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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 15:04
Photos du débat sur l'avenir des EHPAD à but non lucratif, l'accompagnement du grand âge et le mouvement EHPAD public en résistance
Photos du débat sur l'avenir des EHPAD à but non lucratif, l'accompagnement du grand âge et le mouvement EHPAD public en résistance
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Photos du débat sur l'avenir des EHPAD à but non lucratif, l'accompagnement du grand âge et le mouvement EHPAD public en résistance
Photos du débat sur l'avenir des EHPAD à but non lucratif, l'accompagnement du grand âge et le mouvement EHPAD public en résistance

Débat sur les EHPAD et le mouvement EHPAD publics en résistance à Lanester ce samedi 23 novembre pour la fête de l'humanité Bretagne, avec Xavier Compain, maire de Plouha et Philippe Jumeau, adjoint aux affaires sociales de Lanester avec la délégation sur les personnes âgées.

Un débat au coeur des enjeux du moment.

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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 15:00
Formation d'élu.e.s du Cidefe sur la gratuité des transports à Lanester ce samedi 23 novembre en marge de la fête de l'Humanité Bretagne: avec Roger Héré et Michel Le Mestrallan
Formation d'élu.e.s du Cidefe sur la gratuité des transports à Lanester ce samedi 23 novembre en marge de la fête de l'Humanité Bretagne: avec Roger Héré et Michel Le Mestrallan
Formation d'élu.e.s du Cidefe sur la gratuité des transports à Lanester ce samedi 23 novembre en marge de la fête de l'Humanité Bretagne: avec Roger Héré et Michel Le Mestrallan
Formation d'élu.e.s du Cidefe sur la gratuité des transports à Lanester ce samedi 23 novembre en marge de la fête de l'Humanité Bretagne: avec Roger Héré et Michel Le Mestrallan
Formation d'élu.e.s du Cidefe sur la gratuité des transports à Lanester ce samedi 23 novembre en marge de la fête de l'Humanité Bretagne: avec Roger Héré et Michel Le Mestrallan

Formation élus du cidefe sur la gratuité des transports en lien avec la fête de l'humanité Bretagne à Lanester avec Michel Le Mestrallan et Roger Héré ce samedi 23 novembre toute la matinée.

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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 14:55
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment

Débat de l'AJPF (Association des villes jumelées avec les camps de réfugiés et villes palestiniennes) à la fête de l'humanité Bretagne sur la solidarité avec les camps de réfugiés palestiniens des communes françaises et bretonnes, la lutte politique contre la politique de colonisation, d'occupation, d'enfermement et pour finir d'éradication du peuple palestinien. Avec Erwan Dupont, Jamila Ayoun, Saïd Touquan, dirigeants de l'AJPF, Guillaume Robic, maire de Rostrenen, Jeannot Flageul, adjoint à la culture à Rostrenen, Patrick Gambache, premier adjoint à Morlaix et membre du CA de l'AJPF.

Photos de Erwan Dupont

Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
Débat de l'AJPF à la fête de l'Humanité Bretagne ce samedi 23 novembre 2024: la solidarité politique avec les Palestiniens au coeur des urgences du moment
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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 10:03
Sur le stand du PCF Finistère à la fête de l'Humanité Bretagne 2024
Sur le stand du PCF Finistère à la fête de l'Humanité Bretagne 2024
Sur le stand du PCF Finistère à la fête de l'Humanité Bretagne 2024
Sur le stand du PCF Finistère à la fête de l'Humanité Bretagne 2024
Sur le stand du PCF Finistère à la fête de l'Humanité Bretagne 2024
Sur le stand du PCF Finistère à la fête de l'Humanité Bretagne 2024
Sur le stand du PCF Finistère à la fête de l'Humanité Bretagne 2024

Le stand du PCF Finistère de la fête de l'Humanité n'a pas désempli du week-end, du samedi 23 novembre 12h au dimanche 24 novembre 18h, pour cette 33e édition de la fête de l'Humanité Bretagne en 2024. 

Il accueilli la nouvelle directrice de la fête de l'Humanité, Sofia Boutrih, accompagnée par la direction de l'Humanité, ainsi que Fabien Roussel et les dirigeants régionaux du Parti Communiste, et le chanteur Cali le samedi soir après son concert, ainsi que plusieurs centaines de convives. 

