Depuis juillet 2021, il y a 3 élu.e.s communistes dans le groupe Finistère et Solidaires au Conseil départemental du Finistère: Jacqueline Héré, Isabelle Maugeais, Ismaël Dupont. Voici nos interventions au Conseil départemental du 6 mars 2025 sur le vote du budget.
Intervention Séance Plénière du 6 mars – Sport - Isabelle Maugeais, élue départementale du Canton de Pont-de-Buis (intervention travaillée avec Jacqueline Héré, élue départementale du canton de Morlaix)
M le Président , chers collègues,
Comme les années précédentes notre groupe ne peut se satisfaire de votre manière de distribuer les subventions de 5 euros par adhérent aux clubs sportifs.
Saupoudrer le soutien départemental uniquement au regard du nombre d’adhérents est une solution simpliste qui ne tient aucun compte de la réalité de la vie des clubs, qui ne fait pas levier pour développer les pratiques sportives.
Nous nous répétons : comment développer la pratique des femmes ? des Finistériens en situation de handicap ? des personnes en insertion ?
Nous sommes à mi-mandat, il est possible de faire évoluer le soutien du Département au sport.
Notre Proposition : Développer une politique sportive construite autour de trois piliers :
la solidarité,
l’inclusion et
l’éco-responsabilité,
une politique sportive également en faveur de l’égalité Femmes Hommes,sensibilisant autour des incivilités et de la prévention des violences dans le sport.
Nous avions proposé lors du DOB que l’aide soit par exemple doublée pour le handisport et le sport adapté, d’étendre l’aide aux actions de sport santé : qu’en est-il ?
Les études montrent que les politiques publiques permettant de développer la pratique sportive sont des investissements, qui préviennent d’autres dépenses publiques.
Le sport est un enjeu de société et mérite mieux que des subventions versées simplement au nombre d’adhérents.
Intervention Séance Plénière du 6 mars – Sport - Isabelle Maugeais, élue départementale du Canton de Pont-de-Buis
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Le Conseil départemental doit être fort sur ses compétences obligatoires : il doit être un pilier pour le développement des solidarités humaines et territoriales dans le Finistère. Nous sommes tous d'accord la dessus.
Il doit également s’engager sur des compétences facultatives sur lesquelles son action a un réel effet levier pour soutenir les forces de notre territoire.
Pour le Finistère, c’est une chance d’avoir une Métropole, c’est une chance d’avoir l’Université de Bretagne Occidentale.
Lors de la dernière Séance plénière, nous avons même adopté à l’unanimité un vœu pour soutenir cette dernière.
Le Conseil départemental doit continuer à montrer son attachement à l'université avec force via son budget dédié à l’enseignement supérieur et à la recherche.
Collectivité des solidarités, il doit également peser de tout son poids pour que ses compétences obligatoires améliorent la qualité de l’accompagnement de tous les étudiants de l’UBO.
Deux exemples : la priorité de votre mandat, le handicap, et l’action sociale.
Le handicap tout d’abord, pour que les étudiants de l’UBO en situation de handicap soient soutenus dans leur quotidien d’étudiant, que les conditions de la réussite de leur parcours universitaire soient garanties.
Aujourd’hui notre groupe pouvons nous inquiéter de savoir que les besoins particuliers des étudiants en situation de handicap soient trop peu pris en compte, ou bien que l’institution renvoie leur soutien vers la solidarité entre étudiants ce qui ne nous paraît pas une réponse adaptée.
Il n’est pas acceptable aujourd’hui que des étudiants à mobilité réduite ne soient pas accueillis en toute sécurité dans les locaux de l’université, que des ascenseurs soient régulièrement en panne.
Il n’est pas acceptable qu’ils ne puissent pas bénéficier d’une aide humaine pour leur permettre de suivre leurs cours, comme ils pouvaient en bénéficier dans le secondaire.
Monsieur le Président,
Vous dites aux finistériens que la priorité de votre mandat est le handicap : le Conseil départemental doit être le chef d’orchestre de l’inclusion des Finistériens en situation de handicap dans tous les domaines et agir avec force auprès de ses partenaires pour soutenir leurs parcours de vie.
L’action sociale, ensuite.
