Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 11:55
Tentative de meurtre sur la sécurité sociale, action régionale à Rennes le 6 avril devant l'ARS (tract du comité de défense de l'hôpital de Morlaix)
Tentative de meurtre sur la sécurité sociale, action régionale à Rennes le 6 avril devant l'ARS (tract du comité de défense de l'hôpital de Morlaix)
Partager cet article
Repost0
28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 11:50

Doux, la fin d’un mythe !

Une nouvelle fois, les salariés du groupe Doux sont les premières victimes d’une stratégie industrielle qui n’a que trop durée.

Depuis longtemps, la preuve était faite que l’activité ne pouvait trouver sa rentabilité sans les énormes aides publiques qui ont contribuées à bâtir la fortune du propriétaire historique. Malgré les alertes depuis une dizaine d’années pour réorienter la production, les directions successives n’ont pas voulu écouter.

C’est un véritable gâchis industriel, économique et social avec près de 5000 salariés licenciés et de multiples éleveurs abandonnés sur cette longue période.

A plusieurs reprises, la Cgt a été force de proposition pour trouver des alternatives industrielles pour préserver les activités et l’emploi dans les différents bassins d’emploi où le groupe s’était implanté.

Ces propositions portées par les salariés dans de nombreuses manifestations, particulièrement le 2 août 2013 à Quimper, et mises en avant lors des discussions sur le Pacte d’Avenir pour la Bretagne n’avaient pas, à l’époque, retenu l’attention des décideurs.

La Cgt apprécie le fait qu’aujourd’hui, enfin, des dispositions pour réorienter l’activité principale du groupe, soient à l’ordre du jour avec l’appui du Conseil Régional et de l’Etat.

La préservation des emplois actuels, par une reprise collective du groupe volailler, la réorientation sur des créneaux qui répondent aux besoins, le recentrage sur le marché intérieur, sont autant de pistes qui peuvent permettre de redynamiser une activité et des bassins d’emploi. Les politiques publiques doivent être mises au service des activités industrielles et des emplois dans une logique maitrisée, concertée et raisonnée.

Ce n’est pas ce qui a été fait jusqu’à présent ; la transition d’un modèle à un autre est donc solution. En tout état de cause, la Cgt œuvrera pour permettre une reprise qui favorise une réorientation industrielle ainsi qu’une stratégie de formation qui permette au personnel de garder leur emploi.

Communiqué de la CGT Bretagne sur Doux
Partager cet article
Repost0
27 mars 2018 2 27 /03 /mars /2018 13:07
Tilly Sabco International dépose le bilan (Ouest-France, mardi 27 mars 2018)

L’entreprise Tilly Sabco International a été placée en redressement judiciaire, ce mardi 27 mars, par le tribunal de commerce de Brest. Elle est placée en période d'observation pour deux mois avant une nouvelle audience, le 22 mai. Un nouveau coup dur pour les 64 salariés.

La société néerlandaise Wegdam Food Link qui a repris Tilly Sabco International, en janvier 2017, a déposé le bilan de l’entreprise (qui emploie 64 personnes et confectionne des saucisses de poulet, à Guerlesquin), ce mardi matin, au tribunal de commerce de Brest.

Au terme de l’audience, qui s’est tenue à huis clos, l’avocate de la société, Valérie Léger, a indiqué qu’une procédure de redressement judiciaire avait été ouverte. Tilly-Sabco International a été placée en période d’observation pour deux mois. Une nouvelle audience est prévue le 22 mai.

« Un moment douloureux pour toute l’équipe »

« C’est une décision que nous avons demandée mais c’est une décision difficile parce que ce n’était pas du tout ce qui était projeté au départ. C’est un moment douloureux pour toute l’équipe de Tilly-Sabco tant pour les dirigeants que les salariés », a souligné Me Léger, évoquant un marché « extrêmement difficile » et une « concurrence très rude ».

Recherche de repreneur ?

Interrogée pour savoir si l’entreprise, qui produit des saucisses de poulet à Guerlesquin (Finistère), allait rechercher un repreneur, Me Léger a simplement indiqué : « Ca fait partie des options possibles ».

Wegdam Food Link avait repris en décembre 2016 l’usine, à l’époque Tilly-Sabco Bretagne, laissant 134 salariés sur le carreau sur les près de 200 qu’elle comptait à l’époque.

Wegdam est spécialisé dans la production et la distribution de produits congelés alimentaires.

Trois plans sociaux en quatre ans

Pour rappel, l’ancien abattoir de poulets de Guerlesquin a déjà été sauvé de la faillite, en décembre 2014, par trois investisseurs : la CCI de Morlaix, le britannique MS Foods et un fonds d’investissement, le Breizh Algae Invest, lancé par le groupe Olmix spécialisé dans les biotechnologies.

 

Ce rachat avait permis la sauvegarde de près de 200 emplois sur les plus de 320 que comptait l’entreprise.

« Nous en sommes à trois plans sociaux en quatre ans », a souligné Nadine Le Guen, déléguée CGT de l’usine de saucisses, au terme de l’audience.

Chômage technique et « ras-le-bol »

« Les salariés sont fatigués et en ont ras-le-bol », a-t-elle ajouté, précisant qu’une partie d’entre-eux était au chômage technique partiel depuis trois semaines.

 

La semaine dernière, après une réunion à l’issue d’un comité d’entreprise, ces derniers confiaient ne plus avoir d’espoir.

Partager cet article
Repost0
25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 08:31
Châteaulin. Conférence "L'écrivain dans la guerre"

Conférence animée par Maha Hassan, écrivaine kurde syrienne, dans la cadre des semaines syriennes.

 

Date : le samedi 31 mars à 10h30.
Catégorie : Débat / Conférence
Adresse : à Châteaulin, à la bibliothèque 
Gratuit
Organisateur : mairie de Châteaulin
La bibliothécaire Sandrine Colas, le peintre Jacques Hemery et Jérôme Carrière, le représentant local de l'association « Yalla ! Pour les enfants », préparent les Semaines syriennes qui rythmeront tout le mois de mars, à travers de nombreuses animations.

La bibliothécaire Sandrine Colas, le peintre Jacques Hemery et Jérôme Carrière, le représentant local de l'association « Yalla ! Pour les enfants », préparent les Semaines syriennes qui rythmeront tout le mois de mars, à travers de nombreuses animations.

Durant tout le mois de mars, les Semaines syriennes sensibiliseront, avec le concours de plusieurs structures et associations châteaulinoises, à la dégradation des conditions de vie des enfants syriens déplacés par le conflit.