Merci à tous nos militants présents sur la fête,  et qui tout particulièrement aux militants et bénévoles qui ont travaillé au stand, au chargement, au montage, à la cuisine, au service, aux caisses, à la plonge, au bar, au démontage, pour accueillir dans les meilleures conditions nos invités.

Grand merci donc à la trentaine de bénévoles du stand: Ronan Tanguy, Catherine Flageul, Alain Flageul, Michel Prigent, Roland Bagnis, Patrick Béguivin, Claude Bellec, Jeannine Daniel, Jean-Philippe Le Deunf, Fabien Tudo Deler, Amaury Mathieu, Lionel Picart, Colette Le Noac'h, Sylvain Araldi, Marie-France Monery, Patricia Paulus, Marie-France Goussé, Denis Huet, Morgane Le Guyader et Yann, Yves Peuziat, Michel Pibouleau, Michel Lespagnol, l'autre Michel de Ploujean, Malou Corre, Thomas Therin, Philippe Van Acker , Daniel Ruffier, Isabelle, Bernard Jasserand, Patrick Gambache, etc, et les camarades bigoudens qui ont préparé et emmené le far, ceux de Morlaix qui ont chargé et déchargé le camion ...

Au menu: Huîtres, crevettes, encornets à l'armoricaine, et pommes de terre grenailles et échalotes de Roscoff saucisses de Molène puis far maison du pays bigouden ou gâteau au chocolat maison - crème anglaise.

Merci à Denis Sellin pour le prêt de ses belles photos des ports du sud-Finistère qui ornaient le stand.

Nous avons tous eu pendant le week-end des pensées d'amitié pour notre ami et camarade Michel Tudo Deler actuellement hospitalisé et à qui nous souhaitons un rapide rétablissement.

Plus de photos à venir...

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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 09:53
A la fête de l'Huma Bretagne, Fabien Roussel à l'écoute des ouvriers morbihannais (Le Télégramme Lorient, 25 novembre 2024)
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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 09:51
"Un scandale": Fabien Roussel tance Michelin (Ouest-France, 25 novembre 2024)
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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 09:00
"Un gouvernement protégeant les riches: dehors!" - Interview de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, dans le Ouest-France, 23 novembre 2024
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22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 06:25
Toutes et tous à la fête de l'Humanité Bretagne de Lanester le 23 et 24 novembre 2024
Concert de Cali à la fête de l'Humanité Bretagne 2017

Concert de Cali à la fête de l'Humanité Bretagne 2017

Toutes et tous à la fête de l'Humanité Bretagne de Lanester le 23 et 24 novembre 2024
Toutes et tous à la fête de l'Humanité Bretagne de Lanester le 23 et 24 novembre 2024
Toutes et tous à la fête de l'Humanité Bretagne de Lanester le 23 et 24 novembre 2024
La fête de l'Humanité Bretagne, c'est à Lanester, au parc des expositions du pays de Lorient, les 23 et 24 novembre. 
Contact pour achat des vignettes et covoiturages sur le pays de Morlaix : 06 20 90 10 52  (20€ les 2 jours, 14€ 1 jour, 10€ tarif social, gratuit pour les enfants)
 
Samedi 23 novembre:
Le samedi matin il y aura une formation du Cidefe de 9h30 à 12h30 sur la gratuité des transports. Roger Héré, vice-président transport de Morlaix-Communité, et membre du CD PCF 29, y participera.
A 13h45, Agora sur le modèle agricole breton avec Arnaud Lecuyer, vice-président de la région Bretagne, Jonathan Dubrulle, responsable de la commission agriculture du PCF, Damien Girard, député les écologistes - NFP du Morbihan
A 15h: Table ronde sur les EHPAD publics en présence de Xavier Compain, maire de Plouha et partie prenante du mouvement EHPAD publics en résistance
A 16h: au stand régional du PCF, le plan climat du PCF "empreinte 2050" avec Amar Bellal - à 18h, à l'espace culture, "La sécurité sociale de l'alimentation en débat".
Le concert de Cali sera à 20h. Il avait fait un concert géant en 2017 à la fête de l'Humanité Bretagne.
 
