le coût de la gestion de l'eau pour la collectivité de 50% environ là où elle prétendait ne pas équilibrer ses comptes avec un prix de l'eau nettement supérieur. 
Les communistes du pays de Morlaix ont pris toute leur part dans les activités du collectif Eau publique Morlaix-StMartin et notamment dans l'organisation de cette votation citoyenne à laquelle ont participé plus de 1100 morlaisiens et saint-martinois, en se prononçant à 99% pour le retour de la gestion de l'eau en régie publique.  Nous sommes  indignés de constater qu'au nom d'a priori idéologiques en faveur d'une plus grande efficacité de la gestion des activités d'intérêt général par l'entreprise privée et le secteur marchand, d'un manque possible d'indépendance par rapport à Véolia, cette multinationale de l'eau qui a démontré sa capacité corruptrice par le passé, et d'une culture de la délégation de pouvoir, on ne tient pas compte de la voix des citoyens quand elle s'exprime aussi fortement.

SIVOM 3   SIVOM 4


Les élus du Sivom qui ont voté pour la reconduction de la délégation de service public ont refusé le débat et n'ont opposé aucun argument de fond à ceux du collectif eau publique et des élus de gauche de Saint Martin en dehors du rappel de leur légitimité d'élus et des meilleures prestations proposées par les opérateurs privées lors de l'appel d'offre, prétendument plus compétitives qu'un retour en régie publique, pourtant beaucoup plus avantageux pour la collectivité que le contrat actuel avec Véolia. Nous pensons que cet écrasement des prix annoncés par les opérateurs privés pour éviter le retour en régie publique sera de courte durée, de nouveaux avenants au contrat pouvant changer la donne dans quelques mois, et il est de toute façon difficilement compatible avec un bon entretien des réseaux pour une distribution et un assainissement de l'eau de qualité, puisqu'il s'accompagnerait d'une réduction drastique de la masse salariale et d'un maintien des exigences de rentabilité des actionnaires.

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 09:08

Le 17 mars, la réunion des élus de Morlaix et Saint Martin des Champs a permis de clarifier un peu la situation par rapport au renouvellement de contrat pour la gestion de l'assainissement et de la distribution de l'eau à Morlaix et Saint Martin des Champs:

 

- Le PS et l'ensemble des élus de gauche ont demandé le report de la date de décision, inititialement prévue le 25 mars lors du comité syndical du SIVOM.

 

-Les élus de l'opposition de gauche (Idées et PS) à Morlaix et les élus de la majorité de gauche de Saint Martin semblent prêts à voter contre la délégation de service public même si l'offre d'au moins un des opérateurs privés sollicités pour l'appel d'offre (Véolia), en raison notamment de prévisions de "compressions" dans les "charges salariales" et donc de réduction de personnels, sont évaluées comme étant moins chères pour la collectivité (usagers et contribuables) que le coût d'un retour en régie publique.  

 

- Gilbert Plassart (élu de gauche à Saint Martin et ancien président du Sivom) développe des arguments contre la régie publique qui laissent à penser qu'il souhaite le renouvellement du contrat à un opérateur privé. Or, si lui ou le président du SIvom, Guilcher, vote contre le retour en régie publique et que tous les élus de droite font cause commune pour le privé, la délégation de service public sera renouvelée pour 8 ou 12 ans.  

 

- Des représentants du collectif eau publique Morlaix- Saint Martin des champs doivent rencontrer ce mercredi 22 mars Agnès Le Brun pour rappeler les arguments en faveur de la régie publique et les risques politiques d'un renouvellement de contrat avec le privé (enquête sur Véolia Ouest, division approfondie avec les élus de Saint Martin, désapprobation de la population).

 

Pourtant, il y a eu 1116 votants à la votation citoyenne des 18 et 19 mars 2011 et 1098 habitants de Saint Martin et Morlaix se sont prononcés pour la régie publique (2 sans opinion, 7 contre, 9 nuls), ce qui représente un fort élan de mobilisation contre la reconduction d'un contrat avec un opérateur privé et traduit le mécontentement de bon nombre d'habitants de Morlaix et Saint Martin des Champs par rapport à la gestion de Véolia.

Il faut donc être nombreux le 25 mars au Comité Syndical du SIVOM à 17 h30 à l'ancien lycée de Kernegues pour faire pression sur le comité syndical: amenez vos amis, voisins, plus nous serons nombreux, plus nous affirmerons notre volonté de changement!  

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 18:36

Ce mardi 8 mars, devant la presse et les caméras de France 3, une quarantaine de militants du collectif eau publique Morlaix-Saint Martin des Champs, parfois membres d'Attac, du PS, d'Europe Ecologie-Les Verts, du PCF, de la CFDT, de la FSU, parfois simples  citoyens engagés, ont applaudi sous un beau soleil dans le port de Morlaix le baptême et la mise à l'eau "du bateau de l'eau, bien commun", autrement appelé en pied de nez "Véoleur".