À l'initiative de l'association « Yalla ! Pour les enfants » (Yalla signifie « En avant »), la Ville s'apprête à vivre un mois de mars rythmé par des événements défendant la cause des enfants syriens. L'école de musique, le cercle celtique, l'Agora, la bibliothèque et la section théâtre du lycée Jean-Moulin s'y préparent activement. La cause des enfants « L'idée, pour ce mois de mars, est d'organiser plusieurs manifestations afin d'expliquer la dégradation des conditions de vie des enfants syriens déplacés par le conflit », indique Jérôme Carrière, responsable local de l'association nationale Yalla !


Le Télégramme. 

Maha Hassan : Shéhérazade à Morlaix

Saviez-vous qu'à Morlaix vivait une grande conteuse et romancière de langue arabe, Maha Hassan ?

Maha Hassan est née à la littérature porteuse des histoires de sa grand-mère paternelle analphabète.

Halima, sa grand-mère spirituelle, une kurde syrienne, originaire d'un village du nord de la Syrie mais vivant à Alep pendant la jeunesse de Maha.

Son père, ouvrier d'une fabrique de tissus à Alep, était lui aussi analphabète.

Il n'y avait pas un livre dans la maison de Maha pendant sa jeunesse.

C'est pourtant grâce aux engagements de son père et à ses camarades du Parti Communiste que la jeune Maha va acquérir très jeune le goût des lectures complexes en commençant à tenter de comprendre les brochures communistes clandestines que font circuler les amis de son père.

« Mon père ne nous a pas éduqués dans le nationalisme. Il ne voulait pas que l'on se reconnaisse d'abord comme kurdes. Nous étions tous syriens, avec une société à construire ensemble, la culture ou religion d'origine était secondaire. La question kurde n'était pas sa priorité ».

Les lectures de Maha vont renforcer ses convictions universalistes.

Maha a un tel appétit d'apprendre qu'à partir de 15-16 ans, après les traductions arabes de Tchékov et Pouchkine, elle découvre Hegel, Marx et Nietzsche.

« Je pleurais quand je n'arrivais pas à comprendre des passages de la dialectique de Hegel ».

Ainsi parlait Zarathoustra était, dit-elle, un livre qui parlait aux lettrés kurdes du fait de la valorisation d'une origine culturelle indo-européenne de l'espace persique auxquels ils pensaient se rattacher.

Mais le grand initiateur est surtout Sartre, pour qui elle éprouve un amour immodéré, jusqu'à lire L'être et le néant à dix-huit ans dans une traduction arabe.

Quand elle arrive à Paris en 2004, Maha ne pense qu'à Sartre, lui parle intérieurement en se promenant dans ses endroits préférés : « J'attendais qu'il me réponde par les rêves, comme mes personnages de roman qui se découvrent pendant la nuit, mais il n'en a rien été ».

Plus tard, elle sera déçue d'apprendre certains aspects du grand ego qu'avait Sartre et le dénouement de sa relation d'amitié avec Camus, un autre des familiers de la jeune Maha Hassan, dont elle lut avec passion une grande partie de l’œuvre dans sa jeunesse.

Mais c'est sans doute l'auteur de La plaisanterie , Milan Kundera qui eut le plus d'influence sur elle et la naissance de sa vocation d'écrivain, par sa prodigieuse liberté, sa faculté à prendre de la hauteur face à la peur et aux mesquineries produites par une dictature policière pour affirmer les droits de l'individu vivant et de l'esprit.

Comme un de ses personnages de roman, Maha Hassan eut l'impression de « respirer Kundera » en circulant dans le quartier de Montparnasse.

Le responsable de l'Institut du Monde Arabe ne crut pas sans doute lui faire un tel plaisir quand il lui dit qu'elle écrivait comme l'écrivain tchèque. C'était faux, sans doute. C'était pour l'encourager.

Pendant des mois, néanmoins, Maha s'exerça pour s'amuser à écrire un chapitre selon ses façons spontanées, un chapitre narré comme un pastiche de Kundera.

Le premier écrit publié de Maha Hassan (elle a dix-neuf ans) est une nouvelle à dimension érotique à peine voilée, « Le marié du doigt », traitant entre autre de manière déguisée de la masturbation des femmes, nouvelle qui paraît dans une grande revue intellectuelle de Beyrouth, Al Naqid, « Le Critique » où son nom apparaît au côté de celui de Samih Alqasim, un grand écrivain. le magazine publie aussi Mahmoud Darwich. Maha ouvre de grands yeux et n'en revient toujours pas ! Jusque dans son exil morlaisien, elle garde cette revue qui la fait rentrer en deux temps trois mouvements dans la cour des grands.

Pour elle qui avait confié à dix-neuf ans le manuscrit à un ami se déplaçant au Liban, c'est complètement inespéré. Évidemment, la nouvelle est interdite de publication par le régime syrien, ainsi que les autres du recueil.

Sans doute en raison de la folle audace d'une écriture qui explore les tabous de la sexualité et de la condition féminine. Pour d'autres raisons aussi, peut-être.

Pour justifier l'interdiction des Chants du néant (2009, qui paraîtront finalement au Liban), un roman qui pose pour la première fois la question existentielle propre aux kurdes, ce qu'a relevé la censure du régime des al-Assad, c'est le caractère subversif d'une note faisant référence à la tradition de la kabbale qualifiée de « soufisme » des Juifs.

Dans la Syrie des Al-Assad, le Juif est l'ennemi par excellence et tabou, le régime appuyant une partie de son entreprise de légitimation sur son statut de résistant à l’État d'Israël.

Autant dire que Maha Hassan sera relativement déboussolée au départ d'être invitée pour plusieurs mois à une résidence d'écrivaine dans l'immeuble d'Anne Frank à Amsterdam après qu'Human Rights Watch lui ait décerné le prix Hellman-Hammett en 2005 réservée aux écrivains persécutés, un prix attribué après les excès du maccartysme aux Etats-Unis.

Un immeuble plein de fantômes, d'éclats de rire et de frissons de peur, pour travailler, dans un voisinage invitant à se questionner plus que tout autre sur la question de l'identité et du piège nationaliste et xénophobe des identités exclusives, identifiées à des appartenances collectives héritées et enfermantes. Maha Hassan réfléchit d'ailleurs aujourd'hui à un livre qui aurait pour titre «le péché d'identité ».