Et le dimanche 24 novembre:
à 11h, Agora: l'atelier citoyen santé Bretagne avec Christiane Caro, Gaël Roblin, Jean-Luc Malestras, Jean-Marc Durand (Hôpital, santé: la force des alternatives, les propositions immédiates, les médecins cubains).
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, arrivera sur la fête à 12h et mangera sur le stand du Finistère du PCF. De 14h à 15h30 il rencontrera des syndicalistes sur la fête de l'Huma Bretagne.
à 13h45, débat sur le "nouveau front populaire" et ses défis avec une députée LFI (Mathilde Hignet), un député Les écologistes (Tristan Lahais), un sénateur PCF (Gérard Lahellec), une députée PS (Claudia Rouaux) et un conseiller régional UDB (Gaël Briand)
une rencontre avec le mouvement social à 15h15
le meeting avec Fabien Roussel à 16h00
Le Finistère aura son stand comme chaque année avec le restaurant (huîtres, crevettes, saucisses de molène - pommes de terre grenailles, et encornets à l'armoricaine - pommes de terre grenaille, fromages, desserts: fars, gâteaux) et le bar.
Merci à tous les camarades qui le peuvent de s'inscrire pour donner un coup de main le samedi ou le dimanche, en adressant un mail à la fédération: federation@29.pcf.fr ou un coup de fil à la fédération à Marion pour indiquer leurs disponibilités.
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22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 06:21
Il y a cent ans, les Sardinières de Douarnenez entrent en révolte... jusqu'à la victoire - Bernard Frederic, L'Humanité, 15 novembre 2024
Il y a cent ans, les Sardinières de Douarnenez entrent en révolte... jusqu'à la victoire

Hiver 1924, à Douarnenez, dans le Finistère. La révolte des femmes « pour les sous » a mis le premier port sardinier de France à l’arrêt. La partie semble perdue face au patronat des conserveries. Mais, soutenue par la municipalité et le jeune PCF, la grève s’organise, se durcit, jusqu’à prendre une dimension nationale. Après quarante-six jours de combat, elles arracheront bien plus que la victoire.

Le port de Douarnenez est, en France, depuis le XIXe siècle, le principal centre sardinier de la côte ouest et la capitale de l’industrie de la conserve. Les hommes sont des pêcheurs, leur mère, leur femme ou leurs filles travaillent dans les conserveries qu’on appelle les « fritures », car il faut faire frire les sardines dans l’huile avant la mise en boîte. Ces ouvrières, on les appelle, en breton, les « Penn Sardin » : « têtes de sardine », à cause de la coiffe qu’elles portent lorsqu’elles travaillent.

La fabrication des boîtes en fer et la conserverie se sont développées de concert. Issu de la campagne bretonne, tout un prolétariat s’y consacre. Les hommes s’occupant de la pêche, on y trouve, à part les soudeurs, surtout des femmes, tant dans la métallurgie que dans la conserverie. Dans ces usines, l’exploitation est terrible. Elle est source d’une lutte de classe souvent violente, comme en 1905, quand les sardinières, alors payées au mille de sardines travaillées – le mille ! –, exigent d’être payées à l’heure. Elles sont 2 000, un jour de juin 1905, à se réunir pour adhérer au syndicat qui luttera pour le travail à l’heure. Elles sont, encore, 2 000 à manifester derrière le drapeau rouge. Et elles gagnent !

L’histoire de Douarnenez s’en trouve durablement marquée. En décembre 1919, les socialistes, très influents en cette cité ouvrière depuis l’avant-guerre, accèdent à la mairie. Mais une majorité de conseillers rejoignent la SFIC (Section française de l’Internationale communiste). En 1921, Sébastien Velly, un communiste, est élu maire. Une première en France ! Hélas, ce tapissier de 43 ans meurt d’une phtisie galopante le 18 juillet 1924.

« Pemp real a vo ! » : 1,25 franc de l’heure

Les candidats communistes remportent au début de l’automne les nouvelles élections partielles. Parmi les élus, le secrétaire départemental du parti, Daniel Le Flanchec. Il est élu maire de Douarnenez, le 7 octobre 1924. À 43 ans, Le Flanchec, né à Trédrez, près de Lannion, a un passé anarchiste dont il reste plus que des traces. Il a soutenu, jadis, la bande à Bonnot. Borgne, il arbore deux tatouages : « Mort aux vaches » sur la main droite et « Entre quatre murs, j’emmerde la sûreté » sur la main gauche. Mais il est surtout un remarquable orateur, qu’il s’exprime en breton ou en français. Il est proche des gens ; les ouvrières le vénèrent.