 

Mise à l'eau du Veoleur 8 mars 2011C'est l'occasion de regretter l'absence de réelle transparence de certains élus du SIVOM à l'approche de sa prise de décision finale le 25 mars concernant le choix de la continuation l'affermage de la gestion de l'eau avec un opérateur privé ou le retour en régie municipale.

Pourquoi la synthèse du cabinet Bert (qui a recueilli les offres de la Saur, de la Lyonnaise, de Véolia en fonction d'un cahier des charges définis par les élus et qui ne correspond pas exactement à l'ancien contrat et les a comparés à une estimation du coût pour la collectivité d'un retour en régie publique) n'est-elle pas communiquée dès maintenant aux élus pour qu'ils puissent l'analyser à froid, se faire conseiller, en informer la population afin de susciter un vrai débat public? S'ils n'en prennent connaissance que le 17 mars à l'occasion d'une réunion commune des élus municipaux de Morlaix et Saint Martin des Champs, ne peut pas penser qu'ils risquent, 8 jours avant le vote, d'être par trop sous l'influence de l'interprétation pas forcément désintéressée et objective qui sera fait devant eux des dossiers présentés par le cabinet Bert?

Pourquoi les documents écrits avec les comparatifs officiels ne sont-ils pas donné non plus au comité de pilotage citoyen qui accompagne les travaux préalables au renouvellement du contrat par le Sivom, ou encore au collectif eau publique Morlaix-Saint Martin des Champs, qui ne dispose d'aucune évaluation chiffrée écrite des différentes hypothèses en concurrence, même s'il se rejouit néanmoins de constater, avec les informations qu'on lui a donné, que la gestion en régie publique serait 30% moins chère pour l'usager de Morlaix et Saint-Martin des Champs que la gestion actuelle de Véolia pour la distribution, et 20% moins chère pour l'assainissement.

 

Mise à l'eau du Veoleur 8/03/2011A supposer que Véolia, grâce à la pression opportune des actions de sensibilisation de la population du collectif eau, soit parvenue à présenter une offre considérablement plus avantageuse que la collectivité que son précédent contrat, de manière à garder la délégation de service public, ne faut-il pas s'interroger sur la part de surtaxe qui restera à charge du SIVOM pour les investissements sur les réseaux et qui ne sera pas prix en compte, alors qu'elle fait partie du coût global de l'eau pour l'usager, dans l'évaluation par les élus de la proposition de Véolia? Cette part de surtaxe pour améliorer la qualité des réseaux ne sera t-elle pas d'autant plus importante que Véolia a manqué à ses obligations d'entretien pendant de nombreuses années jusqu'en 2003 pour mieux servir ses actionnaires? Et si l'offre de Véolia était présentée comme plus intéressante d'un point de vue comptable que le retour en régie publique, cela voudrait dire que la multinationale de l'eau, N°1 du secteur, est capable tout d'un coup de faire aussi bien à tarification indolore pour l'usager alors qu'elle présente des bilans financiers déficitaires 8 années sur les 10 dernières? Ne faudrait-il pas alors croire que Véolia s'est moqué pendant plusieurs années des élus et des citoyens, comme elle l'a fait ailleurs, et a présenté des bilans mensongers, cachant une évaporation de l'argent dans les poches des actionnaires? Dans le contexte de plainte pour fraudes et corruptions d'élus de Véolia Ouest et d'enquête judiciaire à Rennes et Saint Malo qui a conduit la municipalité de droite de Saint Malo à revenir en régie publique en début d'année, cette culture du secret, cette information parcimonieuse et tardive des élus, le refus de rendre public le conseil des conseillers municipaux de Saint Martin et Morlaix qui va débattre de la gestion de l'eau, cette absence d'organisation de réunions publiques avec les citoyens-usagers qui devront subir pendant 8 ou 10 ans les conséquences de la décision prise dans 15 jours pour la qualité de l'eau et leur pouvoir d'achat, ne peuvent qu'apparaître suspects et laisser à penser que certains, ayant déjà fait leurs choix, considèrent les procédures normales de débat démocratique et d'information objective des élus et des citoyens comme des dangers qu'il faut vider de leur substance?

