commenter cet article …
Intervention d'Ismaël Dupont (PCF, Finistère & Solidaires), en introduction du Conseil Départemental du Finistère du 19 juin:
"Monsieur de Calan, M. le Président,
Vous prétendez incarner un combat de la raison et de la modération contre la violence politique et les "extrêmes", mais c'est bien vous qui tenez un propos outrancier, d'extrême caricature et d'extrême clivage, en agitant des peurs et des fantasmes qui ne correspondent pas à la réalité. Alors oui la progression de l'extrême-droite avec son racisme est porteuse d'une lourde menace pour les valeurs démocratiques et de notre République sociale et laïque bâties notamment par le gouvernement de rassemblement du Conseil National de la Résistance au sortir de la guerre alors que l'extrême-droite française et une partie de la droite s'étaient discréditées dans la collaboration avec les nazis. La colère populaire vis-à-vis de la politique d'E.Macron et la banalisation des idées d' extrême-droite par de nombreux grands médias expliquent en partie ce vote, avec une propension depuis le 10 juin dans une ambiance de véritable hystérie de tout faire pour salir et discréditer le Front populaire. "Plutôt Hitler que le Front populaire", c'est un mot d'ordre que semblent de nouveau prendre à leur compte une partie des élites médiatiques et politiques, en 2024 comme en 1936, signe que les possibilités de victoire d'une gauche unie sur un programme social ambitieux dérangent. On diabolise désormais la FI, le Front populaire, alors même que l'on normalise le Rassemblement National dont il faut se souvenir que le parti source, le Front national a été créé par des anciens nazis de la Légion des Volontaires français contre le bolchevisme, des anciens collaborateurs, et beaucoup d'antisémites notoires. Et à l'opposé du spectre politique, du côté de ce Front populaire que vous mettez dos à dos comme "extrême" avec l'extrême droite, que trouvons-nous comme mesures radicales? Des propositions qui correspondent aux aspirations et attentes populaires: le retour de l'ISF, la taxation des profits, la lutte contre l'évasion fiscale, le blocage des prix de première nécessité, le retrait de la réforme des retraites et de la réforme de l'assurance chômage, l'augmentation des salaires et des pensions, la revalorisation des APL, la relance de la construction du logement social, etc. Comme argument pour dénoncer une alliance “contre nature” et dangereuse à travers le front populaire, vous dénoncez ici dans votre introduction et dans votre lettre aux maires un prétendu antisémitisme de la France Insoumise. Je m'inscris en faux contre ce procès en antisémitisme que j'estime malhonnête quand il vise des gens dont le tort essentiel est de plaider pour une plus grande solidarite avec le peuple palestinien. J'ai parmi mes amis, mes connaissances, les journalistes et essayistes que je lis, plusieurs juifs français, israéliens, américains qui critiquent la politique de Netanyahou, inspirée par l'extrême-droite raciste, colonialiste et suprématiste juive. Cela ne les rend pas antisémites. C'est bien Netanyahou qui à l'inverse collabore internationalement avec des gouvernements d'extrême droite antisémites européens ou avec des personnalités d'extrême droite américaine. Ce n'est pas être antisémite de plaider comme ces centaines de milliers jeunes et moins jeunes partout dans le monde pour le cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre les Palestiniens, de défendre le droit international, les résolutions de l'ONU, mais aussi les préconisations et qualifications de la Cour pénale Internationale, de défendre la Paix, la solution à deux états, la reconnaissance par la France de l'état de Palestine, le droit à l'auto-determination des palestiniens, leur droit à l'existence dans la coexistence avec le peuple israélien. L'utilisation à tort et à travers pour disqualifier toute critique d'Israël du terme d'antisémitisme est dangereuse, car on enlève de la force à ce terme qui qualifie aussi une forme de racisme bien réelle et dangereuse. Je vous encourage à lire à ce sujet le remarquable essai de l'ancien journaliste du journal “ Le Monde” aux Etats-Unis et en Israël Sylvain Cypel, également ancien directeur du “Courrier international”: "L' État d'Israël contre les juifs". Pour notre part, en tant que communistes, nous refusons les assignations identitaires et l'importation en France d'un conflit de politique internationale, un des derniers conflits coloniaux, par des discours qui divisent le peuple et nous refusons d'enfermer les citoyens dans des identités définies de manière ethnique et religieuse. C'est contre ce projet de régression et de division que le projet de l'union de la gauche et des écologistes du front populaire prend tout son sens".
Intervention au Conseil départemental du Finistère, mercredi 19 juin.
