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29 décembre 2022 4 29 /12 /décembre /2022 07:34
Zehra Doğan et Naz Oke à la fête de l'Humanité de Bretigny-Plessy Paté en septembre 2022 (village du livre)

Zehra Doğan et Naz Oke à la fête de l'Humanité de Bretigny-Plessy Paté en septembre 2022 (village du livre)

« Le Kurde n’a d’autre ami que les montagnes »

Par Zehra Doğan  Artiste journaliste kurde. Traduction : Naz Oke, Daniel Fleury

 Lundi 26 Décembre 2022 - L'Humanité
 

L’une des pionnières du mouvement des femmes kurdes, Evîn (Emine Kara), l’artiste Mir Perwer et Abdurrahman Kızıl, un habitué du Centre Culturel, ont perdu la vie suite à l’attaque perpétrée au Centre Kurde Ahmet Kaya à Paris. Des témoins affirment que le meurtrier a été déposé par une voiture dans la rue où se trouve le centre culturel, et qu’il s’est dirigé directement vers sa cible.

Les images de caméras de sécurité montrent également que le meurtrier est entré de manière planifiée dans le centre culturel et les deux établissements où se trouvaient des Kurdes. Evîn a été exécutée, l’assassin s’y étant pris en deux fois. 

Il n’est donc pas acceptable et cela interroge, que la presse française traite d’emblée, et ce dès les premiers instants, ces assassinats comme une «agression individuelle d’un déséquilibré raciste», thèse reprise deux heures plus tard sur place par le ministre de l’Intérieur français et réitérée par communiqué des autorités judiciaires deux jours plus tard, après que l’assassin ait été placé en observation psychiatrique. Comment ces éléments de langage ont-ils été communiqué à la presse dès la première heure ? Est-ce là du «journalisme» ?

Le gouvernement français et la quasi totalité de la presse ont considéré qu’il s’agissait d’une attaque raciste et ont classé l’affaire dans cette catégorie, refusant d’élargir le champ de l’enquête avec les moyens donnés à une caractérisation terroriste. La police française n’était pas là au moment de l’attaque, et l’agresseur a été neutralisé par des témoins au péril de leur vie. Il s’est écoulé quarante minutes avant l’arrivée des policiers. Ceux-ci ont été plus prompts ensuite, dès le premier jour, avec des gaz lacrymogènes, contre la légitime protestation du peuple kurde. C’est cette approche provocatrice qui provoque colère et suspicion aujourd’hui.

Même s’il ne s’agissait que d’une «attaque raciste», ces assassinats ne pourraient être acceptés comme comme un simple fait divers particulièrement violent. Le fait que quelqu’un commette un tel crime en France, qui se définit comme le «pays de la liberté et de la démocratie», montre à quel point les politiques nationalistes et provocatrices du système étatique sont effrayantes.

Le fait que le meurtrier ait des antécédents d’agression raciste et que pourtant la police et le gouvernement français aient alors «simplifié» son crime, le réduisant à un «délit»permettant de libérer son auteur, , le fait qu’à ce moment là les migrants blessés aient été menacés d’expulsion, démontrent que le racisme est présent en France, et pas seulement dans la tête d’un soit disant déséquilibré, et que de telles attaques sont gérées «simplement». L’attaque d’une Mosquée à Bayonne, le meurtre raciste d’un sportif en plein Paris, par des activistes d’extrême droite sont par exemple traités comme «droit commun».

Comment l’administration en France a-t-elle laissé croître des meurtriers racistes à partir de ses citoyens, comment a-t-elle conduit à des modes de pensée encore plus à droite avec la pauvreté, la faim, les problèmes de santé, les politiques sexistes et belliqueuses ?

C’est dans un tel contexte que des services de renseignements des États fascistes ou des velléités terroristes n’ont aucune difficulté à entrer en contact avec des personnes altérées et déséquilibrées.

Le MIT, l’organisation fasciste des renseignements turcs, en Europe, se concentre toujours sur ce type de personnes, et en fait «des gâchettes» de leur propre cause, en utilisant leurs points les plus faibles. C’est le cas pour nombre de manipulations qui ont conduit aux assassinats politiques en Europe ces dernières années contre le mouvement kurde, et même pour les «attentats» en Turquie.

Le jour du massacre, une réunion devait avoir lieu au Centre culturel kurde Ahmet Kaya. Cette réunion avait pour objectif d’organiser les actions et activités à venir, afin d’appeler le gouvernement français à enfin condamner l’État turc, à l’occasion du 10ème l’anniversaire de l’assassinat à Paris des dirigeantes du mouvement des femmes kurdes Sakine Cansız, Leyla Şaylemez et Fidan Doğan. Pour cette raison, présenter le meurtrier comme un «déséquilibré» aux «sentiments racistes», inconscient de ses actes, revient à couvrir le crime réitéré, et à ouvrir les portes à toutes sortes de futur projets semblables.

Avec ce deuxième attentat en France, contre le peuple kurde, cette fois, l’Etat turc aurait perpétré un crime par la main d’un citoyen français. En agissant ainsi, à travers une gâchette française, il garde l’invisibilité, à mon sens, en pointant les flèches sur l’Etat français. La politique récente du MIT turc va dans ce sens. Il procède de la même façon, au Kurdistan du Sud, qui fait partie de l’Irak.

L’État turc fait ainsi éliminer les Kurdes, qui ont été forcés de quitter le Kurdistan du Sud, en Turquie, pour des raisons politiques, en formant et utilisant comme tueurs à gages, des personnes dont ils ont en quelque sorte saisi les faiblesses. Parfois l’instabilité psychique de ces personnes, parfois leur pauvreté, et bien sûr, des sentiments racistes et fascistes permettent cela. C’est ainsi que mon amie Nagihan Akarsel, a été criblée de balles. 

Faut-il encore souligner que l’Etat turc met tous ses moyens contre le peuple kurde sur tous les fronts ? Il mène une guerre qu’il nomme «opérations militaires», un euphémisme... Il s’efforce d’anéantir la culture kurde, par interdictions, de la langue maternelle à la musique, de la littérature aux fermetures d’associations et centres culturels.Il tente de faire taire les intellectuel.les, politiques, militant.es, journalistes kurdes et leurs soutiens, par menaces, perquisitions, emprisonnement... Il essaie de briser les prisonnier.es en les maltraitant, les isolant, les déportant, empêchant leur libération. Il va jusqu’à éliminer des personnalités kurdes, particulièrement des femmes combatives et déterminées, même à l’extérieur du pays...