Rappelons que le prix de l'eau à Morlaix, de 4,74 EUR au m3, est de 50% plus elevé que le prix de l'eau à Lannion, de 3, 07 EUR le m3, qui est depuis très longtemps en régie municipale. Cela prouve que quand la collectivité investit sur le long terme pour avoir des réseaux performants garantissant la qualité de l'eau et le minimum de fuites, cela se traduit sur le long terme par un coût de l'eau d'autant moins élevé qu'il n'est soumis à aucune exigence de profitabilité pour les actionnaires. Ainsi, même si les municipalités de Rennes et de Quimper ont pu prolonger leur délégation de service public avec Véolia en faisant croire que ses propositions étaient beaucoup moins coûteuses pour la collectivité que l'hypothèse du retour en régie publique, cette invocation du réalisme économique contre le parti-pris idéologique ne tient pas quand on fait les calculs sur le long terme, et quand on observe qu'en moyenne, le coût de l'eau gérée par le public est moins important que l'eau gérée par le privé.

 

Mise à l'eau Veoleur 8/03/2011Il faut donc ne pas oublier de voter le samedi 12 mars devant la mairie et place du Dossen à Morlaix et le dimanche 13 à Saint Martin des Champs (devant la mairie, sur le marché) pour participer à la votation citoyenne sur le choix de délégation de service public ou de gestion publique de l'eau afin de manifester la forte mobilisation des habitants du pays de Morlaix pour se réapproprier l'eau, leur bien commun, afin de le gérer selon des logiques d'intérêt général !

Ismaël Dupont

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 16:46

Quelques interrogations après le débat proposé par Mme La députée de Morlaix: Dépendance 5ème risque, Attention danger

 

Le débat sur l'aide à l'autonomie est lancé.

Mais à quoi servirait l'APA (Allocation Personnalisée Autonomie) seule? Gagner partout et pour tous le droit au bien vieillir nécessite certes des moyens financiers, mais aussi un service de maintien à domicile à la hauteur, des structures d'accueil en nombre et de qualité.

 

Mme Lebranchu nous a proposé un débat citoyen avec un succès de présence mais sans nous convaincre vraiment de sa volonté réelle de construire un droit universel alimenté par la seule Solidarité Nationale.

 

L'Etat porte, certes, une lourde responsabilité dans la situation actuelle du département. Il n'assume pas ses devoirs de solidarité envers les vieux. Pour autant, doit-on rester l'arme au pied ou proposer, comme le fait le conseil général, un seul objectif bassement financier: amputer gravement les plans d'aide?

 

Ce constat d'une évolution négative nous amène donc à réitérer nos multiples interrogations demeurées sans réponse.

  • De passage à Plouigneau, Mr Pierre Maille, président du conseil général, déclarait: sur le Finistère, il manque 2000 places d'accueil. Quelles décisions ont été prises depuis dans l'urgence pour améliorer l'état de la liste d'attente? Un article du Télégramme daté d'août 2009 indiquait qu'il y a 80000 finistériens de plus de 75 ans (9% de la population) et 219000 finistériens de plus de 60 ans. D'ici 20 ans, l'INSEE prévoit qu'en raison de l'allongement de la durée de vie, de la forte attractivité du territoire pour les personnes âgées venues d'autres départements séduites par un retour dans leur région d'origine, la beauté de la région et la modicité des loyers et des prix des maisons, la population de plus de 60 ans devrait augmenter de 40% là où les effectifs des autres tranches d'âge stagneront ou baisseront. Il y a quelque chose à faire pour augmenter la capacité d'accueil de ces personnes âgées, qui n'est que de 12500 places en maison de retraite actuellement, et surtout pour privilégier des investissements dans des maisons de retraite publiques ou associatives au coût accessible pour les familles. Or, l'UMP considère que vieillir est avant une charge pour les dépenses publiques, rabaisse le grand âge à une facture de 6 milliards d'euros, et s'apprête à échanger la question de santé publique de la dépendance devant être assumée par la solidarité nationale et la sécurité sociale par l'appel forcé à la souscription individuelle à des assurances privées pour la perte d'autonomie après 50 ans et par la solidarité familiale, avec le remboursement des héritiers pour les frais d'hospitalisation ou d'hébergement des vieux défunts. Ce retrait de la protection sociale universelle, solidaire et redistributive programmé dans la réforme de la Sécu et la création du 5ème Risque voulus par Sarkozy et le MEDEF, c'est le retour du: "chacun verra ses besoins satisfaits en fonction de ses moyens".       
  • De passage à Lanmeur, le préfet déclare "la réduction conséquente des dépenses publiques va nous imposer des mesures douloureuses pour les personnes âgées et leur famille". En réduisant les plans d'aides, le département n'a t-il pas anticipé cette affirmation? Quel appel à la mobilisation des usagers, des familles, des populations?
  • Une majorité de départements a voté des budgets en déficit pour montrer leur incapacité à faire face dans un contexte d'assèchement des dotations de l'Etat et de réforme fiscale libérale à des besoins sociaux incompréssibles. Quel a été l'engagement du Finistère? Résistance ou consentement à l'hyper-austérité et au moins disant-social sur le dos des personnes âgées?