Maha Hassan qualifie elle-même son écriture de « littérature bâtarde ». Ce n'est pas de la littérature kurde, parce qu'elle écrit en arabe. Ce n'est pas de la littérature arabe « pure » parce qu'elle porte une mémoire collective kurde avant même d'avoir appris à parler. Ce n'est pas de la littérature arabe non plus parce qu'elle a découvert la littérature et la philosophie européennes avant Naguib Mahfouz ou d'autres grands écrivains arabes, parce que ses références intellectuelles sont autant occidentales qu'orientales.

La jeune fille issue d'un quartier et d'une famille populaires d'Alep où l'on ne connaissait pas les livres s'est ouverte au monde libérateur de la littérature grâce à la générosité d'un libraire qui lui prêtait des livres traduits qu'elle n'avait pas les moyens de payer.

Après la parution de sa nouvelle dans une grande revue libanaise, elle écrit un livre moins scandaleux pour les autorités syriennes, mais qu'elle aime beaucoup aussi, L'infini, qui paraît en 1995 chez un éditeur de Lattaquié.

C'est pour ses derniers livres, publiés en arabe au Liban, chez les éditions El-Rayyes, dirigé par le responsable du magazine qui l'avait fait connaître à 19 ans, en 1993, pour sa nouvelle détonante, et qui attendait d'elle une confirmation de son talent, que Maha Hassan commence à être reconnue dans le petit monde littéraire des pays arabes.

Elle fait des salons en Tunisie, en Palestine, en Egypte, aux Emirats. Ceux qui paient ne sont pas toujours les pays où l'on trouve le plus de lecteurs, mais les rois du pétrole ou autres princes en quête de reconnaissance internationale.

Deux de ses romans ont été sélectionnés dans la liste finale du prix Booker Arabe.

Maha Hassan a néanmoins le sentiment que le fait d'être kurde rend pour elle la reconnaissance littéraire moins aisée dans le monde arabe.

Ses premiers livres sont considérés comme féministes, parlant de condition féminine, de sexualité, de conservatisme religieux, de politique. En 2000, ses livres sont interdits de parution en Syrie. Dans les romans, écrits depuis son exil français et publiés au Liban reviennent le sujet des crimes d'honneur contre les femmes (« Les filles des prairies », Banât al-barârî – 2011).

Maha Hassan

Maha Hassan

Dans Cordon Ombilical (2010), on a le portrait de deux femmes partagés entre Orient et Occident, interrogeant les notions d'identité kurde, d'appartenance, de relation à l'autre.

Dans les Tambours de l'amour (2012), son avant-dernier roman publié, Maha Hassan construit le premier récit romanesque de la révolution syrienne prenant en comptant l'an unde la révolte démocratique du peuple syrien contre Bachar-al-Assad et son régime d'oppression, révolution qui comme plus tard la guerre syrienne malgré toute sa barbarie, va révéler à eux-mêmes et à la liberté des jeunes femmes et jeunes hommes qui vont se défaire de leurs peurs et des corsets sociaux pour affirmer leur désir d'engagement, de dignité, de vie.

Ce roman est sur le point d'être publié en Italie où il bénéficie déjà d'une très bonne critique.

Maha Hassan m'a dévoilé hier la trame narrative de son dernier roman, le premier qui sera écrit en français, grâce au concours de Anne Cousin et de l'association Tro-coat, qui a fait la rencontre de Maha et lui a proposé cette collaboration pour écrire en français à la suite d'un travail en atelier d'écriture et de leur présentation première lors d'un débat avec l'écrivain yéménite ami de Maha Ali Al Muqri à la librairie « A pleine voix » à Morlaix, tenue par Laurent Baudry.

C'est une fresque historique très ambitieuse et palpitante, avec des situations romanesques fascinantes, où une moderne Shéhérazade et sa fille traversent quarante ans d'histoire de la Syrie. Une première partie met en scène deux femmes en quête de bonheur et d'émancipation d'un quartier traditionaliste d'Alep que la loi des hommes dominedeux femmes qui vivent avec leur mari commun derrière le QG des moukhâbarât, les forces de sécurité du régime, cruelles et despotiques, qui y torturent à tour de bras. La deuxième partie nous plongera dansl'actualité de la guerre en Syrie, où vont s'affronter des jeunes qui se connaissaient dans le camp djihadiste et dans le camp des peshmergas, ce qui donne à Maha Hassan l'occasion d'explorer ce qu'il y a de nouveau dans la condition féminine kurde dans le fait de combattre, et de combattre les partisans d'une forme religieuse dévoyée, portant la haine des femmes,obscurantiste, totalitaire, ultra-violente. 

Entendre et imaginer le déploiement de ce roman à travers quelques indications de cette magnifique et profonde conteuse qu'est Maha Hassan ne donne qu'une envie : que ses précédents romans soient vite publiés en français. Pour y lire ses histoires d'amour, de libération féminine, de relation à la tradition, aux identités, à la tyrannie du régime syrien. Pour y découvrir ses personnages riches et attachants. Quand elle était étudiante, Maha a fait le tour des partis révolutionnaires et contestataires, kurdes ou communistes.

Maha Hassan avec Anne Cousin à la MJC de Morlaix dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale décembre 2017

Maha Hassan avec Anne Cousin à la MJC de Morlaix dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale décembre 2017

Maha Hassan et Ismaël Dupont - novembre 2017, pour le portrait interview du Chiffon Rouge

Maha Hassan et Ismaël Dupont - novembre 2017, pour le portrait interview du Chiffon Rouge

Son père avait très peur qu'elle s'engage trop en politique même s'il ne s'est pas opposé à ce qu'elle fasse des études, comme pour sa sœur cadette, étudiante en droit elle-aussi, car les moukhâbarât n'hésitaient pas à violer et violenter les filles rebelles ou soupçonnées de l'être. Malgré la défense de son père, Maha était une fille têtue et a mené ses expériences en femme libre et courageuse, affrontant la pression du groupe et des hommes, malgré la peur, omniprésente dans le régime d'oppression de la Syrie d'Hafez-al-Assad puis de Bachar-al-Assad.

Son premier rendez-vous contraint avec les services de sécurité date de ses dix-huit ans, quand, pour financer ses études, elle s'apprête à postuler pour un poste d'institutrice remplaçante et que les renseignements font chantage sur elle dans un bureau de l'éducation nationale et lui demandent de donner des informations sur les amis de son père (les communistes sont pourchassés, emprisonnés, torturés par Hafez-al-Assad). Elle refuse et son certificat de nomination est déchirée sous ses yeux.