En Turquie, où le MIT est structurant dans une société fasciste avec son propre système administratif, la plupart des tireurs recrutés étaient soit mentalement instables, soit pauvres, pétris d’une idéologie fasciste. Le régime les désigne «au nom de la Patrie et la Nation». Il en fait de même sur les terrains étrangers où se réfugient les opposant.es.

L’auteur de l’assassinat de l’universitaire et journaliste Nagihan Akarsel, membre du mouvement des femmes kurdes, tombée à Sulaymaniyah en octobre dernier, a lui aussi ce profil. Dans les aveux du tireur, on peut observer comment le MIT a profité de ses sentiments fascistes. Ogün Samast, qui a tué le journaliste arménien Hrant Dink à Istanbul en 2007, est un jeune homme qui a également un profil raciste, nationaliste et étatiste. On ne peut considérer le massacre de Hrant Dink uniquement comme un «meurtre commis par un jeune nationaliste». Ogun Samast n’était qu’un tueur à gages, derrière lui se trouvait une terrible organisation d’État, terroriste.

Toujours l’année dernière, et encore à Sulaymaniyah, Ferhat Bağışkondu a survécu à une attaque. Son auteur, nommé Zımnako est un schizophrène, et il n’est pas citoyen turc. Le considérer tout simplement comme «schizophrène» et fermer les yeux sur le fait qu’il fut formé par le MIT durant une longue période, serait tomber dans le panneau que l’ État turc a planté pour se couvrir. En général, toutes les attaques de ce type contiennent des délires racistes, mais le fait que cette personne soit un «tueur désigné» ne doit jamais être oublié.

La motivation générale de tous ces crimes est le racisme. Et là, il est anti-kurde. Mais clore le problème seulement ainsi est une lecture politique erronée et totalement incomplète, qui ignore tous les précédents et autorise toutes les suites.

La structure fasciste turc, qui a été organisée en Europe comme une extension des gouvernements successifs turcs, est impliquée depuis les années 1970, dans de nombreux crimes, du trafic de drogue à la contrebande d’armes, des crimes de haine aux meurtres. Les agressions, assassinats et attentats organisés par le MIT se sont produits et se poursuivent dans de nombreux pays européens depuis les années 80.

Les forces de renseignement turques, qui mènent de nombreux actions criminelles et terroristes, par l’intermédiaire de leurs propres citoyens fascistes, mènent actuellement des activités majeures dans de nombreux pays d’Europe. Disposant d’un réseau aussi large, il ne leur est pas trop difficile de repérer les profils qui peuvent leur être utiles, et de les préparer à être auteurs d’attentat, comme celui du 23 décembre à Paris...

Classer une enquête sous le sceau du «meurtre commis par un déséquilibré raciste», dès la première heure, diffuser en boucle ces éléments de langage, ne pas donner les moyens d’une enquête pour terrorisme est, pour l’Etat français, une manière d’éloigner des soucis géo-politiques et diplomatiques.

Ce n’est pas la première fois dans son histoire, que l’Etat français enterre des assassinats politiques commis sur son sol, impliquant une main étrangère alliée. Les exemples sont nombreux.

La France n’a fait aucun effort décisif pour résoudre l’assassinat de Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez. Ces militantes de la lutte pour la liberté des femmes qui ont été obligées de quitter l’oppression qu’elles subissaient dans leur propre pays, et qui sont venues sur d’autres terres pour poursuivre leur lutte librement, se sont retrouvées encore, face à la mort. Si un second triple assassinat fut commis le 23 décembre, c’est pour moi parce que ces meurtres de Sakine, Rojbin et Leyla n’ont pas été résolus, par manque de courage politique. De fait, à mes yeux, le gouvernement français, en partage une responsabilité, du fait de cette cécité volontaire, qui conduit à ne pas prendre au sérieux les alertes lancées par la communauté kurde. 

Le monde entier a les yeux tournés vers cette situation. La France donne un signal à ses alliés, mais ouvre la possibilité d’autres crimes, en refusant d’enquêter pour remonter la piste des commanditaires.

Le mois dernier, Emmanuelle Macron a rencontré un groupe de femmes à l’Elysée, pour «soutenir» la révolution des femmes en «Iran». Il semble ignorer que le slogan «Jin Jiyan Azadî», scandé aujourd’hui par les femmes du monde entier, fut justement crée par le Mouvement des femmes kurdes, bien auparavant, et repris à juste titre par les opposant.es en Iran. L’Etat français «soutient» en même temps la révolution des femmes en Iran, et ferme les yeux sur l’assassinat des trois militantes avec parmi elles les créatrices de ce slogan. Cela a permis l’assassinat d’une autre femme kurde, notre camarade Evin, (Emine Kara), qui combattit contre Daech en Syrie.

Un artiste kurde, le musicien Mir Perwer a été lui aussi assassiné à Paris, «capitale de l’art et de la liberté». Mir Perwer, torturé par l’Etat turc, était en exil. Un artiste est assassiné dans la la capitale de l’art...

Des milliers de Kurdes, leurs ami.es et soutiens sont descendus dans les rues, à Paris, à Marseille et d’autres villes, pour élever la voix, contre le fascisme, et non pas seulement pour les Kurdes, mais aussi pour tous les peuples.

Avec ces assassinats du passé, cet attentat du 23 décembre, l’État turc a porté en Europe les agressions et attaques qu’il intensifie de plus en plus contre le peuple kurde et tous les opprimés du Kurdistan. L’Etat turc, à ce jour, n’a pas condamné les meurtres mais par contre a montré du doigt le PKK dans les manifestations de Paris. Il démontre ainsi, que les Kurdes en demande de liberté constituent une cible, peu importe où ils se trouvent.

Les annonces de l’intensification des attaques contre le peuple kurde en Syrie et en Irak, de la poursuite de l’utilisation d’armes chimiques contre la guérilla, de la poursuite des politiques d’occupation, est accompagnée par cette politique de terreur de la Turquie.

Le coprésident du PYD, Salih Muslim a publié le tweet suivant après l’attaque de Paris : «Nous restons dans nos villages, dans nos plaines, ils détruisent et brûlent, ils tuent, nous fuyons vers nos montagnes, on nous tue avec des armes chimiques. N’y a-t-il peut-être pas de place pour les Kurdes dans ce monde ?»