La nomination d'un "référent structure" est annoncée. Cette nomination rendue nécessaire par les situations imposées aux personnels prenant en charge les personnes âgées: stress, congés maladie, manque de considération. Cela pose question.  

Ce constat s'accorde mal avec les besoins de reconnaissance, de formation, et de personnel suffisamment nombreux d'un métier très particulier nécessitant des qualités humaines exceptionnelles, celui d'aidant à domicile ou d'employé des maisons de retraite.

Une organisation syndicale dénonce par voix de presse la généralisation de la maltraitance institutionnelle: manque de personnel, de formation, de moyens. Une organisation syndicale lance par voix de presse un appel au secours: "ensemble, osons briser les silences: ça ne peut plus durer ainsi..."  

L'ADMR est dans la tourmente et ça dure depuis quelques mois... Par voix de presse, une aide-soignante alerte sur la détresse prévalant tant chez lezs personnels que chez les usagers.

 

Ces constats alarmants nous amènent à rappeler que l'APA est un maillon essentiel des devoirs de civilisation que l'on doit à la personne. S'occuper des vieux, c'est s'occuper du futur de chacun. C'est ce que voulait exprimer Simone de Beauvoir lorsqu'elle disait: on reconnait le degré de civilisation d'une société à la place qu'elle accorde à ses personnes âgées. 

Pour appuyer notre démarche d'humanité:  

- Nous lançons un appel aux personnels de la santé, du maintien à domicile et de la prise en charge de la dépendance: témoignez de vos conditions de travail et de la qualité de vie qu'elles génèrent pour les usagers.

- Nous lançons un appel aux usagers, aux familles, pour dire stop à des situations inacceptables, pour gagner partout le droit de bien vieillir.

 

Répondez à l'appel de Stephane Hessel, "Indignez vous!", et témoignez sur le blog du PCF Morlaix - le chiffon rouge, afin de libérer la parole et d'alerter les élus.

 

Jean Dréan 

 

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 09:19

Le collectif eau publique Morlaix/ Saint Martin des Champs s'est constitué il y a un an et demi pour réclamer le retour en gestion publique directe de l'eau dans le pays de Morlaix et s'est transformé en association loi 1901 en septembre 2010 afin de pouvoir avoir les moyens de se pourvoir en justice si besoin était.  Il compte à peu près 150 adhérents, dont des citoyens engagées et des organisations telles que Attac, la FSU, le PS, Europe Ecologie-les Verts, le PCF, la CFDT...

Quel est le contexte? L'alimentation en eau des morlaisiens et des Saint-Martinois est gérée par l'entreprise privée Véolia depuis 35 ans et le contrat entre la compagnie et le syndicat intercommunal SIVOM arrive à terme en 2011.

 

8 années sur les 10 années précédentes, les bilans financiers que Véolia a présenté aux élus s'affichaient déficitaires. Or, le tarif de l'eau à Morlaix et Saint Martin des Champs (4,74 EUR/ m3) est un des plus elevés de Bretagne: 30% supérieur à la moyenne du Finistère et 54% supérieur à celui de Lannion, ville qui présente des caractéristiques comparables mais qui est restée en gestion en régie directe. Parallèlement, comme l'objectif de Véolia est la rentabilité immédiate pour l'actionnaire et non le service de l'intérêt général, les réseaux sont mal entretenus, ce qui se traduit par un taux de fuite des canalisations d'à peu près 25%, tandis que de nombreux morlaisiens se plaignent d'avoir des pressions d'eau trop faibles ou trop fortes dans leurs robinets ou des eaux boueuses quasiment imbuvables par moment.

 

Le maire UMP de Morlaix, Agnès Le Brun, membre du SIVOM, est opposé à une gestion municipale. Les élus du Sivom ont néanmoins accepté de transmettre leurs chiffres à un comité de pilotage composé d'un membre d'Attac et de citoyens de Morlaix et de Saint Martin des Champs qui ont pu informer le comité eau publique. Le Sivom a aussi commandé l'an passé une étude menée par le Cabinet de consultants Rafaël Bert pour comparer les offres de contrats proposés par 3 opérateurs privés et le coût d'un retour en régie publique.

Les résultats de ces consultations ont été présentés au SIVOM il y a 15 jours par le cabinet BERT: il semblerait que selon leurs projections, le retour en régie publique présenterait un coût pour la collectivité de 15% à 35% plus elevé qu'une délégation de service public à un opérateur privé pour la distribution de l'eau, et de 30% plus elevé à 15% moins elevé pour l'assainissement.