La précarité étudiante explose, les articles de presse quotidienne régionale sur ce sujet se multiplient depuis des années. Fin février encore, 300 étudiants brestois se sont rendus à la distribution alimentaire organisée par un syndicat étudiant associé à la Banque alimentaire.
C’est dans ce contexte inquiétant que le restaurant universitaire de Plouzané est fermé depuis plusieurs semaines, à durée indéterminée, privant des étudiants de repas à des tarifs accessibles dans des conditions dignes.
Les solutions proposées par le CROUS dans l’attente ne sont pas satisfaisantes : certains étudiants ne peuvent plus déjeuner, et aucun ne peut déjeuner avec un repas chaud, et au chaud, alors que pour certains ces repas étaient la seule garantie de se nourrir suffisamment et correctement. Aujourd'hui ces jeunes sautent régulièrement un repas.
Chef de file des solidarités, le Conseil départemental doit aussi être au rendez-vous pour répondre aux difficultés de ces étudiants.
L’Adeupa – que vous avez décidé de cesser de soutenir - a récemment (janvier 2025) publié une étude sur la précarité alimentaire à Brest que je vous invite à lire.
https://adeupa-brest.fr/system/files/publications/fichierjoint/453_2_precarite_alimentaire_brest_metropole.pdf
Sa conclusion rappelle la nécessité d’une coordination entre les acteurs et le déploiement de dispositifs innovants pour répondre à l’explosion de la précarité alimentaire.
Pour nous, c'est au Conseil départemental de jouer ce rôle : impulser une coordination pour répondre à ces besoins, peser auprès de l’Etat pour la réouverture du restaurant universitaire de Plouzané.
Le Conseil départemental doit également innover pour ne pas laisser les jeunes étudiants Finistériens dans la précarité, condition nécessaire à leur réussite scolaire et à la préparation de leur avenir. Nos étudiants vivent une vraie crise d'espérance et nous devons y répondre.
Ce que nous proposons aujourd’hui c’est l’expérimentation d’une Sécurité Sociale Alimentaire pour les étudiants finistériens.
De nombreuses collectivités se sont engagées sur ces dispositifs au cours des toutes dernières années, et les résultats sont encourageants : les personnes se nourrissent suffisamment, avec des aliments de qualité et choisis , retrouvent de la dignité, tout en soutenant les producteurs locaux par le biais de conventionnement. Sortons de ces nomenclatures de bénéficiaires stigmatisant es et offrons à chacune et chacun une véritable place de décideur de ses choix alimentaires .
Le Conseil départemental du Finistère doit être un moteur pour le territoire : se mobiliser pour soutenir les étudiants d’aujourd’hui, c’est préparer l’avenir de notre département. Chacun y trouverait sa place et cette nouvelle forme de solidarité redonnerait de l'espoir à tous et se souviendrait longtemps du rôle joué par le Département dans ce projet.
Interventions Ismaël Dupont - Conseil départemental du 6 mars 2025 - conseiller départemental du canton de Morlaix:
Première intervention en Conseil départemental du Finistère sur la politique d'insertion des jeunes à l'occasion du plan RSA par la majorité de De Calan.
"Une politique d’insertion pour nous ne se résume pas à l’objectif et une trajectoire pour réduire le nombre d’allocataires du RSA.
L’insertion est sociale autant que professionnelle, elle nécessite de nombreux levées de frein – être capable de faire des démarches administratives, avoir ou reprendre confiance en soi, éviter le repli sur soi, pouvoir disposer d’un minimum de sécurité matérielle, améliorer sa santé, etc.
De la sorte, je voudrais porter votre attention sur les pertes de financement importantes subies par nos missions locales finistériennes, et l’impact que cela peut avoir pour un public de jeunes sans doute plus vulnérables que d’autres, car en décrochage scolaire, avec des problèmes d’orientation et souvent d’autres difficultés de type sociale.
Les missions locales ont été créées en 1981 et sont un moyen de reprendre pied pour beaucoup de jeunes, et aussi de connaître et comprendre leurs droits, d’identifier des parcours pour se mettre en mouvement.