Les pays européens qui veulent donner une réponse démocratique à cette question doivent montrer au plus vite leurs réactions sincères contre la guerre qui se poursuit depuis de longues années au Kurdistan.

Les dirigeants européens qui critiquent le régime fasciste de l’État turc dans la presse, avec une mine fâchée, devraient également cesser de vendre des armes aux Turcs par la petite porte. Ils devraient cesser d’alimenter le feu de la guerre, juste parce que la poursuite de l’exploitation du pétrole, de l’eau et des terres au Kurdistan est dans leur propre intérêt. Ils devraient de toute urgence retirer de leur liste d’organisations terroristes, le PKK, qui mène depuis des années dans les montagnes un combat légitime.

Mais, malheureusement, l’Europe des discours démocratiques continue elle-même à criminaliser les Kurdes. Nombre de politiques, d’activistes kurdes, sont «rendus» à la Turquie, des médias, des associations kurdes sont fermées, inquiétées. Les Editions Mésopotamie, qui publie des livres kurdes ont été objet d’une descente de police, le 8 mars 2018, en Allemagne, dont l’histoire est pourtant marquée d’une tâche noire avec ces livres brûlés sur les places à l’époque hitlérienne. Le fait que ce raid ait coïncidé avec la visite du ministre des Affaires étrangères turc Mevlut Çavuşoğlu, venu en Allemagne à l’époque pour des pourparlers n’était certainement pas un hasard. Le 2 février 2019, une autre date, d’autre perquisitions, confiscations de biens encore dans les locaux des Editions Mésopotamie et de Mîr Müzik. Le 31 janvier 2022, leurs activités sont officiellement interdites en Allemagne, par décision du Tribunal administratif fédéral. Aujourd’hui en Allemagne, il n’y a plus de maison d’édition qui peuvent imprimer de la littérature kurde.

Lorsqu’on entend des médias français dénoncer le fait que des drapeaux kurdes, qualifiés de «drapeaux d’une organisation terroriste», soient brandis dans des manifestations, on peut s’attendre à une politique identique de l’Etat français, qui a déjà oublié que ces drapeaux ont donné leurs vies pour éliminer les auteurs des attentats qui ont endeuillé les populations françaises.

Nombre de politiques kurdes sont criminalisés. Le slogan «Jin Jiyan Azadî» résonne partout au monde, particulièrement en Allemagne, qui est le terrain le plus large des actions, mais les femmes kurdes auxquelles appartient ce slogan, les activistes, qui luttent pour la liberté, sont arrêté.es, placé.es en garde-à-vue, sous surveillance étroite, leur passeport confisqué.

Il n’y a pas un seul jour que nous ayons des nouvelles semblables provenant de différents pays occidentaux. Il y a seulement quelques jours, le 22 décembre, à Nuremberg, de nombreux kurdes ont subi des perquisitions à leur domicile, un militant, Tahir Koçer a été arrêté.

La réal-politique orchestrée par les Etats occidentaux, qui s’accommodent des alliés douteux lorsque des intérêts sont en jeu, et qui oublient et sacrifient ceux qui hier les ont sauvés, qui les laissent avec les enfants de Daech, érigent des murs et des frontières contre les réfugié.es, empêche que justice soit faite, et que les crimes cessent.

Devant cette situation le dicton kurde bien connu prend encore plus de sens : «Le Kurde n’a d’autre ami que les montagnes».

« Le Kurde n’a d’autre ami que les montagnes » - par Zehra Doğan (Tribune dans L'Humanité du 26 décembre 2022) 
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26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 07:19
« Les Kurdes ont besoin de protection » - Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France - Entretien avec Pierre Barbancey, L'Humanité, 26 décembre 2022
« Les Kurdes ont besoin de protection »

Porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, Agit Polat revient sur la tuerie de la rue d’Enghien, à Paris, survenue à l’heure où une soixantaine de femmes kurdes auraient dû se réunir sur les lieux du drame.

Publié le Lundi 26 Décembre 2022

Il y a une vingtaine de jours, vous aviez alerté les autorités françaises pour demander un renforcement de la protection de vos associations. Pour quelles raisons ?

Avant tout, à partir de l’évaluation de la situation géopolitique, et des déclarations des représentants turcs, particulièrement des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, ainsi que de Recep Erdogan lui-même. On sentait bien que les menaces étaient en train de se renforcer. Et bien sûr, à l’approche de l’anniversaire des assassinats d’il y a dix ans, on éprouvait une tension plus forte. D’autant que la Turquie est dans une impasse totale d’un point de vue politique. Elle n’a pas pu gagner sa guerre contre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan – NDLR) au Kurdistan irakien, elle n’a pas pu lancer son opération terrestre au Rojava, au Kurdistan syrien, et a été empêchée de mettre ses menaces à exécution contre la Grèce. J’ai donc alerté les autorités françaises face à cette situation particulière.

Mais votre demande est restée lettre morte ?

Visiblement. Nos locaux de la rue d’Enghien sont des lieux sous surveillance. Mais ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de surveillance mais de protection. On est surveillés, mais pas protégés. C’est la deuxième fois qu’on se fait assassiner, qu’on n’est pas protégés. On ne peut plus accepter ça. Les autorités ont une responsabilité, elles auraient dû prévenir ces assassinats.

Quels sont les éléments qui vous font dire que ce qui s’est passé vendredi n’était pas fortuit, que cet homme est venu pour tuer des Kurdes ?

Dans un premier temps, il s’en est pris particulièrement à notre association. L’une des personnes tuées, Emine Kara, était une figure emblématique du mouvement des femmes kurdes. Et comme les trois militantes tuées il y a dix ans à Paris, elle aussi a été prise pour cible. Selon nos informations, Emine Kara a d’abord été blessée. Puis l’homme a tiré sur d’autres personnes, l’une était à côté d’elle et une autre sur le trottoir. À ce moment-là, le tueur s’aperçoit qu’Emine Kara n’est pas morte. Il revient et lui loge une balle dans la tête. C’est une exécution. C’est un fait concret. De même, il s’est rendu dans un restaurant kurde. Les Kurdes étaient pris pour cible, et plus particulièrement Emine Kara. Le garde des Sceaux a déclaré que toute la France était en deuil. Ce qui signifie que c’est aussi une attaque contre la France. Or, ces dernières semaines, on a constaté une prise de position ferme de Paris contre une éventuelle opération militaire turque au Rojava. Il s’agit d’une ligne stratégique nouvelle France-États-Unis contre l’expansionnisme turc. L’attaque contre notre centre, vendredi, est aussi à examiner sous cet angle : à Paris, et contre les Kurdes.