 

Ces chiffres nous étonnent car dans les villes où l'eau est gérée en régie publique, le coût de l'eau est presque tout le temps bien moins élevé que là où c'est le privé qui s'en charge et les investissements faits pour améliorer la qualité des réseaux et diminuer les fuites sont en général amortis sur le long terme, ce que considère la régie publique mais non l'opérateur privé qui n'est pas assuré du renouvellement de son contrat.

 

Par ailleurs, à supposer que Véolia puisse annoncer aujourd'hui pour les prochaines années des coûts de gestion bien moins importants que ce qu'elle annonçait les années précédentes, n'est-ce pas parce que ses bilans déficitaires des années précédentes étaient mensongers? N'est-ce pas parce que le Sivom s'est décidé à gérer les plus grosses canalisations qui étaient mal entretenues jusqu'ici, socialisant ainsi les investissements et laissant les profits à l'opérateur privé? Dans ce cas, la facture pour l'usager ne devrait pas dimuner sensiblement même si Véolia rabaisse ses exigences en termes de facturation, car le Sivom devra recourir à davantage d'impôts pour financer ses nouvelles prérogatives...

 

C'est le 25 mars que le comité syndical du SIVOM doit statuer pour le retour en régie publique ou le renouvellement du contrat pour entre 8 et 12 ans avec Véolia ou un autre opérateur privé.

 

Sachant qu'une ville gérée par la droite, Saint Malo, où l'eau distribuée et assainie par Véolia était la plus chère en Bretagne, s'est décidée précipitemment en février 2011 à revenir en régie publique suite à des accusations de fraudes et de corruptions qui semblent fondées, il nous semble que les citoyens comprendraient mal un renouvellement de contrat avec Véolia, qui n'est pas à l'abri de poursuites judiciaires futures pour sa gestion opaque à Morlaix.

 

C'est pourquoi, après avoir assuré plusieurs projections suivies par des centaines de personnes et des élus du film documentairedénonçant les malversations et l'emprise sur les élus des multinationales de l'eau, "Water makes money" ,  le collectif Eau Publique-Morlaix Saint-Martin des Champs organise deux actions de sensibilisation des morlaisiens et des saint-Martinois pour faire pression sur le SIVOM qui semble s'orienter vers une perpétuation de la délégation de service public.

 

Le mardi 8 mars, à 10h30, au port de Morlaix, sur la petite place en face de l'IUT côté Léon, aura lieu une mise à l'eau symbolique avec baptême au mousseux d'un bateau de l'eau-bien public.

 

Le samedi 12 mars, toute la journée, aura lieu devant et derrière la mairie, devant l'intermarché du centre ville une votation citoyenne à laquelle nous espérons que des centaines de morlaisiens participeront pour indiquer leur préférence pour la régie publique ou la gestion privée, ou leur absention. L'annonce a été faite avec un argumentaire dans la page de l'opposition du bulletin municipal. Le dimanche 13 mars, la même votation citoyenne aura lieu à Saint Martin des Champs, la commune voisine.


Soyons nombreux à participer à ces actions pour rappeler aux élus que l'eau est un bien public qui doit être geré par les représentants de la collectivité afin d'assurer une gestion transparente et motivée par l'intérêt général et de ne pas nourrir des profits privés en surfacturant les services aux  usagers, en laissant les réseaux et la qualité de l'eau potable et de l'assainissement se détériorer.   

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 09:23

Exposé préparatoire à la réunion publique des candidats du Front de Gauche dans le canton de Saint Pol de Léon, Ismaël Dupont et Yvette Le Bars, à Plougoulm le vendredi 25 février, en présence de 13 personnes.

 

I/ Présentation des candidats. Présentation des organisations et des ambitions du Front de Gauche, né en 2008.

II/ Présentation de nos grands axes de campagne et de nos priorités si nous étions élus:  

  • Lutter contre la réforme des collectivités territoriales/ - contre l'assèchement des finances des collectivités locales et du CG en particulier liés aux transferts de charge sociales (RSA, APA...) en 2004 non compensées intégralement, à la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) et à des réformes fiscales (suppression de la taxe professionnelle) qui visent à réduire l'offre de service public pour diminuer les impôts des privilégiés et ouvrir toujours d'espace au secteur marchand concurrentiel.

  • Promouvoir la solidarité et la réduction des inégalités sociales dans le 29.

  • Mettre des objectifs de préservation du cadre de vie naturel, d'une alimentation de la qualité, de la santé et des ressources environnementales, au cœur des politiques publiques dans le 29 comme au niveau national.

  •  Impliquer davantage les citoyens dans la réflexion et la discussion sur les orientations politiques et les projets de développement du département. 