Rosemary BERTHOLOM. Publié le
Jour de session, ce mercredi 19 juin 2024, au conseil départemental du Finistère. Sans surprise, l’actualité politique des dix derniers jours s’est invitée dans les débats.
Plus de deux heures de débat. Ce mercredi 19 juin 2024, c’était séance plénière pour les élus du conseil départemental. Forcément, le contexte politique a bousculé les échanges. | KEVIN GUYOT / OUEST-FRANCE
« 30 % des Centre-Bretons ne sont pas devenus fascistes. Ils ont, par leur vote, exprimé leur ras-le-bol ! Il faut entendre ce message et ne pas stigmatiser ces électeurs avec qui nous vivons au quotidien », apostrophe Philippe Guillemot (groupe autonomie et régionalisme, opposition). Sans surprise, ce mercredi 19 juin 2024, l’actualité politique des dix derniers jours s’est invitée dans les débats de la séance plénière du conseil départemental du Finistère. Les différents groupes sont revenus sur la conjoncture et sur des prises de position. La minorité a, notamment, engagé un débat avec le président, Maël de Calan (Ouest-France daté du 19 juin 2024).
Kévin Faure, coprésident du groupe Finistère & solidaires (opposition DVG), évoque « une séance plénière singulière car elle se tient dans un contexte particulièrement lourd et difficile pour la République ».
Comme d’autres élus, le coprésident de la minorité, dénonce « la stratégie du chaos : la dissolution de l’Assemblée nationale. […] La décision est politiquement irresponsable pour toutes celles et tous ceux qui ont encore confiance dans la puissance du socle républicain. L’urgence n’était pas à la dissolution, mais au renforcement du pacte fraternel de la République. […] Emmanuel Macron voulait marquer l’Histoire, c’est l’Histoire du pays qui restera marquée négativement par son action ».
Au nom de Finistère & solidaires, l’élu déclare : « Nous défendrons les candidatures de toutes celles et tous ceux qui, à gauche, seront les plus à même de gagner ». Mais aussi : « Nous défendrons une position totalement ferme et sans appel à l’égard des candidatures du second tour : nous soutiendrons tous les candidats qui empêcheront le Rassemblement national de remporter une circonscription finistérienne. »
Et puis ? Kévin Faure dénonce. « En politique, il faut choisir ses combats. Il n’est pas honnête et responsable de considérer qu’il existe un signe « = » entre les candidatures RN et les candidatures LFI. »
De son côté, Pauline Louis-Joseph-Dogue (opposition Finistère d’avenir) souligne une décision du Conseil d’État, publiée en mars 2024. Dans celle-ci, la haute juridiction administrative juge que si le RN est bien d’extrême droite, LFI, tout comme le PCF, appartiennent à la nuance « gauche » de la classification du ministère de l’Intérieur.
Le Nouveau Front populaire fait débat. « Il n’y a pas à le caricaturer. Le procès d’antisémitisme est infondé. Et il n’y a pas de risque de guerre civile », lance Ismaël Dupont (Finistère & solidaires).
Philippe Guillemot appuie : « Si on peut avoir des doutes sur la forme comme sur le fond d’un tel accord dicté depuis Paris et imposé à la Bretagne, conclu en si peu de temps et après avoir affiché tant de divergences, il sera toutefois le seul rempart crédible à gauche face au RN ».
« Chaque formation politique nationale est comptable de ses propres contradictions. » Kévin Faure développe trois axes : « Oui, en tant que socialiste, je condamne le déséquilibre inexplicable de l’accord national qui dessert totalement la Bretagne et le Finistère ; oui, chez LFI, un travail de clarification idéologique sera nécessaire après le scrutin, et les guerres d’égos devront être finalisées ; oui, chez Les Républicains, une clarification de la ligne politique sera nécessaire, et certainement le changement de présidence. Je note au passage que nombreux d’entre vous ont réagi lors de l’annonce d’Éric Ciotti de faire un accord avec le RN, mais que ces réactions étaient bien plus modérées, voire absentes lorsqu’Éric Ciotti a été élu président des Républicains. Chacun connaît ici l’idéologie particulièrement marquée de cet homme dont les valeurs flirtaient fidèlement vers l’extrême droite depuis des années. » Il pointe du doigt « une lente mais certaine mutation de la droite traditionnelle vers l’extrémisme ».