Ce qui voudrait dire que l’attaquant était au courant que cette responsable allait se trouver là à ce moment-là ?

Je ne l’affirmerai pas. Mais une chose est sûre, ce jour-là, il était prévu qu’une réunion se tienne pour les préparatifs des manifestations du 7 janvier, qui marqueront les 10 ans de l’assassinat de nos trois camarades Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Söylemez, dans ce même quartier. Emine Kara devait donc être là. L’heure de la réunion a été décalée la veille. L’information a ainsi pu circuler, et cet homme est arrivé au moment où cette figure du mouvement des femmes kurdes était présente.

Comment considérez-vous la décision du parquet antiterroriste de ne pas se saisir de l’affaire ?

Ils disent que, à ce stade, ce ne sont pas que les Kurdes qui étaient visés, mais qu’il s’agit de motivations racistes. C’est en tout cas comme ça qu’ils souhaitent nous convaincre. Nous ne partageons pas une telle version. Ils disent également que, jusqu’ici, aucun lien n’a été établi entre cet homme et une puissance étrangère. En l’occurrence, je pense qu’il doit s’agir de la Turquie.

La commémoration, le 7 janvier, des 10 ans de l’assassinat des trois militantes kurdes sera-t-elle également un moment pour la recherche de la vérité et la levée du secret-défense dans ces dossiers ?

Il y a dix ans, l’assassin était un homme malade. Il est d’ailleurs mort en prison à cause d’un état de santé défaillant. Aujourd’hui, encore une fois, on invoque l’état de santé de celui qui a agi vendredi. Ce qui s’est passé ce 23 décembre est dans la continuité du triple assassinat du 9 janvier 2013. Si ces meurtres avaient été élucidés, ces nouveaux assassinats ne seraient pas survenus. Les autorités turques – car, pour nous, elles sont derrière – n’auraient pas pu procéder de cette façon-là. Les commanditaires n’ont pas été démasqués parce que le secret-défense n’a pas été levé par les autorités françaises. C’est la clé.

Rassemblons nous à Lorient le 26 décembre à 18h devant la FNAC de Lorient en soutien aux camarades kurdes suite à l'attentat de Paris !

Rassemblons nous à Lorient le 26 décembre à 18h devant la FNAC de Lorient en soutien aux camarades kurdes suite à l'attentat de Paris !

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26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 07:10
l’actrice iranienne Taraneh Alidoosti (photo Page Wikipédia)

l’actrice iranienne Taraneh Alidoosti (photo Page Wikipédia)

Iran. Arrestation de l’actrice Iran. Arrestation de l’actrice Taraneh Alidoosti

La comédienne a été arrêtée par les autorités iraniennes. Militante du droit des femmes, Taraneh Alidoosti a soutenu à maintes reprises les mouvements de contestation qui ont suivi la mort de Mahsa Amini. Sur Instagram, la semaine dernière, elle dénonçait l’exécution de Mohsen Shekari pour son implication dans les manifestations.

Publié le Lundi 19 Décembre 2022 - l'Humanité

Vous l’avez peut-être vue dans les films d’Asghar Farhadi À propos d’Elly ou  le Client, oscar du meilleur film étranger. Plus récemment, elle était à l’affiche de Leïla et ses frères, sélectionné cette année en compétition à Cannes. La comédienne Taraneh Alidoosti est en prison depuis samedi. Militante du droit des femmes, elle a soutenu à maintes reprises les mouvements de contestation, nés à la suite du décès de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, le 16 septembre. Elle avait succombé après trois jours de coma et une arrestation par la police des mœurs à Téhéran pour «  port de vêtements inappropriés ».

« Toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l’humanité. » Taraneh Alidoosti

« Taraneh Alidoosti a été arrêtée en raison de ses actions récentes en publiant de fausses informations et contenus, et pour incitation au chaos », précise Tasnim, l’agence semi-officielle de la République islamique. « Toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l’humanité », avait dénoncé l’actrice de 38 ans sur Instagram, le 8 décembre, après la pendaison de Mohsen Shekari, condamné pour « guerre contre Dieu ».

Déjà en novembre, elle avait promis de rester dans son pays et de « payer le prix » qu’il faudrait pour défendre ses droits. Elle avait pris la décision d’arrêter de travailler pour soutenir les familles des victimes des manifestations. Selon une collaboratrice de Farhadi, elle serait à la prison d’Evin à Téhéran, tristement connue pour les mauvais traitements infligés aux détenues.

À l’instar de milliers d’Iraniens et d’une quarantaine d’étrangers détenus dans les geôles de la République islamique, le monde du cinéma paie un lourd tribut à la répression de la révolte populaire. En juillet, les cinéastes Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi ont été emprisonnés pour une tribune contestant l’attitude des autorités lors d’une manifestation. Ils sont toujours en détention.

 

Iran. Arrestation de l’actrice Taraneh Alidoosti - Michael Mélinard, L'Humanité, 2022
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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 07:29
Le PCF mobilisé aux côtés des Kurdes suite à l'attentat de Paris - 23 décembre 2022
Le PCF mobilisé aux côtés des Kurdes suite à l'attentat de Paris
 
C'est avec une immense émotion que le Parti communiste français a appris l'attentat d'extrême-droite ce jour contre le siège du CDKF. Dix ans après le triple assassinat de militantes, une nouvelle fois les Kurdes sont frappés en plein Paris.
 
Le PCF adresse ses sincères condoléances aux familles et aux proches des trois personnes décédées et les assure de sa pleine solidarité dans cette épreuve. Nos pensées vont également aux blessés. Nous remercions les services de secours et les forces de l'ordre pour leur réactivité.
 
L'urgence est de protéger les Kurdes de Paris. Et toute la lumière doit être faite sur ce crime odieux.
 
Alors que l'auteur attaquait des réfugiés soudanais il y a 11 mois, ces meurtres montrent que l'extreme-droite, mue par sa haine raciste, tue dans notre pays. Cela révèle un climat nauséabond qui grandit en France, nourrit par des discours xénophobes et racistes, ouvertement tenus dans les médias et par des responsables politiques.
 