Le 21 novembre 1924, 100 ouvrières et 40 manœuvres de l’usine Carnaud, la « Méta » comme on l’appelle, parce qu’on y fabrique les petites boîtes en fer dans lesquelles sont rangées les sardines, débrayent. En cause, les salaires. Par petits groupes, souvent en chantant, les grévistes vont d’une usine à l’autre propager leur revendication, 1,25 franc de l’heure : « Pemp real a vo ! » (25 sous nous aurons !).

Les sardinières gagnent alors entre 64 et 72 francs par semaine. Elles effectuent jusqu’à 80 heures de travail en cinq jours. Les heures de nuit et celles du jour sont payées à l’identique. Le temps d’attente n’est pas intégré au salaire. Or, c’est le poisson qui décide du travail. Pas de poisson, pas de travail, pas de salaire. Quand les bateaux déchargent leur cargaison, de nuit comme de jour, les sirènes retentissent. Il faut alors courir vers les ateliers. Là, c’est la puanteur, le mélange de l’huile bouillante et du poisson. « C’est du Zola ! » dira Charles Tillon, le responsable de la CGTU.

Le 23 novembre, un dimanche, les sardinières marchent toute la journée dans la ville. Le 25, toutes les usines débrayent. On en compte 21 : 3 000 grévistes, plus de 70 % de femmes. Douarnenez n’est qu’un cri : « Pemp real a vo ! » Chaque jour, les grévistes se rassemblent dans les halles de la ville afin de discuter de la suite des événements. Un comité de grève est élu, comptant 6 femmes sur 15 membres. Il cherche à négocier avec les représentants du patronat.

Une dimension nationale

À la mairie, Le Flanchec est mobilisé. Il faut organiser la solidarité. Les hommes dont les femmes, les mères ou les filles, parfois les trois, sont grévistes, apportent le poisson. On fait la soupe. La municipalité ouvre aux grévistes ses cantines scolaires. Le Flanchec n’est pas seul. Charles Tillon, le représentant régional de la CGTU, est là. À 28 ans, il s’est déjà fait un nom. Il a participé aux mutineries des marins de la mer Noire quand ils refusèrent de tirer sur les bolcheviques en 1919 ; il a été condamné au bagne militaire au Maroc. Libéré, il a adhéré au PCF naissant. Ajusteur à Rennes, il rejoint la CGTU, dont il devient « permanent » en cette année 1924.

À Douarnenez, Tillon, est rejoint par Marie Le Bosc, déléguée syndicale des tabacs, puis par deux « Parisiens », Maurice Simonin, du syndicat de l’alimentation, et Lucie Colliard, institutrice révoquée, responsable du travail des femmes à la CGTU, membre du comité directeur du Parti communiste. Lucie Colliard est très connue et respectée. Elle a été déléguée au 3e congrès de l’Internationale communiste, avec Souvarine et Vaillant-Couturier. Elle connaît Lénine. Elle sait ce qu’est le « travail d’organisation ».

Les patrons ne cèdent rien. Béziers, par exemple, est à la tête de 11 usines, dont 6 dans le Finistère. Amieux dirige 14 fritures, Saupiquet 10. Pour eux, le manque à gagner d’une grève à Douarnenez est compensé par un travail à plein rendement dans un autre port. Le 4 décembre, un charretier tente de déposer des stocks de conserves à la gare située au bout du pont qui, enjambant la ria du Port-Rhu, relie Douarnenez à Tréboul. Des grévistes barrent le pont.

Le Flanchec et Arthur Henriet, député communiste de la 2e circonscription de la Seine, ceints de leurs écharpes, essayent de s’opposer au déchargement. Le préfet du Finistère estime qu’il y a là entrave à la liberté du travail. Le 5 décembre, à 18 heures, il suspend Le Flanchec pour un mois. Son adjoint, Le Cossec, assure l’intérim. L’affaire est grave. La grève prend une dimension nationale. Daniel Renoult, journaliste à « l’Humanité », arrive à Douarnenez. Chaque jour, il y alimente la chronique des événements. Souvent, ses articles font la une.