« Je rejette en bloc les valeurs d’Éric Ciotti », insiste Alain Le Grand, vice-président de la majorité départementale et candidat aux législatives (1re circonscription, Quimper-Briec-Fouesnant). Et souligne : « Aucune alliance avec aucun extrême. Quid de vos valeurs à vous (opposition, NDLR.). Votre alliance va de Poutou à Hollande. »
Avant d’évoquer la situation dans la 8e circonscription (Concarneau – Quimperlé) : « J’ai une pensée pour Sébastien Miossec qui est, lui, droit dans ses bottes (candidat DVG face à un candidat investit par le Nouveau front populaire, NDLR.). Je regrette que votre engagement ne soit pas plus clair, alors que vous vous engagez dans un mix électoral. Il y a une certaine forme de manque de courage. »
Stéphane Le Doaré, vice-président, poursuit : « Nous sommes, évidemment, contre Jordan Bardella, tout comme nous sommes contre Jean-Luc Mélenchon. Ne vous trompez pas de combat : les extrêmes ne sont pas dignes d’être au pouvoir. L’image des députés LFI à l’Assemblée nationale a été un piètre spectacle. Aujourd’hui, il ne faut pas s’étonner que les gens soient déçus par, justement, ce spectacle pitoyable. Moi, je constate que votre Front populaire a du mal à prendre. Si le général de Gaulle se retourne dans sa tombe aujourd’hui, Léon Blum doit faire le grand huit dans la sienne. »
« C’est d’une grande clarté chez nous. » Maël de Calan, président du conseil départemental, l’assure : « On doit pouvoir défendre ses convictions sans s’allier avec le diable. » « Entre un candidat du Rassemblement national et un candidat de la gauche issu de cette assemblée, je n’hésiterai pas un instant. Jamais je n’hésiterai, je voterai pour vous. »
Intervention d'Ismaël Dupont (PCF, Finistère & Solidaires), en introduction du Conseil Départemental du Finistère du 19 juin:
"Monsieur de Calan, M. le Président,
Vous prétendez incarner un combat de la raison et de la modération contre la violence politique et les "extrêmes", mais c'est bien vous qui tenez un propos outrancier, d'extrême caricature et d'extrême clivage, en agitant des peurs et des fantasmes qui ne correspondent pas à la réalité. Alors oui la progression de l'extrême-droite avec son racisme est porteuse d'une lourde menace pour les valeurs démocratiques et de notre République sociale et laïque bâties notamment par le gouvernement de rassemblement du Conseil National de la Résistance au sortir de la guerre alors que l'extrême-droite française et une partie de la droite s'étaient discréditées dans la collaboration avec les nazis. La colère populaire vis-à-vis de la politique d'E.Macron et la banalisation des idées d' extrême-droite par de nombreux grands médias expliquent en partie ce vote, avec une propension depuis le 10 juin dans une ambiance de véritable hystérie de tout faire pour salir et discréditer le Front populaire. "Plutôt Hitler que le Front populaire", c'est un mot d'ordre que semblent de nouveau prendre à leur compte une partie des élites médiatiques et politiques, en 2024 comme en 1936, signe que les possibilités de victoire d'une gauche unie sur un programme social ambitieux dérangent. On diabolise désormais la FI, le Front populaire, alors même que l'on normalise le Rassemblement National dont il faut se souvenir que le parti source, le Front national a été créé par des anciens nazis de la Légion des Volontaires français contre le bolchevisme, des anciens collaborateurs, et beaucoup d'antisémites notoires. Et à l'opposé du spectre politique, du côté de ce Front populaire que vous mettez dos à dos comme "extrême" avec l'extrême droite, que trouvons-nous comme mesures radicales? Des propositions qui correspondent aux aspirations et attentes populaires: le retour de l'ISF, la taxation des profits, la lutte contre l'évasion fiscale, le blocage des prix de première nécessité, le retrait de la réforme des retraites et de la réforme de l'assurance chômage, l'augmentation des salaires et des pensions, la revalorisation des APL, la relance de la construction du logement social, etc. Comme argument pour dénoncer une alliance “contre nature” et dangereuse à travers le front populaire, vous dénoncez ici dans votre introduction et dans votre lettre aux maires un prétendu antisémitisme de la France Insoumise. Je m'inscris en faux contre ce procès en antisémitisme que j'estime malhonnête quand il vise des gens dont le tort essentiel est de plaider pour une plus grande solidarite avec le peuple palestinien. J'ai parmi mes amis, mes connaissances, les journalistes et essayistes que je lis, plusieurs juifs français, israéliens, américains qui critiquent la politique de Netanyahou, inspirée par l'extrême-droite raciste, colonialiste et suprématiste juive. Cela ne les rend pas antisémites. C'est bien Netanyahou qui à l'inverse collabore internationalement avec des gouvernements d'extrême droite antisémites européens ou avec des personnalités d'extrême droite américaine. Ce n'est pas être antisémite de plaider comme ces centaines de milliers jeunes et moins jeunes partout dans le monde pour le cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre les Palestiniens, de défendre le droit international, les résolutions de l'ONU, mais aussi les préconisations et qualifications de la Cour pénale Internationale, de défendre la Paix, la solution à deux états, la reconnaissance par la France de l'état de Palestine, le droit à l'auto-determination des palestiniens, leur droit à l'existence dans la coexistence avec le peuple israélien. L'utilisation à tort et à travers pour disqualifier toute critique d'Israël du terme d'antisémitisme est dangereuse, car on enlève de la force à ce terme qui qualifie aussi une forme de racisme bien réelle et dangereuse. Je vous encourage à lire à ce sujet le remarquable essai de l'ancien journaliste du journal “ Le Monde” aux Etats-Unis et en Israël Sylvain Cypel, également ancien directeur du “Courrier international”: "L' État d'Israël contre les juifs". Pour notre part, en tant que communistes, nous refusons les assignations identitaires et l'importation en France d'un conflit de politique internationale, un des derniers conflits coloniaux, par des discours qui divisent le peuple et nous refusons d'enfermer les citoyens dans des identités définies de manière ethnique et religieuse. C'est contre ce projet de régression et de division que le projet de l'union de la gauche et des écologistes du front populaire prend tout son sens".