C'est à la suite d'un énième entretien forcé avec les moukhâbarât au moment de la révolte kurde au début des années 2000 et de sa répression par le régime qu'elle décide de quitter la Syrie, puis de gagner la France où elle obtient l'asile politique en 2004, d'abord logée pendant quelques mois à la maison des journalistes, avant de rencontrer Philippe, son amoureux breton, et d'arriver à Morlaix avec lui il y a deux ans.

Depuis son père et sa mère sont décédés en Syrie, sa mère des suites du bombardement de sa maison par la rébellion islamique à Alep. Ils ont été enterrés à la va-vite dans un jardin public, dans le quartier de Khaledia. La maison familiale n'existe plus.

Maha a demandé en vain un visa humanitaire pour sa mère et sa sœur au plus fort de la guerre. Beaucoup de ses voisins, de ses amis, sont morts aussi, la plupart victimes des assassinats et tortures du régime. Un de ses voisins a été torturé à mort parce que son frère s'était engagé dans l'armée rebelle.

Ses frères et sœurs sont en Suède, en Finlande, au Pays-Bas, en Allemagne dans un camp pour réfugiés, en Turquie.

Sa mère a été interrogée par les services de sécurité du régime après le départ de Maha : elle leur a dit, pour protéger tout le monde, car sa fille était morte.

Morte à une partie d'elle-même peut-être, mais si vivante dans son désir d'être heureuse, de créer, de construire une littérature d'émancipation éclairant le monde pour le transformer.

Maha connaît la douleur d'avoir été contrainte de quitter son monde, son pays et de le voir disparaître dans la plus fratricide et barbare des guerres. Néanmoins, elle n'en condamne pas pour autant une révolte démocratique qui, au départ, voulait seulement dénoncer la barbarie de la police de Bachar-al-Assad qui avait torturé affreusement des adolescents, exiger plus de justice, de démocratie, de liberté d'expression, moins de corruption et de clientélisme, plus d'égalité. Une révolte laïque où l'on trouvait des jeunes et moins jeunes de toutes les origines culturelles de la Syrie. Pour elle, la guerre a aussi réveillé les Syriens, la révolution a libéré beaucoup de femmes, allant jusqu'à parler de « baiser de la guerre ».

Elle a espéré, espéré, les six années précédentes, que le régime criminel allait enfin tomber, qu'il allait cesser d'assassiner le peuple syrien en toute impunité. En vain, aujourd'hui, elle constate que la guerre est un affrontement d'intérêts internationaux, que Daesh est devenu l'ennemi premier, que Bachar, le boucher de Damas, est revenu au centre du jeu, même pour les Américains et les Français.

Quant aux Kurdes, ils ont agi de manière pragmatique en cherchant à faire progresser leur volonté d'indépendance ou d'autonomie en se protégeant des agressions du régime comme des islamistes djihadistes. Néanmoins, dans sa famille, son frère, kurde, lui aussi, combattait la répression du régime avec ses amis arabes.

Aujourd'hui, Maha vit en exil d'elle-même, ni là-bas, ni tout à fait ici, malgré le plaisir qu'elle a à sentir la sollicitude, la franchise et la vie sereine des Bretons et à vivre à Morlaix avec son ami.

Chaque nuit, chaque sieste ou presque la ramène par ses rêves en Syrie.

Dans la journée, elle a des moments d'absence, où elle retrouve Alep et ses amis et parents.

La littérature est un des moyens qui lui reste pour éprouver son existence.

Littérature de l'exil, littérature de l'affirmation vitale et des naissances à soi, à l'amour et à l'autre, par-delà la tradition patriarcale, le despotisme, la guerre.

Péché d'identité... Tout dernièrement, Maha a découvert que sa grand-mère maternelle était arménienne, qu'elle avait été adoptée à cinq ans par sa famille kurde alors que ses parents allaient à l'abattoir oavaient déjà été massacrés par les génocidaires turcs et leurs alliés.

Cette grand-mère d'origine chrétienne arménienne avait donné à son premier fils le nom de Mohamed, vivant toute sa vie dans la dissimulation et la culpabilité par rapport à ses origines.

Cette vie tragique est un roman dont le continent reste à explorer... Comme la littérature de Maha Hassan pour le lecteur français. 

Entretien avec Ismaël Dupont - 29 novembre 2017

Romans de Maha Hassan publiés au Liban ou en Syrie :

Titres traduits de l'arabe:

- Métro d'Alep

- Bonjour la guerre

- Les Tambours de l’Amour, éditions El-Rayyes, Beyrouth, Liban, 2012.
Les filles de prairies (roman), éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2011.
Cordon ombilical, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2010. (sélectionné sur la liste du prix du roman arabe «Booker»).
Chants du néant, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2009.
Le tableau de la couverture. Les murs de déception sont plus hauts, éditions Nashiron, Syrie, 2002.
L’infini- récit de l’autre, éditions Al-Hiwar, Syrie, 1995.

Une rencontre extraordinaire avec Maha Hassan, accompagnée notamment de Jean-Laurent d'Amnesty International, et d'Anne Cousin, son amie qui écrit un roman en français avec elle, à la MJC ce soir.

Morceaux choisis des paroles fortes de Maha Hassan, cette écrivaine syrienne vivant à Morlaix depuis deux ans qui à tant à dire, raconter, analyser des souffrances de son pays, des pouvoirs de la littérature, de sa vie au confluent des cultures et des drames de l'histoire:

" J'ai commencé par là, venue à la littérature grâce à la politique de mon père, analphabète, mais qui fréquentait beaucoup de camarades communistes instruits, qui m'amenait à ses réunions, ce qui me permettait de lire des brochures clandestines avec des portraits de Lénine, de Marx, que je gardais et étudiais précieusement, mais aussi parfois des petits livres de Tolstoï, Tchékov, Pouchkine... Puis ça a été la rencontre avec les textes de Marx, Sartre, Camus. La politique de mon père, cela a permis aussi que l'on considère qu'il était légitime qu'une femme étudie, lise. C'était une éducation plutôt libérale pour une fille en Syrie. J'étais l'aînée, acceptée dans un milieu d'hommes, plutôt anti-conformiste. L'engagement politique, cela a été un pass pour un autre monde. J'ai commencé par là, l'envie de raconter l'histoire, les histoires des femmes autour de moi, les histoires de mes grand-mères d'origine kurde, arménienne, arabe, analphabètes mais magnifiques conteuses. Dans cette société, écrire ou penser, c'est un crime, un péché. Dans ce contexte, j'ai écrit: je suis née pour conter, pour écrire. J'ai faite mien le titre d'un livre de Gabriel Garcia Marquez: "Vivre pour la raconter." Après, il y a eu de la censure sur mes livres, une interdiction de publier mes romans, c'était insupportable. Il fallait l'autorisation du ministère de l'information et des services secrets pour publier. Je ne savais pas pourquoi on me censurait. La raison fondamentale sans doute: une fille kurde qui veut publier, avec un père communiste, c'est forcément suspect. J'avais tous les péchés. J'aurais voulu continuer ma vie en Syrie, mais c'était l'écriture, la publication, auxquelles je tenais plus que tout. En 2004, avec la répression du début de rébellion kurde, les choses étaient devenues très compliquées et dangereuses pour nous. Je suis né pour écrire, si quelqu'un m'empêche d'écrire ou de publier, c'est une prison pour moi. Je suis la fille de l'exil, des schizophrénies d'une vie partagée entre langue arabe et mémoire kurde, Orient et Occident".

"Avant la guerre, avec mes amis, mes voisins, on ne faisait pas de différence entre kurdes, arabes, sunnites, chiites, musulmans, alaouites, chrétiens. Aujourd'hui, c'est autre chose. Le conflit a généré des fractures communautaires ou les a aggravées. Pourtant, du temps d'Hafez al-Assad, les langues kurde et arméniennes étaient interdites, les spécificités culturelles réprimées, à tel point que les enfants des villages kurdes forcés d'apprendre un arabe écrit classique comme à la télévision parlait davantage l'arabe châtié des médias officiels que comprenaient à peine les arabes parlant le dialecte des campagnes ou des quartiers".

"Pour moi l'écriture, c'est comme la toile de Pénélope, sans cesse on remet le travail sur le métier, on défait et refait ce que l'on a déjà fait, pour se découvrir soi-même, pour découvrir la liberté. C'est un exercice permanent. Cela permet de se libérer de ses peurs, d'apprivoiser ses douleurs, de se faire le porte-parole d'opprimés, les femmes notamment. Cela permet de se regarder soi-même il y a quinze ans, vingt ans, de prendre pitié de soi, d'avoir peur pour soi, rétrospectivement. L'écriture, c'est aussi une maladie: c'est pas facile, on vit avec les fantômes des gens, les douleurs des gens. Je suis finalement satisfaite et fière d'être née dans cette société compliquée qui me permet d'exprimer ce que beaucoup de femmes ont ressenti, n'ont pu écrire. Pour moi, l'écriture est un acte pour mieux se connaître à chaque moment".

"J'ai connu plusieurs exils dans ma vie, plusieurs fois je me suis sentie étrangère: 
Un père venu d'un village vers la grande ville d'Alep. 
Etre kurde dans un pays où cette identité est niée, où parler kurde est interdit, porter en arabe, cette langue si belle et que j'aime, dont j'ai fait mon passeport mais qui n'est pas encore tout à fait la mienne aujourd'hui, la parole et les histoires du peuple kurde. Car l'identité kurde n'est pas l'identité arabe, la mémoire kurde est spécifique, même si je n'ai jamais été pour le nationalisme et la mise en avant communautariste en Syrie. 
Etre une femme libre dans un pays et une société qui les opprime. 
Devoir quitter ma ville, mon pays, mes parents, pour avoir la liberté de m'exprimer et ne pas être inquiétée par la police de Bachar al-Assad en tant que kurde, fille de communiste, intellectuelle, femme libre... 
Vivre en Hollande en se disant française. 
Vivre à Paris à proximité de beaucoup d'amis mais sans m'y sentir si bien, vraiment. 
Je sens que la Bretagne, elle m'accueille. Les bretons sont un peu comme les kurdes, francs, authentiques, accueillants. La Bretagne, c'est trop riche pour moi, on s'y sent bien "

"Eve, c'était la première révoltée contre le texte, contre le désir de Dieu. C'est elle qui a persuadé Adam de goûter du fruit défendu, celui de l'arbre du savoir. Je ne suis pas féministe mais je sens que la femme a un sens profond de la révolte. La littérature que j'écris, c'est celle qui porte la douleur, les malheurs, le désir de liberté et de bonheur de la femme orientale. J'aimerais que ma littérature porte un message de paix et d'amour et même temps qu'elle fasse comprendre la misère des femmes arabes et de Syrie, soumises à la claustration, à la loi patriarcale, à la répression des désirs, à une éducation qui nie parfois leur droit au bonheur et à l'individualité, au viol, aux crimes d'honneur".

" Hafez-al-Assad, dont le portrait sévère, sans sourire, était partout, pour les Syriens, c'était comme un Dieu terrible, on le craignait plus que Dieu, on osait même pas penser du mal de lui. C'était Big Brother. J'avais trente ans quand il est mort. Quand on nous l'a annoncé au travail, je ne pouvais pas y croire, j'avais peur, peur d'exprimer quelque émotion, soulagement, peur qu'on considère que j'étais pour quelque chose dans cette mort, cette calamité nationale, lui qui devait être éternel, indestructible, comme la Syrie elle-même. On n'imagine pas comment la dictature était intériorisée, s'exerçait sur les esprits et les émotions".

"Comment des Margot, des belles filles, peuvent abandonner des droits conquis de haute lutte pour les libertés démocratiques, pour la liberté des femmes, l'avortement, l'égalité juridique, pour aller faire un pseudo djihad en Syrie et arriver là-bas, être traitées comme des moins-que-rien, des créatures du diable, dans le cadre d'une morale du moyen-âge, vivre à l'ombre de mecs incultes et violents, qui ont mené leur vie de petits caïds auparavant en France ou en Europe, avec les nanas, le shit, les boîtes de nuit, et qui voudraient maintenant l'austérité et la religion totalitaire pour tous? Cela me dépasse complètement cela m'abasourdit, c'est un mystère et une grande souffrance. Pourquoi les valeurs de la République Française ne peuvent pas suffire à prémunir contre les séductions du djihadisme et ses "valeurs" du Moyen-Age? Qu'est-ce qu'on a raté dans notre société pour en arriver là? C'est peut-être le problème de la France, autant et plus que le problème de l'Islam". Je pose les questions mais je ne donne pas les réponses".