De plus, alors que le Conseil Démocratique Kurde en France (CDKF) est clairement visé dans un contexte de multiples menaces proférées par la Turquie, l'enquête doit déterminer si cette attaque a été commanditée.
Le PCF continue d'exiger la levée du secret défense sur l'assassinat de 2013 pour qu’enfin la justice soit faite et que la vérité éclate sur l’implication directe de l’Etat turc. Nous demandons que l’Etat français protège les kurdes de France qui subissent des menaces en raison de leur engagement pour les droits humains et ceux du peuple kurde. Aujourd'hui comme hier le PCF assure les Kurdes de son soutien dans leur lutte.
 
Le PCF appelle à participer à la manifestation organisée par le CDKF demain 24 décembre à 12h Place de la République à Paris.
 
Parti communiste français.
 
Paris, le 23.12.2022
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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 07:23
Emine Kara

Emine Kara

Parmi les trois victimes mortellement touchées par l’attaque de ce vendredi au Centre culturel kurde Ahmet-Kaya se trouvait Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France. La France avait rejeté sa demande d’asile alors même qu’elle était menacée par le régime d’Erdogan.
Ces derniers mois, elle a consacré toute son énergie à la solidarité avec la révolution des femmes d’Iran. Elle préparait avec ses camarades la manifestation du 7 janvier pour exiger la vérité et la justice sur les assassinats voilà 10 ans, à Paris, tout près des lieux de l’attentat d’aujourd’hui, des trois militantes kurdes Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Saylemez. Elle devaient se retrouver nombreuses, aujourd’hui, rue d’Enghien, à l’heure de l’attaque. Le report impromptu du rendez-vous, décalé d’une heure, a sauvé bien des vies.
Il reste la sidération, la colère, la tristesse, et, encore, encore, l’exigence que toute la lumière soit faite sur ce crime odieux.
Rosa Moussaoui, journaliste à l'Humanité
Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, victime du massacre devant le  Centre culturel kurde Ahmet-Kaya
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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 07:19
Le tueur de la rue d’Enghien en mission contre les militants kurdes?
Le tueur de la rue d’Enghien en mission contre les militants kurdes?

Selon les informations recueillies par l’Humanité, l’homme aurait été déposé par une voiture devant le siège du Conseil démocratique kurde de France (CDKF) alors que devait se tenir une réunion d’une soixantaine de femmes kurdes, finalement décalée d’une heure au dernier moment. Un massacre a été évité. Qui aurait renseigné le tueur ?

Publié le Vendredi 23 Décembre 2022

La tuerie qui s’est déroulée ce vendredi rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement de la capitale serait-elle le fait d’un homme un peu détraqué, dont les motifs devraient être recherchés dans le racisme et la xénophobie ? L’homme arrêté, William M., 69 ans, ancien conducteur de train, est connu de la justice pour deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021.

Selon la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, l’homme serait connu pour «  des faits en Seine-Saint-Denis où il serait passé récemment en jugement, aurait été condamné, mais à la suite de la condamnation un appel aurait été interjeté par le parquet ». Il est aussi  « lié à des faits qui se sont passés du côté de Bercy à Paris », a poursuivi la magistrate. Les faits visés concerne l’attaque d’un camp de migrant le 8 décembre 2021 dans le parc de Bercy (XIIe arrondissement), qui avait bléssé deux personnes à l’arme blanche.

Il avait été mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour des dégradations. Il avait ensuite été placé en détention provisoire avant d’être remis en liberté le 12 décembre dernier.

Le CDKF avait alerté les services de renseignements français il y a 20 jours

Selon Gérald Darmanin, l’homme serait en revanche inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ni « fiché comme étant quelqu’un d’ultradroite » il a par ailleurs précisé que le suspect fréquentait un stand de tir et avait décalré de nombreuses armes en préfecture. Le parquet national antiterroriste et ses services sont venus sur place mais il n’y a  «aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine», a très vite conclu la procureure. Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, tentative assassinat, violences volontaires avec armes et infraction à la législation sur les armes, a-t-elle précisé. 

Or, de nombreux éléments laissent penser qu’il pourrait s’agir d’une attaque non pas dirigée contre de simples étrangers, mais au contraire d’un acte politique visant explicitement non seulement les Kurdes mais plus directement le Conseil démocratique kurde de France (CDKF).

Selon Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France qui s’exprimait quelques heures à peine après l’attentat, « il est inadmissible que dans cette affaire le caractère terroriste ne soit pas retenu et qu’on essaie de nous faire croire qu’il s’agit d’un simple militant d’extrême-droite, un récidiviste tout juste sorti de prison le 12 décembre. » Ce même responsable kurde révélait également: « Il y a à peine vingt jours de cela, lors d’un échange avec les services de renseignements français, j’ai moi-même fait part personnellement de mes craintes concernant notre sécurité. J’ai souligné la nécessité d’augmenter la sécurité au sein et autour de notre association.

Selon les éléments que nous avons pu recueillir, une voiture aurait déposé William G. devant le siège du CDKF. Il est descendu d’un véhicule, son arme à la main, à l’heure même où devait se tenir une importante réunion de femmes kurdes pour préparer les manifestations du 4 et du 7 janvier, commémorant le 10e anniversaire de l’assassinat de trois militantes kurdes (Fidan Dogan, Sakile Cansiz et Leyla Soylemez) en plein Paris, le 9 janvier 2013, et dont les commanditaires ne sont toujours pas identifiés.

Une réunion d’une soixantaine de militantes kurdes était prévue ce vendredi

Difficile de croire au hasard. Une soixantaine de militantes kurdes devaient être là, sur ces mêmes marches, ce vendredi, lorsque l’assassin a fait feu sur les quelques personnes présentes. L’assassin connaissait-il la date et l’heure de la réunion ? Il ne savait pas que celle-ci avait été décalée dans la matinée à cause de problèmes de RER et ne devait démarrer qu’une heure plus tard. Un massacre a été évité, bien qu’il se soit ensuite tourné vers le restaurant kurde, situé de l’autre côté de la rue puis vers un salon de coiffure attenant.

Le centre kurde n’était pas protégé par la police

Berivan Firat, porte-parole des relations extérieures du CDKF ne retient pas sa colère ni sa tristesse. « Nous sommes à la veille du 9 janvier. Il y a dix ans trois femmes Kurdes étaient assassinées. C’est encore une attaque visant des femmes. Qu’on ne nous dise pas qu’il s’agit seulement d’un acte raciste. Si les commanditaires des meurtres du 9 janvier 2013 avaient été démasqués (seul le tueur a été identifié mais aujourd’hui décédé, N.D.L.R.) , la tuerie d’aujourd’hui ne se serait pas produite. »

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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 06:30
Salah Hamouri: Macron a laissé faire - Pierre Barbancey, L'Humanité
Salah Hamouri: Macron a laissé faire - Pierre Barbancey, L'Humanité
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21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 08:15

Quand les étudiants iraniens de l'université Sharif de Téhéran reprennent El pueblo unido jamás será vencido (« Le peuple uni ne sera jamais vaincu ») la chanson chilienne écrite par le groupe Quilapayún et composée par le musicien Sergio Ortega en 1973.