Intervention au Conseil départemental du Finistère, mercredi 19 juin.
Communiqué de presse
Communiqué de presse de la section PCF du Pays de Brest
Suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale décidée par le Président de la République, des élections législatives anticipées se tiendront les 30 juin et 7 juillet prochains.
Face au danger que représente l’extrême droite, face à l’échec de la Macronie, la Section PCF du Pays de Brest appelle à un rassemblement large des forces de gauche, dans la dynamique initiée par le Nouveau Front Populaire.
En effet, plus que jamais nos concitoyennes et nos concitoyens expriment leurs besoins de services publics renforcés, accessibles partout à toutes et à tous. Ils expriment la nécessité d’une augmentation de leur pouvoir d’achat, de leurs salaires et de leurs pensions de retraite. Ils expriment leur volonté d’une baisse de l’âge du départ à la retraite.
Dans le respect des discussions qui sont encore en cours au plan national et que nous souhaitons voir aboutir, nous proposons la candidature de Gladys Grelaud sur la 5ème circonscription du Finistère. Elle devrait se voir associer en suppléant Laurent Péron, maire socialiste du Relecq-Kerhuon.
Dans l’espoir de voir la 5ème circonscription basculer à gauche, nous vous appelons d’ores et déjà à participer aux mobilisations de ce samedi, à Landerneau puis à Brest, contre l’extrême droite. Retrouvons-nous également toutes et tous pour échanger avec Gladys Grelaud, à la salle Toull Kog à 18h30, samedi à Landerneau.
Photos de Pierre-Yvon Boisnard du débat sur l'Europe et la situation en Palestine et à Gaza organisé par l'AFPS du Pays de Morlaix ce mardi 4 juin avec plus de 80 participants à la salle du Cheval Blanc de Plourin-les-Morlaix. Bravo à notre camarade candidat communiste aux élections européennes, Taran Marec, qui a été très bon et complet et dont les interventions ont été saluées - une fierté d'avoir un jeune camarade de 25 ans qui puisse si bien représenter notre liste dans le Finistère et en Bretagne - ainsi qu'à tous autres les intervenants de ce débat pour lequel seuls les partis de gauche avaient répondu à l'invitation de l'AFPS - Christine Prigent (EELV), Pierre-Yves Cadalen (FI), Fréderique Bonnard Le Floch (PS), Michel Beaupré (UDB) - dont les interventions étaient assez convergentes sur le fond sans être redondantes car elles se sont complétées les unes les autres. Les camarades du PCF étaient 25 présents dans la salle pour ce débat important des candidats européennes, le seul équivalent dans les régions françaises, dont tout le mérite est à l'AFPS Pays de Morlaix qui fait un énorme boulot depuis 7 mois, et bien plus que ça. François Rippe a conclu la soirée avec un pot fraternel.
Parti d'Oslo le 1er mai 2024, le vieux bateau de pêcheur norvégien fera escale au port de Brest quai Malbert le 12 juin jusqu'au 15 juin.
A cette occasion, accueil, conférence, débats, musique en soutien à la démarche humanitaire du bateau nommé Handala auront lieu sur le port de Brest.
Des informations plus précises vous seront communiquées prochainement.
Ce bateau, porteur du message de cessez le feu et de Paix, transporte 5000 tonnes d'aide humanitaire et fera escale dans de nombreux ports avant d'atteindre Gaza prévu en août si l'armée israélienne le laisse passer.