"Oui je pourrais parler de la Bretagne dans mes romans, de cette beauté, de cette liberté, de cet accueil que je trouve ici, mais pour l'instant, quand la guerre est devant moi, je ne peux pas tourner le dos. Et quand c'est la femme qui fait la guerre, car les kurdes font la guerre à Daesh, il faut que j'essaie de comprendre et faire comprendre ce que ça signifie".

 

 

Propos recueillis lors de la réunion du 2 décembre 2017 par Ismaël Dupont. 

 

Samedi 31 mars, 10h30, bibliothèque de Châteaulin: Maha Hassan, l'écrivaine morlaisienne d'origine kurde syrienne invitée pour une conférence-débat à Châteaulin sur L'écrivain dans la guerre à l'occasion des Semaines Syriennes à Châteaulin organisées par l'association "Yalla! Pour les enfants"
Partager cet article
Repost0
25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 07:15
Rennes: Martinez (CGT) apporte son soutien aux postiers en grève depuis 74 jours (France 3)

Après le député communiste Jean-Paul Lecoq, c'est au tour de Philippe Martinez de venir exprimer son soutien aux Postiers Rennais qui engagent un bras de fer courageux avec une direction sourde à leurs attentes. La fédération d'Ille-et-Vilaine du PCF et des élus communistes de Rennes participent financièrement à la caisse de solidarité des postiers grévistes. 

France 3 Bretagne:  

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez est venu à Rennes, ce vendredi, soutenir les postiers en grève depuis 74 jours contre une nouvelle organisation de leur travail.
Un mouvement qui prend de l'ampleur. Au moins 350 000 plis sont en souffrance à Rennes.

"Elle crache sur la notion de service public. Les salariés et le usagers, elle n'en a rien à faire !" Au 74 ème jour de grève des postiers du centre de tri de Rennes Crimée, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est venu soutenir le mouvement, ce vendredi après-midi.
 

Dénoncer l'"exigence de rentabilité"


Devant une centaine de facteurs regroupés, il a fustigé la nouvelle organisation du travail "réalisée de manière informatique. On essaye de
rentabiliser au maximum les tournées des facteurs
 sans prendre en compte la réalité de leur travail et les besoins des usagers".
 

Refus de la pause méridienne


Les syndicats CGT et Sud-PTT dénoncent une réduction des effectifs, qui se traduit selon eux par une charge excessive de travail.
Surtout, ils refusent la mise en place d'une pause méridienne de 45 minutes non rémunérée. Les facteurs, qui travaillaient jusqu'à la mi-journée, devront commencer plus tardivement leur journée de travail, soit vers 9h00 et seraient contraint de faire une pause entre midi et deux pour reprendre ensuite les tournées jusque vers 16 heures.
 

Un facteur sur trois concerné en Bretagne


Lancée en 2014, cette nouvelle organisation concerne pour le moment environ un tiers des facteurs en Bretagne comme au plan national.
La Poste justifie son action par la mécanisation du tri du courrier et leur baisse en volume. "La baisse existe mais elle est compensée par d'autres services, par exemple les colis, il y en a de plus en plus. La Poste, c'est un service public et ça doit le rester", a réagi le secrétaire général de la CGT.
En attendant, plus de 350 000 plis postaux sont en souffrance, attendant d'être distribués.

Partager cet article
Repost0
25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 05:20
Grosse mobilisation à Quimper ce samedi 24 mars pour empêcher l'expulsion de Razmik (collège Max Jacob) et de Mohamed (lycée de Cornouaille) et des enfants migrants scolarisés
Grosse mobilisation à Quimper ce samedi 24 mars pour empêcher l'expulsion de Razmik (collège Max Jacob) et de Mohamed (lycée de Cornouaille) et des enfants migrants scolarisés

Ce samedi après-midi Quimper était aux couleurs de la jeunesse, de la solidarité, de la fraternité.
Plus de 600 personnes dont beaucoup de jeunes et même très jeunes s'étaient rassemblées pour demander au préfet de mettre fin aux expulsions de jeunes scolarisés. 
Les copains de Razmik, 11 ans, élève du collège Max Jacob, ceux de Mohamed, 19 ans, élève du lycée de Cornouaille, tous les deux victimes des procédures de Dublin, ceux des jeunes lycéens de Chaptal et Thépot, étaient présents avec leurs enseignants.
Les communistes qui avaient apporté leur soutien étaient là.
Après les témoignages d'enseignants et de militants associatifs nous nous sommes élancés sur les quais, les plus jeunes donnant leur rythme et leur tempo, graves mais heureux de se retrouver ensemble pour défendre les libertés et une société ouverte, sans frontière, où l'humain prenne le pas sur les procédures administratives.
Premier arrêt devant la préfecture, puis la cathédrale, le vieux Quimper, retour par le pont Max Jacob en passant à proximité de la stèle dédiée à Jean Moulin pour se séparer place de la Résistance.
Parcours marqué de symboles avec le souvenir de Max Jacob, dont le collège de Razmik porte le nom. Max Jacob né à Quimper sur les bords de l'Odet, et mort au camp de Drancy victime de la barbarie nazie. 
Souvenir aussi de Jean Moulin qui fut sous-préfet de Châteaulin, ami de Max Jacob, et dont une salle de la préfecture du Finistère porte le nom. Les valeurs du Conseil National de la Résistance dont Jean Moulin fut le fondateur sont bien oubliées de nos gouvernants et du préfet du Finistère.
Rappelons-les sans cesse à leur devoir humain d'accueil et de protection, plus encore quand il s'agit d'enfants et de jeunes et de leur droit à l'éducation.

Yvonne Rainero, secrétaire de la section PCF de Quimper. 

Partager cet article
Repost0
24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 13:30
Mouvement des Jeunes Communistes: pas de matraques dans nos facs! À Montpellier des milices fascistes cagoulées et armées ont attaqué les étudiant.e.s qui occupaient un amphi à coups de poing, matraques et de taser.
Mouvement des Jeunes Communistes: pas de matraques dans nos facs! À Montpellier des milices fascistes cagoulées et armées ont attaqué les étudiant.e.s qui occupaient un amphi à coups de poing, matraques et de taser.
RASSEMBLEMENT DE PROTESTATION A SAINTE ANNE A 20H

[Répression et agression]
L'université du Mirail à Toulouse a été placée sous tutelle de l’État et est menacée d'intervention policière.

À Bordeaux, Grenoble, Strasbourg les CRS sont intervenus violemment à coup de matraque et de lacrymogène pour évacuer les occupations pacifiques des locaux. 