III/ Notre projet en matière de préservation de l'environnement. fev 2011 019

 

1) Grands principes généraux qui doivent orienter notre réflexion sur le sujet avant de rentrer dans le détail des propositions.

 

a) Au préalable, il nous faut rappeler une vérité qui n'est pas assez soulignée dans le débat public: toute politique écologique efficace de défense des biens naturels communs pour la préservation de la terre et de nos modes de vie implique de rompre avec le « laisser faire libéral » et les logiques capitalistes de valorisation du profit privé à court terme au détriment de l'intérêt général à long terme. L'écologie apolitique à la Yann Artus Bertrand ou à la Nicolas Hulot qui se contente de responsabiliser ou de culpabiliser l'individu sans remettre en cause le système capitaliste et les intérêts industriels est une imposture.

Pour exemple, la libéralisation des prix agricoles et la suppression des restrictions à l'importation sous l'influence de l'OMC dans les années 90 et de la politique de Delors au niveau européen ont renforcé les logiques d'agriculture productiviste en Europe, ruiner l'agriculture traditionnelle des pays en voie de développement à laquelle se substituent des agricultures et des élevages d'exportation très polluants. Crise alimentaire dans les pays du Sud, amplifiée par la financiarisation de l'économie et la spéculation sur les matières premières, devenues des valeurs refuges pour les appétits boursiers.

Autre exemple: la nécessité de neutraliser les grands lobbies de l'industrie, de l'énergie, des entreprises de gestion de l'eau, de l'agro-alimentaire pour réorienter l'emploi et l'investissement public dans des activités plus respectueuses de l'environnement. Or, l'Etat et l'Union Européenne sont infiltrés par des hommes politiques plus ou moins soudoyés par ces intérêts privés. Ex. des OGM, du nucléaire, de la défense de l'agriculture productiviste, des lobbys de l'automobile et du pétrole aux Etats-Unis. Se battre pour l'environnement, c'est aussi se battre contre cette oligarchie qui ne se refuse aucun conflit d'intérêt, aucune compromission (ex. dans « Water makes money »: on apprend qu'Eric Besson et Dominique de Villepin sont appointés par Véolia...).

 

b) Même si la terre et le vivant ont une valeur en eux-mêmes par leur beauté et leur caractère primordial et irremplaçable pour ce seul être vivant suffisamment conscient pour se poser la question des valeurs qu'est l'homme, le combat écologique a pour pilier et pour première justification la lutte sociale pour plus d'égalité et de solidarité dans les rapports humains, pour le droit à une vie bonne pour tous.

En effet, ce sont les pauvres et les classes populaires dans les pays développés qui sont les premières victimes des modes de travail et de production dangereux pour la santé (agriculture, bâtiment), de la malbouffe créant de l'obésité, des maladies cardio-vasculaires, des cadres de vie urbains ou ruraux dégradés, des logements dévorateurs d'énergie, de l'augmentation du prix des carburants. Ce sont surtout les populations des pays pauvres qui paient et paieront encore plus demain le prix exorbitant du réchauffement climatique (inondations, catastrophes naturelles, progression des déserts...), de la destruction des forêts, de la pollution des eaux potables, de la privatisation des organismes vivants et des monocultures d'exportation polluantes.

De la même manière, tandis que les pays riches deviennent de plus en plus des pays à emploi de services « propres », on délocalise une industrie dévoratrice de ressources naturelles et destructrice de l'environnement dans des pays où la main d'œuvre est peu payée. Pour nous permettre de continuer à consommer beaucoup de produits manufacturés ou alimentaires pour maintenir les profits des multinationales malgré la stagnation des salaires, on dégrade l'environnement et la santé des chinois, indiens, vietnamiens... Il faut relocaliser l'industrie et produire de manière plus écologique avec plus de garanties sociales, en cessant d'organiser des déplacements de marchandises continuels dévorateurs d'énergie et polluants pour organiser le dumping social, la concurrence internationale des salariés et le nivellement par le bas des salaires pour le plus grand profit des actionnaires.

 

c)On ne peut attendre le salut des recettes innovantes du « capitalisme vert » prêt à nous vendre ses nouvelles technologies avec l'étiquette aguicheuse de l'éco-compatibilité, du développement durable.

Exemple: - Droits à polluer et à émettre du CO2 consacrés par le sommet de Copenhague qui peut créer un marché spéculatif de la pollution. Autre exemple: agrocarburants qui justifient la destruction des forêts primaires au Brésil, en Indonésie et l'expropriation des agriculture familiale ou des peuples de chasseurs-cueilleurs pour introduire de des plantations de colza ou de palmiers à huile...