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21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 08:00
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre
Rassemblement de solidarité avec le peuple Iranien devant le pont de Recouvrance à Brest ce 20 décembre

A Brest, ce mardi 20 décembre, entre 18h30 et 19h30, nous étions quelques camarades du PCF présents à une manifestation forte et poignante avec le collectif des Iraniennes et Iraniens de Brest et ses sympathisants pour dénoncer la répression féroce du régime islamiste et dictatorial contre le mouvement de révolte démocratique en Iran (500 morts, dont 63 enfants, tués par les forces du régime, tortures dans les casernes et les commissariats...) et la révolution populaire, portée notamment dans les régions kurdes d'Iran, dans le bas de la rue de Siam et le pont de Recouvrance. Au moment où la grève générale entame son deuxième jour en Iran, les pendaisons pour l'exemple se multiplient et les corrompus du gouvernement et du régime massacrent pour garder leurs privilèges et leur pouvoir réactionnaire.

Une prochaine manifestation de solidarité avec le peuple iranien et les kurdes est prévue le 14 janvier.

Femme, Vie, Liberté.

Jin, Jiyan, Azadî (en Kurde)

Zan, Zendegi, Azadi (en Persan)

 

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21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 07:43
Rassemblement de dénonciation de l'expulsion de Salah Hamouri de sa ville natale et du nettoyage ethnique à Jérusalem à Brest, place de la Liberté, ce mardi 20 décembre
Rassemblement de dénonciation de l'expulsion de Salah Hamouri de sa ville natale et du nettoyage ethnique à Jérusalem à Brest, place de la Liberté, ce mardi 20 décembre
Rassemblement de dénonciation de l'expulsion de Salah Hamouri de sa ville natale et du nettoyage ethnique à Jérusalem à Brest, place de la Liberté, ce mardi 20 décembre
Rassemblement de dénonciation de l'expulsion de Salah Hamouri de sa ville natale et du nettoyage ethnique à Jérusalem à Brest, place de la Liberté, ce mardi 20 décembre
Rassemblement de dénonciation de l'expulsion de Salah Hamouri de sa ville natale et du nettoyage ethnique à Jérusalem à Brest, place de la Liberté, ce mardi 20 décembre
Rassemblement de dénonciation de l'expulsion de Salah Hamouri de sa ville natale et du nettoyage ethnique à Jérusalem à Brest, place de la Liberté, ce mardi 20 décembre
Rassemblement de dénonciation de l'expulsion de Salah Hamouri de sa ville natale et du nettoyage ethnique à Jérusalem à Brest, place de la Liberté, ce mardi 20 décembre

Manifestation pour dénoncer l'expulsion de Salah Hamouri, enfermé sans procès et arbitrairement pendant des mois par les Israéliens, de son pays et de sa ville natale, Jérusalem, samedi, sans que la France ne protège les droits de son concitoyen binational. C'était ce soir à Brest avec l'AFPS, 3 camarades du PCF étaient présents aussi, et des camarades de l'AFPS Morlaix. Claude Leostic a expliqué la situation de Salah et contextualisé son combat pour les droits humains et des Palestiniens, lui qui est déjà venu témoigner plusieurs fois à Brest et dans le Finistère. Nous étions une quarantaine place de la liberté ce 20 décembre à l'initiative de l'AFPS pour dénoncer l'expulsion de Salah Hamouri et l'épuration ethnique qui se poursuit a Jérusalem.

En 2018, à l'initiative de Piero Rainero et d'Ismaël Dupont, un appel transpartisan des élus bretons pour la libération de Salah Hamouri avait été envoyé déjà à Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian, recueillant 175 signatures, dont 157 dans le Finistère, le Président de la République et le Ministre des Affaires étrangères de l'époque nous répondant qu'ils agissaient pour libérer l'avocat défenseur des droits humains, mais manifestement, les pressions du pouvoir français sont restées très limitées, comme en témoigne l'enfermement arbitraire à nouveau de Salah Hamouri pendant plusieurs mois après sa libération, puis son expulsion de Jérusalem.

Un autre appel avait été signé en octobre-novembre 2021 par près de 120 élus bretons pour empêcher l'expulsion de Salah Hamouri de Jérusalem en 2021:

A Monsieur le Président de la République, Emmanuel Macron

A Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian

Messieurs,

Le lundi 18 octobre Monsieur Salah Hamouri, citoyen français demeurant à Jérusalem-Est s’est vu notifier par les autorités israéliennes d’occupation la révocation de son statut de résident dans cette ville où il est né, de père palestinien et de mère française. Il bénéficie par conséquent d’une double nationalité.

Monsieur Salah Hamouri exerce la profession d’avocat. Spécialiste des Droits de l’Homme, il défend à ce titre, devant les tribunaux israéliens, des citoyens palestiniens victimes de la politique d’apartheid qui prévaut aujourd’hui en Israël et en Palestine occupée.

C’est en vertu d’une loi inique prétendant imposer aux Palestiniens de Jérusalem-Est un devoir d’allégeance à la puissance occupante que le gouvernement de Tel-Aviv a décidé la résiliation du statut de résident de Monsieur Hamouri, ouvrant la voie à son expulsion.

Des autorités d’occupation ne peuvent exiger allégeance des populations soumises à leur administration. C’est contraire à tous les textes internationaux et notamment aux multiples résolutions de l’ONU relatives au statut de Jérusalem depuis l’occupation par Israël de la totalité de cette ville en 1967.

La France, a indiqué le Ministère des Affaires Étrangères, « suit cette affaire avec la plus grande attention ».

Un grand pays comme le nôtre qui a vu naître la déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1792 ne peut en rester là.

Face à une violation aussi flagrante des traités internationaux, une expression forte et publique de notre pays, à la hauteur de la gravité des faits, s’impose.