À Montpellier des milices fascistes cagoulées et armées ont attaqué les étudiant.e.s qui occupaient un amphi à coups de poing, matraques et de taser. Cette violence, permise par l'administration de la fac qui a ouvert à ce commando fasciste et ultra violent, et approuvé par le doyen a envoyé 3 militant.e.s aux urgences. 

Partout en France les forces réactionnaires s'attaquent aux étudiant.e.s qui se mobilisent contre la sélection et pour une Université ouverte à toutes et tous. 
Mais si ils pensent nous affaiblir par ses attaques violentes, nous avons une réponse à leur envoyer : l'amplification du mouvement dans toute les facs et la construction de solidarité avec les travailleurs.ses en luttes, nous devons faire front contre la casse sociale !

Pour l'heure nous apportons notre soutien et notre solidarité totale aux militant.e.s ayant subi ce déchaînement de violences
 
 
Mouvement des Jeunesses Communistes de France - Rennes
 
Lettre du député communiste Alain Bruneel

Lettre du député communiste Alain Bruneel

La nuit du 22 Mars, une cinquantaine d’étudiants occupait l’Amphi A de la faculté de Droit et de Sciences politiques de Montpellier dans le cadre de la mobilisation contre le plan étudiant. Sur appel du doyen de la fac, un groupe de 10 à 15 personnes cagoulées et armées de bâtons et tazers sont entrées dans l’amphi pour déloger les étudiants de force. Les étudiants ont été roués de coups et tabassés au sol. 3 sont hospitalisés pour des blessures graves. Le service de sécurité présent sur les lieux a observé les faits sans intervenir. Après la sortie des étudiants, le doyen s’est enfermé à l’intérieur avec les agresseurs, ne donnant pas l’autorisation à la police d’entrer sur le campus pour les interpeller. Le doyen a exfiltré les agresseurs par une sortie de secours, leur évitant une arrestation des forces de l’ordre.

Nous exigeons que le doyen de l’Université soit démis de ses fonctions et jugé pour cette affaire, pour avoir mis volontairement en danger ses étudiants et fait pénétrer dans l’enceinte du campus un groupuscule criminel. Il s’agit clairement de méthodes fascistes. Une réaction à la hauteur de la gravité historique des événements est nécessaire : le ministère doit intervenir, le gouvernement doit condamner ces actes et la police doit retrouver les criminels.

Lycéens, étudiants, travailleurs de la Loire, nous apportons notre soutien inconditionnel et indéfectible aux étudiants de Montpellier qui se sont fait agressés avec la complicité active de l’administration de l’Université. Nos pensées vont aux étudiants hospitalisés et à leurs camarades choqués. A l’heure où les grévistes sont accusés de prendre la population en otage et les manifestants d’être des casseurs, ces événements montrent bien de quel côté se situe la réelle violence.

Partout en France, nous nous battons pour un service de l’Enseignement Supérieur public, gratuit et de qualité pour tous ! Débarrassons l’Education Nationale des relents et personnalités fascistes qui n’ont rien à faire dans ses rangs !

Justice pour nos camarades !

MJCF  

Partager cet article
Repost0
24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 13:18
 Expulsions : enfermer un parent et l’expulser pour faire pression sur le reste de la famille: Une pratique accrue des préfectures du Grand Ouest (La Cimade)

« Expulsions : enfermer un parent et l’expulser pour faire pression sur le reste de la famille. 
23 mars 2018
Une pratique accrue des préfectures du Grand Ouest

 

Dans le Finistère, un ressortissant tchétchène père de six enfants a été interpellé la semaine dernière. Il a été menotté sous les yeux de ses plus jeunes enfants et de sa femme enceinte de 6 mois, alors qu’il s’apprêtait à aller chercher les aînés à l’école.
Enfermé pendant trois jours au centre de rétention administrative de Rennes, il a été libéré par le juge des libertés et de la détention. Quelques semaines auparavant, le maire de la commune où sont scolarisés les enfants avait attiré l’attention de la préfecture du Finistère sur la vulnérabilité de la famille et la santé des enfants.
La situation de ce père n’est pas isolée. Depuis le début de l’année, 18 parents d’enfants présents sur le territoire ont été enfermés au centre de rétention de Rennes. Cette pratique vise à faire pression sur le reste des familles. Parmi eux, trois ont été expulsés vers le Nigéria, la Géorgie et la Mongolie, laissant leur famille en France derrière eux. L’un deux est toujours au centre de rétention.
La Cimade dénonce ces pratiques qui traumatisent des familles étrangères. 

 

Lettre ouverte à la préfecture du Finistère d'un collectif d'associations, de partis politiques pour une solution d'hébergement et d'accueil durable pour une famille Tchétchène

La famille K d'origine Tchétchène est présente en France depuis plus de cinq ans. Trois des six enfants sont nés en France et tous ont été régulièrement scolarisés à Brest (Kérichen / Fernand Buisson), puis à Morlaix.( Poan Ben).

La maman enceinte présente une grossesse à risque et le papa est en difficulté médicale. Cette famille a quitté son pays car elle se trouvait menacée pour des raisons politiques liées aux suites de la guerre de Tchétchénie et à la répression du régime Kadirov.

Les parents ont déposé des demandes d’asile en France dont ils ont été déboutés malgré un dossier qui faisait apparaître de réelles menaces en cas de retour au pays. Actuellement ils ont en cours une demande de titre de séjour.

Fin décembre ils se sont vus notifier un arrêt d’hébergement par l’association Coalia.

La famille Khachmuratov est contrainte de quitter son domicile brestois pour un hôtel touristique à Morlaix.

Cet hébergement en hôtel touristique rend les conditions de vie des familles, sans aide, précaires du fait de l’absence de possibilité de cuisiner et de faire la lessive.

Cette famille semble subir des pressions administratives visant à la garder dans les plus grandes difficultés en prenant le risque de créer des problèmes de santé à la maman et au bébé à naître et de voir la scolarité et aussi la santé des autres enfants grandement déstabilisées.

Nous rappelons que la volonté d’héberger en hôtel touristique correspond à la volonté administrative de créer de la précarité et est la solution la plus coûteuse pour les finances publiques. Ces enfants ont été contraints de quitter leur école de Brest, sans que le directeur n'en soit même informé.

A Morlaix ils ont intégré l'école dès le 9 janvier, mais n'ont pu y aller les derniers jours avant ces vacances de février, la famille ayant eu un nouvel hébergement à Lanhouarneau pour 10 jours. Depuis des mois ils sont tous maintenus dans la plus grande incertitude sur leur proche avenir.