« C’était une grève pour le besoin, on n’était pas politique »

À Douarnenez « la Rouge », les jours passent, rythmés par les « processions » (les manifestations quotidiennes). Lucie Colliard raconte : « Il y a 200 ouvriers environ dans les usines de sardines. Mais les femmes, soutenues par les marins pêcheurs, furent l’âme de ce beau mouvement. Il y eut des manifestations de 4 000 à 5 000 personnes, dans cette ville de 12 250 habitants. Et c’étaient les jolis bonnets blancs des femmes qui dominaient. Quand les marins les accompagnaient, avec leurs costumes de toile rouge imperméabilisée, on aurait dit, le long de la mer, une longue guirlande de pâquerettes et de coquelicots. Et les chants ne cessaient pas. Et sur l’air des lampions : « Pem rel avo ! Pem rel avo ! Pem rel ! » (C’est 25 sous, c’est 25 sous, qu’il faut !).

– Il faut nous copier « l’Internationale » : nous ne savons que le refrain.
– C’est entendu, Marie. Vous aurez votre « Internationale ». »

Elle fut copiée, puis tirée à l’imprimerie à 2 000 exemplaires, vendus 2 sous. Il n’en resta pas un. Sous la halle, à la fin des meetings et dans les manifestations, 2 000 femmes et plusieurs milliers d’hommes chantaient le bel hymne d’Eugène Pottier d’un bout à l’autre, religieusement. Et c’était beau, beau comme les foules russes quand elles chantent ! » 1

Les patrons et la droite dénoncent une « grève révolutionnaire », parlent du comité de grève comme d’un « soviet ». Le ressenti des ouvrières est bien autre : « C’était une grève pour le besoin. On n’était pas politique. On allait à la messe de 9 heures. Chacun avait son opinion, mais on n’avait pas l’opinion des riches, par exemple ! 2 »

À la suite des incidents du 4 décembre, Justin Godard, ministre du Travail du Cartel des gauches alors au pouvoir, décide de convoquer à son bureau patrons et grévistes. Le 15 décembre, 3 000 personnes accompagnent la délégation qui prend le train pour Paris. La délégation comprend trois femmes : Anna Julien, caoutchouteuse chez Carnaud, Mme Morvan et Alexia Pocquet. Elles sont accompagnées par deux secrétaires locaux de la CGTU, Jequel et Vigouroux. Lucie Colliard et Maurice Simonin sont également de la partie. Tous posent pour la une de « l’Humanité ».

1 franc pour les femmes et à 1,50 franc pour les hommes

Entre-temps, les sardinières ont reçu une bonne nouvelle : le 13 décembre, Mme Quéro, propriétaire d’une friture, a accepté les demandes d’augmentation salariale des grévistes. Une belle victoire et une brèche dans le front patronal. Mais à Paris, rien ! Les patrons ne lâchent rien. Le quotidien communiste titre : « Incroyable bravade des patrons ». Sur les quais du Rosmeur, la colère est immense, la tension très vive.

Le 20 décembre, au Pré-Saint-Gervais, un grand meeting national est organisé par le Parti communiste, « pour l’unité syndicale, contre le fascisme ». La lutte des Penn Sardin est de tous les discours : Jacques Doriot, Paul Vaillant-Couturier, Marcel Cachin. Daniel Le Flanchec est ovationné. « L’Humanité » a compté 20 000 participants. Le 22, le contrat entre Mme Quéro et les sardinières est signé. Il porte l’heure à 1 franc pour les femmes et à 1,50 franc pour les hommes, avec 50 % d’augmentation après minuit ou après la dixième heure de travail. L’usine Quéro ouvre à nouveau ses portes le 23 décembre.

Bientôt arrive Cachin. « Le père Cachin parlait breton. Il était du pays et du temps de Jaurès… Les femmes de Douarnenez raffolaient de Cachin, qui émaillait ses discours de mots qui faisaient rire », raconte Tillon3. C’est le jour de l’An. Dans les cafés, on chante, on boit et puis, surtout, on discute. Vont-ils céder ? Qui va céder ?