Nous vous remercions, Monsieur le Président de la République, de bien vouloir nous faire connaître les mesures que vous comptez prendre pour que le droit international soit respecté à Jérusalem et que Monsieur Salah Hamouri puisse y vivre librement.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, notre considération distinguée.

Les 116 élus bretons premiers signataires du courrier au président Macron et au ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian pour exiger une action résolue de la France en faveur de Salah Hamouri.

Delphine Alexandre, Vice-présidente à la Région Bretagne et présidente du groupe communiste et progressiste, élue à Lorient (56), PCF

Patrick Appéré, adjoint au maire à la politique sportive à Brest, conseiller de Brest-Métropole (29), BNC

Marc Bacci ancien conseiller municipal à Larmor-Plage (56)

Patrick Béguivin, conseiller municipal à Plouigneau (29), PCF

Claude Bellec, ancienne conseillère municipale déléguée au logement à Brest (29), jusqu'en 2020, PCF

Djelloul Benhenni, Conseiller municipal de Rosporden Kernevel (29), PCF
 
Gérard Bensoussan conseiller municipal de Tréogat (29)

Cinderella Bernard, conseillère départementale et vice-présidente du Conseil Départemental des Côtes d'Armor, élue à Bégard (22), PCF

Bertrand Bianic, Conseiller délégué en charge du personnel au Relecq-Kerhuon (29), PCF
 
René Bilien, conseiller municipal délégué au logement de la ville de Quimper (29), EELV
 
Christophe Boudrot, adjoint au sport et aux associations à Plouigneau (29), PCF
 
Claudie Bournot Gallou, Adjointe en charge des finances, de l’administration générale, du personnel et des élections, au Relecq-Kerhuon (29), PCF
 
Laure Boussard, conseillère municipale à Carhaix
 
Cécile Bouton, conseillère départementale d'Ille-et-Vilaine, vice-présidente déléguée à la citoyenneté et à la démocratie participative, à la relation aux services publics, élue à Chartres-de-Bretagne (35), PCF
 
Gaëtan Bouvet, élu de Noyal Châtillon sur Seiche (35), PCF
 
Gael Briand, conseiller municipal UDB de Lorient (56), Conseiller régional de Bretagne
 
Anton Burel Militant de la Gauche Indépendantiste et Conseiller
municipal à Cintré (35)
 
Maéla Burlot, conseillère municipale à Morlaix (29), sympathisante PCF
 
Georges Cadiou, ancien maire-adjoint de Quimper (29)
 
François "Fañch" CADIOU, Adjoint à la Jeunesse et au Sport à Saint-Jacques-de-la-Lande (35)

Christian Carduner, conseiller municipal de Scaër (29), PCF

Anna Vari Chapalain, conseillère municipale déléguée de la ville de Quimper et conseillère communautaire

Martine Carn, conseillère municipale à Plougonven (29), PCF

Christine Corfmat, conseillère municipale à Loctudy (29)

Forough Dadkhah vice-présidente de la région Bretagne, Quimper (29)

Eugène Davillers Caradec, conseiller municipal à Morlaix délégué à l'urbanisme (29), PCF

Angélique De Cecco, Conseillère déléguée au Maire du Relecq-Kerhuon,
En charge de l’égalité femmes/hommes, de la citoyenneté et de la participation citoyenne (29), UDB
 
Ollivier Delbot, conseiller municipal à Douarnenez (29)
 
Michel Demolder, maire de Pont-Pean (35), conseiller communautaire, PCF
 
Corentin Derrien, conseiller municipal de St Thégonnec Loc-Eguiner (29), PCF
 
Jérôme Desbrousses, adjoint au maire, Chevaigné (35)
 
Françoise Dorval adjointe à la ville de Quimper et conseillère communautaire (29), EELV
 
Jacques Dyonisiak, conseiller municipal UDB, Pouldreuzic (29)

Michel Durand adjoint à Bécherel (35), UDB

Ismaël Dupont, conseiller départemental du Finistère, Premier adjoint à Morlaix, secrétaire départemental du Parti Communiste dans le Finistère

Dominique Evenat, conseiller municipal UDB, Pont-Croix (29)

Edith Fer, conseillère municipale déléguée à l'enseignement à Morlaix (29)

Pierre Fourel, ancien élu Frankiz Breizh à Brest, ancien vice-Président de la Communauté Urbaine de Brest(29), Membre de l'UDB.

Henri Merlin Gaba Engaba, Conseiller Municipal délégué aux travaux et aux chantiers, ville de Morlaix (29)

Patrick Gambache, conseiller municipal délégué Ressources Humaines, Finances, Police Municipale, Administration générale à Morlaix (29), PCF

Florence Gourlay, conseillère municipale, Lorient (56)

Gladys Grelaud, Conseillère régionale de Bretagne (29), PCF

Paul Guegueniat, ancien élu UDB à Saint-Yvi (29)

Eric Guellec, 2ème adjoint au maire de Brest - Dynamique associative, relations avec les équipements de quartier, les acteurs de l’éducation populaire et les associations patriotiques et les anciens combattants (29), PCF

Philippe Guillemot, conseiller départemental de Carhaix (29), groupe autonomie et régionalisme

Xavier Hamon, adjoint au maire à Brest (29), Génération.S

Jean Claude Harle, Conseiller municipal Saint Pern (35), PCF
 
Nolwenn Henry, conseillère municipale de Quimper (29), EELV

Jacqueline Héré, Adjointe à Brest et Maire de quartier de Bellevue, conseillère départementale du canton de Brest-1 (29), PCF

Roger Héré, Premier adjoint à Plouigneau, vice-président à Morlaix-Communauté (29), PCF

Joëlle Huon, Maire de Plouigneau (29), Conseillère départementale du Finistère (canton de Plouigneau), PS

Yves Jardin, ancien élu de Douarnenez, militant de l'AFPS

Jean-Paul Jarnot, adjoint au maire à Pontivy (56), PCF

Bernard Jasserand, Maire Adjoint de Quimper (29), Conseiller Communautaire, PCF

Marie-Pierre Jean-Jacques vice-présidente de Quimper Bretagne Occidentale en charge des transports et mobilités, conseillère départementale du Finistère, canton de Quimper (29)

Jean-Pierre Jeudy, maire honoraire de Carhaix (29)

Philippe Jumeau, adjoint aux affaires sociales à Lanester, secrétaire départemental du PCF dans le Morbihan (56)

Jean-Luc Kerdoncuf  ancien élu UDB à Plouguerneau (29)