La famille refuse un retour aidé en Tchétchénie tellement les menaces sont grandes pour elle là-bas compte tenu des conditions géo politiques qui règnent encore dans cette région contrôlée par la Russie Nous, citoyens solidaires, associations, collectifs, partis politiques, exigeons une solution d'hébergement durable et sédentaire pour la famille K. et l'arrêt des pressions administratives injustifiées qui maintiennent les enfants dans une précarité extrême, indigne d'une république qui a signé les conventions internationales des droits de l'homme et des droits de l'enfant.

Nous rendons hommage aux élus locaux de Lanhouarneau et Saint Pol de Léon pour leurs aides et l'humanité de leur accueil.

Nous vous demandons, Mr LE PREFET du Finistère une audience rapidement pour évoquer la situation dramatique de cette famille, vous faire part de nos plus grandes inquiétudes les avis médicaux sont alarmants. Vous remerciant par avance de votre attention, nous vous prions d’agréer Mr le Préfet l’assurance de notre respectueuse considération.

Collectif de soutien à la famille K –

Pays de Morlaix Solidarité Migrants –

Morlaix Libertés –

Les Utopistes en Actions –

Comité de Chômeurs et précaire de Morlaix –

Cimade antenne de Brest –

EELV Pays de Morlaix et EELV Brest –

Acat Morlaix –

Parti Socialiste Morlaix -

La France Insoumise Morlaix –

Parti Communiste Français (Morlaix et Finistère) –

Breton solidaires, on agit  . 

Le 15 mars 2018 - Lettre ouverte envoyée à la préfecture

Partager cet article
Repost0
21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 09:42
Tilly Sabco s'apprête à déposer le bilan (Ouest-France, Jennifer Pinel, 21 mars 2018)

Vers l'aboutissement déroute tragique pour les salariés, les éleveurs, leurs familles, et la région de Guerlesquin, liée à un modèle économique obsolète, l'export de poulet bas de gamme (d'abord dopé aux restitutions européennes, pouvant représenter chaque année jusqu'à 75% de la masse salariale de Doux et Tilly Sabco), à une absence de contrôle des salariés et des élus sur les choix de l'entreprise malgré des aides publiques successives qui ont bénéficié à des profits privés bien souvent, en pure perte pour les maintiens durables des emplois? Les politiques aux responsabilités ont une part de responsabilité aussi importante, en ayant refusé le débat sur le sérieux des projets des investisseurs, les choix stratégiques, et en ayant versé de l'argent public pour maintenir une partie de l'activité sans garantie, ni prise de participation publique et contrôle réel de la pertinence des choix économiques. 

Tilly-Sabco s'apprête à déposer le bilan

Fin 2016, la société hollandaise Wegdam a repris l'activité saucisses. Elle va demander la cessation de paiement.

Les yeux des salariés sont rougis à la sortie de la réunion avec leurs représentants syndicaux, ce mardi. Ces derniers ne s'expriment pas, évoquant un "devoir de confidentialité". Rapidement, le parking du personnal de Tilly Sabco International, qui compte 64 salariés, au chômage technique partiel depuis lundi 12 mars, se vide. 

Ceux qui restent et acceptent de s'exprimer n'ont "plus d'espoir". L'un d'eux évoque "la demande de redressement judiciaire" que la société hollandaise Wegdam, gérante de l'ancien abattoir de poulets de Guerlesquin, depuis fin 2016, s'apprête à déposer au tribunal de commerce de Brest. 

"J'espère que ça va aller vite"

D'aucuns confirment: "Ils vont déposer le bilan mardi. Après, c'est le tribunal qui tranchera, entre redressement judiciaire et liquidation judiciaire".  "C'est fini. Maintenant, j'espère que ça va aller vite", assure un autre. 

Lui dit avoir senti le vent tourné dès le début d'année.

"Plus personne ne veut acheter nos produits. Ils sont trop chers par rapport à ceux qui sont vendus dans les pays où la main d'oeuvre est beaucoup moins chère!" se désole une employée. 

Elle a longtemps cru à la réouverture de la seconde ligne de production, évoquée par Wegdam, lors de la reprise de l'unique activité saucisses, avec 134 salariés de moins. 

L'heure n'est plus à la revitalisation de l'entreprise. Selon nos informations, la demande de cessation de paiement sera bien déposée mardi 24 mars au tribunal de commerce de Brest. 

Depuis une semaine, l'entreprise tourne déjà au ralenti avec une équipe de production sur trois. Elle peine à écouler ses stocks. L'administrateur judiciaire, qui devra évaluer la situation de l'entreprise, jugera t-il opportun de lui offrir un délai? L'examen de ses dettes sera déterminant.

Jennifer Pinel, Pages Bretagne/ Finistère du Ouest-France  

Partager cet article
Repost0
21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 06:36
Non à l’expulsion de Razmik et de sa famille d'origine arménienne / section PCF du Pays de Quimper

Non à l’expulsion de Razmik et de sa famille / section PCF du Pays de Quimper

Le parti communiste se joint à l’appel à manifester samedi 24 mars à 14h place de la Résistance à Quimper contre l’expulsion du jeune Razmik*, scolarisé en 6ème au collège Max-Jacob, et de sa famille. 
Razmik qui en quelques mois a acquis une maîtrise du français impressionnante et manifeste un tel appétit de savoir, doit pouvoir poursuivre sa scolarité à Quimper et y vivre en famille dans la sérénité et loin des persécutions.
La décision d’expulser vers la Pologne cette famille de russes arméniens qui n’y a aucune attache et qui a fait le choix de vivre en France est absurde et porte atteinte gravement à l'« intérêt supérieur » de cet enfant tel qu’il est inscrit dans la Convention internationale des Droits de l’enfant.
Monsieur le préfet, auriez-vous expulsé Marie Curie, née en Pologne, Missak Manouchian, le héros de l’Affiche Rouge, arménien lui aussi né dans l’Empire ottoman, Marc Chagall né dans la Biélorussie tsariste d’une famille juive ?
Le souvenir de Jean Moulin, qui fut sous-préfet de ce département où vous exercez vos fonctions, et symbolise les valeurs de la Résistance, devrait vous appeler à plus d’humanité.
Aucune décision administrative ne doit primer sur les droits humains, plus encore quand il s’agit d’un enfant.

* et de tous les jeunes dans la même situation

Non à l’expulsion de Razmik et de sa famille d'origine arménienne / section PCF du Pays de Quimper
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011