En 2024, la mission locale de Morlaix a perdu comme dotation départementale 8572€ (-7%), celle de Brest 139 000€ (-36%), celle du pays de Cornouaille – 32 000€ (-15%).
Comme ces baisses de financement départemental s’ajoutent à des pertes de moyens de l’État, du FSE, et parfois, plus marginalement, de la région, cela produit des trous importants dans les budgets.
Alors qu’elle a été contrainte de se séparer de 4 salariés en 2024, et qu’elle ne fonctionne plus maintenant qu’avec un travailleur social, la mission locale de Morlaix est de nouveau confrontée à une procédure d’alerte lancée par le commissaire aux comptes touchant la capacité de l’association à poursuivre sereinement ses activités.
On parle d’une perte sèche de + 200 000 euros entre les financements de 2023 et ceux estimés en 2025. Et pourtant cette baisse significative des financements publics n’est pas corrélée à une baisse des objectifs quantifiés d’accompagnement des jeunes, jeunes finistériens dont on sait que depuis la crise sanitaire notamment, du fait de la dégradation économique et sociale qui a touché de nombreuses familles, connaissent une précarité accrue. De plus en plus de jeunes sont dans une grande détresse financière et sociale, avec parfois aussi des problèmes de santé psychologique et mentale, d’isolement, de ruptures scolaires et familiales, situations de plus en plus fréquentes.
Nous devons nous en préoccuper : mettre plus de moyens dans l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, et pas seulement sur les publics qui relèvent strictement des missions obligatoires confiées au département (jeunes de l’ASE, ou passés par elles, jeunes en dispositif MNA, contrats jeunes majeurs, etc).
Il faut avoir une vision large et ambitieuse de l’insertion des jeunes, pas une vision boutiquière et comptable avec des ambitions a minima. Il faut consolider nos missions locales.
Il nous faut aussi aider nos Foyers des Jeunes Travailleurs car l’insertion des jeunes passe aussi par le logement, l'accompagnement socio-éducatif. La perspective d'une baisse de soutien financier du département aux FJT n'est pas une perspective à laquelle nous saurions nous résoudre."
Deuxième intervention:
" M. Le président, la finalité et la légitimité de la politique départementale en matière de RSA s'évalue également à l'aune de son centre de gravité. Est-elle prioritairement construite dans l'intérêt des privés d'emplois, des allocataires du RSA, pour favoriser leur insertion sociale, leur droit au travail, leur égalité d'accès aux droits? A cet égard, il est éloquent d'avoir présenté votre bilan du plan RSA cette semaine quelque jour avant ce conseil département dans une entreprise finistérienne, chez Cadiou, avant même de l'avoir présente en séance publique aux conseillers départementaux. Manière d'articuler la finalité des dispositifs de contrôle et de régulation du plan RSA aux besoins des entreprises et du patronat. On est là dans une forme de confusion regrettable des genres entre le privé et le public et à titre personnel, plus généralement, je regrette que systématiquement des conférences de presse précèdent les débats et votes en séance sur les politiques départementales. Ce n'est pas une manière de reconnaître à sa juste valeur le mandat que les électeurs ont accordé aux 54 conseillers départementaux."
Troisième intervention sur le Pacte Finistère:
"Le manque de transparence que nous pointons dans le pacte Finistère et l'attribution des subventions aux communes et aux communautés d’agglomération et de communes ne concerne pas tant la connaissance des sommes allouées aux cantons et aux communes années après années mais bien plutôt les raisons de retenir tel ou tel projet, et de subventionner à telle ou telle hauteur, où, à défaut de tout critère de priorisation, de toute clarification de priorités départementales dans l'attribution de subventions aux communes, on ne peut s'interroger vos choix. En tant qu'elus départementaux de l'opposition nous sommes bien invités à une présentation des projets des communes pour le volet 1, mais nous n'avons aucune compréhension rationnelle du choix de privilégier telle ou telle commune telle année, tel ou tel projet, de subventionner à telle hauteur ou à telle autre, avec parfois des montants de subventions très différents pour des projets similaires. Ce que nous reprochons c'est l'absence de définition d'axes prioritaires pour le subventionnement public départemental. Financer un projet à haute valeur ajoutée sociale, c'est quand même autre chose que de financer de la vidéo-protection dans une commune."