Julien Kerguillec, maire de Pleyber-Christ, vice-président à la culture à Morlaix-Communauté (29)

Anne-Marie Kervern, ancienne élue adjointe au Maire de Brest (29) UDB

Michèle Lacroix Bourven, ancienne élue à Plougonven (29), PCF

Elsa Lafaye, conseillère municipale à Fougères et élue communautaire (35), PCF

Fréderic L'aminot, adjoint au maire aux Affaires Scolaires à Morlaix (29), PCF

Jeremy Lainé, maire-adjoint à Guimaëc (29), PCF

Béatrice Le Bel conseillère municipale à Brest (29), UDB

Daniel Le Bigot vice-président de Quimper Bretagne Occidentale

Olivier Le Bras, conseiller régional de Bretagne, élu à Saint-Thegonnec Loc-Eguiner (29)

Claude Le Brun maire-adjoint à Quimper (29), EELV

Pierre Le Goff, maire de Guimaëc, conseiller départemental du Finistère, canton de Plouigneau (29)

Guénola Le Huec, Conseillère municipale de Lanester (56), PCF

Jean-Michel Le Lorc'h, vice-président à Brest-Métropole et conseiller municipal de la ville de Brest (29), PCF

Sandra Le Roux, conseillère municipale à Brest (29), PCF

Doriane Le Treust maire-adjointe de Quimper, conseillère communautaire, Génération.S

Pierre-Yves Liziar, Conseiller délégué en charge de Handicap au Relecq-Kerhuon (29), PCF

Didier Loas élu UDB à Audierne (29)

Roger Lostanlen Maire-adjoint honoraire Carhaix-Plouguer (29)

Marie-Françoise Madec Jacob, conseillère municipale aux personnes âgées à Morlaix (29), PCF

Mathilde Maillard, adjointe Santé- Personnes âgées à Brest (29), PCF

Taran Marec, conseiller municipal délégué à la langue bretonne à Brest (29), PCF

Isabelle Maugeais, élue à Pont-de-Buis, conseillère départementale du Finistère, canton de Pont-de-Buis (29), apparentée PCF

Isabelle Mazelin, Adjointe à la culture au Relecq-Kerhuon (29), PCF

Rozenn Métayer, conseillère départementale du Morbihan - Lorient Sud et Groix (56)

Monique Mévellec-Sithamma, Conseillère déléguée aux associations au Relecq-Kerhuon (29), PCF

Christiane Migot Conseillère déléguée à la mairie de Brest et conseillère déléguée à la Métropole (29) Radicaux de Gauche

Paul Mingant, conseiller municipal à Plouédern (29), UDB

Patrick Morre, adjoint au maire La Chapelle Thouarault (35)

Medora Mostajo, Conseillère municipale de la ville de Quimper, Génération.S

Corinne Nicole, conseillère départementale du Finistère, canton de Carhaix (29), groupe autonomie et régionalisme

Françoise Nioche, conseillère municipale à Rosporden-Kernevel (29), PCF

Catherine Quéric, conseillère départementale du Morbihan, canton de Lorient (56), PCF

Guy Pennec, maire de Plourin-les-Morlaix, vice-président à Morlaix-Communauté (29)

Jean-Claude Perrot, Conseiller municipal à Briec (29), PCF

Christian Pierre, conseiller municipal délégué à St Evarzec (29), secrétaire fédéral adjoint Finistère, UDB
 
Jean-François Philippe, Ancien élu (25 ans de mandat) et adjoint PCF d'Hillion (22)
 
Arnaud Platel conseiller municipal de Plomelin et conseiller communautaire de Quimper Bretagne occidentale
 
Julien Ponthenier conseiller municipal de Pluguffan (29)
 
Piero Rainero, ancien élu et adjoint à Quimper, militant de la solidarité avec la Palestine, ancien secrétaire départemental du Parti communiste

Yvonne Rainero, conseillère municipale déléguée de Quimper, conseillère communautaire (29), PCF

Jacques Rannou, maire délégué de Kernevel, commune associée à Rosporden (29), conseiller communautaire, PCF

Fañch Rebours, conseiller municipal UDB, Lanloup (22)

Anita Richard, conseillère municipale PCF Rosporden Kernevel (29), PCF

Françoise Richard, conseillère municipale de Quimper (29), déléguée aux personnes en situation de handicap, EELV

Gael Roblin,Militant de la Gauche Indépendantiste et Conseiller
municipal à Guingamp (22)
 
Katell Salazar, conseillère municipale déléguée à la communication à Morlaix (29)
 
Valérie Scattolin, adjointe au maire à Morlaix, Tourisme/Centre-ville/ Commerce (29), PCF
 
Ronan Sinquin, conseiller municipal à Quimper (29), PCF
 
Arnaud Stephan, conseiller municipal délégué à la petite enfance à Rennes (35), groupe communiste
 
Patricia Stéphan, Conseillère Municipale à Morlaix (29)
 
Mathieu Stervinou, adjoint au maire de Quimper chargé des solidarités et du handicap, conseiller départemental du Finistère (29)

Pierre-Yves Thomas, conseiller municipal de Carhaix (29), PCF

Maxime Touzé, conseiller municipal UDB, Douarnenez (29)

Catherine Tréanton, adjointe aux Affaires Sociales à Morlaix, vice-présidente à Morlaix-Communauté (29), Génération.S

Christian Troadec, Maire de Carhaix (29), Vice-président à langue et à la culture bretonne au Conseil Régional de Bretagne, régionaliste

Kofi Yamgnane, ancien ministre, député et maire de Saint-Coulitz (29)

Fragan Valentin-Lemeni, UDB, adjoint au maire, Ville de Brest (29)

Gaëlle Zaneguy, conseillère départementale du Finistère, deuxième adjointe à Saint-Thégonnec Loc-Eguiner (29)

Ahamada Zoubeiri conseiller municipal à Morlaix, délégué à la vie associative (29)

 

Le voeu présenté au Conseil Municipal de Morlaix pour que le président Macron s'engage résolument pour la libération de Salah Hamouri adopté

Appel des élus bretons pour la libération de Salah Hamouri: 175 signatures d'élus, 10 collectivités finistériennes qui s'engagent, et pourtant Jean-Yves Le Drian n'a pas eu un mot sur Salah Hamouri lors de sa visite en Israël!

Elus bretons, cosignez la lettre à Macron et Jean-Yves Le Drian pour exiger que Salah Hamouri retrouve sa qualité de résident de Jérusalem

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