Raynier, du syndicat « jaune » l’Aurore syndicale, est en ville avec 15 de ses amis. Ils affirment qu’ils vont « casser » la grève. Il est 18 heures, ce 1er janvier 1925, au bistrot l’Aurore. Le Flanchec fête le Nouvel An avec son neveu et ses amis, comme Henriet, le député parisien. Et ils chantent. Soudain, on le demande. Des « jaunes » l’attendent dehors. Le Flanchec sort, il s’approche. Des coups de feu claquent. Il s’écroule. Son neveu est allongé près de lui, gravement blessé. Le maire est transporté à Quimper.

Après 46 jours de grève, les Penn Sardin ont gagné

À Douarnenez, la colère explose. La foule envahit l’hôtel de France, où les patrons ont leurs habitudes. Les lieux sont mis à sac. Les dirigeants syndicaux font alors preuve d’un remarquable sang-froid, d’un grand esprit de responsabilité. Ils improvisent un grand meeting aux halles, pour empêcher la foule de s’en prendre aux maisons des patrons. Plus tard, le préfet saluera l’« attitude responsable des leaders communistes » après le drame. Le 3 janvier, « l’Humanité » titre sur six colonnes : « À Douarnenez : première flaque de sang fasciste ! » Toute la une est consacrée à cette « journée sanglante, la tragédie de Douarnenez ».

Alors que les nouvelles de Le Flanchec sont plutôt rassurantes, on apprend que Béziers et Jacq, les deux grands patrons des conserveries, avaient, en décembre, rencontré les « briseurs de grève » et demandé leur intervention. On saura bientôt qu’ils leur ont versé de l’argent. Le 5 janvier, Le Flanchec revient. Une balle lui a traversé la gorge, il ne peut presque plus parler. À la gare, 10 000 manifestants l’applaudissent. 

Le 8 janvier, le syndicat patronal accepte de signer un accord. Les Penn Sardin ont gagné au terme de 46 jours de grève. « Il y a des moments où il fait bon vivre », écrit Daniel Renoult, dans « l’Humanité ». Le 10 mai 1925, pour la première fois, une femme est élue conseillère municipale sur la liste communiste de Le Flanchec : Joséphine Pencalet, veuve de marin, ouvrière aux conserveries. L’élection sera invalidée mais un grand pas vient d’être fait.

  1. « Une Belle Grève de femmes : Douarnenez », de Lucie Colliard, librairie de l’Humanité, 1925. ↩︎
  2. « Les Ouvrières de la mer. Histoire des sardinières du littoral breton », d’Anne-Denes Martin, Paris, l’Harmattan, 1994. ↩︎
  3. « On chantait rouge », de Charles Tillon, Paris, Robert Laffont, 1977. ↩︎
Il y a cent ans, les Sardinières de Douarnenez entrent en révolte... jusqu'à la victoire - Bernard Frederic, L'Humanité, 15 novembre 2024
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22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 06:20
Douarnenez: 30 novembre: la jeunesse communiste se mobilise et mobilise pour rendre hommage à la lutte des sardinières et poursuivre leur oeuvre.
Douarnenez: 30 novembre: la jeunesse communiste se mobilise et mobilise pour rendre hommage à la lutte des sardinières et poursuivre leur oeuvre.

Douarnenez samedi 30 novembre - la CGT, la JC 29 et le PCF appellent à commémorer par une manifestation le centenaire des sardinières et ses résonances actuelles. La commission féministe du Parti emmenée par Shirley Wirden, Sigrid Gérardin, Elsa Sifert, Gladys Grelaud, Isabelle Maugeais  rencontrera des syndicalistes femmes et sera à Douarnenez ce jour-là pour la manifestation.  On vous attend nombreux!

***

Pemp Real A Vo ! 

100 ans après de la grève victorieuse de 1924 des Penn Sardin à Douarnenez. Les syndicats, organisations politiques, culturelles et syndicales commémorent les 100 ans de cette grève. 

Le 30 novembre 15h à Douarnenez, la CGT appelle à une manifestation dans toute la ville. 

Les JC appellent à manifester avec la CGT. 

Le soir, nous organisons une soirée dans Le bar « le loup des mers » pour un moment festif et politique dans l’ancienne ville rouge. 

Réservez votre 30 novembre !

Merci @camaelis_ pour le visuel !

MJCF

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  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
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