 

d) Quelque soit les progrès techniques réalisés, on ne pourra se dispenser pour faire face aux défis environnementaux d'une réorientation de nos modes de vie qui devront être moins basés sur la consommation, le gaspillage, moins dévorateurs d'énergie, plus respectueux des équilibres du vivant et de la biodiversité. Il faut vivre de manière plus sobre et repenser les conditions de notre bien-être en intégrant la question du devenir de la Terre et des générations futures. La notion de décroissance, de réduction de l'activité économique globale, de la production et de la consommation d'énergie et de biens manufacturés, ne doit plus être caricaturée comme une nostalgie d'une ère idyllique d'harmonie avec la nature et comme contraire à des objectifs de progrès social.

 

Cette révolution culturelle peut être facilité par a) l'exemple d'expériences novatrices audacieuses qui nous montrent la possibilité de vivre, de produire et de consommer hors des sentiers battus b)la sensibilisation médiatique, l'éducation: les générations qui arrivent sont bien plus conscientes des périls écologiques et de la nécessité de changer nos modes de vie que les quarantenaires ou les enfants du baby boom...c) La réglementation contraignante et la fiscalité incitative à condition qu'elle ne s'applique pas qu'aux consommateurs mais aussi aux entreprises sont les premières responsables des émissions de gaz à effet de serre et de la production de déchets. cf. Problème de la taxe carbone qu'a voulu imposer Sarkozy et son gouvernement.  

  1. Notre projet de politique écologique pour le Finistère:

     

    a) Créer, maintenir ou renforcer des services publics efficaces pour la gestion de l'eau, des déchets, la production énergétique, des transports en commun.  

  • Soutenir le retour en régie publique de la gestion de l'eau.
  • En finir avec les recours à la sous-traitance dans la filière nucléaire et la suppression du monopole d'EDF dans le secteur, au profit de GDF Suez.
  • Densifier les navettes inter-urbaines ou inter-bourgs à 2 euros... Plus de taxis affrétables à coût modique par des personnes âgées à mobilité réduite. Développer le frêt ferroviaire et empêcher que le secteur privé seul bénéficie de ce retour en grâce.

     b) Maîtriser la consommation d'énergie et diversifier les sources d'énergie.

 

La production d'énergie est une compétence de l'Etat, voire de la région mais cela n'empêche pas les élus et les candidats à l'élection au CG de se prononcer.

Depuis les années 1970, la France a réduit sa dépendance énergétique de 80% à 50% grâce au développement de l'industrie nucléaire. Mais ces centrales nucléaires, comme le nucléaire militaire, font planer une menace de catastrophe de grande ampleur toujours possible sur la population et les besoins en uranium nous font mener une politique néo-coloniale au Niger, et l'uranium non plus n'est pas inépuisable, son coût devant bientôt augmenter. Par ailleurs, nos déchets nucléaires sont envoyés à prix fort à l'étranger, avec les problèmes éthiques que cela pose. On peut comprendre les investissements dans la recherche pour créer une nouvelle génération de réacteur nucléaire, les EPR, plus performants, mais il ne faudrait pas qu'elle ne soit qu'une vitrine pour exporter nos industries à haute valeur ajoutée, afin de nourrir des intérêts privés.

Certes, il n'est guère réaliste de vouloir sortir de nucléaire à brève échéance mais il faut progressivement orienter l'investissement vers d'autres sources d'énergie possible, et des énergies renouvelables (éolien, énergie hydraulique, solaire, géothermie, biomasse) et surtout intensifier la politique de soutien à la construction et à la rénovation des bâtiments pour les rendre plus économes en énergie et de soutien au transport public pour qu'il soit densifié et peu coûteux afin d'être une alternative véritable au transport

Au niveau de la Bretagne, on ne peut guère se satisfaire de l'actuelle situation de dépendance énergétique.

Dans un article du Ouest France du 19 janvier 2011, on apprend que la région ne produit que 8% de son électricité, essentiellement depuis le barrage de la Rance, tandis qu'elle est approvisionnée par les centrales nucléaires de Chinon, de Flammanville et la centrale thermique de Cordemais. Or, l'électricité est l'énergie que la F peut produire, contrairement au gaz ou au pétrole.

Encore que... le projet de centrale au Gaz à 450 MW de Guipavas prévoit de produire de l'électricité à partir d'une source d'énergie que nous importons à 97% et qui est fortement émettrice de gaz à effet de serre. Au départ, projet de centrale à Ploufragran dans le 22 – destinée à tourner 10 fois plus que les pics de consommation l'aurait exigé, exigence de rentabilité oblige. Le président du CG de Gauche avait pris une ferme position anti-centrale, de même que les élus locaux départementaux de gauche.

Cette centrale thermique de Guipavas voulue par Borloo et Le Drian, qui remplacerait à l'horizon 2015 les anciennes au fioul de Dirinon (170 MW) et Brennilis (295 MW) qui ne tournent que 200 h/ an, lors des pics de consommation, tournerait certainement beaucoup plus régulièrement pour être rentable et produirait 10% des besoins bretons, contre 34% en énergies renouvelables (éolien: Saint Brieuc, Saint Nazaire...) et 56% d'approvisionnement extérieur (nucléaire et thermique).

Nous aurions préféré que l'on mise sur l'utilisation de l'énergie hydraulique du lac de Guerledan ou de l'énergie des courants marins de la rade de Brest... Ainsi que l'utilisation de l'énergie des éoliennes: le projet national prévoit 600 éoliennes offshore de Dieppe à Saint Nazaire pour une production de 3000 mégawatts, l'équivalent de 2 réacteurs EPR. Saint Brieuc: un sixième du programme national.  

 

c) Aller vers moins de déchets et mieux les traiter.

 

Actuellement, 4 sites d'incinération dans le 29: Brest, Briec, Concarneau, Carhaix. Un seul centre d'enfouissement; Tréméoc, sur la commune de Plonéour-Lanven. Aller vers une fermeture des incinérateurs les mâchefers, produits qui concentrent les métaux lourds, doivent ensuite être stockés ou enfouis sous les sous-couches autoroutières.

Mettre l'accent sur la prévention et la fiscalité incitative pour produire moins de déchets, aussi bien au niveau des particuliers que des industriels, des entrepreneurs de travaux publics et de la grande distribution (les déchets ménagers ne représentent que 5% des déchets -le reste est produit par les agriculteurs, les travaux publics, le bâtiment). Se méfier de la recette miracle de la méthanisation des déchets organiques si elle doit être un encouragement à la poursuite de l'agriculture intensive et de la spécialisation de la Bretagne dans l'élevage à quantité industrielle.

 

d) Promouvoir une agriculture familiale de qualité, à l'échelle humaine, respectueuse du vivant, de l'environnement et de la santé publique, et permettre aux agriculteurs d'obtenir la juste rémunération de leur travail.  

  • Se battre pour une réforme de la politique agricole commune et plus généralement une rupture avec les préconisations libérales de l'Europe pour protéger d'une concurrence déloyale qui la ruine l'agriculture familiale non productiviste en relevant les barrières douanières ou en passant des accords de non-concurrence à l'intérieur de l'Europe et en garantissant des prix rémunérateurs aux agriculteurs, afin qu'ils ne travaillent pas à perte, avec des revenus inférieurs à leur prix de revient.

  • Fixer des règles plus strictes pour limiter au maximum l'usage des intrants chimiques, des pesticides ou produits phytosanitaires, et le rejet dans les nappes phréatiques et les rivières de l'azote liés aux déjections d'élevage porcin ou bovin... Revenir à une agriculture qui ménage la terre, les eaux et le vivant, et qui est surtout, même si elle ne présente pas les mêmes rendements, moins coûteuse pour la société. On ne fait rarement le bilan comptable du coût de l'agriculture intensive qui nous permet d'avoir des produits agricoles à bas prix: coût quasi indolore pour le consommateur (quoique dans le canton, on ne boit pas l'eau du robinet, bourrée de nitrate...) mais non pour le contribuable: traitement de l'eau, nettoyage des plages, désaffection des touristes, cancers à soigner... Ex: dans le Ouest France, le mois dernier, on apprenait que les bretons déboursent 600 millions d'euros par pour rendre l'eau potable, soit l'équivalent de la moitié du budget du conseil régional...  

  • Œuvrer à la relocalisation de l'alimentation et de l'agriculture et à la promotion de l'agriculture bio et durable ou raisonnable à travers les commandes de restauration collective, l'information et l'éducation, les prêts préférentiels consentis à l'installation des petits agriculteurs bio, et le soutien aux circuits courts.  

  • Redonner des terres à l'agriculture. Lutter contre l'étalement urbain et empêcher le grignotage des surfaces agricoles favorisant l'habitat résidentiel et la spéculation immobilière. Les propriétaires bretons sont trop gourmands en terrain pouvait -on lire dans un dossier du Ouest France (1100 m2 en moyenne) plus culture de la maison individuelle qui représente 70% de l'habitat en Bretagne contre 54% au niveau national. Idem pour les zones d'activité artisanales, industrielles et commerciales

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 20:13

Pour vous renseigner sur les réunions publiques, le programme et les axes de campagne des candidats du Front de Gauche à Saint Thegonnec, Daniel Ravasio et Maryse Berthou, cliquez sur les liens ci-dessous:  

 

Consultez le tract de campagne du canton de Saint-Thegonnec

Découvrez l'affiche de campagne de Daniel Ravasio et Maryse Berthou

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